Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 10 chapitres

Publiée: 08-02-07

Mise à jour: 24-04-07

 

Commentaires: 181 reviews

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ActionDrame

 

Résumé: Un gros bonnet du Milieu est arrêté... L'unique témoin s'enfuit... City Hunter va plonger au coeur de cette affaire...

 

Disclaimer: Les personnages de "Saouviens toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Souviens toi

 

Chapitre 2 :: Un immense gâchis !

Publiée: 15-02-07 - Mise à jour: 15-02-07

Commentaires: Salut tout le monde ! Merci infiniment pour toutes vos reviews qui me motivent à mon comble. Je vous dédie donc ce second chapitre pour vous remercier de me suivre dans cette nouvelle aventure. Je remercie, par ordre de reviews, Grifter, Kit, Ouititi, Saintoise, Somomo, Phinéas, Laeti, Spot, Stella, Mimi, Amelds, Alice in wonderworld alias Albator mdr, Ryoka, Moonlight2707, My melody, Kao des îles et Fauve. Une petite dédicace spéciale à ma petite Saintoise que j'ai traumatisé en lui donnant le nom d'une incantation diabolique... J'espère que ta nouvelle intervention te réjouira. Bonne lecture à tous et merci d'avance pour vos reviews. Gros bisous.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

Brusquement Saeko surgit au volant de la Mini, stoppant le véhicule dans un strident crissement de pneus, stationnant juste derrière la voiture de Kaori. Elle en bondit, tel le diablotin hors de sa boîte, pour se retrouver face à l’effroyable incendie qui dévorait la totalité du bâtiment. Les rares passants couraient dans tous les sens en hurlant alors que la bâtisse flambait en une lugubre plainte ; sous le coup de l’émotion, elle détaillait avec stupeur le brasier qui avalait Kaori et son unique témoin à charge ainsi qu’un nombre indéterminé d’innocentes victimes.  

 

Lentement ses yeux coulèrent de l’établissement « illuminé » à l’imposante silhouette stoïque et silencieuse maintenant. D’un pas hésitant, elle se dirigea vers lui et posa une main tremblotante sur son épaule ; elle ne sut décrire l’expression qui défilait dans ses prunelles sombres... un voile de tristesse mêlée à de la colère mais aussi ce néant incommensurable qui semblait mettre son cœur à nue.  

Ne pouvant articuler aucune syllabe, il reposa une dernière fois son attention sur le carnage et reculant prudemment, il regagna son véhicule et partit en trombe.  

Au loin, les premières sirènes des secours hurlèrent leur approche ; Saeko ne pouvait exprimer l’émotion la rongeant dès à présent mais des larmes perlèrent malgré elle sur ses joues alors que la vision de Kaori semblait être aspirée par l’incendie,  

 

- J’ai failli Hideyuki.  

 

Pour une fois, ne contenant plus sa peine, Saeko laissa son tourment la submerger alors qu’elle s’appuyait contre la petite voiture verte impassible à la scène qui se jouait.  

 

***  

 

Remuant fébrilement les doigts, Karoi finit par « se réveiller » de ce choc violent en gémissent ; la jeune serveuse se pencha vers elle mais Kaori esquissa un geste de recul,  

 

- Je m’appelle Kiraya, n’ayez pas peur ! Je vais vous aider ! Prenez appui sur moi, je vais vous emmener à la clinique du quartier !  

 

Plissant les yeux d’incompréhension, Kaori porta délicatement sa main à sa tempe pour tâter la matière visqueuse suintant de sa chevelure. Malgré son trouble total, elle accepta cette aide bienfaisante pour se relever et la suivit sans aucune protestation.  

D’un pas chancelant, son bras reposant sur l’épaule de Kiraya, Kaori regagna avec peine la petite voiture de la serveuse. Passant sa main au dessus du pneu avant gauche, Kiraya en extirpa son trousseau de clés et aida Kaori à s’installer à ses côtés. Douloureusement, elle s’appuya sur l’appui-tête de son siège et se mit à grimacer ; sa tête résonnait comme Big Ben dans la tour de Londres. Sans plus attendre, la jeune femme mit le contact pour l’emmener à la petite clinique qui se trouvait à quelques pas de là.  

 

***  

 

Pendant ce temps, une luxueuse voiture sombre se fondait parmi la circulation ; tenant le volant d’une main, il positionna son oreillette et appuya sur la numérotation rapide de son téléphone. Le déclic signifiant la prise de l’appel se fit entendre,  

 

- Maître Hagetaka ?  

