Chapter 5 :: Chapitre 5

Published: 15-02-06 - Last update: 15-02-06

Comments: Hello ici ^^ Une suite... ! Bah oui... Il trainait dans mes fichier depuis un bon moment ce chapitre... Il a connu plusieurs directions, plusieurs versions... J'en ai choisi une mais je ne sais toujours pas comment je vais m'en sortir... Ou alors très très vaguement... Je me pose pas mal de questions... Les mêmes que vous je pense... J'espère que cela vous semblera pas trop tordu... Je la sens pas très bien cette histoire qui je trouve, s'éloigne un peu beaucoup de CH... L'humour par exemple... Et... J'ai peur de m'embrouiller avec les temps... les dates... Même si ma correctrice d'amour surveille tout cela... Vous voilà prévenu de mes difficultées ! lol ! Merci beaucoup pour vos reviews que cela soit pour la "Tueuse" ou les autres fics... Je ne sais pas si je peux poster une review à votre suite, alors j'attends une MAJ pour vous remercier ! Mais ne doutez pas que cela me touche ^______^ Bonne lecture !

Chapter: 1 2 3 4 5 6

Mina escalada les escaliers en pestant contre son amie. Quelle idée d’habiter au dernier étage d’un vieil immeuble… et délabré qui plus est ! Les marches, dont la jeunesse était révolue, craquaient sinistrement sous son poids. La petite femme, tout en rondeur, le souffle court, leva la tête, et, d’un regard morne, contempla le reste du parcours et le jugea : un parcours du combattant. Elle n’avait vraiment pas besoin de ça, songea-t-elle en agrippant la rambarde pour s’aider dans cette interminable ascension. Elle était fatiguée. Fatiguée?! Que disait-elle !? Epuisée ! Le voyage avait été beaucoup trop long à son goût et la nourriture dans l’avion, loin de l’avoir rassasiée… Et puis, lorsqu’enfin, elle posait le pied sur le sol du Japon où son patron l’avait expédié… Son portable s’était mis à hurler !  

- Tu ne voulais pas que je vienne, hein ! Grommela Mina.  

C’était bien elle tout craché ! Cette saloperie de solitude où elle se complaisait ! Mina eut un sourire furtif. Oui, solitaire, sa chère amie l’était sans conteste… Mais Mina était fière d’être la seule personne vers qui la jeune femme se tournait lorsqu’elle en ressentait le besoin… A dire vrai, ce n'était jamais qu'en dernier recours, mais quelle importance ! Dans ces moments-là, c’était à elle, Mina, qu’elle faisait confiance !  

Enfin parvenue en haut de l'escalier, Mina balaya du regard le lugubre couloir, et posa les yeux sur une des portes. Elle semblait un peu moins usée que les autres. Ne doutant pas que son amie l’ait depuis longtemps entendue arriver, elle prit tout son temps pour s’avancer vers la porte. Elle n’eut en effet aucun besoin de frapper, la porte s’ouvrit dans un grincement sinistre. Décidément, tout est vraiment sinistre ici, pensa la jeune femme.  

- Salut, May Chérie! Lâcha-t-elle lorsque son amie apparue.  

La jeune femme ne répondit pas, se contentant de lui céder le passage. Mina soupira devant le mutisme, pourtant habituel de son amie et pénétra dans la chambre. Elle se tourna immédiatement vers le lit où reposait…  

- Wouaaa!! Lâcha-t-elle. Quel est ce beau spécimen de la gente masculine ?  

- J’ai stoppé l’hémorragie, se contenta d’annoncer la jeune femme, pour toute réponse.  

Haussant les épaules, Mina s’approcha du blessé, souleva le sommaire pansement et examina la blessure. Elle se redressa et vit May qui lui tendait sa trousse. Sans un mot, elle se mit donc au travail. Retirant précautionneusement la balle encore logée dans l’épaule, suturant la plaie et la bandant fermement. Pendant l’opération, malgré le sédatif, l’homme avait gémi plus d’une fois, et Mina avait senti combien la nervosité de son amie devait être grande, lorsque celle-ci commença à arpenter la pièce. Mina en fut étonnée. Cela ne ressemblait pas du tout à la jeune femme de s’inquiéter ainsi.  

Mina se tourna vers son amie qui venait de s’immobiliser au pied du lit. Elle l’observa un instant en silence puis fronça les sourcils.  

- Tu ne prends plus ton traitement, n’est-ce pas ?  

- Non.  

- Je vois…  

La femme rangea son matériel et, dans un claquement sec, referma sa trousse.  

- Depuis quand es-tu au courant ?  

- …Quelle importance…  

- C’est important !  

- Il m’a menti…  

- Pour ton bien !  

- Vraiment ?  

- May…  

- Je ne suis pas May.  

Le silence s’installa dans la chambre et Mina se mordilla nerveusement les lèvres avant de se décider :  

- Tu souffrais tant… Et tu semblais… Comment aurais-je pu refuser ? May…  

- Je ne suis pas May, articula lentement la jeune femme.  

