Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: To be continued

Series: City Hunter

 

Total: 6 chapters

Published: 28-06-04

Last update: 13-09-04

 

Comments: 19 reviews

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General

 

Summary: Et si Ryô n'était pas le seul survivant de l'avion? Si une possible personne serait encore vivante, qui serait-elle et le connaîtrait-elle? Aurait-elle eu le même destin que lui?

 

Disclaimer: Les personnages de "Entre hier et demain." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Entre hier et demain.

 

Chapter 5 :: Chapitre 5 : Un commencement plutôt mouvementé.

Published: 01-09-04 - Last update: 01-09-04

Comments: Coucou à tous et à toutes ! Demain, je rentre à l'école ; voici donc un petit chap pour vous encourager à m'attendre un peu plus longtemps entre les chaps désormais. Je serais plus régulière, comme promis, mais pas nécessairement rapide. J'essairai quand même de garder le rythme de un chap par semaine, au moins. Quant à cette histoire-ci, j'ignore pourquoi, mais je n'arrive pas à rédiger de petits chap, lol. J'espère que vous me direz ce que vous en pensez ! Bonne lecture.

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6


 

Assis dans une impasse, deux hommes glandent en fumant paquets sur paquets de cigarettes. Et si il y a à peine deux jours, ils paraissaient aussi charmants que des gentlemen, aujourd’hui il ressemblerait plutôt à des dragueurs de basse classe qui ont passé leur vie à trop gaspiller leur fric en futilité. Pourtant, même s’il est vrai qu’ils ne roulent pas sur l’or, ils n’ont rien de ces pitoyables mecs qui courent après les femmes.  

- Putain, ce qu’on se fait chier ici ! grogne le plus jeune des deux. C’est déjà l’troisième jour qu’on se planque ici et nada. Elle fout rien cette meuf ! Qu’est-ce qu’on s’glande ici ?  

Le second soupire. Il n’est jamais qu’une dizaine d’année plus âgé que son compagnon, et pourtant il a beaucoup de mal à suivre son vocabulaire très… populaire. Heureusement pour lui qu’il est le seul à comprendre ce jeunot ; personne ne doit comprendre leur langue maternelle dans ce pays d’yeux bridés.  

- Les ordres sont les ordres, explique-t-il pour la centième fois au moins. On doit surveiller la planque de la dame, et c’est ce qu’on fera jusqu’à ce qu’on reçoive de nouvelles instructions, vu ?  

- Ouais, ouais… Mais dis-moi, tu trouves vraiment qu’c’est une planque, ça ? Elle a même été jusqu’à louer une piaule dans un hôtel avec balcon et fenêtre coulissante. Moi, si j’étais à sa place, j’me serais enfermé dans une caserne ou quèqu’chose dans c’genre. J’te dis qu’elle se fiche de nous !  

Le plus vieux soupire à nouveau mais ne dit rien cette fois. Il n’empêche qu’il faudrait un jour qu’il explique à son compagnon que cette fille fait partie des pros parmi les plus grands ; et que ce n’est certainement le genre de soldat à se cacher pour éviter une guerre. Pourtant, il doit tout de même avouer que le comportement de la dame l’étonne assez bien. Elle doit certainement être au courant qu’ils la filent dans ce pays, et pourtant elle continue de vivre comme si de rien n’était. On dirait plutôt qu’elle s’est payée quelques jours de vacances et en profite pour visiter la ville. Depuis les quelques années qu’il fait ce métier, jamais il n’a vu pareil comportement chez une personne sensée être une proie.  

Mais un coup de téléphone vient perturber sa méditation.  

- Allô… Oui... Comment ? Déjà ?... Oui… Compris.  

Et il raccroche avec ces quelques mots de prononcer. Son compagnon espère sincèrement qu’il s’agit de bonnes nouvelles car s’il reste une journée de plus dans ce blaid, il va finir par disjoncter.  

- On se retire, annonce tout simplement son aîné.  

- Hein ?  

- Notre mission est finie, on rentre au bercail.  

- Déjà ?  

- Ouais, le grand patron a décidé de passer à l’attaque dans les plus brefs délais. Conclusion : on n’a plus rien à faire ici. On est prié de rentrer à la caserne et de s’offrir quelques jours de repos.  

