Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: Tjololo

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 7 chapitres

Publiée: 05-08-14

Mise à jour: 19-09-15

 

Commentaires: 9 reviews

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ActionRomance

 

Résumé: Une nouvelle affaire. Une cliente mystérieuse. Une nouvelle épreuve difficile attends nos héros. Sauront-ils y faire face ? La réponse à la lecture !

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ Ultime" sont et restent la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: XYZ Ultime

 

Chapitre 7 :: Journée Normale ?

Publiée: 19-09-15 - Mise à jour: 19-09-15

Commentaires: Et voici la suite, avec un bon gros chapitre comme on les aime ! :D Merci à toutes celles et ceux qui me suivent et pour vos commentaires, ça fait plaisir =) Sur ce, bonne necture !

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

La nuit était noire, sans lune, ni étoiles. Juste le ciel, triste et sombre, comme les ténèbres qu’il reflétait. La ville entière se trouvait plongée dans l’obscurité presque totale. Ce soir-là, il n’y avait pas de lumières dans le quartier de Kabukichō. Ni dans celui de Roppongi, ni dans aucun autre. Pas de bruits non plus. Tout était silencieux, comme si le temps n’avait plus court.  

Comme s’il s’était arrêté après une catastrophe. Comme s’il n’y avait plus personne sur Terre. Comme si, seule, régnait dans cette immense ville, la nature, ayant repris ses droits après la disparition de l’humanité.  

 

Aucune lueur familière ne venait percer ce voile de ténèbres, à l’exception de celle, blafarde et laiteuse de la lune et des étoiles, éternelles amies des voyageurs perdus. Les immeubles, ces géants de béton, semblaient déserts, comme abandonnés subitement. De la mousse commençait à recouvrir les édifices, alors que des plantes grimpantes tissaient leurs lianes sur les balcons donnant sur l’ancien centre-ville, autrefois prospère.  

Presque toutes les vitres des bâtiments étaient brisées ; les éclats de verres jonchaient le sol, qui lui aussi était en passe de redevenir une propriété de la nature. Les herbes et les plantes trouaient l’asphalte fissuré et sale de cette nuit froide. Pas un bruit ne perçait les ténèbres, mis à part le frémissement du vent du nord, annonciateur glacial de la mauvaise saison. Seul, ce vent soufflait entre les immeubles en ruine, dans le décor post-apocalyptique d’une ville fantôme, où régnait un silence de mort.  

 

Une sensation d’extrême solitude se dégageait de ce lieu. Une impression de fatalité écrasante. Celle d’être le seul rescapé, du chaos, de la destruction, de la mort. Celle d’être le dernier. Le dernier être vivant à fouler cette terre désolée. Celle d’être le dernier témoin d’une ère révolue, la dernière âme à ne pas avoir été aspirée. La solitude incarnée en un seul frisson macabre, qui saisit l’échine et fait prendre conscience de la triste réalité. Le lieu inspire la sensation d’être l’ultime homme ou femme à venir ici, chercher quelque chose qui n’existe déjà plus, avant de disparaitre à son tour, dans le silence le plus total, le silence infernal, le silence final.  

 

Soudain, en plein cœur de la nuit, des pas se font entendre. Timides, mais bien présents. Qui se rapprochent lentement, mais surement.  

 

Surgissant des ténèbres, une femme apparaît alors, totalement nue, sa fine silhouette éclairée de la pâle lueur lunaire. Elle marche lentement, en regardant ses pieds d’un air triste et mélancolique, les yeux dans le vague. Elle avance d’une façon presque mécanique, sans réelle volonté. Comme si elle était guidée par le besoin vital de marcher, sans savoir pourquoi, guidée par une force invisible.  

 

Que faisait-elle ici ? Que faisait-elle dans cette ville dévastée, visiblement seule ? Elle n’en avait aucune idée. Elle ne savait rien. Juste qu’elle devait continuer, sans connaître la raison qui la poussait à marcher. Continuer coute que coute, mue par une volonté étrange mais inflexible, par une petite voix qui lui intimait d’avancer, encore et toujours.  

 

Seule au milieu de ce paysage en ruine, cette femme déambulait sans but, avançant en ligne droite, à travers les rues désertes, jadis animées de mille lumières. Bien qu’elle ait la sensation de jamais être venue ici auparavant, elle avait l’impression de connaître cet endroit. D’y être déjà passé, il y a longtemps. Un an auparavant, peut-être ? Ou peut-être deux ? Possiblement davantage… Mais, elle demeurait incapable de s’en souvenir. Impossible de se remémorer son premier passage. Pourtant, elle en était convaincue, elle était d’ores et déjà passée par ici. Par cette même rue, autrefois vivante, aujourd’hui déserte. Comme un sentiment de déjà-vu, qui ne la quittait pas depuis le début de son périple solitaire à travers les brumes de la nuit.  

 

L’espace d’une seconde, elle crut avoir retrouvé la mémoire… Se rappeler de sa première visite… Oui… Elle vit quelque chose, à l’intérieur de son esprit. Pas une date, non, mais… une silhouette ? Une silhouette se dessina brièvement devant ses yeux, sombre, éloignée, floue, mais semblant se diriger vers la voyageuse perdue, se rapprocher d’elle d’un pas rapide. Grande et mince, l’ombre lui semblait étrangement familière… Comme si elle la connaissait… Qui était-ce ? La femme se le demanda. Elle fut incapable de mettre un nom sur ce fantôme.  

 

A présent, ce spectre noir ne se trouvait plus qu’à un pas d’elle. Elle aurait pu sentir son souffle sur sa peau, s’il respirait. Fine et élancée, la silhouette était féminine, à n’en point douter. L’égarée put même apercevoir sa poitrine, se devinant dans les jeux d’ombre et de lumière nocturnes. Mais impossible de l’identifier. Impossible de distinguer son visage…  

 

Soudain, la lune sembla émettre une lumière plus puissante qu’auparavant, ce qui éclaira la ville, découvrant le visage jusque-là masqué de l’ombre spectrale. Il s’agissait d’une sublime jeune femme, possédant une chevelure mi-longue en bataille d’un blond fabuleux, plus brillant que l’or, et des yeux violets, d’améthyste, d’une beauté saisissante.  

 

Cependant, aussi belle qu’elle puisse être, l’image de cette femme ne revint pas en mémoire de la vagabonde… Elle ne souvenait pas de cette personne. Peut-être était-ce quelqu’un qu’elle connait ? Qui lui est cher ? Elle ne savait pas… Elle n’en savait rien… Ses yeux se mouillèrent, fatiguée de ne rien savoir, de ne rien se rappeler, alors que la silhouette s’évanouit lentement dans la nuit, sans un bruit…  

 

Ne faisant pas à attention à ou elle mettait les pieds, elle marcha dans une flaque d’eau transparente, ou se reflétait la pleine lune. Cela la fit s’arrêter. Intriguée, elle se baissa alors. La lueur de la lune donnait à sa chevelure brune comme la topaze une brillance éclatante, presque spectrale, les rendant encore plus beaux que d’ordinaire. Dans le calme de cette nuit sans âme, elle ressemblait à une nymphe, éclatante au milieu de l’obscurité.  

