Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: Tjololo

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 7 chapitres

Publiée: 05-08-14

Mise à jour: 19-09-15

 

Commentaires: 9 reviews

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ActionRomance

 

Résumé: Une nouvelle affaire. Une cliente mystérieuse. Une nouvelle épreuve difficile attends nos héros. Sauront-ils y faire face ? La réponse à la lecture !

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ Ultime" sont et restent la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: XYZ Ultime

 

Chapitre 2 :: Chapitre 2 : Commencement

Publiée: 22-08-14 - Mise à jour: 22-08-14

Commentaires: Voilà le chapitre 2, j’espère qu'il vous plaira ! Enjoy et n'hésitez pas à donner vos impressions :)

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

La lumière du soleil commence tout juste à envahir la cité de son doux voile vermeille. Les illuminations de la nuit s’éteignent petit à petit, cédant la place à l’éclairage naturel de l’astre solaire. Les vitres des gratte-ciels du cœur de la capitale nippone, dans lesquels se reflètent les premières lueurs du jour, prennent une teinte magique, oscillant entre le rouge, le jaune et l’orangé, tels des colonnes de lumière, parfois hautes de centaines de mètres. Chaque vitre est comme un morceau du soleil, fusionnant toutes pour créer une atmosphère féerique. Les routes reprennent leur couleur terne, les néons s’endorment pour quelques heures, dévoilant une ville recouverte par un fin manteau blanc…L’aube se lève sur Tokyo.  

 

Elle regardait par la fenêtre, comme chaque matin. Elle observait la montée du soleil dans le ciel gris d’hiver, ainsi que le lent éveil de la ville. Les voitures se font plus nombreuses à cette heure ; les gens partent travailler en masse. De son balcon enneigé, la jeune femme peut admirer l’aller et venu de tous ces véhicules dans le lointain, se perdant dans l’immense labyrinthe que constitue l’entremêlement des routes de la cité. Et surtout, elle se plaisait à contempler ce ciel pourtant morose. Ce spectacle lui donnait la joie de vivre, la rendait heureuse. Voir et sentir les premiers rayons de lumière caresser son visage alors qu’elle émergeait à peine de monde des rêves lui créait une sensation incroyablement agréable, comme si un être invisible massait délicatement chacune de ses cellules. Cela créait chez elle un sentiment de bonne humeur quotidien, que peu d’autres choses égalaient. Même si cela ne durait qu’un court moment, c’était un rituel dont elle avait besoin, car la notion d’agréable était bien rare dans sa vie, voir presque inexistante. Une fois que l’astre solaire eut décollé de l’horizon, elle quitta son poste d’observation pour se diriger vers la machine à café, petit instrument qui lui préparait ce breuvage noir qui lui donnait l’énergie nécessaire à sa journée. Elle prit une tasse et la rempli de café. Elle adorait sentir cette odeur forte et sensuelle de bon matin. Alors que le liquide obscur commençait tout juste à refroidir, la jeune femme posa le récipient sur la table de la cuisine et tourna les talons.  

 

La douleur est intense, tellement qu’il a l’impression qu’une tornade ravage l’intérieur de son crâne. Ses yeux le piquent et refusent de s’ouvrir complètement. Tout son corps est engourdi. Il ressent une désagréable sensation de froid et de brûlure en même temps. Il parvient tant bien que mal, au prix d’un gros effort, à se retourner. Il entend et sent distinctement quelque chose tomber par terre. Les draps, censés le couvrir, sont à présent roulés en boule dans la poussière au pied de son lit en une grosse boule compacte, laissant con corps dénudé à la vue de tous. Cela vient s’ajouter au désordre ahurissant de la pièce. En effet, sur le sol de la chambre mal éclairée, on peut trouver des paquets de gâteaux éventrés, des mégots disséminés un peu partout, une bonne quantité de canettes vides, nombre de revues érotiques (le plus souvent ouvertes à une page présentant une femme, aux proportions avantageuses, dans son plus simple appareil), et même des bouteilles ayant autrefois contenu une potion aux vertus excitantes, le tout dispersé dans un désordre digne du plus grand capharnaüm.  

