Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 10 chapitres

Publiée: 08-02-07

Mise à jour: 24-04-07

 

Commentaires: 181 reviews

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ActionDrame

 

Résumé: Un gros bonnet du Milieu est arrêté... L'unique témoin s'enfuit... City Hunter va plonger au coeur de cette affaire...

 

Disclaimer: Les personnages de "Saouviens toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Comment compter le nombre de mots dans mon chapitre?

 

On peut le faire dans Microsoft Word. Allez dans Outils > Statistiques Les statistiques de votre texte apparaissent.

 

 

   Fanfiction :: Souviens toi

 

Chapitre 5 :: Protégez mon amie

Publiée: 09-03-07 - Mise à jour: 21-03-07

Commentaires: Salut tout le monde ! Désolée pour le petit retard mais j'avais tellement de choses à vous conter que je voulais trouver les meilleures tournures pour tenter de vous conquérir à nouveau avec mon nouveau chapitre. Je n'ai qu'une chose à dire... la violence ne sert à rien, lol. Un méga merci à vous de me suivre aussi fidèlement et de me laisser des reviews (dixit la chieuse aux reviews, ptdr!) Gros bisous à vous et merci encore. Bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

Ouvrant les yeux avec difficulté, le paysage vacillait autour de lui ; les timides clartés matinales s’insinuaient dans les ruelles sombres. Se redressant légèrement, Heibi sentit une vive douleur martelant sa tête,  

 

- Elle n’y est pas allée de main morte ! maugréa-t-il. Une vraie furie !  

 

Tout en grimaçant, il porta sa main sur l’impressionnante bosse où quelques gouttes de sang s’écaillaient maintenant,  

 

- Tu vas me le payer sale garce ! fulmina-t-il.  

 

Prenant appui contre le mur, il se hissa sur ses jambes et rebroussa chemin pour regagner sa voiture et repartir chez lui ; de sa « sieste improvisée », il avait gagné une belle bosse mais aussi l’odeur nauséabonde des déchets qui gisaient dans la ruelle.  

 

- Sagi ne va pas être content d’apprendre qu’un témoin existe mais il en va de ma réputation aussi ! J’en fais une affaire personnelle ! mugit-il en zigzagant entre les voitures roulant lentement à son goût.  

 

***  

 

Dans sa salle de bain, Kaori, d’une main molle, se passait de l’eau fraîche sur le visage ; la nuit avait été mouvementée, cet homme hantait le moindre moment de répit qu’elle tenait de trouver en sommeillant. Ses yeux cernées, sa prunelle rougie dévoilaient son insomnie ; déjà que la veille avait été mouvementé mais là, ça avait été la nuit blanche.  

Plus les brides de sa vie antérieure revenaient, plus la noirceur se dévoilait ; elle commençait sérieusement à appréhender à recouvrer la mémoire.  

Crispant ses mains sur la faïence du lavabo, son regard noisette, fixant le miroir, effleurait maintenant l’hématome qui disparaissait peu à peu ; une petite cicatrice se dessinait à la place de sa blessure alors qu’elle caressait du bout des doigts son cuire chevelu.  

Tout en soupirant, Kaori finit de se préparer pour aller dans la cuisine et prendre une bonne tasse de café ; sentir cette chaleur éphémère qui lui donnerait un futile bien être.  

 

D’une démarche traînassante, elle gagna la cuisine ; la tasse à la main, elle s’appuya sur le plan de travail, tout en soupirant. Son attention glissa sur le décor « culinaire » qui composait la pièce, elle s’attarda sur l’impressionnant couteau de cuisine reposant sur son socle. Un frisson lui parcourut l’échine ; sa rétine fixe visualisa instantanément son agression de la veille. La lame scintillante dans l’obscurité était la seule image qui se figeait dans son inconscient,  

 

- Kiraya risque sa vie aussi à rester auprès de moi ! Qui sait, ce que je suis en réalité ? pensa-t-elle fatalement, en baissant la tête.  

 

- Tu vas bien ?  

 

Tout en sursautant, Kaori sourit timidement à sa colocataire soucieuse,  

 

- Ca va, ne t’inquiète pas ! ajouta-t-elle d’une petite voix.  

 

- Tu es sûre ?!  

 

- Oui, juste une mauvaise nuit ! marmonna-t-elle.  

 

Suspicieuse, Kiraya prit place à table alors que Kaori restait debout, le nez dans son mug, plongée dans ses pensées. Le comportement perturbé de sa colocataire ne fit que la conforter dans le fait de trouver un « protecteur » à sa nouvelle amie ; cet homme ne jouait aucunement un rôle. Son intention était belle et bien de tuer Kaori, même un proxénète n’aurait pas eu cette attitude, du moins à l’instant où il aurait retrouvé « sa fille ».  

