Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: cecoola

Status: To be continued

Series: City Hunter

 

Total: 6 chapters

Published: 28-06-04

Last update: 13-09-04

 

Comments: 19 reviews

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General

 

Summary: Et si Ryô n'était pas le seul survivant de l'avion? Si une possible personne serait encore vivante, qui serait-elle et le connaîtrait-elle? Aurait-elle eu le même destin que lui?

 

Disclaimer: Les personnages de "Entre hier et demain." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Entre hier et demain.

 

Chapter 3 :: Chapitre 3 : L'avertissement de My Lady.

Published: 04-08-04 - Last update: 04-08-04

Comments: Hello ! Voici le chap le plus long que j'ai jamais écrit jusqu'ici je crois... il fait 6 pages sur mon ordi, et j'espère que ça ne sera pas trop pour vous... J'espère aussi que vous vous souvenez toujours de cette histoire depuis le temps... lol. Mais bon, j'ai confiance en vous ! Merci pour toutes vos reviews, ça m'encourage sans cesse à continuer et à faire de mon mieux. Et maintenant que j'avance, je me rends compte que c'est vraiment difficile de varier le style d'écriture, je souhaite donc que mes histoires ne prennent pas un côté "barbant". Merci beaucoup en tous cas pour votre présence, et bonne lecture ! Ps pour Sekhmet : ne cogite pas trop longtemps non plus... Je n'aime pas répondre à toutes les questions dès le début, lol.

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6


 

Consciente qu’elle abandonne son mari un peu trop longtemps, Miki préfère rentrer directement à la maison. Elle a passé toute la matinée au gymnase et se sent en forme. De toute façon, elle n’est pas une adepte du salon de coiffure et elle s’était fortement étonnée lorsque cette idée superflue lui avait traversé l’esprit ce matin alors qu’elle demandait la journée de libre à son époux.  

Mais alors qu’elle est en vue de son café, elle aperçoit une jeune femme qui sort juste de son magasin. Etonnée de rencontrer quelqu’un à cette heure habituellement creuse, Miki la dévisage assez longuement pour finir par lui trouver un air assez… familier. Et vu qu’elle reste persuadée de ne l’avoir jamais vue dans son café, elle abandonne bien vite sa recherche mentale et se rapproche de la maison. Mais à mesure qu’elle se rapproche, un étrange pressentiment monte en elle, comme si ses sens se mettaient en alerte. A croire qu’elle se retrouvait au milieu de la jungle en compagnie de Falcon.  

La jeune femme n’avance pas très vite, et une fois devant la porte, Miki peut distinguer un peu mieux sa silhouette. Elle est très grande, habillée simplement d’une jupe et d’un pull de mi-saison comme le temps le réclame aujourd’hui, et une longue natte noire descend jusque à ses hanches.  

- Une natte noire ? songe Miki. Ce détail ne me laisse pas indifférente. Mais qui est-elle ?  

Et comme pour répondre à son appel silencieux, l’inconnue se retourne et ses yeux sombres frappent immédiatement les souvenirs de Miki. Elle la regarde un long moment avant de lui sourire amicalement. Miki quant à elle a lâché son sac de sport et reste subjuguée.  

- My Lady, murmure-t-elle.  

La jeune femme se retourne non sans lui avoir adressé un signe de salut de la main. Puis elle continue sa route comme si de rien n’était.  

Miki reste un certain moment sur le seuil de la porte avant que celle-ci ne s’ouvre toute seule. Enfin, c’est plutôt Falcon qui est venu à sa rencontre. Il ne lui demande cependant pas pourquoi elle est aussi abasourdie car la réponse s’éloigne d’elle-même sur la route.  

Quelques longues secondes plus tard, Miki se décide enfin à entrer tout en dévisageant son mari qui, malgré sa cécité, ressent parfaitement ce regard inquisiteur posé sur lui.  

- Elle est venue prendre un café maison ? se moque Miki, un sourire ironique sur les lèvres.  

- C’est la première fois que je fais un café maison aussi fort alors, fait Falcon en haussant les épaules.  

