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Capitolo 4 :: Un climat orageux Pubblicato: 25-07-07 - Ultimo aggiornamento: 31-07-07 Commenti: Voici deux chapitres pour le prix d'un...
On m'a précisé qu'une autre fic parlait d'une relation entre Ryo et Raquel. Je suis pressé de lire celle de Saoria afin de comparer les différences scénaristiques. Mais je préfère attendre la fin de mon histoire pour ne pas être influencée ! Sinon bonne lecture...
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« Kaori »
Une main la secouait légèrement.
« Kaori réveille-toi...»
Elle entrouvrit difficilement les paupières... Cette voix lui semblait familière...
« Ryo ? »
« Tu as le sommeil agité. Tout va bien ? »
Au son de sa voix, le regard de Kaori se durcit instantanément :
« Va-t-en ! Ne me touche pas ! Tu me dégoûtes ! »
« Mais qu'est-ce qui te prend ? »
« Tu crois que je ne suis pas au courant ! »
« Mais au courant de quoi ? »
« Arrête de faire l'innocent ! »
Elle le repoussa violemment. Il tenta, tant bien que mal, de la retenir mais, celle-ci se débattait.
« Mais attend ! Où vas-tu ? Explique-toi ! »
« Lâche-moi ! Va plutôt rejoindre ta nouvelle conquête ! »
« Ma nouvelle conquête ? J'ai dû manquer un épisode... ( c'est le chapitre précédent Ryo ! lol ) »
C'en était trop pour la jeune femme qui lui assena une gifle magistrale. Le geste fut d'une telle violence, qu'il fit reculer notre nettoyeur de plusieurs pas. Abasourdi, l'homme était dans l'incompréhension la plus totale ( bien fait ! ).
« Mais... mais ça va pas ! »
« Est-ce que cela te suffit ? Ou dois-je encore te rafraîchir la mémoire ? Peut-être es-tu trop imbibé d'alcool ! »
Kaori se jeta sur sa poitrine et le frappa de toutes ses forces. Désespérée, elle lâcha toute sa hargne et sa colère.
« Je te déteste Ryo Saeba ! Tu n'es qu'un salaud ! »
Ryo lui saisit les avant-bras afin de faire cesser les coups.
« Mais enfin ! Calme-toi ! »
Il perçut une profonde détresse en sondant son regard. Se sentant mise à nue, des larmes s'échappèrent et inondèrent le visage de la jeune femme. D'un geste tendre, il l'invita à se rapprocher pour l'apaiser. Mais pour Kaori, cette proximité n'était pas à l'ordre du jour.
Les sanglots couvraient le son de sa voix :
« Va... va-t-en... Ry... Ryo »
« Chuuuut.... Kaori... J'aimerai me faire pardonner sauf que j'avoue être totalement perdu »
Il pouvait en quelques mots la déstabiliser. Peut-être qu'elle s'était trompée... N'ayant plus la force de résister, elle s'abandonna dans ses bras. Ils restèrent ainsi, pendant quelques minutes. Cette étreinte lui procurait un bien-être inespéré. Puis, Ryo lui souleva le menton et la dévisagea :
« Il doit y avoir un malentendu, pourquoi te mets-tu dans des états pareils ?»
« La femme qui a dormi dans ta chambre cette nuit ! »
« Tu es souffrante ?»
« Hein ! Mais non, pourquoi me demandes-tu...»
« Non... parce que tu dois avoir des hallucinations. Mais en y réfléchissant, je dois bien avoir une ou deux poupées gonflables qui traînent...»
« Ryo, ce n'est pas drôle...»
Ryo affichait une sérénité assez troublante.
« Qu'est-ce que tu peux être jalouse par moment, c'est dingue ! »
Elle allait lui rétorquer une réplique bien cinglante lorsque celui-ci lui mit la main devant la bouche. Apparemment, il avait encore des choses à dire :
« Mais c'est comme ça que je t'aime...»
Sidérée par ces mots sortis tout droit de la bouche de Ryo, Kaori ne savait plus comment réagir. Depuis quand lui faisait-il des déclarations ? Quelque chose n'allait pas... elle attendait ce moment depuis tant d'années et pourtant, tout cela semblait beaucoup trop simple.
Sa réflexion fut perturbée par le rapprochement inattendu de notre nettoyeur qui regardait ses lèvres avec envie. Ce geste la tétanisait totalement.
« Non... Ryo... »
Elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase qu'il lui capturait déjà les lèvres passionnément. Pour Kaori, les secondes s'égrainaient au ralenti alors que son coeur battait à tout rompre. Elle n'arrivait pas à se détendre, ses doigts crispés s'accrochaient désespérément à la veste de Ryo, tout était si soudain...