 

- Oui !  

 

- Contentez-vous de dire à Sagi que son problème est à conjuguer au passé !  

 

Sans plus de détails, Hebi raccrocha et poursuivit son chemin.  

 

Se calant dans le fond de son imposant fauteuil de cuir, l’avocat tira une grosse bouffée de son cigare et rétorqua en souriant,  

 

- Enfin la lumière au fond du tunnel !  

 

***  

 

Lorsque les pompiers arrivèrent ; les recommandations plurent dans tous les sens, sous le contrôle du chef de la brigade. Saeko, assise sur le capot de la Panda de Kaori, ayant repris le masque de la femme froide et impassible, regardait les hommes du feu s’afférer comme les fourmis en plein travail sous la protection policière. Alors que les premiers jets d’eau entrèrent en contact avec l’incendie, un grondement se fit entendre ; les protestations des flammes contre cet assaut agressif, dura quelques minutes mais elles finirent par perdre de leur vigueur pour mourir après plusieurs heures de lutte acharnée.  

 

Les forces de l’ordre maintinrent un périmètre de sécurité malgré le désastre qui s’était totalement tu ; le squelette de métal et de béton de l’établissement pouvait s’effondrer à tout moment. Seul l’enseigne noircit, ayant survécu à ce désastre, témoignait de l’existence d’un bar à cet endroit  

Le chef des pompiers fit un rapide compte rendu d’après les premières constatations de ses hommes fouillant encore les décombres, à l’inspecteur dépêché sur place. Apercevant son Supérieur, ce dernier se dirigea vers elle et dit,  

 

- Lieutenant Nogami, d’après les premières constatations des pompiers, c’est une bombe à déclenchement à distance qui serait à l’origine de l’incendie.  

 

D’ailleurs, un démineur déposait avec minutie le restant de l’explosif dans une boîte que la police scientifique emporta rapidement,  

 

- Le même type d’arme qui a tué nos deux hommes, cette nuit ! marmonna-t-elle.  

 

- Malheureusement, sous la violence de l’explosion, aucune des victimes ne pourra être identifiées et encore moins rendu aux familles. bredouilla-t-il. Les légistes vont avoir du mal à authentifier le dénombrement de personnes se trouvant dans le « Tribu » !  

 

A cette réflexion, une douloureuse constatation lui sauta au visage,  

 

- On ne pourra même pas lui offrir une dépouille descente ! murmura-t-elle tristement. Comment vais-je lui annoncer cela ?  

 

Pendant ce temps, les professionnels incendiaires relevaient, avec précaution, les moindres débris carbonisés, pour en extirper les « lambeaux humains » pour les mettre dans des plastiques adéquates et les donner aux coroners.  

 

- Que devons nous faire, Lieutenant ?!  

 

- Fouillez chaque maison environnante, quelqu’un a dû voir quelque chose, même d’infime ! Il le faut ! ragea-t-elle.  

 

Alors que l’inspecteur interpellait ses collègues pour se faufiler dans les immeubles voisins à la recherche d’un précieux témoin ; son regard colérique se posa sur les amas noirâtres,  

 

- Vous n’avez pas hésité à faire un tas de nouvelles victimes pour faire disparaître une seule personne. Il est hors de question que je vous laisse en liberté Matamo Sagi ! fulmina-t-elle.  

 

***  

 

Dans la prison de haute sécurité, Maître Hagetaka, un homme d’une quarantaine d’année, aux cheveux grisonnants, sa précieuse mallette à la main, arpentait les couloirs de la geôle sous l’escorte d’un garde. Son air suffisant et son sourire énigmatique n’encourageaient pas réellement les inconnus à venir lui parler ; ses petits yeux, légèrement ouverts, laissaient entrevoir des prunelles claires qui sondaient les interlocuteurs au plus profond de leur être.  

Le vigil ouvrit une des portes d’une salle isolée où se trouvait un autre homme vêtu d’une tenue bordeaux ; lorsque la porte se referma derrière la sentinelle, l’homme de loi fixa son client,  

 

- Sony n’est plus... dans quelques jours vous serez à nouveau libre !  

 

Un rire qui donnerait froid dans le dos, retentit dans la petite pièce puis le détenu fixa son « visiteur » tout en disant,  

 

- Cette taupe n’aura eu que ce qu’elle méritait ! coupa-t-il.  