Miki rigole. Si elle et Falcon avaient été des gens complètement normaux, elle aurait très certainement disputé son mari qui n’a même pas songé à inviter son ancienne amie pour un souper ou quelque chose dans ce genre. Histoire de se remémorer le passé autour d’une bouteille de vin. Mais ce n’est pas le cas, et le passé qu’ils ont en commun avec My Lady est loin d’être aussi joyeux que celui de n’importe qui. De toute façon, même l’invitée ne serait pas une personne ordinaire dans le sens le plus plat du mot.  

La jeune femme remet son tablier pour donner un coup de main à son doux mari, mais celui-ci a déjà tout nettoyer ; ce qui la fait rire à nouveau.  

 

- Pourquoi n’ai-je pas su ressentir sa présence ? demande-t-elle à son époux un peu plus tard. Elle n’était pourtant pas si éloignée de moi, et si elle ne s’était pas retournée, jamais je ne l’aurais reconnue. La seule chose que j’ai ressentie, c’était… une vague impression, comme on en avait toujours lorsqu’on était en guerre.  

- Tu sais, quand je t’ai rencontrée pour la première fois, je connaissais My Lady depuis des années déjà. Et avec le temps, elle s’était quelque peu transformée… elle changeait un peu de son ancienne vie au milieu des rebelles. Mais aujourd’hui, son aura est redevenue la même que celle de la jeune femme que tu ne connais pas, que moi-même je n’ai jamais pu comprendre. Elle est venue chercher quelque chose… au milieu d’une guerre.  

- Il me semble qu’elle était toujours en train de chercher quelque chose au milieu de la guerre. Peu importe contre qui elle combattait, elle recherchait sans cesse… ce quelque chose. Mais, je me demande de quelle guerre il pourrait s’agir aujourd’hui ?  

- Qui sait… Peut-être est-elle venue tuer quelqu’un ?  

- Pas toi, en tous cas. Car si ça avait été le cas, elle t’aurait déjà attaqué ou t’aurait au moins prévenu. Ce qui n’est pas le cas, je me trompe ?  

- Non.  

- Qui alors ?  

- A ton avis ?  

- City Hunter ?  

- Ca me paraît plus que probable. On n’aurait pas fait appel à elle si la demande ne l’exigeait pas. Et honnêtement, je ne crois pas qu’elle aurait fait le déplacement jusqu’au Japon pour se retrouver face à une personne qui n’en vaut pas la peine.  

- Tu la crois capable de rivaliser avec Ryô ?  

- Autant que je le serais si j’avais encore mes yeux…  

Miki s’assied. Elle se souvient encore de cette jeune femme distante et qui accompagnait toujours son soldat chéri. Cette jeune femme, elle participait à une conversation quand il le fallait, ne souriait pratiquement jamais et ne s’est jamais réjouie que lorsqu’on leur a annoncé à tous que la guerre était terminée. Et encore, se réjouir est un bien grand mot, il lui a à peine fait dessiner un rictus sur ses lèvres rouges. Mais ce dont Miki se souvient le plus est que My Lady dormait toujours bien à part des groupes, et elle ne se reposait vraiment que lorsqu’elle était persuadée que personne ne l’approcherait. Pourtant, cette même My Lady, qui pourrait paraître froide et solitaire aux yeux de tous, n’a jamais été le genre de femme à n’aider quelqu’un que lorsqu’il le fallait. Miki se souvient d’un jour où elle lui avait sauvé la vie. Et si elle se souvient bien, My Lady a du en gardé une grosse cicatrice qui lui traverse la moitié du dos.  

- J’espère qu’elle reviendra prendre un café.  

- Je ne sais pas… Elle est comme Ryô.  

- Comme Ryô ?  

Oui, sans doute. En omettant bien évidemment de mentionner le caractère pervers et irresponsable du nettoyeur, si l’on se penche sur le côté sérieux et psychologique, Ryô Et My Lady sont effectivement pareils. Jamais ils ne se dévoilent, de peur de se faire mal et de blesser la personne qui écoute. Ils ont toujours préféré réglé leur compte seuls et à leur manière. Quoique à présent, Ryô a fortement évolué avec les années. Et il a certainement creusé un énorme fossé entre lui et My Lady au jour d’aujourd’hui.  

- Je ne la connais pas aussi bien que toi, Falcon, mais je crois que… qu’elle désire mettre une certaine distance entre toi et elle pour être certain de ne pas t’impliquer dans son histoire.  

