Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 10 chapitres

Publiée: 08-02-07

Mise à jour: 24-04-07

 

Commentaires: 181 reviews

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ActionDrame

 

Résumé: Un gros bonnet du Milieu est arrêté... L'unique témoin s'enfuit... City Hunter va plonger au coeur de cette affaire...

 

Disclaimer: Les personnages de "Saouviens toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Souviens toi

 

Chapitre 3 :: La vengeance nourrit son homme

Publiée: 22-02-07 - Mise à jour: 22-02-07

Commentaires: Salut tout le monde ! Je vous remercie toutes, de suivre cette histoire et de prendre le temps de me laisser des reviews. C'est mon carburant, lol ; ça me booste énormément de lire vos impressions. J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira toujours autand, je pense que c'est un grand pas dans l'avancée de cette fic car cela va entraîner des répercutions pour la suite. Finis le bla bla et encore merci à vous. Bonne lecture. Gros bisous.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

Trois jours... Le temps avait défilé vitesse grand « V » depuis la catastrophe.  

Le rapport officiel était tombé, les papiers d’identité retrouvés sur le lieu de l’incendie identifiaient formellement Sony Takuna aux côtés d’une jeune femme, d’une trentaine d’années, Kaori Makimura ainsi qu’une dizaine d’autres personnes, quelques clients mais aussi le personnel du « Tribu Club ». Les restants de corps étant désintégrés ou impossible à autopsier, seuls ses documents faisaient foi.  

 

La barbe naissante, l’haleine chargée, une silhouette masculine gisait sur le sofa plongé dans un profond sommeil.  

Etendu sur le dos, le bras droit pendant dans le vide, sa continuité laissait apparaître une bouteille vide ; les quelques gouttes restantes du liquide brunâtre s’étaient répandues sur la moquette où se dessinait une auréole aux senteurs acres.  

Tel un Hermite, il vivait dans cet antre aux odeurs douteuses depuis qu’elle avait disparu. Toutes les pièces étaient plongées dans le noir ; les portes et les fenêtres étaient restées fermées depuis ce malheur comme pour préserver les hallucinations qui lui apparaissent sous le coup de l’enivrement. Elle était belle et souriante, son rire retentissait dans l’appartement comme une douce mélodie.  

Il ne mettait plus le pied dehors, sauf le soir, pour acheter une énième bouteille, comme refusant de voir la vie continuer... une existence sans elle ne pouvait être envisageable.  

Inquiets, ses amis tentaient de le débusquer de sa caverne mais ils n’arrivèrent pas à pénétrer dans l’appartement mais ne tentaient même pas de défoncer la porte de peur de la réaction du Nettoyeur ; il se contentait d’hurler son besoin de solitude.  

D’ordinaire, cette porte était toujours ouverte, accueillant leurs amis comme une seconde maison ; Kaori se faisait une joie d’organiser des festins autour d’une bonne tablée,  

 

- Kaori ! souffla-t-il dans une semi conscience.  

 

Ce symbolique accueil avait disparu, la porte restait close comme le cœur du Japonais qui se mourait de tristesse.  

 

Pourtant à l’extérieure, le soleil resplendissait de sa brillance et de sa chaleur ; la population commençait à envahir les trottoirs. Les beaux jours s’installaient petit à petit.  

D’un pas mal assuré, la barmaid se rendit au refuge de City Hunter car elle voulait lui parler d’une idée qu’ils avaient eu, l’inviter à une réunion.  

Immobile devant la porte, Miki leva le poing mais stoppa son geste pour prendre une grande inspiration. Elle voulait paraître forte ; elle le devait pour lui. Miki se redressa et soupira son anxiété ; le poing en l’air, elle se mit à frapper doucement et la voix rageuse du Ryo retentit,  

 

- Laissez moi tranquille !  

 

- Ryo... Je voulais... Il faut que je te parle !  

 

- Je n’en ai pas envie ! cria-t-il.  

 

- On voudrait rendre un hommage à Kaori... Tu sais, ça fait trois jours maintenant... avoua-t-elle tristement en baissant la tête. Je voudrais faire une cérémonie commémorative pour elle au Cat’s eyes, ce soir.  

