Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Auteur: Mercury80

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 54 chapitres

Publiée: 27-08-21

Mise à jour: 15-11-21

 

Commentaires: 5 reviews

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RomanceDrame

 

Résumé: NC-17 Ils étaient de nouveau seuls, chacun de leur côté, gérant chacun à leur façon. Une seconde chance leur est offerte. A quoi est-on prêts pour toucher à nouveau le paradis dans une vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Vivre ou se laisser mourir" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Vivre ou se laisser mourir

 

Chapitre 38 :: Chapitre 38

Publiée: 19-10-21 - Mise à jour: 19-10-21

Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 38  

 

Kaori se sentait sombrer dans un puits sans fond. A la douleur avait succédé une espèce de langueur. Elle sentait la fatigue l’envelopper dans une douce étreinte, laver ses doutes et tout ce qui l’oppressait et elle n’arrivait pas à lutter, peut-être même n’en avait-elle pas vraiment envie. Elle était épuisée après toutes ces épreuves et elle avait sauvé Ryo. Elle avait eu ce qu’elle voulait même si ce n’était pas tout à fait complet parce qu’elle aurait souhaiter rester avec lui. Il était vivant cependant et c’était le plus important.  

 

- Kaori, reste avec moi. Je t’en supplie, ne me laisse pas., entendit-elle, voyant se matérialiser le visage de son compagnon.  

 

Ryo roulait à fond de cale pour arriver le plus vite possible à la clinique. Il entendait la respiration de sa compagne faiblir progressivement, son aura s’effacer et il refusait d’admettre qu’elle pouvait mourir à sa place. Il refusait d’admettre qu’elle pouvait mourir tout simplement. Elle l’avait sauvé, elle avait risqué sa vie et sa fureur pour le sauver alors qu’il l’avait trompée depuis la veille, s’imaginant rompre avec elle le lendemain. Il lui avait fait des promesses, fait l’amour, avait voulu fêter leur premier mois ensemble à la veille de la quitter.  

 

Maintenant qu’elle était non loin de le quitter définitivement, il se trouvait ignoble et stupide. Incapable il était de la laisser partir. Ce serait comme s’amputer d’une partie de lui, la plus essentielle même. Ce serait comme s’arracher le cœur et il n’était pas sûr d’y survivre. En fait, il était sûr de ne pas y survivre. Il ne serait plus que l’ombre de lui-même, de l’homme qu’il était devenu.  

 

- Tu ne peux pas partir maintenant ! Tu dois vivre, Kaori, alors accroche-toi., lui enjoignit-il.  

 

Lutter… encore ?, se dit-elle. Elle chercha la force en elle mais elle était si fatiguée. Malgré tout, la chaleur semblait vouloir revenir en elle à la vue de ses deux prunelles sombres qui l’observaient, à entendre cette voix qui semblait traverser les ténèbres pour venir jusqu’à elle. Elle se souvenait de la sensation de ses mains sur son corps, de la manière dont elle se sentait rassurée quand elle était dans ses bras, de la confiance qu’elle pouvait gagner rien qu’en plongeant dans son regard et elle tenta de s’accrocher à cela mais elle était si faible.  

 

Ryo s’arrêta devant la clinique dans un crissement de pneus et fonça la prendre à l’arrière de la voiture, ne voyant même pas l’énorme trace de sang sur le siège. Il défonça la porte du pied et entra dans le bâtiment sous le regard ahuri de Kazue qui écarquilla les yeux en voyant son amie livide, le sang gouttant par terre.  

 

En moins de deux minutes, le nettoyeur fut dépossédé de son fardeau et mit à la porte de la salle d’examen. Encore sous le choc, il approcha du panneau de bois qui le séparait de sa compagne et posa les mains, se fichant bien d’y laisser ses empreintes ensanglantées.  

 

- Ne me lâche pas, Kaori. J’ai été con mais je regrette. J’avais tort., murmura-t-il, le front appuyé sur la porte.  

- Reste avec moi, je t’en supplie.  