Bien que ravis d’enfin pouvoir bouger de leur cachette minable, le plus jeune se demande quand même pourquoi le patron agit aussi rapidement cette fois-ci ; lui qui a toujours eu pour habitude de se renseigner à fond sur l’ennemi et d’attendre le moment opportun pour passer en action. Mais il ne demande aucune précision à l’autre. Il a beau faire partie des nouveaux, il s’est quand même vite aperçu que moins on pose de question chez eux, et mieux on se porte.  

 

 

 

Saeko, fin prête, ouvre toutes grandes les tentures et vient s’aérer sur le petit balcon de la chambre. En contemplant les environs, elle se rend compte que si la bataille doit commencer à ce moment précis, des innocents seront automatiquement mêlés à cette histoire. Ce quartier a pour nom Shinjuku et la vie y est omniprésente 24h/24. Partout où elle pose son regard, partout une foule dense vient animer les parcelles de rues. Mathématiquement parlant, il est impossible de tirer – même en temps que tireur professionnel – sans toucher quelqu’un.  

Son regard est soudain attiré par un mouvement dans un coin sombre d’une ruelle adjacente de la rue où se trouve l’hôtel où elle s’est reposée cette nuit.  

- Ne t’en fait pas, murmure My Lady en venant s’appuyer près d’elle. Ceux-là ne sont que des surveillants, ou des éclaireurs si tu préfères. Leur boulot est juste de me suivre et d’analyser à l’avance mes déplacements pour espérer deviner les endroits où je vais me rendre. Mais étant donné qu’il n’y a aucune logique dans mes désirs et que je vais là où mes pas m’entraînent, ils ont passés deux jours à perdre leur temps inutilement. Quelle idiotie !  

Saeko médite ses paroles. Elle se souvient parfaitement de la première journée où elle a rencontré My Lady. C’était dans cette chambre, tiens. Alors qu’elle croyait surprendre la nettoyeuse de sa présence, ce fut plutôt à elle d’être étonnée par la clairvoyance de cette femme. Sans doute était-ce aussi stupide que de s’attaquer aussi ouvertement à une professionnelle de l’autre univers de ce quartier. Mais l’inspectrice se rappelle également d’un point commun qu’elles ont toutes deux : l’horreur de perdre son temps inutilement. Elle sourit.  

Il n’empêche que si on l’avait prévenue qu’elle deviendrait l’amie et la partenaire d’une tueuse professionnelle seulement trois jours après l’avoir rencontré, là elle doit avouer qu’elle ne l’aurait jamais cru.  

- Qu’est-ce que nous devons faire à présent ? demande Saeko consciente de son manque total d’expérience dans le domaine de la guérilla, du moins par rapport à un véritable guérilléro.  

- Se trouver un point de rendez-vous.  

- Avec qui ?  

- Avec tes chers amis. Normalement, Falcon a du transmettre mon message à City Hunter.  

- Vous… Vous connaissez Falcon ? s’étonne Saeko.  

My Lady sourit. Elle s’était attendue à ce que Saeko aille retrouver les deux nettoyeurs pour leur tirer les informations qu’elle recherchait à son sujet. Mais, apparemment, l’inspectrice n’est pas restée assez longtemps à leurs côtés pour en parler. La jeune femme lui raconte donc en deux lignes ce qui la lie avec Falcon, c’est-à-dire la guerre et leur troupe. Le reste leur est personnel et ne regarde personne d’autre qu’eux deux.  

- Alors ? Tu te sens prête ?  

- Je ne sais pas. J’ai toujours été dans l’action, mais celle-ci me dépasse complètement.  

- C’est parce que tu ignores encore qui tu dois affronter ? Sinon, je te jure que ce ne sera rien de bien extraordinaire en comparaison de ce que tu as l’habitude d’accomplir… pour la « police », ajoute la mercenaire malicieusement.  

Evidemment, My Lady ne s’est sans doute pas approchée d’elle à l’aventure. Et étant donné qu’elle est officier de police, toutes ses actions, même si elles sortent de l’ordinaire policier, sont répertoriées dans son dossier.  