 

D’une allure mal assurée, Ryo finit par se lever du canapé et d’une démarche chancelante, il gagna l’entrée. D’un geste énergique, il défit les verrous et apparut dans l’embrassure ; à cette vision, Miki recula de quelques pas sous le coup de la surprise, en portant la main à sa poitrine.  

Torse nu, vêtu de son simple pantalon noir, son attention se fixa sur la chaînette pendant à son cou ; une magnifique bague se balançait au grès de ses mouvements,  

 

- Il voulait certainement lui offrir ! pensa-t-elle mélancoliquement.  

 

Le bras gauche appuyé sur la porte laissait apparaître sa main où une alliance brillait à son annulaire ; elle sentit les larmes lui venir aux yeux,  

 

- Pauvre Ryo ! songea-t-elle.  

 

Plongeant dans la noirceur de ses prunelles, elle fut tellement bouleversée par ce flot d’émotions qui y régnait, qu’elle sentit son cœur se briser. Contenant mal sa peine, elle tenta de dire quelque chose mais Ryo lui coupa la parole,  

 

- Je ne viendrais pas !  

 

- Laisse moi te parler, je t’en supplie ! demanda-t-elle alors que les larmes coulaient sur ses joues.  

 

Voyant le trouble de la jeune femme, il s’écarta légèrement pour lui laisser le passage...  

 

***  

 

Assise sur le rebord de la fenêtre, Kaori scrutait inlassablement l’horizon, recherchant dans l’immensité des cieux un semblant de réponse. Silencieuse, elle restait ainsi pendant des heures pour trouver une bride de souvenir,  

 

- Tiens ! l’interrompit Kiraya.  

 

Le sourire aux lèvres, la serveuse lui tendit une tasse de thé aux jasmins,  

 

- Nous partons dans vingt minutes alors ne traîne pas trop, d’accord !  

 

- Merci Kiraya ! ajouta Kaori en lui souriant à son tour.  

 

Voilà deux jours qu’elles travaillaient toutes les deux dans un petit bar, non loin de celui qui avait explosé il y a soixante douze heures. Se situant dans les quartiers un peu plus soutenus, les fréquentations y étaient moins risquées,  

 

- Pourquoi personne ne me recherche ? souffla-t-elle tristement.  

 

A cette réflexion, sa colocataire détourna le regard,  

 

- Kiriya, que se passe-t-il ? Me cacherais-tu quelque chose ? Si tu as la moindre information qui pourrait m’aider à recouvrer la mémoire, dis le moi, je t’en supplie ! implora-t-elle.  

 

- Je me souviens qu’avant l’explosion tu m’as dit quelque chose...  

 

- Quoi ? Vas y, je t’écoute ! s’impatienta-t-elle en la tenant par les épaules.  

 

- C’est que je ne voulais pas te perturber davantage car tu l’es bien assez mais je ne suis pas sûr que cela te réjouisse ! C’est que lorsque je t’ai croisé dans cette ruelle, tu m’as dit « ...mon client m’attend. »  

 

Tout à sa joie de connaître les détails, Kaori stoppa soudainement sa frénésie,  

 

- Tu... tu crois que je suis une prostituée ?!  

 

- Je n’en sais rien mais... dans ce bar... il y avait des tas de gens de toute sorte. Mais tu n’as pas l’allure d’une fille de joie ! tenta-t-elle de se justifier.  

 

- Mais ce n’est pas marqué sur leur front non plus ! lâcha-t-elle tristement. Je comprends mieux pourquoi personne ne me recherche ! soupira-t-elle.  

 

- Mais ce ne sont que des hypothèses !  

 

- Je sais bien ! murmura-t-elle. Je ne sais rien de moi et j’apprends que je suis peut-être une prostituée ; peut-être que mon subconscient voulait me faire effacer cette partie honteuse de ma mémoire.  

 

- Arrête de te mettre martèle en tête pour rien...  

 

- On devrait y aller ! coupa-t-elle en fixant l’horloge mural. Il ne faudrait pas que l’on soit en retard pour notre second jour de travail.  

