Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: Tjololo

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 7 chapitres

Publiée: 05-08-14

Mise à jour: 19-09-15

 

Commentaires: 9 reviews

» Ecrire une review

 

ActionRomance

 

Résumé: Une nouvelle affaire. Une cliente mystérieuse. Une nouvelle épreuve difficile attends nos héros. Sauront-ils y faire face ? La réponse à la lecture !

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ Ultime" sont et restent la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment soumettre une fanfiction?

 

Après vous être inscrit, connectez-vous. Dans la section Fanfictions/Challenges de votre compte, il y a 3 possibilités: - Ajouter une nouvelle histoire - Ajouter un nouveau chapitre - Modifier une histoire ou un chapitre Remplissez le formulaire correspondant et voilà, c'est fini. Veuillez poste ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: XYZ Ultime

 

Chapitre 4 :: Nouvelle mission

Publiée: 18-11-14 - Mise à jour: 18-11-14

Commentaires: Nouveau chapitre ! J'aurais mis le temps mais il est là ! x) Sans plus attendre je vous laisse découvrir, enjoy :)

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

Il n’en crut pas ses yeux. Impossible. Cela ne se pouvait pas ! Il devait être en train de rêver ! Non, il était victime d’hallucinations. Ça devait être ça. Ca ne pouvait n’être que ça. Il tenta de se rassurer. Il devait avoir pas mal bu, même beaucoup trop la veille. Il était en plein délire causé par ce trop-plein d’alcool. La scène qui se jouait devant lui ne pouvait pas être réelle. Sous ses yeux écarquillés au maximum, Kaori se tenait juste en face de ce qui semblait être…elle-même. Habillée différemment, certes, mais la ressemblance était hallucinante. Des étoiles et des massues volaient dans ses yeux et autour de sa pauvre tête. C’en était trop pour lui.  

 

Kaori non plus n’en revenait pas. Pas plus que cette inconnue, qui semblait être sa sœur jumelle. La nettoyeuse en avait lâché sa massue de stupeur. Aucune des deux jeunes femmes ne sut quoi dire. Il faut dire que se retrouver en face de son sosie, ça fait un choc, pour l’une comme pour l’autre. Les deux brunes se regardaient fixement, se dévisageant l’une-l’ autre. Toutes deux avaient le rose aux joues, gênées par la côté absurde de cette rencontre imprévue.  

 

Kaori examina son « autre elle » de la tête aux pieds. Elle dut admettre, non sans une pointe d’amertume et de jalousie, que niveau élégance, elle ne faisait clairement pas le poids malgré le fait qu’elle possédait le même visage, trait pour trait. Son alter-ego était habillée de manière très chic, comme une femme d’affaire. Ses bijoux aux reflets dorés et son ensemble noir lui allaient vraiment bien. Sa tenue était impeccable et son apparence très soignée. On voyait qu’elle avait l’habitude de sortir et de faire face aux gens avec classe. Elle, avec son manteau bleu foncé, son bonnet rose et en-dessous, son T-shirt aux motifs légèrement enfantins, ne pouvait pas se prétendre aussi belle que l’autre. Elle le savait.  

 

La deuxième Kaori imita le comportement de la sœur d’Hideyuki et examina elle aussi celle qui lui ressemblait tant. La furie qui venait d’apparaitre dans le bar était quasiment son reflet. La différence résidait dans le fait que visiblement, cette femme ne savait pas prendre soin d’elle-même. Aucune trace d’un quelconque maquillage, alors qu’elle semblait avoir une peau très douce et adaptée à cette pratique courante chez la gente féminine. Ses vêtements, sans être vraiment ridicules, ne la mettaient pas du tout en valeur. Là, emmitouflée dans sa doudoune, on aurait dit qu’elle partait en vacances au ski. L’inconnue remarqua alors la lourde massue aux pieds de Kaori. Elle se demanda alors quelle était cette chose, et surtout, qui était cette jeune femme sortie de nulle part, qui lui ressemblait tant ?  

 

Après plusieurs secondes d’un silence pesant, Kaori se décida à briser la glace.  

 

« Heu... Bon-bonjour madame… »Articula-t-elle difficilement, sans trop savoir quoi dire, encore sous le coup de la surprise, ce à quoi son sosie lui répondit « Heu, oui, bonjour ». Elle non plus ne savait vraiment que dire et se contenta d’une simple formule de politesse passe-partout.  

