Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: To be continued

Series: City Hunter

 

Total: 6 chapters

Published: 28-06-04

Last update: 13-09-04

 

Comments: 19 reviews

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General

 

Summary: Et si Ryô n'était pas le seul survivant de l'avion? Si une possible personne serait encore vivante, qui serait-elle et le connaîtrait-elle? Aurait-elle eu le même destin que lui?

 

Disclaimer: Les personnages de "Entre hier et demain." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Entre hier et demain.

 

Chapter 2 :: Chapitre 2 : Une vieille connaissance.

Published: 05-07-04 - Last update: 05-07-04

Comments: Coucou ! Comme promis, me voilà avec un nouveau chapitre d'une autre histoire. J'espère que je vais pouvoir gardé le rythme et ne pas vouloir ajouter plus de chap à une histoire qu'à une autre lol... En tout cas, merci pour vos encouragements, ça fait plaisir. Tout comme ça me stresse un peu aussi : J'espère Sekhmet que je vais être à la hauteur de tes espérances (^^;). En tout cas, n'hésitez surtout pas à me faire part de vos impressions ! Moi aussi, j'essaye de laisser le plus de reviews possible, même si je suis fort en retard dans la lecture des fics !!! En tout cas, je tiens à préciser que j'adore vos fics à TOUS !!! Bonne lecture !

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6


 

Seul dans son café, Falcon nettoie les assiettes et couverts sales du temps de midi. Il ne s’y connaît peut-être pas très bien, mais il estime que son petit café marche de mieux en mieux, bien que la plupart des clients potentiels s’éloignent assez vite à cause de sa carrure impressionnante. Pourtant, on ne peut pas dire qu’il est accueille avec respect et un large sourire. Mick et Ryô lui ont mille fois répété que c’était justement à cause de ce sourire que tout le monde déguerpit ; il se demande bien pourquoi…  

Il arrive pourtant assez souvent qu’il serve tout seul durant quelques heures, quand Miki doit partir pour quelques courses ou quelques arrangements avec les producteurs et autres. Quoique ces derniers temps, ces hommes les laissent en paix avec leurs produits rénovateurs que tout le monde va s’arracher. Falcon et sa femme tiennent un café, pas un magasin de mode. Là encore, l’impression qu’il donne aux personnes qui ne le connaissent pas a facilité cette tranquillité.  

Aujourd’hui, Miki lui a demandé l’après-midi de libre pour s’occuper un peu d’elle ; c’est-à-dire qu’elle avait l’intention de se rendre dans un centre sportif pour se dégourdir un peu, puis passer chez un coiffeur pour arranger un peu ses cheveux et finalement repasser à l’épicerie pour faire un bon repas à son doux mari qui a bien évidemment accepté de garder le café seul durant tout ce temps.  

Il n’empêche qu’il a réussi à cacher à ses clients, et ça vaut mieux, qu’il est aveugle. En effet, très peu de clients se sentiraient à l’aise (déjà que c’est pas évident quand on le voit) avec une personne qui ni voit rien du tout en leur servant du café, en cuisinant une gaufre ou quoique ce soit d’autre. De toute façon, il ne se voit vraiment pas à s’expliquer sur son passé pour leur faire comprendre qu’il se débrouille à merveille sans ses yeux. Ce serait plus simple d’écrire sur la porte d’entrée : le patron est un ancien mercenaire.  

Et puis, vous le voyez dire aux gens qu’il les reconnaît grâce à leur manière d’entrer dans son magasin ? Car il est vrai qu’il souhaite la bienvenue à certains clients fidèles alors même qu’ils n’ont pas ouvert la bouche. Mais ça, c’est une caractéristique de ces oreilles fines qu’il a développée au cours de ses nombreuses batailles. Depuis son plus jeune âge, Falcon a toujours eu une mémoire d’éléphant et il a mémorisé des sons, des images durant sa vie entière. Et dès qu’un son lui vient à l’oreille, il est capable de resituer plus ou moins le contexte de ce bruit et d’y mettre une image. Donc, il n’y a pas de souci pour lui : même aveugle, il se débrouille comme un chef.  

