Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: Tjololo

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 7 chapitres

Publiée: 05-08-14

Mise à jour: 19-09-15

 

Commentaires: 9 reviews

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ActionRomance

 

Résumé: Une nouvelle affaire. Une cliente mystérieuse. Une nouvelle épreuve difficile attends nos héros. Sauront-ils y faire face ? La réponse à la lecture !

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ Ultime" sont et restent la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: XYZ Ultime

 

Chapitre 5 :: Premier Jour

Publiée: 27-12-14 - Mise à jour: 27-12-14

Commentaires: Et voilà le chapitre 5 pour cette fin d'année ! Passez de bonnes fêtes, et bonne lecture ! :)

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

L’heure n’était pas très avancée, et pourtant la luminosité commençait déjà à décliner. D’épais nuages grisâtres recouvraient le ciel, empêchant la lumière du soleil de percer cet épais voile d’hiver. La grande ville se préparait dès maintenant à revêtir son apparence nocturne ; les néons ne tarderaient plus à s’allumer. Il ne neigeait pas en cette fin d’après-midi, mais un manteau immaculé ou presque recouvraient tout de même la cité nipponne. Les routes, pour ne pas changer, étaient surchargées et offraient ce spectacle si particulier d’une petite infinité de voitures, qui défilaient les unes après les autres, laissant dans l’œil du spectateur la lueur de leurs phares et de leurs carrosseries.  

 

 

Les pneus crissèrent sur l’asphalte enneigé, soulevant un petit nuage de poudre blanche, qui se dispersa presque aussi vite qu’il fut créé. La mini Cooper s’immobilisa juste devant l’appartement en briques rouges, demeure de City Hunter. Naomi arrêta son regard un instant sur cet immeuble à l’allure si particulière, comme semblant émerger d’une autre époque ou d’une autre région. Perdu dans cette capitale aux immenses buildings, ce bâtiment faisait figure de poussiéreux nain de jardin.  

 

 

L’invincible City Hunter vivait vraiment ici ? Cette surprise s’ajouta à la liste. Elle n’aurait pas imaginé que ce nettoyeur de l’ombre puisse habiter un lieu pareil. Dans son esprit, un homme tel que lui résidait forcément dans une grande maison ou alors au sommet d’un des gratte-ciels de Tokyo. Mais pas ici… Mais bon, du moment qu’il remplissait correctement ce pour quoi elle le payait, ce genre de détail n’avait pas d’importance.  

 

 

Assise à sa place habituelle, c’est-à-dire sur la place passager avant, Kaori fut la première à descendre du véhicule. Naomi fut la deuxième. Ryo, l’air boudeur, se décida d’un pas mollasson à sortir lui aussi. Le temps qu’il mit pour ce faire, les deux sosies étaient déjà devant la porte. Il maugréa, puis les suivit en trainant les pieds.  

 

 

Kaori avait perdu son air joyeux d’il y a deux heures. Après avoir rencontrée Naomi, elle n’était plus vraiment d’humeur à s’amuser dans la neige. Même si d’un autre côté, sa colère contre Ryo s’était dissipée aussi… Bien sûr, c’était elle qui avait décidé d’accepter la requête de cette cliente si singulière. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. Car pour une fois, Ryo voulait refuser une demande venant d’une belle femme ! Et pour le coup, la brune aurait peut-être dû l’écouter.  

 

 

Mais, pour plusieurs raisons, la jeune femme s’était fait violence. D’une, comme d’habitude, leur budget ne leur permettait pas de refuser quelque affaire que ce soit. En plus, Kaori n’avait pu rester insensible devant l’histoire de Naomi. Comment Ryo faisait-il, lui, pour l’être ? S’il faisait semblant, il méritait un oscar. Enfin…d’ordinaire déjà, il le méritait son oscar pour ses mensonges. (Elle en fut témoin un sacré nombre de fois.) Elle se dit alors que son bon cœur finirait par la perdre un de ces jours.  

 

 

Sortant ses clés de la poche de sa doudoune, la sœur d’Hideyuki ouvra la porte, puis pria d’un geste de la main son invitée à la suivre dans les escaliers. La porte s’ouvrit lentement, dévoilant à la nouvelle venue un escalier mal éclairé. Les deux femmes, suivies de Ryo, grimpèrent les quatre étages et arrivèrent à l’appartement.  

