Capitolo 6 :: Alcool et prétention

Pubblicato: 22-02-09 - Ultimo aggiornamento: 04-03-09

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Arrivés dans le salon de leur appartement, Kaori s’assit sur le sofa pour ôter ses escarpins. C’est alors qu’elle poussa un petit cri attristé : sa robe n’avait pas survécu à l’attaque. Une longue déchirure dévoilait la peau de son ventre. Au moins, ce n’était pas perdu pour tout le monde : Ryô put affirmer qu’elle faisait bel et bien du sport pour avoir un ventre aussi ferme. Il vint s’asseoir près d’elle et la prit par la taille.  

- Maintenant j’ai la confirmation que tu continues tes séances d’aérobic, plaisanta-il en fixant son ventre.  

Kaori rougit aussitôt.  

- Je rêve ou tu viens de faire un compliment à un travelo ?  

- Et ça sera sûrement le dernier ! Mais je ne peux pas cacher que tu restes mon travelo préféré, répondit-il.  

Kaori rougit de plus bel. Depuis quand Ryô lui faisait-il autant de compliments ? Kaori était gênée ; elle ne savait pas quoi répondre. Il se releva du canapé et lui demanda :  

- Tu veux boire quelque chose ?  

- Avec plaisir, soupira-t-elle. Une bière s’il te plaît.  

Ryô en resta bouche bée. Kaori ne buvait jamais d’alcool ! Pourquoi se mettrait elle à boire maintenant ? Kaori remarqua la stupéfaction de Ryô.  

- C’est que… je veux oublier cette soirée désastreuse.  

- C’est peu flatteur pour ton copain.  

Kaori mit ses mains sur ses joues, rouge de honte.  

- Je l’avais oublié ! Je ne l’ai même pas remercié !  

- Remercier pour quoi ? Comme tu l’as si bien dit c’était une soirée désastreuse.  

- Oui, mais…non, rectifia-t-elle son erreur. Enfin c’est vrai que même avant ces hommes ce n’était pas ce que j’attendais.  

Ryô sourit à cet aveux.  

- Oui c’est sûr, je n’ai même pas pu draguer la belle serveuse, plaisanta-t-il.  

- Bon ces bières ça vient ! s‘énerva Kaori rouge de colère.  

Ryô se mit à rire, il savait pertinemment qu’elle réagirait de cette façon. Sa jalousie pouvait se voir à chaque fois qu’il parlait d’une autre femme. Il ouvrit le frigo : la moindre trace d’une canette de bière. Restait juste du whisky dans le mini-bar. Il regarda Kaori et lui montra la bouteille. Kaori opina du chef. Ryô était complètement abasourdi. « Kaori avec du whisky, qu’est-ce que ça donne ? » réfléchit-il en se grattant l’entrejambe.  

- T’es sûre ? C’est super fort même pour une femme qui tient des massues de 10 000 tonnes.  

- T’arrête oui ! J’ai déjà bu ce genre d’alcool, crétin !  

- Ouais mais j’ai pas envie de te voir dormir sur mon épaule.  

- Au moins, je ne te balancerais pas de massue.  

Convaincu, Ryô se précipita vers elle et lui tendit précipitamment un verre rempli au quart.  

- Bois ça, je t’en prie ! insista Ryô excité. Si tu veux, je te prête même la bouteille.  

Kaori s’amusa de la réaction de son partenaire. Il était et resterait irréprochable ; personne ne pourrait le remplacer. Elle prit le verre, l’observa un instant. Ryô la fixait pour pour ne rien rater de sa tête quant elle boira son contenu.  

- Arrête de me dévisager comme ça ! rouspéta Kaori, gênée par son regard soutenu.  

À moitié par défi, elle but une gorgée d’alcool. Au début, elle haussa les épaules pour montrer que ça ne faisait pas effet puis elle toussota bruyamment. Elle devint rouge écarlate sous les éclats de son partenaire. Il la pointa du doigt.  

- Mademoiselle veut faire sa dure ! Hahaha ! C’est bien fait !  

- Arrête de rire, tu veux ! Je n’ai pas l’habitude c’est tout !  

Ryô but, cul-sec, son verre, puis un deuxième. Kaori en resta abasourdie, « Comment arrive-t-il à ingurgiter et à tenir autant à l’alcool » songea-t-elle. Elle commençait à l’admirer et se surprit à le regarder avec admiration. Ce regard devenait de plus en plus gênant pour Ryô, il décida donc d’intervenir :  

- Quoi ? Oui je sais, je suis assez impressionnant, se vanta-il.  

- Pff ! Prétentieux !  

- Tu avoueras jamais que j’ai du talent, toi !  

- T’appelles ça un talent ? Humpf ! N’importe quoi.  