Dans ses yeux noisettes, se reflétait l’image d’une magnifique jeune femme en tenue d’Eve, immobile dans la brume nocturne, captivée par le spectacle, pourtant simple, de sa propre image dans l’eau transparente d’une petite flaque, perdue au cœur de l’obscurité.  

 

Le regard vide, l’air absent, elle resta ainsi un long moment plongée dans ses pensées, immobile. Il devait faire froid cette nuit-là, car de minuscules flocons neigeux commençaient à tomber sur ce paysage déchiré. Cependant, malgré sa nudité, la jeune femme ne ressentait nullement la froideur. Ni les griffures du vent du nord. Ni le sol cabossé, ni les épines et éclats qui le parsemaient. Elle ne ressentait rien, uniquement l’eau qui coulait entre ses mains, qui sans qu’elle sache pourquoi, l’apaisait profondément.  

 

Soudain, sans que rien ne l’eut laissé présagé, la brune senti une vive douleur dans le creux de ses mains. Comme si, on venait de lui enfoncer un clou dans la chair, qu’on l’avait crucifiée. L’espace d’une seconde, elle ferma les yeux sous le coup de la surprise. Lorsqu’elle les rouvrit, elle voulut découvrir la cause de cette douleur. Elle porta alors ses mains à son visage, puis se figea, paralysée par la peur.  

 

Du sang s’écoulait de ses paumes, souillant l’eau dans laquelle elle se contemplait il y a encore un instant. Eau qui était devenue vermeille, plus rouge que le cœur d’un volcan. Son regard se porta sur le reste de son corps. Ce qu’elle vit lui arracha un cri de terreur. Son corps tout entier, tout son être saignait abondamment, comme une fontaine écarlate. En un clignement de cil, elle fut recouverte par le liquide rouge, qui suintait de chaque pore de sa peau à l’infini, sans qu’elle en connaisse la cause, mais qui lui engendrait une douleur insupportable.  

La jeune femme voulut se relever, mais n’y parvint pas, écrasée par cette souffrance infernale venue du plus profond d’elle-même. Elle s’effondra au sol, sur le dos, les yeux clos, baignant dans un liquide chaud et poisseux, le regard tourné vers le ciel, comme transpercée par une infinité de minuscules poignards. Lorsqu’elle rouvrit ses paupières, la vision qui s’imposa à elle la fit frissonner.  

 

La brume blanche avait pris une teinte grisâtre, enveloppant la ville fantôme de son voile macabre. Les étoiles se faisaient moins brillantes, comme si leur lumière était absorbée par les ténèbres. Mais, le plus étrange, c’était l’apparition instantanée d’innombrables yeux géants, aux pupilles écarlates sur la voute céleste, qui épiaient du regard la malheureuse mortelle qu’elle était, comme autant d’iris démoniaques n’attendant que de lui voler son âme. La jeune femme, désorientée et terrifiée, crut alors se trouver en enfer.  

 

Paniquée, sa respiration se fit plus rapide, plus saccadée. Elle inspirait et expirait rapidement et bruyamment, le sang s’échappant toujours d’elle, comme de l’eau qui fuit par le trou d’un barrage. Dans son affolement, elle jeta instinctivement un regard vers l’astre lunaire, cherchant inconsciemment une protection, un soulagement à cette horreur. Cependant, ce qu’elle vit alors lui glaça l’échine, et acheva de la convaincre : elle se trouvait, elle était sûre à présent, dans les plaines du diable.  

 

Au-dessus d’elle, la lune avait perdu sa couleur blanche habituelle pour se teinter de rouge. Un rouge sang, aussi pur qu’inquiétant. Pire encore, un épais liquide bordeaux coulait du satellite naturel de la Terre jusque sur le sol, qui en se gorgeant de ce sang céleste, devint lui aussi rouge, comme un rubis géant, donnant à cette lande l’aspect de l’enfer tel qu’il est décrit dans les ouvrages anciens.  

 

Mais, ce qui surpris davantage la jeune femme, c’était la forme de la tache pourpre qui recouvrait la lune : elle formait une sorte de cœur humain gigantesque, déchiré en deux, poignardé par une lame transparente, comme si quelqu’un l’avait assassiné. Elle écarquilla les yeux. Elle ne pouvait croire ce qu’elle était en train de voir. Cela était-il vraiment possible ? Quel était ce maléfice ? Que cela voulait-elle dire ? Etait-elle en proie à la folie ?  

 

Pendant un bref instant, elle crut apercevoir l’image, la silhouette d’une femme qu’elle connaissait bien se dessiner sur la surface de l’astre lunaire, mais celle-ci disparut, engloutie par la bavure pourpre, avant que la jeune femme ne puisse l’identifier. Une fois de plus, la mémoire lui fit défaut. Une fois de plus, elle se retrouvait seule, seule au milieu de la nuit, au cœur de cette fin du monde.  

 

Soudain, un long cri déchira le silence de la nuit. Provenant du fin fond des ténèbres, ce rugissement bestial brisa la quiétude de la scène, annonçant la venue d’une dangereuse créature. La brune voulut fuir. Se relever, partir d’ici, fuir au loin. Obéir à l’instinct de survie, fuir la mort en approche. Mais elle ne le pouvait pas. Son corps ne lui obéissait plus. Elle était complètement clouée contre ce sol gelé, dont elle pouvait à présent ressentir la rudesse. Elle était incapable de bouger ne serait-ce qu’un muscle, figée telle une statue. Les larmes coulèrent sur son visage. Des larmes de peur, et de désespoir.  

Elle entendit des pas. Tout près d’elle. La chose qui avait rugit se trouvait juste à côté d’elle, a à peine quelques mètres. Cependant, la jeune femme ne put vraiment la distinguer. Tout ce qu’elle vit fut une large silhouette sombre, ressemblant à un gros chat, avançant lentement vers elle, en émettant un sinistre grognement, annonciateur de sa fin toute proche. Des hordes de corbeaux, sinistres messagers de la faucheuse, planaient au-dessus d’elle en croassant à tue-tête, dans un bourdonnement abominable.  

 

Dans un dernier geste désespéré, elle parvint à tourner la tête, pour tenter d’échapper à cette vision d’horreur, tenter d’échapper à la fatalité. Mais, elle vit alors quelque chose d’encore plus horrible. Une vision qui lui glaça le peu de sang qui lui restait. A environ un mètre d’elle, était soudainement apparu une pierre tombale grisâtre, sortie de terre comme par magie, avec inscrit dessus les mots « It’s all up to you », signifiant « Tout dépend de toi ». Une vision qui lui fit frôler l’arrêt cardiaque.  

 

Enfin, une main squelettique sortit lentement du sol de béton, tenant un verre rempli d’encre noire, qui l’invita à trinquer. Au comble de la terreur, elle poussa un hurlement de frayeur, juste avant qu’elle ne sente quatre poignards s’enfoncer dans sa gorge, lui prenant définitivement la vie.  

 

Un long et immense cri de terreur féminin déchira soudainement l’aube, résonnant dans tout le quartier, comme si quelqu’un se faisait tuer.  