 

 

Lorsqu’elle vit le vaste salon, et en y posant le pied, Naomi se dit que cette baraque n’était pas si minable. Elle se déshabilla et posa son manteau noir sur le porte-manteau. Kaori fit de même. La cliente commença à explorer ce qui allait être son nouveau lieu de vie, le temps que tout ça soit réglé.  

 

 

Bon sang. Qu’est-ce qui lui avait pris d’accepter ? Il aurait pu refuser. Il aurait dû refuser. Tirant une mine affreuse, à mi-chemin entre celle qu’il arbore après une nuit blanche et celle de quand il vient de se faire encastrer dans un mur par une massue, Ryo était persuadé qu’il venait de faire une bourde. Une grosse, même. Une petite voix dans sa tête le lui disait. C’était plutôt rare qu’il soit d’une telle humeur, surtout pendant un travail. D’ordinaire il était toujours d’un naturel joyeux, mais cette fois, pas du tout.  

 

 

Il n’avait vraiment aucune envie de s’occuper du cas de Naomi. Non pas que « son cœur ne le faisait pas vibrer », non, ce n’était pas ça. Non, au contraire, le récit de la demoiselle lui avait donnait envie d’accepter. Pour une fois, s’il faisait la tête, ce n’était pas parce qu’il devait travailler pour un homme. Ni même la question de cette mafia. Ça, ça ne posait pas de vrais problèmes. Il en avait déjà affronté pas mal, alors une de plus ou une de moins. Non, c’était autre chose. Une chose bien plus simple. Il suffisait de la regarder pour comprendre…  

 

 

Et oui, sa cliente ressemblait tellement à Kaori que c’en était troublant. Effrayant, même. Il se demanda l’espace d’une seconde, en son for intérieur, s’il n’était pas possible qu’elles soient deux jumelles séparées à la naissance. Il esquissa un sourire nerveux. « Bah si c’est ça, c’est le jour et la nuit, les deux sœurettes… ».  

 

 

Il chasse cette pensée stupide de son esprit. Cette femme ne pouvait pas être la sœur de sa partenaire. Car non seulement Makimura ne lui en avait jamais parlé, mais Sayuri, la véritable sœur de Kaori, non plus. Aucune mention d’une jumelle nulle part. Donc, pas de quoi s’inquiéter. Enfin, il espérait. Il allait tout de même faire deux ou trois recherches. Juste pour être bien sûr… on n’est jamais trop prudent après tout.  

 

 

Lentement, il grimpa les marches puis enleva ses vêtements chauds, qu’il laissa sur le porte-manteau avec ceux des filles. Cette histoire qui le tracassait déjà lui ôtait jusqu’à l’envie de sortir draguer ce soir. Même la perspective d’une belle soirée bien arrosée à Kabukichō ne l’excitait pas. C’était dire !  

 

 

S’écroulant littéralement sur son canapé, le nettoyeur se gratta les yeux. Ce tic traduisait son humeur. Bordel, qu’est-ce qui lui avait pris, à cette bourrique de Kaori, d’accepter comme ça, alors que cela se voyait à dix kilomètres qu’elle non plus ne voulait pas de cette affaire ?!  

 

 

Son plan de généreusement laisser cette mission à Umibozu ne présentait pourtant aucune faille. Il avait presque réussi, il n’aurait eu qu’à sortir du café au moment où Naomi pleurait. L’autre se serait tout de suite proposé. Et dans le cas contraire, c’est Miki qui l’aurait fait. Il savait que ce pachyderme n’aurait pas dit non à un travail bonus, avec la rémunération qui va avec. En plus, la cliente ne courait pas plus de risques avec lui qu’avec eux. Au contraire, puisque ce gros lard ne portait pas grand intérêt à la gente féminine, à l’inverse de Ryo, bien que cette femme-ci soit peut-être l’exception.  

 

 

Alors, pourquoi ? Quelle tête de mule celle-là ! A présent c’était trop tard pour se replier, Kaori avait engagé leur parole. En tout cas, il ne manquerait pas de lui dire sa façon de penser une fois cette affaire conclue. Chose qu’il espérait faire le plus vite possible.  

 

 

En attendant, Ryo se trouvait avec deux brunes pour le prix d’une. Les prochains jours, voire semaines, allaient s’avérer beaucoup moins cools qu’il le pensait au début, avant de la rencontrer. Déjà, il pouvait faire une croix sur une possible nuit mokkori avec la cliente. Eh oui, car sinon, autant aller s’attaquer à Kaori en personne. Ça revenait au même, quand bien cette Naomi possèderait un caractère plus amiable. Pire encore, si elles dormaient dans la même pièce, il serait peut-être incapable de les distinguer dans le noir ! Et rien que de s’imaginer se tromper de cible, Ryo frissonna.  