Kaori haussa les épaules puis but tout le reste de son verre. Ses joues devinrent écarlates, elle ne put s’arrêter de tousser durant plusieurs minutes. L’alcool commença à faire effet. Ryô le remarqua très vite puisqu’elle riait pour un rien. Il prit la bouteille de whisky que Kaori tenait dans sa main.  

- Si tu continues à boire ça, demain je vais te retrouver raide morte sur la table.  

Kaori rouspéta pour récupérer la bouteille et tenta de la reprendre, mais en vain, Ryô demeurait plus fort qu’elle. Voyant qu’elle avait échoué, elle s’assit sur le fauteuil du salon, croisa ses bras sur sa poitrine et bouda après Ryô.  

- Et ! Arrête de faire la tête ! protesta-il en la voyant grogner puis se calma peu à peu. T’as l’air crevé, vas dans ta chambre.  

- J’peux pas.  

- Comment ça tu peux pas ! s’énerva-t-il.  

- J’arrive plus à sentir mes jambes, elles sont trop lourdes.  

- Non mais je rêve ou quoi ! Tu te fous de moi ?!  

Kaori hocha négativement la tête et regarda ses jambes ; elle était trop saoule pour pouvoir marcher et trop fatiguée. Ryô se tapa le front de sa paume : elle allait vraiment le rendre chèvre !  

- Aller, attrape mon cou et accroche toi bien, soupira-t-il.  

- Merci Ryô ! s’exclama la jeune femme heureuse qu’il s’occupe d’elle.  

- Ne me lâches pas sinon je te laisserais dormir par terre.  

Il la prit dans ses bras. Elle posa sa tête dans son cou tout en croisant ses mains derrière sa nuque. Il frissonna à ce contact. Ça devait se terminer ici sinon il ne pourrait plus résister à l’envie de lui sauter dessus. Il prit la bouteille de whisky au passage. Il alla jusqu’à la chambre de Kaori. Il sentait le souffle de Kaori tout contre sa peau ce qui le fit frissonner de nouveau. Arrivé dans sa chambre, il déposa sa bouteille sur la table de chevet pour mieux allonger la jeune femme sur le lit et la recouvrit de ses draps. Puis, il déposa un baiser sur son front.  

- Dors bien Sugar, murmura Ryô.  

Alors qu’il partait, Kaori retint son bras musclé. Ryô vit qu’elle pleurait.  

- Qu’est-ce que tu as ? demanda-t-il inquiet en s’asseyant sur le lit à côté d’elle.  

- Il me manque, pas toi ?  

Ryô soupira ne voulant pas entamer cette conversation.  

- Hide me manque aussi, il manque à tout le monde, assura-t-il.  

- Je lui en veux de nous avoir laissé, Ryô.  

- Tu n’as pas à lui en vouloir, ça c’est passé c’est tout. En revanche, je lui en veux de m’avoir infligé une telle corvée.  

- Je suis pas une corvée, vice à patte !  

Kaori se dégagea de son étreinte et le regarda dans les yeux. Ryô sourit.  

- Bonne nuit.  

Il sortit de sa chambre. Une fois qu’il fut parti, elle s’allongea sur son lit. Elle repensait à ses mots ; elle avait beaucoup pleuré pour la mort de son frère autrefois et Ryô avait réussi à apaiser son chagrin. Elle finit par s’endormir.  

Le nettoyeur se rendit d’abord à la salle de bain pour désinfecter sa blessure. Il versa de l’alcool et sauta dans tous les sens. Un corbeau passa derrière sa tête alors qu’une goutte pendait à l’œil de Ryô. Il renifla bruyamment.  

- Ça fait mal ! se plaignit-il en pleurant à moitié.  

Ensuite, il retourna à sa chambre et s’écroula sur son lit. Il enleva ses habits jusqu’à ce qu’il ne reste qu’il soit nu comme un ver. Voyant qu’il n’arrivait pas à dormir, il réfléchit à l’attaque au restaurant.  

« Comment ces hommes ont-ils su qu’on se trouverait là-bas ? Pourquoi voulaient-ils me tuer ? Sûrement pour prendre ma place en tant que nettoyeur n°1 du Japon. Comment ont-ils su bon sang ! Kazuyuki… Quand j’y pense, Kazuyuki ne semblait pas surpris que nous soyons City Hunter. Kaori ne me croira jamais si je lui dis que c’est lui alors il faut que je mène mon enquête. Demain je demanderai à Reika si elle a des infos sur ce type et à Saeko. »  

Il s’endormit peu après plongeant dans un drôle de rêve…  

- Viens-là ou je t’assomme ! cria Kaori en le poursuivant avec sa massue.  

- Raison de plus pour que je ne t’approche pas !  

