Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 7 chapitres

Publiée: 22-07-19

Mise à jour: 28-07-19

 

Commentaires: 12 reviews

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HumourRomance

 

Résumé: Un accident domestique est si vite arrivé...

 

Disclaimer: Les personnages de "Mokkaori" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Mokkaori

 

Chapitre 2 :: Chapitre 2

Publiée: 23-07-19 - Mise à jour: 23-07-19

Commentaires: Bonjour, nouveau chapitre en ligne. J'espère que vous vous amuserez autant à le lire que moi à l'écrire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7


 

Chapitre 2  

 

En pleine nuit, Kaori se réveilla dans une pièce inhabituelle. Prenant quelques secondes pour laisser à ses yeux le temps de se focaliser, elle reconnut une chambre de la clinique. Que faisait-elle donc ici ? Elle se concentra, ce qui était un peu difficile avec le mal de crâne qui la tenaillait, puis se souvint des évènements. La dispute, le lancer de massue, la glissade dans l’eau et le tomber de massue. Grimaçant, elle se dit qu’elle avait encore réussi son coup : la massue avait atterri au bon endroit… mais pas sur la bonne personne… Elle tâta le haut de son crâne et constata qu’elle avait un magnifique œuf de pigeon au sommet.  

 

Elle déverrouilla ses cervicales et, ce faisant, aperçut Ryo endormi sur un siège à ses côtés. La pensée lui fit chaud au coeur et elle sourit. Profitant de son sommeil, elle le détailla sans vergogne. Son épaisse chevelure noire était en désordre et elle réfréna l’envie d’y passer les doigts pour la discipliner. Ses yeux s’attardèrent sur ses lèvres légèrement entrouvertes et, instinctivement, elle humidifia les siennes en pensant que cette bouche était faite pour embrasser, pour l’embrasser. Elle imagina ensuite le contact de sa langue sur la sienne et gigota dans son lit pour supprimer les sensations qui naissaient en elle.  

 

Son torse puissant et musclé se soulevait à un rythme régulier. Elle sentit ses doigts chatouiller de l’envie de tracer les lignes de ses pectoraux puis ses abdominaux pour ensuite aller se perdre sous la ligne de sa ceinture. Elle savait parfaitement ce qu’elle y trouverait et son envie grandit encore plus. Son regard se voila d’une lueur de désir et elle écarta la couverture pour sortir de son lit. L’objet de ses désirs était juste devant elle, elle n’avait plus qu’à se servir… Elle avait envie de sentir ses mains sur elle, sa bouche, sa langue même, fouiller chaque parcelle de son corps et elle pensait bien chaque parcelle de son corps. Elle voulait goûter chaque centimètre carré de sa peau et l’emmener au comble de l’extase, l’entendre crier son prénom… Elle le voulait comme jamais.  

 

Un bruit dans le couloir la ramena à la réalité et, le voyant bouger, elle se faufila de nouveau sous la couverture. Plus épuisée qu’elle ne l’aurait pensé, elle s’endormit à nouveau.  

 

Quand Ryo se réveilla, Kaori était toujours endormie. Il l’observa un moment sans rien dire remettant en place une mèche rebelle. Il avait été terrifié la veille au soir quand il avait vu que la massue allait lui tomber dessus et, malgré tous ses réflexes, avait été incapable de l’empêcher. Il s’en voulait d’autant plus qu’il était à l’origine, encore une fois, de cette dispute et que, sans cela, elle ne serait pas allongée sur ce lit. Elle s’en sortait relativement bien avec une bosse sur le crâne et a priori aucune autre séquelle physique décelable. Restait à pratiquer l’examen neurologique mais il fallait attendre son réveil pour cela.  

 

La porte s’ouvrit sur le Professeur qui lui demanda de sortir de la chambre afin qu’il examina sa patiente.  

 

- Profites-en pour prendre un café. Ca te fera le plus grand bien., lui conseilla-t-il, voyant les cernes sous ses yeux.  

