Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autori: saintoise , grifter , Sand

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 6 capitoli

Pubblicato: 06-12-07

Ultimo aggiornamento: 07-01-08

 

Commenti: 56 reviews

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General

 

Riassunto: Ryo et Kaori se rendent dans un étrange manoir où une aventure surnaturelle les attend.

 

Disclaimer: Les personnages de "Le fantôme du manoir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Le fantôme du manoir

 

Capitolo 2 :: Un triste destin

Pubblicato: 06-12-07 - Ultimo aggiornamento: 15-12-07

Commenti: Salut ma jumelle !!! Voici ma contribution à notre fic anniversaire tardif (^_^). Pour faire un court résumé, un amoureux transi fait son apparition et vient embellir la vie de notre fantôme mélancolique... Un petit clin d'oeil à une personne qui t'est chère et qui, j'espère, aimera son "rôle". Bonne lecture. Sand

 


Capitolo: 1 2 3 4 5


 

Alors que le sommeil l’avait entraînée dans un bien étrange rêve, Kaori se tournait et retournait dans son immense lit à baldaquin dont les voilages s’agitaient fébrilement au grès d’une douce brise. Deux silhouettes surplombant le décor reposant, s’observèrent affectueusement quelques instants et d’un sourire complice, ils prirent, l’un après l’autre, possession du corps endormi.  

Dans ses songes, Kaori avançait dans une opaque brume ; les mains tendues droit devant elle, elle tentait de distinguer une forme familière. Au fil de ses pas, le nuage se fit moins dense et un couple mystérieux, aux silhouettes translucides, se matérialisa subitement devant elle. Puis leurs visages devinrent livides et difformes. Apeurée par la sordide vision qui lui apparut, Kaori stoppa son exploration mais les deux ombres, enchaînant un pas derrière l’autre, s’avancèrent vers elle tout en ricanant. Tremblotante, elle recula lentement pour engager ensuite une allure plus précipitée alors qu’ils commençaient à la pourchasser dans l’immense château ; leurs rires moqueurs se répercutaient sur les murs malgré les ornements bourgeois qui les tapissaient. Kaori arpentait désespérément les longues allées et s’engageait dans les couloirs sinueux pour trouver une cachette, mais ce labyrinthe tortueux l’égarait davantage. Ses appels au secours semblaient étouffés par les rires stridents de ses poursuivants qui gagnaient beaucoup trop vite de terrain par rapport à elle ; les formes flottantes glissaient sur les tapis et tendaient les bras dans sa direction pour l’attraper. Alors qu’elle se détournait d’eux pour fuir de plus belle, deux mains puissantes vinrent se poser sur ses épaules et un hurlement s’échappa de ses lèvres.  

 

- Kaori ! Kaori, réveille toi !  

 

Quelques instants plus tôt alors qu’il dormait du sommeil du Juste, Ryo avait été réveillé par les plaintes murmurantes de Kaori et avait pensé à ce moment là tout en soupirant :  

 

- Tu fais encore un cauchemar Sugar.  

 

Mais lorsque ses hurlements de terreur avaient brisé le silence nocturne, il n’avait pas hésité une seconde et avait bondi hors de son lit pour se précipiter dans sa chambre. Doucement, il l’avait secouée pour l’extirper des griffes de ses songes agités mais la voyant se tordre de peur, il l’avait prise dans ses bras pour lui signifier sa présence.  

 

Cette voix si familière la tira enfin de cet horrible cauchemar ; haletante, des perles de sueur scintillaient sur son front mais sa prunelle noisette détaillait l’imposante carrure qui lui faisait face. Silencieusement, elle laissa son regard couler sur le visage inquiet qui finit par lui sourire ; subitement, poussée par un grand besoin de réconfort, Kaori se blottit contre lui et dans une supplique, lui dit :  

 

- Ryo... reste avec moi, s’il te plait !  

 

- Mais Kaori...  

 

Entendant l’intonation de la voix masculine, elle comprit son hésitation et machinalement, elle resserra son étreinte tout en frissonnant. Sentant le trouble de la jeune femme, Ryo caressa tendrement la chevelure rebelle et l’embrassa.  

 

- N’aies plus peur Kaori, je vais veiller sur toi, murmura-t-il.  