- Il t’a offert une vie alors que tu sombrais…  

- Il m’a offert l’enfer, rétorqua froidement la jeune femme en serrant les poings.  

- Ne dis pas ça… Il veut que tu reviennes !  

- C’est pour cela que tu es venue ? Il t’a demandé de faire revenir sa meilleure tueuse ?  

Mina poussa un soupir et s’affaissa sur le siège près du lit du blessé. Machinalement, elle contrôla son pouls.  

- Retourne en France, Mina, et dis lui que… Que May n’existe pas et que Shade ne reviendrait pas.  

La femme émit un léger rire avant de se lever.  

- Tu sais très bien qu’il n’acceptera jamais d’entendre cela… Tu te mens à toi-même, ma chérie… Jamais nous n’aurions pu te retrouver si tu ne m’avais pas donné de tes nouvelles…  

- Peut-être, concéda Shade. Mais ma décision reste la même. Je ne reviendrais pas.  

- Pourquoi ? S’enquit froidement Mina, le visage lisse de toute émotion. Parce que tu ne veux plus tuer ? Alors je vais te dire, ma petite, que cela risque d’être difficile pour toi. La seule chose dont tu te souviennes… C’est l’art et la manière de…  

- Tais-toi, fit Shade sans toutefois élever le ton.  

Pourtant Mina obéit aussitôt et s’en voulut d’avoir parler si durement lorsqu’elle surprit le regard un peu trop brillant de son amie. Cependant Shade se reprit très vite et un sourire étira ses lèvres.  

- Tu as raison, Mina. Je suis une tueuse. C’est la seule chose que je sache faire… Mais c’est aussi la seule vie que je connaisse, dont je suis certaine qu’elle appartient à mon passé… ici, je fais mes propres choix… Et…  

- Et ? Insista Mina, un peu étonnée de l’hésitation de son amie.  

- … Et je sens qu’ici… Je suis quelqu’un, termina Shade en posant son regard sur l’homme.  

Mina l’imita et, non sans ironie, se demanda un instant comment cet homme avait pu atterrir dans le lit de Shade. Puis une autre idée germa dans son esprit, chassant toutes les questions qu’elle se posait au sujet de l’homme qu’elle venait de soigner.  

- Tu as… des souvenirs ?  

Shade ne répondit pas immédiatement. Elle contourna le lit et après une infime hésitation, elle repoussa doucement les mèches noires du blessé avant de poser sa main sur son front.  

- … Des rêves… J’ai rêvé de lui, murmura-t-elle… De lui et d’une femme qui me ressemblait…  

Installé sur le banc dans une pose des plus décontractée, ses longues jambes étendues devant lui, Ryô, les mains enfoncées dans ses poches et la tête renversée en arrière, sentit son ami qui s’installait à ses cotés.  

- Alors ? Demanda-t-il aussitôt.  

- Je vais bien, merci, ironisa l’Américain.  

Mick émit un soupir résigné devant la mine immanquablement fermé de son ami. Il n’avait pas l’air d’humeur joyeuse aujourd’hui… Aujourd’hui ? Il retint un rire. Ce n’était pas cette journée en particulier, c’était comme ça depuis un bon moment… Lorsqu’il le croisait, et là encore c’était un exploit tellement son ancien partenaire d’Amérique se faisait invisible, ce n’était jamais que pour lui demander des infos.  

Il ne faisait certes plus parti du cercle des meilleurs professionnels, il ne le pouvait plus. Son corps ne répondait plus aux attentes d’un combattant. Mais il évoluait toujours dans le Milieu comme un poisson dans l’eau. Ses services étaient simplement devenus d’une autre nature. Il savait tout ce qu’il fallait savoir. Et il était capable comme nul autre de dénicher des infos. Le meilleur des indics en quelque sorte, pensa-t-il avec une légère amertume. Ce n’était pas glorieux en soi, mais il ne pouvait s’empêcher de continuer le métier… à sa façon.  

- C’est un professionnel, déclara-t-il enfin, la voix grave. Il vient de France… Franck Lecomte. Plus connu sous le nom de code « Le Comte », récita Mick. C’est le meilleur dans son pays.  

- Pourquoi est-il venu au Japon ?  

- Un boulot, semble-t-il… Mais je n’ai pas de détails là-dessus…Répondit l’Américain… Pas étonnant, ajouta-t-il dans un haussement d’épaules.  

- Pourquoi ce cinéma, alors ? Marmonna Ryô…  

Un peu étonné de la réaction de Ryô, Mick ne répondit pas immédiatement. Il se pencha en avant, appuya les coudes sur ses genoux et posa son menton sur ses mains, affichant un air pensif.  

