Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autori: saintoise , grifter , Sand

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 6 capitoli

Pubblicato: 06-12-07

Ultimo aggiornamento: 07-01-08

 

Commenti: 56 reviews

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General

 

Riassunto: Ryo et Kaori se rendent dans un étrange manoir où une aventure surnaturelle les attend.

 

Disclaimer: Les personnages de "Le fantôme du manoir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Le fantôme du manoir

 

Capitolo 3 :: Un drole de tableau

Pubblicato: 11-12-07 - Ultimo aggiornamento: 15-12-07

Commenti: Spéciale dédicace à notre Kit et en espérant que ca te plaise ma belle :) Un gros merci à ma puce pour sa correction ultra rapide comme toujours :) Bonne lecture :) Grifter ;)

 


Capitolo: 1 2 3 4 5


 

De son coté, Ryo qui avait terminé son petit déjeuner et sans se douter de ce qui se passait au même moment dans la bibliothèque décida de démarrer son exploration de la propriété.  

Il gravit les marches le menant au dernier étage d'où il avait cru entendre provenir un peu plus tôt des bruits sourds, comme si quelqu'un marchait là haut, ce qui était tout bonnement impossible compte tenu qu'ils étaient seuls dans cette immense propriété. En effet, si un intrus avait tenté de pénétrer par effraction, les sens aiguisés du nettoyeur se seraient aussi mis en alerte et l’auraient averti du danger, ce qui n'était pas le cas.  

Toutefois, la conversation avec sa partenaire concernant de prétendus fantômes avait piqué sa curiosité, et c'est donc armé d'une lampe torche trouvée dans un des tiroirs du buffet de la cuisine qu'il partit à la chasse aux spectres.  

Il déboucha bientôt dans un vestibule où la lumière du jour peinait à filtrer au travers d'immenses tentures carmin disposées aux fenêtres et il s'avança le long d'un couloir dont les murs couverts de tableaux de maîtres lui tirèrent un sifflement admiratif. Il passa devant plusieurs grandes toiles qui devaient valoir de véritables fortunes à en juger par les noms qu'il lisait : Monet, Manet, Courbet et compagnie : Rien que des chefs d'œuvre d'Impressionnisme ! Voilà qui pourrait justifier le fait que des amateurs d'arts peu scrupuleux donnent corps à cette histoire de fantômes pour s'accaparer ces toiles et les revendre au marché noir des millions !  

Et pourtant, en dépit de la valeur exceptionnelle de ces tableaux, Ryo ne vit pas de dispositif apparent pour dissuader les cambrioleurs et s'en étonna. Il inspecta le mur derrière les toiles à la recherche d'un quelconque mécanisme d'alarme mais n'en décela aucun.  

 

-Il faut que je parle de ça à Kaori ! dit-il en s'apprêtant à faire demi-tour mais c'est alors qu'un tableau se détacha soudain du lot, attirant l'attention du nettoyeur qui se rapprocha.  

 

De taille plus modeste que ses voisins et sans cadre travaillé, il tranchait aussi de par le choix de son sujet et stupéfia le nettoyeur qui en resta plusieurs secondes sans voix.  

En effet, le couple représenté au premier plan n'était autre que Kaori et lui-même, tendrement enlacés et habillés comme sous l'Ancien Régime, assis sur un banc au beau milieu d'un jardin luxuriant et fixant, un sourire radieux sur les lèvres, leurs enfants jouant non loin de là.  

 

-Mais ? C'est impossible ! Comment est-ce qu'on peut être là-dessus ? C'est totalement insensé !  

 

Il ferma les yeux et se massa les paupières lentement pour estomper ce mirage puis il rouvrit les yeux et regarda de nouveau. Hélas, ce tableau était toujours là. Le doute n'était pas permis, on reconnaissait parfaitement le duo. Kaori rayonnait de bonheur sous son ombrelle tandis qu'il semblait lui murmurer des mots doux à l'oreille sans quitter des yeux les deux bambins qui s'amusaient dans l'herbe fraîchement coupée à peu de distance.  

 

-Tu as l'air si heureuse mon ange, balbutia-t-il en effleurant doucement du bout des doigts le visage fin de sa moitié comme pour en caresser le velours de sa peau de nacre  

 

Et c'est alors qu'une étrange sensation de bien-être l'envahit.  

 

"Que ne donnerais-je pas pour que cette chimère soit la vérité et que je sois le responsable de ce sourire angélique que tu arbores… J'aimerais tellement être le père de tes enfants !"  