Quand une voix plaintive interrompit cet échange :
« Rrrryoooo !! »
La voix redoublait d'intensité :
« Rrrryoooo ! J'ai froid toute seule... Viens, je t'en prie ! »
Le visage de Ryo prit une tournure libidineuse. Il lâcha Kaori et se précipita vers cette voix féminine.
« Désolé Kaori, mais le devoir m'appelle ! »
« Mais, mais... RYO !!!!!! »
La respiration haletante, Kaori se réveilla brusquement...
Des gouttes de sueur perlaient sur son front. Ce rêve ou plutôt ce cauchemar semblait si réel qu'elle se sentit totalement désorientée à son réveil. Elle inspecta les alentours et se souvint qu'elle était venue s'asseoir près de ce cerisier dans le parc après une errance de plusieurs heures dans les rues de Shinjuku. Elle adorait s'y promener en tant normal et c'est pourquoi, se sentant au bord du gouffre, elle y était parvenue de manière instinctive pour chercher l'apaisement . Mais cette voix... elle était à jamais gravée dans sa mémoire.
Des cris d'enfants sortirent la jeune femme de sa torpeur. Depuis combien de temps était-elle là ? Elle se redressa prête à repartir quand quelqu'un l'interpella :
« Coucou ! Kaori ! »
Elle reconnut aussitôt sa meilleure amie, malheureusement le moment était mal choisi.
« Ah, salut Miki... »
« Je me disais bien t'avoir reconnu au loin, mais je n'en étais pas sûr. Alors, on somnole à l'ombre ? Cela signifie que vous n'avez toujours pas de client... Mais ne t'inquiète pas, je suis persuadée que ça ne va pas tarder !»
« Ah oui... le tableau, j'avais oublié...»
« Tu n'y es toujours pas allé ?»
Miki était inquiète, ce n'était pas dans ses habitudes d'oublier ses priorités, surtout dans le travail où son rôle était de remettre en permanence Ryo sur les rails. De plus, elle remarqua que les yeux de la jeune femme étaient rougis...
« Tu vas bien ? Tu as une petite mine...»
« Oui oui ! Ne t'inquiète pas, tout va bien, j'étais juste en train de faire une petite sieste. Je ne suis pas tout à fait réveillée ! »
Son sourire forcé ne convint pas Miki pour autant qui voulait en savoir plus :
« Tu es sûr ? Viens au Cat's prendre un café, on pourra discuter tranquillement...»
« Merci Miki, mais j'ai... j'ai des choses à faire ! Je dois absolument aller voir le tableau des messages ! À plus tard ! »
Kaori lui fit signe de la main en ne s'attardant pas. D'un air interrogatif, Miki regarda Kaori s'éloigner.
« Mais quelle mouche l'a piqué ? »
Celle-ci courait en jetant de temps en temps des coups d'oeil furtifs derrière son épaule. Elle attendit d'être hors portée de vue pour ralentir le pas. Faire faux bond à Miki n'était pas dans ses intentions, mais le fait est qu'elle ne savait vraiment pas mentir. Elle se devait, dès à présent, de prendre en main cette situation, toute seule... Se plaindre à Miki, encore une fois, sonnerait comme une défaite récurrente. En effet, alors que beaucoup d'autres femmes auraient battu en retraite depuis longtemps, Kaori, elle, était encore au chevet de cet homme malgré tout ce qui avait pu se passer. Ou plutôt malgré tout ce qui ne s'était RIEN passé.
« Je suis en train de me gâcher la vie ! »
Que serait-elle devenue si le destin ne les avait pas réunis ? Peut-être mariée avec des enfants... Mais serait-elle heureuse sans lui ? Et surtout, arriverait-elle un jour à s'en détacher... Peut-être que, justement, aujourd'hui était ce fameux jour J...
« Je dois éclaircir toute cette histoire, une bonne fois pour toute. »
Quelques gouttes de pluie atterrirent sur ses tempes. Le soleil jouait à cache-cache derrière d'épais cumulo-nimbus. Elle remonta le col de sa chemise pour parer le vent qui ralentissait sa progression. Ce qui devait être une simple averse se transforma peu à peu en une violente tempête. Les rues de Shinjuku étaient le théâtre d'inondations et de ruissellements de toutes parts. Elle se précipita en direction de la maison. Tout cela ne présumait rien de bon... Devait-elle commencer à croire aux signes avant-coureurs ?