 

- J’espère que ce pervers ne vous a pas causé de tort ? Demanda Kaori à l’inconnue pour engager la conversation. En effet, vu que Ryo se trouvait agenouillé juste devant elle, il y avait de fortes chances qu’il ait encore fait l’imbécile, et elle se devait de le punir comme il le faut.  

 

Ce dernier, qui venait juste de se rependre, avait réalisé deux choses plus ou moins graves. La première était qu’on parlait de lui, et que ça, ce n’était pas très bon signe pour sa vie. Il risquait de finir par manger les dalles du carrelage si sa partenaire se mettait en colère à nouveau. Mais ce qui était le plus important, c’est que Kaori ne semblait pas encore avoir remarqué la rose blanche qu’arborait son clone. Cela signifiait qu’il était encore possible d’éviter une affaire qui allait sinon s’avérer extrêmement délicate. Pour ça, une seule solution lui traversa l’esprit : la fuite immédiate ! D’habitude, City Hunter ne fuit jamais une affaire, encore moins quand la cliente est une jolie femme, mais là, c’était clairement l’exception qui confirme la règle !  

 

Le pervers numéro un du Japon se leva brusquement, sans que rien ne l’eut laissé présager, et se dirigea à toute vitesse vers la sortie du bar. Peu importe où, mais il devait s’enfuir d’ici au plus vite. Il aurait tout le temps de réfléchir à sa destination en courant. Il n’avait absolument aucune envie de retrouver avec une deuxième Kaori en tant que cliente. Déjà que l’originale était brutale au possible, s’il s’avérait que l’autre avait le même caractère, il n’y survivrait pas !  

 

Son envie de partir était si forte que sa vitesse s’en trouva décuplée. Il aurait presque pu rivaliser avec un guépard. Mais le problème, c’était qu’aussi rapide qu’il ait pu être, Kaori l’était encore plus, et une énorme massue lancée à pleine puissance par sa tortionnaire le rattrapa par la voie des airs, avant de s’abattre sur son pauvre crâne alors qu’il n’avait parcouru que quelques mètres.  

 

- Ou tu vas comme ça toi ? Demanda la brune d’un ton agressif. Je suis loin d’en avoir fini avec toi, alors tu restes ici ! Tu vas m’expliquer ce que tu faisais là ! T’as encore fait l’idiot ?! Avoue, sale pervers ! Cria-t-elle en brandissant son arme mortelle au-dessus de sa victime, encore sonnée par le coup qu’elle venait de recevoir.  

 

La jeune femme de noir vêtue resta sans voix devant la scène qui se jouait sous ses yeux, une goutte de sueur derrière la tête. Une libellule, puis une armada de corbeaux passèrent devant ses yeux…Qui étaient ces gens décidément ? D’abord cet homme qu’elle ne connait ni d’Eve ni d’Adam vient littéralement se prosterner à ses pieds, et ensuite débarque cette furie, qui en plus est son portrait craché ? Cette journée n’était vraiment pas ordinaire.  

 

Quoi qu’il en soit, elle sentit qu’elle devait dire quelque chose, ou le pauvre homme allait passer un sale quart d’heure par sa faute, alors qu’il n’avait commis aucun acte « pervers ».  

 

- Excusez-moi, mais ce monsieur n’a rien fait de ce vous dîtes madame. Vous pouvez arrêter, il ne m’a rien fait.  

 

- Vraiment ? Vous êtes sûre ? Parce que je l’ai bien vu à genoux devant vous à l’instant. Il vous a demandé de ne rien dire ?  

 

- Non, vraiment, je vous assure. Répondit-elle en espérant calmer son interlocutrice. Sans le savoir, elle venait de sauver une vie. Par contre, je suis désolée mais j’attends quelqu’un, je dois vous laisser. J’ai rendez-vous avec quelqu’un d’important, et je ne dois pas le manquer. Au plaisir de vous revoir. Conclu-t-elle d’une voix fluide et calme, de manière informelle.  

- Je comprends. Nous aussi attendons quelqu’un, on va donc vous laisser, et à la pro…  

 

Alors qu’elle s’apprêtait elle aussi à partir, Kaori laissa sans vraiment le faire exprès trainer son regard vers la poitrine de son sosie, et c’est alors qu’elle la remarqua. Elle ne s’en rendit pas bien compte tout de suite, puis écarquilla les yeux. Ce n’était pas possible !  

 

Juste devant le bar, Ryo tentait tant bien que mal de se sortir du trou qu’il avait creusé en se faisant massacrer par Kaori. Il pesta contre Umibozu, ce dernier préférant rire de la situation que de l’aider. Il y arriva enfin, au prix de multiples efforts, puis fit craquer quelques os, histoire de vérifier que tout était encore en place.  