 

Alertée par ce hurlement abominable, Kaori se précipita vers la chambre d’amis ou dormait sa cliente, de peur que quelque chose ne lui soit arrivée. Elle ouvrit brusquement la porte, et vit une Naomi haletante, ayant du mal à respirer, en sueur, mais et heureusement d’ailleurs, bien vivante.  

 

Quelque peu déconcertée par le spectacle, plutôt inhabituel, il fallait l’avouer, de sa cliente affolée et frissonnante, les cheveux en bataille et le lit comme ravagé, les draps et couvertures sans dessus-dessous, Kaori fut néanmoins soulagée de constater qu’il ne lui était rien arrivé. Lorsqu’elle avait entendu son cri, la brune crut pendant quelques secondes que quelqu’un avait réussi à pénétrer chez eux pour assassiner Naomi. Cette perspective, pas si irréaliste que ça, lui avait fait froid dans le dos.  

Jamais aucune des personnes ayant fait appel à City Hunter ne s’était fait tuer. En tout cas, pas chez eux, pas dans l’enceinte même de leur appartement. Rien que de penser que Naomi aurait pu être la première dans ce cas-là suffit à Kaori pour prendre peur. La partie féminine de City Hunter se refusait à voir son sosie se faire tuer, qui plus est chez eux. Aussi, sans plus réfléchir, elle avait foncé en direction de la chambre d’amis, voir ce qu’il se passait.  

 

Bien que d’abord surprise, elle soupira de soulagement en voyant que Naomi était indemne. Kaori compris immédiatement la cause de ce cri : la belle brune s’était réveillée en sursaut après un cauchemar. Son regard, et son attitude terrifiée, ainsi que sa mine désemparée et effrayée ne faisaient que le confirmer. « Ouf, ce n’est rien », se rassura Kaori.  

La pauvre Naomi tentait tant bien que mal de reprendre ses esprits, mise à mal par ce rêve atroce qu’elle venait de faire. La malheureuse était encore en état de choc. Son corps entier en tremblait. Elle sortit sa main droite de sous sa couverture, pour s’apercevoir qu’elle tremblotait comme une feuille morte, tels les symptômes d’une maladie dégénérescente. Elle fixa sa propre main pendant une seconde ou deux, avant d’enfin remarquer la présence de Kaori dans la pièce.  

 

Naomi, bien qu’encore apeurée, fut rassurée de savoir qu’elle n’était pas seule. Elle apprécia le fait d’avoir accepté de loger ici, finalement. Bien qu’elle dorme toujours en petite tenue, c’est-à-dire en soutien-gorge et culotte, le fait d’être surprise au réveil aussi peu vêtue ne la dérangea pas plus que ça. Enfin, c’était parce que c’était une autre femme en face d’elle, qu’elle ne ressentit pas de gêne trop importante. Au contraire, elle recherchait de la compagnie, pour se remettre de ses émotions, quelqu’un à qui parler, à qui raconter ce terrible rêve. La brune ne chercha même pas à se couvrir, elle n’avait cure d’être vue, même ainsi, si c’était par une femme. Elle étouffait, de toute façon. Mais, tout de même, elle était plutôt heureuse que ça ne soit pas le légendaire roi des pervers qui soit venu la réconforter.  

 

- Ca va Naomi ? Vous allez bien ? Demanda Kaori, d’un ton calme et doux, dans le but de ne pas brusquer davantage sa cliente.  

 

- Oui, ça va… Enfin je crois… Hésita l’intéressée. Elle n’en était pas bien sûre, d’aller bien. Pas après un rêve pareil. Pas après une telle vision. Pas après… avoir vu sa mort, pas après avoir parcouru l’enfer.  

 

- Vous voulez boire un peu ? Ça vous fera du bien, j’en suis sûre. Proposa Kaori., sachant qu’un verre d’eau bien fraiche ne pouvait que l’apaiser.  

 

Son interlocutrice hocha la tête de haut en bas, signe que sa réponse était positive. La sœur d’Hideyuki lui sourit. La cliente de City Hunter souffla en fermant les yeux. Elle ne risquait rien.  

 

- Ce n’était qu’un rêve Naomi. Voulut la rassurer Kaori. Ne bougez pas, je rev… Commença-t-elle, avant d’être coupée par un grand bruit provenant de la cage d’escalier…  

 

Un « HOOOOOOOOOOOOOOOOoOO !!!!!!!! », assez puissant pour être entendu de l’autre côté de la rue, retentit soudain, suivit d’un grand « Boum ! », bruit sourd causé par la chute de quelque chose sur le parquet, puis de ce qui semblait être des pas, à un rythme effréné, venant en direction de la chambre d’amis.  

 

Soudain, accourant au milieu d’un nuage de poussière blanche, stoppant son élan juste à temps pour ne pas entrer en collision avec le mur de la pièce, Ryo déboula en trombe, filant au secours de la belle en détresse dont le cri d’effroi l’avait tiré de sa torpeur… Enfin, de son bain, devrait-on dire. Mais ça, c’était juste un détail. Toujours est-il qu’il avait foncé sans hésiter au secours de la demoiselle.  

 

S’arrêtant in extremis juste derrière Kaori, dans son angle mort (afin que cette dernière ne puisse pas le voir), le nettoyeur professionnel scruta la chambre de Naomi de sa vision d’aigle, attentif au moindre petit détail, cherchant la cause de ce cri qui l’avait appelé. Une femme qui hurle comme ça est forcément en danger, alors il n’avait pas hésité une seule seconde et avait sauté hors de la baignoire, enfilant juste de quoi cacher son fidèle compagnon du regard de ces dames, et avait foncé à la rescousse de sa cliente.  

 

Il fut cependant très étonné de rien détecter d’anormal dans la pièce. Pas de trace du moindre assassin ou voleur, pas de signe d’effraction ou de lutte, pas de sang, rien, pas même la moindre mouche. Il n’y avait absolument rien d’anormal. C’est alors que son regard se posa sur sa cliente en elle-même. Rien d’anormal non plus, à part le fait qu’elle avait l’air mal à l’aise. Et qu’elle dormait, au contraire de son sosie, en tenue très très très légère, ce qui n’était pas du tout pour lui déplaire.  

 

En tout cas, ce qu’il vit lui fait plaisir, à lui mais aussi à son mokkori, qu’il refréna d’un effort surhumain, et ce sans rien laisser paraitre, comme il le faisait souvent (même si parfois ce n’était pas facile). Car il devait bien l’admettre, et il l’admit sans aucun problème, la demoiselle était plutôt gâtée par la nature. Elle possédait un corps sublime, sans une seule petite imperfection. Elle arborait des formes généreuses, mais pas trop : sa poitrine mise en valeur par cet ensemble mauve, elle était encore plus belle. Vraiment, elle ressemblait en tout point à sa Kaori…  

 

Il arrêta sa contemplation avant de devenir fou. S’il continuait à la regarder, si ses yeux ne trouvaient pas un autre centre d’intérêt, sa raison allait le quitter. Déjà que l’effort qu’il faisait en temps normal pour se contrôler tenait de l’exploit, s’il ne tournait pas le regard tout de suite, il allait craquer. Vite, se détourner de ce corps, pourtant si appréciable… Le nettoyeur aurait voulu pouvoir continuer à la dévorer du regard, tout en sachant que ce corps, que ce visage, que ces seins, que ces yeux, que cette peau, que ces cheveux, que cette bouche, n’étaient pas ceux qu’il aimait, qu’il désirait plus que tout autre, mais qu’importe : cela ressemblait vraiment trop à l’objet ses désirs.  

