Chapter 4 :: Chapitre 4

Published: 02-11-05 - Last update: 02-11-05

Comments: Hello ici ^^ Ce fut long... Et cela risque de l'être encore ! Au cas où vous vous poseriez des questions quant à la suite de l'histoire... J'avoue... Sans honte en plus ^__^ Que je n'ai aucune idée de là où je vais avec cette fic... Je le croyais au début puis je me suis aperçue... que non... C'est donc au grès de mon inspiration en gros ^^ Comme je maj pas souvent ce n'est pas facile de vous remercier pour tous vos commentaires mais je suis très heureuse que parmi vous, les fans de CH, vous appréciez mes petites histoires ! Merci encore et bonne lecture ^^

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Chapitre 4  

La respiration hachée, Ryô s’appuya contre le mur. Je m’affaiblis de plus en plus… Je ne tiendrais pas bien longtemps…, songea-t-il en crispant la main sur son épaule. Un rictus étira les lèvres de l’homme lorsqu'il ouvrit le barillet de son arme. Une balle. C'était un peu juste pour se défendre contre les hommes qui le poursuivaient. A la rigueur, il aurait pu se battre, mais il avait reçu une balle, il n’en avait pas la force.. Il avait perdu beaucoup trop de sang et tenait à peine sur ses pieds. Rassemblant ses forces, il se redressa, chancela quelques secondes et se remit difficilement en marche. Il ne lui restait plus qu’une solution, s’il voulait s’en sortir : se cacher. Laissant derrière lui une flaque de sang, il tituba, remontant la ruelle où il venait de se réfugier. Il tomba sur une petite cour. Ce n’était donc pas une ruelle, pensa-t-il, mais une allée donnant sur…  

Bordel ! Un cul de sac ! Il ne pouvait plus revenir en arrière maintenant. Il entendait déjà les pas des hommes résonner et se rapprocher dangereusement. La sueur au front, il examina le mur qui se dressait en face de lui. Blessé comme il l'était… Ryô leva alors la tête vers le ciel étoilé mais, étrangement, on ne lisait ni panique, ni peur sur son visage. Il semblait serein… terriblement serein et le regard limpide.  

- C’est donc ici que tout se terminera… Pourquoi pas !? Murmura-t-il. C’est un endroit comme un autre pour mourir…  

"Mourir", rêva silencieusement Ryô.  

La mort… Oui, il ne pouvait le nier… Il l‘avait désirée… souhaitée… taquinée… encouragée… La mort… Il ne savait pas vraiment ce qui existait après la mort. La vraie… Y avait-il vraiment un après ?… A vrai dire, il n’y croyait franchement pas, il avait vu beaucoup trop d’horreurs pour ne serait-ce seulement croire à un être supérieur veillant sur son troupeau d’agneaux… Lui n’avait rien d’un agneau, il serait plutôt le loup… Et cependant… Cet après… Une part de lui soupirait après… y aspirait du plus profond de son coeur… il souhaitait alors que son âme ne soit pas trop noire, pas trop dégradée par ses actes passés et à bien y réfléchir même les présents… Car alors, peut-être, il pourrait la retrouver... Kaori.  

- On te tient, Saeba! Ricana une voix derrière son dos.  

- Vraiment ? Railla le nettoyeur en se retournant lentement.  

Six hommes habillés de noir s’avancèrent avec prudence. Ils connaissaient leur homme. Mais cette fois, ils avaient la certitude qu’ils allaient gagner. Tout avait été planifié… Un plan élaboré avec minutie... Cela pouvait paraître risible. Un tel déploiement de force, presque une guerre pour un seul homme. Mais les récents ravages que ce diable d’homme avait créés à lui seul dans le Milieu n’étaient pas une plaisanterie.  

- Tu n’as plus de munitions, reprit celui qui était sans doute le meneur. Je ne suis pas un de ces débutants que tu affrontes régulièrement… Je sais compter et il ne te reste qu’une balle…  

- En supposant évidemment que je n’ai pas de réserve, rétorqua tranquillement Ryô… Mais je te l’accorde, il ne me reste qu’une balle.  

