Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: Tjololo

Status: En cours

Série: City Hunter

 

Total: 7 chapitres

Publiée: 05-08-14

Mise à jour: 19-09-15

 

Commentaires: 9 reviews

» Ecrire une review

 

ActionRomance

 

Résumé: Une nouvelle affaire. Une cliente mystérieuse. Une nouvelle épreuve difficile attends nos héros. Sauront-ils y faire face ? La réponse à la lecture !

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ Ultime" sont et restent la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment faire pour mettre une image dans une fanfiction?

 

C’est simple. Pour illustrer votre texte, il suffit de m’envoyer les images en question et de me dire où elles devraient se situer dans le texte. Je m’occupe du reste. Il faut vous connecter et utiliser le même email que celui que vous m’avez donné en vous inscrivant.

 

 

   Fanfiction :: XYZ Ultime

 

Chapitre 3 :: Rencontre

Publiée: 14-09-14 - Mise à jour: 14-09-14

Commentaires: Voici enfin le chapitre 3 ! Désolé de l'attente ! Mais la bonne nouvelle, c'est que j'ai enfin réussi à avoir un chapitre d'avance :D Ce qui me motive plus à continuer :) Concernant le chapitre lui-même, il est plus long que les deux premiers, mais je pense pas que tous le seront autant. J'espère juste que vous passerez un agréable moment à le lire :) Comme d'habitude, n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé :) Enjoy!

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

En ce mois de février, la mauvaise saison battait son plein. Le froid se faisait plus mordant que jamais, et les journées étaient bien courtes. Depuis plusieurs heures ce jour-là, la neige ne cessait de tomber en une pluie d’innombrables gouttelettes gelés, qui allaient finir leur course sur le bitume des routes et le béton des immeubles, mais venaient aussi mourir sur les froides vitres des bâtiments aux tons mornes. Le ciel, gris du matin au soir, était envahi par d’imposants nuages sombres venant se mêler aux nuées de pollution, agissant comme un voile spectral recouvrant la ville entière.  

 

Non loin du quartier des affaires de Tokyo, un building se démarquait des autres par sa taille immense et son architecture légèrement différente. Situé au cœur d’un parc, véritable ilot de verdure dans cette jungle de béton, le gratte-ciel respirait la modernité. Malgré le mauvais temps, beaucoup venaient se ressourcer dans ce jardin aux arbres dénudés de toutes feuilles, à l’apparence irréelle, tels des fantômes aux membres effilées. Les pelouses s’étaient littéralement transformées en champs de neige, dont la couche était plus épaisse qu’ailleurs, donnant au lieu un côté sauvage et calme en même temps. Les amoureux se retrouvaient dans les allées pour flirter un peu, les plus sportifs pouvaient venir courir et les autres venaient simplement respirer un peu d’air pur. Les gens s’y affairaient en masse. Les portes de verres du grand immeuble ne faisaient que s’ouvrir et se fermer sans arrêt, submergées par le va-et-vient continu de toutes les personnes qui entraient et sortaient de l’édifice, brassant à chaque fois un peu de cette neige si fine.  

 

Dans un bureau d’un des étages supérieurs, une femme n’avait pas le loisir de se détendre. Elle n’avait pas vu passer la journée, prise par son travail. Son espace de travail était un bureau en open-space, entouré d’autres identiques au sien. L’atmosphère, saturée d’humidité à cause de la météo, était chargée en odeur de tabac, provoquant rapidement une sensation de malaise dans la pièce surchauffée. Nombre d’agents travaillaient là, dans un air étouffant et une cacophonie incroyable, entre téléphones sonnants de toutes parts, conversations en tous genres et aller-et-venue de tout ce beau monde. On aurait juré se trouver dans une fourmilière tant l’activité et le bruit étaient intenses.  

 

Fatiguée, elle saisit un dossier qu’elle ouvrit et commença à lire l’une des innombrables photocopies qui s’y trouvaient. Son secrétaire ressemblait à un véritable champ de bataille. Les tiroirs, trois à droite et trois à gauche de la jeune femme, débordaient tous et leur contenu, trop important pour leur capacité, menaçait à tout instant de tomber à terre. Sur la table, trônaient une impressionnante pile de classeurs, la plupart ouverts ou mal refermés, eux aussi sur le bord de l’explosion, et surtout une masse incommensurable de papiers et paperasse en tous genres, disséminés un peu partout, jusque sur le sol, où ils prenaient bien vite la poussière et l’humidité.  