Mordant à pleine dent dans un toast grillé, elle cherchait un moyen de lui fausser compagnie pour tenter de prendre contact avec ce fameux garde du corps ; mais comment allait-elle régir face à cette initiative ?  

 

- On verra bien ? marmonna-t-elle.  

 

Alors que l’une magouillait un plan pour protéger la jeune femme amnésique, la seconde voulait à tout prix sauver cette amie providentielle qui avait fait son apparition alors qu’elle se trouvait totalement perdue dans un monde inconnu à ses yeux,  

 

- Je ne veux pas qu’il t’arrive quoique ce soit par ma faute ! marmonna-t-elle en fixant Kiraya.  

 

- Quoi ?  

 

- Non rien, je parlais toute seule !  

 

Ses mots ayant dépassé sa pensée, elle avait laissé son cœur parlé malgré elle,  

 

- On ne devrait pas tarder à y aller...  

 

- Mais il est encore trop tôt pour partir ! intervint Kaori.  

 

- Oui mais... J’ai une course urgente à faire avant d’aller au boulot.  

 

- Comme tu veux. dit-elle en haussant les épaules.  

 

Vidant le restant de café dans l’évier, Kaori emboîta le pas de la jeune femme sans protester ; un étrange silence s’installa dans l’habitacle de la voiturette, ni l’une ni l’autre n’osait croiser le regard de la seconde.  

D’une allure modérée, la petite voiture parcourut son chemin habituel pour se retrouver dans le quartier restaurateur ; tout en fronçant les sourcils, Kaori laissa Kiraya stationner sur le trottoir en face du « Rétro »,  

 

- Mais je croyais que tu avais une course à faire ?  

 

- Oui mais je te dépose au boulot avant...  

 

- J’aurais pu t’accompagner !  

 

- Non ! Euh... Je veux te faire une surprise ! ajouta-t-elle d’un sourire grimaçant.  

 

Malgré les doutes qui tiraillaient Kaori, elle descendit du véhicule sans mot dire et traversa hâtivement la rue pour pénétrer dans le café.  

Soulagée que son amie était en sûreté, Kiraya partit à vive allure en direction de la gare de l’Est de Shinjuku.  

Se garant précipitamment, dans le quartier concerné, elle se mit à courir en direction de la bouche de métro et fut tout de suite assaillie par la foule déjà présente dans la station. S’immobilisant dans le hall, elle chercha du regard, se hissant même sur la pointe des pieds, le fameux tableau des messages ; durant cette courte pause, elle fut bousculer de ci de là par les passants pressés. Maugréant son mécontentement, elle continua de balayer du regard les alentours jusqu’à accrocher le tableau vert griffonné de petites annonces ; se frayant avec difficulté un chemin au milieu de la foule, elle soupira de soulagement une fois devant l’ardoise,  

 

- C’est déjà toute une histoire pour arriver jusqu’ici alors j’espère que ce n’est pas un canular, cette histoire de tableau des messages.  

 

D’une main tremblotante, elle laissa la craie glisser sur le tableau ; lentement la trace blanche laissa se dessiner trois lettres X... Y... Z...,  

 

- J’espère que tu ne m’en voudras pas Kaori ! souffla-t-elle.  

 

Puis elle laissa son numéro de téléphone portable,  

 

- Il ne faut pas que Kaori se doute de quoique ce soit ! pensa-t-elle. J’espère qu’il va vite prendre contact. espéra-t-elle.  

 

Tapant les mains l’une contre l’autre, elle évacua son anxiété dans un long soupir et rebroussa chemin vers le petit café ; Kaori, suspicieuse, regarda sa colocataire se diriger d’un pas alerte vers les vestiaire et en resurgir quelques minutes plus tard,  

 

- Tu as eu le temps de faire ce que tu avais à faire ? questionna Kaori en passant un coup de chiffon sur la table qu’elle venait de débarrasser.  

 

- Oui et j’en suis soulagée. clama-t-elle sereinement.  

 

Cette mine si apaisée de la jeune femme, étrangement, lui donna du baume au cœur et sans lui poser la moindre question, elles reprirent leur activité coutumière.  

 

***  

 

Cela faisait un moment qu’il fixait le plafond de sa chambre ; les bras croisés sous la nuque, Ryo semblait détailler avec minutie le revêtement où dansaient les ombres des bâtisses voisines s’atténuant maintenant avec le lever du soleil.  