Enfin, il vaut certainement mieux qu’elle ne demande pas à sa partenaire comment elle a fait pour accéder à son dossier censé être l’un des mieux protégés de toute la section policière du pays, sinon il est certain qu’elle repérera immédiatement une bonne douzaine d’infractions aux lois fédérales.  

- Et toi ? Ca ne t’effraye pas ? demande-t-elle avec ironie à la guerrière.  

- Non, j’en ai vu d’autre.  

- Je vois, sans peur et sans reproche…  

- Non, pas vraiment. Il y a toujours un moment où l’on trouve un reproche à ce faire. Quant à la peur… Disons que j’ai mes phobies, moi aussi.  

Le regard de la jeune femme s’éloigne très rapidement de la chambre d’hôtel. Un vent assez violent balaye ses longs cheveux noirs qu’elle n’a pas encore liés. Saeko se demande à quoi elle peut bien penser dans ce genre de situation et quel genre de phobie peut bien effrayer un nettoyeur aussi redoutable qu’elle.  

- Pourquoi vis-tu encore comme en pleine jungle ? questionne ensuite l’inspectrice. Même si tu m’as abandonné ton lit la nuit dernière, tu pouvais facilement t’installer dans le canapé. Et tu ne payeras pas plus cher si emploies l’eau chaude.  

Après les yeux, c’est le sourire de sa compagne qui se fait vague. Saeko peut également y lire une certaine ironie. Mais ce sourire est-il amusé ou contrarié ? Elle-même qui a l’habitude de sourire pour ne pas parler ne sait qu’en conclure.  

- Voilà, tu as déjà trouvé une de mes peurs : hier et demain.  

- Hein ?  

- J’ai vécu des années durant dans une guerre que personne n’a remporté en fin de compte, tant les morts étaient incalculables d’un côté comme dans l’autre. Avant-hier encore, j’étais une gamine, unique survivante d’un crash, recueillie par des obsédés et maintenue en vie tant que j’étais gentille avec eux au lit. Hier, j’étais un mercenaire des troupes gouvernementales qui allait au-devant du combat et défiait la mort avec une fierté qui me paraît bien stupide et infantile à présent. Demain, j’espère mourir de la seule façon acceptable et honorable pour moi : en combattant. Voilà une des mes phobies : le fait qu’on ne peut pas changer ce que l’on est, qu’hier était hier et que demain sera ce que demain apportera.  

- Et aujourd’hui ? Car il existe forcément un aujourd’hui entre ce que tu as vécu hier et que tu vivras demain ?  

- Non. Dans ce que tu appelles aujourd’hui, moi, je n’existe pas.  

- Mais enfin ! s’exclame Saeko. Et qu’est-on en train de faire, MAINTENANT ? A cet instant-CI.  

- Dans cet instant-ci, je suis la mercenaire qui s’en va en guerre. Dans ce que toi tu appelles aujourd’hui, moi je vis dans ce que j’appelle hier.  

Et désireuse de mettre fin à cette discussion, My Lady se retire du balcon et pénètre dans l’obscurité de la chambre. Autre détail que Saeko a remarqué : elle n’allume jamais la lumière non plus, peu importe sa nature…  

 

 

 

C’est un froid soudain qui vient la réveiller. Et dire qu’elle était tendrement bercée par les apparences d’un Morphée qui, étrangement, ressemblait très portrait à son coéquipier. Elle sent une douce source de chaleur remonter sur elle les couvertures de son lit, mais dès qu’elle est partie, les draps n’ont aucun effet réchauffant. Une autre source, encore plus chaleureuse, vient par après se poser sur sa joue et elle entend vaguement des bruits de pas aller et venir dans la pièce.  

Elle tente d’ouvrir les yeux, mais ceux-ci ne semblent pas vouloir se laisser dominer. Elle ronchonne contre elle-même et un petit rire raisonne dans la pièce. Ce rire lui fait penser à une musique douce qu’on écouterait inlassablement jusqu’à ce que l’Apocalypse vienne détruire la terre. Les bruits de pas se rapprochent d’elle jusqu’à ce qu’on lui murmure à l’oreille de dormir encore un peu, que tout va bien.  