 

Bon, au moins il était toujours en vie, et un seul morceau. Dans un sale état, oui, mais toujours en vie. Ses vêtements n’avaient pas apprécié la collision avec le sol et la massue. Ils étaient dorénavant recouverts de poussières et déchirés par endroits. Son visage portait de multiples contusions et bosses en tous genres, cachés comme il le pouvait par des pansements et des gazes. On aurait dit un zombie.  

 

Il leva alors la tête vers sa partenaire, et ce qu’il vit ne lui plut pas. Pas du tout. Elle l’avait vu. C’était mauvais. Très mauvais. Son visage laissa transparaitre son effroi. Si sa partenaire l’avait remarqué elle aussi, il n’y avait désormais plus d’échappatoire. Il allait devoir mener cette affaire, car il savait qu’il ne pourrait pas refuser, coéquipière violente oblige. Mais il n’avait aucune envie d’avoir deux Kaori à la maison ! Quelle horreur ! Mais qu’avait-il fait au Seigneur pour mériter pareil jugement ?!  

 

Miki, elle, avait tout de suite vu la rose blanche. Dès l’instant ou cette femme avait posé le pied dans son établissement. Elle avait immédiatement deviné qu’elle serait une cliente de City Hunter, au vu de son physique. Et bien évidemment, elle avait soufflé la nouvelle à Falcon. Les deux amoureux se regardèrent, un petit sourire en coin, car tous deux savaient bien ce qui allait arriver. Le géant eut d’ailleurs du mal à dissimuler son hilarité et dut se rendre dans l’arrière-boutique pour ne pas que Ryo ne l’entende, ou il explosa et rit aux éclats pendant plusieurs minutes. Cette situation l’amusait beaucoup trop ! Cet imbécile allait en prendre pour son grade, et ça, c’était drôle !  

 

Kaori n’arrivait pas à détacher son regard de la rose. Si cette demoiselle arborait ce signe distinctif de de ceux qui font appel à City Hunter, alors ça ne pouvait signifier qu’une chose : elle était leur nouvelle cliente ! Alors ça, elle ne s’y serait pas attendue. Depuis le jour où elle était devenue la partenaire officielle de Ryo, il n’y avait jamais eu d’affaire semblable. Et celle-là promettait son lot de surprises. C’était comme si c’était elle-même qui faisait appel à City Hunter…comme si c’était elle la cliente qu’ils allaient devoir protéger. Cela la mettait mal à l’aise, lui créait une sensation de vulnérabilité très désagréable.  

Une goutte de sueur perlant du côté droit de son front, la coéquipière de Ryo releva le regard qu’elle dirigea alors vers le visage de l’autre :  

 

- Dites-moi… Qui est cette personne que vous attendez mademoiselle ? Demanda Kaori avec une pointe de crainte dans la voix, comme si elle espérait ne pas entendre la fameuse réponse qui pourtant ne faisait pratiquement aucun doute.  

 

Son interlocutrice, étonnée autant par cette question que par le ton de son alter-ego, répondit tout de même :  

 

- Je doute que vous le connaissiez. Mais puisque vous le demandez, tout ce que je sais, c’est que c’est le meilleur dans son domaine ; on l’appelle City Hunter.  

 

Et voilà, c’était pile ce qu’elle craignait. Cette femme était donc bien celle qui avait laissé le message sur le tableau de la gare quelques jours auparavant. Mais jamais, au grand jamais, ni Ryo no Kaori n’auraient imaginé qu’une telle chose puisse se produire.  

 

D’ordinaire, lorsque Ryo entend la phrase que la cliente venait de prononcer, il se sentait fier d’être présenté ainsi. Mais là, il aurait préféré qu’elle parle de Falcon, voire même, de cet idiot d’américain. Là, il regrettait presque d’être reconnu comme le meilleur nettoyeur du pays…  

 

- Et bien, vous voyez, c’est que… City Hunter, vous l’avez en face de vous… Dit Kaori, gênée au possible d’apparaître de la sorte devant une cliente, qui plus est celle-ci. Dieu que cette introduction manquait de classe.  

