Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: To be continued

Series: City Hunter

 

Total: 6 chapters

Published: 28-06-04

Last update: 13-09-04

 

Comments: 19 reviews

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General

 

Summary: Et si Ryô n'était pas le seul survivant de l'avion? Si une possible personne serait encore vivante, qui serait-elle et le connaîtrait-elle? Aurait-elle eu le même destin que lui?

 

Disclaimer: Les personnages de "Entre hier et demain." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Entre hier et demain.

 

Chapter 6 :: Chapitre 6 : On se rencontre enfin... Mais qui es-tu?

Published: 13-09-04 - Last update: 13-09-04

Comments: Cecoola, le retour ! Non, aller, je vous ai fait languir, mais ça peut quand même aller non? Alors, oui, je sais parfaitement que normalement, j'aurais d'abord du ajouter un chap à "Pour une poussière d'étoile", mais bon... J'espère que durant le chapitre précédant, vous avez fait attention à l'introduction de l'idée de mon titre lors du dialogue entre Saeko et My Lady et que, bien sûr, la déclaration de Ryô vous a plu. J'espère aussi que ce chapitre suivra vos attentes ! Faites moi un petit "coucou" de temps en temps, hein ^^. Bonne lecture !

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6


 

Saeko tombe presque sur le sofa le plus proche pour reprendre son souffle et tenter de calmer son cœur qui bat la chamade. Miki se précipite vers l’inspectrice et remarque quelques taches de sang par-ci par-là sur son tailleur bleu nuit ; blessures qui sont heureusement sans gravité.  

Falcon, le torse nu, s’approche à son tour de Saeko en maintenant une main sur son épaule pour l’immobiliser du mieux qu’il peut. D’un seul regard, ces deux personnes remarquent immédiatement qu’ils ont sacrément négligé l’ampleur du danger de cette bataille.  

- Et dire que je viens juste de ranger la boite de premiers soins, soupire Miki. Bon, suis-moi dans l’arrière salle.  

Saeko ne cherche pas à riposter, ni même à râler. Miki l’oblige à retirer son chemisier blanc. L’inspectrice ne se tracasse pas trop de Falcon qui, même si il venait aux renseignements, ne verrait de toute façon rien. Encore heureux pour elle car l’immense personnage suit les deux femmes dans l’arrière salle et, un peu gêné tout de même, s’installe de façon à tourner le dos à Saeko tout en restant à proximité pour bien entendre ses paroles.  

- Ton amie à de drôles d’ennemis, Falcon, sourit la jeune femme en lui jetant un coup d’œil. Mais je dois tout de même admettre qu’ils sont vraiment bien organisés. Tout était prévu, apparemment.  

- Et comment se fait-il que tu te sois embobiné dans cette histoire, toi aussi ? Je ne vois pas ce que tu viens faire dans cette partie de notre monde.  

- Disons que My Lady m’y a enrôlé.  

Falcon ne peut s’empêcher de se retourner face à face avec la femme dénudée. Et même si cela ne sert pas à grand-chose, il recherche le regard de Saeko pour être certain d’avoir bien entendu, pour être assuré de la signification de ses paroles.  

Jamais, depuis qu’il la connaît, jamais My Lady ne s’est engagée dans un combat avec quelqu’un d’autre que lui à ses côtés. Malgré les années qui s’étaient écoulées, il avait toujours tenté de garder quelques renseignements sur elle, et tout ce qu’il a jamais su était qu’elle était redoutable et solitaire. En cela, elle ne changeait en rien de la mercenaire qu’il a connue durant la guerre d’Amérique latine ; My Lady a toujours désiré se débrouiller seule, et c’est toujours ainsi qu’elle a agi malgré les années écoulées. Leur partenariat était plutôt une sorte d’entente entre les deux meilleurs officiers de la troupe qui s’unissait dans l’unique but de survivre. En grandissant, chacun d’eux est devenu assez fort pour survivre seuls, et leurs chemins se sont séparés.  

