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Chapitre 47 :: Chapitre 47 Publiée: 04-11-21 - Mise à jour: 04-11-21 Commentaires: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^
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Chapitre 47
Dans les ténèbres, une tension soudaine se fit ressentir. Un frisson agita deux corps alanguis et, soudain, une lumière pourpre surgit et quatre yeux s’ouvrirent, un peu surpris et surtout très ensommeillés.
Kaori tourna et se retourna dans l’obscurité violette jusqu’à croiser le regard sombre de Ryo. Elle ne mit même pas une seconde avant de reconnaître l’autre Ryo et, même si elle était aussi nue que lui, elle courut jusqu’à lui et l’enlaça.
- Je ne pensais jamais te revoir., lui dit-elle, heureuse de le retrouver.
- Moi non plus. Tu vas bien ?, lui demanda-t-il, prenant son visage entre ses mains.
- Oui, de mieux en mieux chaque jour. Mes constantes sont presque revenues à la normale., le rassura-t-elle.
- Tu as réussi à les sauver toutes les deux ?, l’interrogea Kaori, anxieuse.
- Oui et Xiang Ying a décidé de rester avec nous de son plein gré. On a retrouver Xin Hong aussi. La petite Miki n’est pas encore arrivée. Dès qu’elle sera là et bien installée et que tout roulera, j’emmènerai Kaori aux Etats-Unis pour rencontrer sa sœur., lui résuma-t-il.
Elle l’observa les yeux brillants de joie. Elle était tellement heureuse pour lui, que tout se fut déroulé comme ils l’avaient prévu que ça effaçait tout le mal qu’elle avait pu ressentir jusque là.
- Je suis si heureuse pour toi., souffla-t-elle.
- Je m’en doute. Et toi alors ? Tu as réussi à le sauver ? J’ai eu une impression bizarre, comme un grand danger., lui expliqua-t-il, soucieux.
- Je l’ai sauvé… mais j’ai été blessée et j’ai failli mourir. Tout ça, c’est du passé maintenant et on apprend à être à deux comme un couple., lui apprit-elle, un sourire heureux aux lèvres.
- J’ai passé la bague au doigt de Kaori., murmura-t-il.
- Tu l’as fait ? Elle a dû être si heureuse…, répondit-elle à voix basse.
C’était un peu ridicule de chuchoter ainsi mais c’était instinctif comme un secret qu’eux seuls pouvaient partager.
- Oui. On cherche aussi un logement plus grand parce qu’on va essayer d’avoir un bébé., ajouta-t-il, caressant sa joue.
- Vous serez bien à quatre. Je suis persuadée que vous serez heureux., lui assura-t-elle, ravie.
- Et toi ? Des projets d’avenir ?, lui demanda-t-il, espérant bien qu’elle lui dirait oui.
- Finir notre vie ensemble., répondit-elle, gardant le même sourire.
Il se retint de grimacer : il avait la sensation d’avoir tout et elle pas grand-chose alors qu’ils auraient dû tous les deux pouvoir profiter au maximum de cette deuxième chance. Il avait retrouvé sa femme, sa fille et allait être père une deuxième fois. Elle avait retrouvé son compagnon, point.
- Il ne t’a pas parlé de mariage ou d’enfants ?, l’interrogea-t-il malgré tout, espérant qu’elle minimisait juste ce qu’elle avait gagné bien qu’il en douta.
- Non… mais c’est Ryo. On est un jeune couple et il n’a pas le même passé que toi., le défendit-elle.
- Rassure-toi, ça me va. Je voulais le retrouver et je l’ai retrouvé. C’est tout ce qui compte., lui assura-t-elle, posant une main sur son bras.
- Tu as le droit à plus, Kaori. J’aurais pu te donner plus., culpabilisa-t-il, posant une main sur son ventre.
Elle comprit le sens de son propos, se souvint du nombre de fois où il lui avait suggéré qu’il pouvait lui faire un enfant, la reconnaissance qu’elle avait ressenti à ce geste altruiste mais le malaise, la culpabilité qu’elle éprouvait à l’idée de le priver de son enfant et secoua la tête.
- Non, Ryo. Tu m’as donné beaucoup plus que j’en attendais. Tu m’as redonné l’espoir et le goût de vivre. Tu m’as offert du bonheur, le sourire alors que je pensais mourir et tu m’as rendu l’amour de ma vie. Tu n’avais pas à en faire plus., lui affirma-t-elle.
- Alors jure-moi que tu es heureuse., lui imposa-t-il.