 

Un sourire malsain apparut sur les lèvres de l’avocat et il ajouta tout en se levant,  

 

- Je vais commencer à préparer les formulaires pour votre sortie prochaine ; ce n’est plus qu’une question de jours. Même si votre procès est dans quelques jours, leur unique témoin n’est plus à craindre maintenant.  

 

Sur une poignée de main vigoureuse, les deux hommes se séparèrent sans plus de paroles puis l’avocat disparut ; se calant dans sa chaise, il bascula légèrement en arrière pour croiser les pieds sur la table et tout en posant les mains derrière sa nuque, il ajouta pour lui-même,  

 

- On ne me trahit pas impunément !  

 

Dans les couloirs déserts, son rire se répercuta sur les parois des diverses cellules et trouva ainsi l’acoustique pour décupler le son insupportable de sa voix criarde.  

 

***  

 

La vitre baissée, le bras gauche accoudé sur la portière et l’autre fermement cramponnée au volant, une frêle mélodie filtrait à la suite de cette voiture sillonnant hâtivement la baie tokyoïte. ELLE aimait tellement cette chanson qu’il lui avait soupiré son ras-le-bol de l’entendre en boucle lors de leur voyage. Mais les notes lentes et le rythme lascif étaient la plus belle des chansons en ce jour.  

Ecrasant la pédale de l’accélérateur, passant à nouveau une vitesse, Ryo pensait chasser cette horreur qui venait de se produire, il y a quelques heures au grès de cette allure folle. Il voulait faire le vide dans sa tête, oublier cette réalité, se réveiller de ce cauchemar éveillé.  

Ce soir devait être une soirée mémorable pour eux ; être l’accomplissement de leur amour.  

Le silence régnant dans l’habitacle n’était nullement paisible mais la tristesse coupait tous sons vocaux qui auraient voulu sortir.  

La nuit tombait maintenant sur la grande ville et les lumières urbaines bourgeonnaient au grès des habitations ; sa fuite l’avait mené sur les rivages silencieux de l’île japonaise.  

Mettant fin à cette vive course, Ryo descendit de la Mini et s’avança au bord de la falaise ; son pied esquissant un pas fit dégringoler des petits gravillons le long de la paroi rocheuse pour disparaître en contre bas dans la violente écume,  

 

- Il serait tellement facile de te retrouver ! sourit-il tristement en fixant les vagues se fracassant aux pieds du pic montagneux.  

 

Son iris sombre vagabondait maintenant dans l’obscur manteau céleste redessinant les formes voluptueuses de sa bien aimée parmi les étoiles naissantes dans le ciel. Une voile de larmes camoufla sa prunelle alors qu’il voyait le sourire radieux de la jeune femme et entendait la douce résonance de son rire à ses oreilles. Tout en fermant les yeux, la mélodie emplit maintenant le silence nocturne ; chaque parole était un souvenir douloureux de sa belle partenaire,  

 

Aime moi comme une femme  

pas comme une amie  

baisse enfin tes armes  

révèle moi tous ces non-dits  

 

Aime moi comme pour une première fois  

celle où je serais enfin dans tes bras  

où je me sentirais enfin revire  

car c’est de moi que tu t’enivres  

 

 

Figé au bord de ce précipice, il semblait vouloir profiter de ce dernier instant à eux alors qu’au travers de ses cils de petites perles salées s’aventuraient sur ses joues tandis que la brise marine ébouriffait sa chevelure ébène comme une main fraîche le caressant. Cette même sensation, Kaori lui avait, plus d’une fois, faite ressentir alors qu’elle chantonnait cet air profitant de sa concentration lorsqu’il conduisait. Accoudée à la portière du côté passager, elle entonnait ces paroles en le fixant amoureusement tout en effleurant de ses doigts frêles, ses mèches sombres ; qu’est-ce que ce geste anodin pouvait le perturber.  

 

Ouvrant lentement ses yeux à nouveau, les larmes coulaient librement sur son visage alors que la jeune femme n’était plus là pour le cajoler ; en y réfléchissant, il avait perdu tellement de temps.  

Un soupir de lassitude s’échappa de ses lèvres pincées, le fracas des vagues l’appelait à nouveau mais il recula ; il devait rentrer, il devait célébrer cet anniversaire pour elle, pour leur amour.  

D’un pas traînant, il grimpa à nouveau dans sa voiturette et repassa la mélodie alors qu’il rebroussait chemin pour rentrer chez eux.  