 

Entendant vaguement les bruits qui l’entouraient, Kaori se sentait flotter dans les airs. Elle avait la sensation qu’on l’appelait au loin. Elle ne distinguait pas ce qu’on lui disait mais c’était apaisant. Néanmoins, plus elle avançait, plus le visage de Ryo se faisait soucieux et elle se sentait coupable pour lui.  

 

- Dormir… Je veux juste… dormir, tu peux comprendre, non ?, pensa-t-elle quand un deuxième visage apparut, un deuxième Ryo qui s’était mis face à l’autre et elle fronça les sourcils.  

 

Debout, accoudé à la rambarde du doigt, vêtu uniquement d’un pantalon, Ryo observait soucieux l’horizon. Cette sensation de froid ne l’avait pas quitté et s’était même accentuée. Que devait-il imaginer ? Qu’elle n’avait pas réussi à sauver son compagnon et avait de nouveau sombré dans le désespoir ou pire ?… Il ne voulait pas imaginer pire. Il sentait la douleur monter en lui si semblable à celle qu’il avait expérimentée à la mort de sa Kaori. C’était intolérable et il était encore plus impuissant à pouvoir agir. Même s’il retrouvait le palingénésium et revenait dans le temps, il devrait choisir celle qu’il sauverait et il ne pourrait pas la sauver elle. Se massant la nuque, il se sentait mal mais plus par frustration que culpabilité parce qu’il savait qu’elle lui aurait dit de sauver sa femme avant tout. Il lui aurait dit d’en faire de même pour son compagnon.  

 

- Kaori, si tu es blessée, tu dois te battre. Tu n’as pas le droit de baisser les bras sinon ce que nous aurons vécu n’aura pas de sens. Tu sais qu’il y a toujours de l’espoir et que la vie vaut la peine d’être vécue., murmura-t-il.  

 

Il se souvint de la première fois qu’elle avait ri, de toutes ces nuits qu’ils avaient passées dans les bras l’un de l’autre, de la paix qui les avaient habités dans ces moments-là, la passion qui les avaient animés de très nombreuses fois, passion mêlée de tendresse. Il se rappela les quelques fois où ils avaient parlé de leur partenaire parti trop tôt, des larmes qu’elle avait versées, des griffes qu’elle avait sorties alors qu’il critiquait son compagnon. Il espérait qu’elle avait la même rage à remonter la pente à présent. Il aurait néanmoins voulu être à ses côtés et pouvoir lui prendre la main pour lui communiquer sa force, son courage mais il ne pouvait rien faire à part penser à elle et lui enjoindre mentalement de se battre, ce qui ne devait pas être bien efficace.  

 

Pourtant, dans sa bulle entourée de ténèbres, Kaori entendit ces nouvelles suppliques et la chaleur s’accentua en elle. La fatigue s’effaçait face aux deux visages qui la rappelaient, l’encourageaient à se battre. Les voix derrière elle se firent cependant un peu plus fortes et continuaient de l’entourer de douceur, l’appelant à les rejoindre. C’était comme un combat qui se menait entre deux clans et elle ne savait vers lequel se tourner.  

 

- Ryo, que fais-tu là ?, l’interpela Kaori, inquiète.  

 

Quand il la vit arriver à peine vêtue d’un de ses tee-shirts et s’appuyer à son tour sur la rambarde, il l’enlaça par derrière pour la réchauffer et faire diminuer la douleur que faisait naître cette vision. Kaori s’était habillée ainsi souvent après leurs ébats et il avait adoré ça.  

 

- Rien., murmura-t-il, ne voulant pas la blesser.  

- Tu penses à elle ?, lui demanda-t-elle, posant une main sur les siennes.  

- Kaori…  

- Tu peux, Ryo. Je peux l’entendre., lui affirma-t-elle.  

- Oui., abdiqua-t-il.  

- J’ai ressenti comme un grand froid et j’ai peur qu’il lui soit arrivé quelque chose., lui avoua-t-il, ne luttant pas plus.  

- Comment était-elle ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Il posa le menton sur ses cheveux et regarda les lumières de la ville qui apparaissaient plus loin.  