- Je te le jure., lui affirma-t-elle.
Il la contempla un moment et l’étreignit à l’étouffer, soulagé de la voir vivante, en meilleure forme et par dessus tout heureuse. Il ne put cependant étouffer complètement le soupçon de jalousie et le besoin de la protéger même s’il savait qu’il n’avait certainement rien à lui dire parce qu’il était lui-même en couple et heureux de l’être. Il avait aimé cette femme sincèrement… et ne l’oublierait jamais.
- Si je pouvais parler à ton homme, je lui dirais d’oublier toutes ces conneries et de se bouger les fesses pour te donner tout ce que tu mérites. Je lui dirais à quel point il a de la chance d’avoir une femme qui a bravé le danger, risqué sa vie et est sortie des sentiers battus pour le ramener à la vie et lui donner cette seconde chance. Je lui montrerais à quel point il pourrait être aussi heureux que moi à l’idée d’être père, de donner un futur à votre relation., lui affirma-t-il.
- Je sais…, murmura Kaori, fermant les yeux pour lutter contre les larmes qui montaient.
Elle était touchée par ses mots, l’amour qu’elle y entendait encore résonner, sa reconnaissance. Elle aurait aimé tout ça, voir Ryo changer d’avis et vouloir un enfant, peut-être pas maintenant mais plus tard quand ils auraient été bien établis mais elle savait que ça n’arriverait pas. Ils n’étaient pas faits du même bois, ils n’avaient pas les mêmes vécus et, même si ça la privait d’une grande joie, elle prenait son Ryo comme il était.
- Ne t’inquiète plus pour moi, je vais bien et je suis rassurée de savoir que tu vas bien aussi., lui retourna-t-elle, encadrant son visage de ses deux mains.
Elle se mit sur la pointe des pieds et l’embrassa sur la joue avec énormément de tendresse avant de glisser les mains derrière son cou et de se serrer contre lui.
- Tu crois qu’on les trahit en faisant cela ?, lui demanda-t-elle.
- Non. On est amis, Kaori, des amis très proches, c’est tout. Ca ne changera jamais., la rassura-t-il.
- Jamais., répéta-t-elle.
Ils restèrent ainsi un long moment avant de s’écarter et de scruter les ténèbres pourpres du regard, main dans la main. Ils savaient ce que cette lueur signifiait, la venue de la déesse, mais étrangement, elle n’était pas encore apparue.
- Tu l’as vue depuis qu’on est repartis en arrière ?, lui demanda Kaori.
- Non et toi ?, lui retourna-t-il.
- Non plus. J’ai juste ressenti de la chaleur en moi et je savais que tu avais réussi. J’en aurais mis ma main à couper., lui expliqua-t-elle, lui jetant un regard.
- J’ai eu la même sensation sauf que j’ai eu le droit au froid et au sentiment d’oppression avant. Je suppose que c’est lorsque tu as été blessée., répliqua-t-il, pressant sa main.
- Ne refais jamais ça., la prévint-il.
- C’est frustrant de savoir qu’il t’arrive quelque chose de négatif et de ne pouvoir rien faire.
- Je me doute. On a juste été surpris parce qu’ils n’étaient pas trois mais quatre., se défendit-elle.
- Bonsoir…, entendirent-ils soudain.
Ils fixèrent le mirage qui se précisa et apparut de nouveau comme une déesse grecque. Elle les observait tous deux avec un regard bienveillant et un léger sourire et ils se détendirent.
- Kaori, vous serez bien la première personne qui aura utilisé deux fois cet artefact., lui apprit-t-elle, amusée.
- Vous ne m’en verrez pas désolée., s’excusa la rouquine, entendant son compagnon ricaner légèrement, ce qui la fit sourire en retour.
- Je m’en doute. Vous êtes aussi les seuls à avoir su trouver le moyen de l’utiliser ensemble et de déjouer l’une des deux impossibilités qui le limitaient. Il semble qu’un lien très fort vous unisse et que ce lien restera entre vous malgré votre séparation., leur apprit-elle.
- C’est prévu ainsi ?, lui retourna Ryo.
- Je ne sais pas si c’est dû à l’objet ou à la force de ce qui vous unit. Vous êtes les seuls à avoir su l’utiliser ensemble. Je n’ai aucun précédent auquel me référer pour vous dire si ça durera ou non., leur dit-elle.
Le couple se regarda un instant avant de se tourner de nouveau vers la déesse.