Une étrange sensation l’avait envahi depuis ce matin ; une sorte de joie mêlée à une appréhension. Il s’en voulait de ressentir ce semblant de bien être alors qu’il devrait être en deuil.  

Repoussant son drap énergiquement, il finit par se lever ; rester dans son lit ne faisait que l’énerver davantage et développer cet incompréhension de son état matinal.  

Etait-ce dû à sa vengeance prochaine qui lui permettrait de retrouver un semblant se sérénité ?  

Tout en s’étirant, il gagna la salle de bain pour tenter de recouvrer un mental qu’il trouverait certainement plus approprié à la circonstance mais rien n’y fit. Alors qu’il se frictionnait les cheveux avec une serviette éponge, tout en se dirigeant vers le lavabo, il surprit un sourire fendant son visage. Cette mystérieuse plénitude ne voulait pas le quitter et ressentait une certaine rancœur envers cette attitude absurde.  

Se rasant de près, il descendit dans le salon ; alors qu’il se dirigeait machinalement vers la cuisine à la recherche d’un éventuel truc à se mettre sous la dent, le téléphone sonna,  

 

- Saeba !  

 

Sans même prendre le temps des civilités, la femme Lieutenant enchaîna,  

 

- Notre petite visite à Sagi a porté ses fruits.  

 

A ce nom, la main du Nettoyeur se crispa convulsivement sur le combiné,  

 

- Vas-y, je t’écoute !demanda-t-il d’une voix ferme.  

 

- Sagi a eu une visite de son frère...  

 

- Son frère ?  

 

- Heibi est venu personnellement le voir au parloir ; ils ne sont pas parlé longtemps mas des gardes ont été obligé de le maîtriser car il semblait hors de lui.  

 

- Se pourrait-il qu’il existe quelqu’un qui puisse le faire tomber ?  

 

- Je ne sais pas mais je garde espoir pour ce providentiel personnage. Dès que j’ai plus d’éléments, je te tiendrais au courant.  

 

- Ok ! commenta-t-il en raccrochant. Tu as raison d’avoir peur Sagi ; je ne te lâcherais pas !  

 

Ainsi sa bonne humeur était dû à cet événement... il n’en était pas persuadé à cent pour cent.  

Poursuivant son introspection dans la cuisine, il finit par dégoter un sachet de toasts qu’il avala goulûment faisant glisser le tout avec une tasse de café qu’il ne prit même pas la peine de faire chauffer.  

Prenant sa veste, Ryo quitta son appartement pour se rendre à la gare ; son excitation de faire tomber ce bonnet avait raison de sa patience qui était déjà mise à rude épreuve ces derniers temps alors il devait impérativement se trouver une affaire pour calmer ses pulsions devenant incontrôlables.  

 

D’un pas cadencé, il se rendit à la station bondée malgré l’heure matinale ; son imposante carrure se faufila aisément parmi le flot humain qui se séparait comme la mer rouge aux incantations de Moïse. Sa prunelle sombre déchiffra sans difficultés, les lettres mandantes de l’aide ; il sourit et dit,  

 

- Une femme !  

 

Il revoyait une énième scène de ménage lorsqu’il prenait plaisir à courtiser les belles clientes pour faire enrager sa « douce partenaire ; à ce mot, il secoua la tête en souriant de plus belle.  

 

- Sa furie plutôt ! pensa-t-il.  

 

Reprenant ses esprits, il griffonna sur un calepin les coordonnées de sa cliente et se dirigea vers le Cat’s eyes pour joindre sa cliente et lui parler aisément, loin des oreilles indiscrètes.  

Fourrant le petit carnet dans la poche intérieure, il prit donc la direction du café.  

 

***  

 

Dans sa voiture, face au Rétro, Heibi photographiait la jeune imprudente qui avait osé survivre à l’attenta qu’il avait perpétré il y a quelques jours et qui vivait encore grâce à l’intervention d’une autre jeune femme,  

 

- Lorsque je t’aurai descendu, Sagi verra ta photo en première page ! Il saura par l’intermédiaire de cette photo que ma mission est accomplie.  

 

Déposant son appareil à ses côtés, il mit le contact à nouveau et partit rendre une petite visite à Maître Hagetaka pour lui remettre l’un des clichés et ainsi le transmettre par son intermédiaire à son Boss.  

 

- Je ne faillirais pas ! Cette femme ne sera plus de ce monde ce soir !  

 

***  

 

Pendant ce temps, Kiraya et Kaori prenaient une courte pause avant le coup de feu de midi ; pour la X ème fois depuis le début de la matinée, la jeune femme fixait l’écran de son téléphone portable,  

 

- Mais qu’est-ce que tu as depuis ce matin ? Tu n’arrêtas pas de regarder ton portable. s’agaça Kaori.  