 

2h30, c’est la mi-temps dirons-nous. Habituellement, son café est libre pour une petite heure dans ce moment-là. Ensuite, il y a les sorties de l’école, du boulot et enfin le souper. C’est pourquoi Falcon a tout son temps pour laver ses tables et sa vaisselle. Il en profite aussi parfois pour passer un petit coup de brosse. Ca aussi, c’est un défaut de mercenaire : il est patient, mais ne sait pas rester à ne rien faire. Quelle contradiction !  

Etrange, voilà qu’un client entre. Il suffisait qu’il se fasse la réflexion sur la tranquillité de cette heure pour que quelqu’un entre. Mais… Ce pas… Il lui rappelle quelque chose. Il pourtant certain qu’il ne s’agit pas d’un client habituel, ni même d’un client tout court. C’est la première fois que cette personne met les pieds dans son café. Mais, il la connaît. Un souvenir très lointain lui revient alors à l’esprit, ainsi qu’un nom qu’il craignait à l’époque, comme la plupart des mercenaires d’ailleurs. Un nom qu’il a ensuite maudi et finalement beaucoup aimé.  

- My… My Lady ? bégaye-t-il tant ce souvenir paraît improbable.  

- Ca fait bien longtemps, n’est-ce pas Falcon ?  

 

Cinq bonnes minutes doivent s’être écoulées à présent, et ni l’un ni l’autre n’a encore remué un cil. Falcon décide de faire le premier geste en se dirigeant vers le bar et ses boites à café. Un café bien fort, sa cliente n’a pas besoin de le préciser. Et tandis qu’il s’active auprès du percolateur, la jeune dame avance vers les sièges du bar et s’installe exactement là où Ryô à l’habitude de s’asseoir. Il ne la voit pas, mais se remémore l’image qu’il avait gardé en lui depuis… pratiquement dix ans. Une jeune femme très grande à la peau blanche malgré le soleil frappant de l’Amérique latine. De très longs cheveux noirs jais qu’elle toujours l’habitude de nouer en natte et des yeux aussi sombre qu’un ciel de nuit.  

Quelques instants plus tard, Falcon dépose une tasse de café devant la jeune femme qui n’a cessé de le regarder durant tout ce temps. Et ça dérange tout particulièrement le mercenaire qui sait qu’elle le dévisage surtout au-delà de ses grosses lunettes noires.  

- Qu’y a-t-il ? ronchonne-t-il de sa voix bourrue.  

- La blessure de tes yeux s’est bien aggravée, apparemment. Je dirais même qu’elle ne peut aller plus loin.  

Ce disant elle saisit les branches des lunettes pour les retirer délicatement. Falcon, qui ne bouge même pas pour l’en empêcher, ne prend même pas la peine de fermer ses yeux aveugles. Alors qu’aucun mot n’a été échangé, la jeune femme remet en place les lunettes.  

- Je suis navée. Je ne pouvais rien faire pour toi à l’époque… Et maintenant…  

- Je sais, la coupe-t-il. Même les ophtalmologues les plus qualifiés de la ville n’ont rien pu faire pour ça. Alors ? Il est bon ce café ?  

En souriant, elle porte la tasse à ses lèvres et en avale une gorgée bouillante. Il n’a pas changé ; il rejette toujours les conversations qui le dérangent.  

- Je ne connais personne d’autre qui puisse me préparer un aussi bon nectar, plaisante-t-elle. A l’époque, tu n’étais pourtant pas le patron d’un café. Ca doit te changer la vie…  

- Et toi ? Comment vas-tu ?  

- Je n’ai changé en rien, contrairement à toi ! sourit-elle. Tu t’es aussi marié d’après ce que je sais. N’était-ce pas toi qui tenais absolument à ce que Miki s’éloigne de toi ?  

Falcon sait parfaitement qu’il ne servirait à rien de détourner la conversation, car la dame prendrait un malin plaisir à y revenir de façon encore plus tranchante. Et puis, il n’a rien à lui cacher non plus en ce qui concerne la petite fille qu’il avait jadis recueilli et qu’il a fini par épouser il y a peu. Lui et elle se connaissent trop bien pour ça, il peut donc lui parler à cœur ouvert.  

- Si. Mais j’aurais du le faire dès le début alors.  

- Tu n’avais pas trop le choix. Soit tu la laissais mourir d’une façon bien pénible pour une gamine, soit tu prenais le risque de la garder auprès de toi. Et puis, qui aurait pu imaginer qu’elle s’attacherait à toi plus qu’elle n’aurait du ?  

