Chapitre 5 :: prête à tout

Publiée: 19-11-06 - Mise à jour: 19-11-06

Commentaires: Déjà le 5ème chapitre. On arrive –enfin- à la véritable intrigue. Et non, ce n’est pas la relation Kaori/Ryo qui guide ma plume, mais les sentiments d’un petit enfant innocent. Quant à Hirotaka, savourez sa punition (bien qu’il ne soit pas si méchant que ça finalement –vous comprendrez pourquoi dans le prochain chapitre) ^^. Allez, bonne lecture

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La lumière qui illuminait le couloir de l’hôpital était bien invisible pour Kaori. Assise devant la salle d’opération, tout ce qui l’entourait était le néant. Passé, futur, plus rien ne comptait plus que l’instant présent. Elle était dans un Etat second d’inconscience totale. Elle se refusait même à pleurer. Se serait admettre qu’il n’y avait plus d’espoir, que tout était fini. Mais tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.  

« Kaori, alors comment vas t-il ? »  

Une voix vint heurter le silence dans lequel était plongé la jeune fiancée. Levant la tête, elle aperçoit sa belle-mère tenant son petit garçon dans ses bras. Sans répondre, elle se leva pour prendre son fils qui paraissait terrifier. Dans les bras de sa mère, l’enfant ne dit rien, recherchant du calme et de la quiétude.  

« Papa…  

- Ne t’inquiète pas mon cœur, il va bien »  

Kaori tentait de se convaincre elle-même. Mais cela faisait déjà 4 heures qu’il était dans cette salle, inconscient, loin d’elle.  

La porte du bloc s’ouvrit et le cœur de Kaori ne fit qu’un bond. Tentant de garder son calme, elle déposa Roy au sol et s’avança vers le médecin plus morte que vive.  

« Docteur…  

- La balle a fait énormément de dégât. Elle est passer tout près du cœur et a rompu quelques vaisseaux d’irrigation. C’est une chance qu’il soit arriver vivant ici.  

- Mais il va s’en remettre, n’est-ce pas ? Vous venez de l’opérer. »  

Le docteur resta cyniquement silencieux.  

« Docteur, je vous en supplie, dîtes moi qu’il va s’en remettre.  

- je suis désolé Madame, mais on ne peut plus rien faire. Ce n’est plus qu’une question d’heures. »  

Kaori sentit toutes ses forces l’abandonner. Elle s’écroula en larmes, plus que démoraliser. Elle allait encore perdre quelqu’un de cher. Pourquoi ? Pourquoi le sort s’acharnait-il sur elle ? N’avait-elle pas droit à un peu de bonheur elle aussi ? Tous ses projets d’avenir, son mariage, son futur, tout s’écroulait, parti, dispersé par une balle. Elle n’avait plus rien à espérer de sa vie. Elle aurait préféré mourir. Après tout, la seule personne qu’elle aimait allait disparaître. Mais une petite main vint effleurer son visage, tentant d’essuyer les larmes qu’étaient apparues sur ses joues. Une petite main toute douce qui la ramena un peu à la vie. C’est vrai. Il lui restait le propriétaire de cette main à protéger, à aimer.  

« Pouka tu pleu ma ?  

- Pour rien mon chou. Je suis un peu triste c’est tout.  

- Va veni bento papa ?  

- Oui mon trésor, très bientôt. »  

Kaori enlaça son garçon très fort, comme pour qu’il ne laisse pas échapper son espoir. La mère d’Hirotaka quant à elle, ne voulait pas abandonner aussi facilement son fils à la mort.  

« Etes vous sûr docteur qu’il n’y a vraiment rien à faire ? Il doit bien y avoir un remède, une solution.  

- effectivement. »  

Kaori réagit immédiatement à cette affirmation. Il y avait un espoir.  

« Que faut-il faire ?  

- Il faudrait trouver un nouveau cœur à votre époux mais c’est une mission impossible.  

- Et pourquoi donc ?  

- Tout d’abord parce qu’il faudrait le trouver dans les 5 heures qui viennent au grand maximum, ensuite, parce qu’il faut que le cœur en question soit compatible avec votre mari qui est de groupe sanguin AB-, ce qui n’est pas très courant. Vous avez 1 chance sur 1000 de trouver une personne morte du même groupe sanguin qui soit en plus donneur d’organe. Vous comprenez pourquoi je vous ai dit qu’il n’y avait plus rien à faire.  

- 1 chance sur 1000 c’est tout de même une chance. Et je sais où trouver un cœur. »  

Sans aucune explication, Kaori partit en courant.  

« Il ne me reste que 5 heures. Tiens bon mon amour, je reviendrai vite ! »  

Ryo était abattu par ce qu’il venait de faire 4 heures auparavant. Il avait mis celle qu’il aime en danger, il avait mis un petit garçon en danger. Et même s’il avait touché sa cible, même s’il avait été payé, il ressentait de l’amertume pour ce qu’il avait fait. Une fois de plus, il venait sans doute de briser un bonheur immense. Alors qu’il venait de finir sa bouteille de Whisky et qu’il s’apprêtait à en entamer une nouvelle, Kaori entra en furie dans son appartement.  