 

Il en rêvait depuis si longtemps et voir ce fantasme prendre vie sous ses yeux lui fit prendre conscience que ce bonheur était à portée de main. Il savait parfaitement les sentiments que Kaori nourrissait à son égard et qu'elle n'attendait qu'un seul geste de sa part.  

 

Au dehors, un éclair zébra le ciel et de gros nuages s'amoncelèrent annonciateurs d'un terrible orage. Une violente bourrasque de vent projeta soudain un branchage contre la vitre et tira le nettoyeur de ses pensées, le ramenant brusquement à la triste et dure réalité : Tout ceci n'était qu'illusion, Kaori n'était et ne serait jamais que sa partenaire et changer cet état de fait reviendrait à la condamner tôt ou tard, et ça, c'était hors de question !  

Chassant de son esprit cette pensée de ce qu’il aurait pu y avoir entre eux, il se détourna du tableau et se dirigea à la fenêtre pour voir ce qui avait bien pu heurter de plein fouet la vitre. Remarquant dans la gouttière le fautif, il avisa l'orage et comprit qu'ils passeraient la journée dedans.  

 

-Il faut que je montre ça à Kaori. Je remettrai à plus tard mon introspection dans le reste de la demeure et du jardin.  

 

Il redescendit au moment où de grosses gouttes de pluie s'écrasaient contre les vitres, martelant celles-ci sans relâche.  

 

En bas, cette dernière observait Kamini et Lady Kithawke qui échangeaient un regard entendu avant de lui répondre :  

 

-Je suis contente de voir que tu veuilles faire avancer les choses ma chérie…De toutes façons, nous nous serions bien passés de ton accord, déclara Kit. Mais je vois que tu es prête à coopérer et c’est tant mieux.  

 

-Je vous remercie de vous soucier autant de nous, répondit Kaori.  

 

-Je t'en prie, rétorqua Kamini. Si vous pouvez avoir une chance d'être heureux, il ne faut pas la laisser passer, poursuivit-il en entrelaçant ses doigts à ceux de Ladykithawke tout en à s'élevant dans les airs. Maintenant, nous devons te laisser, ton partenaire va faire irruption dans la pièce d'une seconde à l'autre.  

 

-Mais comment allez-vous...  

 

-Kaori ? Kaori ! Cria son partenaire.  

 

-Ryo ? Je suis ici !  

 

-Ca fait dix minutes que je te cherche, tu ne m'as donc pas entendu ?  

 

-Non, désolée, qu'est ce qu'il y a ?  

 

-Il faut que tu voies un truc vraiment dingue, viens avec moi, c'est au dernier étage, dit-il en lui prenant la main et en l'entraînant à sa suite avant qu'elle n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche.  

 

- Ryo ?  

 

-Chut, tu jugeras par toi-même, si je te le disais, tu ne me croirais pas ! .  

 

Elle lui emboîta le pas, intriguée, et ils parvinrent bientôt à la galerie des tableaux. Ryo la laissa passer devant et sous son regard fébrile, elle fit quelques pas et découvrit les précieuses peintures.  

 

-Ces tableaux sont magnifiques, tu as raison, déclara-t-elle admirative.  

 

-Attends de voir le petit dernier !  

 

-Lequel ?  

 

-Celui qui se trouve au bout, à coté de ...  

 

A cet instant un éclair fulgurant déchira le ciel, illuminant fugacement l'endroit où se tenait auparavant ledit tableau. Celui-ci avait disparu comme par magie !  

 

-...  

 

-Ryo ? Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu en fais une tête !  

 

-Le tableau qui nous représentait, il n'est plus là !  

 

-Un tableau qui nous représentait ? Mais c'est impossible voyons !  

 

-Il était là ! Je te jure qu'il était là ! "Et merde ! Où est passé cette foutue toile ?"S'écria-t-il en parfait français à la stupéfaction de sa belle qui n'en crut pas ses oreilles.  

 

Elle n'avait pas compris un traître mot de ce qu'il venait de dire mais une chose était certaine: Il s'était exprimé en français ! Depuis quand Ryo parlait-il la langue de Molière ? Elle observa indécise son partenaire retourner tous les cadres frénétiquement et lut sur son visage une incompréhension des plus totales. Jamais, elle ne l'avait vu aussi agité !  

 

-Ryo, calme-toi, il n'y a pas d'autre tableau ici, tu vois bien.  

 

-Puisque je te dis qu'il était là enfin !  

