Chapter 3 :: Chap 3 : La rencontre

Published: 02-01-14 - Last update: 02-01-14

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Chap 3 : La rencontre  

Il faisait si beau et si chaud que Kaori avait décidé de profiter de cette sortie pour flâner un peu. Elle s'autorisait à prendre son temps, car cela faisait longtemps qu'ils n'avaient pas eu de mission. La Miss pensait qu'aujourd'hui serait un jour comme les autres, c'est à dire sans travail.  

La jeune femme appréciait de plus en plus de se balader. S'éloigner de l'appartement lui permettait de s'aérer l'esprit et de ne pas être au même endroit que son partenaire. La souffrance causée par la froideur de Ryô se faisait moins lourde. Une fois à l'extérieur, son cœur se faisait plus léger et reprenait force et courage.  

Elle sortait de sa douleur quelques heures. Ces moments passés seule lui faisaient le plus grand bien. Certes, cela n'effaçait pas toutes ses blessures mais elle se sentait plus apaisée et libre de croire à une nouvelle vie. La nettoyeuse se risquait à ouvrir les yeux sur un autre monde.  

La rouquine s'attardait sur une goutte de rosée scintillante qui transformait une fleur en œuvre poétique. Elle écoutait le clapotis musical de l'eau de la fontaine. Elle tentait par tous les moyens de nourrir son esprit d'images positives pour effacer sa mélancolie.  

La nettoyeuse cherchait du réconfort ou un sentiment de sécurité et de plénitude. Elle ne voulait pas fuir la réalité, elle essayait juste de rester le plus optimiste possible. La jeune femme s'efforçait de trouver du plaisir dans les moindres détails de la vie.  

Elle s'extasiait devant des familles unies et heureuses, elle souriait en entendant les rires des enfants. Elle s'imaginait avec sa famille : un mari et des enfants. Dans ces moments, elle affrontait petit à petit la vérité : sa vie devait changer pour pouvoir réaliser ses rêves.  

Pourtant ce matin, la nature ne la soutenait pas. Oui les arbres étaient parés de leurs merveilleux costumes fleuris mais, les oiseaux paradaient, virevoltaient et chantaient l’amour. Les écureuils sautillaient les uns vers les autres pour se faire la cour. Même les coccinelles voletaient autour d'elle, à deux.  

Quant aux personnes que la nettoyeuse rencontrait, comme par hasard, ils étaient tous en couple. Ces jeunes gens se tenaient bras dessus-dessous et étaient tout sourire. L'amour les transportait dans un monde de tendresse et de douceur. Leur voix était chantante, leurs regards passionnés et amoureux. Tout semblait respirer l'amour. Le printemps s'était installé. Il amenait ses couleurs, ses mélodies et les envies de se rapprocher.  

La jeune femme contrastait dans ce paysage. Kaori était seule. Elle ne sentait pas bien, elle était gênée de sa solitude. Tout à coup son célibat lui pesait. La nettoyeuse avait l'impression de faire tâche. Pour une fois, elle ne parvenait pas à apprécier les beautés de la vie. Tout perdait sa saveur, son parfum et sa couleur.  

Ayant le sentiment de ne pas être à sa place, elle baissa la tête. Une vague de désespoir et de  

désarroi l'accabla. Elle décida d'écourter sa promenade, cela n'avait pas l'effet escompté. La rouquine serra les poings et accéléra. Sa main blessée lui fit mal. La douleur la ramena à la réalité.  

Sans s’en rendre compte, ses jambes l'avaient conduite devant le tableau. Chose inattendue, il y avait un XYZ: «rendez-vous près de la fontaine du jardin impérial, 11 h00, je porterai du bleu».  

11h00 ! La nettoyeuse avait tout juste le temps de s'y rendre. Ne voulant pas être en retard, elle courut. La jeune femme ne souhaitait pas manquer ce rendez-vous ni paraître impolie, elle n'était pas Ryô !  

En pensant à son coéquipier, elle eut un pincement au cœur. Il n’avait rien d’un prince charmant et pourtant elle était amoureuse de lui! Comment avait-elle pu craquer pour cet homme ? Il ne s'était jamais intéressé à elle !  

Cependant, il était le seul homme en qui elle avait une confiance absolue, le seul à qui elle confierait sa vie sans hésiter. Toutes ces années vécues à ces côtés lui avait fait comprendre qui il était vraiment. Derrière sa rudesse, sa perversité et sa marginalité, son partenaire était un homme de justice qui agissait avec cœur.  

Une fois encore, le charme de Ryô l'envoûtait. Mais il était temps que cela change, il ne devrait plus avoir d'emprise sur elle. C'était décidé, la nettoyeuse allait prendre sa vie en main. La jeune femme ne voulait plus être célibataire. Les choses devaient évoluer.  

Absorbée par ses nouvelles résolutions, Kaori ne remarqua pas les cris aux alentours. Elle ne vit pas non plus la personne devant elle et la bouscula. La Miss entendit un bruit sourd. Le choc lui provoqua une douleur aiguë à la tête qui dura quelques secondes. Puis, surprise, elle leva la tête.  

En apercevant le jeune homme, elle resta sans voix. Ce fut donc lui qui prit la parole. Il avait un timbre de voix très grave mais étonnamment doux :  

« - Excusez-moi mademoiselle, je suis désolé, je n’ai pas fait attention. J'attends quelqu'un et je n'étais pas concentré. Vous ne vous êtes pas fait mal j’espère ? Vous n'avez pas l'air bien, vous êtes très pâle.  

Kaori, toujours troublée, ne parvint pas à prononcer un mot. Inquiet, le jeune homme reprit plus doucement :  

-Mademoiselle, je me permets d'insister. Allez-vous bien ? Voulez-vous que je vous conduise à l'hôpital ? Vous êtes blessée ?  

La nettoyeuse ne comprenait pas pourquoi son interlocuteur avait tout à coup autant de sollicitude pour elle. Elle devait reconnaître qu'elle ne se sentait pas au mieux. Son esprit semblait embrouillé et ralenti.  

Perdue face à la réaction de son interlocuteur, ce fut avec beaucoup d'inquiétude qu'elle demanda :  

-Ryô ? Mais pourquoi tu... ? Qu’est-ce que... ? Tu te moques de moi ? Hein c'est ça ?  

L'individu s'inquiéta. L'étonnement de la rouquine et sa réaction le poussèrent à lui couper la parole. Il constata qu'il y avait méprise. Pour ne pas la perturber plus, il répondit d'une voix chaleureuse :  

- Je suis navré mais je crois qu'il y a erreur. Je ne m'appelle pas Ryô, je ne connais aucun homme nommé comme cela d'ailleurs. Vous avez dû vous blesser lors de notre contact. Je vais vous accompagner chez un médecin pour être sûr qu'il n'y ait pas une commotion.  

La tête de Kaori tournait, elle ne se trompait pas. L'homme devant elle ne pouvait être que Ryô, il lui ressemblait en tous points. Elle ne saisissait pas bien la situation. La jeune femme commença à s'inquiéter de sa santé mentale quand elle aperçut que l'homme portait une chemise bleue.  

Le message du tableau lui revint tout de suite en mémoire. La nettoyeuse inspira profondément, reprit ses esprits et parvint enfin à répondre :  

- Non ça ira merci, je … Vous ressemblez beaucoup à mon partenaire, je vous ai confondu, je suis désolée ». 

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