 

- Elle était comme toi, douce et généreuse. Elle avait ses blessures qui l’ont rendue forte et fragile à la fois. Tu l’aimais beaucoup et elle avait beaucoup de respect pour toi, pour nous. Si vous vous étiez connues, vous seriez devenues amies, je n’ai aucun doute là-dessus., lui expliqua-t-il.  

- Elle ne devait pas apprécier que je sois encore là. Ca devait être un peu bizarre, non ?, fit-elle.  

- Elle culpabilisait. Elle avait l’impression de se mettre entre nous. C’est vrai que ça faisait un peu ménage à trois pendant un temps., plaisanta-t-il, la faisant sourire.  

- Mais quand on est partis de Tokyo pour retrouver l’artefact, elle a senti mon malaise à vous laisser et elle avait ses propres doutes sur le choix que nous faisions et l’idée que je te laisse derrière moi., reprit-il.  

- J’étais morte. Vous ne trompiez personne., déclara-t-elle.  

- Je sais mais il y avait Xiang Ying et la famille que nous formions et elle savait que c’était important pour moi. Si tu ne m’avais pas fait promettre puis à elle, on n’aurait jamais envisagé de partir ensemble… On n’aurait peut-être même pas eu cette idée folle de retourner dans le passé au final., lâcha-t-il.  

- Tu aurais vraiment pu la laisser partir seule ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Il fourra le nez dans ses cheveux et inspira profondément. Il adorait sentir de nouveau son odeur, retrouver la sensation de son corps contre le sien.  

 

- Je l’aimais vraiment, je l’aime d’ailleurs encore, mais, aussi dur que ça aurait été, oui, je l’aurais laissée partir parce que tu as toujours primé et qu’il y avait Xiang Ying., répondit-il honnêtement.  

- Ca m’aurait certainement déçue de ne pas te voir pouvoir être heureux., lui avoua-t-elle.  

- Mais puisque ça vous a permis de trouver cette idée, je n’en suis que plus heureuse. Je lui en suis même reconnaissante. Viens, on va prier à deux pour elle., suggéra Kaori, prenant ses deux mains et les joignant, les siennes l’entourant.  

- Je t’aime, Kaori., murmura-t-il, passant ses mains au dessus des siennes pour les garder au chaud.  

- Tu aurais pu ne rien croire de tout ce que je t’ai raconté et tu n’as jamais douté un instant. Tu aurais pu me reprocher d’en avoir aimé une autre, de toujours l’aimer même., lui dit-il.  

- Je sais que tu ne me mens pas. C’est étrange de me dire que tu as fait l’amour avec quelqu’un d’autre dans ton futur qui est aussi ton passé mais c’est plutôt l’incongruité de l’espace-temps qui me dérange qu’autre chose., lui expliqua-t-elle.  

- Tu n’as même pas peur qu’au final, je l’aime plus elle que toi ? Tu ne te poses même pas la question ?, s’étonna-t-il.  

- Non, je t’ai écouté, Ryo. J’ai entendu ta souffrance lorsque tu m’as perdue, ton errance et ça m’a fait mal. Je suis contente que tu aies réussi à retrouver le sourire et l’envie de vivre et d’avoir des projets. J’aurais aimé que tu me dises que tu avais été suffisamment fort pour faire taire tes regrets et les mettre en œuvre mais, finalement, tout s’est arrangé… pour nous au moins. Maintenant, c’est à nous de l’aider., lui dit-elle.  

- Alors cesse de parler et concentre-toi sur elle., lui enjoignit-elle, posant la tête sur leurs mains jointes.  

 

Ryo esquissa un sourire amusé et fit ce qu’elle lui avait demandé. Il était étonné de sa confiance absolue en lui. Il n’aurait peut-être pas été aussi calme et compréhensif à sa place mais, heureusement pour lui, il n’avait jamais eu de questions à se poser sur le sujet. Il ferma les yeux et se concentra sur l’autre Kaori qu’il aimait et lui lança des injonctions silencieuses pour se battre et ne pas sombrer. Il espérait que le lien qui semblait encore les unir marcherait dans les deux sens et qu’elle l’entendrait, les entendrait même, se corrigea-t-il, sentant la chaleur de Kaori réchauffer ses mains.  