 

En face de la furie à la massue, l’autre brune ouvrit de grands yeux. Elle n’y croyait pas non plus. Ces deux fous étaient donc City Hunter ? Mais c’était impossible ! Il était connu comme le plus grand professionnel du milieu, craint par tous, même des pires yakuzas et des plus grandes mafias ! Son seul nom faisait trembler les foules ! Et on voulait lui faire croire que derrière ce nom quasi-divin, se cachaient ce minable et cette folle ?! Cela ne se pouvait pas… Cette inspectrice, Saeko Nogami, l’avait donc bien roulé ! Dès le début, elle s’en était méfiée, et elle avait eu raison. Cette traitresse lui avait refilé le numéro d’un…elle ne savait même pas comment le qualifier. Les mots lui manquaient. Le seul qui lui vint en tête fut : « Déception », ou « désillusion ».  

La mystérieuse cliente se croyait dans un mauvais rêve. Elle qui pensait avoir écrit au meilleur garde du corps qui soit, elle se retrouvait en face d’une équipe de bras cassés dignes d’une série de bas étage. Elle s’était forcément trompé, cela ne pouvait pas être eux…  

 

Toujours devant le comptoir, Ryo s’était relevé et assistait, impuissant, à la discussion des deux brunes. Que faire ? Par quels moyens pouvait-il s’échapper ? Il n’en voyait vraiment aucun, et la simple vision du sosie de sa partenaire créait en lui une irrépressible envie de disparaitre, dictée par son instinct de survie, comme un fauve en détresse. Il imagina alors le quotidien à l’appartement, avec les deux brunes…Le pire serait qu’elles s’entendent bien. Non seulement les massues pleuvraient, mais en plus, il…Ce fut trop pour lui. Tel un ordinateur touché par un bug fatal, il poussa un puissant cri aigu, un hurlement de désespoir, si fort que le son résonna dans tout le quartier, avant de s’effondrer sur le sol, inerte.  

 

Personne dans l’assistance ne l’avait vu venir, et tous s’étaient bouchés les oreilles. Lorsque la sœur d’Hideyuki rouvrit les yeux (qu’elle avait également fermé sous la violence du bruit), elle vit son partenaire étendu de tout son long sur le sol carrelé, bras et jambes écartés, totalement dans les vapes. La situation devint alors encore plus embarrassante avec ce crétin dans un tel état devant la cliente potentielle…Elle en était sûre cette fois, ses doux rêves de bonne nourriture venaient de voler en éclats. Qui accepterait de les prendre au sérieux après ça ? Pire encore, leur réputation allait en prendre un sacré coup…  

 

Mais contre toute attente, l’inconnue proposa à Kaori :  

 

- Bon…et si nous allions discuter de notre contrat, madame ?  

 

Confuse et honteuse, l’intéressée répondit joyeusement par l’affirmative, en souriant pleinement, espérant détendre l’atmosphère de plomb qui régnait dans le bar.  

 

- Ou-Oui bien sûr ! Suivez-moi, je vous en prie ! Déclara-t-elle, ne croyant pas à sa chance. La cliente n’était pas partie en courant ! Si elle jouait finement, peut-être que cette affaire allait pouvoir être conclue !  

 

L’élégante jeune femme se dirigea vers le fond de la pièce, là où elle avait attendu auparavant. Alors qu’elle s’assit, elle aperçut la nettoyeuse arriver près d’elle, trainant son coéquipier par les pieds, lui faisant racler le carrelage, ce qui ne semblait nullement pouvoir le réveiller.  

 

« Misère… » Pensa-t-elle.  

 

Un silence pensant s’installa entre les deux femmes.  

 

L’atmosphère était lourde comme du plomb. Ni l’une ni l’autre ne savaient que dire. Et cette fois, il n’y aurait pas de pervers faisant une crise cardiaque qui allait faire office de déclencheur de conversation. Kaori se sentit tout à coup encore plus mal à l’aise, car elle réalisait qu’elle se retrouvait seule en tant que City Hunter, son partenaire étant hors-service pour l’instant. En face d’une cliente peu commune, en plus de ça.  

 

Heureusement pour elle, Ryo ne tarda pas à sortir des bras de Morphée. Encore un peu hagard, il mit quelques secondes à se rappeler l’endroit où il se trouvait. La matinée, l’appartement, la course-poursuite dans la ville, la cliente, la deuxième Kaori… Son visage afficha une mine effarée à ce douloureux souvenir. Il voulut de nouveau s’enfuir, mais deux choses le retenaient : son manque de forces du à son évanouissement, et la pensée de la punition qu’il recevrait s’il se faisait rattraper. Il décida donc d’écouter, dans un premier temps.  

 

- C’est embarrassant…souffla l’inconnue. Elle ne croyait absolument pas au fait que ces deux tarés soient le fameux nettoyeur à qui elle avait envoyé une demande d’aide en urgence.  