Elle se laisse donc encore traîner un peu par les dernières rêveries de ce matin trop froid à son goût.  

 

Il raccroche le téléphone, un sourire mi-ironique, mi-amusé dessiné sur ses lèvres. Ainsi, elle s’est installée là-bas pour cette raison ? Elle est décidément très forte, cette fille. Il lui tarde de plus en plus de la rencontrer.  

 

Après avoir vérifié une bonne dizaine de fois que rien ne manque sur le petit plateau, il se décide enfin à le lui monter. Arrivé devant la porte, il déglutit et respire un bon coup ; histoire de se donner du courage.  

Et mon Dieu, c’est avec peine qu’il ne laisse pas tout tomber lorsqu’il pénètre dans la chambre. Mais quelle idée aussi a-t-elle de lui offrir un tel spectacle ? Le souffle coupé, il s’approche quand même du lit et là, Seigneur, son esprit passe dans la plus merveilleuses des dimensions. Honnêtement, comment pourrait-il en être autrement ?  

Il la contemple, endormie à un tout petit mètre de lui, et ne parvient décidément pas à détourner son regard de cette vision enchanteresse. Oui, il est vrai qu’il a déjà passé une bonne partie de la nuit à la regarder et que ce matin, il avait eu le plaisir de se réveiller avec elle dans les bras. Mais là…  

En ce moment même, elle encercle l’oreiller avec ses deux fins bras légèrement découverts par les manches retroussées de son pyjama. Mais ce qui déchaîne surtout les passions de l’homme, est sa position cambrée, sensuelle, avec une jambe qui ressort des draps entremêlés. Un ange, cette vision lui offre tout simplement un ange endormi.  

Et lui, le diable, il doit la réveiller ? Est-ce réellement nécessaire ?  

Heureusement pour lui, le ciel semble être décidé à lui faire une petite fleur. L’endormie soupire légèrement, signe qu’elle émerge lentement.  

Il dépose son plateau sur la table de nuit en prenant bien attention de ne provoquer aucun son nuisible au doux réveille de la jeune femme. Il s’assied sur un tout petit morceau du matelas (évidemment pas du côté du pied du lit, soyez logique !) et remet délicatement une mèche rebelle de la jeune fille derrière son oreille.  

- Sugar Boy, murmure-t-il. Il est temps de se réveiller, ma belle.  

Elle sourit. Evidemment, pour une fois qu’il lui dit des mots doux, elle ne va pas l’assommer à coup de massues. Elle ouvre les yeux et les plongent immédiatement dans ceux de son partenaire.  

- Bonjour, Sugar Boy. Bien dormi ?  

- ‘jour. Fait froid ici, soupire-t-elle en s’étirant comme un petit chat.  

Lui rigole devant ce spectacle. Comme elle est là, elle n’a pas encore très bien réalisé ce qu’elle fait et encore moins avec qui elle parle.  

- Kaori ? C’est moi, dit-il en rigolant.  

Amusée par cette question, elle le regarde droit dans les yeux avec un sourire moqueur.  

- Je sais bien, idiot. T’es déjà levé ?  

- Heu… oui, répond-il un peu désemparé. Tu veux ton petit-déjeuner ?  

Il lui désigne le plateau qu’il a spécialement préparé pour elle et elle se moque une fois de plus de lui en lui demandant s’il a encore commis une bêtise qu’il doit impérativement réparer.  

Et pendant qu’il s’excite en explications gênées et parfois tordues, elle s’émerveille devant les talents cachés de son partenaire en matière de cuisine. Bon, c’est assez classique, mais c’est quand même très galant de la part de son coéquipier de le lui avoir préparé ET apporté au lit. Ca lui fait penser à une princesse avec son beau chevalier servant au noble destrier blanc.  

Cette pensée la ramène un peu plus tôt dans la nuit, sur le toit de l’immeuble.  

 

- C’était bon ? demande-t-il une fois qu’elle a terminé.  

- Heu, très bon oui, répond-elle en sortant de sa rêverie.  