- Sans doute, mais si Ryô doit y jouer un rôle important, il ne fait nul doute que tôt ou tard, je finirai par y entrer, soupire l’Eléphant.  

Miki rigole et l’entraîne avec lui dans la réserve pour l’aider à transporter les sacs de farine et de sucre.  

L’histoire est close, pour l’instant… Et tous deux ne se doutent vraiment pas que cet instant sera de très courte durée.  

 

 

 

Kaori se dépêche un peu pour retourner chez elle, ce qui est sans doute la dernière chose à faire dans de telles circonstances. Elle avait une rapide course à faire à l’épicerie pour préparer un bon petit repas pour ce soir et avait donc recommandé à son partenaire de rester à la maison. Mais, là, pour une fois, elle préfèrerait qu’il soit à ces côtés. Oh, rien de très dangereux, ni même de très noirs, juste une bande de mecs mal fringués qui la poursuivent depuis quelques temps. Elle a accéléré le pas, et eux également. Il ne faut pas courir, elle sait parfaitement que c’est la dernière chose à faire, mais son cœur lui hurle au secours et grouille-toi un peu.  

Pour passer au plus cour, elle coupe par une petite ruelle comme on en trouve souvent dans les grandes villes. Second mauvais plan, lui souffle sa conscience professionnelle. Il n’y a plus personne autour d’elle à présent pour lui porter secours si le besoin s’en fais ait sentir, et elle sait parfaitement que ces malfamés sont toujours derrière elle et se rapprochent même très dangereusement.  

Cette fois-ci, la jeune femme se met à courir délibérément, et ne se sent absolument pas en sécurité lorsqu’elle entend que les bruits de pas des hommes ont également accéléré la cadence.  

Mais voilà qu’ils la rattrapent bien vite et Kaori découvre qu’ils sont au moins cinq, beaucoup trop pour elle seule.  

- Dis donc, mon lapin, où cours-tu comme ça ? lui demande farouchement l’un d’entre eux.  

- C’est vrai ça. Faut pas avoir peur de nous. On te promet d’être très gentils avec toi…  

- Si tu es toute douce avec nous, bien sûr.  

Ce que désirent ces gars est aussi clair que de l’eau de source, mais la jeune femme ne semble pas prête à accorder leur requête. Elle gifle violemment le premier homme venu sous sa main et celui-ci fait un vol plané jusqu’une poubelle située quatre mètres plus loin. Les autres, comprenant que la petite a de la ressource dans les bras, décident de s’y mettre tous en même temps. Ce que redoutait plus que tout Kaori… Elle se défend peut-être très bien, mais elle n’a jamais appris à combattre. Comment pourrait-elle s’en sortir avec quatre gros bras comme eux ?  

- Ca suffit maintenant, mon lapin. Tu vas nous donner ce que l’on veut bien gentiment, c’est OK ?  

Les hommes sortent toutes sortes de canifs de leurs poches et la peur envahit une bonne fois pour toute la pauvre jeune femme.  

Celui placé derrière elle l’enlace d’un coup sec, écrasant par la même occasion sa poitrine de façon pas très orthodoxe, et la soulève hors du sol. Les autres s’approchent avec leurs couteaux et entaillent ses vêtements… Malgré l’instant, elle se remercie encore de porter un pantalon court aujourd’hui.  

- Mais arrêter ! les supplie-t-elle. Lâchez-moi !  

- Quoi ? T’aimes pas cette douce étreinte. Bin, crois-moi, beauté, c’est pas la dernière… Héhéhé…  

Evidemment, le seul mot qui vient à présent dans la tête de la pauvre femme est le prénom de son partenaire. Mais même si son instinct est très développé, comment pourrait-il savoir qu’elle a besoin de lui ? Qu’elle est en danger à cet instant précis ?  

Mais les miracles existent quand même.  

 

- Je crois que cette demoiselle vous a demandé de la lâcher.  

Une voix grave et forte, Kaori se sait sauvée à présent.  

L’homme qui la tenait en l’air la lâche très soudainement et elle s’écroule à terre. Elle regarde l’homme s’élancer vers le ciel par une force inconnue. Et elle n’a pas le temps de regarder son partenaire que celui-ci se jette déjà vers les autres hommes.  