 

La brune en doudoune proposa à l’autre de se présenter et de parler d’elle-même, puis d’enchainer sur l’affaire à traiter, ce qu’elle accepta.  

 

- Je m’appelle Naomi Uchiumi, j’ai vingt-neuf ans. Je suis directrice d’entreprise à Tokyo. Je fais appel à vous car on en veut à ma vie, et j’aimerai que vous me protégiez jusqu’à ce que ceux qui veulent ma mort soient derrière les barreaux.  

 

« Et une mission garde du corps en plus, une ! »pensèrent les deux nettoyeurs simultanément. Et pour une fois, ce n’était pas Kaori qui avait le plus d’appréhension envers cette affaire…  

 

- Je vois. Ça tombe bien vous savez, c’est notre spécialité, on est très doués pour ça ! Pas vrai Ryo ? Demanda-t-elle d’un ton léger, trahissant son envie de détendre l’air.  

 

Malheureusement pour elle, ce dernier avait perdu sa bonne humeur lorsqu’il était entré dans le bar, et cela se fit vite sentir à sa mine sombre et intimidante. Il ne dit rien, mais le regard noir qu’il lança aux deux femmes avait de quoi effrayer. Il n’avait absolument pas l’intention d’accepter cette affaire, quoi qu’il en soit, sa décision était déjà prise et irrévocable. Même si cette dame était prête à payer des millions, c’était non d’office. Cela risquait de vexer Kaori, mais tant pis.  

 

- Et si vous nous racontiez votre histoire, Naomi ? Demanda la furie à la massue, changée pour le moment en douce jeune femme à l’humeur enjouée.  

 

Cette dernière acquiesça.  

 

- Très bien…  

 

 

 

**********************************************************************************  

 

 

 

C’était il y a un an à peu près.  

 

 

La nuit était tombée depuis déjà de nombreuses heures. La grande ville scintillait de partout, tel un soleil aux multiples couleurs. Les rues étaient parcourues par des milliers de voitures, défilant sur l’asphalte à un rythme effréné. Parmi toute cette pollution, soufflait encore timidement la brise automnale, emportant avec elle quelques feuilles jaunies, tombées des derniers arbres de la capitale.  

 

Dans l’un des beaux quartiers de Tokyo, l’agitation était moindre qu’ailleurs. La lumière rouge dominait les autres. La rue était presque exclusivement composée d’hôtels et de restaurants chics et réputés, à la devanture extraordinaire pour la plupart. On devinait aisément rien qu’à voir les vitrines et les clients présents que les prix n’étaient pas à la portée de tout le monde.  

 

 

Ce soir-là, j’étais dans l’un de ces luxueux palaces.  

 

 

Le bâtiment était vraiment immense. Situé en bordure du quartier de Ginza, l’endroit respirait le luxe. Le hall d’entrée faisait au moins quinze mètres de haut sur cinquante de long et autant de large. Le bar se composait d’un comptoir sombre, assorti d’une dizaine de chaises et tabourets rembourrés en cuir rose, le mélange des tons sombres et clairs attirant le regard. Derrière, on pouvait admirer un large choix de boissons et alcools, tous bien rangés et savamment exposé dans de petites vitrines à la vue des visiteurs.  

 

On y trouvait également un large coin restaurant, ou trônaient nombre de tables prêtes à recevoir les clients qui désireraient se rassasier. Le bois du mobilier était recouvert de nappes du blanc le plus pur, richement décorées avec des motifs floraux pour certaines, des symboles dorés pour d’autres, et parfois, un mélange des deux. Sur ces tables, un repas digne d’un roi attendait bien sagement son heure : toasts, sushis, fruits de mer, viandes grillées, riz colorés, caviar, et bien d’autres denrées.  

 

 

Je devais rencontrer un actionnaire et client potentiel. Un de ceux qu’on ne peut pas laisser filer.  

 

 

Assise au bar, une jeune femme toute en beauté semblait attendre quelqu’un. Elle sirotait un cocktail aux couleurs tropicales, rougeoyantes, là, toute seule, à l’écart des autres. A l’écart de cette foule composée de riches, de nobles et de hauts dignitaires. Tous ou presque s’amusaient joyeusement, pendant qu’un air de jazz était diffusé par les larges enceintes de la pièce. Mais elle, non. Elle jeta un œil à sa montre. Vingt heures. « Seulement ? » pensa-t-elle, tout en portant son verre à sa bouche.  