Il sourit et la regarde avaler son grand verre de jus de fruit qui clôture habituellement chacun de ses petits-déjeuners. Enfin, il la regarde avaler son jus, après l’avoir contemplé garnir ses tartines de confiture, goûter avec enthousiasme à son omelette et soupirer d’aise en appréciant chaque gorgée de café. Bref, il la dévore du regard depuis l’instant même où il a pénétré dans cette chambre, la sienne.  

- Excuse-moi, lui dit-elle en réponse à ses pensées. Tu n’as sans doute pas trop bien dormi avec moi ici.  

Les joues pourpres de Kaori lui rappelle alors l’instant où, alors qu’ils redescendaient pour tenter une nouvelle fois de dormir, elle lui avait demandé à voix basse l’autorisation de rester auprès de lui pour le reste de la nuit.  

Il rie une nouvelle fois et lui ébouriffe les cheveux. Ca lui permet à lui aussi de cacher sa propre gêne.  

- Je te remercie, mais j’ai très bien dormi, tu sais. Mieux encore que ce que j’avais cru avant que la nuit ne tombe.  

- Ryô…  

- Oui ? demande celui-ci qui, il ne s’en rend compte qu’après avoir parlé, prend un ton doux et protecteur.  

- Est-ce que… tu crois que… cette bataille-ci…  

- Ne t’en fais pas, Sugar Boy. Pour la première fois de ma vie, j’ai officiellement quelque chose qui me raccroche à la vie. Désormais, j’ai une bonne raison pour ne plus courir derrière la mort.  

- Quoi ?  

- Mais toi. Car, officiellement, tu sauras désormais que Ryô Saeba est amoureux fou de Kaori Makimura.  

Ils virent tout deux au rouge, même lui, ce qui frappe Kaori. Leurs cœurs battent à l’unisson, mais à un rythme si effréné qu’on ne les entend presque plus. Si Kaori rêve encore, alors elle espère franchement qu’elle restera endormie tout le reste de son existence.  

- Je te fais la promesse qu’on rentrera dans cet appart’ main dans la main, une fois que tout sera terminé. Tu veux bien tenir cette promesse avec moi ?  

- Bien sûr !  

- Parfait.  

Il baisse la tête et vient coller son front à celui de la jeune femme. Ses yeux profonds plongés dans les siens si éclatants, il se met à sourire un peu bêtement mais si gentiment.  

- Ryô…  

- Hum... ?  

- Em…embrasse-moi. S’il te plait, lui demande Kaori avec une voix éteinte.  

- Ce sera la clef de notre contrat, d’accord ?  

- Hein ?  

- Quand je t’aurais embrassée, ça signifiera que notre promesse est mise en action. Quand on s’embrassera à nouveau, c’est que la promesse aura été accomplie. Tu es d’accord ?  

- O… oui.  

Qu’elle soit novice ne gêne absolument pas Ryô qui apprécie davantage chaque baiser qu’il échange avec elle. De plus, c’est pour lui l’occasion de constater que sa partenaire est une véritable fleur qui s’ouvre à chaque fois un peu plus, qui apprend à chaque fois un peu mieux.  

Et lui, l’idiot, il a été lui promettre de ne plus l’embrasser avant combien de temps ? Ah, vraiment, il en a de ces idées parfois ! Le romantisme, c’est bien, mais il faut habituellement s’armer d’une patience qui lui fait souvent défaut…  

 

 

 

Saeko se demande encore comment elle parvient à rester si calme face à une telle situation. Ce n’est pourtant pas une professionnelle, ni même un soldat élevé pour tuer… et pourtant, elle se sent merveilleusement calme.  

Elle suit My Lady dans toutes les salles de l’hôtel en se demandant comment l’étrangère fait pour se retrouver dans un tel labyrinthe alors qu’elle vient seulement d’arriver au pays.  

Arrivées devant une porte intitulée « Patron occupé, ne déranger que pour des trucs coquins », Saeko ne peut que se rappeler qu’elles se trouvent dans un Love Hôtel. My Lady ne semble toujours pas déconcertée par la situation et toque trois fois à la porte.  

- Masser moi le cou, hurle tout d’un coup une voix criarde derrière la porte.  