C’est alors qu’elle se rend compte que l’ombre de son sauveur est beaucoup trop mince pour appartenir à Ryô. Kaori lève les yeux et remarque que c’est en réalité une jeune femme qui est en train de lui sauver la mise. Elle est très grande, pratiquement autant que son coéquipier, les cheveux noir ébène liés dans une longue natte à l’ancienne.  

Cette femme envoie les hommes au tapis en moins de temps qu’il faut pour le dire. Et les lapins, car ce sont eux à présent, déguerpissent aussi rapidement qu’ils le peuvent.  

- Ca va aller ? lui demande poliment la jeune femme en aidant Kaori à se relever.  

- Heu… Oui… Merci.  

C’est alors que Kaori se rend compte que cette jeune femme ressemble étrangement à son partenaire. Les mêmes cheveux sombres avec une mèche rebelle qui redescend sur son œil droit, œil aussi sombre que la nuit… Tout comme Ryô.  

- Vous vivez loin d’ici ?  

- Heu, non… Je suis tout près.  

- Vous voulez que je vous raccompagne ?  

- Non, non. Ca ira, je vous remercie. Je… J’ai l’habitude, en quelque sorte, de pareilles situations, explique stupidement Kaori.  

La jeune femme jurerait entendre l’autre murmurer un vague « et même bien pires », mais elle se secoue la tête. Elle est sans doute en état de choc, ce qui explique pourquoi elle a en tête de telles idioties. Et puis, comment cette femme pourrait-elle se douter du milieu dans lequel elle vit ?  

Sa sauveuse prend rapidement congé d’elle, après avoir néanmoins couvert Kaori du gilet qu’elle portait à bout de bras. Et elle disparaît, aussi mystérieusement qu’elle est apparue dans cette rue déserte et inhabitée.  

 

Heureusement pour elle, Ryô est en train de se prendre une douche. Elle a donc l’occasion d’aller vite se changer sans que son partenaire ne la voie.  

Elle n’a pas vraiment envie de lui parler de cet incident, de peur de se faire reprocher son incompétence…  

Arrivée dans sa chambre, elle ôte le gilet bleu nuit en remarquant, par réflexe sans doute, que cette couleur sied parfaitement aux personnes aux yeux sombres comme la nuit.  

Mais alors qu’elle cache dans son armoire ses vêtements déchirés, Kaori repense à ce que lui a dit l’inconnue, d’une voix bien étrange.  

- Ce n’est plus un temps pour toi de sortir seule en ville. Des chats bien plus gros que ces imbéciles vont vouloir s’en prendre à la petite souris blanche que tu es.  

La jeune femme se regarde dans la glace et s’interroge. Elle aimerait bien demandé à Ryô ce qu’il pense de ces paroles, mais il lui ferait aussitôt cracher le morceau quant à ce qui s’est passé pendant sa petite demi-heure d’absence…  

Elle soupire et s’étend sur son lit.  

Déjà que Ryô agit étrangement depuis hier, voilà qu’elle aussi va devoir cacher quelque chose à son coéquipier. En songeant cela, elle regarde son poignet où scintille le bracelet que lui a offert cet abruti. Rien que de le contempler la fait sourire, mais elle ne peut s’empêcher de revoir le visage de sa sauveuse en même temps que celui de son partenaire.  

 

 

 

Quand Saeko débarque dans le café, il doit être environ 20h, heure à laquelle le café à l’habitude de fermer ses portes si aucun client ne souhaite boire un coup avec des amis. De toute façon, les clients nocturnes se rendent plus au centre de la ville, là où les bars et les loisirs éclairent la capitale le soir venu.  

Si l’inspectrice de mon cœur débarque à l’heure de fermeture, c’est qu’elle souhaite y retrouver Ryô ET Kaori, qui finissent toujours la soirée autour d’un café au Cat’s Eye.  

Chose étonnante quand Ryô la voit débarquer est qu’elle n’a vraiment fait aucun extra vestimentaire pour attirer ses bonnes grâces. Quoique, ça ne doit pas changer grand-chose pour elle qui est toujours habillée de façon à séduire les hommes.  

Saeko demande un café fort et s’installe à côté du nettoyeur en soupirant.  