 

Naomi était décidément la copie conforme de Kaori. Et il l’avait, presque nue, devant les yeux. Autant dire qu’il voyait Kaori en soutien-gorge. Là, il avait l’illusion d’admirer celle qu’il aimait, et ce, sans aucune conséquence que ce soit. A part, sûrement, un bon gros coup de massue en plein visage car il aurait maté la cliente, mais ça, il s’en fichait pas mal.  

 

Il aurait donné n’importe quoi pour pouvoir y plonger ses yeux ne serait-ce qu’un instant supplémentaire…mais c’était un luxe qu’il ne pouvait se permettre. Aussi, il se rappela la raison de sa venue en trombe et tout en tachant d’oublier ce qu’il venait de penser, avant que son mokkori ne soit hors de contrôle, et termina d’examiner la pièce. Il en arriva à la conclusion suivante : il ne s’était rien passé, personne n’était entré, la cliente n’était pas en danger. Ouf…  

 

- Bah… Y a rien en fait ! Lâcha-t-il d’un coup, d’un ton presque ironique, comme à son habitude. Moi qui croyait qu’il y avait un problème ! Mais bon, on dirait que tout va bien !  

 

Un léger silence se fit, avant qu’il ne continue, le sourire aux lèvres :  

 

- Pendant un instant, j’ai cru que Kaori vous rendait une visite nocturne ! Elle aurait pu vous faire des choses, c’est qu’elle est curieuse, la coquine ! Haha ! Moi bien sûr, je sais ce qu’il en est, donc je suis venu aussi vite que j’ai pu ! Mais s’il y a rien, c’est bon ! Ha ha ! Dit-il en riant aux éclats, se grattant l’arrière de la tête de la main droite, en passant pour un parfait idiot.  

 

Tout commença par de petits tremblements, suivis d’une bouffée de chaleur et d’une augmentation de la pression atmosphérique. Très vite, la chaleur augmenta et de la fumée grise apparut. Puis, la chaleur s’intensifia encore, et encore, atteignant des degrés jamais vu sur Terre. Des éclairs zébrèrent la zone, signe avant-coureur de la catastrophe qui allait s’abattre sur le déclencheur de la colère divine.  

 

Kaori voyait rouge de bon matin. Elle bouillait littéralement de rage, telle un volcan sur le point d’exploser. Sans même se retourner, en se fiant au bruit et à son aura qu’elle connaissait par cœur, elle savait qu’il était là, qu’il était arrivé cinq secondes plus tôt, qu’il avait outrageusement maté Naomi au lieu de se rendre utile, et par-dessus le marché, il osait sortir une blague de mauvais gout. De très mauvais gout. Pas du tout de celui de la sœur d’Hideyuki, qui serra les poings et les dents de rage. Ses cheveux volèrent sous la force des vents dévastateurs que sa puissance déclenchait. Une aura dorée sembla se matérialiser tout autour d’elle d’ailleurs… l’espace d’un instant, juste avant l’explosion finale, avant la mort du héros, Kaori s’était comme entourée d’or.  

 

Ce dernier le remarqua aussi. Il cligna des yeux, et lorsqu’il les rouvrit, point d’aura bizarre en vue. Il avait dû rêver... Etrange illusion d’optique. Quoiqu’il en soit, il savait qu’il allait en prendre pour son grade, mais il ne regrettait rien, trop fier d’enfin avoir pu sortir cette blague pour éprouver le moindre regret. Rien que pour cet instant, sa vie valait la peine d’être vécue, il pouvait mourir heureux, le sourire aux lèvres.  

 

Au dernier moment, juste avant qu’elle ne se retourne pour lui administrer le coup qu’il méritait, Kaori se retint. En effet, Ryo cherchait ouvertement à la provoquer, à la faire sortir de ses gonds, comme d’habitude. Mais cette fois, elle ne lui ferait pas ce plaisir. Non. La brune se doutait qu’il devait être particulièrement heureux d’avoir pu la placer, celle-là, après toutes ces années où c’était elle qui avait vivement critiqué, et l’avait empêché de mener à bien ses « visites nocturnes ». Elle le savait bien, elle le connaissait par cœur. Aussi, elle allait détruire sa fierté en mille morceaux, sans violence physique, d’un seul et unique coup, un coup qui allait lui faire passer l’envie de récidiver.  

 

La partenaire de Ryo resterait digne. Elle ne s’énerverait pas de si bon matin, surtout devant la cliente encore troublée par son rêve. Non. Elle allait simplement se contenter de lui répondre calmement, une phrase qui détruirait sa blague et le ferait passer pour l’imbécile qu’il est. Cette vengeance-là serait au combien plus douce qu’un coup de massue !  

 

Soudain, la tempête se calma, aussi vite qu’elle s’était levée. La pression retomba, le vent cessa, les éclairs disparurent, et la température redescendit à la normale. La brune avait retrouvé le sourire. Mais, ce qu’elle arborait sur son joli visage, était un sourire narquois, presque sadique, signe qu’elle avait une idée en tête. Il n’allait pas s’en tirer à si bon compte, ça non, le bougre ! Il allait connaitre la défaite, l’humiliation, celle de voir sa raillerie, préparée et réfléchie de longue date, être totalement anéantie ! Elle savourait déjà sa victoire, se retournant vers Ryo tout en prononçant les mots qui briseraient l’ego masculin :  

 

- Au moins moi j’ai pas failli embrasser un trave… Elle s’arrêta net, à une syllabe de la victoire, trop surprise pour continuer.  

 

En effet, à quelques centimètres d’elle, le nettoyeur se tenait debout, droit comme un « i »… Complètement nu, l’engin à l’air ! Ca, pour la décontenancer, on pouvait dire ça l’avait décontenancé ! Elle l’en trouva plus ses mots, le visage couvert du pourpre de la honte.  

 

Naomi avait tout de suite vu que Ryo n’avait rien sur lui pour couvrir son... Et c’est pour cela qu’elle se trouvait encore plus mal à l’aise depuis son arrivée. Elle détourna bien vite le regard, gênée par cette vision… dérangeante, surtout au réveil. Même si elle se devait d’admettre qu’elle n’en avait jamais vu d’aussi… vigoureux, ce n’était pas forcément la chose qu’elle appréciait voir au réveil. Surtout qu’elle ne le connaissait que depuis à peine une journée, qu’elle n’avait absolument pas l’intention de faire ça avec lui, et en plus que sa femme se trouvait dans la pièce. Non vraiment, elle ne savait plus où se mettre, aussi préféra-t-elle baisser les yeux vers le sol et laisser celle qui lui ressemblait tant se charger de remettre les pendules à l’heure.  

 

Etonné de cette réaction, Ryo se demanda ce qui pouvait bien clocher… C’est alors qu’il sentit comme un courant d’air sur son fidèle compagnon. Oups ! Le plus grand pervers du Japon venait de se rendre compte qu’il y avait comme un problème. « Merde ! La serviette ! Ella du se détacher quand je suis tombé dans les escaliers ! Le con, j’ai pas fait gaffe ! » Se dit Ryo intérieurement, tout en cachant son mokkori de la vue des deux femmes de ses deux mains, un sourire stupide aux lèvres, l’air innocent. Trop tard, évidemment, le mal était fait.  