Saeko en tombe à la renverse tandis que My Lady se masse les tempes. La mercenaire regarde sa nouvelle partenaire en lui signalant que son copain est un sacré obsédé ; l’inspectrice ne comprend pas immédiatement le message.  

- Moi, je préfèrerais plutôt tirer un coup, murmure alors My Lady d’une voix suave et sensuelle.  

La porte s’ouvre presque aussitôt.  

Alors qu’elle s’apprête à ouvrir la bouche, Saeko croise le regard furibond de la mercenaire et comprend qu’il vaut mieux ne pas trop poser de questions pour l’instant.  

Trois femmes en costume militaire viennent les accueillir à l’entrée, bien que l’une d’entre elle reconnaît sur le champ Saeko.  

- EH ! C’est une inspectrice de police, celle-là ! Comment Ryô peut-il nous envoyer un officier de police ?  

- Tout simplement parce que c’est une de ses amies, rétorque My Lady. Mais ni elle ni moi n’avons de temps à perdre. C’est par où ?  

- Par-là, ronchonne la femme.  

Et tandis que Saeko et elle suivent les trois femmes, l’inspectrice tente de décrire leurs chuchotements. Apparemment, il serait question de Ryô qui commencerait à avoir de mauvais goût et qui finira très bientôt dans un asile de fous. Pour la troisième fois au moins, elle se demande pourquoi elle traîne ici et quel en sera le but définitif.  

- J’y suis. C’est une des planques de Ryô où il laisse son armement, s’exclame-t-elle.  

- Tu comprends vite, se moque My Lady.  

- Dans… dans cet hôtel ?  

- Franchement, toi qui le connais mieux que moi, tu ne devrais sûrement plus t’en étonner, non ?  

Sans doute… Un petit corbeau vient saluer Saeko en se moquant de son manque de perspicacité après tant d’années à avoir côtoyer Ryô Saeba, le plus grand pervers du Japon.  

- Mais, attends une seconde. Tu veux dire que le choix de cet hôtel…  

- J’admets que je suis venue ici avec l’apparence d’une touriste, mais mon choix a été plutôt bien réfléchi, se félicite My Lady. Un de mes indics est japonais –il connaît très bien Ryô aussi, je pense – et il m’a assez bien renseigné sur les « endroits » qu’il me fallait à tout prix voir.  

- Minute, papillon. Serais-tu en train de me dire que ton petit « circuit touristique » n’avait pour but que de…  

- Que de faire la connaissance d’autres indics dignes de confiance. J’avais absolument besoin de savoir si mes poursuivants étaient parvenus au Japon et quelles étaient leurs préoccupations premières. Contacter mes indics européens était beaucoup trop risqué, pour moi comme pour eux.  

L’inspectrice reste ébahie durant un bon moment. Même en sachant qu’elle la poursuivait, la mercenaire est parvenue à rencontrer tous ces indics sans qu’elle s’en aperçoive. Et pourtant, parmi tous les agents de police du quartier de Shinjuku, elle est très certainement une des plus informées sur l’identité des indics des yakuzas. Devant cet air ahuri, My Lady se met à rire gentiment. Du moins l’est-il pour elle, car son rire est également à double sens, et Saeko ne sait s’il est moqueur ou arrogant.  

Une fois dans la salle d’armement, les trois autres femmes les laissent seules et la mercenaire se met en charge d’analyser tous les objets qui pourraient lui être nécessaire pour la suite de sa mission.  

- Et tu espères naïvement que Ryô te laisse te servir aussi gentiment ?  

- Il m’a dit qu’il ne savait rien refuser aux femmes, soupire My Lady. Il m’a aussi demandé de ne pas hésiter sur la quantité car il en aurait probablement besoin également.  

- Tu… Tu as déjà rencontré Ryô ?  

- Non, je lui ai téléphoné ce matin quand tu prenais ta douche. Je savais que j’avais besoin d’un code pour pénétrer dans cette pièce. Qui plus est, vu qu’il me rend ce service, il m’a forcée à accepter son rendez-vous au Cat’s Eye.  

- Au Cat’s Eye ? A quelle heure ?  