 

- Elle s’enfonce. J’ai dû mal à arrêter le saignement., maugréa le Professeur, les mains plongées dans le ventre de Kaori.  

- On va la sauver, Professeur. Je n’imagine même pas qu’elle puisse mourir, encore moins maintenant que Ryo et elle sont ensemble., l’encouragea Kazue, l’assistant.  

- La fatalité se fout de la justice, ma chère., soupira-t-il, extrayant enfin la balle qui avait blessé la rouquine.  

 

Les instruments se mirent à biper frénétiquement et il manœuvra rapidement pour les faire taire, ce qui fut fait en moins de trente secondes.  

 

- Saignement sous contrôle à présent. Il nous faut réparer. J’espère que tu es prête à y passer la nuit., souffla-t-il.  

- Je ferai tout ce qu’il faudra., lui assura-t-elle.  

 

Il lui adressa un petit sourire satisfait et se concentra à nouveau sur son travail après un petit regard à sa patiente endormie sur sa table.  

 

- Et toi aussi, tu dois nous aider, Kaori. Tu dois te battre pour rester avec nous., fit le Professeur.  

- Il y a quelqu’un qui compte sur toi là dehors.  

 

Ryo faisait les cent pas dans le couloir, se demandant où ça en était. S’il n’avait pas été aussi têtu, il aurait fait le nécessaire pour la rassurer. Il aurait pu demander de l’aide parce qu’après tout, si son adversaire ne la jouait pas réglo, il aurait pu en faire de même. Elle n’aurait pas eu à monter dans sa voiture en douce et à le sauver sans qu’ils se soient coordonnés. Il aurait veillé sur ses mouvements si elle avait été là ou il l’aurait sue en sécurité à l’appartement s’il avait pris l’un de ses deux amis et le lui avait dit. Tout cela ne serait pas arrivé, elle ne serait pas allongée sur cette table de chirurgie entre la vie et la mort.  

 

- Bats-toi, Kaori. S’il te plaît, bats-toi., la conjura-t-il.  

 

Plongée dans l’obscurité, entourée de toutes ces voix qui l’appelaient de tous côtés, Kaori fronça les sourcils et s’agita.  

 

- Laissez-moi ! Laissez-moi en paix ! Je n’arrive plus à réfléchir ! Je veux simplement dormir. Laissez-moi dormir… Je suis fatiguée…, gémit-elle.  

- Tu ne dois pas dormir. Tu dois me revenir, Kaori., l’appela Ryo.  

- Bats-toi. Tu dois te relever et chérir cette vie, Kaori. Ca vaut la peine., l’encouragea l’autre Ryo.  

- Tu es là aussi… mais comment ?, s’étonna-t-elle.  

- Tu dois te battre, Kaori., répéta-t-il.  

- Tu dois continuer à espérer. La vie vaut la peine d’être vécue., entendit-elle.  

 

Elle tourna le visage vers celui qui apparut. Elle fixa le visage qui lui était si familier et sentit un sourire se dessiner sur ses lèvres. Ils étaient réunis, ils avaient réussi. Elle était heureuse pour eux et se tourna vers son Ryo, se demandant s’ils arriveraient à se retrouver après qu’elle lui ait désobéi. Sortirait-il de cette espèce de retenue qu’elle avait senti chez lui depuis qu’ils s’étaient retrouvés ?  

 

- Je t’aime. Je voudrais qu’on puisse être heureux comme eux., murmura-t-elle.  

 

Elle tenta de lever la main pour le toucher mais elle n’y arriva pas. Elle sentit juste des larmes rouler sur ses joues.  

 

- Ne sommes-nous pas faits pour être heureux ? Est-ce que le mieux que nous puissions avoir est une parenthèse dans notre vie ?, l’interrogea-t-elle, le cœur lourd.  

- Je ne suis pas sûre de pouvoir supporter un retour en arrière., lui dit-elle.  

- Je suis là. Reviens-moi., lui demanda-t-il.  