Il eut un petit rire d'autodérision avant de lever calmement sa main. Le canon pointé sur les six hommes. Lesquels répliquèrent aussitôt. Six hommes, songea le nettoyeur avec ironie. S’ils connaissent leurs métiers, il ne devrait pas souffrir…  

- Lâche ton arme, Saeba ! Intervint le meneur. Pour le moment, le patron veut juste te rencontrer.  

- Quel honneur ! fit Ryô d’un ton blasé. Cela ne m’intéresse pas…  

- Tu veux donc mourir ?  

Un rire assourdi lui répondit.  

Oui ! Et il allait mourir comme il était né. En se battant, entouré par des armes… Bien sûr, il allait tirer une dernière fois. Appuyer une ultime fois sur cette gâchette qui perforera joliment le front d’un des imbéciles en face de lui. De toute façon, il était déjà mort depuis deux ans maintenant… Alors, quelle importance !  

Shade atterrit silencieusement sur le bord du mur. Elle baissa les yeux vers la scène, à quelques mètres en dessous. Aucun des hommes n’avait remarqué son arrivée.  

Elle avait accompli son travail avec succès. Il n’était pas mort. Juste blessé. Assez pour l’affaiblir et permettre à ses idiots de pouvoir prétendre le capturer, voire le tuer. Sa présence sur ce lieu n’était dûe qu’à sa curiosité. Un étrange intérêt qu’elle ne s’expliquait pas. Elle n’avait pas pu distinguer nettement le visage de l’homme sur lequel elle avait tiré. Il faisait beaucoup trop sombre. Pourtant, cet homme l’attirait. Son aura l’attirait… Il ne semblait pas avoir peur. Les ondes qu’il dégageait n’étaient pas celles d'un homme angoissé… Non, juste de la détermination. De la tristesse… Et du soulagement.  

Qui était-il ? Elle ne connaissait de lui que son nom de code : City Hunter. Un homme dont la réputation n’était pas une légende. Son nom n’avait pas eu d’importance lorsqu’elle avait accepté ce contrat. C’était une cible. Une simple cible. Pour la première fois pourtant, elle n’avait pas tué. On lui avait bien précisé de se contenter d’une blessure.  

Elle n’avait pas accepté ce contrat pour gagner sa place de numéro 1 comme lui avait suggéré l’homme qui avait fait appel à ses services. Elle n’avait pas besoin d’une réputation. Son premier réflexe avait été d’ailleurs de refuser. Elle n’aimait pas ces petits jeux qu’elle qualifiait de puérils. Deux tueurs s’affrontaient toujours dans un face-à-face. Le dernier face-à-face pour l’un des deux. Mais elle avait voulu comprendre. Découvrir pourquoi un homme isolé, aussi fort soit-il, s’attaquait, de front, aux pires monstres existant sur cette terre. Un homme tel que City Hunter ne devrait pas mourir sous les mains de pareils sous-fifres qui n’avaient d’assurance que parce qu’elle leur avait mâché le travail.  

Elle sentait l’odeur de la mort parvenir jusqu’à ses narines. Et à présent, elle réalisait qu’il cherchait simplement à mourir. La tension montait et Shade reporta toute son attention sur les hommes. City Hunter n’avait pas cédé et visiblement attendait qu’on lui indique celui qui recevrait sa dernière balle. Comprenant qu’il n'obtiendrait pas de réponse, City Hunter déplaça lentement le canon de son Python. Shade plissa les yeux tandis qu’il choisissait le meneur. En plein front, songea-t-elle. La jeune femme fronça légèrement les sourcils et se déplaça pour pouvoir contempler le visage du nettoyeur.  