 

« Surtout ne bande pas, surtout ne bande pas… » Continua-t-il de se répéter dans sa tête. Lorsqu’il sentit l’aura meurtrière qui émanait du corps de sa partenaire, il ne put cependant que penser « Oups, je crois que ce coup-là, je vais mourir… ».  

 

Alors là, toute la bonne volonté de Kaori de se contrôler et de la jouer fine venait de voler en éclats en l’espace d’une seconde. Il y a des limites à tout ! Et là, celles de sa patience n’existaient plus ! Trop, c’est trop ! Elle se disait bien qu’elle avait senti un truc bizarre contre ses fesses pendant un instant, mais elle n’aurait pas imaginé que ce crétin pouvait oser ! Se montrer ainsi, nu comme un vers, son machin à l’air, devant elle mais surtout devant Naomi ! Le salaud ! Il allait le payer de sa vie, et au diable la raison ! Rien à foutre de la finesse, elle allait le massacrer, purement et simplement !  

 

- Non Kaori, c’est pas ce que tu croiiiiiiiisss !!!! Hurla-t-il au désespoir, avant de se faire emporter à toute vitesse par un coup de massue si puissant qu’il aurait pu déformer l’espace-temps.  

 

BAAAAM !  

 

La brune l’avait frappé de toutes ses forces, avec une massue si énorme qu’elle tenait à peine dans la pièce. Là, avec ça, si elle ne le tuait pas, il aurait de la chance. Elle le frappa comme un batteur tape dans la balle au baseball, d’un large et puissant coup horizontal, l’envoyant dans le décor, le corps du nettoyeur faisant office de balle et l’arme mortelle de batte.  

 

Digne d’un magnifique homerun, le coup l’envoya contre le mur du couloir avec une vitesse prodigieuse, sa pauvre carcasse traversant deux pièces, pour finir par s’encastrer magnifiquement dans le mur extérieur, y imprégnant la trace de son visage dans la pierre, dans un fracas digne d’une explosion atomique, qui réveilla sans doute tout le quartier.  

 

Cette fois, il crut vraiment sa dernière heure arrivée. Il en était tout retourné. D’ailleurs, il aperçut une lueur blanche devant ses yeux. Même si ce qu’il prenait pour l’entrée du paradis était en fait simplement le soleil levant, dont la lueur lui agressait les pupilles encore habituées à l’obscurité. Il était en vie. Tous les os brisés, le mokkori pulvérisé, mais en vie.  

 

« Y a pas à dire, ça réveille… elle est complètement malade ma parole ! C’était involontaire en plus ! »Dit-il pour lui-même en crachant ses dents.  

 

Reprenant son souffle après l’effort qu’elle venait de fournir, Kaori s’excusa pour tout cela à Naomi, qui lui pardonna bien volontiers. Après tout, il n’y avait pas de mal, et elle avait bien ri, donc elle ne voyait pas de problème. Cela avait même le mérite de lui avoir fait oublier son cauchemar, alors la jeune femme était même plutôt contente. « Mais où est ce que j’ai atterrie moi… Enfin, je sens que je vais pas m’ennuyer avec eux ! ».  

 

Alors qu’il reprenait ses esprits, il entendit son ami Mick Angel débouler comme un fou dans la rue, attiré sans doute par les cris féminins et par le bruit du coup qu’il venait d’encaisser. Ce dernier leva un œil vers le ciel, et vit la marque, ridicule, du visage de Ryo dépasser de la pierre rouge, ressemblant à une gravure incas sur une pyramide.  

 

- Je demande pas ce qu’il s’est passé, hein Ryo ? Hurla Mick à haute voix, à l’intention du survivant.  

 

Après quelques secondes de silence, ce dernier répondit en tapant contre le mur, signe que tout allait bien. Mick, qui se doutait très bien ce qu’il venait d’arriver, rebroussa chemin sans insister davantage, non sans sourire. Cet imbécile avait encore fait des siennes, et Kaori l’avait rappelé à l’ordre, voilà tout. La routine habituelle entre les deux tourtereaux, quoi.  

 

Environ une heure plus tard, tous les trois se retrouvèrent pour prendre le petit-déjeuner préparée par Kaori. Bien qu’arborant plusieurs pansements sur le visage, dont un sur son nez cassé, Ryo semblait déjà remis de ses blessures. Il bénissait ses capacités de régénération à chaque fois, décidément.  

 

Après avoir englouti ce que sa partenaire avait préparé en l’espace de quelques secondes, Ryo prit la parole :  

 

- Dites-moi Naomi, il ne fallait pas qu’on passe chez vous, histoire que vous preniez quelques affaires ? Il me semblait que vous en aviez parlé hier, non ?  

 

L’intéressée posa son plat pour répondre :  

 

- Et bien, ça serait idéal, oui. Je n’ai pas pris grand-chose sur moi, juste de quoi tenir deux ou trois jours, pas plus. Si je dois habiter ici pendant plus longtemps, il va me falloir plus de vêtements, donc oui, nous allons passer chez moi puisque vous me le demandez.  

 

Le nettoyeur acquiesça, et se leva pour aller s’habiller, quand il entendit quelqu’un pénétrer dans l’appartement. Ni une, ni deux, il intima aux deux femmes de se mettre à terre et dégaina son arme, prêt au combat.  

 

- Monsieur Saeba, ce… ce sont des ennemis ? Ils nous ont déjà repérés ? Demanda Naomi, inquiète mais aussi surprise de ce changement spectaculaire de l’attitude de Ryo. En une seconde, il venait de passer de l’imbécile au protecteur. Cela la troubla légèrement, de voir que cet homme pouvait changer de visage aussi facilement.  

 

- Vous n’avez pas idée… Et celui-là est sans doute le plus fourbe d’entre tous !  

 

Kaori, surprise par cette attaque soudaine, analysa l’aura des intrus… Et elle ne ressentit aucune animosité dans l’aura de l’unique personne qui venait de passer la porte. Mieux, elle reconnut parfaitement « l’intrus »…  

 

- Mais enfin Ryo, c’est n’imp… Commença-t-elle.  

 

- Chut ! Tais-toi, il arrive ! Planquez-vous ! La coupa Ryo, magnum 357 à la main.  

 

C’est alors qu’apparu de derrière la porte du salon Mick Angel, tout sourire, bien habillé, sa chevelure blonde implacablement coiffée, bref, prêt à aller draguer. Bien qu’il savait déjà plus ou moins ce qui avait provoqué le boucan de tout à l’heure, il voulait à tout prix savoir ce que Ryo avait bien pu faire pour se retrouvé la tête encastrée dans le mur comme une vulgaire statue, rien que pour se payer une bonne tranche de rire avant de commencer la journée.  

 

Mais, il ne fut pas particulièrement bien accueilli, car c’est arme à la main que City Hunter le recevait. Sans hésiter, il répondit à l’invitation et sortit quatre couteux de sa veste, à la vitesse de l’éclair, avant de se retrouver nez à nez avec le canon du Python, les lames pointées sur celui de son rival.  