 

Sans plus de paroles, les deux jeunes femmes quittèrent l’appartement et Kiraya les mena au boulot au volant de sa petite voiture.  

 

***  

 

Dans la pénombre du salon, Miki trouva une place sur le sofa, tout en poussant du pied les cadavres de verre jonchant le sol.  

Une odeur pestilentielle flottait dans l’air chargé de la petite pièce ; son regard se posa enfin sur le coupable, un gâteau aux couleurs verdâtres « embaumait » la maison. Elle reconnut tout de suite « l’œuvre » de Kaori, elle était tellement fière de cette préparation qu’elle en avait parlée à son amie.  

Pesamment, Ryo s’assit en face de l’ex-mercenaire et la fixa intensément ; sentant cette excessive attention, Miki lui fit face,  

 

- Je venais te faire part de notre idée et...  

 

- Ne compte pas sur moi ! clama-t-il en buvant une généreuse gorgée de whisky.  

 

- Mais pourquoi ! protesta-t-elle.  

 

- Parce que je refuse de l’oublier ! cracha-t-il en explosant la bouteille sur le mur derrière Miki.  

 

Tétanisée, elle le jaugea quelques secondes puis ajouta faiblement,  

 

- On ne veut pas l’oublier... On veut justement qu’elle reste gravée dans nos cœurs et dans nos esprits.  

 

- Pourquoi rendre hommage à une personne qui n’a même pas de dépouille ? ajouta-t-il rageusement. Kaori n’est pas une boîte vide ! Ici, je la vois encore à mes côtés. dit-il d’une voix plus posée. Elle vit toujours auprès de moi ! sourit-il.  

 

- Arrête ! hurla-t-elle en se bouchant les oreilles, tout en se redressant subitement. Que crois-tu que penserait Kaori en te voyant ainsi ?!  

 

- Que crois-tu qu’elle penserait ? Hein ! Dis le moi ! rugit-il en la prenant violemment par les épaules. Je l’aime et je l’aimerais toujours !  

 

- Ne te détruis pas ! souffla-t-elle, les yeux larmoyants. Elle en aurait le cœur brisé... Elle t’aimait plus que sa propre vie... Alors continue à vivre pour elle.  

 

Cette dernière réplique eut pour effet de poignarder dans son cœur déjà bien amoindri,  

 

- Va t’en maintenant, s’il te plait ! souffla-t-il.  

 

Un dernier regard en arrière et Miki quitta l’appartement.  

La tête entre les mains, Ryo devait bien reconnaître que la jeune femme avait raison ; ils s’aimaient tellement l’un l’autre que toute leur vie avait été chaotique à cause de ça. Combien d’ennemis s’en était pris à elle pour cette raison mais là, elle avait été victime d’un complot qui ne les touchait pas personnellement,  

 

- Sagi, tout est de ta faute ! Je vais te faire payer sa disparition ! marmonna-t-il la mâchoire crispée.  

 

D’un regard circulaire, Ryo détailla son lieu de vie que Kaori prenait tant de soin à nettoyer,  

 

- Que dirais-tu en voyant le bazar que j’ai foutu ?!  

 

Lentement, il se redressa et d’une allure modéré, il se dirigea vers la baie vitrée ; d’une main hésitante, il ouvrit prudemment les volets. Couvrant ses yeux de sa main, il fut ébloui par la clarté de l’astre solaire,  

 

- Tu aurais aimé cette journée ! sourit-il. Mais elle ne sera pas vaine car elle marque le jour où j’ai décidé de vivre dans le seul but de te venger ! clama-t-il d’une mine fermée où dans sa sombre prunelle brillait la détermination.  

 

***  

 

La matinée avait été mouvementée et les serveurs ayant courus dans tous les sens, trouvaient enfin un peu de répits. Cet endroit à l’ambiance rétro, tant par son mobilier et son décor mais aussi par les musiques défilant sur un vieux juke-box, accueillait une multitude d’hommes d’affaires trouvant ici, un semblant d’apaisement pendant une courte pause avant de se jeter à nouveau dans le boulot.  