- Toi ! rétorque-t-il d’un ton tout à fait neutre mais sans hésitation aucune.  

La jeune femme sourit. Il ne peut pas la voir, c’est vrai, mais il la connaît trop bien savoir qu’elle sourit à cette remarque. Et il pourrait décrire parfaitement ce trait sur ses lèvres rouges : mi-amusé, mi-agacé.  

- En effet, tu n’as pas changé, My Lady. Il est toujours difficile de savoir comment les paroles te touchent, si elles te font rire ou si elles t’agacent.  

- Que dirais-tu à ce moment précis ?  

- Je crois que tu es contente de me revoir, tente-t-il de plaisanter bien que ce ne soit pas son fort.  

- Et j’espère bien pour toi que c’est réciproque, Falcon !  

Un son grave sort de sa voix bourrue et il ne répond pas ; ce qui fait rire davantage sa cliente.  

Ce rire… Il le fait rougir, une fois de plus.  

- Enfin, il y a quand même des choses qui ne changeront jamais, à ce que je peux voir, rigole la jeune femme.  

- Oui, et tu avais sans doute raison toute à l’heure. Tu n’as pas changé. Etre aveugle permet aussi de développer les autres sens, dont l’intuition. Et je crois que… que tu es toujours à la recherche de quelque chose, mais quoi ?  

La jeune femme le toise du regard à présent. Il ressent parfaitement la colère monter en elle. Il est peut-être aller trop loin dans les souvenirs. Il se rappelle que ce sujet n’a jamais été le préféré de cette dame, loin de là.  

Elle finit par soupirer en reprenant une gorgée du café.  

- Malheureusement pour moi, tu n’as pas oublié tout ça. Et puis, je me souviens très bien que toi seul voyait en moi comme dans un livre ouvert, en moi qui avait juré de toujours restée fermée à quiconque.  

- Et en particuliers aux hommes ?  

Elle ne rétorque pas et finit son café.  

 

 

 

Falcon était encore un tout jeune officier dans l’armée gouvernementale, mais sa troupe l’avait déjà reconnu comme l’un des meilleurs depuis bien longtemps. Il était en tout point pareil aux autres soldats, aussi fort et redoutable qu’un ancien adepte de la guérilla, même s’il ne comprenait pas encore pourquoi les hommes perdaient leur raison tous les mois pratiquement pour des filles.  

- On ne peut rien y faire, lui avait expliqué son Mentor, des soldats qui en sont réduits à se battre pour leur unique survie retrouvent tout naturellement leurs instincts primitifs… C’est-à-dire aussi qu’ils tentent tant bien que mal d’assurer leur descendance.  

- N’est-ce pas plutôt du simple désir d’être avec une femme, avait-il demandé agacé par une telle discussion.  

Himuro s’était mis à rire en lui disant de ne pas se tracasser pour de telles choses, qu’il était encore bien jeune pour les comprendre. Et en effet, il devait à peine avoir 18 ans à l’époque.  

- Dites, ils parlent tous d’une certaine « La Noire ». Qui est-ce ?  

Le regard d’Himuro s’était soudain fait très grave à ce moment-là. Il avait regardé Falcon droit dans les yeux, du moins autant qu’il le pouvait car ce garçon le dépassait déjà légèrement à l’époque.  

- C’est une excellente mercenaire, tout comme toi. Et si la guerre continue aussi longtemps qu’elle semble vouloir s’annoncer, tu peux me croire quand je te dis que tous deux, vous vous ferez un nom dans ce monde. La différence entre elle et toi est qu’elle n’est pas dans le même camp que nous.  

- Elle fait partie des opposants ?  

- Pas exactement. Elle fait partie d’une troisième équipe.  

- Une troisième équipe ? Vous voulez dire qu’il y a trois groupes dans cette guerre ?  

- Oui. Vois-tu, une guerre par du principe que deux clans opposés s’affrontent. Dans celle-ci, il y a les opposants et le gouvernement. Mais il arrive parfois qu’un autre clan se forme, dont les idées ne sont ni en accord avec les opposants, ni avec le gouvernement. On les appelle les rebelles.  

- Alors, ce sont eux les fameux rebelles ?  