Kaori courait toujours après Ryô lorsqu’elle s’arrêta soudainement. Il la vit pendu au cou de Kazuyuki en train de l’embrasser. Les poings serrés, il s’approcha de Kaori et de Kazuyuki et sortit son Python de son holster. Soudain, la jeune femme disparut ne laissant que Kazuyuki en face de lui. Ce dernier riait aux éclats. De rage, le nettoyeur n°1 arma son chien et visa son rival mais Kazuyuki ne semblait pas du tout impressionné. Il tira et tout se passa très vite : Kaori réapparut dans les bras de Kazuyuki alors que la balle du magnum filait à toute allure sur ce dernier. La balle transperça la poitrine de Kaori qui s’effondra. Elle regardait son partenaire avec un air de reproche. Ryô ne comprenait pas ce qui venait de se passer et regardait sa victime. Puis, il accourut…  

- KAORI !!!!!!!!!!!  

Ryô se réveilla en sursaut. Il essuya la sueur qui coulait le long de son front puis se prit la tête entre les mains. Reprenant son souffle, il regarda l’heure sur son réveil. Il était plus de onze heures du matin et Kaori ne l’avait toujours pas réveillé. Il haussa les épaules, se leva et ouvrit la porte de la chambre de Kaori. Il s’adoucit en la voyant dormir paisiblement. Il décida d’aller prendre sa douche.  

Kaori se réveilla et s’étira. Elle détourna sa tête vers sa table de chevet, à côté de son lit, et découvrit une bouteille de whisky.  

- Qu’est-ce que ça fais là, ça ?… Ryô !  

Elle allait le tuer ! Elle regarda l’heure. Midi passé ! Ce n’est pas possible, cela faisait depuis la mort de son frère qu’elle ne s’était pas réveillée aussi tard. Elle se leva et se dirigea vers la salle de bain.  

Au Cat’s Eye :  

Ryô rentra dans le bar, il ne sauta pas sur Miki car il repensait encore au rêve. Falcon et Miki demandèrent ce qui n’allait pas.  

- Rien, un rêve c’est tout. Falcon sais-tu quelque chose à propos de Kazuyuki Hadashi ?  

- Non pourquoi ?  

Ryô leur raconta en détails la veille, Falcon et Miki en restèrent abasourdis.  

- Je ne sais pas comment ils ont su qu’on se trouvait dans ce maudit resto ; Kazuyuki était le seul à le savoir, répondit-il sérieusement.  

- Kazuyuki ? L’homme que fréquente Kao ? Ce n’est pas possible voyons ! déclara Miki en colère.  

- Alors tu veux que ça soit qui Miki ? Ça ne peut être que lui, s’énerva le nettoyeur.  

Ryô se leva brusquement et tapa sur le bar avec ses poings. La barmaid sursauta alors que Falcon n’intervenait pas. Il savait que Ryô était de plus en plus sur les nerfs de ne pouvoir rien faire à cause de son manque d’informations qui pourrait prouver son hypothèse.  

- Tu as prévenu Kaori ? demanda Falcon.  

- Elle ne me croira jamais. Il faut que je demande aux indics, je vais questionner Saeko et Reika si elles savent quelque chose.  

- Tu devrais lui en parler avant qu’il n’arrive quelque chose.  

La porte du Cat’s s’ouvrit brutalement et une Kaori entra en furie. Elle salua le couple barmaid et montra la bouteille de whisky à son partenaire, les yeux en flamme.  

- Tu peux m’expliquer pourquoi c’était dans ma chambre ? interrogea-t-elle méchamment.  

Ryô tomba de sa chaise et se cacha derrière le comptoir en hurlant de terreur en voyant sa partenaire de si mauvaise humeur. Il regarda en l’air pour voir où se trouvait Kaori et brandit ses mains devant sa figure en suppliant :  

- Pas taper ! Pas taper !  

Kaori le saisit par le col et le secoua dans tous les sens, rouge de colère.  

- Tu m’as fait boire c’est ça ?!  

- Non non ! Ne me tue pas, aie pitié de moi ! pleurnicha-t-il. C’est toi qui a voulu boire, je te le jure !  

- Menteur, je vais t’achever !  

Elle le lâcha violemment à terre et lui balança une massue ; on entendit un petit « Aïe ». Soudain, sa mémoire devint plus claire, il avait raison : c’est elle qui avait voulu boire cette bouteille. Une grosse goutte dégoulina le long de sa tempe, elle se sentait gênée, elle se gratta la tête. Ryô sortit de la massue et remit ses cervicales en place.  

- Je crois que tu as raison, osa-t-elle  

Il la foudroya de regard.  

- Évidemment que j’ai raison !  

