Capitolo 8 :: Avec l'art, la manière et surtout... la classe !

Pubblicato: 20-01-15 - Ultimo aggiornamento: 20-01-15

Commenti: Bonjour Me revoici avec la suite après une très très longue absence. Je suis sur ma lancée des bonnes résolutions de 2015 à savoir poster plus souvent, en espérant que ça dur. J'espère que cette suite vous plaira. J'en profite aussi pour vous souhaiter une bonne année 2015. Bisous et à bientôt !

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_Un pervers ! fit-elle remarquer.  

_Encore un... dit la seconde.  

_ Décidément aujourd'hui les rues en regorgent, ajouta alors Kaori à haute voix afin de donner le coup de grâce à Ryo sans lui accorder plus d'importance.  

Ryo n'en revenait pas, sa partenaire venait tout bonnement de le snober.  

_C'est le genre de type nul, abject, le pire des goujats, enchérit l’une des deux jeunes femmes en le dépassant et en osant tourner la tête pour lui jeter un dernier regard empli de dédain.  

Le contentement qu'en retira Kaori d'avoir ces deux sublimes femmes à ses bras se révéla moindre par rapport à ce qu'elle ressentait en cet instant, du fait que Ryo la voyait ainsi. Un petit vent frais fit voleter ses cheveux fins autour de son visage et vint chatouiller le bout de son nez. Elle ramena alors une mèche derrière son oreille avant d’éternuer. Elle eut juste de temps de ramener une main devant sa bouche et avant même qu’elle ne plonge son autre main dans la poche de sa veste pour en retirer son mouchoir, elle vit les deux jeunes femmes s’empresser de fouiller dans leur sac à main à la recherche de leur mouchoir. C’était à qui sortirait son mouchoir la première pour le lui tendre. Quelques secondes après, elle vit chacune des deux jeunes femmes lui tendre un mouchoir brodé. Le regard de Kaori alla de l’une à l’autre avant de dévier sur Ryo pour lui offrir un magnifique sourire étincelant qui lui fit se déconnecter les synapses. Dieu qu’elle était heureuse qu’il assiste à cela. Une petite larme s’était formée au coin de son œil.  

_Mais vous pleurez ! Lui fit remarquer une des deux femmes.  

Kaori écarquilla les yeux avant d’éclater de rire. Elle ne put se retenir de rire tellement la situation était drôle.  

_Je ne pleure pas rassurez-vous !  

_C’est tellement sexy un homme qui ose pleurer devant une femme, qui ne cherche pas à cacher sa sensibilité.  

_C’est simplement à cause du pollen, leur avoua Kaori.  

Ryo grommela des paroles inintelligibles en assistant à cette scène. Il se redressa alors, et il haussa imperceptiblement les sourcils. Se pourrait-il que cette jeune femme ait été insensible à son charme légendaire ? Non, c'était impossible. Il était le grand, le seul et l'unique, Ryo Saeba, l'étalon de Shinjuku. Il prit appui sur sa main et se releva complètement. Kaori avait beau se la jouer, je maîtrise, il n'était pas dupe, il n'y avait que l'expérience qui comptait, oui, il n'y avait que ça de vrai et de l'expérience en matière de femmes, il en avait à revendre. Malgré cela, il venait de se faire rembarrer sans aucune classe devant Kaori et ses deux conquêtes. Il n’aurait pu imaginer pire humiliation. Non, en réalité, il imaginait très bien qu’elle serait son humiliation s’il venait à perdre ce stupide pari.  

Tenshi accompagné des deux femmes entra dans le café sous le regard mauvais et médusé de Ryo qui s'était laissé prendre en plein échec. Lui qui se vantait d'être un super séducteur, un séducteur né, un séducteur hors pair, venait de donner raison à Kaori, il lui avait donné l'image de la déchéance dans son éclat le plus pur.  

Il s'étira non sans mal. Elle n'y était pas allée de mains mortes. Il remit ses vertèbres en place et épousseta ses vêtements. Il osa un regard sur la vitre de la devanture du Cat's et passa sa main dans ses cheveux pour se recoiffer. Il venait de subir un échec cuisant et le pire dans tout cela, c'est que Kaori en avait été témoin. Elle avait assisté à la scène avec une femme à chaque bras, ne loupant aucune miette de sa déculottée. Pourquoi ne parvenait-il pas à garder son sérieux, à maîtriser sa perversité ? Oui pourquoi ? En temps normal, il y arrivait sans problème, mais pas aujourd'hui. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ? Il avait pourtant lutté jusqu'au bout pour garder la maîtrise de son corps. Il regarda alors ses mains traîtresses avant de s'adresser à elles.  

_Vous avez vraiment intérêt à y mettre un peu du vôtre sans ça, je vous jure que la seule chose que vous toucherez et qui ressemblera à des seins seront les pies d'une vache, dit-il menaçant.  

La scène était risible à tel point que Miki derrière son comptoir secoua la tête devant la bêtise de son ami. Il était réellement irrécupérable, pensa celle-ci. Face à ce qu'il venait de dire, Ryo ne put s'empêcher de faire une grimace de dégoût avant d'ajouter :  

_Il ne tient qu'à vous que cela n'arrive jamais ! Il ferma alors les poings et adopta un air plus digne avant de gagner à son tour le café.  