- Eh bien ! Quoi !? Tu as encore des doutes, hein ? C’est vraiment une pro, je te dis moi ! Elle a fait fort ! Tu lui dois même la vie mon vieux. Sans elle, tu serais un joli petit tas de cendre à l’heure actuelle…  

Ryô repensait aux derniers événements… Oui, il ne faisait aucun doute que sa partenaire… de travail et de vie désormais, n’avait rien à envier aux meilleurs du métier. Les rumeurs sur l’adresse de Kaori résonnaient considérablement dans le Milieu.  

- Tu savais bien … que cela devait arriver, un jour ou l’autre, maugréa Mick.  

Il se passa quelques minutes avant que Ryô ne se décide finalement à se redresser. Il adopta la même position que son ami et le regarda du coin de l’œil. Un sourire flottait sur ses lèvres.  

- Pas si tôt, murmura-t-il.  

- Tu crois qu’elle n’est pas prête ?  

- Prête ou pas, Kaori n’a guère le choix désormais…  

- Ouais… Tu es inquiet ? demanda Mick après un silence.  

Ryô ne répondit pas. Mick l’observa du coin de l’œil et eut un sourire furtif. Cela lui faisait drôle de jouer le rôle de l’ami réconfortant. Car s’il ne voulait pas l’admettre, Ryô désirait qu’on le rassure.  

- Voyons, Ryô ! Kaori n’est plus une débutante !  

- Bien sûr que si ! S’exclama soudainement Ryô avant de se reprendre immédiatement pour ajouter plus calmement : je sais qu’elle a la main infaillible. Elle sait se battre et se défendre…  

Mick soupira d’exaspération. Il cherchait à comprendre cet homme. Il le connaissait pourtant depuis longtemps, c’était presque un frère pour lui. Ils avaient tous deux des points communs… Oui, enfin, il n’était peut être pas nécessaire d’en faire l’inventaire, songea-t-il avec ironie. De plus, Ryô avait tellement changé ces derniers temps qu’il avait souvent du mal à le reconnaître.  

- Une dernière épreuve…  

A ces mots, prononcés d’un ton neutre, Mick retint son souffle; son regard se plongea dans celui de Ryô, inexpressif. Alors c’était ça…  

- Non… Souffla l’Américain en détournant les yeux.  

- Un duel à mort, laissa tomber Ryô.  

- Kaori ne tuera pas ! Jamais ! s’écria Mick en bondissant sur ses pieds, visiblement hors de lui à cette pensée.  

Plus tranquillement, Ryô se leva à son tour et les deux hommes s’affrontèrent du regard.  

- Pourquoi ? Cria rageusement Mick. Pourquoi avoir accepté ça ? Tu connais Kaori, elle n’est pas comme toi et moi !  

Ryô eut un sourire et laissa échapper un rire grave. Il baissa la tête et il sembla à Mick que les épaules de son ami s’affaissaient légèrement.  

- Pfff… Tu as la mémoire courte, Mick, répondit-il doucement. Toi-même, tu ne comprenais pas que ma partenaire ne sache pas manier une arme.  

Mick ouvrit la bouche mais la referma aussitôt.  

Ryô avait raison. Que pouvait-il dire de plus ? Il étouffa une exclamation de surprise lorsque Ryô reprit la parole.  

- J’ai toujours eu l’intuition que Kaori avait ce don. Tu sais de quoi je parle… Les entraînements et tout le reste ne veulent rien dire. Les gens comme nous naissent comme ça. Pendant des années, j’ai tout mis en œuvre pour qu’elle n’en prenne pas conscience. Elle était en danger perpétuel avec moi et pourtant, elle est restée. Malgré tout ce que j’ai pu lui faire subir, elle est restée.  

- Ryô…  

- Tu crois que j’agis égoïstement n’est ce pas ? Sans doute… Mais cela ne pouvait pas rester ainsi… Mick… J’ai joué avec le feu pendant 8 ans… Et maintenant que… Je ne peux plus supporter la seule pensée qu’elle soit sans défense dans ce monde où je l’ai entraînée.  

- Alors tu me l’as envoyée… Je ne comprenais pas pourquoi tu lui avais si facilement cédé, après tout ce temps…  

- Facile ? Non… Avec Kaori, rien n’est facile, murmura Ryô  

- Mais tu as raison, c’était là, en elle. Elle est vraiment extraordinaire.  

- Je sais, fit Ryô en hochant la tête, sans pour autant la relever.  

Mick sentit sa colère s’évaporer et toute la confiance qu’il ressentait envers la jeune femme l’apaisa.  

- Tu as fait d’elle la meilleure…Ne t’inquiète pas…  

Ryô redressa enfin la tête. Il se détourna et s’immobilisa.  

- Tu te trompes, Mick, commença-t-il… Je ne suis pas inquiet…  

Il laissa quelques minutes s’écouler, avant de reprendre :  

- Je suis pétrifié d’effroi. Je n’ai jamais été aussi terrifié de ma vie. Si je la perds, je n’y survivrais pas, termina-t-il avant de s’éloigner.  

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