Et là, en quelques mots, en une seconde à peine, Saeko lui révèle qu’elle est devenue la partenaire de la plus redoutable tueuse d’Europe.  

- Cela te surprends, n’est-ce pas ? Moi aussi, figure-toi. Mais, pour être honnête, je n’ai pas vraiment eu le choix, et elle non plus. Elle a décidé de me protéger et l’a déjà fait à deux reprises aujourd’hui, alors que la journée vient à peine de commencer. Une fois en me proposant cette alliance, et la seconde fois en m’envoyant ici.  

- Raconte moi ça.  

 

Saeko n’entre pas vraiment dans les détails, préférant expliquer simplement ce qui s’est passé depuis que son supérieur, qui n’est autre que son père, lui a donné l’ordre de surveiller les actes de cette nettoyeuse inconnue de tous mais dont le nom fait trembler les plus grands. Elle s’arrête un moment avant d’avouer à Falcon et à son épouse qu’elle s’est rendue chez My Lady la veille plutôt que de retourner dans sa propre maison. Là aussi, elle passe l’explication longue et de toute manière incompréhensible de cet étrange sentiment qui l’avait presque poussé à se rendre dans ce petit Love Hôtel du quartier de Shinjuku ; sentiment que maintenant encore elle ne parvient pas à s’expliquer. Elle en arrive alors à la matinée où elle avait remarqué deux ombres se mouvoir en secret dans une petite ruelle sombre, alors qu’elle s’aérait les idées sur le balcon de la chambre d’hôtel. My Lady avait alors parlé d’éclaireurs, et elle l’avait ensuite menée dans l’antre du bâtiment, là où elles se sont ravitaillées en armes ; du moins la mercenaire plus qu’elle.  

Ensuite, elles sont sorties de l’hôtel, et tout a réellement et définitivement commencé.  

- Ils se sont immédiatement mis au travail en nous assaillant de coups de balles, sans même se préoccupé des passants. My Lady était déjà prête depuis bien longtemps et chacun de ses coups portaient leurs fruits, contrairement aux autres qui ne tiraient qu’approximativement, comblant leur manque d’habileté en assaut massif. Personnellement, j’ai trouvé que je me démerdais plutôt bien, du moins je me suis défendue sans encombrer My Lady de ma présence. Au début, j’ai osé croire que tout irait bien, qu’on en aurait bientôt fini : c’est une preuve que je connais vraiment mal votre univers, sans doute. Après quelques minutes, les coups se sont enfin arrêtés, mais My Lady ne semblait pas rassurée du tout, du moins l’en ai-je déduit… elle ne montre pas vraiment ses émotions. Nous nous sommes empressées dans une ruelle où, à l’abri du monde cette fois-ci, les autres ont recommencé leur offensive mais avec une puissance qui a de loin dépassé ce que j’aurais pu imaginer. Pour plus de facilité, nous nous sommes séparées et j’ai pratiquement dû lui ordonner de se retrouver dans votre café. Elle n’en était pas enchantée…  

- Elle ne sera jamais enchantée de me revoir, explique simplement Falcon. Lorsque nous sommes ensemble, c’est uniquement pour un combat qui dépasse notre capacité à combattre seul.  

- Je vois… En tout cas, si elle a conseillé notre séparation, je reste persuadée que c’était pour me protéger. Car je n’ai pratiquement eu aucun mal à parvenir jusqu’ici. J’ai du mettre à terre quelques gars, mais le compte était très loin du corps d’armée.  

- Et est-ce qu’ils t’ont suivies ? demande Miki sachant que Saeko est tout à fait apte de capter les auras agressives autour d’elle.  

- Sûre et certaine, ne t’en fais pas. Bon, merci beaucoup pour les pansements.  

- Je t’en prie. Désires-tu une tasse de café ?  

- Avec plaisir.  