Maintenant, l’heure de pointe passée, les clients vidaient peu à peu les lieux ; tout en soupirant, Kiraya s’étira tout en faisant des mouvements circulaires de la tête,  

 

- Enfin un peu de calme ! souffla-t-elle.  

 

Kaori, accoudée au bar, affichait une triste moue alors que ses doigts couraient sur le bord de sa tasse,  

 

- Tu repenses encore à notre conversation de ce matin ?  

 

- Oui ! murmura-t-elle.  

 

- Je savais que je n’aurais pas dû te parler de ça. Allez, ne te mine pas avec cette histoire ! Je suis sûre que ce ne sont que des déductions futiles ! Tu es bien trop gentille pour faire parti de ce type de personne !  

 

Affichant un large sourire, Kaori la remercia timidement ; Kiraya prit place à ses côtés et se servit, elle aussi, une tasse de café.  

Le mécanisme du juke-box s’enclencha à nouveau et une lente mélodie se fit entendre dans le cadre silencieux maintenant ; aux premières notes, Kaori sentit son cœur s’emballer et ses yeux s’écarquillèrent,  

 

What's the matter  

Such an early morning?  

Just wanted call  

And hear your voice  

I know you're still in dream  

But gotta to tell you  

Before I'm leaving here  

 

- Cette chanson, je la connais ! intervint-elle.  

 

- Quoi ?  

 

Things you always do  

Is only for you  

It's not changed  

Since we started in this place  

Sorry, gave nothing to you  

Oh, it's not your word  

So just go, my friend  

 

Alors que la musique continuait, la mémoire de Kaori s’aspergeait, à grande vitesse, d’un nombre incalculable d’images ; un homme brun, une paire de lunette posée sur le nez lui souriait. Plusieurs flashs percutaient ses souvenirs, il évoluait dans sa vie depuis de nombreuses années ; passant du garçon chahuteur à l’adolescence puis à l’age adulte. Arborant une attitude protectrice, il lui disait des tas de choses qu’elle ne entendait plus, tout en la serrant tendrement dans ses bras. Alors qu’il l’embrassait sur le front, un tourbillon le fit s’évaporer soudainement...  

 

I know you're staying  

You know I'm going  

Keep two hearts one  

Anytime wow wow  

You see your future  

I see my dreaming  

There's no goodbye  

Even being all alone  

 

Un prénom féminin revenait sans cesse dans son esprit ; le seul mot distinct dans ce cafouillis. Des larmes coulèrent instinctivement sur ses joues, tandis que les agressions visuelles s’estompèrent,  

 

- Qu’est-ce qui t’arrive ? intervint Kiraya en la prenant par les épaules.  

 

Kaori mit quelques secondes à revenir sur Terre et malgré sa prunelle noisette envahie de larmes, un radieux sourire illumina ses traits,  

 

- Je me souviens... Je sais comment je m’appelle... Kaori ! clama-t-elle en pleurant de plus belle.  

 

- Je suis enchantée de te connaître Kaori ! sourit Kiraya en serrant son amie contre elle.  

 

Dans les bras de sa nouvelle amie, Kaori laissa s’évacuer un lourd chagrin ; le chemin était encore long pour retrouver la totalité de sa mémoire mais cette lueur au fond du tunnel lui redonna enfin la confiance qui lui manquait.  

 

***  

 

La mine pimpante, rasée de près, le Nettoyeur descendait les marches menant au petit salon ; une légère senteur boisée s’y répandait.  

Après avoir remis de l’ordre dans la maison, le Nettoyeur était allé prendre une bonne douche pour reprendre le dessus de sa descente au enfer ; il avait dû à contre cœur mettre la pâtisserie de Kaori dans un sac poubelle, pour en étouffer les arômes douteux.  

Sa décision était fermement prise, il devait rencontrer Sagi et devait pour cela montrer patte blanche à Saeko ; après tous les services qu’il lui avait rendus, elle pouvait bien lui accorder cette faveur.  

Charger d’un sac poubelle et attrapant sa veste au vol, il la posa sur son épaule dans un mouvement circulaire et c’est à pied qu’il avait décidé de se rendre au commissariat de Shinjuku.  