Ryô tenta une nouvelle fois de se libérer. Il le regretta très vite. Les bracelets métalliques entaillèrent un peu plus ses poignets déjà meurtris par les vains efforts qu'il faisait pour se dégager. Aveuglé par la sueur qui coulait le long de son visage, il ne quittait cependant pas des yeux les flammes qui dansaient, à quelques pas de lui. Elles avançaient inexorablement.  

- J’te jure, maugréa-t-il entre ses dents… Je te retiens, Saeko ! Toi et tes plans de merde ! Tu vas m’entendre !  

Oui… Sauf que là, il doutait quelque peu que sa situation s’améliore. Examinant la progression du feu, il évalua qu’il lui restait à peine 20 minutes avant que celui-ci ne l’atteigne. Pendant un instant, il imagina la souffrance que provoqueraient les brûlures… Cela commencerait sans doute par ses pieds et remonterait progressivement le long de son corps…  

OK, Ryô ! Stop ! Pas bonne l’idée ! Cherche plutôt une solution !  

Une solution ? Oui… Alors… Cherchons…  

Facile à dire ! Ironisa-t-il en regardant autour de lui. A part lui, suspendu dans les airs dans un bâtiment enflammé, il n’y avait rien.  

15 minutes, décompta-t-il machinalement.  

Brusquement, il tendit l’oreille. Plissant les paupières pour chasser les larmes de ses yeux rendus piquant par la fumée, il dirigea son regard vers l’unique fenêtre. Une fine silhouette se dessina. Tétanisé, Ryô contemplait…  

Kaori ! Mais par quel miracle l’avait-elle retrouvé se demanda l’homme, avant de pousser une exclamation. La jeune femme venait de bondir en avant, les bras protégeant sa tête. Dans une explosion de verre, elle atterrit souplement sur ses pieds. Elle se redressa lentement et à travers les flammes et braqua son regard sur lui.  

- RYÔ !!  

- Dégage Kaori ! Hurla-t-il pour toute réaction… Tout va s’écrouler !!  

- Tu plaisantes, j’espère ? Ironisa-t-elle en examinant la situation.  

Elle s’avança vers l’écran de feu qui la séparait de l’homme.  

- Oula ! Il faut chaud ici ! Ajouta-t-elle avant de s’immobiliser.  

Rien à faire, elle ne pouvait pas passer. La chaleur était à peine supportable. Ryô, la peur au ventre, fixait la femme qu’il aimait. Lorsqu’il rencontra son regard, il y lut le même effroi. Calmement, il lui sourit.  

- Kaori, commença-t-il…  

- Laisse moi réfléchir, Ryô ! Coupa aussitôt la jeune femme.  

- Qu’est-ce que tu crois que j’ai fait jusqu’ici !? S’énerva-t-il en s’agitant.  

Pourtant, il se tranquillisa rapidement. De toute façon, Kaori ne lui prêtait pas attention ou, du moins, elle ne l’écoutait pas.  

Encore 10 minutes…  

Il la connaissait. Malgré les risques, elle n’abandonnerait pas. Elle ne l’abandonnerait pas. Il haussa les sourcils lorsqu’elle s’empara de son arme. Lentement, elle la pointa dans sa direction.  

- Ecoute moi bien, Ryô, déclara-t-elle, le regard déterminé. Soit tu sors d'ici avec moi, soit on se fait rôtir tous les deux… De toute façon, l’enfer nous attend un jour ou l’autre !  

- Crétine, murmura l’homme…  

Un pan du mur proche de Ryô s’écroula et l’homme grimaça en levant les pieds.  

Ses prévisions étaient fausses ! De 10 minutes, on passait à 3 !  

Malgré cette désastreuse constatation, lorsqu’il se tourna de nouveau vers Kaori, celle-ci arborait un large sourire. Et aussitôt, il sourit de même. La jeune femme se concentra. Ryô suivit le canon du regard tandis qu’il se déplaçait… Il se prépara à la chute. Deux coups de feu retentirent presque simultanément et l’homme s’écroula à terre. Il jeta un coup d’œil vers les bracelets au dessus de sa tête.  