 

Elle s’ennuyait ferme. Elle passa sa main dans sa courte chevelure brune, tirant sur le roux. Ses prunelles chocolat se perdirent l’espace d’un instant dans l’océan éphémère d’un bloody mary dont la teinte l’emportait, le temps d’une seconde, vers de lointaines contrées, aux plages de sable fin et à la mer turquoise. Elle put presque sentir la douce caresse de la brise hawaïenne sur son visage d’ange.  

 

Mais Naomi n’était pas venu ici pour se relaxer, ni pour rêvasser. La brune sentit alors son téléphone portable vibrer dans sa poche. Elle termina son verre, et se leva. Ses talons hauts émirent un petit bruit lorsqu’ils touchèrent le sol. Alors qu’elle se dirigeait vers la sortie pour passer son appel, sa démarche souple et élégante attirait tous les regards.  

 

Elle était magnifique. D’une beauté incroyable, peu commune. Sa longue robe noire une pièce donnait l’impression de flotter derrière elle, comme une cape. Fendu vers le bas, le vêtement ébène laissait dépasser ses fines jambes longilignes et entrevoir la naissance de sa poitrine, telle une actrice de cinéma. Elle portait en plus de cela une paire de gants de velours noirs, ainsi que des talons hauts noirs eux aussi, mais décorés de sortes de petits diamants, brillants de mille feux. Pour finir, elle arborait sur son cou nu un large collier de perles argentées, sublimant son corps parfait, la faisant passer pour une véritable princesse.  

Sa démarche élégante, alliée à son incroyable beauté et à sa tenue éclatante attiraient toutes les convoitises. Les femmes éprouvaient une certaine jalousie, envers cette inconnue qui était sans aucun doute la plus belle créature de la soirée. Les hommes eux, ne pouvaient détacher leurs yeux de cette demoiselle si magnifique.  

 

Elle sortit au-dehors, et après s’être assurée que personne ne l’épiait, elle se décida à répondre. En effet, elle détestait que quiconque puisse l’entendre lorsqu’elle téléphonait. Son rendez-vous venait d’arriver.  

 

Quelques minutes plus tard, la jeune beauté poussa de nouveau la porte d’entrée, et vint se rasseoir au bar. Alors qu’elle allait commander un second cocktail, un homme prit le siège le plus proche et entama la conversation.  

 

- Plutôt que de boire ici toute seule, pourquoi ne pas venir diner avec moi ? Après tout, je crois que nous avons rendez-vous, non, mademoiselle Uchiumi ?  

 

L’intéressée tiqua. Elle ne rappelait pas avoir donné son nom à qui que ce soit ce soir. Si cet homme le connaissait, c’est qu’il devait être celui qu’elle attendait. Enfin.  

 

- Il était temps, monsieur Sakaba. Dit-elle simplement, faisant ainsi comprendre que son interlocuteur l’avait un peu trop fait attendre. Et elle n’aimait pas attendre, comme beaucoup de monde.  

 

Brun, de grande taille, assez bien bâti et très élégant dans son costume noir, l’homme l’invita à le suivre, ce qu’elle fit sans s’attarder plus longtemps. Ils se rendirent donc à une table préparée pour eux, qui n’attendait plus que ses convives.  

 

 

Je me souviens avoir passé une très agréable soirée.  

 

 

L’homme, qui était bien le potentiel partenaire financier de la jeune femme, se révélait très sympathique. Le repas se déroula à la perfection, sans accroc. Naomi appréciait cet inconnu, et se sentait étrangement bien en sa compagnie. L’affaire fut conclue en un rien de temps.  

 

 

Après, il m’a invité dans sa chambre. Sans réfléchir, je l’ai suivie. C’est là que j’ai compris mon erreur. Quand il s’est révélé à moi…  

 

 

La suite était immense, et très richement décorée. Au plafond, pendait un énorme lustre de cristal, comme dans les films hollywoodiens. Les meubles, de la plus petite chaise au plus gros buffet, étaient tous faits de bois rares et précieux, aux teintes sombres et anciennes. On pouvait presque deviner les arbres magnifiques qu’ils furent jadis. La pièce était composée d’une vaste chambre, d’une salle de bains aux tons exotiques et d’un large salon, fait pour se retrouver et discuter autour de la table de verre située en son centre. Elle prit place sur l’un des massifs fauteuils de cuir blanc. Lui fit de même sur celui d’en face, après avoir amené une bouteille d’un grand cru français.  

 

Il lui proposa un verre, qu’elle accepta. A ce moment-là, elle songeait peut-être à passer la nuit en sa compagnie. D’ordinaire, elle ne mêlait jamais vie privée et vie professionnelle, mais pour une fois, elle allait faire une entorse à cette règle. Elle le trouvait charmant, et tout à fait à son gout. Aussi bien le vin que l’homme.  