Oui, poussé par la curiosité, il se fit violence d'entrer dans le café seul afin de voir ce qui s'y passait. Elle avait beau être une femme déguisée en homme, accompagnée pas d'une, mais de deux autres femmes, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver une pointe de jalousie, car même vêtue ainsi son charme naturel avait agi, agi sur une personne qui n'était pas lui et c'était surtout avec ça qu'il avait du mal, plus qu'avec cette incapacité à pouvoir égaliser les scores. Homme ou femme, elle charmait, elle séduisait et certainement sans même le vouloir, sans réellement y mettre de l'effort, sans même réellement le réaliser. Il détourna la tête en grognant contre la brutalité des femmes d'aujourd'hui plus pour la forme et dépoussiéra son épaule d'une poussière avant de prendre place au comptoir sous le regard moqueur de Miki qui ne tenta même pas d'étouffer son rire.  

_Déjà de retour Ryo, mais où est ta conquête,........elle le regarda droit dans les yeux avant de rajouter,... dans ta poche.  

Et là, elle partit dans un rire nerveux qui fit se tourner tous les regards dans sa direction. Miki était pliée de rire à cause de sa vanne et afin de se calmer, elle se mit à taper du poing sur le comptoir. Décidément, elle s'amusait comme une folle, cette situation était trop drôle. Là, elle éclata d'un rire strident en accélérant la cadence de son poing sur le comptoir ce qui mit encore plus Ryo de mauvaise humeur. Il aimait beaucoup rire des autres, mais détestait que l'on se moque de lui et surtout aussi ouvertement. Très peu de personnes osaient d'ailleurs. Il posa son coude sur le comptoir et se tint le menton d'un air renfrogné. Elle rit tellement qu’elle dut se tenir les côtes des deux bras jusqu’à ce qu’un regard assassin de la part de Ryo ne la calme.  

_Un café, s'il te plaît. Et je te signale que je n'ai pas encore commencé à draguer. Je suis un joueur de classe, alors je vais laisser une certaine avance à Kaori. Je ne veux pas la ridiculiser plus qu'elle ne l'est déjà la pauvre petite ! C'est vrai elle n’a pas été gâtée par la nature ! lui répondit celui-ci en regardant ses ongles avant de brosser sa main sur sa veste de costume pour se donner une attitude décontractée comme si tout cela ne le touchait pas.  

_Monsieur est trop bon ! lui rétorqua Miki en s'accoudant à son tour sur le comptoir non sans lui avoir lancé un regard mutin qu'il ne sut comment interpréter. Pour l'instant de vous deux le plus ridicule n'est pas celui que l'on croit !  

Pour clore sa phrase Miki posa une main compatissante sur son épaule sans pour autant effacer son superbe sourire moqueur de ses lèvres.  

_Que veux-tu dire ?  

_Dans ton cas les mots ne serviraient à rien. Les faits donc les chiffres seront plus révélateurs.  

Elle leva l'ardoise qui comptabilisait les scores et la lui planta sous le nez. Ryo se releva subitement en s'accrochant au comptoir afin de ne pas se ramasser alors que ses yeux exorbités fixaient l'ardoise. Il n'en revenait pas. Ce n'était pas possible. Ces chiffres ne pouvaient pas être exacts. De frustration et de rage ses doigts se cramponnèrent au comptoir. Son regard alla alors de la table où Kaori se trouvait sourire aux lèvres, à l'ardoise alors que sa bouche prit un rictus des plus dur. C'était un vrai cauchemar. Mick avait à son actif deux points ce qui équivalait à deux femmes ramenées, alors que lui avait un grand zéro pointé qui comblait sa case et enfin Kaori/ Tenshi avait un score de 8. Comment avait-elle put ramener 8 femmes en si peu de temps alors que lui n'avait eu le temps d'en accoster qu'une et celle-ci l'avait massacré avant même d'être rentrée dans le café ? Si encore elle avait franchi le seuil de la porte, être massacré aurait servi sa cause, mais même pas. Elle s'était arrêtée au seuil du café.  

_Ferme ta bouche Ryo sans cela tu risques de gober les mouches. Ça t'en bouche un coin, on dirait. C'est bien la première fois que j'arrive à te boucler ton clapet. Tu en restes sans voix, ça fait plaisir, vraiment plaisir, ajouta-t-elle en prenant son appareil photo et en immortalisant l'instant. Tu ne trouves pas nounours.  

_Hum....... fit la seule réponse de Falcon qui essuyait comme d'habitude les verres.  

Ce fut le flash dans les yeux qui ramena Ryo à la réalité. Il baissa le regard aveuglé par celui-ci avant de jeter un regard noir à Miki.  

_Quoi, ça n'arrive pas souvent, alors je voulais immortaliser l'instant, fit-elle en regardant la photo et en souriant. Elle est magnifique.  

_Hu.........hui........huit, balbutia celui-ci avec difficulté. Tout son corps s'était figé et ses doigts crispés semblaient comme paralysés. Ce n’est pas possible, comment elle fait ?  

_Ça, faudra lui demander Don Juan. Elle pourra même te donner des cours vu que vous partagez le même toit. Si tu le lui demandes gentiment bien sûr ! Se permit de rajouter Miki afin d'enfoncer le clou.  

C'est alors que des rires s’élevèrent à leur table et parvinrent à leurs oreilles. Miki prit un chiffon et y effaça le 8 pour inscrire un 10. Kaori était entouré des deux femmes et elle semblait réellement prendre du bon temps.  

_Voilà, à présent les scores sont justes, annonça Miki à l'attention de Ryo en tournant l'ardoise dans sa direction.  

Là, c'en fut trop pour Ryo qui vit son assurance s'envoler en fumée. Avec les bunny's, il avait un succès fou car elles allaient dans son sens pour le pousser à la consommation comme le lui avait si bien fait remarquer Kaori, alors qu'avec des jeunes femmes honorables, lambdas, il se ramassait royalement. Il était connu de toutes comme le vilain loup blanc. C’est alors qu’un rire cristallin fusa dans toute la salle le forçant à se retourner. Ce rire, il le reconnaîtrait parmi mille, il était à lui seul une ode à l’amour. Kaori souriait de façon nonchalante à ces deux miss mokkori lorsqu’elle se rapprocha un peu plus de l’une d’elles. En la voyant agir ainsi, Ryo fronça les sourcils aux aguets.  

_Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle d’une voix suave.  

Face à cette soudaine proximité la jeune femme ne put s’empêcher de violemment rougir.  

_Un merveilleux !  

_Je peux ?  

Sans même attendre sa réponse, Kaori se saisit de sa cuillère et la plongea dans le gâteau. Les yeux grands ouverts, la jeune femme ne put quitter Tenshi du regard. Bouche-bée, elle le regarda simplement déguster le gâteau.  

_Hm…c’est un vrai régal, vraiment crémeux comme je les aime.  

La jeune femme resta silencieuse, elle ne pouvait détourner son regard du coin de sa bouche de Tenshi recouvert de crème. Tenshi lui rendit alors sa cuillère qu’elle saisit, les yeux toujours grands ouverts. Face à ce regard insistant Kaori réalisa qu’elle avait utilisé sa cuillère.  

_Pardon, j’ai utilisé votre cuillère sans même vous demander la permission. Je vais aller en demander une nouvelle. Je comprends parfaitement que vous n’ayez pas envie de partager un baiser indirect avec moi.  

Aux mots baiser indirect Ryo sur son siège faillit s’étouffer. Les yeux de Kaori se plissèrent alors de malice alors que la gorge de la jeune femme s‘assécha. Un baiser indirect, mais qu’est-ce que c’était que cette histoire. Et où était passé sa douce, sa timide Kaori ? Sa perversion n’était tout de même pas contagieuse ? Qu'est-ce qu'elle venait de lui débiter comme connerie ? Ça,... c'était son genre à lui, pas à elle !  

Tenshi s’apprêta à se lever lorsqu’il sentit la main de la jeune femme se poser sur la sienne pour le retenir. Celle-ci était incapable de réfléchir, elle ne savait qu’une chose, elle ne voulait pas qu’il s’éloigne d’elle avant qu’elle ne lui ait retiré cette crème des lèvres.  

_Ce n’est pas nécessaire, lui répondit-elle timidement du bout des lèvres. Vous avez……. ! Termina-t-elle de lui dire en mimant le geste devant sa propre bouche.  

Devant les grands yeux ronds de Tenshi, elle se sentit obligée de poursuivre. Elle pointa de son index le coin de sa lèvre. Tenshi se rassit alors et passa sa langue sur ses lèvres sans quitter la jeune femme du regard. Cette scène, la jeune femme la vécut au ralenti avec sensualité et en cet instant, Kaori était à des lieux d’avoir conscience de ce que le mâle qu’elle était censée représenter à ce moment précis pouvait dégager. Ryo lui n’en croyait pas ses yeux. Elle était tout bonnement en train de draguer, de faire du rentre-dedans à la beauté mokkorienne en face d'elle. Sa partenaire n’était qu’innocence et pour lui cette vision lui fut insoutenable, car ô combien tentatrice, c’était presque une invitation à la goûter, une invitation au crime et de ça Kaori n’en avait pas conscience, il en était certain. Il s’imagina lui aussi, l’espace de brèves secondes tout comme la jeune femme être cette langue.  

_Il vous en reste….Hm… Hm ! Elle dut se racler la gorge pour garder une certaine contenance. Encore un peu !  

Kaori repassa lentement sa langue sans parvenir à atteindre la crème.  

_Et là ? demanda-t-elle en humectant ses lèvres dans un geste plein de sensualité, qui allait la jeune femme comme Ryo les tuer.  

Kaori en jouait avec subtilité et délectation de savoir son partenaire non loin d’elle qui la scrutait au millimètre, ne fit que l'enhardir un peu plus.  

_Il en reste ! Je peux ? Demanda-t-elle hésitante en avançant sa main avant de la reculer.  

_Bien sûr, la sollicita-t-il.  

La jeune femme leva alors la main, et de son index caressa la commissure de ses lèvres pour en retirer toute la crème restante qu’elle lui montra une fois enlevée. Contre toute attente, Tenshi se rapprocha alors de ce doigt et happa la crème de sa bouche laissant la jeune femme au bord de l’évanouissement. Tenshi fit cela, en la regardant droit dans les yeux sans jamais les abaisser d'un regard aguicheur et excitant. Celle-ci ne fut pas en mesure de réfléchir, la langue du jeune homme caressant son doigt lui fit perdre tous ses moyens. Son souffle se suspendit immédiatement. Elle ne savait plus qui elle était, ni où elle se trouvait. Elle avait face à elle, un jeune homme beau, galant, attentionné, sexy et sensuel sorti tout droit de ses rêves. Lorsque la bouche de Tenshi se dégagea de son doigt, une chaleur persistante et entêtante demeura. Comme si de rien n’était, Tenshi lui sourit avant de porter son verre de jus à ses lèvres alors que la dite jeune femme sans réellement avoir conscience de ses gestes se saisit de la cuillère pour à son tour piocher dans son gâteau. L’effet fut au-delà de ce Kaori imaginait, elle avait complètement conquis la jeune femme et fini d’achever Ryo qui s'était complètement liquéfié sur son tabouret. Il aurait aimé n'importe quoi en cet instant, un excès de violence, un coup de massue vengeur, ou encore de la brutalité et de la fureur qui la caractérisaient si bien. Elle qui n'était que violence avec lui, n'était que douceur et gentillesse, n'était que sensualité et charme. Elle se la jouait provocateur et charmeur. Mais où était donc passée la folle hystérique à la massue qu'il côtoyait. Kaori put sentir les ondes de colère de son partenaire lui parvenir sans mal. Miki elle la contemplait avec surprise, elle était bluffée et impressionnée par son amie, par cette nouvelle facette qu'elle offrait d'elle et dont-elle n'avait jusque-là jamais soupçonné l'existence. Ce geste des plus suggestif en temps normal aurait carrément fait baver Ryo, il en serait resté la bouche ouverte si elle l'avait fait à lui, mais en cet instant, il était à des lieux de cela, car elle jouait avec ses nerfs. Dans un premier temps, il serra des poings pour soulager sa frustration.  