 

Alors qu’il traversait la cour, en ayant préalablement jeté le sac dans le conteneur à ordures, Ryo stoppa sa progression et inspira une bonne bouffée d’air frais, tout en fermant les yeux.  

Après deux jours d’isolement, il ressentait la vie couler à nouveau dans ses veines ; posant son regard sombre sur les alentours, il prit le temps de contempler la fillette trottinant joyeusement, tout en agrippant fermement la main de sa mère.  

Ses cheveux courts, coiffés d’un petit élastique rose, laissait bondir ses mèches au grès des ses mouvements sautillants ; sans esquisser le moindre geste, il suivit du regard son évolution et un pâle sourire s’afficha.  

En temps normal, il aurait sauté sur la mère aux cheveux noirs qui souriait tendrement à sa petite fille mais il avait d’autre chat à fouetter que de s’attarder à cette futilité. De tout façon, à quoi cela servirait puisque son garde-fou n’était plus là.  

Enchaînant un pas derrière l’autre, le Nettoyeur prit la direction de l’établissement policier.  

 

***  

 

Pendant ce temps, dans le bureau du Préfet, une vive discussion s’engageait,  

 

- Mais puisque que je vous dis que c’est encore une embrouille qui implique Sagi ! clama Saeko en posant énergiquement les paumes de ses mains sur le bureau de son Supérieur.  

 

- Avez-vous des preuves de ce que vous avancez Lieutenant ?  

 

- Non, mais comme par hasard, notre unique témoin est parti en fumée dans cet incendie, emportant avec lui des innocents ! Le même matériel explosif a été utilisé, il y a trois jours de cela, pour tenter de l’éliminer tout en tuant nos deux agents ! Ce ne peut être une coïncidence !  

 

- Je comprends parfaitement votre emportement mais je ne puis engager de nouvelles poursuites contre lui sur des approximations !  

 

- C’n’est pas vrai d’être aussi borné ! pesta-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.  

 

- Je vous demanderais de surveiller votre langage ! mugit-il.  

 

- Qu’est-ce que j’encours, un avertissement, une page d’écriture « Je ne dois pas défier mon père » ! ajouta-t-elle arrogante.  

 

- Tu te permets beaucoup de fantaisies parce que tu es ma fille ! Mais je ne tolèrerais pas encore longtemps ton impertinence !  

 

- Accorde moi une entrevue avec Matamo Sagi et je te jure que tu auras tes preuves !  

 

Percevant sa détermination, le Préfet Nogami composa le numéro de la prison de haute sécurité puis après une brève discussion, il raccrocha,  

 

- Tu peux t’y rendre maintenant. Ils t’attendent mais pas de vagues !  

 

- Je ferais mon travail mais je vais lui faire cracher ses tripes, s’il le faut !  

 

Passant une main dans ses cheveux, Saeko se dirigea vers la sortie,  

 

- Sois prudente tout de même, je ne voudrais pas qu’il t’arrive quoique ce soit ! Sagi n’est pas un enfant de chœur !  

 

- Il a tué la sœur d’Hideyuki et je ne lui pardonnerais jamais !  

 

D’un signe de salutation hiérarchique, elle quitta le bureau pour se diriger d’un pas rythmé vers son bureau et s’emparer des dossiers jonchant son bureau puis gagna le parking.  

Alors qu’elle mettait le contact, une silhouette apparut à l’extérieur du véhicule,  

 

- Il faut que je te parle !  

 

- Ryo ! Mais qu’est-ce que tu fais là ?!... Ecoute, je n’ai pas de temps à perdre, je dois me rendre à la prison ; j’ai une entrevue avec Sagi !  

 

Sans autres explications, il fit le tour de la voiture et s’installa du côté passager ; tout en bouclant sa ceinture, il ajouta,  

 

- Cela tombe bien, je voulais justement, lui rendre une petite visite !  

 

- Mais...  

 

- Ne discute pas, autant que je le fasse de manière officielle... De toute façon, il vaut mieux que tu sois avec moi, sinon je ne donne pas chère de sa peau !  