 

Ecartant délicatement le drap, il se glissa à ses côtés et instinctivement, elle vint se blottir davantage contre lui, appuyant sa tête au creux de son épaule, et posant une main frêle sur son torse puissant. Son souffle se fit alors régulier dans cet asile de bien être, et elle recouvrit son calme. Le sommeil l’enveloppa à nouveau dans son emprise soporifique et, profitant de cette aubaine, Ryo se permit un geste tendre en effleurant du bout de doigt ses mèches acajou pour caresser son visage maintenant détendu. A son tour, Morphée eut raison de lui alors qu’il enlaçait la fine taille féminine pour la cramponner fermement contre lui.  

Une étrange fraîcheur envahit la pièce alors que les deux fantômes s’extirpaient du corps féminin. Le sourire aux lèvres, Lady Kithawke les couva du regard.  

 

- On aura au moins réussi à les faire dormir ensemble ! Sourit-elle tendrement.  

 

- Tu as raison ma chérie ! Sourit Kamini, en prenant délicatement sa main pour disparaître et laisser l’aube timide caresser l’horizon.  

 

Quelques heures plus tard, le soleil effleurait le visage rasséréné de Kaori ; dans un petit gémissement de contentement, elle s’étira tel le chat qui s’éveille. Mais ses doigts rencontrèrent la présence assoupie à ses côtés et ses pommettes rosirent ; les souvenirs de la nuit précédente lui revinrent en mémoire. Elle eut un frisson en repensant à cet horrible rêve mais un timide sourire apparut alors qu’elle reporta son attention sur l’endormi. D’une caresse volatile, elle effleura ses traits paisibles.  

 

- Merci Ryo, murmura-t-elle.  

 

Un soupir à fendre l’âme s’échappa de ses lèvres puis elle finit par quitter son havre de paix pour aller prendre une bonne douche. Alors que le cliquetis signifiant la fermeture de la porte de la salle de bain se fit entendre, Ryo ouvrit instantanément les yeux.  

 

- Kaori, soupira-t-il en se positionnant sur le côté pour caresser la place maintenant vacante.  

 

Alors que le flot de la douche cessait, la jeune femme sortit ensuite de la chambre sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller son partenaire. La tête dans les nuages, elle vagabonda dans le couloir qui la mena au grand escalier central. Lentement, la main posée sur la grande rambarde, elle descendit les marches en laissant s’échapper un soupir de plénitude mais une voix guillerette stoppa sa rêverie :  

 

- Bien dormi, Kaori ! Demanda Lady Kithawke en laissant échapper un petit rire taquin.  

 

- Oui, merci ! Clama-t-elle d’un ton enjoué. Mais je ne vous remercierai pas pour la trouille que vous m’avez faite cette nuit.  

 

- Qui ça ? Nous ? Questionna-t-elle sur un ton faussement innocent.  

 

- Vous savez très bien de quoi je parle ! Bougonna-t-elle en rentrant dans la cuisine. J’ai eu une peur effroyable par votre faute et je me suis ridiculisée une fois de plus devant Ryo, et par votre faute, souffla-t-elle de mécontentement alors qu’elle rangeait le « bazar culinaire » qu’elle avait mis la veille.  

 

- Ne me dis pas que le fait qu’il ait dormi avec toi, ne t’ait pas fait plaisir ! Protesta Lady Kithawke.  

 

- Heu... non ! Bredouilla-t-elle en rougissant.  

 

- Si vous n’étiez pas deux têtes de mules, on n’aurait pas à remédier à de tel stratagème ! Ronchonna l’esprit de plus belle.  

 

- Deux têtes de mules ! Deux têtes de mules ! Je vais vous apprendre à parler ainsi des gens.  

 

- Ah les femmes ! Soupira d’exaspération Kamini qui préférait ne pas intervenir dans la dispute engagée entre les deux furies.  

 

Mais son attention fut attirée par la présence masculine qui se déplaçait à pas de velours dans leur direction.  

 

- Kit ! Intervint-il en faisant de grands signes.  

 

A l’évocation de son prénom, la jeune femme se retourna et comprit instantanément les signaux de son compagnon puis se volatilisa, dans un « pouf ».  

 

- Reviens, j’te dis ! Cria Kaori de plus belle en brandissant une cuillère en bois.  

 

- Kaori ?  