 

 

Etant donné que la cliente était le sosie quasiment parfait de sa partenaire, il ne pourrait de toute façon pas faire mokkori, la sœur d’Hideyuki étant comme il aimait à lui rappeler la seule femme qui ne le faisait pas bander. Donc, si l’on suit la logique des choses, il serait impuissant aussi face à Naomi. Ses rêves de paiement en nature et autres pensées cochonnes avaient volé en éclats dès l’instant où il avait vu son visage.  

 

 

Enfin, ça, c’était ce qu’il voulait leur faire croire. Il devait donc agir en conséquence. Ce qui signifiait qu’il ne pouvait, non, ne devait RIEN tenter. Donc : pas de visites nocturnes, ni dans la salle de bains, ni rien du genre. Sans oublier le plus important : ne faire mokkori pour cette Naomi sous absolument aucun prétexte. Même si par un quelconque hasard, il la surprenait dans une position…disons indélicate (ce qu’il aurait jugé excitant, si ça avait été une autre femme). Par exemple, la croiser au détour de la sortie de la douche, nue sous son peignoir… Oh bon Dieu. Ne pas penser à ça. Ne pas penser à ça… Le nettoyeur sentit une pression vers le bas de son corps… « Et merde ! »  

 

 

-« Ah nan, toi la ferme en bas ! C’est pas le moment du tout ! Cette miss-là est pas pour toi et tu le sais ! » Dit-il en pensée à son mokkori, qui avait visiblement décidé de faire son rebelle.  

 

« Couché mon vieux, bientôt toi et moi on fera les fous, je te promets ! Alors fais pas le con et me trahi pas ! »  

 

Ça commençait très mal, si rien que d’imaginer la cliente en tenue légère lui causait un effet pareil. Il serra les dents et tout en tirant une tête d’attardé mental, le nettoyeur entreprit de se contrôler, à grands renforts de « Gniiiih-cooouuchhééééé-gniiiih ! ».  

Au bout de quelques secondes d’intense concentration, Ryo parvînt à se calmer. Personne ne l’avait vu, heureusement.  

 

 

Putain, si son mokkori le trahissait, Kaori se poserait forcément des questions. Voire pire…elle pourrait déduire certaines choses. Sa carapace, déjà fissurée, risquait alors d’être détruite, et ça, ça serait catastrophique. Il ne saurait quoi faire. Il ne fallait pas que cela se produise. Par tous les moyens, éviter une telle chose s’avérait nécessaire. Pour le bien de tous.  

 

 

La nouvelle venue passa devant un Ryo dont la tête ferait frémir un zombie, ce qui ne manqua pas de la surprendre, du moins légèrement. Ce dernier la regarda vite fait, avant de pousser un léger soupir. Naomi lui sourit bêtement, puis se dirigea sans s’attarder davantage vers sa chambre. Sur le chemin, elle laissa son attention flotter sur le lieu où elle se trouvait. Elle devait bien admettre que cette maison était bien plus grande vue de l’intérieur.  

 

 

City Hunter ne vivait pas si mal que ça finalement. Un vaste salon, assez spacieux, décoré d’une grande table en bois au centre, plusieurs commodes et armoires, le tout en bois plus ou moins sombres, donnaient à l’habitation un aspect un peu ancien. Cependant, nombre d’engins modernes, comme un téléphone dernier cri, une immense télévision écran plat et toute l’installation qui va avec, lecteur dvd, jusqu’à la dernière console de jeu et les enceintes géantes agrémentaient le tout et apportaient la touche de modernité qui manquait. Comme quoi, ça payait, nettoyeur.  

 

 

Des tapis clairs au sol et de grandes fenêtres assuraient une bonne luminosité, ce qui rendait le tout agréable à vivre. A travers les vitres, Naomi put voir que la nuit commençait déjà à tomber, signe de l’avancement de l’heure. Au milieu de cette atmosphère sombre, la brune discerna un petit flocon qui, lentement, chuta et vint mourir sur l’épais vitrage.  

 

 

Naomi aperçut alors des escaliers. Encore ?! Décidément, pour posséder un immeuble avec tous ses étages ou presque à lui tout seul, cet homme n’était pas pauvre. Enfin, pas autant qu’il le disait lui-même en tout cas. La nouvelle arrivante grimpa donc les quelques marches et vit Kaori, qui l’attendait déjà dans le couloir, devant une porte avec marqué « Kaori/chambre d’amis ».  