 

- J’attends un coup de fil très important ! bredouilla-t-elle.  

 

Soupirant inlassablement, elle déposa le petit combiné sur le comptoir et se dirigea vers le juke-box pour tenter de se changer les idées avec une chanson quelconque. Alors qu’elle pianotait sur les touches de l’appareil, le petit récepteur se mit à sonner ; Kaori le prit,  

 

- Tu veux que je réponde ?  

 

- Non, non ! hurla-t-elle en se ruant sur elle. Allo ? Oui, c’est moi ! dit-elle en s’éloignant de la jeune femme. Je devrais pouvoir me libérer cet après-midi vers quinze heures... Très bien... à tout à l’heure.  

 

Un large sourire illumina son visage quand elle rejoignit Kaori,  

 

- Avoues… tu as un petit ami ! la taquina Kaori.  

 

- Non ! protesta-t-elle vivement. Euh oui ! J’ai d’ailleurs rendez-vous cet aprem avec lui. Tu pourrais me remplacer vers quatorze heures trente, s’il te plait. implora-t-elle en joignant les mains en signe de prière.  

 

- Pas de problème !sourit-elle.  

 

- Tu es un amour ! dit-elle en lui sautant au cou.  

 

Tout en chantonnant, Kiraya arpentait le petit café,  

 

- Je devais bien faire ça pour toi, Kaori ! marmonna-t-elle.  

 

***  

 

Reposant le combiné, Ryo resta quelques seconds immobile,  

 

- City Hunter reprend du service… murmura-t-il.  

 

- Une nouvelle affaire ? questionna le Géant.  

 

- Ouais, je rencontre la cliente ici dans quelques heures.  

 

- Bien !  

 

Sans plus de paroles, Ryo prit place au comptoir tandis que Falcon déposait une tasse de café devant lui,  

 

- Tu as bien fait de remettre le pied à l’étrier ; le monde continue de tourner malgré ce qui peut se passer.  

 

- Cette mission n’est qu’un moyen de me faire passer le temps ! J’ai une affaire beaucoup plus importante qui m’attend dans quelques jours. se contenta-t-il de dire en vidant sa tasse d’une traite. Je ne compte pas épargner ce meurtrier ! maugréa-t-il. Mais je vais faire un tour en attendant. dit-il en quittant le Cat’s.  

 

D’un signe de main, il salua son ami et disparut derrière la porte battante dans un léger tintement de clochette.  

 

***  

 

Le pas claquant d’un homme se fit entendre dans le couloir menant à la chambre des avocats ; sans ménagement, Heibi pénétra dans le cabinet,  

 

- Je dois voir Maître Hagetaka !  

 

- Vous aviez rendez-vous ? demanda la secrétaire  

 

- Non et je n’en ai pas besoin ! sourit-il sournoisement en se dirigeant vers la porte du bureau.  

 

Alors que la jeune femme barrait son chemin, Heibi la repoussa vivement ; surpris par l’intrusion dans son bureau, l’homme de loi se redressa subitement,  

 

- Qu’est-ce que c’est ?! ronfla-t-il.  

 

- Je suis désolée Maître mais cet homme...  

 

Posant sur son visiteur ses petits yeux « vicieux », Hagetaka dit,  

 

- Laissez Mademoiselle Yada, je me charge de Monsieur ! dit-il en s’asseyant dans son fauteuil de cuir. Et que l’on ne me dérange pas !  

 

- Bien Maître ! clama-t-elle en refermant la porte à sa suite.  

 

- Qu’es-t-ce qui vous amène ici, Heibi ? demanda-t-il en se calant dans son fauteuil, tout en feuilletant un dossier.  

 

- Je voudrais que vous remettiez cette photo à Sagi... Dès qu’il la verra dans les journaux, il saura que j’ai rempli ma mission.  

 

Déposant la pochette cartonnée sur son bureau, il laissa couler son regard sur les traits féminins figés sur papiers glacés,  

 

- Très jolie ! Qui est-ce ?  

 

- Une femme qui n’aurait jamais dû survivre !  

 

- C’est un nouveau témoin ! questionna-t-il d’un ton surpris.  

 

- Elle ne va pas faire long feu et il en va de mon honneur ! Je ne vais pas lui faire le moindre cadeau même si c’est un beau brin de fille ! sourit-il.  

 

- Vous savez que vous devez vous faire plus discret ! Un nouvel attenta ne fera que reporter davantage l’attention sur nous.  