 

Le regard interrogateur du nettoyeur s’arrêta sur la jeune femme qui rougit subitement.  

 

- Je chassais les mouches ! Bredouilla-t-elle.  

 

Un large sourire se dessina sur ses lèvres puis il prit place à table.  

 

- Tu as bien dormi ! Se contenta-t-elle de demander en préparant un bon café.  

 

- Oui ! Et toi ? Demanda-t-il en s’accoudant à la table tout en la fixant.  

 

- Beaucoup mieux ! Clama-t-elle en coupant de grandes tranches de pain qu’elle s’apprêtait à faire griller.  

 

- Je pensais faire le tour du propriétaire pour en connaître les moindres recoins ! Si notre cliente dit vrai, je voudrais bien rencontrer ses fantômes, moi ! Ajouta-t-il d’un ton amusé et en avalant une gorgée de café que la jeune femme venait de lui servir.  

 

- Si j’étais toi, je m’abstiendrai car je suis sûre que tu t’en mordras les doigts de voir de tels énergumènes ! Ronchonna-t-elle.  

 

- Je pourrais savoir comment tu sais ça ?  

 

- Simple remarque ! Se contenta-t-elle de dire en posant l’assiette de pains grillés et en prenant place en face de lui.  

 

- N’as-tu jamais entendu parlé de la dernière quête de l’esprit ? Tu ne veux pas venir en aide à ces deux fantômes ? Ça m’étonne de toi. On dit que si les morts rôdent encore sur Terre, c’est que leur âme est tourmentée.  

 

- Je ne sais pas si leur âme est tourmentée mais leur esprit est bien perturbé !  

 

Cette drôle de réflexion fit tiquer le Nettoyeur :  

 

- Pendant que tu finis ton petit déjeuner, je vais faire un tour dans ce château.  

 

- Et les fantômes ? S’étonna-t-il.  

 

- Ils auront de mes nouvelles s’ils me cherchent ! dit-elle en remontant ses manches, pour faire bomber ses biceps.  

 

Devant cette assurance sans borne, Ryo ne put s’empêcher de sourire alors qu’il mordait à pleine dent dans sa tartine beurrée.  

 

Les pas vagabonds de la jeune femme la firent maintenant découvrir les pièces du rez-de-chaussée ; un long couloir se dessinait devant elle, orné de part et d’autres part de multiples portes. Beaucoup d’entre elles étant fermées, elle poursuivit son introspection jusqu’à atteindre un petit vestibule donnant sur un unique débouché. Tendant une main hésitante, elle se saisit de la poignée qui la fit accéder à un immense bureau.  

Ses yeux grands ouverts sous le coup de l’émerveillement glissaient sur la multitude d’ouvrages qui jonchaient les murs de la pièce assombrie. Délaissant la porte qui vint cogner lentement l’étagère jouxtant, Kaori fit quelques pas dans la grande pièce où l’on pouvait distinguer aussi d’imposants portraits. Droit comme un « i », un homme, à la mine sévère, la main posée sur le dossier d’un fauteuil de velours rouge, semblait toiser du regard le visiteur qui venait d’entrer ; dans un autre cadre, une femme d’une quarantaine d’années, aux traits beaucoup plus doux, posait aux côtés d’une fillette souriante. Bien que ces traits soient encore infantiles, on reconnaissait aisément Lady Kithawke : ce duo respirait l’amour d’une mère pour sa fille. « Alors qu’est-ce qui pouvait empêcher Lady Kithawke de rejoindre le Paradis » ?  

 

- Et si la réplique de Ryo était exacte et que ces esprits vagabondent, faute de ne pouvoir se reposer dans l’autre monde, pour le bon accomplissement de leur quête... Un élément a du perturber la vie de cet étrange couple... Je peux peut-être les aider ! Clama-t-elle soudainement.  

 

Décidée, Kaori se mit à chercher la cause l’errance de la jeune duchesse ; sa prunelle noisette flânait sur les diverses dorures des vieux bouquins qui lui dévoilaient la chronologie de la famille De Saint Quentin, mais ils couvraient bon nombre d’étagères. Nullement impressionnée et avec hâte, elle effleura du bout des doigts les diverses couvertures pour tenter de trouver le livre concernant Lady Kithawke De Saint Quentin mais cela allait lui prendre des heures.  