- Il faut continuer à y croire, Kaori. Il faut te battre., lui enjoignit l’autre Kaori.  

- Allez, Kao. Je suis sûr que tu ne lui as pas encore montré tout ce que tu voulais lui montrer, la femme que tu voulais être avec lui., affirma Ryo.  

 

Elle les regarda tous deux et acquiesça. Elle les vit sourire et sentit la chaleur l’envelopper. Elle se laissa bercer par cette sensation agréable et oublia les voix parasites qui, derrière elle, continuaient à l’appeler.  

 

- Bats-toi, Kaori. Ne me laisse pas. J’ai besoin de toi., l’appela son Ryo.  

- Tu sais ce que je ressens pour toi. Reviens-moi. Je ne suis pas grand-chose sans toi., ajouta-t-il.  

- Je t’ai dit tellement de choses qui ont dû te faire peur. Je veux juste être avec toi. Si tu as envie de plus comme moi, ce serait bien mais pas l’essentiel car ça n’aurait plus de sens si tu n’étais pas là., lui expliqua-t-elle, la voix tendue.  

- Aie confiance, Kaori. Continue d’espérer et de croire en l’avenir comme tu l’as toujours fait., lui demanda-t-il.  

- Je… Je suis fatiguée, Ryo… Je… Aaaaah !, se mit-elle à hurler, se sentant brusquement tirée en arrière, s’éloignant irrémédiablement d’eux.  

- Elle fait un arrêt cardiaque !, s’exclama le Professeur.  

- Ryo !, hurla Kaori.  

 

Elle vit son bras apparaître et s’allonger vers elle, sa main cherchant à attraper la sienne.  

 

Tout en haut de leur immeuble, Ryo se figea en sentant le froid revenir en lui. Ce n’était pas que cela qui lui fit craindre le pire, c’était la tension qui l’avait soudain envahi, qui lui vrillait l’estomac et lui donnait l’impression d’étouffer.  

 

- Pas ça…, souffla-t-il.  

- Elle nous entend, Ryo, reste avec elle. Continue à l’encourager. Tant qu’on sera avec elle, elle ne lâchera pas. Je ne bougerai pas d’ici avant que tu sentes qu’elle va mieux., lui apprit-elle, embrassant ses mains.  

- Garde espoir., lui demanda-t-elle.  

- D’accord., soupira-t-il.  

- Kaori, accroche-toi., entendit Kaori dans sa course effrénée : c’était la voix de l’autre Kaori.  

- Prends ma main., lui lancèrent les deux Ryo.  

- Je ne peux pas !, hurla-t-elle, s’agrippant à quelque chose qu’elle n’identifiait pas.  

- Si tu le peux ! Prends nos mains, Kaori., lui lança son Ryo.  

 

Elle tenta mais n’y arriva pas. Le mouvement était si rapide qu’elle avait l’impression qu’elle s’envolerait si elle lâchait ce qu’elle tenait.  

 

- Allez Kaori, tu es forte. Tu peux y arriver ! Crois en toi. Nous sommes tous là pour toi. Puise en nous. Crois en toi., l’encouragea l’autre Ryo.  

- C’est vraiment ça que tu veux, Kaori ?  

 

Avec ces mots, la course folle s’arrêta et elle ouvrit les yeux, reprenant son souffle.  

 

- Elle a retrouvé un rythme mais il n’est pas régulier. On continue les traitements., ordonna le Professeur à Kazue.  

- Entendu., acquiesça-t-elle.  

 

Elle avait elle aussi l’impression d’avoir retrouvé un rythme cardiaque. Elle avait la sensation que son cœur était à l’unisson de celui de son amie. Si sa vie s’arrêtait, elle se demandait si la sienne ne le ferait pas également, même si ce ne serait que virtuel.  

 

- Alors c’est vraiment ce que tu veux, Kaori ?, lui redemanda-t-il.  

 

Elle écarquilla les yeux en voyant son frère penché au dessus d’elle. Elle le voyait à l’envers mais c’était lui, bien lui.  

 

- Hide ?, souffla-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Oui, p’tite sœur. C’est moi., répondit-il, venant se mettre à ses côtés.  