 

Les yeux rivés sur son écran d’ordinateur, cela faisait des heures qu’elle tentait tant bien que mal de classer toutes les affaires sur lesquelles la police travaillait en ce moment. Le passage au numérique était certes une révolution, mais cela n’en signifiait pas moins l’absence de points négatifs, en particulier quand on doit rentrer les dix dernières années d’archives manuellement dans le système pour trouver ce que l’on cherche…  

Ses longs cheveux noirs comme la nuit tombaient sur ses épaules, contrastant avec sa peau au tient éclatant. Son regard océan se perdait dans le flot d’informations numériques à mesure qu’elle faisait défiler l’écran. Vêtue d’une veste bleue assez claire et d’un pantalon sombre, elle était d’une beauté ahurissante, presque surnaturelle. Son visage si séduisant, mis en valeur par ses bijoux, était cependant marqué par les marques de sa fatigue extrême, témoins silencieux de longues heures de dur labeur. Elle attrapa donc sa tasse de café dissimulée derrière un monstrueux amas de papier, dévoilant la tache brune sur le meuble beige, et en but une gorgée. La boisson chaude lui faisait beaucoup de bien, car non seulement elle aidait à lutter contre le froid de par sa moiteur, mais procurait également un léger regain d’énergie fort appréciable. C’est ce petit booste que la policière recherchait. Cela l’aidait à continuer sa tâche monotone au possible.  

 

Il est dix-sept heures et en cette fin d’après-midi, la nuit commence déjà à tomber tandis qu’il continue de neiger, pour le troisième jour consécutif. C’est l’heure à laquelle les enfants sortent de l’école, mais aussi celle où les lumières commencent à s’allumer un peu partout dans la ville, des locaux ou elle travaille jusqu’à Kabukichō, en passant par les quartiers résidentiels.  

 

Elle est loin de s’en préoccuper. Elle a l’habitude. Même si c’est un fort joli spectacle que d’assister au coucher du soleil et à l’illumination de Tokyo, elle préfère se concentrer sur son ordinateur et son travail, car cela n’attends pas dans sa profession. L’espace d’un instant, elle se demanda ce que ça faisait d’avoir le temps. Elle en vint même à envier Ryo Saeba pour ça. Pourquoi avait-elle choisi un métier aussi éprouvant ? Elle soupira en fermant à moitié les yeux, écrasée par l’ennuie.  

 

Elle lâcha son dossier et stoppa la course folle de ses doigts sur le clavier blanc, pour s’autoriser une pause de quelques secondes. Elle avait besoin de souffler un peu, et il y avait peu de chances que son chef ne la surprenne, car lui aussi était très occupé. Elle laissa son regard s’égarer sur la fenêtre de verre en face d’elle, admirant la lente dégringolade de toute cette neige, ainsi que les lueurs parant les immeubles voisins. Ressemblant à une multitude de phares urbains, cette vision la détendit énormément. Isolée dans sa bulle de silence, elle en oublia le tapage incessant de son lieu de travail pour s’évader ailleurs l’espace de quelques instants.  

 

Elle fut coupée dans sa rêverie par le son du téléphone. Réalisant qu’il lui restait encore plusieurs heures de boulot avant la fin de la journée, elle mit un terme à ses pensées lointaines et se reconcentra sur son ordinateur, tout en répondant au coup de fil qu’elle recevait. Après un court appel d’à peine quelques secondes, elle posa le combiné et soupira. Juste un collègue lui demandant de venir le voir. La migraine commençait à se faire sentir. Bon sang, elle en avait par-dessus la tête ! Elle ne désirait qu’une seule chose, un peu de silence !  

 

La jeune femme se leva donc et se rendit auprès de son collègue, quelques mètres plus loin. Malgré la faible distance les séparant, elle ne l’aurait pas entendu sans le téléphone, c’était dire le bruit. Plus que deux ou trois heures maximum et elle serait chez elle, se relaxant tranquillement dans un bain moussant bien chaud… En voilà une bonne motivation pour se dépêcher !  