- On dégage, hurla Kaori en sauta par la fenêtre.  

Rassuré de la savoir hors de danger, Ryô s’échappa à son tour par l’ouverture du mur écroulé. Il s’éloigna de plusieurs mètres avant de se retourner pour contempler l’immense brasier. Il l’avait échappé belle, cette fois-ci, eut-il le temps de penser, avant de recevoir un coup de massue sur la crâne.  

- Eeeeeeeeh… Fallait me laisser dedans, si tu voulais ma mort, gémit-il en s'extirpant difficilement du sol où il s’était enfoncé.  

Assis par terre, il leva les yeux vers une Kaori rouge de colère. Ses yeux semblaient vouloir le foudroyer sur place.  

- C’est quoi cette histoire, hein, Ryô!! Hurla-t-elle en l’attrapant par le col. Tu ne pouvais pas m’attendre !!  

- M… Maaais… Ma chérie… Je vais t’expliquer…  

- Pas la peine ! Tes explications, je les connais par cœur, grommela Kaori en lâchant brusquement son compagnon.  

Pendant un moment, elle le regarda grimacer de douleur puis dans un soupir, elle s’agenouilla auprès de lui. Dans des gestes où la douceur n’entrait pas en compte, elle l’examina sous toutes les coutures. Tête basse, il ne pipait mot et se laissait faire sans protester, malgré le manque de délicatesse de la femme. Quelques minutes passèrent avant que Kaori ne se calme enfin. Derrière lui, il ne pouvait voir son expression mais il la devinait sans peine. Son souffle se bloqua lorsqu’il sentit les bras de la jeune femme lui entourer la taille et sa tête se poser sur son dos. Ryô baissa les paupières.  

- Comment m’as-tu retrouvé ? Demanda-t-il dans un murmure.  

Aussitôt, Kaori se détacha et sauta sur ses pieds. Elle ramassa son arme avant de répondre.  

- Saeko se plante sur cette affaire.  

- Comment ça ? S’étonna Ryô dans un froncement de sourcils.  

- Tout ça, c’est du pipeau, fit la jeune femme dans un large geste de la main. Le trafic de drogue et le reste… C’est juste le moyen d’atteindre leur but.  

- Et comment sait-tu tout cela? Questionna l’homme, sombrement  

- C’est simple pourtant ! Fit nonchalamment Kaori en rangeant son arme. C’est un jeu pour eux.  

- Un jeu ? Qu’est ce qu’ils veulent ?  

- Ta place de numéro 1, voyons, ironisa la jeune femme. Comme d’habitude, quoi ! Sauf que…  

- Que quoi !!!?  

- C’est à moi qu’ils ont demandé cette fois. Ils m’ont proposé un contrat sur ta tête.  

Ryô se figea, les yeux écarquillés de stupéfaction. Kaori le regardait, un sourire flottant sur ses lèvres.  

- Nom de Dieu ! Ne me dis pas qu’ils t’ont contactée !? S’exclama enfin l’homme en bondissant sur ses pieds.  

- Non seulement, ils l’ont fait mais je suis allée au rendez-vous ! Rétorqua Kaori en s’éloignant.  

- … T’es folle ou quoi, hurla Ryô en l’attrapant par le bras. Tu te jettes dans la gueule du loup ! Tu n’as rien d’une pro !  

- C’est bien à toi de dire ça, s’écria Kaori en se dégageant sèchement. Pourquoi es-tu venu ici seul, hein ? Tu ne réponds pas ? Où est ton professionnalisme ?  

Kaori reprit son souffle avant de reprendre plus calmement.  

- Il ne faut pas te voiler la face, Ryô. Ta façon d’agir depuis quelques temps n’échappe à personne. Encore moins dans le Milieu. J’étais sans doute ton point faible avant mais en me tenant systématiquement hors du coup, c’est pire qu’avant.  

- … Je veux te protéger…  

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