 

Ses souvenirs de la nuit précédente étaient extrêmement flous. Il se remémorait bien le moment où il avait quitté l’appartement en douce sur la pointe des pieds, en faisant bien attention de ne surtout pas réveiller Kaori, puis le bar à hôtesses, cette sublime vision de toutes ces lapines aux seins nus, les pintes de saké qu’il avait vidé…Mais après ça, plus rien. Il fut pris d’un terrible doute tout à coup. Avait-il réussi ? Avait-il fait Mokkori ? Sous la pression d’un doute pareil, sa fierté d’étalon lui fit difficilement ouvrir les yeux qu’il écarquilla. « Oh non ! C’est pas possible, à chaque fois c’est pareil, je me souviens de rien… »Marmonna-t-il tout bas en se rongeant les ongles, avec une voix d’enfant battu, la larme à l’œil. Des bribes de souvenirs lui revinrent en tête, mais rien de probant…Quel drame pour le nettoyeur de ne pas se rappeler d’une partie de jambes en l’air, alors que c’est ce qu’il affectionnait le plus au monde !  

« La vie est trop injuste », dit-il avant de replonger la tête la première dans son oreiller, qui lui sembla si confortable, car calmant un peu sa migraine due à sa gueule de bois. Car ça, il s’en rappelait bien, tout cet alcool qu’il avait descendu la veille au soir…Et il aurait sur le moment préféré n’avoir rien bu, car la douleur était à la limite du soutenable.  

D’un œil nonchalant et encore injecté de sang, aux veines et pupilles dilatées, le tout souligné par d’imposants cernes sous les yeux, signe de son état physique déplorable, il jeta rapidement un regard à son réveille-matin. Huit heures. Il soupira en fourrant sa tête sous l’oreiller, espérant y dénicher un peu de fraicheur et ainsi atténuer son mal de crâne. Le meilleur nettoyeur du pays voulait tenter de se rendormir, car il se sentait bien trop faible et fatigué pour ne serait-ce que bouger un sourcil. Il savait cependant que cela allait être peine perdue, car il se doutait qu’il n’allait pas tarder à recevoir la visite matinale de sa partenaire, et probablement également un bon coup sur la figure. Il se prépara donc mentalement à un réveil dans la douleur, comme chaque matin maintenant…  

Bon, il devait avouer cependant que s’il commençait souvent ses journées encastré dans le mur de sa chambre ou en mangeant les planches de bois de son propre lit, en guise d’avant-gout de petit-déjeuner, c’était très souvent sa faute, car il ne pouvait presque jamais s’empêcher de provoquer Kaori de bon matin. Selon lui, une bonne petite blague au réveil était la meilleure façon de commencer une journée. C’était elle qui ne le comprenait pas. Oui, ça devait être ça. Peut-être était-ce un humour typiquement masculin alors ? Ou bien il n’y avait que lui que ça faisait rire ? Il demanderait à Mick son avis sur le sujet. Lui, en tant que frère d’arme et compagnon de beuverie, et surtout en tant que pervers numéro deux, partagerait surement son point de vue. Il songea également un instant à Falcon, mais oublia très vite cette idée ; en effet, cette tête de poulpe n’avait vraiment aucun humour, encore moins que Kaori, c’est dire. S’il lui posait la question, nul doute que la seule réponse qu’il recevrait serait, au mieux, un aller simple à travers une vitre, au pire, un tir de bazooka, selon l’humeur du pachyderme. Mauvaise idée que de lui demander ça. L’américain blond allait donc être le seul capable de lui apporter une réponse. Si cet imbécile ne se moquait pas de lui, évidemment. Qu’importe.  

 

Il mit soudain un terme à ses pensées. Car bien que ses sens fussent en aussi mauvais état que lui, l’étalon de Shinjuku n’eut aucun mal à entendre des pas se rapprochant de sa chambre. La voilà. Comme tous les jours. Plus qu’une minute ou deux à pouvoir dormir. Le nettoyeur décida donc de profiter au maximum de l’instant présent, faisant honneur à son crédo. Mais quand même, pourquoi est-ce qu’il fallait qu’elle vienne toujours le réveiller ? Il était bien assez grand pour se sortir tout seul du lit. Pas à la même heure, certes. Car s’il n’écoutait que lui, il ferait la grasse matinée, au minimum jusqu’à midi. Cela ne le dérangerait nullement de passer un après-midi entier à dormir. Il se contrefichait de l’heure, lui. C’était un peu ça, la liberté pour Ryo.  

 

Mais apparemment, sa partenaire n’avait pas le même avis que lui sur le sujet. Elle venait tous les jours de l’année ou presque le tirer de sa torpeur quasiment à la même heure, comme si elle avait une horloge dans le ventre. Tout ça pour le travail. Le travail, encore et toujours ce foutu travail. Bordel, il n’en pouvait plus de ce mot. Encore, pendant une mission, se lever tôt, il le concédait, c’était normal, cela faisait partie du job. Mais là, comme souvent, il n’était pas en mission. Alors pourquoi ? Il gémit faiblement. La journée promettait d’être rude, à cause du manque de sommeil et son état d’ébriété encore avancé.  