 

- Et bah, t’es bien matinal pour une fois Ryo. Dit Mick d’un ton provocateur.  

 

- Tss, je vois que tu t’en sors pas mal sans ton flingue… Tu viens pour quoi au juste ? Répondit Ryo en baissant son arme.  

 

- Vois-tu, ce matin j’ai été réveillé par un bruit infernal qui venait d’ici, alors je voulais savoir ce qu’il…  

 

Soudain, l’américain se figea. Non, impossible, il avait des visions ! Il n’en croyait pas ses yeux ! Deux ! Il y avait DEUX Kaori devant lui ! Alors ça, c’était parfaitement impossible. Ryo avait dû l’assommer par inadvertance et il était en train de rêver. Ou alors il était gravement malade. Mais croire que Kaori s’était dédoublée, incroyable ! Et ce salaud de pervers de pacotille qui ne lui avait rien dit !  

 

- Bon sang, j’ai la berlue ?! Kaori, tu as une sœur jumelle ?! Tu nous l’avais caché ! Et elle a un nom, cette jolie demoiselle ?  

 

Ça pour une surprise, en voilà une surprise ! Sa bien-aimée au cœur inaccessible avait une jumelle ! Voilà sa chance ! Sa visite inopinée en valait la chandelle !  

 

« Et merde, voilà que ses trois derniers neurones viennent de lâcher… » Pensa Ryo.  

 

C’est Kaori qui se chargea des présentations. Elle éprouva cependant quelques difficultés à se faire comprendre de Mick, dont le cerveau venait visiblement de subir une surcharge critique. En effet, ce dernier était bien trop absorbé par la contemplation de cette Naomi pour se concentrer sur autre chose. Il en était scotché, la ressemblance était parfaite. Incroyable. Il se demanda d’où pouvait bien sortit cette fille. Quoiqu’il en soit, il avait néanmoins très bien compris une chose : elle était célibataire ! Et il n’allait certainement pas laisser passer cette occasion ! Si Kaori lui était inaccessible, cette Naomi le serait, elle ! Pour couronner le tout, la brune était d’une beauté fatale, alors bien sûr qu’il allait tenter sa chance !  

 

- Et sinon, mademoiselle, vous êtes libre ce soir ? J’ai justement trouvé un très bon restaurant en ville, je me disais que vous voudriez peut-être venir avec moi… Proposa l’américain en lui tendant la main, d’un geste doux et élégant.  

 

La jeune femme, bien que surprise de prime à bord par cette demande plutôt rapide, n’en fut pas décontenancée pour autant. Des intéressés dans son genre, elle en avait vu quelques-uns, et elle savait s’y prendre avec ces hommes-là.  

 

Mais, avant même qu’elle ne puisse donner sa réponse, qui s’avèrerait négative, fort malheureusement pour Mick, un bruit de téléphone portable se fit entendre dans la pièce. Ou plutôt, le son émis par une personne composant un numéro sur le clavier d’un téléphone. Lorsqu’il reconnut le numéro, Mick blêmit instantanément. Il savait ce que cela voulait dire, et que cela lui attirerait de très gros ennuis, s’il ne faisait rien pour l’en empêcher. Dire qu’il avait réussi à s’éclipser discrètement pour aller draguer en ville en échappant à la surveillance de l’infirmière ! Si elle apprenait, il pouvait se considérer comme un homme mort, il devait à tout prix éviter ça !  

 

En effet, derrière eux, l’air de rien, Ryo venait de saisir son téléphone avant d’appeler Kazue. Bien qu’il considérait le fait de dénoncer son ami à sa compagne comme « lâche », il n’hésita pas le moins du monde. Après tout, non seulement il l’avait bien cherché en draguant Naomi mais en plus, il trouvait ça extrêmement drôle d’imaginer Mick supplier Kazue de ne pas le tuer. Rien que pour cette petite vengeance, il s’exécuta.  

 

« NOOOOOON ! FAIS PAS CA RYO ! PITIE ! » Hurla Mick en se précipitant sur son ami alors que Kazue venait de décrocher. Il se lança à l’assaut pour empêcher son rival de passer ce coup de fil, mais malheureusement pour lui, ce dernier esquiva sans difficultés et le blond se retrouva face contre terre, dans une position fort peu glorieuse.  

 

« Allo, Kazue ? Ryo-chan à l’appareil ! C’est juste pour te prévenir que ton cher Mick ne t’es pas très fidèle ! Il essaye de convaincre non pas une, mais deux femmes de sortir avec lui en même temps ! Je voulais juste que tu le saches ! Bises ! » Colporta l’homme au mokkori légendaire à la belle infirmière avant de raccrocher.  

 

Mick parvint à se saisir du téléphone, mais trop tard. Aie, il allait passer un sale quart d’heure ! Tout ça par la faute de ce traitre ! Il allait le lui payer ça, et au centuple ! S’il survivait, bien entendu.  

 

- Faux frère ! Traitre ! Je te croyais un homme d’honneur Ryo ! T’es qu’un salaud ! S’écria le blond, furieux contre le japonais et inquiet pour son avenir. Car, même si Kaori remportait aisément le palme de femme la plus jalouse du pays, Kazue n’était pas très loin derrière au classement. (En même temps, sa réputation de pervers ne l’aidait pas vraiment). Qu’est-ce qu’il allait prendre… Il allait devoir trouver une bonne explication, et vite !  

 

- T’es gonflé, pervers de pacotille ! Tu t’amènes chez moi sans raison et tu dragues MA cliente ! Et comme c’est pas la première fois, j’ai cru bon d’en informer ta femme, qu’elle puisse remédier à ta stupidité, si c’est encore possible ! Se justifia le meilleur professionnel du Japon sur un ton narquois, tout en souriant en imaginant déjà quel objet allait se retrouver planté dans le visage de l’américain cette fois.  

 

Massue ? Boulet de canon ? Brique ? Table basse ? Autre chose ? Rien que la perspective de voir, encore, Mick avec la tronche ravagée par Kazue le fit presque exploser de rire. Le fait qu’il s’était lui-même trouvé dans cette situation une heure auparavant ne lui traversa même pas l’esprit.  

 

- Traitre ! Tu n’es qu’un traitre ! Je te faisais confiance Ryo ! Je n’oublierais pas ce jour, fais-moi confiance ! Je reviendrais te hanter ! Lâcha Mick en filant sans demander son reste. Nul doute qu’il chercherait à se venger.  

 

- Booon, nous voilà débarrassés ! Je vous emmène Naomi ? Demanda Ryo en se frottant les mains, comme quelqu’un en ayant fini avec une tâche ingrate.  

 

Cette dernière accepta, pas mécontente que cet homme à la chevelure blonde soit parti. Elle se savait déjà plus que chanceuse de ne pas être la cible des perversions du célèbre Mokkori-man qu’elle avait engagé, alors ce n’était pour subir celles de cet homme-ci.  

 

Quelques minutes plus tard, tous les trois si dirigèrent vers la voiture, mais avant que sa partenaire n’y grimpe, Ryo s’aperçut de sa présence :  

 

- Tu sais, on a pas besoin d’être trois pour transporter des affaires Kaori. Y en a pas pour longtemps, inutile que tu nous accompagne !  