- N’en profites pas pour la tripoter., l’avertit Ryo avec un regard noir.  

 

Le médecin s’approcha du lit doucement. Armé de son stéthoscope, il baissa légèrement l’échancrure de la blouse pour pouvoir l’examiner. Il fut surpris de faire face à deux prunelles noisette en relevant le regard.  

 

- Bonjour, Kaori. Ravi de te voir parmi nous. Comment te sens-tu ?, lui demanda-t-il d’un ton prévenant.  

- J’ai mal au crâne.  

- C’est normal avec le coup que tu t’es prise à la tête…  

- Alouette., dit-elle.  

 

Le Professeur la regarda bizarrement puis secoua la tête. Il fallait attendre quelques heures avant de revoir un retour complet à la normale : il ne se formalisa pas.  

 

- Je vais t’amener du paracétamol. Besoin d’autre chose ?  

- Un câlin ? J’ai eu très peur hier., minauda-t-elle.  

 

Surpris mais plus que volontaire, le Professeur se jeta sur Kaori, la serrant contre lui. Certes, ce n’était pas l’homme qu’elle visait mais ses attentions lui faisaient déjà plaisir. Ca lui permettait de compenser. Malgré son âge, le bougre avait encore de la vitalité. Il frottait énergiquement son visage contre sa poitrine, répandant une vilaine trace de bave sur sa blouse. Ca la dégoûta.  

 

- Arrêtez ! Stop ! Ca suffit ! Je vous ai dit stop !, cria Kaori au moment où Ryo rentra.  

 

Celui-ci réagit en un quart de seconde, furieux. Il avait osé…  

 

- Eh le vieux débris, je t’avais dit pas touche ! Tu vas apprendre à te comporter correctement, oui ? Tu n’as pas honte de t’attaquer à une malade ?, le sermonna-t-il.  

- Mais c’est elle qui…, se justifia le Professeur, se recroquevillant pour échapper au regard noir du nettoyeur.  

- Ouais, c’est ça. Tu vas me faire croire que c’est Kaori qui t’a demandé de la tripoter. Tu te fous de qui ? Dehors !, lui ordonna-t-il en le jetant par la peau du dos dans le couloir.  

- Il y en a vraiment qui se jetterait sur n’importe quoi., lança-t-il à sa partenaire, tâchant de cacher sa jalousie.  

- Oui, surtout que ces blouses d’hôpital ne sont pas très seyantes…, bouda Kaori.  

- Tu veux que j’aille te chercher quelques vêtements à la maison ?, lui proposa-t-il, dans un élan de bonté.  

- Tu serais chou !, répondit-elle.  

 

Ryo la regarda bizarrement. Il n’avait jamais entendu Kaori parler ainsi. Bah… elle venait de se prendre un million de tonnes sur la tête, c’était normal qu’elle soit un peu déphasée…  

 

- Bon, j’y vais. Tu ferais bien de dormir encore un peu : tu as une sale tête !, dit-il en refermant la porte derrière lui.  

- Alouette !, s’exclama-t-elle, puis elle se mit à chanter en se renfonçant dans le lit.  

- Alouette, gentille alouette, alouette, je te plumerai. Je te plumerai la tête, je te plumerai la tête, et la tête, et la tête, alouette, alouette, ahahahahah.  

 

Sur ces bonnes paroles, elle s’endormit paisiblement, rêvant de corps musclé et d’étreintes passionnées.  

 

Un peu plus tard, elle fut réveillée par l’arrivée de Mick et Kazue. L’américain, fidèle à lui-même, sauta sur Kaori, la bouche en coeur. Atteignant sa cible avec justesse, il s’agrippa à elle et déposa une pluie de baisers sur son visage comme il en avait toujours rêvé. Rêvé ? Et ça arrivait ? Il s’écarta d’un bond et n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il se fit écrabouiller par une massue.  

 

- Tu n’as pas honte de t’attaquer à Kaori après ce qu’elle a vécu ? Non mais ? Tu peux me dire ce qui te passe parfois par la tête ?, hurla Kazue.  