 

Il se mit donc à réfléchir à sa prochaine plaisanterie. Il savait parfaitement que cela la mettrait sans aucun doute en colère, mais tant pis. Et il allait ensuite encore se faire taper dessus. Mais bon, c’était lui qui l’incitait. Mieux que ça, il l’encourageait, il aimait ça, c’était devenu un rituel dont il ne pouvait plus se passer, sa manière à lui de se réveiller. Il ne pouvait imaginer commencer un seul jour sans ce rituel. Cela faisait-il de lui un masochiste ? Peut-être bien… « En voilà une pensée à la con tiens ».  

La porte s’ouvrit d’un coup, laissant pénétrer la lumière du jour dans la chambre de Ryo, qui fut dérangé par les rayons du soleil sur son visage. Il ferma ses yeux pour ne pas être éblouit, et fit semblant de dormir. Avec un peu de chance Kaori le laisserait roupiller un peu plus. Allongé sur le ventre, il respirait lentement et imitait ses propres ronflements, émettant des bruits ressemblants aux ronronnements d’un chat qui aurait contracté une grippe aigue. Il espérait qu’elle referme la porte et retourne vaquer à ses occupations, ce qui lui permettrait de pouvoir finir sa courte nuit.  

Malheureusement pour lui, la brune n’avait nullement l’intention de quitter la pièce. Bien au contraire, elle était bien décidée à déloger le nettoyeur de là. La première chose qu’elle fit fut d’ouvrir les volets et la fenêtre en grand pour laisser entrer la lumière et l’air frais de la mauvaise saison. L’effet fut immédiat et Ryo émit un gémissement plaintif, signe qu’il n’appréciait pas.  

 

Le pervers numéro un du Japon colla alors son oreiller sur sa tête, pour ne plus être assailli par toute cette luminosité à laquelle ses yeux encore endormis n’étaient pas habitués. Kaori s’approcha du lit pour le secouer un peu, même si cette action, elle le savait, serait vaine, comme toujours. Mais aujourd’hui, Ryo n’avait plus ses draps pour le couvrir… Lorsqu’elle vit son corps entièrement nu, la jeune femme rougit comme une tomate avant d’hurler :  

 

- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH ! Mais t’es tout nu !  

 

Le principal concerné venait lui aussi de s’en rendre compte. Il se rappela alors qu’il avait fit tomber les draps par terre une minute ou deux plus tôt. Mais plutôt que de ressentir de la gêne et de se couvrir, comme n’importe qui ou presque dans une telle situation, un sourire idiot se dessina sur son visage. Pudique, lui ? C’était mal le connaître. Il comptait bien profiter de cette diversion pour inciter Kaori à partir.  

 

Mais au moment où il voulut se retourner, et ainsi dévoiler à sa partenaire ce qui faisait sa fierté, il se ravisa. Non pas que cela l’embarrassait de s’exhiber en tenue d’Adam devant sa partenaire, puisqu’il l’avait déjà fait pas mal de fois. Mais son corps ne lui obéit tout simplement pas, encore endolori et engourdi. « Zut alors », se dit-il. Une bonne farce venait de tomber à l’eau, et avec elle la perspective d’un peu plus de sommeil.  

Il sentit alors quelque chose sur son corps. Quelque chose qui le recouvrait. En levant la tête, il put distinguer sa partenaire, le visage rouge pivoine, en train de le recouvrir avec ses draps, en se cachant les yeux d’une main pour ne pas le regarder. Ryo se dit alors qu’elle était vraiment mignonne quand elle le voulait, et ne put s’empêcher de l’observer durant un court instant, et se surprit à la trouver agréablement belle. Plus que ça, même. Il n’eut cependant pas le loisir de continuer très longtemps, et reçut un mini coup d’une massue miniature à l’arrière du crâne.  

 

- Et t’as pas honte de toi en plus ! Regarde-toi, tu fais peine à voir mon pauvre vieux ! Lança la sœur d’Hideyuki en croisant les bras, visiblement énervée par la vision de son partenaire mollement avachi dans son lit.  