 

 

Alors qu’elle lui présentait ce qui allait vraisemblablement être sa chambre, Naomi laissa son regard parcourir toute l’étendue de cette petite pièce. Elle n’était pas grande, ça non. Ça changeait de toutes les chambres d’hôtel ou elle passait d’ordinaire ses nuits (en dehors de chez elle bien entendu). Et aussi de ce chez elle, car la demoiselle vivait plutôt, voire carrément dans le luxe. Ici, rien de tout ça. Juste une minuscule chambre. Une chambre normale, comme il y en a chez n’importe qui. Mais celle-ci dégageait quelque chose de particulier. Quelque chose qui fait qu’on s’y sentait bien, instantanément.  

 

 

Un lit pour une personne, une commode sobre mais élégante, une large armoire sombre, une fenêtre aux rideaux blancs cassé et quelques décorations, c’était à peu près tout ce qu’il y avait, et pourtant, la brune se sentait déjà chez elle. Cette impression lui parut étrange, mais pas désagréable. Cette chambre dégageait une sorte d’aura, une sensation protectrice qui vous envahit sans prévenir. C’était la première fois que Naomi ressentait ça. Jusqu’à présent plutôt inquiète, elle se sentit soudain calme et sereine. Tandis qu’elle restait immobile, se plaisant à découvrir son nouveau lieu de vie, Kaori prit la parole :  

 

 

- Et voilà ! C’est ici. C’est pas très grand mais j’espère quand même que vous vous plairez ! Dit-elle, comme à chaque fois avec chaque nouvelle cliente.  

Aller je vous laisse vous installer, et si vous avez besoin de quoi que ce soit, venez me voir, je suis là pour vous !  

La partenaire de Ryo s’éclipsa alors, tout en se demandant combien de fois elle avait pu sortir ce discours.  

 

 

Naomi posa ses affaires sur le sol et commença à les déballer. Par précaution, et par manque de temps, elle n’avait pas pris grand-chose, juste le nécessaire pour deux ou trois jours. Demain, elle demanderait à son garde du corps de passer chez elle chercher le reste. Mais pour le moment, un pantalon noir et un autre de rechange, bleu, ainsi que trois chemises, une écharpe et des sous-vêtements ainsi que son manteau, laissé en bas, suffiraient amplement.  

 

 

Alors que la belle demoiselle ouvrit l’armoire pour y déposer ses vêtements, elle fut comme prise d’un doute. Après tout, Ryo Saeba était connu comme l’un des plus grands pervers que ce monde ait porté, et elle se trouvait chez lui… Il était dès lors tout à fait possible, et même probable, qu’il ait prévu de quoi se rincer l’œil. Elle entreprit donc de vérifier s’il dérogeait à sa réputation. D’abord méfiante, elle passa juste un rapide coup d’œil à l’intérieur du meuble. Rien. Elle ouvrit tous les tiroirs, scruta attentivement chaque recoin, pensant trouver une caméra, un appareil photo, ou quoi que ce soit du genre.  

 

Mais non. Rien à signaler. Alors, soulagée, elle rangea rapidement ses affaires puis s’allongea sur le lit, tout en songeant à ces prochains jours, qui, sans nul doute, réserveraient leur lot de surprises.  

 

 

Une heure passa. Naomi décida de descendre un peu, histoire de discuter un peu. Peut-être que cet homme serait plus sympathique qu’au premier abord, après tout. Et au pire, elle pourrait parler un peu avec sa femme, celle qui lui ressemblait tant.  

 

 

Lorsqu’elle fut en bas, elle vit de loin le nettoyeur raccrocher le téléphone, avant de disparaître dans une pièce voisine, les mains dans les poches, l’air agacé. Il l’avait vu, elle le savait. Mais visiblement il n’avait pas envie de lui parler, puisqu’il avait tourné les talons sans même la regarder. Tant pis. Il restait sa femme.  

 

Naomi marcha jusqu’à la cuisine, d’où provenait une défileuse odeur de viande grillée. Pour sûr, cette Kaori était aux fourneaux. La jeune femme se dit alors qu’elle pourrait lui donner un coup de main, tout en faisant plus ample connaissance.  

 

 

Et en effet, Kaori, revêtue de son tablier de cuisine blanc, se trouvait en train de préparer le repas du soir. Elle vit arriver sa cliente, toujours habillée de sa belle tenue. Cette dernière vint aux côtés de Kaori et lui proposa de l’aider, ce qu’elle refusa poliment.  