 

Au bout d’un petit moment, au détour de la conversation, alors qu’il la servait, Kagami Sakaba, son nouvel associé, lui demanda :  

 

- Dites-moi Naomi, connaissez-vous le groupe des Dragons de Sang, aussi appelés Fils d’Izanami ?  

 

Naomi répondit par l’affirmative. La brune posa un regard incrédule sur Kagami. Elle ne voulait rien laisser transparaître, mais elle n’aimait pas ça. Bien sûr qu’elle connaissait ces noms. Deux termes pour désigner l’une des plus puissantes mafias du pays. Impossible d’y échapper, leur influence était trop grande. Meurtres, assassinats, trafics en tous genres, corruption, voilà les raisons de cette célébrité. Mais pourquoi poser une telle question ?  

 

 

En réalité… Il m’avait attiré dans sa chambre. Dès l’instant où nous fumes seul à seul, je n’avais plus d’issue.  

 

 

L’homme se posa tranquillement sur son siège et croisa les jambes, nonchalamment. Puis, d’un ton calme et détendu, il continua, pour en arriver à ce que la jeune femme redoutait depuis que ces deux noms lui eurent traversé l’esprit quelques secondes plus tôt :  

 

- Parfait. Comme ça, on ne perd pas de temps. Pour résumer : je me suis intéressé de près à vous. Et j’aimerais…non, nous aimerions entamer une collaboration avec vous.  

 

A cet instant, alors que l’autre n’avait même pas terminé son discours, Naomi blêmit. Son monde se fissura. Elle, faire partie de la mafia ? C’était insensé. Pourquoi ? Qu’avait-elle de particulier ? Pourquoi ces monstres s’intéressaient à elle ?!  

Tout était planifié…  

 

- Vous n’êtes pas sans savoir que récemment, nous avons quelques soucis avec nos ennemis, et avec la police. Vous vous demandez, j’en suis sûr, quel rapport avec vous, non ? Eh bien, c’est en réalité très simple : en échange d’une participation financière, les Fils d’Izanami souhaitent que vous les aidiez. Rassurez-vous, vous ne risquez rien. Nous allons vous confier un paquet, caché dans des marchandises. Tout ce que nous voulons, c’est que vous gardiez cette chose à l’abri des regards pour quelques temps.  

 

 

Dans un seul but… Se servir de moi.  

 

 

L’homme en noir s’aperçut alors que son interlocutrice ne se sentait pas très bien. Il s’arrêta de parler, et alla près d’elle. Il la souleva alors délicatement et la prit dans ses bras, tel un gentleman. Un Gentleman mafieux, au regard emplit de ténèbres.  

 

- Oh pardonnez-moi, je vois que l’alcool et la fatigue vous accablent. J’imagine que vous n’avez pas vraiment écouté…Ca ne fait rien. C’est de ma faute. Dit-il en la déposant doucement sur le grand lit moelleux aux luxueuses couvertures, avec lesquelles il la recouvrit lentement.  

 

Il se dirigea vers la porte de la chambre, avant de terminer sa tirade avec un grand sourire :  

 

- Je vous remercie donc d’avoir accepté si vite, mademoiselle Uchiumi. Je vous souhaite une bonne nuit. Juste avant de s’éclipser, il ajouta : Au fait, ne vous souciez pas de l’hôtel. Votre séjour vous est offert, alors profitez-en. A très bientôt, belle demoiselle.  

 

La porte se referma sur la chambre obscure, laissant Naomi seule dans le noir, avec pour dernière vision avant de perdre connaissance, celle d’un homme en noir, au sourire de glace, disparaissant avec la lumière de cette soirée d’hiver.  

 

 

Voilà comment j’ai été piégée par la mafia, les Dragons de Sang.  

 

 

**********************************************************************************  

 

 

 

- Voilà, vous savez tout. Termina Naomi. Elle espérait sincèrement que City Hunter allait pouvoir l’aider. C’était son dernier espoir…  

 

Kaori et Ryo n’avaient pas perdu un mot du récit de la brune. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’était pas une affaire banale. Pas du tout même. Cela pouvait s’avérer dangereux… Du coup, Kaori n’était plus très sûre d’accepter la cliente.  