Elle allait laisser une vilaine bosse celle-là, pensa-t-il en se massant la tête. Mais bon, il avait vécu pire, et pour une fois le réveil n’était pas trop douloureux. La brune devait surement être de bonne humeur. Cependant, devant le manque de réaction de Ryo, Kaori, bien qu’effectivement d’humeur assez joyeuse, commença à perdre patience.  

 

- Aller debout espèce de marmotte, t’as assez dormi ! Insista-t-elle à haute voix en secouant Ryo. Bouges-toi, on a du travail à faire aujourd’hui !  

 

Et voilà, il l’aurait parié. Encore ce fichu mot. Si encore par « travail » elle voulait dire « mission », mais non, ça serait trop beau. Non, par ce terme, sa coéquipière entendait « Distribuer des tracts partout dans la ville jusqu’à épuisement », dans le froid et, pour lui en tout cas, la honte. A chaque fois qu’il le pouvait, il tentait d’échapper à cette corvée, quitte à se faire violement rappeler à l’ordre après. Mais ce matin, il n’y avait pas d’échappatoire. Misère de misère… En tout cas, c’était le bon moment pour sortir une vanne. Et il en tenait une bonne aujourd’hui.  

 

- Comme quoi ? Te trouver un petit copain ? Ou te rendre féminine ? En tout cas, compte pas sur moi, les deux c’est mission impossi…  

 

BAAAAM ! Un bruit sourd et un petit tremblement de terre retentirent soudain dans tout l’appartement, faisant trembler les murs, tels les effets d’une bombe.  

 

Il ne termina jamais sa phrase, écrasé dans son propre lit, des lattes de bois dans les dents, par une gigantesque massue de cent mille tonnes. Kaori venait de lui répondre à sa façon, détruisant pour la énième fois le lit de Ryo sous la puissance du coup. Sa bonne humeur venait de s’évanouir en une seconde. Non seulement elle était gentille avec lui, préparait son repas, venait le réveiller, ne disait rien devant son manque de décence matinal, et en plus il se moquait (méchamment) d’elle ! C’en était trop, la jeune femme avait explosé de rage, malgré qu’elle ait tenté de se retenir, pour une fois. Si lui trouvait ce genre de « blagues » drôles, et bien elle ne supportait décidément plus ce genre de provocations. La brune avait alors laissé libre court à sa colère, écrasant son partenaire sous l’une de ses massues les plus lourdes. Il l’avait bien mérité !  

- Crétin des îles ! Hurla-t-elle à pleins poumons, les mains agrippant encore le manche de l’immense arme de bois qui avait presque tué le tueur numéro un du Japon.  

 

Alors là par contre, Ryo l’avait bien senti passer. Elle n’y était pas allée de main morte ! Même s’il l’avait voulu, il doutait d’avoir été en mesure de l’arrêter celle-là. Ah il était beau, le grand nettoyeur professionnel tiens : aplati comme une crêpe sous des milliers de tonnes de massue, encastré dans le plancher, les pieds dépassant mollement de l’arme à la verticale, secoué de tremblements et de frissons, il faisait peine à voir. Si Mick apercevait ça, il serait mort de rire. Kaori, elle, avait déjà quitté la pièce.  

C’est alors qu’un vrombissement barbare, provenant de l’étage du dessous, se fit entendre. Sans se demander ce que cela pouvait être, et sans qu’il puisse l’expliquer, Ryo fut pris d’un mauvais pressentiment. Il se précipita et dévala les marches à une vitesse fulgurante, après d’être tout juste habillé d’un caleçon. Arrivé en bas, il se figea.  

 

La hurlement qui s’en suivit était digne d’un animal en furie, et résonna jusque dans la rue, effrayant les gamins qui batifolaient non loin.  

Des miettes tombaient sur le sol. Des centaines de miettes. Des miettes de papier. En y regardant de plus près, on pouvait encore distinguer quelques détails de ce qui semblait avoir appartenu à une page. Une page en couleur, présentant les plus beaux top-modèles du moment. Un sourire sadique aux lèvres, Kaori se tenait devant son dernier achat, une broyeuse à papier, la main gauche tenant sa tasse de café encore chaud, et la droite tenant les précieux magazines de Ryo en équilibre au-dessus de la machine infernale. Une vengeance douce et bien méritée pour la nettoyeuse. Ah ça non, elle ne regrettait pas son argent. Cela lui avait permis de se défouler sur des revues qu’elle jugeait de toutes les façons inutiles, véritables odes à la perversité déjà hors-normes de Ryo, et aussi, de bien rigoler !  