 

***  

 

Pendant qu’une infirmière pansait les blessures de Kiraya après les avoir soigneusement désinfectées ; la jeune femme semblait soucieuse de l’inconnue qu’elle venait d’amener à la clinique. Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’elle passait de scanners et autres examens pour le choc violent subit à la tête.  

Alors que l’infirmière fixait le dernier bandage au bras droit de la serveuse, à l’aide d’un sparadrap, l’un des médecins entra dans la petite salle,  

 

- Mademoiselle, je voudrais vous parler de votre amie, suivez-moi s’il vous plait ?  

 

Prenant sa veste de sa tenue de travail, Kiriya n’eut le temps de prononcer aucun mot que le médecin sillonnait déjà le couloir pour l’emmener dans un des boxes de soin. A son entrée, elle vit la jeune femme qu’elle venait d’amener, assise sur l’un des lits. Son bandage impressionnant camouflant sa chevelure auburn faisant ressortir sa prunelle noisette qui détaillait le seul visage qu’elle semblait reconnaître depuis plusieurs longues heures ; elle sourit et soupira de soulagement. Une impressionnante ecchymose se dessinait sur le côté gauche de son visage,  

 

- Asseyez-vous Mademoiselle Itawa ! Je vous convoque car votre amie a subit un lourd traumatisme crânien et éprouve de la difficulté à se souvenir de certains éléments de sa vie ! Mademoiselle... dit-il en s’adressant à Kaori. Reconnaissez-vous cette jeune femme ?  

 

- Non désolé Docteur. clama-t-elle, tout en se massant la tempe pour tenter de se souvenir mais sa tête la faisait atrocement souffrir.  

 

- Mais Docteur, je ne connaissais pas cette jeune femme avant de vous l’avoir amener ici ! intervint Kiraya.  

 

- C’est très embêtant... car elle ne se souvient même plus de son identité !  

 

Alors que le praticien s’entretenait avec Kiraya, Kaori laissait son attention se perdre dans l’immensité des cieux ; qui pouvait-elle être ?  

 

***  

 

Les introspections environnantes n’ayant rien donné, Saeko prit la petite Panda et se rendit au Cat’s eyes ; elle se devait d’annoncer la nouvelle à la bande d’amis.  

Stationnant la petite voiture devant le café, elle en claqua la portière et prit une grande inspiration, tout en lissant sa tenue ; au travers de la vitrine, elle pouvait voir quatre protagonistes parler avec ferveur. Deux couples, un homme blond enlaçant la taille d’une belle femme brune conversant calmement avec les deux cafetiers qui s’activaient à leur tache malgré leurs échanges verbaux.  

Comme à son habitude, au tintement de la clochette, Mick s’était déjà redressé pour bondir sur sa victime potentielle mais lorsqu’il vit la mine fermée de la femme Lieutenant, il suspendit son geste et reprit sa place.  

 

Au travers de la baie vitrée, les sons de la conversation ne se filtrèrent pas mais l’assurance de la policière et sa fière stature perdirent de leur éclat ; on pouvait voir l’Américain resserrer la taille de sa compagne alors que les larmes scintillaient dans ses yeux. La Barmaid agitait sa tête en signe de négation en répétant un monosyllabe alors qu’un hurlement déchirait le silence de l’assemblée.  

Les deux femmes se blottir instinctivement dans les bras de leurs compagnons en pleurant chaudement ; Mick caressant la chevelure de sa belle infirmière, resta sous le choc de la nouvelle. Sa prunelle claire pétillante de malice laissait la tristesse obscurcir son enthousiasme légendaire,  

 

- Où est Ryo ? demanda-t-il subitement.  

 

- Je ne sais pas ? souffla-t-elle d’une voix enrouée.  

 

- Il ne faut pas le laisser seul ! rugit l’Américain. Kazue reste ici, je dois aller voir Ryo !  

 

Tout en lui donnant un baiser aussi passionné que désespéré, il sortit à toute allure du café pour se ruer dans la direction de l’habitation de City Hunter.  

 

***  

 

De retour à Shinjuku, le ténébreux Nettoyeur fixait un point imaginaire dans le lointain mais il gardait tout de même conscience de ce qui l’entourait. Ne prenant même pas la peine de garer la Mini dans le souterrain, l’imposant immeuble lui faisait face brusquement comme un douloureux constat, il serait de nouveau seul.  