Et les deux femmes retournent dans la pièce éclairée du comptoir. Falcon reste pensif encore quelques instants. Ainsi My Lady va venir le retrouver ici ? Voilà qui est très étrange, surtout venant d’elle. Il ne peut cependant pas s’empêcher de rire légèrement à l’idée de l’union de My Lady avec Saeko. Certainement que sa vieille amie a fortement sous-estimé la témérité et surtout la ruse de l’inspectrice affectée au quartier de Shinjuku, erreur que tout le monde à malheureusement tendance à commettre.  

Il saisit ensuite son arme, ce revolver qu’il a reçu lors d’une nuit tourmentée d’une jeune fille nue et en pleur. Aussi loin que ses souvenirs peuvent le ramener en arrière, ce fut la seule et unique fois où My Lady a laissé transparaître une faiblesse à quelqu’un… à un homme.  

 

 

 

Ryô et Kaori pénètre dans le café de Falcon et Miki environ un quart d’heure après l’arrivée de Saeko. Evidemment, Ryô tente de se jeter à cœur (ou à corps) perdu vers l’ex-mercenaire mais sa douce partenaire – qui ne l’est plus tellement en ce moment même – et Falcon joignent leur force pour encastrer ce pervers dans le tronc de l’autre côté de la rue.  

Kaori vient s’installer au bar en se massant les tempes. Elle commence sérieusement à se demander pourquoi elle est tombée amoureuse d’un idiot pareil. Mais cette réflexion tombe facilement dans l’oubli lorsqu’elle se souvient de la déclaration très directe que lui a faite Ryô tôt au matin. Elle doit vraiment se retenir pour empêcher son doigt de caresser ses lèvres et donner ainsi la puce à l’oreille de Miki qui se ruerait aussitôt sur cette bonne nouvelle. Pour l’instant, même si ce n’est pas trop aimable de sa part envers son amie, Kaori préfère jouer un peu à l’égoïste et garder ce nouveau sentiment rien que pour elle.  

En s’asseyant, elle remarque quelques taches de sang sur les vêtements de Saeko mais n’ose pas poser la question directement. C’est donc Ryô, qui en s’asseyant comme si rien ne s’était passé quelques secondes plus tôt, engage la conversation de manière très sérieuse.  

Pour la seconde fois en très peu de temps, Saeko tente de résumer son partenariat avec My Lady. Tout comme Falcon, il en est quelque peu surpris ; mais vu qu’il ne connaît pas aussi bien la personne que son ami, il ne peut pas non plus comprendre l’immense pas que vient de faire la nettoyeuse. Tiens, maintenant que ce nom résonne une fois de plus dans son esprit, il remarque que My Lady doit bien être la première femme à avoir accéder à ce titre honorifique dans le milieu. On parle déjà de tueuse, de professionnelle, mais jamais de nettoyeuse ; les femmes sont jugées trop sentimentales pour accéder à ce dénomination, même si elles ont été éduquées pour n’en avoir aucun.  

- Je commence d’ailleurs à m’inquiéter, admet Saeko. Ca va bientôt faire une demi-heure que nous nous sommes séparées, elle devrait déjà être arrivée, non ?  

Ryô se met à réfléchir. D’après les explications de l’inspectrice de son cœur, les gars l’ont laissé tranquille, préférant focaliser toute leur force contre My Lady. Il se pourrait donc, même si elle s’en sort très bien, que le soldat mette un petit bout de temps avant d’éliminer tous ses ennemis.  

La réponse viendra de toute façon d’elle-même, et il ne croit pas si bien penser.  

 

Une bande d’hommes armés jusqu’aux dents pénètrent sans cérémonie dans le café ; certains n’hésitent pas à briser les vitres pour pouvoir entrer plus vite.  

- Non mais, c’est quoi ce bordel ? rugit aussitôt Miki.  

Elle se tait aussitôt que des dizaines de mitraillettes se braquent sur elle et ses amis.  