 

Un courant d'air balaya brusquement le couloir et la température chuta d'un coup, faisant frissonner Kaori de tout son être. Elle se frictionna les avant-bras pour essayer de se réchauffer mais rien n'y fit. Le nettoyeur s'en aperçut et ressentit lui aussi la morsure du froid.  

 

-Ryo, redescendons tu veux bien ? Il y a du bois dans la cheminée, on pourrait se faire une bonne flambée, qu'en dis-tu ?  

 

-...Je te suis, lâcha-t-il en lui emboîtant le pas à regret.  

 

« Il se passe vraiment des choses inexplicables ici ! Songea-t-il en son fort intérieur tout en se promettant de tirer cette affaire au clair avant leur départ.  

 

Un peu plus tard, Ryo, toujours l'esprit obnubilé par ce qu’il avait vu ou crut voir, s'était chargé d'allumer un bon feu. Les bûches s'embrasèrent peu à peu et alors qu'elles se consumaient lentement dans l'âtre, une douce chaleur se répandit dans tout le corps de la jeune femme, léchant ses pieds frigorifiés et lui procurant une intense sensation de bien-être. Kaori réfléchissait.  

Ryo lui, se tenait accroupi devant la cheminée et armé du tisonnier, il remuait les bûches, s'assurant que le feu prenne aussi sur celles positionnées au fond du foyer. La pièce baignait dans une atmosphère feutrée et un silence gêné s'installa au fur et à mesure que les minutes s'égrenaient entre les deux partenaires.  

Recroquevillée sur le canapé, chaudement emmitouflée sous un vieux plaid bariolé, les jambes repliées sous son menton et le regard tourné vers Ryo, Kaori se surprit à admirer le corps parfait de ce dernier : Ses muscles saillants que son tee shirt sculptait à merveille et dont le tissu soulignait les courbes, sa nuque dégagée où venait se perdre quelques mèches de cheveux rebelles, qu'elle aurait adoré remettre en place elle-même après avoir laissé glisser sa main dans sa chevelure de jais...Son large dos à lui seul éveillait un sentiment jusque là inconnu de la jeune femme : Le désir.  

Oui, au fond d'elle-même se livrait à cet instant un combat entre sa raison qui lui criait qu'elle se berçait d'illusions et son cœur qui lui hurlait de révéler enfin à Ryo ce qu'elle ressentait réellement pour lui.  

L'intéressé s'étonna de la voir si calme. Elle qui babillait habituellement toujours, restait étrangement silencieuse ce soir. Aussi décida-t-il de la sortir de son mutisme :  

 

-Kaori ?  

 

-Oui ? Bredouilla-t-elle rouge pivoine, tirée de ses pensées et soudainement ramenée à la réalité.  

 

-Il y a un problème ? Tu es bien silencieuse tout à coup, lui fit-il remarquer en poussant plus au fond dans l'âtre des cendres, et se tournant alors vers sa belle.  

 

-Non... J'ai juste un peu froid mais cela va passer, le rassura-t-elle avec un maigre sourire.  

 

Il lui sourit en retour et prit place à ses cotés dans le canapé moelleux qui plia sous son poids :  

 

-Attends... Dit-il en posant ses deux mains dans son dos qu'il entreprit de frictionner avec force. Ca va mieux ?  

 

-Oui, merci.  

 

-Si tu le souhaites, je peux aller te chercher d'autres plaids ?  

 

-Inutile, tu es gentil mais je sens déjà mieux.  

 

Nouveau silence gêné. Ryo voyait bien qu'elle cogitait ferme à cette petite ride qui plissait son front et qu'il ne lui connaissait que trop bien. Il se creusa la tête pour trouver un moyen de débloquer la situation lorsqu'il remarqua dans la niche qui surplombait le foyer trois bouteilles de vin qui trônaient là. Voilà l'occasion qu'il espérait !  

Se levant prestement, il se dirigea droit sur elles et en saisit une. Elle devait être là depuis un petit moment à en juger par la mince couche de poussière qui la recouvrait, abandonnée là au passage du temps, quel dommage !  

Ils allaient y remédier de ce pas.  

 

-Si on en buvait ? Après tout nous sommes en France, le pays du vin, autant goûter la production locale. Qu'en dis-tu ?  

 

-Pourquoi pas ?  

 

-Rectification, ce n'est pas un vin du coin.  

 

-Tu t'y connais en vin ? J'ignorais totalement.  