Lâchant un soupir mélancolique, il gravit mollement les marches comme pour reculer le plus longtemps possible ses premiers pas dans les Ténèbres. Lorsqu’il poussa la porte, il eut soudainement froid ; la douce présence féminine n’était pas là pour l’accueillir en l’embrassant timidement sur les lèvres alors que la couleur de sa gêne colorerait ses pommettes. Ce chaleureux sourire ne serait plus là pour le rassurer en cas de coup dur, pour lui dire dans un silence complice qu’elle l’aimait malgré tout ce qu’il pouvait faire, lui l’homme de l’ombre.  

Ne prenant même pas la peine d’allumer, il s’assit pesamment sur le canapé et laissa son regard flotter sur le décor environnant ; son cœur s’oppressa soudainement. Réprimant un sanglot, il prit son visage entre ses mains tout en s’accoudant sur ses genoux ; c’est à ce moment là qu’un tambourinement acharné martela sa porte,  

 

- Ryo ouvre ! C’est Mick !  

 

- Laisse moi tranquille ! hurla-t-il.  

 

- Je te préviens que je resterais là à tambouriner ta porte, toute la nuit s’il le faut, tant que tu ne m’auras pas ouvert !  

 

D’un pas agacé, Ryo ouvrit vivement la séparation de bois,  

 

- C’est bon, tu m’as vu alors vas-t-en, casse moi ! ragea-t-il en refermant la porte.  

 

Interposant son pied dans l’embrassure, Mick repoussa la porte,  

 

- Tu crois que tu es le seul à souffrir ! clama-t-il furibond. Nous aimions tous Kaori !  

 

- Elle est morte ! Tu comprends, elle est morte ! hurla-t-il en le saisissant par le col. Que veux-tu que je fasse maintenant ? murmura-t-il, en baissant honteusement la tête.  

 

- Tu ne vas pas faire de bêtises ! coupa le Blondinet tout en tentant de se dégager de l’emprise de son ami.  

 

- J’ai été tenté de succomber à l’appel des sirènes ! marmonna-t-il en le lâchant. Mais je ne peux pas partir ainsi... Il me restera une dernière chose à accomplir avant ! avoua-t-il d’un ton déterminé, tout en le fixant de sa prunelle hargneuse. Mais laisse moi, seul maintenant ! demanda-t-il dans une voix plus posée. Y’a une petite fête qui nous attendait ce soir. sourit-il tristement.  

 

D’un pas penaud, Ryo s’éloigna de son acolyte ; broyé par le douleur de son « frère », Mick souffrait d’autant plus de la perte de la jeune femme mais de voir son ami ainsi le torturait à son comble. Pour ce soir, il avait la conviction que le Japonais n’aurait pas de geste inconsidéré alors l’Américain s’en alla silencieusement tout en refermant la porte derrière lui.  

 

Une légère clarté illumina la cuisine un court instant et c’est précautionneusement qu’il se saisit du gâteau confectionné par Kaori. Délicatement, il planta une petite bougie au centre de ce met et d’un pas presque cérémonieux, il déposa le dessert sur la table de la salle à manger. Délaissant son « offrande », il monta à l’étage et revint quelques secondes plus tard en déposant le petit écrin juste à côté.  

Alors qu’il allumait la timide lueur vacillante, cette dernière laissait entrapercevoir les contours de son visage,  

 

- Bon anniversaire mon amour ! murmura-t-il.  

 

Son imagination laissa se dessiner la silhouette féminine en face de lui ; les mains sur ses hanches et sa mine coléreuse exprimaient, sans conteste, son mécontentement,  

 

- Ryo, tu as mangé une meringue ! Qu’est-ce que je t’ai pourtant dit ce matin ?!  

 

Puis il entendit son rire alors qu’il devait malgré lui faire la moue de l’enfant pris en faute,  

 

- Je t’aime Kaori ! soupira-t-il.  

 

Solennellement, il passa l’alliance à son annulaire gauche et reporta son attention sur la bague qu’il aurait du passer au doigt de sa compagne.  

Un pâle sourire apparut sur ses lèvres,  

 

- Le cœur de Saintoise ! murmura-t-il.  

 

A la bijouterie, la vendeuse lui avait raconté que cette pièce unique était le symbole incontestable de l’amour d’un homme pour une femme ; sa pierre était parfaite. Ce présent était tout ce qu’il y avait de plus représentatif vis-à-vis des sentiments qu’il éprouvait pour sa belle partenaire ; sa blancheur immaculée révélait la pureté de son ange qui, au fil des années, restait inchangé malgré l’atmosphère nuisible du Milieu,  

 

- J’aurais tant voulu te la passer au doigt et voir cette lueur de surprise se peindre dans tes yeux noisette.  