Saeko, Kaori, Ryô et Falcon n’ont quant à eux aucun problème pour identifier leurs ennemis vu qu’ils ont déjà eu la chance de les rencontrer il y a quelques minutes seulement. Tous prennent leurs positions pour une contre-attaque qui ne fait plus l’ombre d’un doute en cet instant précis. Ryô se bouge imperceptiblement pour se mettre bien devant Kaori pour la protéger. Celle-ci se lève tout aussi prudemment de son siège pour réagir efficacement et protéger ainsi son partenaire de façon indirecte, c’est-à-dire en faisant en sorte qu’il ne se mette pas en danger à cause d’elle.  

Un long silence pesant s’installe pour de longues minutes durant lesquelles on entendrait une mouche voler si celle-ci osait ne serait-ce que venir jeter un coup d’œil au milieu de cette atmosphère meurtrière. Falcon interrompt cet instant privilégié à la méditation par une toux forcée. Il s’avance alors lentement de ces adversaires qui ne cillent même pas une seule seconde.  

- Que puis-je faire pour vous, messieurs ?  

- Nous avons reçu l’ordre d’éliminer My Lady et tous ceux qui pourraient se mettre en tête l’idée folle de la protéger.  

- Nous ne protégeons personne, ici, affirme Falcon d’un ton dur et froid. My Lady n’est pas ici.  

- Elle a pourtant rendez-vous ici même avec cette inspectrice qui se croit assez douée pour se mesurer à notre monde, ricane le porte-parole.  

- Elle n’est pas ici, rétorque à nouveau Falcon. Je vous prierais de bien vouloir déguerpir de mon café.  

- Sinon quoi ?  

- Sinon je ne donnerais pas cher de vos pauvres vies.  

Sans concertation, chacun sait pertinemment que cette phrase est la clef qui fait tinter le gong du ring. Sans crier gare, les ennemis se mettent à tirer, ignorant que les autres sont déjà prêts depuis bien longtemps.  

 

La bataille a lieu autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les autres ont eu la charmante idée de bloquer la rue, histoire de ne pas voir la police rappliquer trop rapidement.  

Lorsque les héros de notre petite bande entend raisonner les premiers coups de bazookas, ils vérifient premièrement que Falcon est toujours à l’intérieur à se défendre à mains nues tant bien que mal malgré son épaule blessée, mais il constate surtout que Kaori a eu l’excellent réflexes d’empêcher les lâches de s’enfuir… en se positionnant à l’extérieur de café, heureusement. A bon coup de missiles, la charmante moitié de City Hunter se montre très persuasive car les ennemis arrêtent aussitôt leur folle course, subjuguer par la force de cette femme capable de manier avec tant de dextérité une arme aussi lourde et puissante qu’est le bazooka. Mais, en pensant aux fuyards, Kaori ne se rend pas bien compte dans tout ce remue-ménage qu’elle est une proie bien facile pour ceux qui sont encore à l’intérieur de Cat’s Eye. L’un d’entre eux essaient effectivement de lui tirer dessus, mais l’instinct bien entraîné de Kaori lui permet d’échapper juste à temps à la balle mortelle. Elle prend à peine le temps de se redresser qu’elle vise déjà celui qui a osé lui tirer dessus. Heureusement pour tous, Falcon débarque juste à temps pour envoyer dehors l’imprudent et conseille à Kaori de ne pas viser son café si elle ne tient pas à lui repayer l’entièreté du bâtiment qui serait sans aucun doute détruit sur le coup. Dans le feu de l’action, la jeune femme n’avait pris attention qu’à la personne et pas à l’endroit. Et tandis qu’une petite libellule vient lui faire signe, elle promet à Falcon de (tenter de) prêter plus attention si prochaine fois il y a.  