- Si je suis là aujourd’hui et vous aussi, c’est parce que cela fait trente jours que vous avez fait votre voyage et que vous devez décider de ce que vous faites. Voulez-vous rester où vous êtes arrivés ou repartir où vous étiez ?, leur demanda-t-elle.
- Votre décision doit être unanime.
- Que veux-tu faire, Kaori ?, lui demanda Ryo.
Elle se tourna vers lui et prit son autre main.
- Ne doute pas que je t’aime mais je pense que tu es heureux avec Kaori et je suis heureuse avec Ryo. Je pense que nos places respectives sont avec eux., répondit-elle, le cœur serré.
- Je le pense aussi… même si ça fait encore mal de te laisser partir., lui avoua-t-il.
- Je sais., souffla-t-elle.
- Sois heureux, Ryo., murmura-t-elle.
- Toi aussi, Kaori. J’espère qu’il changera d’avis… sinon viens me voir., la taquina-t-il.
Elle sourit à son regard malicieux et acquiesça avant de l’enlacer.
- Je ne pensais pas que ce serait aussi dur que la première fois de se dire au revoir., admit-elle.
- Moi non plus. J’ai été heureux et soulagé d’avoir eu cette occasion malgré tout, d’avoir pu avoir de tes nouvelles et de voir ton sourire. J’ai eu très peur pour toi., lui confia Ryo.
- Moi pareil. J’avais cette certitude au fond de moi mais savoir, l’entendre de ta propre bouche, c’est encore mieux., lui retourna-t-elle.
- Il est temps de se dire au revoir maintenant., lui dit-il, caressant sa nuque.
Elle se laissa faire encore quelques instants avant de s’écarter.
- Au revoir., murmura-t-elle, une larme glissant sur sa joue.
Il l’effaça du pouce et vint poser les lèvres sur les siennes, l’embrassant avec beaucoup de tendresse.
- Ca ne comptera pas. Ce n’est pas réel., chuchota-t-il contre ses lèvres et elle acquiesça, bouleversée.
- Au revoir, ma Kaori. Prends soin de toi., lui demanda-t-il.
- Je te le promets., lui affirma-t-elle.
Main dans la main, ils se tournèrent vers la déesse et, après un dernier regard échangé, lui firent part de leur décision.
- On reste où nous sommes arrivés.
- Très bien. Qu’il en soit ainsi fait., proféra-t-elle.
La lumière se fit plus vive, allant jusqu’à les éblouir, et soudain, il n’y eut plus rien. Chacun d’eux était dans le noir mais ils ne sentaient plus la main de l’autre ni sa présence. Cela ne dura qu’un instant avant qu’ils n’eurent l’impression que le sol se dérobait sous leur pied, les entraînant dans une chute vertigineuse qui les fit se réveiller en sursaut chacun dans leur lit.
- Tout va bien ?, leurs demandèrent leurs conjoints respectifs, aussitôt réveillés à leur tour.
La main sur le cœur, peinant à réaliser ce qui venait de se passer, Ryo et Kaori mirent un temps à répondre.
- Oui., soufflèrent-ils.
- C’était l’heure de rendre notre décision après le délai d’essai., expliqua Kaori.
- Et donc ?, lui demanda Ryo.
- Nous avons tous les deux décider de rester où nous étions. Tu en doutais ?, répliqua l’autre Ryo, enlaçant sa femme.
- Non, bien sûr que non. Ca t’a fait quoi de la revoir ?, l’interrogea-t-elle.
- Du bien, beaucoup de bien. Ca m’a rassuré sur son sort., admit-il.
- Kaori, je sais que notre relation n’est peut-être pas aussi épanouie qu’avec… lui mais je ferai des efforts, je te le jure., promit Ryo.
- Vous êtes différents, Ryo. Je ne cherche pas à calquer ses bons côtés sur toi. Je veux juste que tu trouves du plaisir dans notre couple, de la sérénité, de la confiance., lui opposa Kaori.
Il posa le menton sur son épaule et la serra par derrière, toujours aussi reconnaissant envers celui qui l’avait placée sur sa route.
- Je trouve tout cela et pour ce qui est du plaisir… Je n’en ai jamais pris autant., répliqua-t-il d’une voix mutine.
- Vraiment ?, lui retourna-t-elle avec un sourire.
- Vraiment. Je vais encore te donner confiance sur ce point., lui affirma-t-il, butinant sa nuque avant de la coucher et de s’allonger à ses côtés, ses mains voyageant sur son corps.
Pendant que le jeune couple reprenait les chemins de la passion, l’autre couple s’endormit simplement enlacé l’un contre l’autre, confiant en leur avenir.
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