 

La belle brune arriva devant le policier l’ayant appelé moins d’une minute plus tôt. C’était un homme grand, habillé, contrairement à elle, de l’uniforme de la police, d’environ quarante ans, aux cheveux châtains et à la voix grave. Elle lui demanda alors pour quelle raison il l’avait dérangé, ce à quoi il répondit de manière détournée.  

 

- Et bien, monsieur Taguchi, que me voulez-vous ? Demanda-t-elle, l’air pressé. Et elle l’était, surtout si elle s’était déplacé pour rien. C’était du temps perdu…et cela repoussait le moment où elle pourrait partir d’ici !  

 

- Inspecteur Nogami… regardez ça. Ça vient d’arriver pour vous. Répondit-il en lui tendant une feuille de papier encore chaude, sortant de l’imprimante.  

 

Saeko prit le document et commença à le lire. Soudain, sa lecture s’accéléra brutalement, ses yeux parcourant les lignes à toute vitesse. Ses pupilles s’écarquillèrent, et elle afficha une mine rongée par la stupéfaction. Elle mit une petite minute à lire le bout de papier, en sautant certains passages jugés inutiles. Une fois qu’elle eut finie, elle blêmit.  

- D’où tenez-vous ça ?! Demanda-t-elle d’une voix forte, trahissant son appréhension. Elle n’en croyait absolument pas ses yeux.  

 

- On vient juste de recevoir l’information. Mais elle a été confirmée par nos sources. Le commissaire est déjà au courant.  

 

La belle inspectrice ne put dire un mot. Elle resta figée l’espace d’un instant, avant de repartir et d’emporter la feuille qu’elle tenait dans la main, sans remercier son collègue. Cette nouvelle avait eu l’effet d’une bombe sur la séduisante enquêtrice. Et pas une bombe artisanale, non. Plutôt une bombe atomique ! Ce qu’elle avait lu lui avait laissé une sensation glaciale, un frisson lui parcourant l’échine à la manière d’une onde de choc.  

 

« C’est pas vrai ! Il manquait plus que ça ! » Jura-t-elle en reprenant sa place devant son ordinateur. Comme si la police n’était pas déjà assez surchargée comme ça. Son ressentiment à l’égard de ce qu’elle venait d’apprendre se lisait sur son visage. Frustrée d’être coincée ici plutôt que sur le terrain, elle tapa du pied sur un de ses tiroirs trop pleins, afin d’exorciser sa rage. La paperasse n’était décidément pas son fort. Elle était une femme d’action, pas une bureaucrate.  

 

En tout cas, elle ne doutait pas qu’elle entendrait à nouveau parler de cette affaire. Cette affaire qui promettait d’être très, très difficile. Avec un tel enjeu et cette bande de criminels dans la nature, la police allait avoir fort à faire. Elle leva le regard vers le ciel, comme pour prier le Seigneur. Les semaines suivantes s’annonçaient d’ores et déjà pleines de danger.  

 

L’ascenseur s’arrêta au rez-de-chaussée. Au milieu de la foule dense et compacte qui en sortait, se trouvait une jeune femme, le nez dans son téléphone portable. Suivant les autres personnes, elle se dirigea vers la porte transparente au bout d’un long et immense couloir aux murs et plafonds rosâtre. Levant la tête, elle jeta un regard vers l’horloge accrochée sur le mur du fond. Quatorze heures. Elle esquissa un sourire, puis franchit la sortie du gigantesque bâtiment dans lequel elle se trouvait.  

Elle monta ensuite dans sa voiture blanche comme la neige dont elle était partiellement recouverte, et démarra. Elle roula pendant une demi-heure à bonne allure avant d’arriver à destination. Elle se trouvait à présent devant un modeste café dont les baies vitrées laissaient entrevoir le comptoir, ainsi qu’un géant en train de faire le ménage, frottant tout visiblement un peu trop fort. Elle entra et commanda une boisson chaude à la jolie tenancière, sans prêter attention à la montagne de muscles à lunettes noires qui passait la serpillère. Miki remarqua immédiatement le physique de la brune en face d’elle, mais ne dit rien. Ce n’était pas ses affaires, ni son genre de poser ce type de questions aux inconnus. Falcon nota aussi quelque chose d’étrange dans l’aura de la jeune demoiselle venant d’arriver, mais n’exprima rien non plus. Il était certain d’en avoir le cœur net tôt ou tard, de toutes les façons. La cliente prit sa commande, puis alla s’asseoir à une table au fond du bar, seule. Tout en sirotant lentement son thé, elle accrocha une rose argentée à sa veste, sur sa poitrine, puis s’adossa à la vitre sans un mot, l’air impatient.  