 

-Disons que je sais faire la différence entre une piquette et un vin qui se laisse boire. Voyons voir ce que nous avons là, dit-il en lisant le nom sur l'étiquette : Un Romanée Conti, rien que ça !  

 

-Je vais nous chercher deux verres, proposa la jeune femme en faisant mine de se lever mais Ryo l'arrêta tout de suite :  

 

-Reste là au chaud sous ton plaid, je m'en charge.  

 

Un nouveau sourire ourla les lèvres de sa belle, ravie de le voir si attentionné ce soir envers elle. Elle le regarda quitter la pièce pour réapparaître deux minutes plus tard muni de deux verres de cristal délicatement ciselés qu'il avait déniché et qu'il posa sur la table basse devant elle avant de reprendre place à ses cotés.  

 

-Il est tout bonnement excellent ! Je crois n'avoir jamais bu quelque chose d'aussi délicieux ! Qu'en penses-tu ?  

 

-C'est vrai qu'il est bon.  

 

Ryo se cala plus à son aise dans le canapé, faisant miroiter le liquide d'un petit mouvement du poignet et jeta un regard à la dérobée à sa belle. De nouveau, un silence lourd s'installa entre eux mais au bout de quelques minutes, n'y tenant plus, la jeune femme décida de le briser. Prenant son courage à deux mains, elle se lança :  

 

-Ryo ?  

 

-Oui ?  

 

-Cela fait maintenant des années que nous nous connaissons et que je suis ta partenaire et... Enfin, voilà... Ce que j'essaie de te dire c'est que...  

 

De nouveau, elle ne put terminer sa phrase. Lui suffisait-il de poser LA question ? Allait-il lui répondre honnêtement et sans détour ?  

 

-Je t'écoute, l'encouragea Ryo en buvant une nouvelle gorgée de vin tout en la regardant droit dans les yeux. Qu'essaies-tu de me dire ?  

 

Kaori reposa son verre et plongea son regard noisette dans celui amusé du nettoyeur qui la voyait hésiter et peser visiblement le pour et le contre. Qu'avait-elle de si particulier à lui demander qui pouvait la mettre dans de pareils états ?  

 

-Voilà, commença-t-elle en se triturant nerveusement les doigts, je voudrais te parler de nous.  

 

-Nous ?  

 

-Notre partenariat, expliqua Kaori à un Ryo totalement perdu.  

 

-Et ? Demanda-t-il suspendu à ses lèvres, redoutant plus que tout la phrase qui allait suivre, persuadé qu'il n'allait pas du tout apprécié vu la manière dont elle tournait autour du pot. Des scénarii improbables se bousculaient dans son esprit, tous lui criant qu'elle lui annonçait sa volonté de le quitter, de refaire sa vie, lassée de ses sempiternelles gamineries et de le voir toujours lui fermer la porte de son cœur. Non !  

 

-Même après toutes ces années, il y a une foule de choses que j'ignore sur toi. Le fait que tu t'y connaisses en vin par exemple, enchaîna-t-elle.  

 

Sa question le prit totalement de cours mais, soulagé qu’elle ne lui annonce pas qu’elle souhaitait mettre fin à leur partenariat, il tenta de dédramatiser leur conversation et lui rétorqua avec un petit sourire faussement amusé :  

 

-Il se trouve juste que c’était l'occasion de t'épater sur ma culture œnologique ne s'est jamais présentée voilà tout.  

 

-Tu sais très bien ce que je veux dire, le vin était juste pris comme exemple.  

 

Il se crispa en comprenant où Kaori voulait en venir et tourna le visage vers les flammes dansant dans le foyer, son regard fixant un point invisible.  

 

-Je croyais avoir fait mes preuves et mérité le droit d'être considérée comme ta partenaire à part entière.  

 

-...  

 

-Ryo ?  

 

-Bien sûr que tu es ma partenaire Kaori et oui, tu as amplement fait tes preuves. La question n'est pas là.  

 

-Mais tu n'as pas autant confiance en moi qu'en Mick ou encore Mary, n'est-ce pas, lâcha la jeune femme d'une voix tremblante où transparaissait la tristesse dans chacun de ses mots, tu as érigé tellement de barrières invisibles entre nous pour te protéger qu'il m'est souvent impossible de te "rejoindre".  

 

Elle se releva et vint se poster devant la cheminée, meurtrie.  