Face au silence qui s’installa Kaori reposa son verre sur la table.  

_Qu’y a-t-il ? Vous êtes bien silencieuses tout d’un coup mesdemoiselles. J’espère ne pas en être la cause ? Vous ai-je mis mal à l’aise ? Pardon, s’excusa Tenshi aussitôt !  

Le fait de savoir Ryo dans la même pièce qu'elle qui l'épiait discrètement, le fait d'être entourée de deux canons lui avait donné l'assurance qu'il lui manquait en temps normal. La vérité, c'était qu'à force de défiler dans le café avec des femmes, ces rencontres l'avaient aidée d'une certaine façon à se découvrir progressivement pour au final apprécier ces instants partagés. Elle parvenait même à jouer et à en tirer avantage. Et cette petite scénette autour de ce gâteau, était une représentation unique et privée, qu'elle n’avait voulue que pour son partenaire.  

Tenshi avait l’air réellement concerné et l’intérêt qu’il porta à la demoiselle ne fit que la conforter dans son idée, ce type était l’homme parfait, il était beau de l’extérieur, mais aussi et surtout de l’intérieur. Complètement dépité, Ryo secoua la tête et reporta son attention sur sa tasse comme paralysé devant ce spectacle. Ce n'était pas le comportement de cette femme qui le désarçonnait, des femmes comme elle, il en avait côtoyait des centaines dans sa vie. C'était bel et bien l'attitude et le comportement de Kaori qui le sidérait, elle qui se montrait charmeuse, tendre, docile, séductrice, provocatrice.... Il ne la reconnaissait plus.  

Le bruit des chaises sortit Ryo de sa réflexion. Kaori venait de se lever et de se rendre au comptoir afin de régler l'addition. Elle se mit juste à côté de Ryo et fit celle qui ne le connaissait pas, plus pour montrer que cela ne l’atteignait pas. Elle régla la note en souriant à Miki. Les deux jeunes femmes qui l'accompagnèrent la rejoignirent au bar se positionnant de chaque côté afin de prendre congé de l'homme qu'elle était. La première frustrée d'avoir quelque peu été ignorée au profit de son amie, lui glissa un mot dans la poche de sa chemise avant de lui glisser quelques mots à l'oreille tout en caressant de ses lèvres son oreille qu'elle finit par mordre arrachant à Kaori un léger gloussement de surprise pour finalement gagner la porte, alors que la seconde celle du gâteau, se contenta tout d'abord de s'incliner devant lui, avant de lui déposa un baiser à la commissure des lèvres, juste une caresse non sans en avoir profité au passage pour le pincer aux fesses sous le regard médusé de Ryo qui n'en crut pas ses yeux. Il regarda la scène se dérouler sous ses yeux avec horreur, la bouche grande ouverte et les yeux exorbités. Sa petite Kaori venait de se faire tripoter ouvertement devant lui. Mais où était passé sa douce Kaori, son ange pur, celle qui détournait la tête au moindre regard un peu trop appuyé, celle qui rougissait au moindre petit compliment ? Qui était cette personne qui se tenait devant lui ? Il ne la reconnaissait pas, il ne la connaissait pas. Il connaissait Kaori, la partenaire et Kaori la femme de tous les jours. Lui montrait-elle un aperçu de ce que serait la Kaori amoureuse ?  

A la première approche de la jeune femme sur Kaori, il avait senti tous les poils de son corps se hérisser face à ce chuchotement, mais surtout face à ce mordillement du lobe de son oreille limite érotique, mais lorsqu'il avait vu la seconde poser ses lèvres sur les siennes pour un suave et léger baiser et lui mettre la main au panier, il avait senti son coeur manquer un battement à lui faire mal. La jalousie, voilà ce qu'il ressentait en cet instant, et même si cela venait d'une femme. Il ne voulait pas la partager avec un homme alors encore moins avec une ou des femmes. Comble de l'ironie, ces filles s'étaient permis ce que lui s'interdisait depuis des années. Le fait de voir une autre personne l'embrasser accentua son sentiment de jalousie et de frustration qu'il tenta de taire. Il fixait Kaori de ce regard sombre et infranchissable pour qu'elle se sente coupable, mais cela ne servit à rien.  

Impossible ! Il vivait un vrai cauchemar, un cauchemar éveillé dans lequel Kaori tenait le premier rôle, mais surtout le surclassait en beauté avec l'art et la manière. Lui, l'étalon de Shinjuku se voyait reléguer au rang de dragueurs du dimanche, dragueur de pacotille. Il s'était fait rembarrer en beauté et en plus devant elle. Il devait remédier à cela et reprendre le contrôle de la situation. Il n'était pas l'étalon de Shinjuku pour rien. Cette réputation n'était pas surfaite, elle lui collait à la peau comme une seconde peau. Oui, mais là, ce n'était pas ses talents au lit qui étaient mis à l'honneur.  