 

De son côté, Ryô se défend tout aussi superbement bien que d’habitude, bien que l’espace dans lequel il se bat n’est pas aussi spacieux que ses terrains de jeux habituels. Il assomme d’un bon coup de poing l’ennemi qui lui fait face et se retire un peu plus vers le côté droit du café ; ce qui lui permet en même temps de mieux vérifier que sa partenaire se tire parfaitement bien d’embarras sans lui. Et même si le moment n’est pas tellement bien choisi, il ne peut s’empêcher de sourire de fierté à la vue du courage et de la détermination de la femme qu’il aime.  

 

Qu’ils détruisent son café, mon dieu, elle en a l’habitude. Mais il est hors de questions que ces espèces de grosses brutes sanguinaires ne foulent sa demeure personnelle. Avec toute la hargne que l’on a du mal à imaginer derrière sa beauté et son visage toujours souriant et moqueur, Miki prouve à tous ces hommes qu’elle est une mercenaire à part entière et que ce n’est pas sans mal qu’ils pourront lui faire du mal. Et quitte à devoir repayer la façade de son magasin, autant en même temps y modifier toute la décoration. Saisissant tout ce qui lui tombe sous la main, Miki balance assiettes, verres et même casseroles et plateaux entre deux livraisons expresses de couverts parfaitement aiguisés. Elle parvient ensuite à se diriger petit à petit vers l’un des tiroirs qu’elle n’utilise jamais habituellement et l’ouvre d’un coup sec. Deux armes y sont rangées : une pour elle et une pour son époux. (Déformation professionnelle sans doute que de planquer de telles affaires dans un lieu public ^^; ).  

- FALCON, hurle-t-elle en envoyant son arme à son mari.  

Celui-ci l’attrape au vol ainsi que les munitions qui suivent peu après. Il esquisse un sourire en direction de sa femme avant de retourner pleinement sur le lieu de bataille. Miki sourit elle aussi, à la fois pour répondre à Falcon, mais surtout satisfaite de pouvoir enfin se défendre plus équitablement avec ses adversaires. Quoiqu’elle en a déjà mis plus d’un au tapis avec quelques couteaux bien tombés.  

 

Saeko ne trouve pas vraiment sa place dans cet endroit. Où qu’elle soit, il lui semble gêner l’un ou l’autre de ces deux amis nettoyeurs. En reculant d’un pas, elle heurte le dos de Ryô.  

- S’cuse, murmure-t-elle en un souffle.  

- Du calme, ma belle, l’encourage celui-ci. Prends ton temps pour bien respirer et ne bouge que lorsqu’il t’est indispensable de bouger. Ne cherche pas à éviter toutes les blessures, sinon tu finiras pas en attraper une mortelle.  

Cette réflexion la replonge à nouveau deux jours plus tôt, lorsqu’elle contemplait le dos mutilé de My Lady. « On ne retient pas les bonnes leçons d’une bataille si elle a été menée trop facilement et sans égratignure », voilà ce qu’elle lui avait dit. A ce moment-là, l’idée un peu stupide comme quoi le soldat devait être un peu masochiste sur les bords était venue à l’esprit de Saeko. Mais elle comprend un peu mieux à présent.  

Comme de juste, elle se fait toucher à l’avant bras ; il s’agit uniquement d’une petite éraflure sans conséquence. Mais grâce à cela, elle a réussi à se basculer à temps vers la gauche pour éviter une balle en plein dans l’estomac.  

Elle arrive alors à hauteur d’une Kaori essoufflée, mais qui tient bon en rechargeant le plus vite qu’elle le peu le lourd monument d’acier qu’elle porte sur l’épaule. Voyant que certains des hommes désirent la suivrent, Saeko se retire également à l’extérieur où elle est plus libre de ses mouvements. L’air frais la ravigote un peu et elle plante assez facilement un de ces couteaux fétiches dans l’œil gauche d’un de ses adversaires, qui meurt sur le coup.  