- Alouette., pipa Kaori sans s’en rendre compte ni les deux autres d’ailleurs trop occupés l’un par l’autre.  

 

Elle n’avait pas été fâchée de l’accueil de ce bel apollon. Il avait bel allure, prenait visiblement soin de sa personne, avait une carrure d’athlète sans aucune trace de graisse et, à première vue, un fessier agréable à tâter. Elle testerait une autre fois…  

 

- Comment tu te sens ?, lui demanda Kazue après avoir envoyé Mick dans le mur en conclusion de leur dispute.  

- J’ai connu mieux. Je rêve de pouvoir prendre une douche et mettre des vêtements normaux., admit Kaori.  

- Ryo ne devrait pas tarder à revenir. Je devrais avoir le nécessaire bientôt., leur apprit-elle.  

 

En effet, le nettoyeur japonais choisit ce moment précis pour entrer dans la chambre sans frapper. Il s’élança sur Kazue qui l’accueillit à massue déployée et il termina sa course dans le mur à côté de son acolyte.  

 

- Même pas le droit d’avoir un petit câlin…, se lamenta Ryo, dépité.  

- T’as qu’à faire un câlin à Kaori. C’est elle la convalescente qui a besoin qu’on prenne soin d’elle.  

- Beurk ! Et puis quoi encore ? Autant serrer Mick dans mes bras.  

 

Oh oui, Kaori avait envie qu’on prit soin d’elle, que des bras forts et musclés entourèrent ses épaules ou sa taille, oui encore mieux la taille, ça laissait le loisir de se blottir de tout son long contre ce corps musclé qu’elle connaissait et qui était caché en dessous de ces vêtements, trop larges, pas assez ajustés… Elle soupira d’envie. Kazue se tourna vers elle compatissante, pensant qu’elle était dépitée.  

 

- T’es vraiment pas aidée, ma belle…  

- Non. Mais la patience est une vertu…, répondit Kaori, souriante.  

 

Tous la regardèrent étonnés. C’était rare de la voir aussi calme lorsque Ryo faisait le mariole mais, après tout, ce n’était pas non plus tous les jours qu’elle se prenait un coup de massue sur la tête.  

 

- Ma douce, ça t’a fait un drôle d’effet cette bosse sur le crâne., plaisanta Mick.  

- Dommage que l’effet ne soit pas le même pour tous…, pipa Kazue en coulant un regard vers les deux comparses.  

 

Ca leur ferait du bien d’être plus raisonnables… Kaori observait les deux hommes, les comparant, évaluant leurs qualités, leurs défauts, leurs possibilités. Elle sentait une chaleur insidieuse monter en elle qu’elle avait du mal à canaliser.  

 

- Kaori, tu te sens bien ? Tu as les yeux brillants. Tu ne fais pas de la fièvre ?, l’interrogea Kazue, posant la main sur son front pour vérifier.  

- Non, ça va., dit-elle en repoussant doucement l’infirmière.  

- Je vais aller prendre ma douche et changer de vêtements.  

 

Elle se leva de son lit et attrapa le sac que Ryo avait délaissé à la porte en entrant. Elle se déshabilla rapidement dans la petite salle de bains et s’observa scrupuleusement dans le miroir. Finalement satisfaite, elle glissa sous le jet d’eau chaude et massa son corps afin de chasser les douleurs nées de sa rencontre accidentelle avec son arme de prédilection. Elle massa son cuir chevelu évitant d’appuyer trop fort sur la bosse. Sortant de là, elle s’entoura d’une serviette et sécha ses cheveux, les coiffant tant bien que mal. Elle décida de s’occuper de cela dès qu’elle aurait retrouvé la forme normale de son crâne.  

 

Elle sécha ensuite tout son corps et sortit les vêtements du sac. Elle blêmit. Elle fouilla à nouveau le sac et ne trouva rien d’autre. Dépitée, elle enfila les sous-vêtements en coton, le jean et le tee-shirt qu’il lui avait rapportés. Elle ressortit énervée de la salle de bains.  