 

Délicatement, il passa une chaînette dans le précieux anneau et attacha le fermoir autour de son robuste cou. La pierre symbolique reposait maintenant sur son torse et tout en le saisissant entre ses doigts, il le serra nerveusement,  

 

- Tu seras avec moi jusqu’au bout.  

 

Gonflant ses poumons, il éteignit la seule luminescence de la pièce ; des sanglots étouffés entremêlés à une sorte de suffocation, résonnaient dans l’obscurité.  

Il avait immanquablement perdu sa bouffée d’oxygène.  

 

***  

 

Pendant ce temps, Kiriya avait emmené l’inconnue chez elle ; ses doux airs ne lui laissaient pas le courage de « l’abandonner » au centre médical,  

 

« Sa mémoire peut lui revenir aussi bien demain que jamais ! avait confié le médecin. »  

 

La serveuse installa Kaori dans la chambre d’amies,  

 

- Ma modeste maison t’accueille ! Fais comme chez toi !  

 

- Je te remercie de tout ce que tu fais pour moi ! Je ne comprends toujours pas pourquoi tu me viens en aide !  

 

- Ma raison pourrait paraître totalement désuète mais tu m’inspires confiance. Je verrais bien par la suite si j’ai eu tord ou raison ! sourit-elle.  

 

- Merci ! dit-elle en s’inclinant légèrement.  

 

- Je vais te laisser te reposer et je vais en faire de même. Demain, il faut que je me lève de bonne heure pour trouver un nouveau job ! soupira-t-elle. Cela faisait à peine une semaine que je travaillais dans ce bar et je n’avais pas encore signé de contrat alors il faut que je reprenne tout à zéro.  

 

- Je voudrais t’accompagner ! Je ne veux pas dépendre de toi tout le temps et je tiens à payer ma part du loyer.  

 

- On en reparlera demain si tu le veux bien. soupira Kiraya de lassitude, en fermant la porte à sa suite.  

 

Ses yeux noisette détaillèrent silencieusement cette pièce inconnue mais qu’est-ce qui ne lui était pas inconnue ? Elle n’avait plus aucun souvenir, ni même la moindre bride d’images concernant sa vie. Elle serait comme le nouveau-né qui se construisait au fils des jours une identité propre mais elle, comment pouvait-elle vivre ainsi ? Combien de temps cela allait-il durer ?  

 

La sonnerie du téléphone retentit dans le petit salon la faisant vivement sursauter ; intriguée, Kaori colla son oreille contre la porte, elle ne put que percevoir des morceaux de la conversation,  

 

- Mais non, maman ne t’inquiète pas, je vais bien... Je viens juste de rentrer... Arrête de pleurer, je vais bien... sanglota-t-elle à son tour.  

 

Précautionneusement, Kaori se détacha de la séparation de bois et arpenta d’un pas léger la petite pièce. S’étendant doucement sur le lit, elle prit un coussin dans ses bras,  

 

- Ai-je quelqu’un qui m’attend quelque part ? Quelqu’un qui se soucie de mon sort ?  

 

Une bourrasque ouvrit brusquement la fenêtre et emplit la chambre d’une bise rafraîchissante ; elle se redressa promptement pour la refermer. Le souffle frais caressait son visage et comme pour en apprécier le geste, elle ferma les yeux ; une étrange mélancolie chargeait ce flot aérien. La lune étincelante effleurait ses traits endoloris maintenant ; son attention se reporta essentiellement sur l’astre lunaire puis revenant sur Terre, quelques instants après, ses doigts effleurèrent sa joue,  

 

- Mais je pleure ! dit-elle en laissant les perles glisser sur ses doigts.  

 

Dans son subconscient, elle entendait une voix familière qui l’appelait mais dont elle n’arrivait pas à remettre de physionomie. Tout ce qu’elle ressentait, c’était le chagrin de cet être meurtri. Son cœur se serra comme s’il était pris dans un étau ; ce courant d’air semblait être un lien particulier avec cet inconnu qui semblait si proche d’elle.  

Renonçant à briser cette affinité éphémère, elle s’allongea à nouveau sur le lit et laissa cette impression de sécurité l’envelopper alors que Morphée l’accueillait dans ses bras. 

 


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