Impossible ! Il devait rêver. Et pourtant Kaori s'était fait draguer sous ses yeux et par deux superbes miss mokkori. Surprise par ce geste au niveau de son fessier, Kaori sursauta légèrement puis se figea peu habituée à ce genre de réaction, mais au final, elle en sourit. Cela s'était passé devant Ryo, c'était le comble du plaisir, le nirvana, le summum de la jouissance. Oui, elle venait de démontrer à son cher partenaire que même travestie, elle parvenait à se faire draguer. Elle était heureuse qu'il soit là pour le voir, oui, elle se sentait fière quelque part.  

Rien qu'avec ce geste, elle avait eu sa victoire, sa revanche sur lui. Ce simple geste suffisait à résumer ce stupide pari, car même si elle perdait ce pari, rien que pour ce geste sous ses yeux à lui et bien cela valait toutes les victoires. Ryo avait les yeux complètement injectés de sang. Oui, ces quelques secondes auraient pour toujours dans le cœur et l'esprit de Kaori un goût d'éternité.  

Non, impossible ! Il ne cessait de se répéter ce mot IMPOSSIBLE.  

Son ange se faisait draguer sous ses yeux, une femme avait osé un geste en dessous de sa ceinture alors qu'à lui cela ne lui était jamais arrivé sauf avec les bunnys bien sûr, mais c'était leur façon d'attirer le client qu'il était. Lui où un autre, il n'y avait pas de différence, car c'était la clientèle qui était visée, alors que là, c'était pour Kaori, pour l'homme qu'elle représentait. Et Ryo aurait préféré mourir plutôt que de reconnaître qu'il en était jaloux, jaloux de cette attention sur son fessier, jaloux que cela ne lui soit jamais arrivé, toujours sans parler des bunny's. Il vivait un véritable cauchemar éveillé, le pire de tous. Sans parler de cette caresse suggestive sur ses lèvres et du mordillement du lobe de son oreille que cette superbe femme avait goûté aux yeux de tous, telle une friandise. Et Kaori dans tout cela qui n'avait pas réagi, elle avait même souri. Avait-elle pris du plaisir à tout cela ? Il ne savait plus quoi penser d'elle.  

Avec ce pari, elle était allée jusqu'à se laisser embrasser par deux femmes, Reika en premier lieu, puis cette miss mokkori, elle s'était laissé mordre l'oreille et surtout caresser ou pincer les fesses.  

_Au revoir les filles, à bientôt ! Dit alors Kaori en leur faisant signe de la main, un sourire ravageur aux lèvres qui finit de faire chavirer le cœur des deux femmes qui se chamaillèrent entre elles pour savoir à qui d'elles deux était adressé ce sourire.  

_Au revoir Tenshi ! crièrent en cœur les deux jeunes femmes qui étaient sous le charme.  

En quittant le café elles ne cessèrent de glousser en se retournant afin de voir si Tenshi les regardait signe évident que celui-ci leur avait plus que taper dans l'œil.  

_Et de 6, fit Kaori en sortant le morceau de papier que lui avait glissé la jeune femme dans la poche et en le dépliant pour voir ce qu'il contenait. Numéro de téléphone, fit Kaori à haute voix à l'attention de Miki. Elle agissait comme si Ryo n'avait pas été là et bien sûr, celui-ci n'en avait pas loupé une miette.  

_Et un de plus ! Lui fit remarquer Miki afin que Ryo comprenne qu'il ne s'agissait pas du premier. A ce rythme-là, tu vas avoir un carnet d'adresse encore mieux garni que Ryo et Mick réunis, lui fit remarquer Miki d'une voix mutine en jetant un regard presque carnassier sur Ryo.  

_Je crois aussi, lui répondit Kaori toute fière.  

_Dis, tu vas les rappeler ? demanda Miki piquée par la curiosité, mais surtout pour démoraliser encore plus Ryo.  

_Faut voir ! Se contenta de lui répondre celle-ci sans adresser le moindre regard en direction de son partenaire. Bon, j'y retourne à plus !  

Le fait d'être ignoré de la sorte irrita Ryo au plus haut point qui fut incapable de garder le silence, il devait intervenir, c'était plus fort que lui. Alors dans un sourire de défiance et de sournoiserie, il lui dit :  

_A défaut d'avoir du succès avec la gente masculine, elle arrive au moins à racoler des femmes. C'est toujours mieux que ...rien du tout !  

Ryo fut heureux de sa petite tirade mesquine qui fut tranchante et rapide. Il l'avait dosée avec justesse, juste assez pour la désarçonner, pour ébranler sa confiance et au passage réveiller son infaillible colère avec pourquoi pas une massue pour lui, mais rien. Par cette phrase, il avait voulu affaiblir son assurance et cet air limite dédaigneux de son visage lorsqu'elle le regardait. Aussitôt dit, aussitôt regretté. Il ne réalisa qu'une fois prononcée la méchanceté de ses paroles qu'il regretta immédiatement. Il lança alors un regard désolé en direction de Kaori en secouant la tête, mais celle-ci lui sourit.  

_N'en dis pas plus !  

Elle avança vers lui dans le plus grand silence et se planta juste à côté de lui, jusqu'à le coller, puis passa son bras autour de ses épaules avant de lui murmurer.  

_Qu'est-ce qu'il y a Saeba, tu nous fais un caprice ? Lui chuchota-t-elle en le serrant plus fort. T'inquiète pas, un jour ça t'arrivera à toi aussi mon grand.  

En entendant cette dernière phrase, il voulut se tourner pour lui faire face et répliquer, car elle osait sous-entendre que jamais une femme ne lui avait fait ce que ces deux magnifiques créatures lui avaient fait à elle. Si seulement elle savait, dans le feu de l'action, d'une femme, il obtenait tout d'elle, absolument tout, mais le souffle chaud de celle-ci tout contre sa peau le grisa et le laissa sans voix.  