 

- Kaori ma chérie. Comment te sens-tu ?, lui demanda Miki qui était arrivée entre temps.  

- Mal, je veux rentrer chez moi., maugréa-t-elle, le regard noir.  

- Pourquoi ?  

- Je… Oh rien, je veux juste rentrer. C’est tout.  

- Ca va être sympa à la maison si elle a de telles sautes d’humeur…, pipa Ryo.  

- Bon, je vous laisse. J’ai des choses à faire., ajouta-t-il se dirigeant vers la porte.  

 

Miki lui barra le passage, furieuse. Ryo la regarda, nonchalant.  

 

- Qu’as-tu donc de si important à faire ? Tu ne pourrais pas rester ici et prendre soin de ta partenaire., lui demanda-t-elle.  

- Laisse-moi réfléchir…, dit-il en se tapotant le menton.  

- Non. De toute façon, si je suis loin d’elle, elle ne se donnera pas de coup de massue., affirma-t-il, pragmatique.  

- Donc tu t’en vas par souci pour elle ?, interpréta-t-elle, les yeux plissés.  

- Oui… exactement, je m’en vais pour son bien., décréta-t-il.  

 

Kaori plissa les yeux et l’observa. Mick vit son regard et recula d’un pas pour ne pas être dans la trajectoire : Ryo poussait le bouchon, la massue n’allait pas tarder… Miki faisait toujours obstacle au passage du nettoyeur, les bras croisés sur la poitrine.  

 

- Laisse-le passer, Miki. Laisse-le aller s’amuser. Il repassera me chercher cette après-midi, n’est-ce pas, Ryo ?, lui demanda Kaori d’une voix calme.  

 

Tous reçurent une libellule sur le crâne. Le Professeur qui passait dans le couloir en reçut une aussi : la pauvre complètement déboussolée s’était égarée…  

 

- Tu… Tu plaisantes, Kaori ?, bafouilla Ryo, éberlué.  

 

Finalement, ça avait peut-être du bon les sautes d’humeur, pensa-t-il.  

 

- Non, vas-y. Va soulever des jupettes, voler des sous-vêtements, emmène des filles au love hotel. Tant que tu reviens cette après-midi me chercher., lui assura-t-elle.  

 

Il la fixa un moment comme si une deuxième tête lui avait poussé. Il n’arrivait pas à y croire. Elle l’envoyait volontairement draguer. Que lui arrivait-il ? Elle le testait. C’était ça, elle le testait. Dès qu’il ferait un pas pour sortir, elle l’assommerait. Il se rebella : ce n’était pas la menace qui l’arrêterait. Il se redressa, recouvrit son air impassible et contourna Miki pour sortir. Tous attendirent le moment fatidique, celui où l’air bruisserait du mouvement de la massue. Mais la porte se ferma et rien ne vint : ni Ryo écrasé, ni porte éclatée. Tous se tournèrent vers Kaori sans comprendre.  

 

Celle-ci les ignora et cacha son sourire. Elle n’appréciait pas vraiment de savoir son Etalon avec d’autres femmes mais la façon dont leur relation tournait jusqu’à présent n’avait abouti à rien. Un peu de changement s’imposait. Il fallait lui donner un peu de lest… il n’y avait rien de mieux pour pêcher un gros poisson, ça et de la patience. Il en valait la peine.  

 

- Kaori, tu es sure que ça va ?, lui demanda Miki, inquiète.  

- Oui, parfaitement., la rassura-t-elle, un sourire aux lèvres.  

- Pourquoi tu laisses Ryo faire alors ?, ajouta Kazue.  

- Je ne suis pas sa mère, ni sa femme, même pas sa petite amie. Il veut aller chasser ailleurs qu’il le fasse., répondit-elle blasée.  

- Tu baisses les bras ?, s’inquiéta Mick.  