 

Le réveil fut, comme toujours, pénible. Il avait encore une fois passé presque toute la nuit à faire la fête et n’avait quasiment pas dormi. Mais ça, Kaori s’en moquait. C’était sa faute s’il n’avait eu que quelques heures de sommeil, tant pis pour lui ! Aujourd’hui, ils rencontraient leur nouvelle cliente, alors il allait devoir assumer ! Pas question de rater ce rendez-vous, ils en avaient trop besoin !  

 

Evidemment, Ryo s’était de nouveau pris un énorme coup de massue en travers de la figure, ce qui l’avait parfaitement mis sur pieds. Mieux, ça avait même calmé sa gueule de bois. Comme quoi il y avait du positif partout. Mais bon, il allait malgré ça devoir réparer le mur du fond, qu’il avait presque traversé. Tant pis. Il avait l’habitude. Et puis bon, les clientes venaient rarement, à son grand dam, dans sa chambre à lui, donc ce n’était pas trop grave si ce n’était pas fait tout de suite.  

 

Les deux nettoyeurs se préparèrent donc pour se rendre au lieu de rendez-vous, c’est-à-dire le Cat’s Eye, à l’heure prévue. Kaori était allée dépenser le peu d’argent qu’il leur restait de leur précédente mission, déjà fort lointaine, dans le nécessaire pour accueillir leur cliente chez eux, ce qui signifiait remplir le garde-manger. Elle espérait que ce travail allait être bien payé, car leurs finances étaient au plus mal, pour ne pas changer. Elle versa une petite larme au moment de payer, lorsqu’elle vit, impuissante, leurs derniers deniers s’échapper, les laissant sans le sou. Ce qu’elle détestait, comme tout le monde. Ou presque. Car il y en a certains pour qui l’argent compte moins que les soirées folles de Kabukichō…  

 

L’intéressé, lui, avait été chargé de préparer la maison : faire le ménage, préparer la chambre d’invités, les draps et serviettes essentiels à la présence d’une autre femme dans l’appartement, et tout le reste. Cela l’ennuyait profondément, bien qu’il fût une vraie fée du logis. Dans son tablier rose bonbon, il passa la matinée à aspirer, repasser et astiquer. Cependant, la possibilité de tirer un coup avec une belle demoiselle en détresse, en plus de le faire saliver d’avance, lui donnait du cœur à l’ouvrage.  

 

La maison fut prête en début d’après-midi. Après avoir rapidement déjeuné, Ryo et Kaori se dirigèrent vers le café de Miki à travers les rues enneigées de la ville. Sur le chemin, le pervers numéro un du Japon fit encore des siennes, ce qui ne manqua pas d’énerver sa partenaire au plus haute point. Il ne neigeait pas aujourd’hui, mais l’air restait tout de même très froid. Ce qui n’empêchait absolument pas Ryo de faire l’imbécile. Plusieurs femmes, comme par un hasard fou, toutes des canons, sentirent des mains baladeuses venir se poser sur leurs fesses, ou leur caressant les jambes. Malgré plusieurs paires de claques et coups de massue au compteur, Ryo n’était pas du tout décidé à arrêter. Cela l’amusait beaucoup trop. Car même en hiver, les miss mokkori étaient fort sexy ! Impensable de ne pas les honorer. A chaque fois, il émettait ce petit rire stupide le faisant passer pour le satyre notoire qu’il était.  

 

Arrivés à un passage pour piétons, Kaori put entendre un nouveau cri féminin provenant de derrière elle. Lorsqu’elle se retourna pour en voir la cause, qu’elle devinait aisément, le spectacle la fit bouillir de rage. Elle aperçut alors Ryo, accroupi derrière une femme, soulevant sa jupe et glissant ses mains sur les jambes de l’inconnue, qui sous le coup de la surprise, avait hurlé, ne s’y attendant visiblement pas.  