« Ryo, j’ai besoin de ton aide ! »  

Ryo resta glacer sur place et n’osait pas bouger d’un pouce. Etait-elle au courant que c’était lui qu’avait tiré ?  

« Il faut que tu me trouves un cœur !  

- Un cœur ? Mais pourquoi faire ?  

- Je n’ai pas le temps d’entrer dans les détails. Il me faut un cœur de groupe sanguin AB- dans moins de 5 heures.  

- Mais explique-moi au moins…  

- S’il te plait Ryo. Je ne veux pas que mon fils soit orphelin dès maintenant.  

- Ton fils ? »  

Tout se bouscula dans la tête de Ryo et en un éclaire il comprit. Hirotaka, sa cible, n’était autre que le fiancé de Kaori, ce qui expliquait sa présence dans l’hôtel. Et le petit garçon qui se tenait sur son dos était très certainement le fils dont elle parle. En une fraction de seconde, il se rendit compte des dégâts qu’il avait sûrement causé chez Kaori et chez le petit garçon. Mais elle ne semblait pas savoir que c’était lui qui avait tiré, sinon, pourquoi serait-elle venu lui demander son aide.  

« Mais où veux-tu que je te trouve un cœur ?  

- Tu es un nettoyeur non ? Il te suffit d’éliminer quelqu’un.  

- Voyons Kaori, est-ce que tu entends ce que tu dis ? »  

Ryo fut piqué par le regard glacial et plein de colère de Kaori, un regard qu’il n’avait encore jamais vu.  

« Ecoute-moi bien Ryo. Si je suis venu te voir, c’est parce que tu es la première personne à qui j’ai pensé. J’aurais pu aller trouver un autre nettoyeur qui ne m’aurait pas posé de questions.  

- Tu sais que je ne travaille pas gratuitement…  

- Pas de ça entre-nous. Mon fiancé est entre la vie et la mort à cet instant précis, mon fils est tout seul à l’hôpital avec ma belle-mère au lieu d’être avec moi. Alors tu vois, je n’ai pas de temps à perdre.  

- Kaori…  

- Ryo, je suis prête à faire n’importe quoi pour sauver ma famille. Alors décide-toi. »  

Ryo était impressionné par la Kaori qu’il voyait. Elle qui lui suppliait toujours de ne tuer personne, elle voulait qu’il tue un individu juste pour son cœur. Mais les sentiments qu’il éprouvait pour elle étaient si forts qu’il ne se sentait pas capable de lui dire non, bien que l’idée même le révolte.  

« Très bien, c’est d’accord.  

-C’est vrai ?  

- Tu peux compter sur moi. Bon j’y vais alors.  

- Attends Ryo ! Quand tu m’auras rapporté le cœur, j’aurai une autre mission pour toi.  

- Ah oui ?  

- Trouver et abattre celui qui a tiré sur Hirotaka ! »  

Ryo sentit son cœur battre en entendant cette phrase. Sans se retourner, il continua son chemin.  

« A plus Kaori. »  

Kaori resta alors seul dans cet appartement qui lui était si familier, où elle avait toujours attendu tant de fois que Ryo rentre en espérant qu’il serait sain et sauf. Alors, ramenant ses mains sur son cœur, apaisée, elle reprit le refrain qu’elle disait chaque fois qu’il sortait 2 ans auparavant.  

« Reviens vite Ryo. Mais je t’en supplie, soit prudent. Je ne veux pas te perdre »  

A l’hôpital, Yukie Kitao était assise au chevet de son fils. Hirotaka était dans le coma, un coma profond. Mais il avait l’air si paisible, que sa mère en était presque ravie. Et tandis qu’elle veille sur le sommeil de son fils, elle ne prête pas attention au petit garçon qui en profite pour s’éclipser.  

Roy Kitao avait été marqué par tout ce qui venait de se passer. Et bien éveillé pour son âge, il savait bien que si sa mère était aussi étrange, c’était parce que son père n’allait pas bien. Avec son doudou rose dans la main, il marchait pensif, dans l’hôpital, lorsqu’il croisa deux hommes sur son chemin.  

« C’est lui tu crois ?  

- Attend, laisse moi vérifier sur la photo »  

Les deux hommes s’arrêtèrent devant l’enfant, et regardèrent à tour de rôle la photo et l’enfant.  

« C’est bien lui, le fils de SAEBA.  

- Embarquons-le. Non seulement il est le fils de Saeba, mais c’est surtout l’héritier de la famille Kitao. Il nous sera doublement rentable. »  

Roy sentait bien que ces deux hommes n’étaient pas clairs. Et alors qu’il tentait de s’échapper, Il se sentit soulever. Alors qu’il allait se mettre à pleurer, l’un des hommes appliqua un mouchoir imprégné d’un doux parfum sur sa bouche. Ce parfum calma l’enfant et celui-ci s’endormit quasi-instantanément dans les bras de cet homme qui l’emportait vers une étape décisive de sa vie.  

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