Mais ils se dressent soudain à cinq contre elle, placés en demi-cercle. Saeko prend peur en constatant qu’il lui est tout bonnement impossible de parer tous les coups de ces hommes s’ils se décident à l’attaquer en même temps. Kaori a bien évidemment remarqué la position difficile de son amie, mais elle ne sait rien faire d’autre que crier un bon coup lorsque le premier bondit puissamment, rapidement suivis par les autres.  

 

Saeko recule d’un pas, sachant parfaitement que ça ne sert strictement à rien. Pour une fois, elle ne parvient pas à voir l’autre bout du tunnel.  

Elle recule encore plusieurs fois en évitant à peine les cinq hommes, lorsque, malchanceuse, elle se heurte sur quelque chose qui lui bloque définitivement sa retraite.  

Mais alors qu’elle se croit perdue, elle constate qu’elle n’a pas heurté un tronc d’arbre comme elle l’avait première pensé, mais que c’est sa nouvelle partenaire qui la soutient désormais par la taille. L’inspectrice n’a que le temps d’entendre cinq coups de feu que les hommes sont tous à terre, sans aucun espoir de les voir se relever un jour.  

- Tu vas bien, Seako ? demande aussitôt My Lady.  

Son visage est en sueur et présente des taches de sang qui ne lui appartient pas toujours. Ses vêtements sont déchirés un peu partout, mais elle aussi sait comment éviter le danger.  

Les jambes de Saeko ne parviennent plus à la porter. Trop d’émotions la submerge soudain. Mais le moment est très mal choisi pour laisser son corps lui jouer un caprice.  

- Il faut que tu t’accroches, ma grande, l’encourage My Lady. Allez, debout, c’est bientôt fini.  

Etrangement, l’inspectrice remarque soudain le calme suspect qui règne à présent sur l’endroit tantôt très agité. Tous ont tourné le regard vers la nouvelle arrivante, alertés par les cinq tires qui n’auraient pas du retentir si elle n’avait pas été présente.  

- Fichez-moi le camp d’ici, gronde My Lady, si fortement que sa voix retentit en écho plusieurs fois.  

Quelques-uns ont le courage ou plutôt l’audace de la fixer droit dans les yeux, mais la plupart des ennemis dévient brusquement leur regard. L’un d’entre eux parvient même à faire comme si rien ne s’était passé, et retourne à l’attaque, désirant s’en prendre à Kaori qui ne s’y attend pas du tout. Un nouveau coup de feu retentit, et le corps de l’homme s’étend dans son propre sang.  

My Lady, visiblement furibonde, se met à hurler dans une langue que Ryô et Falcon identifie au russe. Trop peu expérimentés dans cette langue, ils parviennent cependant à saisir les grosses idées de la nettoyeuse. Elle désirerait apparemment combattre dans sa jungle, contre le boss et tout son petit monde. Elle souhaiterait que le prochain assaut soit le dernier, et ce pour tant qu’elle sera en vie.  

- Qu’attendez-vous ? finit-elle en japonais. Dépêchez-vous de remettre mon message à votre « Tzar ».  

Aucun ne bouge, et ce tout simplement parce qu’ils sont terrorisés jusqu’à la moelle de l’os.  

My Lady retire les balles vides de son arme, la même que chérit Falcon, et les remplacent tranquillement.  

Ryô s’attend à ce qu’au moins un des mafieux tente de l’attaquer, mais ils osent à peine respirer trop bruyamment pour ne pas perturber la nettoyeuse au charisme assez impressionnant.  

Une fois son arme remplie, la jeune femme – dont l’aura n’indique plus un tel statut sensuel et naïf – la pointe en direction du groupe et réitère sa question en prenant bien la peine d’articuler chaque syllabe. Pour finir, la moitié des hommes détalent aussi vite que leurs jambes le peuvent. L’autre moitié se dresse stupidement devant elle.  

Ryô désire lui porter secours, mais Falcon lui retient vivement l’épaule, lui signalant qu’il serait préférable pour lui de rester bien tranquille jusqu’à la fin.  