 

De toute façon, le Japonais aurait certainement plus d’arguments qu’elle mais elle le garderait dans sa manche. Sans rechigner, elle appuya sur la pédale d’accélération et partit en trombe en direction du centre de détention.  

 

Arrivant devant le portail de sécurité, un garde détailla les papiers du Lieutenant mais les sourcils froncés, le vigil scruta la silhouette intrigante du passager.  

Avançant de « charmants arguments », Saeko put faire entrer le Nettoyeur dans le centre pénitencier ; les immenses remparts grisâtres affublés de barbelés étaient sillonnés de gardes armés de fusils à pompes et les autres, dans l’établissement, étaient accompagnés de chiens à la mine patibulaire. Alors que le ciel s’assombrissait, des spots éblouissant commençaient à balayer l’enceinte alors que les chiens jappaient timidement à la vue des visiteurs. Un coup énergique donner au col de l’animal et il reprit son circuit imposé.  

 

Sans attendre davantage, Saeko et Ryo entrèrent dans l’édifice ; lui murmurant quelques mots à l’oreille, Ryo s’adossa, tout en soupirant, au mur de la salle d’entrevue. Tout en croisant les bras sur ses pectoraux, il afficha un air des plus sévères,  

 

- Ne me fais pas trop attendre pour mon rendez-vous !  

 

- T’inquiète ! sourit-elle.  

 

De son attitude dédaigneuse, Saeko ouvrit la porte donnant sur un détenu à la stature beaucoup trop désinvolte à son goût. De dos, il regardait le lointain et entendant l’arrivée de sa visiteuse, il dit,  

 

- Quelle belle journée nous avons eu aujourd’hui ! clama-t-il en lui faisant face maintenant. Quel plaisir de vous voir, mon chère Lieutenant Nogami ! sourit-il sournoisement.  

 

- Je ne suis pas venue ici pour parler de la météo ! coupa-t-elle sèchement. Et je me serais bien passer de ce face-à-face ! cracha-t-elle en déposant brusquement les dossiers sur la table.  

 

- Que c’est vexant d’entendre telles paroles venant d’une si jolie femme ! ironisa-t-il en prenant place à son tour. Je suppose que votre venue à un lien avec le regrettable accident de Sony. lâcha-t-il en s’accoudant sur la table, en appuyant son menton sur ses mains, tout en la narguant d’un large sourire.  

 

- Ordure ! Une dizaine de personnes est morte dans ce café ! Je ferais tout mon possible pour que vous croupissiez derrière les barreaux !  

 

- Non, non, non ! ponctua-t-il de l’index. Je vous rappelle que Sony n’étant plus parmi nous, malheureusement et vous n’avez plus aucune preuve contre moi, par conséquent ! avoua-t-il triomphalement. Donc dans une semaine, jour pour jour, je serais de nouveau libre comme l’air ! dit-il en la toisant du regard.  

 

- Je ne serais pas si content de me retrouver dehors à votre place ! sourit-elle.  

 

- Et pourquoi ?  

 

- Parmi les victimes dénombrées lors de votre dernier coup d’éclats, un homme a perdu sa femme...  

 

- Que c’est triste !  

 

- Justement... dit-elle en se dirigeant vers la porte. Il tenait à venir vous voir !  

 

Donnant deux coups sur la surface métallique, le garde déverrouilla la séparation ; dans un grincement strident, une silhouette se matérialisa,  

 

- Saeba ! s’étonna le détenu.  

 

- Oui, c’est bien moi, Sagi ! Ton homme de main, dans sa folie, a tué ma partenaire... ma femme ! lâcha-t-il d’un ton coupant, tout en s’avançant lentement vers lui.  

 

Autour du Nettoyeur flottait une aura de haine viscérale envers cet individu ; sa prunelle sombre reflétait les sentiments dévastateurs qu’il éprouvait pour ce meurtrier,  

 

- Je vais vous laisser parler entre hommes. soupira Saeko. J’ai besoin d’un petit café, moi !  

 

- Ne m’laissez pas seul avec lui ! s’horrifia Sagi.  

 

- Voyons Matamo ! Parlons entre vieilles connaissances ! sourit le Japonais en passant derrière le prisonnier, tout en posant ses mains sur ces épaules.  