Comment pourrait-elle trouver ce manuscrit au plus vite sachant qu’elle n’avait aucune information sur la jeune femme et encore moins le siècle dans lequel elle vivait ?  

Dans un bruit curieux, un des livres se détacha de l’étagère et se mit à voler dans la pièce pour venir se poser délicatement sur le petit bureau. Un vif souffle entraîna les pages du livre et les fit tourner à une allure folle puis stoppa subitement son agitation. Kaori s’avança lentement vers le bouquin et les yeux légèrement plissés, elle put lire :  

 

LADY KITHAWKE DE SAINT QUENTIN : 1640 - 1673. (ndsaintoise : mdr sand) (NdSand : bah quoi, ça lui fait 33 ans, mdr !)  

 

- Lady Kithawke, vous étiez si jeune ! Clama-t-elle tristement.  

 

Lentement, Kaori tira la chaise du bureau et commença à parcourir la biographie de la jeune femme. Silencieux, l’esprit s’était assis dans un des somptueux canapés et ses traits si taquins devinrent tristes ; un bras vint encercler ses épaules et son compagnon fit son apparition à ses côtés pour l’étreindre tendrement, ce qui lui tira un timide sourire.  

 

A mesure que les mots glissaient sous les yeux de Kaori, la pièce s’anima de sa vie antérieure, à l’époque où Lady Kithawke n’était encore qu’une enfant. Plongée dans sa lecture, Kaori releva le nez et vit la silhouette enfantine qui courait en riant dans le château ; nullement effrayée, elle délaissa son livre et suivit la fillette qui arpentait les couloirs.  

Désormais, c’était à Kaori d’errer dans une époque qui n’était pas la sienne, un endroit où elle était maintenant la spectatrice d’une scène qui s’était jouée par le passé.  

A mesure que Lady Kithawke et elle entraient dans une pièce, la vie de la demoiselle défilait devant elle, passant de la petite fille insouciante à l’élève studieuse.  

Un nouveau personnage fit son entrée : Marie-Do, sa gouvernante. Les deux jeunes femmes discutaient avec enthousiasme des histoires de cœur de sa dame de compagnie dont Lady Kithawke tentait avec sincérité, de guider dans ses aventures amoureuses. D’un côté, cette dernière enviait la vie de cette jeune femme, elle pouvait agir à sa guise sans avoir à se soucier des convenances de son rang.  

Malgré la bonne humeur qui régnait dans la pièce, Kaori vit la petite lueur de tristesse qui brillait dans la prunelle marron de la jeune femme distinguée.  

 

En regardant avec attention cette nouvelle scène et malgré la différence de classes qui existaient entre les deux jeunes filles, on aurait pu penser qu’elles étaient sœurs. Alors que les rires retentissaient de plus belle dans la petite chambre, le décor se troubla à nouveau.  

 

Très férue d’histoires, Lady Kithawke dévorait les livres traitant de la royauté ; Louis XVI, à peine plus âgé qu’elle, était son « sujet » favori. Elle était persuadée qu’il accomplirait de grandes choses mais il restait aussi un homme et sa cour comptait de nombreuses maîtresses.  

 

« - Peu importe, se disait-elle, s’il dirige convenablement son royaume ! »  

 

Son rang social avait tout de même un avantage, celui d’être invitée à Versailles ; ce magnifique palais orné de tapisseries qui représentaient des scènes de la vie de sa Majesté et paré de gigantesques lustres de cristaux qui scintillaient de mille feux, éclairant les vastes pièces aux larges baies vitrées.  

Plusieurs jeunes femmes étaient conviées pour visiter le somptueux château ; alors qu’elles rigolaient niaisement à l’idée de voir le Roi en personne, Lady Kithawke préférait regarder avec minutie toutes les merveilles enfermées. Le petit groupe s’éloignant dans le dédalle des couloirs laissait à la jeune femme le temps de parcourir maintenant du regard les divers portraits familiaux de la royauté. Silencieusement, Kaori prenait elle aussi le temps de découvrir les trésors contenus pour les plaisir du Roi.  