En quelques secondes à peine, My Lady met au tapis la quinzaine d’hommes qui s’était jetée sur elle à cœur perdu.  

 

 

 

La police arrive peu de temps après, et Saeko prend en charge d’expliquer la situation ; elle doit non seulement trouver une histoire plausible pour expliquer la mare de sang qui s’est tracée sur le sol de cette rue (ainsi que les trous provoqués par le bazookas d’une certaine personne), mais il faut également que son récit colle avec l’assaut qui s’est déroulé en plein centre plus tôt dans la matinée. Elle se fait très mystérieuse quant à la raison de cette attaque et la présence des témoins qui ne semblent pas du tout bouleversés par ce qui vient normalement de se produire devant leurs yeux. Les officiers de police ne s’explique pas le calme olympien du propriétaire du café et le souci de son épouse qui se pose uniquement sur ses assiettes en porcelaine de Chine.  

Les corps sont rapidement évacués, et la troupe prend en charge de nettoyer ce qui peut l’être.  

 

Miki soupire en constatant l’ampleur des dégâts qu’elle a elle-même provoqué en balançant son service de table. Ryô, Kaori et Saeko aident tranquillement au rangement, ou plutôt au ramassage des débris, à l’intérieur café. Falcon a pris son tuyau d’arrosage et tente d’éliminer tout le sang écoulé sur le trottoir. My Lady achève sans mot dire le boulot des ennemis, c’est-à-dire retirer les derniers morceaux de vitres. Elle ne cherche même pas à protéger ses mains qui saignent abondamment. Falcon saisit assez brusquement l’une d’elle et la bande d’un mouchoir propre.  

- Je suis navrée, murmure-t-elle alors qu’elle contemple le bandeau blanc virant rapidement au pourpre.  

- J’accepte de te pardonner si tu m’aides à placer d’autres vitrages quand tu en auras terminé avec tes débris. Et s’il te plait, ne te coupe plus pour le plaisir de constater que ton sang circule toujours dans tes veines.  

- D’autres ? Tu en as d’autres ? s’étonne My Lady en ignorant le sarcasme de son vieil ami.  

- Oh, je dois bien en avoir trois ou quatre de réserve. Avec Ryô, il vaut mieux être prévoyant…  

- Ca arrive souvent ?  

- Plus que tu ne le crois. Mais…  

Il se retient, sachant que la suite de sa phrase blesserait son amie de longue date. Mais My Lady n’est pas idiote, elle sait très bien que l’ampleur des dégâts d’aujourd’hui n’a jamais eu son pareil depuis que Falcon et Miki sont devenus les gérants de ce café. Et ce chamboulement est uniquement dû à sa présence dans ce pays.  

- Je me demande pourquoi je suis venue ici, finalement, murmure-t-elle, prise dans ses pensées.  

- Peut-être es-tu encore venue chercher ce que tu n’as jamais trouvé au milieu de tous tes combats ?  

My Lady esquisse un nouveau sourire ; elle aurait du se douter que Falcon ne l'aurait pas oublié aussi vite... Il se rappelle de beaucoup de chose qu'il ne devrait même pas savoir.  

- Cela m’étonnerait fortement.  

- Pourquoi ?  

- Parce que jamais mes recherches n’aboutiront. Le pire est que je le sais depuis le jour même où je me suis réveillée dans cette jungle d’Amérique centrale.  

La conversation s’arrête là, pour l’instant. Ni l’un ni l’autre n’a jamais été vraiment doué pour les paroles de toute façon.  

 

 

 

Falcon place le dernier carreau à l’aide de My Lady et de Ryô. Miki a réussi à récupérer un vieux thermo à la cave pour préparer un café bien fort pour se retaper de toutes les émotions de cette matinée assez mouvementée.  

Les trois professionnels récurent leurs revolvers tandis que les trois autres femmes essayent de détendre un peu l’atmosphère lourde de silence.  