 

La brune lui jeta un regard noir, qui trahissait le fait qu’elle n’appréciait pas d’être mise à l’écart, comme toujours. Mais étrangement, cette fois, quelque chose lui souffla que sa présence ne serait en effet pas nécessaire : Ryo ne tenterait rien, elle en avait la certitude absolue. Aussi, elle ne se mit pas en tête d’insister et céda au nettoyeur avec « Bon, comme tu veux. Mais soyez pas trop longs, hein ! » avant de faire demi-tour.  

 

L’autre en resta bouche-bée. C’était bien la première fois qu’elle acceptait de le laisser seule avec une jolie femme ! C’était louche. Certes, il ne tenterait rien aujourd’hui, pas avec Naomi en tout cas, mais… La bourrique ! Avait-elle lu en lui aussi facilement ?  

 

- Vous venez, ou vous comptez rester planté là, monsieur Saeba ? Demanda la belle jeune femme au bout d’une minute, alors que son garde du corps demeurait immobile, comme figé. Etrange personnage, décidément…  

 

Il se reprit bien vite, et décida de garder ses réflexions pour plus tard. Ils partirent donc pour la demeure de la brune. En sortant du garage, les deux voyageurs purent admirer ce qui de loin ressemblait à un cocon suspendu à une fenêtre… Il ne s’agissait en réalité que de Mick, ficelé dans un futon et accroché là en guise de punition, ce qui fit exploser de rire le nettoyeur.  

 

- Heu… pourquoi il est comme ça ? demanda confusément Naomi, pour qui cette vision était plus qu’étrange.  

 

- Oh ça ? Vous inquiétez pas c’est normal ! Oubliez-le ! Hahaha !  

 

Après une bonne demi-heure de voyage, la mini s’arrêta devant un immense building blanc, aux allures de géant comparé aux autres. Impressionné, Ryo sortit de la voiture en premier.  

 

- C’est ici chez vous ? Whao. Ça en impose ! Et vous vivez à quel étage ? Demanda le nettoyeur. Il eut cependant comme une impression de déjà-vu…  

 

- Au trentième. L’étage entier est à moi. Si vous voulez bien me suivre !  

 

En pénétrant dans le hall, il se sentit petit, tout petit. Rien que le hall devait bien être plus grand que son appartement entier, d’un blanc sobre, décoré de quelques plantes pour donner un peu de couleurs à l’ensemble. Pour sûr, la belle vivait dans un autre monde…  

 

Après avoir emprunté un large ascenseur, la jeune femme et son garde du corps arrivèrent enfin au trentième étage. Mais, au lieu de l’appartement bien rangé qu’elle avait laissé derrière elle, c’est un véritable champ de bataille qu’elle retrouva. Meubles renversés, cadres pulvérisés au sol, papiers éparpillés un peu partout, sa résidence avait été saccagée. Visiblement, ceux qui lui en voulaient étaient passés par ici.  

 

- Et bien, on dirait qu’ils perdent pas de temps à la mafia. Vous avez du vraiment les énerver ! Commenta la nettoyeur, en constatant les dégâts.  

 

S’il fallait tout ranger, nul doute qu’ils seraient un peu plus longs que ce qu’ils avaient prévu. Tout avait été retourné méticuleusement et consciencieusement, le moindre petit recoin y était passé, rien ne leur avait échappé. De toute évidence, ils cherchaient quelque chose, et ce vraiment ardemment.  

 

- Dites-moi, ils vous ont volé quelque chose ? Demanda Ryo.  

 

Sa cliente avança au milieu de la pièce dévastée, en évitant de marcher sur le verre brisé répandu un peu partout. Elle fouilla son appartement du regard avant de répondre par la négative. Certes, nombre d’objets furent brisés, mais tout se trouvait là, rien n’avait disparu.  

 

- Une idée de ce qu’ils voulaient ? Continua-t-il.  

 

Quelques secondes s’écoulèrent avant que Naomi ne daigne répondre.  

 

-Vous vous souvenez de la petite boite dont je vous ai parlé, au café ? Répondit-elle en se tournant vers lui. C’est ça qu’ils veulent, ces enfoirés. Et apparemment ils mettent le paquet pour la récupérer.  

 

C’était donc ça. Si elle possédait quelque chose que les Dragons de Sang désiraient, alors cela expliquait cette visite. Mais, quelque chose clochait. Lorsque Naomi lui avait conté son histoire, elle n’avait pas précisé que cette boite se trouvait déjà en sa possession. Elle leur avait bien dit qu’ils allaient lui donner, pas qu’ils voulaient la reprendre.  

 

Ryo commença à avoir des doutes. Cette affaire sentait de plus en plus mauvais. La demoiselle aurait-elle oublié une partie de l’histoire ? Si c’était le cas, il fallait mettre les choses au point tout de suite : le nettoyeur détestait les menteurs, et il comptait bien le lui faire savoir. Cependant, il ne le ferait pas maintenant. Car il se rappela qu’il s’était trouvé mal au moment au Naomi leur parlait de son passé. Peut-être avait-il raté un truc ? Dans tous les cas, il la questionnerait plus tard, une fois rentrés.  

La brune alla directement vers la chambre. Elle semblait inquiète. Elle espérait vraiment qu’ils ne l’aient pas trouvé, sinon tout ce qu’elle avait fait pour tenter de la tenir hors de leur portée n’aurait servi à rien. Ça serait trop bête, alors qu’à présent elle était en sécurité, avec City Hunter comme garde du corps ! Elle n’était qu’une idiote de ne pas l’avoir prise avec elle ! Pourquoi ne l’avait-elle pas prise ? Elle s’en voulait terriblement, et elle s’en voudrait encore plus si elle s’apercevait que son trésor avait été emporté par ces criminels.  

 

Elle se dirigea vers la télévision posée sur le petit buffet adossé au mur, dont elle enleva l’écran en appuyant dessus avant de tirer d’un coup sec. Voilà, c’est ici qu’était caché la boite, qui tomba sur le meuble dans un petit bruit métallique. A cette vision de l’objet glissant hors de sa cachette, la jeune femme soupira un grand coup, signe d’un soulagement extrême.  

 

Ryo, qui assista à la scène, complimenta la brune sur son ingéniosité. Même lui n’aurait pas imaginé pareille cachette. Pas étonnant alors que les hommes de main de ma mafia n’y aient pas pensé.  

 

- Les imbéciles, ils ont eu beau fouiller partout, on dirait qu’ils sont pas bien malins chez les dragons ! Se félicita Noami, heureuse d’avoir réussi à berner ceux qui lui en voulaient.  

 

- Faut bien avouer que c’tait bien planqué… Prenez ça avec vous, allez chercher vos affaires et on rentre ! ordonna Ryo.  

 

La jeune femme sourit alors, sans que le nettoyeur ne sache pourquoi, mais quelque chose lui disait que cela ne serait pas bon pour lui. Quand une femme arbore ce sourire narquois, ce n’est jamais bon pour vos fesses !  