- Par contre, je ne vois pas comment cette bouteille aurait pu atterrir dans ma chambre alors qu’on était dans le salon !  

- Euh… je ne sais pas non plus. Hahaha ! C’est bête non ?  

« La bourde ! Je l’ai cherché partout cette maudite bouteille alors que je l’avais simplement oublié dans sa chambre. » pensa le nettoyeur.  

Contrariée, elle projeta, une nouvelle fois, une massue. Ensuite, elle demanda gentiment à Falcon un café. Ce dernier opina du chef et le lui prépara. Ryô se releva de sous la massue de plus de mille tonnes.  

- Kaori, va falloir m’expliquer comment tu arrives à porter une massue de mille tonnes !  

- Secret !  

La nettoyeuse esquissa un sourire et lui fit un clin d’œil. Il la regarda plus sérieusement.  

- Kaori, il faut que je te parle dehors, c’est urgent.  

- Euh… c’est que…  

Il la prit par le bras sans lui laisser le temps de répliquer et l’entraîna à l’extérieur du Cat’s. Il l’emmena dans le parc, c’était l’un des seuls endroit où il n’y avait personne pour parler à cette heure-là.  

- Comment penses-tu que ses hommes nous aient retrouvés ?  

- Je ne sais pas… peut-être y avait-il un yakusa qui t’a reconnu, conclut-elle.  

Le nettoyeur s’adossa à un arbre et réfléchit à la manière dont il allait parler de Kazuyuki. Tout compte fait, il devait s’abstenir ; il n’avait pas assez de preuves concernant cet homme. Il était peut-être trop jaloux et en concluait que Kazuyuki était le coupable. Il soupira. Je ne pense pas. S’il y avait un yakusa me connaissant, je l’aurais reconnu et j’aurais senti son aura. Il y a quelque chose qui m’échappe Kaori ! Je dois comprendre au plus vite. Ces hommes n’hésiteront pas à nous attaquer une nouvelle fois.  

- Ils ont peut-être bien entendu Kazuyuki dire que nous allions dans ce restaurant.  

- Kazuyuki t’a appelé pour te dire dans quel restaurant aller.  

Il voulait tout de même tenter le coup même si ça se terminait sous une massue.  

- Et… et si c’était Kazuyu…  

- Ni pense pas une seconde ! Kazuyuki n’aurait pas fait ça, s’écria Kaori. Je…je ne me serais pas avoir aussi facilement !  

Elle regarda son partenaire dans les yeux comme pour se rassurer qu’elle n’avait pas commis une erreur aussi grosse. Ryô sourit pour la conforter même s’il avait bien peur que ce soit effectivement le cas.  

- C’était juste une hypothèse. Je me suis déjà renseigné auprès de Falcon sur Kazuyuki Hadashi mais il n’a pas d’infos à son sujet. Je vais demander à Tetsu et aux sœurs Nogami. Si jamais tu le rencontres et que tu perçois quoique ce soit de bizarre, tu me préviens de suite. Je compte sur toi.  

Kaori opina du chef. Jamais elle n’aurait cru que cet homme si séduisant la manipulait pour s’approcher du nettoyeur n°1 du Japon. Si c’était le cas, elle avait honte de s’être fait avoir de la sorte.  

- Tu crois que je dois arrêter de le voir ? demanda-elle.  

- Non…enfin tu fais comme tu veux, après tout on peut se tromper, non ? Et si jamais c’est bien lui et que tu l’évites, il va se douter de quelque chose. Mais fais attention à toi.  

- Oui, toi aussi.  

Elle baissa la tête, puis se leva du banc.  

- Je vais essayer de passer la journée avec lui.  

- N’essaie rien d’irréfléchi, Kao. Ce n’est pas la peine. Si jamais il veut encore traîner avec toi après hier soir, accepte. Si ça se trouve, Kazuyuki n’a rien de suspect, on n’est sûrs de rien après tout. Wahou !  

Tout d’un coup, l’expression perverse réapparut lorsqu’il aperçut une belle femme passer près du banc. Ryô accourut vers elle, le mokkori droit comme un i. Kaori se tapa la tête de sa paume. Elle était si honteuse en le voyant courir après la femme qui s’enfuyait en criant. Rouge de colère, elle se leva du banc et se précipita pour lui balancer une massue en pleine face. La nettoyeuse traîna son partenaire par l’oreille et celui-ci se plaignit, les larmes aux yeux. Elle le jeta dans la mini Cooper du côté passager et lui ordonna de ne pas geindre durant le trajet sinon la punition serait plus que douloureuse. Pleurnichant, il opina du chef et se laissa conduire jusqu’à l’appartement. Il dévisageait son ange du coin de l’œil, cette dernière étant concentrée sur la conduite.  

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