- Oui. La plupart du temps, c’est une petite bande qui profite de la guerre d’une façon comme une autre.  

- Et cette fameuse « La Noire » est également une rebelle.  

- Tu m’as l’air déçu, Falcon.  

- C’est que… avec tout ce qu’on raconte sur elle, j’avais imaginé qu’elle était quand même un peu plus…  

- Droite dans les règles ? Mais il n’existe qu’une seule règle dans une guerre : la survie. Et puis, cette fille n’a pas le destin aussi facile que tu sembles le croire ; car d’après ce que je sais, elle est malencontreusement tombée dans cette bande il y a une dizaine d’années. Elle n’avait d’autre choix que de rester avec eux et copier leur mode de vie si elle voulait survivre.  

Encore et toujours ce même mot. A cet instant-là, les paroles d’Himuro n’avaient pas changé grand-chose. Pour Falcon, une fille qui n’avait aucun camp déterminé et qui profitait d’une guerre ne pouvait pas être aussi incroyable qu’on la définissait.  

 

Pourtant, cette fameuse guerrière, il a eu l’occasion, bonne ou mauvaise, de la rencontrer au cours de la guerre. Cela devait déjà faire trois mois qu’il avait parlé d’elle avec son supérieur, et son nom n’avait plus jamais fait office d’une conversation depuis.  

Un jour une dizaine d’hommes, dont il faisait partie, devaient partir pour le ravitaillement dans un village à plus de cinquante kilomètres du camp. Ils avaient emporté quatre jeeps pour pouvoir tout transporter et Falcon conduisait la quatrième. Il avait l’impression qu’on les filait, et quand il avait fait part de ses impressions à son compagnon de route, celui-ci s’était bien moqué de lui. Et pourtant, quelques kilomètres plus loin, ils ont été encerclés, pris au piège par les rebelles. La bataille fut de très courte durée, ce qui ne l’empêcha pas d’être très sanglante, et lui-même dut subir de sérieuses blessures.  

Il ne sait plus trop comment, mais il avait réussi à leur échapper durant un bref instant. A cet instant-là, il était déjà l’unique survivant de l’embuscade. Malheureusement, un des gars a réussi à le retrouver et à le ramener à demi-mort dans leur camp.  

- Il est bien jeune, ce p’tit gars, avait facilement conclu celui qui semblait être le chef de la bande.  

Enfin, semblait parce qu’il était ivre mort, comme la plupart des mecs autour de lui d’ailleurs.  

- Il est très bon, avait ensuite ajouté le chef. Il fera une bonne pute !  

- QUOI !!!  

- Hé, hé, mon p’tit gars, tu vas enfin savoir ce que c’est septième siècle… Hahaha…  

Une colère noire était alors montée dans ses veines, et malgré ses nombreuses blessures encore ensanglantées, il avait réussi à se libérer. Mais pour très peu de temps car il se trouvait dans le camp ennemi, et seul.  

- Allez, viens ma belle… C’t’ avec moi qu’tu commences c’te nuit.  

Et tandis qu’un balourd avançait vers lui d’un pas saoulé, une ombre s’interposa entre lui et Falcon. L’homme refusant de s’arrêter, la personne lui attrapa très agilement le bras et le tordit sans effort. Le gars, hurlant comme un forcené, fut libéré après quelques secondes qui parurent très longues à tous.  

- Va te faire voir, Lorenz ! fit l’ombre qui n’était autre qu’une ravissante jeune fille.  

- Ma belle ! Tu le veux ?  

- Il est à moi, affirme la jeune fille sans autre précision.  

- Pfff… T’as d’la chance, p’tit gars. Ta première nuit sera encore hétéro. Hahaha…  

Ce furent les dernières paroles que Falcon put entendre avant de sombrer dans l’inconscience.  

 

Quand il se réveilla à peine quelques heures plus tard, une jeune fille ravissante à la beauté provocante l’aida à se relever et à manger. Il comprit très rapidement qu’elle avait soigné et bandé ses blessures, bien que la plupart des pansements avaient viré au rouge eux aussi. Ils sont restés ainsi de longues minutes durant lesquelles aucune parole ne fut échangée.  

- Qui es-tu ? lui avait-il demandé au bout d’un instant.  

- « La Noire », avait-elle tout simplement répondu.  

