Capitolo 8 :: Une cruelle vérité

Pubblicato: 28-08-07 - Ultimo aggiornamento: 28-08-07

Commenti: Venant à peine de rentrer de vacances, il m'était difficile de mettre plus tôt un nouveau chapitre en ligne ( à quand l'invention du pc portable waterproof ? ^_^ ). Retrouvons donc nos héros en pleine tragédie romanesque... Enjoy !

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---- Pendant ce temps, dans la chambre de Kaori ----  

Alors que les pas venaient d'emprunter les escaliers qui menaient à l'étage supérieur, Kaori souffla en signe de soulagement. Il fallait faire vite... Ce n'était qu'une question de temps avant que Ryo ne remarque sa présence.  

Elle maintint fermement son sac contre son ventre pour éviter tous bruits incongrus qui auraient pu la mettre à découvert. Puis, elle se faufila dans le couloir. Le silence qui régnait dans cet appartement lui permettait de détecter le moindre bruit suspect. Ces années à suivre Ryo dans des missions périlleuses lui rendaient un fier service, elle savait se faire toute petite lorsque cela était nécessaire.  

Se retrouvant dans le salon, quelques secondes plus tard, Kaori discerna une conversation provenant de la chambre de Ryo. Elle reconnut parfaitement la voix de celui-ci, il n'y avait aucun doute... Mais, la deuxième...  

Interloquée par ce mystérieux échange matinal, elle se rapprocha afin d'identifier le second protagoniste. Une voix d'un timbre langoureux vint lui mettre la puce à l'oreille... Ça ne pouvait être qu'une femme. Sur le coup, la jeune femme fut prise de panique. Son cauchemar était peut-être en train de se matérialiser, en ce moment même, dans cette chambre. Et si c'était ELLE... Alors que sa résolution était de quitter cet appartement au plus vite, la curiosité venait de balayer toutes ses certitudes. Elle ne pouvait quitter les lieux sans en avoir le coeur net.  

Elle posa son sac à terre et monta les escaliers le plus discrètement possible. Se trouvant en haut des marches, elle rasa le mur qui menait à la chambre de Ryo. Lorsqu'elle fut assez proche, celle-ci se tapissa dans l'ombre, tendit l'oreille et s'abreuva de la moindre parole. Dès les premières syllabes prononcées par cette inconnue, son coeur s'arrêta de battre...  

--- Au même moment dans la chambre de Ryo ---  

« Dis-moi Ryo, est-ce que Kaori est au courant ? »  

« Oui et non. »  

« Comment ça ? Soit un peu plus explicite ! »  

« Elle est partie... »  

« Tu es sûre ? Enfin, je veux dire... Il faut lui laisser du temps, ce n'est peut-être que temporaire. »  

« Je ne pense pas. »  

« Je suis sincèrement désolée Ryo... Nous n'aurions jamais dû... »  

« Tu n'as pas à t'excuser nous sommes deux dans cette histoire. »  

« J'espère juste que cela n'entachera en rien notre amitié... J'étais en pleine déprime, nous avions trop bu et tu connais la suite... Mais j'avoue avoir été surprise par ton répondant... »  

« Tu vas rire, mais en fait, tout ceci est un peu flou... »  

« Tu ne vas pas me refaire le coup de l'amnésie ! »  

« Disons que je suis incapable de te relater les faits avec précisions... C'est un peu comme un puzzle dont certaines pièces seraient manquantes. C'est pathétique... Kaori m'a quitté à cause d'une partie de jambes en l'air qui pour ma part ne me laisse que quelques misérables flashs dans ma mémoire. »  

« D'un côté, ce que tu viens de me dire, me soulage... J'avais peur que tu t'imagines des choses pour nous deux... Mais réflexion faite, c'est une erreur d'appréciation étant donné que j'ai affaire au fameux étalon de Shinjuku ! »  

Maintenant que la situation au sujet de leur relation s'était éclaircie, le malaise qu'ils pouvaient ressentir, s'atténua.  

« Tu n'es pas loin de la vérité... À vrai dire, peut-être qu'il est beaucoup plus simple de coucher avec une amie plutôt qu'avec une inconnue à qui l'on doit raconter des histoires pour arriver à ses fins ! On prend rendez-vous la prochaine fois ? Ou tu préfères une petite visite nocturne ? »  

« Très drôle Ryo... C'est très flatteur de ta part... Tu as toujours su dire les mots qu'il faut à une femme ! Ce qui est plutôt pathétique chez toi, c'est que tu n'oses pas t'avouer que tu regrettes amèrement ce qui s'est passé... Non pas à cause de ton amnésie passagère sur nos ébats, mais plutôt pour avoir commis l'irréparable. Kaori ne te le pardonnera sûrement jamais... Et à moi non plus d'ailleurs... »  

« Si tu veux tout savoir, ton implication est restée secrète... »  

« C'est étrange... Je n'ai pourtant pas était très discrète ce matin-là. C'est peut-être mieux comme ça... Où est-elle allée ? Tu n'as pas essayé de la retenir ? »  

Ryo lui répondit d'un ton solennel.  