 

Alors qu’elles étaient perdues dans leurs contemplations respectives, une douce mélodie effleura les oreilles de Lady Kithawke et la mena à la grande salle de bal où les saltimbanques se préparaient pour la veillée royale. Un caprice du Roi avait mené ces pauvres bougres à jouer pour lui et toute sa cour. Une voix chaude vint accompagner maintenant l’air musical et, feutrée derrière la porte, la jeune femme laissait les paroles mélancoliques toucher son cœur. Tout en fermant les yeux, elle laissait les rimes dessiner dans son esprit l’histoire contée par le chanteur... l’amour impossible d’une Lady. Elle se reconnaissait tellement dans ces paroles, la solitude qui avait pris place dans sa vie malgré la multitude de personnes qui l’entouraient et le luxe qui agrémentait sa vie. Mais LA personne chère à son cœur, n’avait pas encore trouvé sa place auprès d’elle. Bercée par la musicalité qui narrait sa vie, elle s’appuya contre le pan du mur pour en apprécier davantage les sonorités.  

Lorsque la musique toucha à sa fin, un soupir de désolation s’échappa de ses lèvres mais ce bruit, même infime, attira l’attention du leader. Ce dernier, lentement, se dirigea vers la porte où la jeune femme avait « élu domicile ».  

 

- Je peux vous aider Mademoiselle ! Demanda aimablement le jeune homme.  

 

Les yeux grands écarquillés, elle détailla les traits colorés de son interlocuteur ; mis à part ses cheveux noirs dressés sur sa tête qui lui donnaient un air atypique, ses grands yeux marrons dégageaient une douce chaleur qui la réconforta soudainement. Son timbre de voix rauque était à présent la plus douce des mélodies ; pourquoi son cœur battait-il aussi fort dans sa poitrine ? Pourquoi sentait-elle le rouge lui monter aux joues et que les mots n’arrivaient pas à se frayer le chemin jusqu’à en produire un son en signe de réponse ?  

 

- Je m’appelle Kamini ! Ajouta-t-il en lui faisant un baisemain. J’espère que nous aurons tout le loisir de nous revoir à l’avenir.  

 

Un sourire apparut sur les lèvres de Kaori. Combien de fois avait-elle ressenti cette chaleur et cette confusion lorsqu’elle se trouvait en face de Ryo ? Elle ne pouvait que connaître le trouble qui chamboulait la jeune femme.  

 

Les scènes défilèrent devant ses yeux à une allure beaucoup plus hâtive et maintenant, elle se retrouvait dans un recoin sombre du parc du château où les murmures d’une conversation attirèrent son attention :  

 

- Pars avec moi Kit ! Je ne suis pas le plus riche des hommes mais mon amour te fera devenir Reine.  

 

- Je ne sais pas, Kamini ! Laisse-moi encore un peu de temps !  

 

Poussant un triste soupir, le jeune homme s’écarta légèrement de la jeune femme.  

 

- Je pars dans deux heures, je t’attendrais devant la grande horloge de la place principale. Si à vingt et une heures, je ne te vois pas venir, je partirai. Ne t’inquiète pas, je comprendrais ton choix et loin de moi l’idée de t’en vouloir.  

 

Sur ses dernières paroles, le chanteur disparut dans la nuit ; décidément, la vie était bien cruelle avec Lady Kithawke. Son amour était un roturier qui était bien sûr rejeté par sa famille mais ses sentiments étaient partagés entre cet homme qui faisait chavirer son cœur et ses parents qu’elle aimait plus que tout.  

 

Cette « aventure » comme le Comte De Saint Quentin aimait l’appeler, car il pensait que ce n’était qu’un caprice passager de sa fille unique, incita le père à la faire suivre. Il ne pouvait tolérer une telle honte en son sein et une idée toute aussi malsaine lui effleura l’esprit ; le Roi n’était jamais « rassasié » par de conquêtes féminines alors il offrirait sa « révoltée » aux bons soins de sa Majesté. Sa fille ne serait certes pas docile mais son nom serait connu pour être une des « Insoumises du Roi » et non, la femme rebelle qui cède aux avances d’un baladin.  

Mais lorsque son espion lui dévoila les rencontres fortuites entre les deux amants, il entra dans une colère folle.  

 

Lorsqu’elle rentra de nouveau dans le château, une raclée monumentale s’abattit sur la joue de la jeune femme et une rougeur apparut.  

Serrant les poings, Kaori bouillonnait intérieurement devant ce geste inexplicable.  