_Kaori arrête ça, se dit mentalement Ryo qui sentait une douce chaleur se propager dans tout son corps.  

Kaori savait que le fait qu'il ait assisté à cette scène allait le faire redoubler d'efforts et certainement devenir sérieux. Ryo était capable de reconnaître sa défaite, mais pas d'être ridiculiser sur son domaine de prédilection. Et avec le score que Miki s'était empressée de lui pendre sous le nez pour se moquer de lui, elle savait que le pari allait vraiment commencer une fois qu'il aurait quitté le café, alors elle se devait de faire en sorte de le freiner au maximum. Elle se devait de le déstabiliser, ce n'était certes pas très fair-play, mais c'était de bonne guerre.  

_Même plus tôt que tu ne le penses ! Lui susurra-t-elle langoureusement en lui léchant le lobe de l'oreille pour finir par le mordiller, tout en lui mettre la main aux fesses pour le peloter sans aucune retenue.  

Ryo retint son souffle alors que Miki fit les yeux ronds et que Falcon lâcha son verre qui se brisa sur le sol tandis que de la fumée s'échappait de son crâne rouge. Ryo fut complètement déboussolé. Il était en train de vivre un de ses plus grands fantasmes, un de ses plus grands rêves. Elle était déjà allée loin, jamais il ne l'aurait cru capable d'aller encore plus loin dans son jeu. Dès l'instant ou son souffle chaud avait caressé sa joue, il avait retint sa respiration et s'était mordu la lèvre inférieure et pour retenir tout gémissement et pour s'assurer de ne pas rêver. Elle venait de tâter son postérieur de façon suggestive et de lui faire des avances devant leurs amis, le faisant passer par toutes les couleurs. C'était le comble. C'était elle qui menait la danse et pas lui. C'était lui qui était resté sans voix, et pas elle.  

Comme si de rien était, Kaori se recula. Elle adressa un clin d’œil à Miki et tapota l'épaule de son partenaire avant de quitter le café tout en sifflotant gaiement. Elle ne devait pas se retourner, elle voulait juste fuir cet endroit et leur regard. Elle voulait pouvoir faire redescendre la pression, alors une fois hors de vue, elle tourna à la première intersection et se colla au mur avant de se laisser glisser sur le sol. Elle l'avait fait, elle avait osé le faire. Elle avait encore du mal à y croire. Ses jambes et ses mains tremblaient encore sans parler de son coeur qui battait tambour battant mais elle se reprit très vite, elle ne devait pas se reposer sur son avance. Alors qu'elle s'apprêtait à se relever, elle vit une jeune femme s'accroupir à sa hauteur.  

_Est ce que vous vous sentez bien ? lui demanda celle-ci inquiète.  

_Oui merci, j'ai eu subitement très chaud. J'ai été étourdi alors j'ai préféré m'asseoir à même le sol, lui avoua Kaori en tentant de contrôler sa voix face à ce demi mensonge.  

_Vous vous sentez mieux à présent ?  

_Oui, je vous remercie ! lui répondit Kaori en se saisissant de la main qu'elle lui tendait.  

_Il y a un café juste au coin de cette rue, on devrait y aller. Vous pourrez vous asseoir et prendre un rafraîchissement.  

_Vous avez raison, je crois que j'en ai besoin !  

Miki et Ryo n'avaient pas bougé de place tout comme Falcon. Ils étaient exactement au même endroit lorsqu'elle avait quitté le café et avait encore les mêmes expressions sur leur visage. Lorsque la cloche retentit, tous trois sortirent de leur stupéfaction.  

_Bonjour, lança la jeune femme ! Deux jus de fruit s'il vous plaît ! dit-elle à l'intention de Miki.  

_Tout de suite.  

_Comment elle fait ? Osa se demander Ryo à haute voix. Elle est sortie y à peine deux secondes !?  

Miki put sentir l’abattement dans sa voix, mais très vite il se reprit. C'était lui le maître incontesté de la séduction, même si question drague sa technique n'était pas parfaite au vu des nombreux talons et sacs qu'il avait pu se ramasser. Il allait remédier à tout cela. Alors qu'il s'apprêtait à se lever pour quitter le café, il vit Mick arriver avec tout un attroupement de personnes. Ryo se frotta les yeux pour être certain de ne pas rêver. Mick était entouré d'Elvis et de Priscilla.  

_Miki... je rêve où tu vois comme moi ? Demanda-t-il à son amie en se frottant les yeux.  

_Mick....Entouré de ….. Elvis et Priscilla Presley !  

Ils virent alors Mick s'exprimer en anglais et inciter les personnes à prendre place dans le café. Il alla alors vers le comptoir et offrit un sourire triomphant à Miki au vu de l'ardoise qui trônait sur le comptoir derrière elle.  

_Où tu as été les pêcher ? Osa lui demander Miki.  

L'Américain était légèrement courbé vers l'avant sur le comptoir et un large sourire étira ses lèvres.  

_Y a un concours sur le meilleur sosie d'Elvis à Yokohama. Le concours de l'an dernier a été remporté par un Japonais aux States. De ce fait, cette année, il se fait à Yokohama.  

_Ce qui explique la présence de ces drag-queen dans mon café Mick dit Miki.  

_Je savais pas que tu mangeais de ce pain-là ? Lui signifia Ryo sans quitter Mick du regard.  

_Tu peux bien dire ce que tu veux ça ne m’atteint pas Ryo. Et quand je vois les scores, je me dis que j'ai bien raison. Et Miki plus 5 pour moi. Les deux Priscilla sont des femmes ainsi que l'accompagnatrice et les 2 drag-queen d'Elvis du fond sont aussi des femmes même si j'émets une petite réserve pour l'une d'entre elles mais je n’ai pas vraiment envie d'aller vérifier donc plus 4. Face au regard douteux que Ryo lui lança, Mick prit les devants. Rien ne l'interdisait. Kaori est une femme déguisée en homme qui drague des femmes. Je suis un homme qui drague des femmes déguisées en hommes.  