« C'est la meilleure chose qui lui soit arrivée ces dernières années... de m'avoir quitté... »  

« Tu as peut-être raison, ce métier n'était pas fait pour elle et un jour ou l'autre, elle se serait fait tuer... Dans nos métiers à risque, avoir de l'entourage est dangereux, on l'apprend tous à nos dépends, à un moment donné... »  

Alors que ses yeux reflétaient une immense tristesse, les derniers mots qu'elle avait prononcé, furent presque inaudibles. Un silence s'installa entre eux. Ryo en profita pour s'allumer une cigarette comme pour mieux méditer ces paroles.  

Derrière la porte, ses révélations avaient totalement anéanti Kaori. Elle se laissa glisser le long du mur tant ses jambes défaillaient sous son poids. Se retrouvant à genoux, elle laissa couler ses larmes sans discontinue et mit la main devant la bouche pour étouffer ses sanglots.  

Cette voix qui la hantait jour et nuit dans ses cauchemars, n'était autre que Saeko... La vérité était dure à encaisser surtout venant de la part d'une femme tant redoutée. Celle qui, rien qu'en la regardant, la complexait au plus au point... Celle qui la mettait au pied du mur avec sans autres alternatives que d'accepter l'évidence. Comment cela pouvait-il être possible ? Elle et lui dans le même lit... Le désespoir l'envahit jusqu'au plus profond de son âme. C'était un déchirement incommensurable...  

--- De retour dans la chambre ---  

Ryo changea de sujet :  

« Au fait, j'ai un petit service à te demander... »  

L'air préoccupé, le nettoyeur tendit à la jeune inspectrice une photo.  

« Pourrais-tu faire une recherche sur cet homme ? Désolé pour la mauvaise qualité, il a fallu faire vite... Il se prénomme Kenji, mais il doit sûrement opérer sous un autre nom... >>  

Saeko examina la photo à la lumière.  

« Tes indics' n'ont rien donné ? »  

« Disons que je préfère mettre toutes les chances de mon côté. »  

« Et tu n'as absolument rien pour me mettre sur la voie ? »  

« Non »  

« Pour quelle raison le soupçonnes-tu s'il n'a rien fait de suspicieux ? »  

« J'ai mes raisons... >>  

« Eh bien... Ce sont de maigres indices... Mais je vais voir ce que je peux faire. »  

L'inspectrice remarqua un petit rictus se dessiner sur le visage de Ryo.  

« Qu'est-ce qui te fait sourire ? »  

« Tu dois vraiment te sentir coupable pour être si serviable... »  

« N'exagère pas tout de même... Je ne me fais pas de soucis pour toi, tu devrais pouvoir retrouver un partenaire rapidement. »  

Ryo reprit sur un ton plus guilleret :  

« J'ai pensé à ta soeur... Mais cela fait un petit moment que je ne l'ai pas vu... Cela me semble bizarre d'ailleurs, à une époque elle n'aurait pas hésité à sauter sur l'occasion ! »  

« Mais pour qui tu te prends ! Laisse ma soeur en dehors de tout ça ! »  

« Mais enfin... Saeko... Qu'est-ce que j'ai dit de mal ? »  

« Reika n'est pas une roue de secours ! Et arrête de te voiler la face ! »  

Elle lui tourna le dos et attrapa nerveusement dans son sac à main son portable ( on est au 21e siècle quand même ^_^ )  

Ryo se rapprocha de l'inspectrice alors que celle-ci pianotait sur son clavier de téléphone, mais la nervosité l'obligeait à s'y reprendre plusieurs fois.  

« Pourquoi te mets-tu dans des états pareils ? »  

Saeko lui fit face et le regarda avec détermination en attendant les premières sonneries.  

« Tu vas pouvoir lui dire toi-même... Je suis sûre que Kaori sera ravie d'apprendre que tu souhaites la remplacer aussi rapidement par ma soeur ! >>  

« De quoi ! »  

Au moment même où Ryo était prêt à lui arracher le téléphone des mains, une sonnerie se fit entendre au loin... Le nettoyeur se figea à l'écoute de cette mélodie reconnaissable entre toutes...  