- C’est pas la grande forme ? lui demande-t-il après avoir croisé les regards étonnés de Kaori et Miki.  

- Ne m’en parle pas. Je crois que je suis bien partie pour ma deuxième nuit blanche.  

- Alors tu ferais mieux de ne pas prendre de café, lui dit amicalement Miki.  

L’inspectrice soupire une fois de plus tout en levant les épaules.  

- Raconte.  

- Je suis venue payer mes dernières dettes, Ryô.  

- De la même façon que les précédentes ? J’ai l’impression de me faire arnaquer dans cette histoire…  

- Cette fois-ci, c’est très important.  

Le nettoyeur sort de sa poche son petit bloc-notes et, chose incroyable, sa partenaire constate qu’il n’y a plus qu’une liste d’attente de 4 « coups ».  

- Quand elle me renseigne, je dois retirer 3 coups. Et comme ces derniers temps, j’ai fait beaucoup appel à elle, ben ma liste s’est sacrément rétrécie…  

- Je vois, murmure Kaori ébahie par le comportement sérieux et raisonnable de son coéquipier.  

Elle le voit aussi chiper un bic sur le bar et rayer de sa liste les 3 coups apparemment réclamés. Mais lorsqu’il arrive au dernier, il décide tout bonnement d’arracher la page. Etonnée, Saeko faillit presque s’étouffer avec son café mais Ryô lui conseille simplement d’être très précise, pour une fois. Et surtout, de ne pas lui cacher les petites lignes, comme à son habitude. L’inspectrice hoche la tête, se rendant compte qu’elle doit bien ça au nettoyeur qui l’a aidé très régulièrement ces derniers temps.  

- Bon, alors commençons pas le commencement, entonne Ryô un peu trop gaiement au goût de tous les autres. Qui est la personne qui m’a visé hier après-midi, vers 17h ?  

- Elle ne t’a pas visé, juste espionné.  

- Ca revient au même pour moi. Elle aurait très bien pu tirer d’un instant à l’autre. Ca m’a d'ailleurs fortement étonné qu’elle n’ait pas bougé.  

- Elle m’a dit que… tu l’aurais de toute façon évitée avec quelques blessures légères. C’est une fille qui a horreur de gaspiller le temps et les choses si ils ne servent à rien.  

- En d’autres mots… C’est pas n’importe qui.  

- En effet.  

- Et cette fille veut me tuer, c’est bien ça ?  

- Je n’en suis plus aussi persuadée, Ryô.  

- Hein ?  

- J’ai l’impression que sa présence dans notre pays… nécessite une toute autre raison. J’ignore laquelle, mais… elle est comme toi. Elle ne tue pas pour le plaisir de tuer. Comme toi et Falcon, elle connaît la valeur d’une vie. Tout comme vous deux, elle recèle un passé trop lourd d’histoires pour s’amuser bêtement avec un revolver en main.  

- Un guérilléros ?  

Saeko hoche la tête.  

Ainsi, son ennemie a fait la même guerre que lui ? Ryô se redresse et lève les yeux au ciel, tombant sur la lumière forte des néons. Une femme, enfant de la guerre, très douée pour avoir été capable de rivaliser avec lui hier en le bernant sur toute la ligne. Et pourtant, elle ne s’amuse pas avec son don…  

Tous ces points caractéristiques retombent sur un même nom…  

Ryô dévisage Falcon qui hoche la tête en signe d’accord.  

- Je comprends mieux tes craintes, à présent Saeko, ironise Ryô. Et en effet, on a raison de se poser la question de savoir si elle est venue pour me tuer ou non. Car si My Lady le 0désirait vraiment, elle aurait déjà tenté quelque chose vu que les 24 heures se sont écoulées depuis la première fois que j’ai ressenti sa présence. Et puis, elle aurait au moins continué à m’espionner. Hors, je n’ai pas ressenti sa présence de toute la journée.  

- Oui, je sais. J’ai continué à la filer discrètement, quoique je reste persuadée qu’elle m’a vue, et elle a accompli le petit circuit touristique traditionnel des étrangers qui désirent visiter la ville. Elle a juste échappé à mon regard entre 14h30 et 15h. Elle m’a ensuite invité à boire un whisky.  