Mais avant qu’elle n’ait eu le temps de ne serait-ce qu’esquisser une réponse, Ryo la devança :  

 

-Je vais être très franc avec vous Naomi. Je n’accepterai pas de vous protéger. Si vous voulez une raison, vous n’avez qu’à vous dire que ça n’a rien de personnel, mais j’ai aussi le droit de refuser une demande. C’est pas contre vous. Adressez-vous à quelqu’un d’autre. J’en connais un qui voudra bien vous protéger, vous inquiétez pas. Sur ce…  

 

Dans l’esprit du nettoyeur, il était dorénavant hors de question de mener cette affaire. Déjà que la simple apparence physique de la cliente avait suscité en lui une réaction de fuite, cette dernière avait en plus des emmerdes avec l’une des mafias les plus dangereuses qui soient. Une double raison de dire « non ». Tant pis pour les rêves de mokkori, de festin, d’argent et de sorties dans les bars.  

 

Ryo se leva, prêt à partir. Il avait déjà tout prévu. Il allait refiler le bébé à Umibozu ; impossible tout de même de laisser Naomi dans un pétrin pareil. Même s’il voulait paraitre parfois sans cœur, il ne pouvait se résoudre à abandonner cette femme dans un tel bourbier. En plus, l’autre serait content, il aurait une rentrée d’argent avec ce travail. Et lui, n’allait pas avoir de problèmes. Un plan parfait.  

 

La brune qui nageait dans les ennuies vit que son seul sauveur potentiel était sur le point de partir. Après avoir écouté son histoire, ce type n’avait donc rien ressenti ? Il se fichait de ce qui pourrait lui arriver ?! Ou alors il croulait sous les demandes ? Ou tout en même temps ? Quoi qu’il en fut, cela fit monter en elle un fort sentiment de dégout envers cet homme, mais aussi et surtout, la déception la saisit dans toute son âme.  

 

Elle ne put rien ajouter. Elle n’avait même pas la force, ni l’envie d’essayer de le retenir. Elle croisa alors les bras, et les larmes se mirent à couler sur ses joues. Le désespoir s’empara d’elle, la serra à la gorge. Elle allait donc mourir. Bientôt, ses proches recevront un sinistre faire-part. City Hunter ne l’aiderait pas. Pourquoi ?! Après tout ce qu’on lui avait raconté sur sa perversité quasi-légendaire, alors qu’il avait la réputation d’être le meilleur tueur du monde, qu’il menait toujours ses missions à bien, pourquoi ? Elle sanglota. Etait-il possible que même lui, ait peur devant les Fils d’Izanami ? Ou tout simplement, elle n’était pas à son gout ?  

 

Alors que nombre de petites perles salées dégringolaient sur son si beau visage, faisant couler son maquillage, elle sentit une main se poser sur ses épaules. Elle leva alors les yeux et vit cette jeune femme, en tout point semblable à elle-même, prononcer chaleureusement ces mots : « Nous allons vous aider ».  

 

 

 

 

Il faisait sombre à cette heure. Déjà, le timide soleil d’hiver avait disparu derrière l’horizon, laissant la place aux innombrables lueurs et lumières de la ville nocturne. A l’intérieur d’un immense bâtiment aux vitres de verre, pratiquement au dernier étage, une paire d’yeux perçants scrutaient les rues de la capitale. Dans la pénombre d’une vaste salle pratiquement vide et mal éclairée, des voix se firent entendre.  

 

Un homme, de noir vêtu, venait d’entrer dans la pièce obscure, illuminée seulement par une petite lampe de bureau et par les reflets presque irréels des lumières de la grande ville. Les ombres virevoltaient et s’envolaient dans tous les sens, du sol au plafond, dans ce qui semblait être une danse désordonnée, alors qu’en réalité, elles valsaient à intervalle régulier et avec une certaine harmonie. L’atmosphère était lugubre et inquiétante.  

Debout au centre de ces jeux d’ombre et de lumières, créées par la réflexion du trafic en contrebas et par les lueurs lointaines des immenses gratte-ciels, une silhouette se tenait là, immobile, droit comme un I, telle une statue.  

 

Le nouvel arrivant ôta son chapeau, signe de respect, et s’apprêta à parler, mais il fut interrompu par un geste de la main du résident.  

 

« Oui, je sais. » Lança-t-il simplement, comme un chuchotement, d’un timbre très grave, qui eut pour effet immédiat de faire taire l’homme en noir, avant d’ajouter, toujours d’une voix presque inaudible : « Vous pouvez y aller ».  

 

L’intéressé ne demanda pas son reste et s’exécuta, laissant cet être mystérieux de nouveau seul dans le noir. Seul…ou presque.  

 

Les deux pupilles, brillant d’un éclat spectral, disparurent alors dans les ténèbres.  

 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de