_Je vois que tu es prêt à tout pour gagner, même à te rabaisser ! lui lança Ryo.  

_Quand je regarde le score, je me dis que ne t’es vraiment pas en position de me dire ça.  

Ryo osa un regard sur l'ardoise que Miki venait de reposer. 11 points pour Kaori, 6 pour Mick et 0 pour lui. La jeune femme qui avait accompagné Kaori prit enfin congé d'elle. Kaori se leva alors au milieu de toute cette cohue d'Elvis et de Priscilla puis rejoignit ses amis au comptoir.  

_Techniquement Mick a raison, ce qui est ok pour moi, devrait aussi l'être pour eux.  

_Vraiment Kaori ! s'exclama Mick tout excité.  

_Tout doux vous deux....! S’enquit Ryo détectant la supercherie.  

_Oui Mick ! répondit-elle sans même un regard à Ryo lui signifiant ainsi que son avis ne comptait pas.  

_Kaori...... tu es sûre, car Mick te talonne.  

_Mick est une personne honnête et fair-play. Il vient de me démontrer que son talent de séduction a su rameuter tout un bus dont certaines jeunes femmes. Je ne peux que m'incliner devant autant de talent Miki.  

Miki haussa les sourcils puis effaça son ardoise pour inscrit les nouveaux scores. 10 pour Mick, 11 pour Kaori et toujours 0 pour Ryo. Fou de joie, Mick sauta dans les bras de Kaori qui faillit en perdre sa moustache. Mick retrouva alors son calme, il se tourna vers Kaori et posa délicatement ses mains sur ses épaules afin d'avoir son regard face au sien. Une vague chaude de reconnaissance envahit alors Mick. Kaori reconnaissait son talent, il n'en demandait pas plus. Ce petit pari lui avait permis de remettre certaine chose à leur place et surtout de prendre du recul sur lui-même. Il se prenait plus de vestes qu'il ne concluait, car il ne voulait pas conclure. La vérité, c'est que la seule femme qu'il désirait réellement séduire, il s'endormait chaque soir à ses côtés. Même si Kaori avait raison sur certains points lorsqu'elle disait qu'ils avaient surtout du succès avec les entraîneuses des clubs qu'ils fréquentaient Mick prit conscience que de courir les rues à la recherche de petites jupettes courtes, il fallait y voir plus une sorte de jeu routinier qu'une réelle envie de séduire ou de draguer. Une sorte d’entraînement pour voir s'il n'avait pas perdu la main. Lorsqu'il décidait d'être sérieux, il repartait toujours avec le numéro de téléphone de la jeune femme, numéro dont il se débarrassait toujours. Cela devait bien lui arriver une fois par semaine juste pour conforter son ego de mâle comme l'avait si bien dit Kaori. Il avait besoin de le constater par lui-même en menant la danse pour conforter son ego de séducteur. D'une certaine façon, cela le rassurait et toutes les autres fois, et bien le pervers prenait le relais pour mettre en échec ses propres tentatives.  

_Kaori, merci pour cette leçon de vie que tu viens de me donner aujourd'hui.  

Ryo s'interposa alors entre Mick et Kaori et il prit le beau blond par l'encolure de sa chemise et il lui dit d'un air grave, désemparé et menaçant.  

_Sale traite Angel, faux frères ! Tu t'allies à elle ? Et quelle leçon de vie bordel ?!  

_Contrairement à toi, je n'ai jamais douté de Kaori, de ces talents, de sa féminité et j'ai eu raison.  

_C'est pas une femme Mick, comment tu peux la mettre au même niveau que nous. On a des années de pratique, de l'expérience, on est des princes, non des rois, non des dieux dans ce domaine.  

_Et pourtant... ! Retentis, la voix calme et posée de Mick.  

Ryo baissa le regard et relâcha son emprise sur Mick.  

_Je sens que je vais passer une soirée inoubliable avec ma douce Kaori ! fit-il en se frottant les mains alors que ses étoiles apparurent dans ses yeux.  

_Minute Mick, tu n'as pas encore gagné!  

_Ça ne saurait tarder ma douce Kaori, lui dit-il en lui prenant la main et en la baisant.  

Sans une parole pour son partenaire, ni un regard dans sa direction, elle prit la direction de la sortie satisfaite de ce qui venait de se passer. Toutefois avant de sortir, elle se tourna vers Ryo et leva ses deux mains en l'air. L'envie de le narguer était trop forte et cela quel que soit l'issue finale de ce duel. Pour ce moment, elle jubilait, oui, elle ne vivait que pour ce petit moment de bonheur qui n'avait rien d'égal jusqu'à présent. Elle leva donc ses mains et écarta ses doigts pour lui montrer ses 11 doigts. Ce 11 victorieux à cet instant qui était son score et qui faisait d'elle la première de la compétition devant Mick. C'est avec un sourire de triomphe sur les lèvres qu'elle quitta le café, plus que satisfaite de ce qui venait de se passer. Cela lui donna une assurance encore plus forte, elle était remontée à bloc, tout était possible. Elle ne devait pas pour autant se relâcher, l'ennemi était coriace et elle parlait en connaissance de cause.  