 

- Dorénavant ma fille, je vous interdis de sortir de ce château et encore plus de revoir ce chanteur de pacotille !  

 

- Mais Père, je l’aime !  

 

Les yeux exorbités, le Comte entra dans une fureur dévastatrice,  

 

- Comment osez-vous déshonorer le nom De Saint Quentin de la sorte ! Jusqu’aux derniers ordres, vous serez consignée dans vos appartements.  

 

Alors que les larmes de la jeune femme sillonnaient ses joues, un orage lointain se mit à gronder. Quand son pas cadencé gravit les marches menant à sa chambre, la pluie martelait le carreau.  

Lorsqu’elle s’étendit en larmes sur son lit, la jeune dame de compagnie fit son entrée.  

 

- Mademoiselle, c’est tellement injuste ! Bredouilla-t-elle en lui caressant lentement les cheveux.  

 

- Je veux m’enfuir avec lui, Marie-Do ! Sanglota-t-elle. Veux-tu m’aider ?! Demanda-t-elle dans une supplique.  

 

- Oui, Mademoiselle !  

 

- Peux-tu lui demander de venir me chercher dans une heure ?! Je vais préparer un baguage léger et quitter à jamais cet endroit ! Clama-t-elle d’un ton déterminé.  

 

Dans la demie heure qui suivit, la jeune dame de compagnie arpentait les rues pavées à la recherche du chanteur sous une pluie battante ; la visibilité était pratiquement nulle. Lorsqu’ enfin elle atteignit l’une des tavernes désignées par un passant, elle y pénétra d’un pas hésitant. Son regard clair capta tout de suite sa cible et d’une allure plus décidée, elle se dirigea vers lui :  

 

- Monsieur Kamini, j’ai un message de Lady Kithwake De Saint Quentin !  

 

Hâtivement, le jeune homme prit la dame de compagnie par le bras et l’entraîna à sa suite ; lorsque cette dernière finit de lui conter les mésaventures de la Demoiselle, il se rua à l’extérieur pour rejoindre sa dulcinée.  

Mais malheureusement, quelques instants plus tard, alors que l’obscurité était totale, le jeune chanteur se fit renverser par une charrette transportant des betteraves à sucre.  

Telle une poupée de chiffon, son corps s’envola quelques secondes pour retomber lourdement. Son teint mat eut raison de lui une fois de plus ; seule la blancheur de ses dents désignait maintenant la position de son corps qui fut propulsé sur le bas côté de la rue. (ndsaintoise : je suis ptdr, j’en peux plus !) (NdSand : Il ne fallait pas que ce soit trop morbide non plus, mdr !)  

Sous les yeux horrifiés de la gouvernante, le chanteur venait de perdre la vie et les badauds affluaient déjà autour du corps qui dans un dernier souffle, avait appelé sa bien aimée.  

 

Marie-Do avait maintenant la lourde tâche d’annoncer l’horrible nouvelle à Maîtresse ; sous le choc du désespoir, Lady Kithawke se retira sur le toit du château.  

La pluie battante alourdissait ses cheveux mi-longs et ses précieux habits ; ses larmes de tristesse se mélangeaient aux fines gouttes de pluie.  

Grimpant maintenant sur le rebord du toit, un léger sourire se dessina sur ses lèvres.  

 

- Je t’aime Kamini !  

 

A ce dernier mot prononcé, son pied se posa sur la marche invisible qui se dessinait dans le vide et la fit basculer. Son corps reposait maintenant sur le parterre de fleurs rouges et un sourire illuminait son visage malgré l’horrible scène qui venait de se jouer.  

 

A la fin de cette triste épopée, Kaori reprit ses esprits et remarqua qu’elle se trouvait à l’endroit même où la jeune femme avait fait le grand saut. Alors, l’esprit de la belle Lady, quitta quelques instants les bras de son aimé pour tenter de réconforter la jeune femme qui pleurait malgré elle.  

 

- Kaori, ne faites pas la même erreur que moi ! Vivez pleinement votre amour tant que vous êtes encore unis !  

 

Essuyant du revers de la main ses larmes, Kaori détailla les deux âmes qui se tenaient l’une à côté de l’autre, puis un sourire vint illuminer son visage.  

 

- Aidez-moi à conquérir le cœur de l’homme que j’aime...  

 

 


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