- Elle est très polie, en tout cas, ironise le nettoyeur.  

- En tout cas, je paierais cher pour savoir ce qu’elle a fait durant cette demi-heure où elle m’a échappée.  

Ryô sourit, le regard tourné vers Falcon.  

Tout compte fait, Saeko paye son café et remet à Ryô le dossier le plus complet qu’elle a su tirer des maigres informations sur My Lady.  

- Dors bien, se moque-t-il en croisant le regard las de l’inspectrice.  

- Rien n’est encore moins sûr !!!  

 

Ryô et Falcon ont demandé l’autorisation à leurs charmantes compagnes de parler seul à seul. Miki, qui comprend un peu mieux la situation que Kaori, a entraîné son amie à l’étage.  

Les deux confrères n’échangent pas même un souffle durant dix bonnes minutes avant que ce ne soit Ryô qui décide de réellement entamer la conversation.  

- Raconte… My Lady et toi faisiez partie de la même troupe. Vous aviez une excellente réputation tous les deux si mes souvenirs sont bons. Et je suppose que durant la demi-heure où elle a échappé à la vigilance de Saeko, elle est venue rendre visite à son vieil ami.  

Falcon grogne quelques mots en servant à Ryô un whisky.  

- Je ne crois pas qu’elle soit venue pour te tuer, finit-il par dire. Elle est au-delà de tous ces petits rigolos qui pensent pouvoir se faire un nom en te massacrant.  

- Oui, c’est aussi ce que je crois. Mais qu’est-elle venue faire au Japon à ton avis ?  

- Alors ça…  

Ryô sourit. Ce vieil Eléphant ne changera décidément jamais. Il se demande parfois s’il ne ferait pas mieux de changer le nom de son ami en carpe, ça serait tout aussi frappant. Et il y a aussi la taupe… Bon, résumons. Imposant comme un éléphant, myope (voire complètement aveugle) comme une taupe et muet comme une carpe. L’Etalon de Shinjuku se demande pour la cent mille et unième fois ce que Miki a bien pu trouver chez ce vieux mercenaire.  

- Elle m’a laissé un message pour toi, je pense.  

- Ah ?  

Falcon lui tend la pièce de monnaie qui avait payé le café bien fort de My Lady.  

Ryô l’examine minutieusement sans y trouver la moindre anomalie, si ce n’est un léger trou sur la rainure.  

- Tu as un outil… extra-fin. Genre aiguille à coudre.  

- Ca devrait se trouver.  

Quelques secondes plus tard, Ryô tortille dans tous les sens l’aiguille à coudre pour finalement réussir à extraire un bout de papier microscopique.  

- Dis donc… Elle y va fort sur ce coup-là, siffle-t-il en peinant pour ne pas perdre le minuscule carré de feuille.  

- Va falloir que t’apprennes qu’elle ne fait jamais les choses à moitié. Une loupe ?  

- Si c’est si gentiment proposé.  

En effet, Falcon n’a pas exagéré dans la qualité de la demoiselle. On peut dire qu’elle fait tout dans la dentelle, la My Lady. Sur le papier, il finit par y déchiffrer deux mots magnifiquement bien écrit ; on se demande bien comment ça se fait.  

- Chance Time ? lit-il.  

- T’as intérêt à faire attention. Je crois que tu vas encore avoir des ennuis prochainement.  

- Ne me dis pas que ta chère My Lady a fait le trajet depuis l’Europe pour me dire ça ?  

- Oh, non. C’est déjà extraordinaire qu’elle t’avertisse.  

Ryô soupire. Chance Time, l’instant de repos… C’est ainsi qu’on nommait le moment d’avant combat, le moment où l’on soufflait pour se préparer à passer un sacré quart d’heure, qui pouvait très bien durer une année entière.  

 

Ryô regarde ce bout de papier et commence à se poser pas mal de questions. Mais vu l’état dans lequel se trouve Falcon, celui-ci a déjà débuté son interrogatoire interne depuis bien longtemps. Pourquoi faut-il toujours que l’Eléphant ait une longueur d’avance sur lui ? Il ne parvient jamais à entamer une compétition sur le même pied d’égalité. Il doit à chaque fois se dépêcher pour rattraper son collègue mais néanmoins ami.  

