Capitolo 3 :: Tu t'es vu quand t'as bu !

Pubblicato: 13-07-07 - Ultimo aggiornamento: 16-07-07

Commenti: Désolé par avance pour les quelques fautes que vous pourriez rencontrer... Attention : âme sensible, passez votre chemin : ) sinon bonne lecture !

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------- Chambre de Ryo au même moment -------  

Des paupières tressaillirent au contact de la lumière. Un long soupir s'échappa de la bouche de Ryo qui se grattait le crâne avec insistance. Sa tête semblait être compressée dans un étau et chaque infime mouvement était un supplice.  

Le calme apparent de l'appartement l'avait tiré inconsciemment de son sommeil malgré la fatigue. Et puis le doute... le questionnement... Les yeux grands ouverts, son regard se dirigea vers son torse qui supportait un poids inhabituel.  

« Sa...Saeko ?»  

Une longue chevelure en ébène cachait le visage de la personne. L'agitation de Ryo força la jeune femme à se déplacer pour trouver un endroit moins remuant où se rendormir.  

« Mmmm...»  

« Mais... mais... Qu'est-ce que tu fais là ?»  

« Bonjour Ryo... moi aussi je suis contente de te voir ! » dit-elle ironiquement .  

Décidément, il n'y allait pas par le dos de la cuillère. Sa réaction était vraiment vexante. Elle comprit instantanément que Ryo allait jouer la carte de l'amnésie... Elle essaya donc de retourner la situation à son avantage et lui fit un magnifique sourire :  

« Je t'avais promis de t'acquitter de tes dettes. Eh bien, je crois que c'est chose faite.»  

Puis, la jeune inspectrice se leva sans sourciller et s'habilla comme si de rien était. Malgré son trouble, Ryo ne put s'empêcher d'admirer la vue qui s'offrait à lui lorsqu'elle laissa le drap glisser le long de son corps dénudé. Les rayons du soleil épousés ses formes généreuses et laissaient transparaître des nuances clair-obscur digne d'une grande oeuvre de Manet. Subjugué, Ryo eut du mal à reprendre ses esprits (chasser le naturel, il revient au galop...).  

« qu'est-ce qui se passe Ryo ? Depuis le temps que tu me réclames ton dû... Douterais-tu de tes capacités ? »  

Tout en s'habillant, elle se mit à rire de bon coeur.  

« Tu m'étonneras toujours... Ton regard hagard est à mourir de rire !»  

Par fierté, Ryo ne pouvait laisser passer ses remarques désobligeantes, réputation oblige...  

« Arrête ! C'est pas drôle ! C'est juste que je ne me souviens pas de grand-chose... j'ai tellement bu... OH ! MONDE SI CRUEL ! POURQUOI ME FAIRE ÇA A MOI ! »  

Ryo se prenait la tête en pleurant toutes les larmes de son corps. Mais Saeko ne se laissa pas berner par ses simulacres. C'est après avoir chaussé ses talons, qu'elle s'approcha de Ryo. Elle lui attrapa le visage des deux mains et leurs regards se croisèrent. Dans celui de Saeko, se manifestaient de la compassion mêlée à de la détermination. Celui de Ryo était au contraire impassible.  

« N'en dis pas plus Ryo...»  

Ces lèvres se rapprochèrent des siennes pour lui laisser un baiser plein de tendresse. Ryo n'osa pas réagir. Il resta stoïque sans répondre en retour.  

« Merci pour cette agréable soirée Ryo, car moi je me souviens de tout !»  

Elle lui fit un clin d'oeil et se dirigea vers la sortie.  

N'essayant même pas de la retenir, Ryo se retrouva seul face à lui-même. Il enfila un caleçon et alluma une cigarette pour mieux méditer ces faits récents.  

En fait, sa mémoire ne l'avait pas tout à fait trahie. Il se souvenait de tout (enfin à peu près...), mais il devait bien admettre que ce soir-là, sa perte de contrôle fut totale.  

« Ca ne devait pas se passer comme ça...»  

Mais comment en étaient-ils arrivés là ? Pourquoi diable l'avait-il ramené chez lui ! Et qui avait débuté les hostilités ? L'air grave et soucieux, Ryo cherchait des réponses dans ses souvenirs en dépit des relans alcoolisés de la veille ( beurk !!! ) :  

Cette nuit là, tout était allé très vite. Au retour de leur folle soirée, Ryo ne se sentait pas la force de la ramener à son domicile. ll dut la porter sur son dos car elle n'arrivait pas à tenir sur ses jambes. Celle-ci vociférait des propos incohérents. Heureusement, les rues étaient désertes. Aucun piéton à l'horizon, juste nos deux acolytes qui déambulaient en fredonnant des chansons paillardes ( désolé, je ne connais pas le répertoire musical de nos amis japonais !).  

Il l'avait entraîné dans sa chambre tout en pensant aller rejoindre les bras de Morphée dans le canapé... Finalement d'un fou rire à un autre, d'une chamaillerie à une autre, les choses se sont faites naturellement. L'alcool aidant, tout était beaucoup plus simple, viscéral et passionnel. Ils s'étaient retrouvés cette nuit-là, dans leur besoin affectif mutuel et s'étaient réconfortés dans une ivresse éphémère.  