A ce moment-là, deux sentiments complètement opposés étaient montés en même temps dans ses veines : de la sympathie pour cette demoiselle qui avait pris soin de lui, et de la colère envers une des rebelles qui avaient éliminé neuf de ses compagnons.  

Mais n’y prêtant pas attention, la jeune fille le releva de son propre lit et l’habilla de vêtements, sans même se préoccuper de la gêne qu’il ne dissimulait pas. Elle lui avait fait remarqué qu’il était très imposant pour un garçon de son âge et il s’était alors rendu compte qu’elle était aussi jeune qu’il l’était et que pourtant, ils avaient presque la même taille.  

- Tu grandiras encore, avait-elle dit dans un sourire en lui tendant une mitraillette.  

Elle l’entraîna, ou plutôt le porta presque, jusqu’à la sortie du camp. Personne ne les arrêta ; tous étaient en train de cuver une sacrée soirée arrosée.  

- Dans trois kilomètres, à peu près, tu trouveras la rivière qui traverse la région. Au-delà se trouve un petit village protégé par une troupe gouvernementale. Tu pourras y trouver refuge pour guérir avant de retourner dans ton propre camp.  

- Pourquoi m’aides-tu ? lui avait-il alors demandé.  

- Parce qu’on aura sans doute besoin de soldats comme toi au cours de cette guerre, Falcon.  

- Tu connais mon nom ?  

- Je le connais, en effet. Mais j’admire surtout tes nombreuses qualités qui sont murmurées dans toutes les troupes gouvernementales.  

Quand elle lui dit ça, deux nouvelles impressions concernant la jeune fille lui vinrent à l’esprit : l’une qu’elle semblait très mûre pour son âge, l’autre qu’elle paraissait beaucoup trop jeune pour affronter une guerre. Etait-il seulement possible qu’une idée fixe sur cette jeune fille le saisisse sans que l’opposé lui frappe aussi l’esprit ?  

- Pourquoi ne m’accompagnes-tu pas ?  

- Parce que l’on me connaît sous le nom de rebelle et que les ordres sont très strictes concernant un soldat comme moi, n’est-ce pas ?  

- Tu n’es pas comme eux, pourtant.  

- Ca, toi seul le sait. Fiche le camp, à présent. Les gars vont bientôt se réveiller et il faudra que tu aies déjà traversé la rivière, au moins. Jamais ils n’oseront attaquer de front une troupe gouvernementale, et on lèvera vite le camp.  

- Et toi ?  

- Ne t’en fais pas. Ils vont encore me faire payer ça à leur manière… dans leur lit…  

Il l’avait encore dévisagé plus longtemps auparavant. Il commençait à saisir petit à petit la souffrance qui se dégageait d’elle. Et dans ses yeux d’une couleur très sombre, il crut voir une détresse infinie, cachée sous une fierté aussi solide qu’un roc.  

- Va-t-en, à présent, murmura-t-elle. Et prends bien soin de toi.  

Elle lui sourit, sincèrement et simplement cette fois mais en gardant cependant une part de mystère.  

- Attends. Dis-moi ce que je peux faire pour toi ? Tu m’as aidé, à mon tour de le faire.  

Elle croisa un long moment son regard et finit par lui dire.  

- Si tu tiens vraiment à m’aider, guéris vite et reviens avec une troupe entière ici, durant la nuit. Détruisez tout avant que l’on ne s’en aille. Faites en sorte que personne n’en réchappe et viens me tuer.  

- Te tuer ?  

- Ainsi, tu me délivreras enfin… Ainsi, je t’aurais libéré et tu en auras fait de même pour moi. Maintenant, pars !  

 

Et il avait suivi ses instructions. Il avait en effet retrouvé une troupe gouvernementale pas trop loin où il avait directement été pris en main. Quatre jours lui suffirent pour se remettre d’aplomb et il décida d’exécuter la demande de la demoiselle. La troupe, trop heureuse de pouvoir enfin mettre la main sur cette bande de rebelles, accepta sans condition de se mettre en route sur le champ.  

Et tout avait été un véritable carnage. Cette nuit encore, la plupart des gars étaient bourrés et ils n’avaient franchement pas été difficile de les abattre.  