 

Quelques minutes plus tard, Naomi sortit de l’ascenseur, traversa le vaste hall de l’immeuble et arriva devant la voiture. Mais, Ryo ne la suivait pas, ou plutôt ne la suivait plus. S’en rendant compte, la brune se retourna et cria :  

 

- Et bien, vous venez oui ou non ? Je croyais que vous étiez pressé !  

 

C’est alors que surgit ce qui, de loin, ressemblait à une montagne. Mais, en y regardant de plus près, il s’agissait simplement du meilleur professionnel du monde, écrasé par pas moins de six lourdes caisses en plastique, de deux gros sacs à dos noirs ressemblant à des sacs de randonnée, et par quinze sacs à main, le tout, rempli à ras-bord de vêtements, maquillages et autres joyeusetés féminines en tous genres ! Il y avait même un ordinateur dans le tas, c’était dire la charge qui pesait sur ses pauvres épaules ! Au bas mot, le tout devait bien peser cent kilos. Après ça, il aurait droit à un peu de repos, car son dos allait l’exiger !  

 

« Bordel, je sais pas pourquoi mais j’en étais sûr ! » Pensa-t-il. Dès qu’il vit le sourire moqueur de sa cliente, il sut qu’il allait devoir en transporter, des affaires. Mais à ce point… ! Et est-ce qu’elle allait s’en servir au moins ?! Ah, les femmes !  

Après avoir déposé le tout dans la voiture, qui débordait de quasiment partout, Naomi et son garde du corps entamèrent le trajet du retour. Ryo crut transporter ce pachyderme d’Umibozu dans sa pauvre mini Cooper, vu tout le poids ! Un comble.  

Au bout de quelques minutes, la petite voiture se retrouva prise dans les embouteillages. A l’heure de pointe, c’était presque inévitable. Ryo pesta. Il détestait perdre du temps de cette manière, aussi il décida de s’en griller une, histoire de décompresser.  

 

La jeune femme, toujours très bien habillée, n’aimait pas l’odeur de la cigarette. Mais bon, c’était sa faute s’ils avaient autant trainé. Elle, avait l’habitude de ce genre de désagrément, aussi avait-elle appris à s’y faire. Mais d’ordinaire, elle ne se trouvait pas avec un fumeur dans l’habitacle. Tant pis, elle supporterait sa fumée jusqu’à la maison, n’osant pas vraiment lui demander de l’éteindre.  

 

Cependant, les embouteillages possédaient un gros défaut, et ce encore plus lorsqu’on ne conduit pas : l’ennuie vous prend très vite. Alors, histoire de passer un peu de temps, et également pour apprendre à mieux connaitre l’homme qui l’hébergeait, Naomi engagea la conversation.  

 

- Dites-moi, monsieur Saeba, ça fait longtemps que vous faites ce métier ? Car ça fait un moment qu’on entend régulièrement parler d’un pervers rôdant en ville. C’est vous, n’est-ce pas ? demanda Naomi, le plus sérieusement du monde.  

 

L’intéressé s’étouffa avec sa fumée en entendant ça. Un pervers rodant en ville ? Voilà comment il était connu ? Ça change de l’image du grand City Hunter… Et pas en bien !  

 

- H-Hein ? Je vois pas de quoi vous parlez ! Répondit-il en feignant l’ignorance la plus totale. Et concernant mon métier, on va dire que ça fait un moment, oui. Mais j’ai pas commencé ici, si vous voulez savoir.  

 

La brune acquiesça. Pas très loquace, le Saeba. Mais il y avait quelque chose qui l’intriguait. Elle avait posé la question à sa compagne, mais elle voulait entendre la version du nettoyeur, pour voir si cela correspondait à l'idée qu’elle se faisait de leur relation. Bien sûr, cela ne la regardait pas, mais sa curiosité fut la plus forte. Et puis, ils avaient un peu de temps à perdre, alors…  

 

- Et avec Kaori ? Ça se passe comment ? J’ai cru comprendre que c’était pas au beau fixe…  

 

Ryo la coupa dans son élan en lui lançant un regard noir, meurtrier, qu’il réserve d’habitude à ses adversaires. Ou à Mick. S’il y avait UN sujet sensible, c’était celui-là. Surtout après ce qu’il s’était passé au mariage de Falcon. Et bien sûr, la Naomi avait eu l’idée de lui en parler. Les femmes devaient avoir un sixième sens pour détecter ce genre de choses.  

 

- Nous sommes partenaires en tant que City Hunter. Rien de plus. Lui répondit-il, presque méchamment. Il commençait à être de mauvaise humeur.  

 

La brune tiqua. Son attitude avait changé du tout au tout en une seconde. De toute évidence, le sujet était délicat. Elle avait vu juste, il y avait bien une tension entre les deux. Les doutes qu’elle éprouvait depuis sa conversation avec Kaori la veille se virent renforcé.  

 

- Et de toute façon, c’est pas vos affaires Naomi, sans vouloir paraitre désagréable. Je vous protégerai, vous inquiétez pas, mais vous mêlez pas de nos histoires privées, vous serez gentille, d’accord ?  

 

Houlà, il le prenait mal. Mieux valait en rester pour le moment, se dit-elle.  

 

Bientôt, les embouteillages, cette plaie urbaine, se dissipèrent, et le reste du trajet se déroula dans le calme. Ryo retrouva bien vite sa bonne humeur une fois libéré du trafic routier des gens allant au travail.  

 

Alors qu’ils arrivèrent à destination, le nettoyeur se rappela qu’il allait devoir porter tous les sacs qu’il avait chargé dans la voiture jusqu’en haut… et pas d’ascenseur, cette fois ! Misère…  

Tant bien que mal, en soufflant comme un marathonien, le pauvre parvint enfin jusqu’à la porte de son appartement, avec Naomi à ses côtés, qui elle, ne transportait que son sac à main avec le précieux coffret à l’intérieur. « Vraiment, j’ai pas le beau rôle moi… » Pensa Ryo en ouvrant la porte.  

 

Mais, là, il eut la surprise de ne pas trouver Kaori l’attendant impatiemment, comme toujours, comme il s’y attendait. A la place, il la trouva sur le canapé, en compagnie de Reika, qu’elle tentait de réconforter alors que celle-ci pleurait toutes les larmes de son corps, comme si un malheur venait d’arriver. Curieux, Ryo alla voir ce qu’il se passait, déposant temporairement les affaires de sa cliente dans le couloir.  

 

- Et bien Reika, qu’est-ce qu’il y a, hein ? Pourquoi tu pleures comme ça ? Laisse-moi deviner, tu t’es fait larguer après une soirée arrosée et torride, c’est ça ? Tenta-t-il sur le ton de la plaisanterie.  

 

Mais c’est une Reika totalement abattue, les yeux rouges débordants de larmes, qui leva le regard vers lui. Le nettoyeur comprit alors que la cause de cette crise de sanglots était plus sérieuse que ça. Kaori, elle aussi, tourna les yeux vers lui, et il put voir que bien qu’elle avait l’air de consoler son amie, elle aussi était en pleurs.  

 

Si Kaori et Reika se trouvaient dans un tel état, il avait dut arriver quelque chose de grave, et le visage du nettoyeur devint soudainement plus dur, reprenant son air sérieux, prêt à les écouter.  

 

- R-Ryo… Articula difficilement la cadette Nogami. S…Saeko est morte !  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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