 

Il posa la main sur sa joue tout en posant un regard affectueux sur elle.  

 

- Je n’ai que quelques instants pour te parler. Ton heure n’est pas venue, Kaori., lui dit-il.  

- Je suis si fatiguée. Ryo va me quitter pour lui avoir désobéi., lui expliqua-t-elle, le cœur brisé.  

- Il ne le fera pas. Il t’aime, cet idiot., lui affirma-t-il, amusé.  

- Je lui ai dit que je voulais un bébé. Je suis sûre qu’il a la trouille que je l’oblige., ajouta-t-elle.  

- Ryo est quelqu’un qui apprend à désirer ce qui était hors d’atteinte pour lui jusqu’à il y a peu. Laisse-lui du temps mais, pour cela, il faut que tu te battes. Accepte leur aide. Ils sont là pour toi. Ils s’inquiètent pour toi, tous les quatre., fit-il.  

- Quatre ?, s’étonna Kaori, tournant les yeux vers les personnes qu’elle aimait et qui l’encourageaient à rester.  

- Xiang Ying…, souffla-t-elle.  

- Je vous cherchais., entendirent Ryo et Kaori toujours enlacés.  

 

Ils se tournèrent vers la nouvelle arrivante et furent surpris de trouver Xiang Ying les observant.  

 

- Désolé Xiang Ying, on n’a pas vu le temps passer., s’excusa Ryo.  

- Que faites-vous ici tous les deux à moitié nus ?, leur demanda-t-elle.  

- Ryo a une amie très proche qui a des problèmes. Nous prions pour elle, pour qu’elle se remette., lui apprit Kaori.  

- Prier ?, s’étonna Xiang Ying.  

- Lui envoyer des pensées positives, lui donner de la force par la pensée., expliqua la jeune femme.  

- Mais on ne peut pas faire cela., lui opposa la jeune fille.  

- Si on peut. Le tout, c’est d’y croire., répondit Ryo.  

- Et cette amie, elle est si proche que cela ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Ryo ouvrit les lèvres et ne sut quoi lui répondre pour être clair.  

 

- C’est une femme qu’il a aimée et qui lui a permis de changer le cours de nos vies à tous les trois., répondit Kaori à sa place.  

- Sans elle, tu ne serais pas là avec nous ou moi avec vous., ajouta-t-elle.  

- J’espère bien qu’un jour, on pourra lui dire que nous sommes encore tous les trois., conclut-elle.  

- Comment s’appelle-t-elle ?, demanda la jeune fille après un temps de silence.  

- Kaori… et, si tu as besoin de savoir à quoi elle ressemble, imagine-moi., fit la jeune femme.  

- Quoi ? Mais…, pipa Xiang Ying, soufflée.  

- C’est la longue histoire que je dois t’expliquer et je le ferai, Xiang Ying., lui promit Ryo.  

 

Elle le contempla un instant et acquiesça. De par son expérience, elle aurait dû se méfier d’eux et de tout ce qu’il disait mais elle ne savait pourquoi, elle leur faisait confiance. C’était instinctif.  

 

- Comment fait-on ?, demanda-t-elle.  

 

Les deux adultes se tournèrent vers elle, stupéfaits, et Ryo fut plus prompt à réagir.  

 

- Viens avec nous, ici. Pense juste à elle et envoie-lui des encouragements., lui dit-il.  

- Merci Xiang Ying., murmura-t-il, touché.  

 

La jeune fille s’installa à côté d’eux. Quelques secondes plus tard, elle vit la main de Kaori tendue vers elle et la prit après quelques instants d’hésitation. Juste après, Ryo posa la main sur son épaule.  

 

- Oui, Xiang Ying. Ils sont là pour toi. Tu as deux médecins qui te soignent et, si les autres le savaient, ils seraient tous là. Tu le sais, non ?, fit Hideyuki.  

- Oui., acquiesça-t-elle.  

- Tu dois y aller, Kaori., lui conseilla-t-il.  

- Mais toi… Tu me manques tellement, Hide., lui répondit-elle.  