Falcon avait retrouvé la jeune fille dans les bras d’un homme, qu’elle venait d’étrangler à mort. Elle se tenait assise devant lui, l’homme mort et pâle gisant à ses côtés, et elle pleurait ; un mélange de joie et de tristesse.  

Nue devant lui, elle lui sourit et lui tendit une arme, un Smith & Wesson. Dans ce même sourire qu’il avait déjà pu admirer, elle lui demanda de la libérer…  

Ce qu’il fit… mais pas comme elle l’entendait.  

 

Il le revêtit de sa propre veste et l’emmena dehors. Elle était très faible, signe qu’elle n’avalait plus rien depuis plusieurs jours déjà. Quand Falcon fut rapatrié dans sa propre troupe, elle l’accompagna. Elle fut accueillie par Hirumo et forma une formidable équipe avec Falcon. Pour cela, elle quitta l’ancien nom qui la désignait et avait pris le nom de « My Lady ».  

Elle en avait aussi profiter pour offrir son arme à Falcon, celle qu’il n’avait pas utilisée pour la tuer finalement. Elle lui avait toujours dit que si un jour elle devait mourir, elle préfèrerait que ce soit avec cette arme et par sa main…  

 

Ensuite, les années passèrent, inéluctablement. Falcon rencontra Miki et prit soin d’elle en compagnie de My Lady. Lui et My Lady continuaient à travailler parfois en duo, bien que leur troupe s’était à présent partagée en deux et qu’ils en faisaient chacun le lien avec l’autre.  

Voilà la raison pour laquelle elle n’était pas présente le jour où la troupe de Falcon fut littéralement détruire par un Ryô dopé au PCP et qu’elle avait tout de même été au courrant de sa blessure aux yeux.  

 

Après la guerre, ils ont finalement décidé de prendre des directions bien opposées, elle partant pour l’Europe et lui pour le Japon.  

Et alors qu’ils se quittaient à l’aéroport, elle lui reprocha une dernière fois de s’être séparé de Miki.  

- Que voulais-tu que je fasse d’autre ? Je ne connais que la guérilla et je compte bien me débrouiller avec. Miki ne doit plus continuer dans cette voie et elle est encore assez jeune pour se faire une place dans la société.  

- Peut-être. Mais un petit feu que l’on croit avoir éteint peut parfois être plus brûlant qu’un volcan lorsqu’il se réveille.  

- Que veux-tu dire ?  

- Absolument rien. Bon, mon avion va bientôt décoller. Bonne chance à toi, Falcon !  

- Toi aussi !  

Et c’est ainsi qu’ils s’étaient quittés, ça doit bien faire dix ans à présent. Mais il se doutait bien qu’un jour il se retrouverait, car My Lady possédait trop de mystère en elle pour qu’elle disparaisse sans laisser de trace.  

 

 

 

L’esprit bien loin dans le passé, Falcon ne s’est pas réellement rendu compte que sa cliente vient de se lever pour quitter le café.  

- Ressasser le passé n’est pas toujours une bonne chose, mon ami, lui dit-elle.  

- Peut-être… Mais le passé aide quand même à essayer de comprendre le présent.  

- Le comprends-tu ?  

- Non. Car avec toi, on garde toujours une part énorme de mystère.  

My Lady sourit.  

- Il est vrai que je garde quelques bons souvenirs avec toi… Le seul homme, si tu tiens tant à ce que je le précise. Oh, au fait…  

Elle lui balance une pièce de 200¥ qu’il saisit au vol.  

- Bon réflexe ! Et merci encore pour le café, Falcon.  

- Reviens quand tu le désires. Mon café te sera toujours ouvert, My Lady.  

- Il n’est pas bon d’avoir une amie comme moi, Falcon. Ciao, amigo.  

Et elle referme la porte avant qu’il ne puisse ajouter un seul mot.  

Lui décida de garder cette pièce sur lui plutôt que de la ranger dans la caisse avec les autres.  

Puis il retourna à sa vaisselle, comme si rien ne s’était passé. Mais, il le sait, tout a changé. En l’espace de quelques minutes, son petit train-train quotidien a été bouleversé par cette retrouvaille inattendue. La seule question qui lui vient à l’esprit est : Qu’est-elle encore venue essayer de trouver ? Cherche-t-elle encore et toujours cette partie d’elle qu’elle a perdu au début de la guerre ?  

 

 


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