 

 

- Mais non, voyons, j’ai presque fini ! Et puis, vous êtes mon invitée, je vais pas vous faire travailler ! dit-elle d’un ton joyeux, en plaisantant.  

 

 

L’autre n’insista pas davantage. Tout ce qu’elle voulait, c’était bavarder un peu. Et pas à un collaborateur ni à un collègue. D’ailleurs, elle avait éteint son téléphone. Si elle avait l’occasion de s’écarter un peu de son travail, la belle brune n’allait pas s’en priver. Rester un peu déconnectée ne pouvait que lui faire du bien, à défaut de vraies vacances.  

 

 

- Et donc, vous êtes mariés depuis combien de temps, vous et monsieur Saeba ? Commença-t-elle en s’asseyant.  

 

 

 

Un bruit sourd résonna. Très puissant, le son se propagea dans toute la pièce, faisant presque vibrer les murs. Puis un second retentit en écho au premier. Puis un autre. Et encore un autre. Six coups de feu au total. Abaissant son magnum encore fumant, Ryo jeta un œil à la cible. Celle-ci, représentant une silhouette noire, avec dessiné dessus un cercle présentant les points vitaux de l’être humain, était percée d’un seul et unique trou en son centre. Un « One Hole Shot » parfait.  

 

Rechargeant son arme, le nettoyeur pesta. Il était d’une humeur assez massacrante. Putain, il allait détester cette mission, il en était certain. Le seul remède qu’il ait trouvé contre sa colère, c’était ça. Laisser parler son cœur, en laissant parler son flingue. Il pointa à nouveau la cible. Six fois, le son assourdissant d’un coup de magnum 357 résonna dans la cave, et jusque dans les étages supérieurs. Toujours un seul et unique trou, pour un total de…il ne savait même pas combien de balles il avait pu tirer en fait.  

 

 

« Salaud d’Umibozu ! T’aurais pu m’éviter ça ! Sale tête de poulpe, je te promets que ça se payera et au centuple ! Je vais te refaire le portrait, moi ! Même un grand restaurateur pourra plus rien faire de la marinade de poulpe que tu seras devenue ! » Eructa-t-il tout seul.  

 

 

Tout ça c’était la faute de cette stupide mafia. S’ils ne l’avaient pas menacé de mort, elle ne serait pas venue les trouver… Eux aussi allaient avoir un cuisant souvenir de City Hunter, foi de Ryo Saeba. Il commença même à réfléchir à ce qu’il pourrait bien leur faire subir. Pourquoi pas le coup des poules et de la nitro tiens ? Ça leur convenait bien. Et puis, c’était toujours marrant.  

 

 

Tout en tirant une nouvelle salve de balles, ses pensées allèrent à Mick Angel, ce stupide américain obsédé. S’il voyait ce qui lui arrivait, il serait sans doute par terre, mort de rire, à s’en tordre les côtes. Remarque, cet imbécile trouvait bien Kaori attirante, alors Naomi serait à son gout, alors bon…  

 

 

Il eut une illumination et stoppa son tir. « Eurêka ! Ryo-chouchou a trouvé la solution ! »  

 

 

Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? La voilà, la solution à son problème ! Refiler le bébé à cet abruti de blondinet ! C’était d’une évidence telle qu’il en rigola de plus belle en sautillant comme un gamin. Restait plus qu’à aller le voir et lui demander. Mais le connaissant, aucune chance qu’il refuse. Parfait ! Bon, Kaori et Kazue allaient pas forcément être d’accord, mais tant pis !  

 

 

La brune devient rouge comme une pivoine. De la fumée s’échappait de sa tête. Elle et Ryo, mariés ?! N’importe quoi ! Qu’est-ce qu’elle allait imaginer celle-là ? Et pourquoi tout le monde lui sortait toujours cette phrase ? Ils avaient donc tant que ça l’air d’un couple?  

 

 

- Quoi, vous…vous plaisantez, hein ?! Moi et cet obsédé ? Vous êtes folle ?! Cria-t-elle, très gênée, comme à chaque fois qu’une cliente lui posait la question.  

 

 

Un peu surprise de cette réaction, le sosie de Kaori continua :  

 

 

- Ah ? Vous n’êtes pas ensembles ? Pourtant vous formez un si joli couple !  

 

 

- Lui et moi ? Vraiment ? Surement pas ! Je préférerai rester seule toute ma vie que d’être avec ce mokkori sur pattes ! Et je suis sûre qu’il pense pareil, alors non, nous ne sommes pas mariés ! S’énerva-t-elle, toujours plus rouge.  