- Moi, je vais bien. Je ne bouge pas de là où je suis. On s’y retrouvera toujours trop tôt pour toi. Tu as encore toute une vie à vivre, Kaori. Papa et moi comptons sur toi., lui dit-il, pressant ses doigts.  

- Fais-le pour nous. Fais-le pour eux et fais-le surtout pour toi., lui demanda-t-il, levant sa main.  

- Ton heure n’est pas encore venue. Je t’aime, Kaori., lui dit-il, déposant un baiser sur son front.  

- Moi aussi, Hide. A… à plus tard alors., murmura-t-elle, la gorge serrée.  

- Oui, à plus tard, bien plus tard., acquiesça-t-il.  

 

Elle vit soudain deux mains se matérialiser de chaque côté de son corps et, après un dernier regard à son frère, les prit. Elle se sentit immédiatement tirée vers le haut. Le froid fut chassé de son corps, la douleur revint mais elle ne céda pas. Elle devait cela aux quatre personnes qui étaient là et surtout aux deux hommes qui l’entouraient et posaient sur elle un regard aimant.  

 

Ryo faisait un énième aller-retour lorsque la porte de la salle s’ouvrit et que le Professeur sortit. Il s’essuyait le front avec sa calotte tout en le cherchant du regard. Le nettoyeur se figea en croisant son regard sombre, sentant son cœur s’arrêter de battre.  

 

- A… Alors ?, demanda-t-il, le cœur au bord des lèvres.  

- L’opération s’est bien passée. Si elle tient les heures à venir, elle sera tirée d’affaires., lui apprit son vieil ami.  

 

Submergé par le soulagement, Ryo se laissa tomber sur une chaise dans le couloir, passant les mains sur son visage.  

 

- Elle… elle va mieux., souffla soudain Ryo, sentant la chaleur l’envahir.  

- Elle s’est battue et elle est sortie d’affaires., leur apprit-il.  

- Merci les filles. Merci à vous d’avoir été là pour elle.  

- De rien., répondit Kaori.  

- Comment tu peux savoir qu’on l’a aidée ?, demanda Xiang Ying.  

- Je le sais, c’est tout. Merci à toi., répliqua-t-il avec un sourire.  

- Ah d’accord… Bon, je vais prendre ma douche., leur apprit-elle, laissant le couple seul.  

- Ryo, je n’ai pas dit que tu l’avais aimée pour minimiser ton histoire avec Kaori. C’était simplement pour que ce soit plus simple pour Xiang Ying., s’excusa Kaori, retenant son compagnon.  

 

Il l’observa, se demandant de quoi elle parlait, et se rappela l’arrivée de Xiang Ying. Il posa la main sur sa joue et la caressa doucement.  

 

- Ne t’inquiète pas. Tout va bien. Rentrons. On s’est assez gelés les fesses dehors… et je ne pourrais te réchauffer comme avant puisqu’on a une ado à la maison., plaisanta Ryo, prenant sa femme par la taille et l’emmenant chez eux.  

 

Kaori allait mieux, elle se battrait et tout irait bien. Ils pouvaient profiter eux aussi de leur vie.  

 

- Je peux la voir ?, demanda Ryo au Professeur.  

- Dès qu’on l’aura installée dans sa chambre. Va te changer en attendant, Ryo. Tu es couvert de sang., lui conseilla le Professeur.  

- J’att…  

- Maintenant. Tu n’iras pas coller une infection à ma patiente par manque de patience. A la douche., lui ordonna-t-il.  

 

Il s’en alla en grommelant, impatient de retrouver sa compagne. Il se lava rapidement et se changea avant de ressortir des douches. Il n’eut pas à chercher bien loin pour savoir dans quelle chambre était Kaori. Un mot l’attendait sur la porte.  

 

- Tu m’as fichu la trouille, Kaori., fit-il, prenant sa main et s’asseyant à ses côtés.  

- Il faudra qu’on parle sérieusement de cette petite escapade et peut-être aussi d’autres sujets en temps voulu mais d’abord remets-toi., lui demanda-t-il.  

- Je reste là… pour toujours. 

 


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