 

BAAAAAAM !!! Un immense bruit retentit dans toute la rue, malgré le bruit des moteurs, des klaxons et de tous les passants, qui, surpris par la scène, se turent l’espace d’un instant. Pour un peu, on aurait cru à un attentat. Le nettoyeur avait reçu un châtiment à la hauteur de son crime, et avait fini encastré dans le trottoir par une massue si gigantesque qu’elle aurait pu sans problèmes écraser une voiture.  

 

- Mais c’est pas vrai ! Sombre crétin, t’as pas honte de tripoter ces pauvres femmes comme ça ?! Hurla Kaori dans les oreilles de son partenaire mal en point.  

 

- Bah quoi ? Je faisais que la réchauffer et m’assurer qu’elle avait pas froid…répondit-il entre ses dents, jouant sur le ton de la plaisanterie, comme une enfant pris la main dans le sac de sucreries.  

 

- Et tu te fous de moi en plus ?! Vociféra-t-elle rageusement.  

Tout en se relevant péniblement, il ajouta sur un ton moqueur :  

 

- Mais ne te mets pas en colère pour si peu, voyons Kaori ! Enfin, je comprends. C’est vrai, toi, c’est certain, personne ne te toucheras jamais, mais ce n’est pas une raison pour piquer une crise pareille, tu sais !  

 

Alors là, la nettoyeuse vit rouge. Là, c’en était définitivement trop. Ses yeux s’écarquillèrent sous la colère. C’était la provocation de trop. La moquerie de trop. En plus il savait à quel point elle y était devenue sensible, à force. Si cet imbécile cherchait la guerre, il venait de la trouver ! Elle allait le tuer ! Elle mit une seconde à réagir, le temps pour Ryo de finir de se relever. Mais lorsqu’il fut à nouveau debout, il entendit un volcan entrer en éruption. Kaori venait d’exploser dans un hurlement démoniaque, faisant même fondre la neige autour d’elle ! Les passants et autres badauds n’en crurent pas leurs yeux, et certains se mirent même à fuir. Tous les regards étaient plantés sur la scène insolite se déroulant dans le centre-ville.  

 

-Cette fois-ci, tu es mort, Ryo Saeba ! Hurla-t-elle de toutes ses forces, des flammes dans les yeux et des colonnes de feu jaillissant de la terre dansant frénétiquement autour d'elle.  

 

« Ouah, ça sent le roussi ! » Se dit Ryo devant la vision d’une jeune femme transformée en une furie sauvage et indomptable.  

 

Il sauta en avant et esquiva de justesse une massue au moins dix fois plus grande et plus puissante que la précédente, qui pulvérisa le trottoir en un instant. Là, elle était vraiment en colère. Peut-être n’aurait-il pas dû faire cette blague, car elle n’avait pas apprécié au vu de sa réaction. Elle n’avait aucun sens de l’humour décidément. Quoi qu’il en soit, le salut résidait dans la fuite ! Il se hâta donc et prit ses jambes à son coup pour sauver sa peau, n’hésitant pas à traverser au feu rouge et à se faufiler entre la file ininterrompue de voitures, manquant de se faire renverser.  

Il courait aussi vite que ses jambes le portaient, comme s’il avait la mort aux trousses. En fait, c’était presque vrai. Mais à la place d’un spectre avec une faux, c’était une jeune femme brandissant une arme de bois titanesque, lui criant de s’arrêter pour mieux le détruire. Pour sûr, le mot « détruire » était approprié si elle l’attrapait. Jetant un regard en arrière, il aperçut sa partenaire en proie à une colère noire, massue colossale à la main, détruisant tout sur son passage : poteaux, lampadaires, trottoirs, arbres et tout ce qui se mettait entre elle et sa proie. Cette vision le fit frémir. Impossible de la raisonner pour le moment. Si elle arrivait à lui mettre la main dessus, il mourrait pour sûr, pulvérisé en un instant sous des millions de tonnes de bois. Il accéléra donc et tourna brusquement dans la rue à sa gauche, puis celle de droite et encore celle de gauche, espérant semer le trouble dans l’esprit de la harpie qui le pourchassait.  

La course-poursuite à travers la ville dura quelques minutes, durant lesquelles il frôla la mort plusieurs fois. C’est qu’elle visait bien la bougre. Après des années d’entrainement, elle s’améliorait à chaque fois. Mais lui aussi avait des années d’entrainement à l’esquive ! Il ne se laisserait pas faire aussi facilement !  