 

 

- Vraiment ? C’est bien dommage. Mais, ça veut dire que monsieur Saeba est libre alors ? C’est parfait ! Se réjouit Naomi, qui trouvait son garde du corps très séduisant, et pas du tout à la hauteur de sa réputation de pervers sexuel.  

 

 

- Si c’est ça, alors oui, libre comme l’air ! Enfin, je préfère vous prévenir : vous avez aucune chance. Aucune femme sur terre n’en a, de toute façon.  

 

 

« Surtout vous, vu que vous êtes mon portrait craché. » pensa la sœur d’Hideyuki. Sa dernière phrase cachait une pointe d’amertume. Comme si, au travers de ces mots, Kaori déversait sa colère, ou son désespoir.  

 

 

- Dîtes plutôt que c’est vous qui ne savez pas vous y prendre.  

 

 

- Pardon ?!  

 

 

- Ça se voit de loin. Vous ne prenez pas soin de vous-même. Vous ne faites aucun effort. C’est pas étonnant qu’il ne vous trouve pas à son gout. Une femme doit toujours être distinguée et élégante. Je suis certaine que si vous étiez plus féminine, vous seriez madame Saeba depuis longtemps.  

 

 

Alors là, cette cliente dépassait allégrement les bornes. Pour qui elle se prenait, à lui faire la morale sur ses gouts vestimentaires ?! Certes, elle, ne se maquillait pas le matin, n’avait pas une immense garde-robe remplie au point d’éclater de vêtements hors de prix et ne s’intéressait pas plus que ça à la mode, mais tout ça pour une bonne raison !  

 

Car elle était la partenaire de City Hunter ! Et en tant que tel, elle ne pouvait pas se permettre de porter de vêtements pompeux, de robes sexy et autres tailleurs. Car dans ce monde, on doit toujours être paré à toute éventualité.  

 

 

Elle avait fait le choix de renoncer à tout ça en rejoignant Ryo. Et ça ne la dérangeait pas plus que ça. Déjà plus jeune, elle était un garçon manqué. Jamais de sa vie ou presque, Kaori n’avait été élégante comme Naomi. A une exception près.  

 

 

En dehors des grandes occasions, la brune s’habillait avec un peu ce qui lui tombait sous la main, du moment que ça rentrait dans leur budget et que c’était pratique et confortable. C’était dans sa personnalité, et aussi un des prix à payer pour rester avec Ryo. Cette Naomi n’en savait rien. Alors d’où osait-elle lui faire une leçon ?!  

 

 

Une dizaine de secondes s’écoulèrent, durant lesquelles Kaori ne répondit pas, occupée à contenir sa colère pour ne pas exploser sur place. Décidément, quelle journée de merde. Et quelle idiote elle avait été d’accepter cette affaire ! Là, elle maudissait plus que jamais son grand cœur.  

 

 

Voyant que son interlocutrice ne répondait plus, et sentant qu’elle l’avait peut-être blessée, la cliente de City Hunter tenta de se reprendre :  

 

 

- Mais vous savez, je peux vous aider…  

 

 

- Laissez-moi tranquille. Maintenant. Coupa la partenaire de Ryo.  

 

 

Son ton sec ne laissait aucune place à la négociation. La sœur d’Hideyuki était d’une humeur exécrable. Et l’autre qui veut l’aider. L’aider, tss, à quoi ? A coucher avec Ryo ? Qu’elle aille le faire si elle en avait envie ! Très peu pour elle, et que cette bonne femme de malheur aille se faire foutre avec son aide !  

 

 

Sentant la colère bouillonner à l’intérieur de Kaori, Naomi n’insista pas davantage. Sans rien ajouter d’autre qu’un « désolée », elle tourna les talons et alla rejoindre sa chambre. La jeune femme savait qu’elle avait dit quelque chose qu’il ne fallait pas et se sentait légèrement coupable. Mais bon, rien de vraiment grave. Après le diner, elle irait s’excuser. C’était le minimum. En espérant que son double ne l’ai pas trop mal pris, mais pour l’instant, mieux valait disparaître et lui laisser un peu de temps.  

 

 

Ignorant tout de ce qui venait de se produire, Ryo arriva dans le salon en sautillant de joie, sur la pointe des pieds, un large sourire idiot aux lèvres. La raison de sa joie était simple : il allait annoncer à Kaori qu’il savait comment se débarrasser de sa cliente sans ternir leur réputation, et sans risques pour elle ! « Merci Mick, t’es un vrai pote ! J’te revaudrai ça ! » Se dit-il tout guilleret.  