- Il m’a dit qu’il m’attendrait… Il m’a également demandé quelle était la couleur de mes sous-vêtements pour qu’il puisse s’accorder avec les miens. Non, mais, quel obsédé !  

(Et elle se doute pas encore à quel point, n’est-ce pas ? ^^;)  

Est-il nécessaire de préciser qu’une sacrée migraine envahit Saeko fatiguée des gamineries de ce pervers de nettoyeur ?  

 

 

 

Et de sept. Ryô est fort content de ce coup-là, bien qu’il n’ait pas vraiment le temps de s’auto-applaudire.  

Ce qui le désespère dans la mafia européenne, c’est qu’ils se lèvent trop tôt à son goût. C’est vrai, quoi ! Il a à peine eu le temps de prendre une petite douche qu’ils débarquent déjà chez lui. Il n’a qu’eu le temps de passer une serviette autour de ses hanches en espérant que celle-ci tienne le coup durant la bataille. Quoiqu’il est persuadé que ça déprimerait les autres de voir son Bôôô calibre… :||---………………………  

Un vacarme assourdissant retentit à l’étage. Aïe, Kaori vient de récupérer son bazooka : les autres vont avoir mal – et l’appartement aussi, du même coup.  

Il n’empêche qu’il se sentirait plus rassuré s’il pouvait rejoindre sa partenaire là-haut.  

Trois de ces compagnons de jeu tentent de le surprendre par l’arrière, mais c’est bien mal le connaître. D’un saut félin, il échappe facilement à leur tire et les désarme aussi facilement que s’il arrachait une sucette à un gamin de trois ans. Il se précipite alors aussitôt sur les trois hommes et les assomme d’un seul coup.  

Il ne se remet même pas encore de ses émotions que d’autres débarquent en surnombre dans le salon. Il jure un bon coup et se met à découvert : la meilleure défense est l’attaque et il a toujours apprécier la mise en application de ce petit dicton.  

Kaori, quant à elle, serait bel et bien en train de détruire la moitié de l’appartement si elle n’avait pas eu la brillante idée de mimer la fuite vers le toit de l’immeuble. Et ces pauvres gars qui pensaient avoir facilement la main sur cette pauvre jeune femme se sont bien vite rendus compte qu’une Kaori armée d’un bazooka… ben, ça fait beaucoup de bobos… Et honnêtement, elle se débrouille pas mal la jeune femme.  

 

Une bonne demi-heure plus tard, le combat est terminé. Après avoir convaincu les survivants d’emmener les corps hors de sa vue s’ils voulaient s’en tirer, Ryô s’est assis un instant pour respirer. Punaise, il prend quand même de l’âge le petit nettoyeur…  

Il décide ensuite de monter à l’étage pour constater l’ampleur des dégâts à l’étage et il est plus que surpris quand il s’aperçoit que tous les murs sont intacts ; il n’y a même pas un petit coup de massue… Il remarque alors que la porte du toit est ouverte et il félicite intérieurement sa colérique de partenaire d’avoir épargné les murs – dont celui qu’ils venaient juste de faire réparer la semaine dernière (je vous laisse devinez pourquoi ^^). Il monte donc les marches quatre à quatre et atterrit bien vite sur le toit qui lui, il fallait pas trop espérer, n’a pas été épargner par les missiles de Kaori. Enfin, il constate avec soulagement que les bâtiments voisins n’ont pas été touchés. Il se voit franchement mal expliquer à leurs voisins qu’ils ont été victime d’une petite attaque par des hommes de main et que sa compagne Kaori, qui a le sang très très chaud, a tout fait exploser à coup de bazookas. De toute façon, qui irait gober une telle histoire ?  

Assise contre un morceau du muret miraculeusement intact, Kaori tente elle aussi de calmer son cœur qui bat la chamade.  

- Rien de casser ?  

- Moi ou le toit ? ironise la jeune femme.  

- Je crois que s’il s’agissait de l’immeuble, je ne te l’aurais pas demander : mes yeux fonctionnent assez bien pour constater les dégâts.  

- Je vais bien. Laisse-moi juste deux minutes pour reprendre mon souffle.  