« Mais... On dirait le portable de Kaori... >>  

Ses sens étaient de nouveau en alerte, il y avait une autre présence dans l'appartement... Il se précipita hors de sa chambre et laissa seule, une Saeko dubitative. Ryo se pencha à la rambarde et ce qu'il y vit par-dessus, l'horrifia. Il réalisa, au moment même où son regard s'était posé sur cet espion, quelle tournure avaient pris les évènements.  

« KAORI ! »  

Celle-ci sortit en trombe de l'appartement et courut à en perdre haleine dans les dédales des couloirs de l'immeuble. Elle n'avait plus la force de le regarder en face, il venait de lui porter le coup de grâce. Tous ses doutes s'étaient envolés, Ryo était à présent un lointain souvenir qu'elle voulait oublier à tout prix.  

« KAORI ! ATTENDS ! »  

Elle entendit Ryo l'interpeller... Et sut qu'il s'était lancé à sa poursuite. La jeune femme redoubla donc d'efforts et fit de plus grandes enjambées en descendant les marches 4 à 4.  

--- Non loin de là, dans une cabine téléphonique ---  

« Allo ? »  

« Salut Shiro, désolé de te déranger aussi tôt... C'est Kenji... »  

« Kenji ? »  

« Eh oui... C'est bien moi. »  

« Ça alors ! C'est une sacrée surprise ! Je ne pensais vraiment pas avoir de tes nouvelles depuis le temps... »  

« Effectivement, ça fait un baille, mais je n'oublie jamais mes amis, tu devrais le savoir ! »  

« Content de t'entendre... Où étais-tu depuis tout ce temps ? La rumeur parlait d'une reconversion... »  

« J'ai vécu quelques années en France ( ^_^ ) et puis j'ai préféré m'éloigner pour faire le point. »  

« Je m'en doutais... Et où te trouves-tu en ce moment ? »  

« À Tokyo. »  

« Bienvenue au Japon vieux frère ! Mais tu sais, tout a changé depuis le temps... »  

« Il ne me reste pas beaucoup de souvenirs de cette époque, disons que c'est une seconde naissance ! »  

« Et tu comptes rester longtemps dans le coin ? »  

« Ça dépendra de certaines choses... »  

« Serait-ce une petite japonaise qui t'aurait tapé dans l'oeil ? »  

« ... »  

« Ok, je n'en demanderai pas plus... »  

« Elle s'appelle Kaori... Mais je ne t'appelle pas pour des conseils matrimoniaux... En fait, cela fait maintenant une quinzaine de jours que je me trouve sur place et j'aurais besoin de quelques tuyaux. »  

« Tu as décidé de reprendre du service ? »  

« Je préfère juste assurer mes arrières... »  

« Sans problèmes. Et tu me connais, je serai muet comme une tombe ! »  

« Tu n'as pas besoin de me le préciser. »  

« Où et quand veux-tu qu'on se rencontre ? »  

« ... »  

« Kenji ? Allo ? Kenji ? »  

Le combiné téléphonique se balançait dans le vide. Kenji était sorti brusquement de la cabine téléphonique. Tout était allé très vite. Les évènements qui se déroulaient devant ses yeux étaient totalement incompréhensibles. Il vit Kaori se précipiter vers son 4x4 qu'il avait soigneusement garé quelques mètres plus loin et prendre le volant sans se soucier de son absence...  

Elle jetait nerveusement des coups d'oeil derrière son épaule et semblait fuir quelque chose ou quelqu'un. Elle démarra la voiture, mais Kenji essaya de la retenir en l'interpellant. Malheureusement, la jeune femme s'était déjà engagée sur les chapeaux de roues dans la voie principale. Il se maudissait de s'être éloigné vers cette fichue cabine, mais surtout pour avoir laissé délibérément les clefs sur le contact.  

Quelques secondes plus tard, des crissements de pneus attirèrent l'attention du jeune homme. Une petite voiture de couleur rouge, sortie de nulle part, fila à toute vitesse dans la même direction. Avant que celle-ci ne disparaisse dans la circulation, Kenji eut le temps d'identifier le conducteur.  

C'était ce mystérieux personnage que Kaori lui avait présenté quelques heures auparavant dans la discothèque. Tout cela ne présumait rien de bon. Il était sûrement arrivé quelque chose dans cet appartement.  

Ses yeux trahissaient une certaine angoisse qu'il ne pouvait contenir. Ce soi-disant Ryo ne lui inspirait pas confiance et ce sentiment était apparemment réciproque... D'ailleurs, il était persuadé que Kaori ne lui avait pas tout dit au sujet de sa relation avec cet homme. Quoi qu'il en soit, cette situation allait fâcheusement lui compliquer la tâche...  

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