Au comptoir, Ryo vit rouge. De la fumée se mit à sortir de ses narines signe évident qu'il était en pleine cogitation, mais aussi très remonté. Il était impossible pour lui de se laisser ridiculiser de la sorte par sa partenaire, une femme. Non, il ne pouvait pas perdre, pas dans ce domaine qui était son domaine de prédilection, celui dans lequel il excellait encore plus qu'en tant que nettoyeur n°1 du Japon. Oui, son honneur de mâle était en jeu, sa fierté d'étalon, sa dignité d'homme, oui tout cela se jouait en ce jour si particulier où il s'était moqué de sa partenaire et où celle-ci l'avait défié. Sa réputation ne devait en aucun cas en pâtir.  

Non, s'il perdait et bien cela serait catastrophique, car d'une tous ses amis ne cesseraient de le chambrer et de se moquer de lui à longueur de temps et ensuite comment faire face à Kaori sans se sentir diminuer, inférieur à elle sur ce plan-là. Bon sang c'était lui l'homme, celui qui devait conquérir le cœur des femmes, le séducteur né, le charmeur de ses dames, le prince charmant que toutes espéraient secrètement voir arriver sur son beau destrier blanc et non pas un travesti, une femme déguisée en homme, pas sa Kaori. C'était lui le mâle dominant, lui et personne d'autre. LUI, lui lui lui lui....... Plongé dans ses pensées, il ne vit pas deux Priscilla venir s'asseoir de chaque côté de sa personne poussant même au passage Mick.  

Remonté à bloc, il se leva de son tabouret qui chuta au sol et frappa des deux poings sur le comptoir bien décidé à repartir en guerre et à achever son adversaire, mais au sens figuré du terme bien sûr. Il n'aurait pas de répit jusqu'à ce qu'il parvienne à égaliser le score et surtout à le supplanter. Si même aux drag-queen des points étaient accordés alors il allait leur en ramener à défaut de drag-queen de vraies femmes.  

_Oh non ! Cela ne va pas se passer comme cela foi de Saeba et d'étalon de Shinjuku ragea-t-il en tapant des poings sur le comptoir une nouvelle fois alors que son regard lançait des éclairs.  

Ryo serra ses poings de frustration. Comment allait-il faire pour faire augmenter son score alors que les femmes du quartier le fuyaient toutes ? Il ne pouvait se laisser ridiculiser de la sorte. Sa réputation était en jeu, sans parler de son honneur d'homme, son amour-propre et de mâle dominant. Oui, tout en lui le poussait à se révolter et à repartir à l'attaque avec cette fois plus d'envie, de détermination et de rage.  

Sans rien ajouter d'autre, il quitta le café d'un pas déterminé, bien décidé à renverser la tendance et à rattraper son retard sous les regards désolés des deux Priscilla qui n'eurent même pas eu le temps de lui adresser un mot.  

Pendant que Ryo se lamentait sur son sort, Mick lui continuait d'augmenter son score une fois son bus d'Elvis et de Priscilla partis. Il avait du mal à se maîtriser et à ne pas partir dans ses travers de pervers qui le titillaient à chaque instant, car c'était devenu comme une seconde nature de faire l'idiot, de jouer les pervers, comme une montre bien réglée. Il devait serrer des dents et certaines fois se mordre la langue pour se retenir et garder une attitude d'homme normal. Or la normalité dans son cas c'était quelque chose d'éphémère qu'il ne parvenait pas à garder plus de 5 minutes alors comment faire pour séduire une femme ? Il était tout de même heureux, car lui pouvait tenir 5 minutes alors que Ryo dépassait rarement les 3 minutes pour l'avoir vu à l'action et se prendre plein de râteaux. Oui, la séduction, c'était un jeu, un jeu qui se jouait à deux selon l'humeur de la partenaire de l'instant, un jeu qui se construisait sur le temps afin de pouvoir charmer voir même ensorceler la belle pour pouvoir espérer un rendez-vous et enfin conclure. Le but n'était certes pas de conclure directement, mais dans un sens, il devait conclure et parvenir à l'emmener jusqu'au Cat's. C'est en soit ce qui était le plus difficile, parvenir à la conduire au café sans faire le moindre faux pas, le moindre geste déplacé et connaissant l'homme, toutes nous savons que cela est quasi impossible et relève presque du miracle.  

Toutefois au prix d'un effort surhumain, il parvient tout de même à ramener 5 autres jeunes femmes au café. Les scores montaient au fil des minutes et le café ne désemplissait pas au grand bonheur de Miki. Mick se prit tout de même durant ce parcours du combattant 8 gifles, 15 coups de sacs et il mangea 3 talons. La séduction était une chose, mais la drague façon Kaori était tout autre chose. Un art subtil qu'elle magnait à la perfection avec légèreté et douceur. Elle était à un niveau autre que le leur, un niveau bien supérieur. Elle en maîtrisait tout l'art et la subtilité. Il devait se rendre à l'évidence, Kaori avait 100% raisons, en dehors des bunny's il ne valait plus rien. Ce serait-il rouillé ? A vivre avec Kazue, existait-il encore en tant qu'homme de séduction en dehors de son couple ? Oui, et grâce à Kaori, il l'avait compris. Au début de ce pari, il n'avait pu se résigner à cette éventualité, celle d'être dépassé pas son temps. Il avait voulu se prouver qu'il était bel et bien un homme de séduction, plein de charme. Il avait le potentiel en lui, à lui de le mettre au service de son art. Oui, il était bel et bien un prince et à vivre avec la princesse, il avait cessé de convoiter toutes les courtisanes de la cours mettant à mal son atout de séduction de façon volontaire.  

Il allait conquérir autant de cœur qu'il fallait pour emporter cette compétition et à défaut de la remporter faire en sorte de ne pas arriver bon dernier. La honte pensa celui-ci ! Oui être le premier ou bien le deuxième, c'était une position honorable sans cela, il risquait de déprimer pour un long moment.  

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