 

Le petit-déjeuner se déroula mieux que le réveil. Ryo, encore ébranlé à la fois par la punition divine qu’il avait reçu et par la perte de ses magazines chéris, ne dit quasiment rien, se contentant de se goinfrer, comme à son habitude, après avoir avalé sa potion magique anti-gueule de bois. Sa partenaire avait quant à elle retrouvé sa bonne humeur, et c’est ainsi qu’ils se dirigèrent vers le panneau de la gare de Shinjuku, pour voir, si à tout hasard, quelqu’un n’avait pas fait appel à eux.  

 

Il était un peu plus de neuf heures du matin, et d’imposants nuages noirs voilaient le ciel matinal de leur ombre fantomatique. Bien qu’il ait neigé sans interruption durant toute la nuit, la couche blanche n’était pas très épaisse, car la neige était fine et peu compacte. A certains endroits, elle avait déjà fondue, laissant des trous dans le manteau ivoire de la cité japonaise. Çà et là, on pouvait apercevoir des vides dans la poudreuse, révélant le béton et l’asphalte qui couvraient les rues. Les buildings arboraient presque tous un bonnet blanc, contrastant avec leur teinte grisâtre habituelle. Les enfants, petits et grands, s’amusaient presque tous à se jeter des boules glacées au visage en riant aux éclats, rires qui résonnaient partout dans Tokyo, en particulier près des écoles.  

Kaori, bien qu’un peu frileuse, adorait ce spectacle. Elle était heureuse comme tout, et rigolait de bon cœur en regardant ses empreintes dans la neige derrière elle. Plusieurs fois, elle lança, comme les gosses entre eux, une boule de neige en direction de Ryo, mais ce dernier, encore boudeur, esquivait tout avec habileté. Pour faire plaisir à sa partenaire, ou peut-être car son attention fut attirée par la vision d’une belle paire de fesses, il en reçut une en plein visage, ce qui fit rire Kaori aux éclats. Le nettoyeur se contenta de s’épousseter sans un mot, visiblement vexé, ou feignant de l’être du moins.  

 

Durant le reste du trajet dans la poudreuse, Ryo affichait toujours une mine renfrognée. Kaori, telle une enfant, ne put s’empêcher de jouer davantage avec la neige. Vêtue de son épais manteau bleu clair, de ses gants de la même couleur et son fidèle bonnet rose, la brune aux cheveux courts ressemblait à une grande adolescente, enjouée et naïve. Le nettoyeur ne dit rien et ne laissa rien transparaître, mais la vision de la jeune femme s’amusant avec si peu de choses, l’air tout ce qu’il y a de plus heureux, lui fit chaud au cœur.  

 

Dans le hall de gare, Kaori n’en crut pas ses yeux. Enfin ! Enfin, du travail ! Après presque trois mois à compter les centimes, City Hunter reprenait du service ! Ils allaient enfin pouvoir manger décemment, après toutes ces privations ! Elle saliva rien qu’à cette pensée, ce qui ne manqua pas d’étonner les passants, ne comprenant pas pourquoi une jeune femme comme elle restait plantée là devant ce panneau, l’air rêveur. S’ils savaient. Elle s’empressa donc de noter les coordonnées du client sur son calepin, qu’elle supposa être une cliente au vu de l’écriture. Cela ne lui fit pas particulièrement plaisir, car elle savait fort bien que cela signifiait qu’elle allait encore devoir jouer les gardes du corps anti-pervers. Et accessoirement, voir Ryo courir après toutes femmes sauf elle lui faisait du mal. Mais bon, là, le choix n’était plus une option s’ils voulaient manger ! Autant faire contre mauvaise fortune bon cœur, après tout.  

« Cat’s Eye, demain 15h. Noté ! » Dit-elle joyeusement en tournant les talons.  

 

Ah, en voilà une bonne nouvelle pour Ryo aussi ! Car qui dit mission, dit aussi adieu aux tracts ! Cette pensée le fit sauter de joie à son tour. Rien que pour ça, la journée était bonne. Avec un peu de chance, la cliente sera sexy et acceptera de le payer en nature…Il émit un léger rire nerveux, signe de son impatience.  

 

Loin de tout cela, au dernier étage d’un immense bâtiment à l’autre bout de la ville, une femme regardait elle aussi la neige tomber de sa fenêtre. Les yeux perdus dans le néant du ciel d’hiver, elle soupira en regardant sa montre, avant de laisser échapper pour elle-même : « Vivement demain, monsieur le chasseur des villes ».  

 

 


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