Aussi loin qu’il se souvienne, Ryô ne croit pas avoir jamais rencontré officiellement la célèbre My Lady. Mais il se rappelle avoir autrefois assisté de loin à une de ses missions. Plusieurs troupes étaient présentes, au loin, à regarder la destruction totale d’une de leur planque, située en bas d’une vallée. Elle avait tout détruit, en un rien de temps, et avait disparu sans laissé de trace…  

Tout comme aujourd’hui où elle lui a transmis un message sans laisser de trace.  

- Tu sais quoi ? murmure-t-il au bout d’un moment.  

- Je sens que je ne vais pas rester ignorant très longtemps.  

- Je suis à présent persuadé que la belle n’a pas fait un aussi long voyage pour me tuer. Ca finira peut-être par un défi… Mais rien de bien mortel, je crois.  

Falcon lui répond avec un grognement qu’on a l’habitude d’entendre lorsqu’il ne désire pas donner son avis sur le sujet.  

- La prochaine fois que tu la rencontres…  

- Hum ? fait Falcon surpris que Ryô prenne enfin l’initiative.  

- N’oublie pas de lui demander la mesure de son tour de poitrine !!!  

L’Eléphant en tombe à la renverse tant il n’avait pas senti ce coup-là venir. Lui qui pensait que Ryô tiendrait le coup plus longtemps dans cette conversation…  

 

 

 

Elle ne sait pas trop pourquoi, mais Saeko s’est à nouveau dirigée vers la chambre d’hôtel où tout a réellement commencé la veille. My lady l’accueille avec politesse, ce qui n’étonne plus vraiment l’inspectrice.  

- Si vous n’êtes pas venue pour Ryô, pour quoi d’autre alors ?  

- Pour une raison qui m’est très personnelle, sourit la jeune femme. Je vous suis en tout cas reconnaissante de ne pas avoir parlé à Kaori de ce qui s’est passé toute à l’heure. Ca m’étonnerait fortement qu’elle en ai parlé à son partenaire.  

Saeko soupire. Elle avait retrouvé la piste de My Lady au bout d’une longue demi-heure de recherche intensive dans tout le centre ville pour finalement la voir suivre un groupe de délinquant, suivant eux-mêmes Kaori. L’inspectrice avait voulu intervenir, mais le bras puissant de la jeune femme avait interrompu son geste et elle lui avait demandé de la laisser s’en charger. Elle voulait voir de plus près la partenaire de Ryô Saeba, voir à quoi ressemblait la deuxième personne qui formait le nom tant redouté de City Hunter.  

La jeune femme se dirige vers le bar et sert un verre d’eau dans lequel elle verse une pilule qui s’évapore aussitôt. Pas très discrètement, vu que Saeko le remarque. Mais My Lady n’avait absolument pas l’intention d’être discrète. Elle tend le verre d’eau à l’inspectrice.  

- Et pourquoi avalerais-je ce somnifère ? se défend-elle.  

- Parce que vous avez besoin de repos… avant ce qui va se passer.  

- Et que va-t-il se passer ?  

- Une bataille. Une guerre dans le milieu.  

- Et qu’ai-je à voir avec votre milieu ?  

- Vous êtes une grande amie de City Hunter et de Falcon. Vous serez automatiquement mêlée à cette histoire.  

- Quand ? demande simplement Saeko en prenant le verre tendu.  

- Je l’ignore. Voilà la raison pour laquelle il vaut mieux se reposer tant que l’on nous l’accorde encore.  

Saeko soupire. Elle n’a jamais trop aimé prendre de médicament pour dormir, mais elle doit bien avouer qu’elle est complètement lasse de ces deux dernières journées.  

Elle s’assied sur le lit de la chambre et regarde autour d’elle. L’autre lui signale que le divan fera un très bon sommier pour elle.  

Alea Jacta est, aurait du dire Saeko en avalant pour la première fois de plein gré une boisson offerte par « l’ennemi ». Et alors qu’elle sent déjà une immense torpeur envahir tous ses membres, elle a quand même le temps de voir My Lady s’approcher pour l’empêcher de tomber tête en avant. Elle peut encore contempler durant un instant le sourire rassurant de cette jeune femme qui lui souhaite une bonne nuit.  

 

 


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