 

Les paroles de la jeune femme firent mouche et Ryo les encaissa dans un silence de plomb. Au fond de lui, il savait pertinemment qu'elle avait raison. Il comprit qu'en agissant de la sorte, il la blessait mais il ne pensait qu'à préserver cet éternel optimisme qui la caractérisait. Savoir certains pans de son passé risquait de changer la manière dont elle le regardait. Mais, acculé dos au mur, il comprit qu'il n'avait plus trop le choix et que s'en tirer par une pirouette comme à l'accoutumée serait une erreur. Il espérait juste qu'elle ne souhaite pas creuser trop en profondeur.  

 

- Demande-moi ce que tu veux savoir et je te le dirai, rétorqua-t-il enfin en posant sa main sur l'épaule de sa belle.  

 

-Vraiment ? Tu me répondras sans détour ? Insista-t-elle dubitative sans pour autant le regarder.  

 

-Je te le promets, l'assura-t-il avec un sourire encourageant.  

 

-Bien, alors dis-moi comment cela se fait-il que tu saches aussi bien parler français ?  

 

-A l'occasion d'une mission de longue haleine pour Saeko, j'ai du m'imprégner de la culture française et apprendre les rudiments en quelques semaines mais de là à parler couramment il y a un fossé. Disons plutôt que je me débrouille.  

 

-Tu devais protéger quelqu'un ?  

 

-Pas tout à fait, je devais infiltrer et démanteler une secte dont le leader charismatique et despotique était français et dont la plupart des membres étaient d'origine canadienne francophone. Il se nommait Xavier Dupont et était soupçonné par la police de vouloir perpétrer des attentats contre le gouvernement à grand renfort de gas sarin. La mission a été un succès malgré lé fait que je n'ai pu empêcher la mort d'une femme enceinte que Xavier avait pris comme bouclier humain avant que son quartier général ne tombe sous l'assaut des forces de police, termina-t-il avec un éclair de tristesse dans le regard à l'évocation de cette nuit tragique.  

 

-...  

 

-Pas une nuit ne se passe depuis lors où je ne revoie le visage terrorisé de cette femme.  

 

-Ne t'en veux pas, tu n'es pas un surhomme Ryo, tu es humain et je suis persuadée que tu as fait tout ce que tu as pu pour tenter de la sauver, dit Kaori d'une voix douce en faisant volte-face et croisant le regard du nettoyeur voilé posé sur elle.  

 

-Mon passé entier est ponctué d'évènements de ce genre, je ne veux pas de ça entre nous, avoua-t-il sur un ton amer.  

 

-Je sais que tu n'es pas lisse Ryo, tu as tes failles et tes cicatrices c'est ce qui te rend tellement humain et attachant. Seulement rien ne te force à tout garder pour toi, tu peux compter sur moi pour t'épauler comme tu as su le faire à la mort de mon frère, ajouta-t-elle en prenant son visage en coupe doucement.  

 

Il plongea son regard dans le sien et ce qu'il y lut le bouleversa au plus haut point. Levant la main, il la posa sur la joue de sa belle et laissa ses doigts descendre se nicher sous le menton de Kaori qu'il releva doucement en l'attirant à lui avec douceur. A cet instant, le nettoyeur ne réfléchissait plus, se laissant griser par les émotions qui le traversaient et lui soufflaient de ne faire qu'un avec sa partenaire. Comblant la distance qui les séparait, ses lèvres se plaquèrent sur celles de Kaori qui les entrouvrit volontiers et émit un gémissement ravi. Puis, elle noua ses bras autour de la nuque de son partenaire et ferma les yeux sous la caresse de la langue de Ryo qui venait à la rencontre de la sienne, l'entraînant dans un ballet sensuel.  

Il l'embrassait, enfin !  

 

-Ryo...  

 

-...Oui ?  

 

-Ne t'arrête pas, supplia-t-elle alors que leurs souffles se mélangeaient et que les mains du nettoyeur se resserraient autour de sa taille gracile.  

 

Il lui sourit entre deux baisers et répliqua contre la peau de son cou en ponctuant chaque mot d'un suçon pour donner lus de force à ses propos :  

 

-Rassure-toi, je n'en ai absolument pas l'intention.  

 

Puis il fondit de nouveau sur ses lèvres gourmandes et l'entraina vers le canapé où il se laissa tomber avec elle et il se repositionna au-dessus d'elle.  

Qu'elle était désirable ainsi ! A la lumière vacillante de la flambée dans l'âtre, ses yeux noisette brillants de désir et son corps de reve nonchalamment alangui, la jeune femme incarnait à cet instant le plus beau tableau qu'il était donné de contempler au nettoyeur. Il pourrait se damner pour une vision pareille !  