- Ce n’est pas une arme un peu trop puissante pour une femme ? remarque Kaori en comparant l’immense revolver que tient My Lady dans sa main par rapport à la sienne héritée de son frangin.  

- Une arme n’est trop puissante qu’à partir du moment où on ne sait plus contenir son onde de choc. J’ai toujours apprécié le style de ce Smith & Wesson, alors j’ai décidé d’entraîner mon poignet à rester stable face à sa puissance, voilà tout.  

Le téléphone se met soudain à sonner, et Miki n’ose pas le décrocher. Falcon adresse un signe de tête à My Lady qui le saisit aussitôt.  

La conversation, ou plutôt le monologue de l’interlocuteur, paraît très longue aux yeux de tous, jusqu’à ce que la jeune femme, très calme, rétorque d’un ton glacial.  

- Pourquoi vous faut-il City Hunter et Falcon ? Ce combat n’a jamais concerné que vous et moi…  

Son regard part à nouveau dans le vague, ce qui semble être pour elle la meilleure manière pour cacher ses émotions et sentiments. Elle raccroche le téléphone un peu plus tard.  

 

Personne ne dit mot, sachant tous parfaitement que la mafia russe ne désire aucun témoin gênant. Alors, qu’elles le veuillent ou non, toutes les personnes présentes dans cette salle quelque peu saccagée malgré le rangement, seront les principaux acteurs dans l’histoire qui va suivre.  

C’est Ryô qui décide de se jeter à l’eau en brisant ce silence. Il s’approche du siège de My Lady qui se relève aussitôt. Ils sont pratiquement de tailles égales, ce qui est assez exceptionnel en soi. Et c’est en regardant ces deux êtres qui se font face que Kaori confirme sa propre idée concernant ces deux nettoyeurs. Ryô Saeba et My Lady se ressemblent tellement ; tant dans le regard que dans la position, dans la fierté et la présomption, dans l’aura qui se dégage de ces dangereuses personnes. Mais il y a en plus un quelque chose que la moitié de City Hunter ne parvient pas à se décrire ; un quelque chose qui unit les deux vis-à-vis par un étrange fil invisible.  

- On se rencontre enfin, sourit Ryô en tendant la main. Je me demandais si j’aurais jamais l’occasion de rencontrer ce grand mercenaire de la guerre passée. Je me présente : Ryô Saeba, alias City Hunter. Enchanté.  

- My Lady. L’enchantement est égal pour moi, confirme-t-elle en saisissant la main du nettoyeur.  

Elle esquisse un petit sourire, qu’elle sait parfaitement loupé. Les sourires francs ne sont pas son fort ; elle a plus l’habitude le leur donner un sens cynique ou pathétique.  

- Eh, c’est qu’elle est mignonne quand elle sourit, plaisante Ryô.  

My Lady ne rougit pas, ce n’est pas son style. Elle ne pense même pas à rire comme le font les autres de la salle de façon gentille et taquine.  

- Qui es-tu ? coupe au court Ryô en redevenant soudain très sérieux.  

- My Lady, rétorque un peu froidement l’intéressée.  

- Et quel est ton vrai prénom ?  

- …  

- D’où viens-tu ?  

- …  

- Quel âge as-tu ?  

- Au moins autant que toi, répond-elle cette fois.  

- Comment es-tu arrivée dans notre guerre ?  

- En avion.  

- Je vois… On est pareil alors ?  

- Sans doute.  

La conversation s’arrête là. Toucher à leur passé est douloureux pour tous les deux, bien que le mal de l’homme s’est peu à peu effacé avec le temps et beaucoup d’amour. My Lady, elle, est toujours blessée à vif et ne semble pas décidée à tout mettre en œuvre pour guérir.  

- En tout cas, finit Ryô. TU AS UNE JOLIE POITRINE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!  

Ce disant, il se jette la tête la première sur le cœur de la mercenaire.  

N’imaginant pas, et qui pourrait le savoir d’ailleurs, quel en serait la réaction. 

 


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