Ryô vient s’asseoir à côté d’elle pour se calmer un peu lui aussi. Elle le regarde des pieds à la tête et lui demande s’il a combattu dans cet état. Ne comprenant pas très bien la question, le nettoyeur ne réagit qu’avec un quart d’heure de retard sur le fait qu’il ne porte encore rien d’autre que sa serviette de bain.  

- Encore heureux qu’elle a tenu le coup, hein ? tente-t-il de plaisanter.  

Kaori, sans doute parce que le stress accumulé durant toute la demi-heure passée y rajoute sa dose, se met à rire aux éclats sans même parvenir à s’expliquer ou à s’arrêter. Egalement envahi par cette bonne humeur, Ryô la rejoint peu après.  

 

 

 

Miki est en train de nettoyer son comptoir en se demandant bien où peut bien traîner son époux. Ca fait maintenant près de trois quarts d’heure qu’il est parti chercher quelques fruits à l’épicerie d’à côté, et il n’est toujours pas rentrer. Légèrement inquiète, elle repasse pour la troisième fois au moins un coup de lavette sur les tables du café en maudissant les clients de n’être jamais là lorsqu’elle a besoin d’occuper un peu son esprit.  

Elle se retourne avec une joie non dissimulée lorsqu’elle entend le carillon de la porte sonner, mais est aussitôt prise d’effroi lorsqu’elle voit son mari tituber jusqu’au bar.  

- Falcon ? Que t’est-il arriver ?  

Elle se précipite aussitôt sur le soutenir, mais du sang vient couler sur sa main.  

- J’ai une balle logée en bas de mon épaule droite, grogne-t-il. Il faut que tu me l’enlèves au plus vite.  

- D’accord ! Tu sais aller t’installer dans l’arrière salle tout seul ?  

- Oui…  

- Je ferme le magasin et j’arrive tout de suite.  

 

Son mari en avait déjà vu d’autre, pourtant Miki n’a jamais aimé le voir perdre autant de sang d’un seul coup. Surtout qu’elle-même a été obligée de transpercer un vaisseau sanguin pour parvenir à extraire la balle logée très profondément. Heureusement aucun os n’a été atteint, mais elle doute fort que Falcon puisse bouger son épaule à volonté les jours qui vont suivre vu qu’un des muscles a été déchiré.  

- Qui était-ce ?  

- Je ne sais pas, avoue-t-il. Pas des gars de chez nous en tout cas.  

- D’Europe ?  

- Qu’est-ce qui te fait penser à ça ?  

- Tout simplement que My Lady a toujours eu un talent inégalé pour se faire des amis très… mortels.  

- Sans doute.  

Tandis que sa femme achève de désinfecter la blessure, il se souvient des paroles de My Lady « Il n’est pas bon d’avoir une amie comme moi ». Et il y avait aussi eu le message codé, annonçant le début d’une bataille. De façon cachée, My Lady lui avait murmuré de faire attention de lui parce qu’il la connaissait et que ça lui attirait forcément des ennuis..  

Falcon soupire de dépit et Miki comprend parfaitement bien pourquoi.  

- On n’y peut rien, mon chéri, murmure-t-elle. My Lady a toujours été si mystérieuse qu’on la désignait souvent comme cette épée de chevalier à double tranchant. D’un côté, on la croit bonne ; d’un autre, on la croit mauvaise. Et puis, elle a toujours été bien plus solitaire que les autres…  

- Mais cette fois-ci, je pense qu’elle est venue nous demander notre aide.  

- Je le pense aussi, mais elle est arrivée comme toi : à tourner sept fois autour du pots avant d’y entrer. Et pourtant, quand quelqu’un lui demande son aide, elle est toujours la première à rappliquer.  

- Elle est ainsi, on ne la changera plus désormais.  

Miki referme la trousse de soin et retourne au café en annonçant qu’il est temps qu’elle prépare du café pour tout le monde si elle souhaite qu’il soit prêt pour quand ils arriveront. Et tout en préparant son café, elle se demande ce que ça va donner, trois mercenaires aussi redoutés l’un que l’autre combattant côte à côté.  

 

La sonnerie du café retentit et la visite est plus qu’inattendue.  

 

 


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