**** Fin flash-back ****
--- Appartement d'Eriko 04h30 ---
Tout était calme et reposant. Le bruit assourdissant de l'orage était atténué par le double vitrage.
Eriko s'affairait sur une nouvelle collection. Elle amassait des tonnes de croquis en espérant que l'inspiration soit au rendez-vous. De la douce musique emplissait la pièce de sérénité où baignait la dessinatrice de mode.
Cette quiétude fut interrompue par un éclair qui déchira le ciel. Au moment même où Eriko leva la tête, la pièce se retrouva dans l'obscurité totale.
« Il ne manquait plus que ça ! »
Celle-ci se dirigea à tâtons vers un meuble où étaient disposées des bougies. Les flashs émis par les éclairs lui permirent de s'orienter à travers les obstacles. Elle embrasa une mèche ce qui eut pour effet de la rassurer instantanément.
« Je crois que je ne visionnerai plus de films d'horreur pendant quelque temps... J'angoisse un peu trop ! »
Elle se remémora l'endroit où était le disjoncteur.
« DRRRRRRRRRIIIIIIIIIIIIING »
La sonnerie de la porte fit sursauter la jeune femme qui laissa tomber par inadvertance la bougie à terre.
« C'est bien ma veine ! »
Elle tapa des pieds par intermittence pour éteindre la mèche qui consumait peu à peu la moquette.
« DRRRRRRRRRRIIIIIIIIING »
« Je suis maudite... Oui ! J'arrive ! Y'a pas le feu ! »
N'étant vraiment pas d'humeur, Eriko comptait bien rembarrer la personne qui osait la déranger à une heure si avancée de la nuit. Mais au fait... Qui cela pouvait-il bien être ? Elle n'attendait personne... Ces angoisses refirent surface et son coeur se mit à battre rapidement. Elle s'approcha de la porte et jeta un coup d'oeil par la lucarne. L'obscurité ne permettait pas de distinguer la silhouette.
« Qui est-ce ? »
« ... »
La seule réponse fut le bruit de la pluie battante sur les carreaux. Par réflexe, elle attrapa le premier objet qui pouvait servir d'arme de défense ( cad un balai... : ) je sais c très bête... ) et se positionna dos à la porte. Elle tourna prudemment la poignée et ouvrit brusquement la porte en position de combat. Que ne fut pas sa surprise lorsqu'elle reconnut cette frêle silhouette à travers la lueur de sa bougie.
« Kaori ? Tu m'as fait une de ses peurs ! »
Celle-ci ne réagissait pas, assise sur son sac de voyage, le regard morne.
« Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Tout va bien ? »
« Je... Je l'ai fait...»
C'était la seule phrase que Kaori pouvait articuler. En panique, Eriko s'imaginait le pire ( mais n'était-ce pas le pire pour Kaori...).
« Tu as fait quoi ma chérie ? Viens, ne reste pas là, tu trembles de froid...»
-- Au même moment --
Accoudé à la balustrade, Ryo contemplait les lumières de la ville. Malgré le vent et la pluie qui fouettaient son visage, l'homme restait impassible, les yeux dans le vague.
Il ne pouvait rester une minute de plus dans cet appartement tristement vide. Il essaya d'allumer une cigarette pour se détendre, mais en vain... la pluie interdisait tout réconfort.
Les derniers mots qu'elle avait prononcé, résonnaient encore dans sa tête... Il se les répétait comme une prière :
« Je crois que je n'ai plus rien à espérer de ta part, au revoir Ryo....»
Puis, avant de refermer la porte de la chambre, elle lui avait lancé cette phrase comme un dernier sursaut d'espoir :
« La vie ne t'a peut-être pas fait de cadeau, mais toi seul peux prendre ton destin en main... »
Il ne l'avait même pas retenu, il était resté de marbre, sans un mot... Était-ce de la lâcheté ? Dans un sens, sûrement.
Il aurait tellement voulu graver son visage à jamais dans sa mémoire... Si seulement la chambre n'avait pas été plongée dans l'obscurité.
Mais où était-elle en ce moment même ? En direction d'un pays inconnu ou tout simplement de l'autre côté de la rue chez Kazue et Mick ?
Dans sa précipitation, Kaori avait oublié ce manteau qu'elle aimait tant. Mais la bague et la photo de son frère ne se trouvaient plus sur la table de nuit. Pendant un instant, il avait voulu la suivre discrètement comme à son habitude. Cependant, il avait aussitôt renoncé à cette idée. Il fallait absolument s'habituer à vivre sans elle.... sans sa présence bienfaitrice... sans sa lumière...
« Ca va être dur, très dur... »
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