 

Soudain, il se cacha dans une ruelle entre deux immeubles et s’arrêta. Il s’osa à regarder en arrière, car il n’entendait plus les hurlements caractéristiques de sa partenaire en crise, ni le vacarme que produisait la massue géante qui écrasait le bitume. Rien. Il tourna la tête vers la gauche, puis vers la droite. Rien non plus. Enfin, il regarda au-dessus de lui, au cas où. Peut-être l’attendait-elle en embuscade ? Elle en était bien capable, la fourbe.  

 

Mais non. Aucune trace de la furie à la massue. Il avait réussi, il l’avait semé ! Il poussa un profond soupir de soulagement. Sachant qu’il ne mourrait pas tout de suite, il s’autorisa une pause contre la façade d’un bâtiment pour reprendre son souffle. Il l’avait échappé belle en tout cas ! Cela allait éventuellement le faire réfléchir à ses blagues, tiens. Car il ne tenait pas vraiment à être de nouveau la cible d’un pareil fauve. La vie vaut plus qu’un jeu de mots, après tout.  

 

Il regarda vite fait sa montre. Quinze heures dix. « Et merde, encore en retard. Bah, c’est pas grave. » Se dit-il, affichant un air joyeux et optimiste en fourrant sa main dans la poche de son impair beige. Comme s’il n’avait pas l’habitude après tout. Être en retard faisait presque partie intégrante de sa personnalité. Quasiment à chaque rendez-vous, il était en retard. Aujourd’hui c’était à cause d’une crise de nerf imprévue de Kaori, mais ce n’était pas elle la responsable de ces contretemps récurrents. Avant même de la connaître, il avait déjà cette manie. Et il doutait que la cliente soit rebutée par quelques petites minutes de retard. Quand on fait appel à City Hunter, c’est qu’il n’y a plus d’autre issue, donc bon, peu de risques que la demoiselle soit déjà partie.  

 

Il termina le trajet à travers les rues enneigées seul, ne sachant pas ou était passée sa coéquipière. Au vu de son humeur massacrante, elle devait très probablement encore être à sa recherche dans une rue non loin, interrogeant les passants et soulevant chaque caillou, massue en main. Hanté par cette pensée, le nettoyeur se dépêcha donc et arriva devant la porte d’entrée du Cat’s Eye.  

 

Il redoutait cet instant. En effet, Kaori aurait pu le devancer et lui tendre un piège ici, sachant qu’il devait s’y rendre. Mais il ne ressentait aucune aura meurtrière dans les environs. La brune n’était pas arrivée, il était le premier. Ouf. Aucun danger à l’horizon. Il alla vers le comptoir saluer Miki, et entendait bien également se moquer de son rival tenancier Falcon, comme toujours. Un bon tripotage de nichons ainsi qu’un grand coup de plateau en guise de réponse, c’était sa façon à lui de dire bonjour !  

Mais c’est alors qu’il la vit. Un frisson de terreur s’empara de lui. Alors finalement, elle était bien là ! Misère, elle avait parfaitement réussi à masquer sa présence, si bien qu’il ne l’avait pas senti ! Il fallait croire qu’elle avait bien retenu ses leçons ! Elle l’attendait au fond du bar, une tasse de thé à la main. Une manière subtile de lui signifier qu’elle l’a vu, et qu’elle l’attend.  

 

Son cerveau malade se mit à réfléchir à plusieurs moyens de survie. La fuite lui vint tout de suite à l’esprit, mais d’une part la cliente devait l’attendre, et d’autre part, c’était trop tard, il avait été repéré. Ne lui restait qu’une seule option : le pardon…  

 

Sans plus tergiverser avec lui-même, Ryo se jeta à genoux, glissant sur le carrelage propre et récuré depuis des heures par Umibozu jusqu’aux pieds de la brune assise à la table du fond et commença à se confondre en excuses, joignant ses mains tel un geste de prière, des larmes de crocodile aux yeux :  

 

- Piiiitiié Kaori-sama, je vous prie de m’excuser pour tous mes péchés, mais je vous en supplie, ne frappez pas ! Pitié pitié pitié ! Je ferais ce que vous voudrez, je recommencerais pas, je serais sage comme une image ! Pitié ! J’en implore votre clémence, Ô Kaori-sama !  