Mais est-ce que tout cela signifiait quelque chose pour Ryo ? L'esprit encore embrumé, ces idées n'étaient pas très claires. Et puis, ce fut l'électrochoc.  

« Kaori ... »  

Une angoisse remonta du plus profond de ses entrailles. Était-elle au courant ? D'habitude, elle déboulait sans crier gare dans sa chambre pour le réveiller brutalement... mais aujourd'hui aucun signe de sa part...  

Il est vrai, que Kaori ne se comportait plus de la même manière depuis un certain temps. Il l'avait remarqué mais n'avait jamais osé la questionner sur ce changement si soudain. Plus de colère, enfin disons beaucoup moins... Des mini-massues pouvaient faire leur apparition de temps en temps pour le rappeler à l'ordre.  

------- Au même moment -------  

Kaori s'activait dans la cuisine sans un mot. Elle tentait de s'occuper pour chasser ses angoisses, mais en vain. Pour changer, Ryo occupait la totalité de ses pensées :  

« Il y a deux possibilités. Soit Ryo imite très bien la gente féminine, soit ces rires appartiennent à une de ses conquêtes... »  

Elle se rabroua mentalement :  

« Je sais qu'il est un dragueur invétéré, mais au point d'emmener une fille dans sa chambre... ce n'est pas dans ses habitudes. Non, mon esprit me joue des tours, voilà tout... »  

Elle refusait l'évidence, tant la réalité semblait insurmontable.  

Quand soudain, elle perçut un bruit. Son coeur s'arrêta de battre et tous ses membres se figèrent instantanément. Des pas... on aurait dit, des talons aiguilles, cela provenait de l'escalier. Une femme était en train de descendre lentement les quelques marches qui séparaient le 1er étage du rez-de-chaussée. Il n'était donc pas rentré seul...  

Kaori ferma les yeux un instant pour mieux assimiler les pensées qui se bousculaient dans sa tête.  

« Non, ce n'est pas possible... »  

Des larmes apparurent, elle serra les poings de toutes ses forces. Ses nerfs étaient en train de lâcher. Elle avait pourtant déjà subi tellement de déceptions. Pourquoi était-ce différent aujourd'hui ? C'était comme si ce lien qui les unissait auparavant venait de se rompre. Le flot d'émotion fut si fort qu'elle s'écroula à terre.  

« Ryo... Pourquoi ! »  

Elle se recroquevilla dans un coin en rapprochant ses genoux de son visage. Elle voulait s'isoler et ne plus entendre ses pas qui résonnaient en elle. La porte d'entrée claqua sans qu'elle n'intervienne tant elle était accablée.  

Même si elle avait eu le courage d'affronter cette inconnue, qu'aurait-elle bien pu lui dire ? En aucun cas, elle n'aurait voulu lui montrer sa détresse. Et puis, elle n'avait aucune légitimité. Kaori Makimura n'est en aucune manière la compagne de Ryo !  

« Quelle idiote ! Je suis irrécupérable... »  

Elle se maudissait d'être si naïve. Même devant le fait accompli, elle lui trouvait des excuses. Comment pouvait-elle croire un seul instant qu'ils n'avaient pas dormi ensemble .  

Sa conscience la tourmentait :  

« Le message n'est pas assez clair Kaori ? Ryo ne veut pas de toi ! »  

Ses larmes redoublèrent à cette pensée. Les minutes étaient interminables et sa souffrance grandissante. Il fallait qu'elle se calme, qu'elle respire...  

« Il me faut de l'air, j'étouffe ici...»  

L'âme meurtrie, elle quitta précipitamment l'appartement comme-ci sa vie en dépendait.  

------- Quelques minutes plus tard -------  

Après s'être douché, Ryo sortit de sa chambre et scruta les alentours. Une atmosphère pesante régnait dans l'appartement. Il avait entendu la porte d'entrée claquer plusieurs fois. Au fond, il devait avouer qu'il préférait éviter Kaori, ce face à face aurait été beaucoup trop dur à assumer. Mais au fait, c'étaient-elles croisées ? Peut-être pas... il n'avait entendu aucun cri. Se rassurer était la meilleur chose à faire en attendant d'avoir de plus amples précisions.  

Mais c'est en entrant dans la cuisine qu'il comprit instantanément ce qui venait de se jouer quelques minutes auparavant. La casserole était encore sur le feu, un couteau traîné sur l'établi ainsi que des fruits prêts à être découpés.  

« C'est pas vrai...»  

Devant le fait accompli, Ryo accusait le coup. La savoir désemparée, lui briser le coeur. Mais n'était-ce pas ce qu'il souhaitait ? Qu'elle décide de le quitter pour vivre enfin une vie normale ? N'était-ce pas un bon moyen de l'éloigner définitivement de lui ?  

Cette vie qu'il rêvait d'avoir avec elle n'était qu'illusion. Il n'aurait jamais pu se le pardonner s'il lui était arrivé quelque chose par sa faute. Mais en ce moment même, elle ne pouvait que le détester.  

« Kaori...»  

Dos au mur, les yeux dans le vague, il voulait se résigner à cette éventualité que lui avait toujours dicté sa raison.  

« C'est le seul moyen, le seul...»  

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