 

Alors que la porte se refermait derrière la femme policière, brusquement, Ryo le fit basculer en arrière. « Scotché » à sa chaise, Sagi vint s’effondrer sur le sol sans ménagement ; posant son pied sur le poitrail de l’homme à sa merci,  

 

- Saloperie ! A cause de toi, j’ai perdu la seule personne qui m’importait dans ce monde ! Tu vas payer pour ça !  

 

- Il y a des tas de femmes qui seraient aptes à la remplacer ! bredouilla-t-il.  

 

Le prenant par le col, il le souleva sans difficulté du sol alors que sa mâchoire se crispait de rage,  

 

- Je t’interdis de la comparer à tes poules sans moeurs ! ragea-t-il en le balançant violemment contre le mur.  

 

- Au secours, à moi ! implora Sagi.  

 

- Tu peux hurler autant que tu le voudras... nous sommes seuls... sourit-il. Mon amie doit s’occuper de ton garde et je pense qu’il a d’autres préoccupations en ce moment même... Pour l’instant, il n’y a aucun indice qui relie les explosifs à Hebi mais quelque part, il doit exister un témoin qui ne s’est pas encore manifesté. Si ce n’est pas le cas... dit-il en s’accroupissant devant lui, dans une semaine, quand tu sortiras d’ici, je serais là... tu n’auras pas le temps de dire « ouf » qu’une balle se logera là. pointa-t-il de l’index. Juste entre les deux yeux !  

 

Un tambourinement acharné s’exerça sur la porte,  

 

- Sagi, ça va ! cria Maître Hagetaka. Dépêchez vous d’ouvrir ! ronfla-t-il contre le vigil.  

 

- Tu as bien compris ! ajouta-t-il en lui tapotant la joue.  

 

Alors que la porte s’ouvrait, Ryo passa à côté de l’homme de loi et dit,  

 

- Surveillez le bien, un accident est si vite arrivé !  

 

Sans plus de commentaires, Saeko et Ryo quittèrent le pénitencier ; dans la cellule, Sagi, fou de rage, tournait en rond,  

 

- Fais venir Hebi ici ! Je dois lui parler !  

 

- Mais Monsieur...  

 

- Il n’y a pas de mais qui tienne, c’est un ordre !  

 

Précipitamment, l’avocat prit sa mallette et se rua à l’extérieur pour composer un numéro à la hâte.  

 

***  

 

Dans la Porsche rouge, le silence régnait ; Saeko jeta un coup d’œil à son voisin,  

 

- Qu’est-ce que tu lui as raconté ? On l’entendait brailler comme un bougre jusqu’à l’autre bout du couloir !  

 

- Je lui ai simplement dit que j’allais lui faire la peau à sa sortie de taule !  

 

Ne trouvant les mots, Saeko reporta son attention sur la route,  

 

- Tu me déposeras au coin de la rue... clama-t-il soudainement.  

 

- Mais tu ne viens pas au Cat’s ?  

 

- Non !  

 

- Comme tu veux !  

 

Décélérant, la luxueuse voiture s’arrêta à l’endroit indiqué,  

 

- Prends soin de toi !  

 

- Je suis un robuste gaillard et j’ai un rendez-vous dans une semaine donc jusque là, sois sûr que je ferais tout ce qui est humainement possible pour me porter comme un charme.  

 

Tout en soupirant, la jeune femme remit le contact et s’évapora à vive allure ; fourrant ses mains dans les poches, Ryo arpenta les rues mal famées de la ville. Au loin, un marchant ambulant était entrain de plier ses articles,  

 

- Je vois bien que vous êtes en plein rangement mais pourriez-vous me vendre ceci !  

 

La vieille femme regarda le ténébreux Nettoyeur et emballa soigneusement sa commande,  

 

- Je parie que c’est pour votre petite amie !  

 

- Ma femme !  

 

- Vous avez fait un choix judicieux ! sourit-elle.  

 

- Combien vous dois-je ?  

 

- Rien ! dit-elle en secouant la main en signe de refus. Je vous les offre ! sourit-elle.  