 

Il attendait sa réaction. Se prépara aux hurlements hystérique, à l’engueulade mémorable qu’il allait se prendre et à se recevoir cent ou deux cents tonnes de massue sur le crâne.  

Mais rien ne vint.  

 

- Bah, tu dis rien ? Demanda-t-il en ouvrant timidement un œil, aussi surpris qu’elle.  

 

La jeune femme en face de lui le regardait d’un air désemparé. Elle était vêtue d’un pantalon noir pur et d’une veste ébène, qui allaient parfaitement bien ensembles, comme deux pièces d’un costume distingué. On aurait dit qu’elle se rendait à une soirée mondaine. Elle portait également un collier de perles, qui semblaient vraies, et deux bracelets d’or, un à chaque poignet. A ses oreilles, trônaient deux boucles d’oreilles de saphir à la forme des joyaux dont elles avaient la couleur. Son visage était maquillé, ajustant son teint et ses paupières, la rendant encore plus belle qu’à l’accoutumée. Cependant, Kaori ne semblait pas comprendre pourquoi le nettoyeur agissait de la sorte. Elle le dévisageait d’un air franchement étonné, presque gênée.  

 

En relevant la tête devant l’absence de réaction de sa partenaire, Ryo s’aperçut qu’elle ne portait plus les mêmes habits que tout à l’heure. Etrange. Cela devait être une tactique pour tromper l’ennemi, pour mieux se fondre dans la masse puis pour mieux lui tomber dessus après ! Elle était rapide, dites donc, elle s’était changée en un éclair. Mais c’était bien elle ! Ce visage angélique, cette courte chevelure brune tirant sur le roux, et ces prunelles noisettes, cela le pouvait être qu’elle ! Elle n’y avait pas pensé ou quoi ?  

 

-Excusez-moi, mais…on se connait ? Demanda l’intéressée. Elle ne comprenait pas pourquoi cet individu agissait ainsi avec elle, alors qu’elle ne l’avait jamais rencontré auparavant.  

 

Un ouragan entra subitement dans la boutique, mettant fin au questionnement de Ryo. Après avoir scruté le petit commerce de son amie de son regard perçant, elle le vit au fond du bar, encore agenouillé devant une femme ! Même ici, il faisait l’idiot !  

 

Fonçant à toute vitesse vers le pervers numéro un du pays, massue en main et prête à frapper, la nettoyeuse cria de toutes ses forces :  

 

- Je te tiens enfin, sale obsédé ! Attends un p…  

 

Elle se stoppa net juste avant l’impact, ébahie, et se figea. Surprise, elle ne bougeait plus. Miki avait récemment ajouté un miroir ? Là, devant elle, juste derrière Ryo…c’était…?  

 

Ce fut un choc pour Ryo aussi. Son cœur rata un battement et manqua d’exploser. Il avait la mâchoire qui pendait jusque sur le sol, les yeux écarquillés, fuyant presque ses orbites, et une énorme veine saillante sur le front. Il regarda à sa gauche. Une. Puis à sa droite. Deux. Deux jeunes femmes, au visage identiques, trait pour trait, se faisaient face, sans vraiment y croire. Lui non plus n’en croyait pas ses yeux.  

 

Attendez…DEUX ? IL Y EN AVAIT DEUX ? DEUX KAORI ?!  

Sous le choc, le meilleur tueur du pays manqua de défaillir. Il tomba d’un coup à la renverse, se tenant la cage thoracique en tremblotant, secoué de tremblements. Il commençait à suffoquer, l’air lui manquait. Impossible. C’était impossible !  

 

Kaori et l’autre jeune femme se dévisagèrent durant quelques secondes durant lesquelles un silence pesant s’installa. Le choc était plus que justifié. Elles se ressemblaient énormément, telles des sosies. En fait, elles étaient des sosies. C’était incroyable. Aucune ne pensait cela possible. Aussi surprise l’une que l’autre, aucune ne put dire mot. Juste derrière la scène, Miki et Falcon se surent quoi dire non plus…Une libellule passa…  

 

Encore traumatisé, Ryo se releva du sol froid et humide ou il venait de s’effondrer. En se redressant, il vit alors quelque chose qui lui glaça le sang. Son cerveau d’obsédé entra en état de surchauffe. Là, sur la poitrine de cette Kaori bis…la rose ! Cette femme était leur cliente !  

 

 

 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de