Cela faisait à peine quelques secondes que les lèvres de Ryo avaient déserté les siennes que déjà tout son etre criait à Kaori de revenir s'abreuver à nouveau à celles-ci.  

Se lovant davantage contre le corps musclé de cet homme qu'elle désirait plus que tout, la jeune femme sans cesser de l'embrasser l'aida à faire passer son haut par dessus sa tête puis partit à la découverte de ce torse galbé qui ne demandait qu' à etre exploré comme le confirma le nettoyeur en réfrénant avec peine un grognement ravi lorsque que la bouche de sa belle emprisonna un téton dans sa bouche et le mordilla allégrement puis ses doigts descendirent plus bas et ses lèvres tracèrent un sillon brulant jusqu'à ses abdominaux.  

 

-Kaori.. Où est passée ma partenaire timorée ? Plaisanta Ryo agréablement surprit de la voir si entreprenante.  

 

Elle piqua soudain un fard monumental et se redressa, croisant son regard.  

 

-Ne te moque pas de moi !  

 

-Ouche, je te taquinais voyons, rétorqua-t-il pour sa défense en se penchant pour lui mordiller le lobe de l'oreille, geste qui arracha un petit cri appréciatif à sa proie consentante.  

 

-Mh, continue...Susurra-t-elle les yeux fermés.  

 

Les petits gémissements de la jeune femme firent monter d'un cran la température déjà élevée du corps de son amant et il posa son regard féral sur elle : Il la désirait comme un fou et il pouvait lire en elle qu'elle partageait son sentiment.  

 

Se redressant tout à coup, il la fit basculer sans ses bras et entreprit de regagner sa chambre.  

 

-Ryo ? Commença Kaori surprise en nouant ses bras autour de sa nuque.  

 

-On sera mieux dans ma chambre, tu ne crois pas ? Expliqua-t-il avec un sourire carnassier qui embrassa Kaori tout entière.  

 

-D'accord, fit-elle en nichant son visage dans son cou.  

 

Mais au moment où il franchissait la porte de sa chambre et la déposait doucement sur le lit, il s'aperçut qu'elle tremblait et une sourde angoisse l'étreignit. Il dut se faire violence pour oser poser la question mais la posa tout de même, le cœur et le corps suspendus à la réponse qui s'ensuivrait :  

 

-Kaori ? Tu es certaine que c'est ce que tu souhaites ? Qu'on devienne des partenaires à part entière ? Tu sais si tu ne te sens pas prête, je peux attendre...  

 

Elle lui adressa qui le rassura et fit s'envoler ses derniers doutes :  

 

-J'ai juste un peu froid, c'est tout. Je ne changerai pas d'avis, viens, lui enjoignit-elle en lui tendant la main pour qu'il la rejoigne.  

 

Il s'empara de cette dernière qu'il porta à ses lèvres et embrassa puis combla la distance les séparant et lui susurra dans un souffle chaud :  

 

-Dans ce cas, je me charge de te réchauffer, ajouta-t-il la voix rauque en l'enlaçant.  

 

A travers la porte de la chambre entrebâillée, quelqu’un assena de grands coups de butoir sur la lourde porte d’entrée, faisant vibrer et s’entrechoquer les pendeloques des multiples lustres du manoir d’où s’échappaient à présent un fébrile carillon.  

 

Tout cela tira nos deux tourtereaux de leur état de béatitude mais le nettoyeur choisit de l’ignorer. Qui que ce soit, il n’avait qu’à passer son chemin, se dit-il en posant ses lèvres sur les épaules dénudées de son amante ; il avait bien mieux à faire que de s’occuper de ce nouveau venu.  

Ne recevant pas de réponse, l’intrus se mit à tambouriner à la lourde porte en chêne.  

 

-Ryo, tu entends ? On frappe à la porte, murmura la jeune femme à son oreille comme son partenaire se frayait un chemin à la pointe de la langue le long de son ventre et tourmenter son nombril.  

 

-Moi je n’entends rien du tout, dit-il en continuant de plus belle son exploration. Et puis qui que ce soit, il finira bien par se lasser, oublie-le.  

 

En effet, les coups cessèrent et Kaori esquissa un sourire en comprenant que quoi qu’il advienne, le nettoyeur ne laisserait rien ni personne ne venir les déranger. Elle passa sa main dans ses cheveux et ferma les yeux, s’abandonnant aux caresses expertes de son amant.  

 

A suivre…  

 

 

 

 

 


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