 

Tout en l’embrassant délicatement sur le front, Ryo lui murmura un remerciement et poursuivit son chemin.  

 

Déjà que les habitations précédentes n’étaient pas des plus reluisantes mais là, c’était carrément des taudis ; les quelques squatteurs le suivirent du regard pendant un court instant. Un peu plus loin, un monticule noirâtre, aux odeurs de calcinés, gisait au milieu de ces vétustes logis ; arrivant à sa hauteur, il s’accroupit devant le tas de cendres, pour déposer soigneusement les œillets blancs mêlés d’un brin d’immortelle,  

 

- Bonsoir mon amour ! Tu vois, j’ai bien retenu ta leçon sur le langage des fleurs. sourit-il tristement. Ce soir, je suis allé voir ton meurtrier... clama-t-il en serrant les poings. Je te vengerais ainsi que toutes les victimes de ce salaud !  

 

***  

 

Au petit « Rétro », Kaori et Kiraya finissaient enfin leur rude journée ; c’est avec hâte qu’elles montèrent dans le véhicule de la jeune femme. Arpentant les rues désertées, Kaori sentit son cœur se serrer, quelques pâtés de maisons plus loin, les ruines du « Tribu Club » allait apparaître.  

 

***  

 

Tout en soupirant, Ryo quitta, d’un pas traînant, le sinistre alors que la voiturette apparaissait deux maisons plus loin. Alors que son imposante silhouette disparaissait au détour d’une rue, Kaori passait devant les ruines de l’édifice ; sa prunelle noisette accrocha le bouquet de fleurs et une vague de tristesse emplit son cœur. Les larmes se mirent à perler sur son visage alors qu’elle ne distinguait maintenant le « squelette » du café que dans le rétroviseur.  

 

Rebroussant chemin vivement, Ryo s’arrêta tout net au bord du trottoir,  

 

- Kaori ! appela-t-il faiblement.  

 

Tout en secouant la tête en signe d’absurdité, il reprit son chemin pour rentrer chez lui.  

 

***  

 

Dans un bar louche alors que la fumée créait un abondant nuage, quatre joueurs jouaient une partie de poker. L’un d’eux abattant une carte, dit,  

 

- Carte !  

 

Malgré sa silhouette fluette, il était craint par toute la tablée ; alors que le jeu se poursuivait, le patron vint lui murmurer quelques mots à l’oreille,  

 

- Désolée les gars, je dois vous laisser ! dit-il en écrasant sa cigarette, tout en ayant au préalable tiré une bonne bouffée. Le devoir m’appelle.  

 

Personne n’osa protester contre cette interruption soudaine et laissèrent le joueur s’éclipser. S’engouffrant dans sa grosse voiture noire, Hebi ronchonnait tout seul,  

 

- J’espère que cela valait le coup de m’avoir interrompu !  

 

Faisant ronfler le moteur, quelques secondes, il s’engagea sur la route menant au pénitencier.  

 

Atteignant enfin le lieu du rendez-vous, un quart d’heures plus tard, il se rendit au parloir.  

Se massant nerveusement les tempes, Sagi attendait avec impatience la venue de son homme de main,  

 

- Patron ! dit-il en décrochant le combiné.  

 

- Es-tu sûr qu’il ne reste aucune trace de ta dernière intervention ?  

 

- N’ayez crainte, tout a été fait dans les règles de l’art !  

 

- Tu es vraiment sûr ! paniqua-t-il.  

 

- Oui ! Attendez...  

 

- Quoi !  

 

- Il y a bien une femme qui m’a suivi dans la ruelle mais elle a dû finir comme les autres. avoua-t-il soudainement moins sûr de lui.  

 

- Je veux que tu t’en assures ! hurla-t-il en frappant la vitre de séparation.  

 

A cet excès de colère, deux gardes le ceinturèrent,  

 

- Sinon tu sais ce qu’il te reste à faire ! eut-il le temps de dire avant d’être emmené dans sa cellule.  

 

- Faire le ménage ! marmonna Hebi en souriant, tout en se dirigeant vers la sortie.  

 

 


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