 

Il appréhendait les retombées de cette décision pour la jeune femme : arrêter d’espérer alors qu’on aimait quelqu’un autant, ça pouvait être destructeur. Et son imbécile de copain qui ne réalisait même pas qu’il avait une perle à ses côtés…  

 

- Je reprends ma vie en main. C’est ce que vous m’avez tous conseillé à un moment ou à un autre, non ?, leur rétorqua-t-elle.  

- Allez, hauts les coeurs ! Ne vous inquiétez pas pour moi. Tout va bien., les rassura-t-elle.  

- Eh bien, on dirait que ce coup sur la tête…, commença Miki.  

- Alouette., laissa échapper Kaori.  

- T’a fait un drôle d’effet., finit son amie en fronçant les sourcils.  

- Pourquoi t’as dit ça ?  

- Dis quoi ?, l’interrogea Kaori.  

- Alouette.  

- N’importe quoi., rétorqua la rouquine en haussant les épaules.  

- Si tu l’as dit.  

- Même pas vrai !  

- Si ! Mick ? Kazue ?  

- Elle a raison, Kaori. Tu l’as dit., confirma Kazue.  

 

Kaori fronça les sourcils puis haussa de nouveau les épaules.  

 

- J’ai entendu une comptine hier après-midi et ça m’a rappelé des souvenirs. Ca passera., expliqua-t-elle.  

- Ok., admirent-ils.  

 

Ils discutèrent encore un moment avant de partir. Elle resta seule une partie de la journée, recevant la visite des infirmières, aucun infirmier, ce qui la déprima. Le Professeur passa dans le courant de l’après-midi et lui fit passer quelques examens neurologiques. Satisfait, il l’autorisa à sortir avec une série de recommandations qu’il renouvela à Ryo quand il arriva.  

 

- Alors tu t’es bien amusé ? Tu as eu du succès ?, lui demanda-t-elle soudain en voiture.  

 

La surprise lui fit faire une embardée et il lui jeta un drôle de regard à la limite de la frayeur. S’il lui disait oui, il risquait de se prendre une massue, s’il lui disait non, il passerait pour un guignol. Son ego prit le dessus.  

 

- Tu sais bien que je suis l’Etalon de Shinjuku, le séducteur de ces dames., déclara-t-il, triomphant.  

 

Il vit sa main droite se détendre. Il connaissait ce geste et se recroquevilla instantanément. Il était bon pour la massue et ce n’était pas la taille réduite de la mini qui l’empêcherait de le réduire en bouillie. Une lime à ongles se matérialisa dans sa main et elle s’appliqua à se manucurer les ongles. La mini fut soudain envahie de corbeaux pourchassant des libellules avec des massues et il eut bien du mal à garder sa trajectoire.  

 

- Fais attention, s’il te plaît., râla-t-elle.  

- Je fais ce que je peux., dit-il, sous le choc.  

 

C’était bien la première fois qu’il la voyait se limer les ongles… Il n’en revenait pas. Où était la Kaori normale ? L’irascible, celle qui se fichait de son apparence, qui ne le laissait pas, surtout ne l’encourageait pas à draguer ? Avait-elle baissé les bras ? Avait-elle enfin réalisé qu’elle perdait son temps avec lui ? A cette pensée, son coeur se serra douloureusement. Il mit quelques minutes à évacuer cette sensation désagréable.  

 

Arrivés à l’appartement, ils se séparèrent, Ryo prenant place dans le canapé, croisant les mains derrière la nuque comme pour se reposer. Kaori le regarda amusée.  

 

- Tu peux lire, tu sais. Ca ne me dérange pas., lui dit-elle avant de se tourner et monter à l’étage.  

 

Il l’entendit pendant plus d’une heure faire des allers-retours dans sa chambre et parler, mais n’avait aucune idée de ce qu’elle faisait. S’ennuyant, il prit le premier prétexte pour la faire redescendre.  

 

- Kaori, j’ai faim. Qu’est-ce qu’on mange ?, cria-t-il.  