 

 

Appâté par la bonne odeur qui se dégageait de la cuisine, le nettoyeur arriva près de sa partenaire et tenta de lui annoncer la bonne nouvelle : « Hé Kaori, tu sais qu… »  

 

 

BAAAAMMM !!!  

 

 

Un immense bruit retentit dans tout l’immeuble, faisant trembler chaque mur jusqu’aux fondations. Des petits morceaux de ciment et de peinture se détachèrent même des cloisons tant la vibration fut puissante. Tout le quartier résonna de l’écho de la détonation, qui ressembla à l’impact d’une bombe. On aurait cru à un séisme.  

 

 

La secousse fut si forte que Naomi en perdit l’équilibre. Mais qu’est-ce qui avait bien pu faire ça ? Elle se retourna et vit alors un spectacle de désolation.  

 

 

Explosé contre le parquet, lui-même pulvérisé sous la force du coup, Ryo était écrasé par une massue si gigantesque que l’on n’y voyait que les pieds qui dépassaient. Sur l’instrument de mort, on pouvait lire : « Spéciale anti-parasite 2500 T». Kaori n’y avait pas été de main morte. Toute la frustration de la journée, et particulièrement la colère provoquée par la remarque de la cliente, elle les avait déchainées sur la première chose qu’elle avait trouvée : Ryo.  

 

 

Ce dernier, ne comprenant pas le pourquoi du comment, s’extirpa tant bien que mal de là. Son squelette devait ressembler à un magnifique puzzle 5000 pièces après ça. Heureusement pour lui qu’il disposait d’un pouvoir de guérison à toute épreuve, sinon il serait mort. Il cracha quelques morceaux de parquets, une bonne pelleté de copeaux de bois, et une large partie de ses dents, puis dit, plus pour lui-même que pour Kaori et Naomi : « Qfwa ? F’ai fait quekfe fose de mal ? »  

 

 

 

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Alors que les derniers rayons de ce froid soleil hivernal avaient déjà disparus depuis de longues heures, et que les lumières des chaumières s’éteignaient une à une, laissant la place aux néons et lueurs nocturnes des gratte-ciels, une grande voiture se démarqua de l’immense file de véhicules. De ceux qui rentrent du boulot. De ceux qui y vont. De ceux qui se promènent. Du commun des mortels.  

 

 

La berline sombre sorti de l’autoroute pour prendre la direction des beaux-quartiers de la capitale, et notamment Roppongi, le quartier de la nuit. C’était un peu le Kabukichō du luxe, avec nombre de bars, d’hôtels, de casinos et de discothèques en tous genres. En somme, parfait pour s’amuser lorsqu’on en a les moyens.  

 

 

La voiture pénétra dans une rue très animée. La foule y était si dense qu’elle dut ralentir. Ici, on trouvait de tout : restaurants, bars, boites de nuit, palaces, salles de jeux, magasins divers, jusqu’aux sex-shops. Bien entendue, Ryo avait tenté de mieux connaitre ces derniers, mais à chaque fois, il avait terminé sa nuit au commissariat. Ils ne plaisantaient pas ici. Pas étonnant donc qu’il n’y vienne que rarement.  

 

 

 

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Mais cette nuit-là, le plus grand pervers du Japon allait la passer au calme. Enfin, calme, si on veut, car le pauvre avait sacrément morflé durant la soirée et s’était, en plus, fait déposséder de son lit par sa partenaire, qui elle-même prêtait sa chambre à Naomi.  

 

 

C’était donc seul, sur le canapé du salon et avec une maigre couverture pour toute compagnie que le nettoyeur se remettait de ses terribles blessures, causées par un coup de massue injustifié. « La vie est vraiment trop cruelle », songea-t-il avant de s’endormir.  

 

 

 

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Dans le quartier de Roppongi, le véhicule sombre arriva devant un immense bâtiment tout en verre. Déjà de l’extérieur, il émanait du building l’écho, légèrement étouffé, d’une mélodie bien connue. Le bâtiment était très impressionnant ; il devait faire partie des plus hauts de la ville. La rue entière résonnait de diverses musiques, toutes plus ou moins entrainantes, couvrant à peine le bourdonnement de cette multitude rassemblée ici pour faire la fête.  