 

Il l’entendit sortir de sa chambre et la vit apparaître derrière le garde-corps.  

 

- Tu disais ?, l’interrogea-t-elle, les joues légèrement rouges.  

 

Elle venait de passer une heure à essayer une partie des vêtements de sa penderie et, sans qu’il le sut, elle était en culotte alors même qu’elle lui parlait.  

 

- Qu’est-ce qu’on mange ?, répéta-t-il, grincheux.  

- Je ne sais pas. Ce que tu nous prépares, tiens ! Moi, je suis occupée., lui répondit-elle en retournant dans sa chambre.  

 

Ryo regarda l’endroit qu’elle venait de quitter, complètement ébahi. C’était bien la première fois qu’elle lui faisait ce coup-là… Ca faisait déjà deux premières fois en quelques heures. Ca ne devrait pas trop se multiplier, il n’appréciait pas les surprises… Voyant qu’elle ne changeait pas d’avis, il décrocha le téléphone et commanda le repas. Peu après, il vit Kaori redescendre. Elle avait les cheveux décoiffés et les joues légèrement rougies.  

 

- Qu’est-ce que tu fiches depuis tout à l’heure ? Qu’avais-tu de si important à faire pour ne pas pouvoir cuisiner ?, râla-t-il.  

- Un peu de tri., répondit-elle.  

- On a quelque chose de prévu demain ?, lui demanda-t-elle en partant mettre la table.  

- Non. Mais le tableau c’est ton boulot., lui répondit-il.  

 

Sous ses airs placides, il était plutôt soucieux. Le changement de comportement de sa partenaire l’inquiétait. Il décida d’appeler le Professeur quand elle serait couchée et de s’informer sur son état. Il observa Kaori mettre la table.  

 

- Demain, je vais aller faire les boutiques., l’informa-t-elle.  

- Quoi ? Toi, tu vas faire les boutiques ? Tu vas aller où ? Au rayon hommes du supermarché ?, se moqua-t-il.  

 

Elle posa ce qu’elle avait en main et s’approcha de lui, le regard fixé sur lui. Il ne bougea pas d’un pouce, subjugué. Elle se pencha sur lui, une main de chaque côté de sa tête, appuyée sur le dossier du divan.  

 

- Ecoute, je ne vais plus te demander ce que tu fais de tes journées. Alors tu arrêtes tes blagues à deux balles sur ma pseudo féminité ou je te jure que tu vas t’en mordre les doigts., le prévint-elle, très sérieuse.  

 

Ils s’observèrent ainsi un long moment, se jaugeant du regard. Elle réprima l’envie de se jeter à son cou et de l’embrasser à pleine bouche. Ryo n’en menait pas large : Kaori lui avait rarement tenu tête et là, quelque chose en elle lui faisait dire que c’était très sérieux. Leur tête-à-tête fut interrompu par le livreur qui toqua à la porte. Elle lui jeta un dernier regard avant de se redresser et se diriger vers la porte. Elle ouvrit et s’adossa au chambranle. Le livreur était un jeune homme, pas très séduisant, mais timide. Elle s’amusa à entraîner son tee-shirt en sortant son portefeuille de son jean, dévoilant la peau de son ventre plat, puis à effleurer ses doigts très légèrement. Le pauvre jeune homme tout chamboulé repartit vite fait et elle étouffa un rire satisfait.  

 

- Ca vient Kaori ? C’est long…  

 

Elle ferma la porte et posa les plats sur la table. Ils mangèrent de bon appétit puis s’installèrent dans le canapé. Fatiguée de sa journée, Kaori s’endormit et sa tête tomba sur l’épaule de Ryo. Celui-ci la prit délicatement dans ses bras et la monta dans sa chambre. Après l’avoir déposée dans son lit et couverte, il sortit de la chambre, se demandant ce que contenaient les sacs posés dans un coin de la pièce. Il aurait certainement une réponse d’ici peu…  

 


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