 

 

La lueur laiteuse des néons se reflétant sur la carrosserie ébène, la berline s’arrêta près de la porte d’entrée du gratte-ciel. Sans couper le moteur, le conducteur descendit et alla ouvrir d’un geste courtois la portière arrière droite. Du véhicule émergea alors une créature semblant tout droit sortie d’un rêve, ou d’une idylle antique.  

 

 

Elle posa le pied sur le trottoir enneigé, dévoilant sa gracieuse jambe nue. Puis, c’est une femme à la beauté saisissante qui se leva. Elle était vêtue d’une robe une pièce turquoise, accompagnée d’une longue écharpe en soie d’un bleu plus sombre, tirant sur le violet, et de fines bottines de cuir assez claires.  

 

 

Sa tenue largement échancrée mettait parfaitement son corps divin en valeur, laissant les bras et les jambes nus. Le vêtement, taillé de main de maître, dévoilait également la naissance des seins, attirant ainsi le regard tout en restant décent.  

 

 

Elle marcha alors quelques mètres sur la petite couche de neige, rapidement pour ne pas se salir ni prendre froid, mais assez lentement pour se faire admirer par les passants.  

 

D’une grâce féline, elle arriva sous le porche du building géant, telle une star hollywoodienne lors d’un défilé. Elle passa rapidement sa main sur son front, pour dégager son magnifique visage d’une franche de cheveux qui l’avait envahi, faisant cliqueter les nombreux bracelets dorés qu’elle portait aux poignets. Sa chevelure, d’un noir pur, était de la même couleur envoutante que ses prunelles ; un noir profond comme les ténèbres, mais pourtant si captivant. Elle esquissa un sourire, remercia son chauffeur et entra.  

 

 

Elle poussa la lourde porte et pénétra à l’intérieur du gigantesque immeuble. L’élégante jeune femme se retrouva alors devant un guichet. De l’autre côté de la vitre, l’employé l’aborda et demanda poliment :  

 

 

- Pardon madame, mais c’est une soirée privée. Seuls ceux qui ont été invités peuvent entrer. Puis-je avoir votre nom et voir votre carte, s’il vous plait ?  

 

 

Pour toute réponse, la demoiselle en bleu sortit une feuille de papier plastifié, de couleur rouge, sur lequel figurait sa photo, et tout en le tendant au réceptionniste, répondit :  

 

 

- Mikayo Nakagawa. Dit-elle simplement, mais d’une voix douce, presque suave.  

 

 

Alors que le réceptionniste, légèrement gêné, déglutit et lui rendit sa carte, un homme les rejoignit. Portant un ensemble costume-cravate noir, sauf la cravate, de couleur pourpre, lui aussi était très élégant. Arrivé à la hauteur de la belle, cette dernière lui passa le bras sous le sien et s’y accrocha amoureusement. D’un sourire langoureux, elle l’invita à la suivre dans l’immense hall, ou se tenait une fête qui allait être mémorable.  

 

 

Sans même attendre que le gardien l’exige, le nouvel arrivant tendit lui aussi une carte d’invitation et se présenta.  

 

 

- Je suis monsieur Kitaru Nakagawa, et voici ma femme. Comme vous le voyez, on est en règle, donc si vous permettez.  

 

 

Le réceptionniste les laissa passer sans ajouter un mot, simplement en hochant la tête. Le couple, bras dessus-bras dessous, marcha tranquillement vers le lieu d’où provenait la musique, sans se quitter des yeux. Ils échangèrent un regard complice, et rigolèrent en pensant à la soirée qui les attendait.  

 

 

Ils pénétrèrent donc dans l’immense salle, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet endroit respirait le luxe. Si haut qu’on le distinguait à peine, le plafond blanc crème paraissait inaccessible, à l’instar du ciel. Les murs brillaient d’un éclat jaunâtre, semblable à de l’or.  

 

 

Avant d’accéder à la grande pièce ou trônaient nombre de tables de bois clair, et ou les convives fourmillaient déjà, les deux amoureux passèrent par un large couloir aux reflets argentés, faisant ressembler le tout à un palais royal.  

 

 

Après quelques mètres, ils profitèrent que personne ne les regardait pour le moment pour s’échanger un second regard, cette fois-ci beaucoup plus dur, empreint d’inquiétude et d’appréhension.  

 

 

- C’est ce soir que tout commence. Prêt, inspecteur Taguchi ? demanda Mikayo.  

 

 

- On n’a plus le choix, non ? Et au fait, vous êtes ravissante ce soir, inspecteur Nogami.  

 

 


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