 

- Je sais mais il existe tellement de manière de mourir de façon plus ou moins violente. ajouta-t-il d’une voix murmurante en se penchant vers l’avocat.  

 

Tout en se redressant lentement, Heibi jeta un regard circulaire sur la pièce,  

 

- Vos affaires marchent bien, à ce que je peux voir ! Alors ne vous avisez plus de me donner le moindre conseil où je me charge de votre cas aussi !  

 

- Qu’en dirait Sagi à votre avis ? rouspéta-t-il.  

 

Faisant le tour du bureau, Heibi se positionna derrière l’avocat et tout en posant ses mains sur ces épaules, il murmura,  

 

- Un homme comme vous peut être remplacé à tout moment ; Sagi ne cherche qu’un homme capable de le défendre dans n’importe quelle circonstance alors vous ou un autre, il ne fera pas la différence.  

 

A cette réflexion, un frisson parcourut l’épine dorsale d’Hagetaka,  

 

- Je vous laisse à vos affaires et je me charge des miennes.  

 

D’une démarche sereine, l’homme de main prit congés ; l’homme de loi se saisit de sa mallette et y déposa la photo pour se rendre ensuite à la prison de haute sécurité.  

Grimpant dans sa grosse Berline, Heibi, crispant ses doigts sur le volant, dit,  

 

- J’ai des comptes à rendre aussi avec son amie ! A cause d’elle, ma mission n’a pu atteindre son but et pour ça, tu vas me le payer.  

 

Faisant ronfler le moteur de son véhicule, il partit en trombe en direction du « Rétro »  

 

***  

 

Pendant ce temps, les heures s’égrenaient au fil des clients entrant et sortant du petit café, les serveuses se glissaient entre les tables faisant ainsi valser leurs plateaux au grès de leurs mouvements.  

C’est ainsi que l’heure « fatidique » arriva ; en toute hâte, Kiraya jeta son tablier et remercia encore une fois, Kaori d’avoir accepté de prendre en charge les divers clients qui pourraient se pointer.  

Bondissant dans sa petite voiture, Kiraya se dirigea vers le lieu du rendez-vous, un petit café nommé le Cat’s eyes.  

 

Suivant son évolution du regard, Heibi marmonna,  

 

- Je me chargerais de toi plus tard ! Je ne dois pas laisser l’opportunité à ma proie de me filer entre les doigts une seconde fois !  

 

D’une allure plus hésitante maintenant, Kiraya s’enfonçait dans le quartier de Shinjuku ; sillonnant du regard les alentours à la recherche du café dont elle se souvenait vaguement avoir vu l’enseigne dans le secteur. Un sourire se dessina sur ses lèvres à la vue du sobre écriteau et de l’élégant établissement qui se dressait dans ce quartier pourtant de mauvaise réputation.  

Claquant sa portière, elle resta immobile à détailler la façade de l’édifice,  

 

- C’est étrange ! Ce café jure beaucoup avec le secteur ! tiqua-t-elle.  

 

Prenant une profonde inspiration, Kiraya poussa la porte où un léger tintement de clochette accompagna son mouvement,  

 

- Bonjour ! dit-elle en s’inclinant. J’ai...  

 

- Il vous attend là-bas ! clama Falcon en souriant de toutes ses belles dents.  

 

Esquissant un geste de recul, Kiraya porta une main à sa poitrine ; cet impressionnant homme, à la mine patibulaire voulant se rendre gracieux avec son large sourire, avait plutôt tendance à effrayer la clientèle,  

 

- Par contre, lui, est bien dans son milieu ! pensa-t-elle.  

 

Ne détachant son attention, elle fit quelques pas de côté pour se rejoindre la table indiquée par le barman,  

 

- N’ayez crainte, il ne vous fera aucun mal !  

 

- Pardon ?!  

 

Reportant son attention sur la silhouette masculine attablée, elle se sentit rougir à la vue de l’homme charismatique qui la détailla de sa sombre prunelle,  

 

- Que puis-je pour vous, charmante demoiselle ? demanda-t-il en lui faisant signe de s’asseoir.  

 

Penaude, elle prit place face à son interlocuteur, tout en baissant la tête,  

 

- Hé bien... Ce n’est pas pour moi, c’est pour une de mes amies !  

 

- Et qu’arrive-t-il à votre amie pour que vous fassiez appel à mes services ?  

 

- Hier soir alors que nous sortions de notre boulot... un homme... un homme a tenté de l’assassiner... frissonna-t-elle en joignant ses mains nerveusement.  

 

D’un geste protecteur, Ryo déposa sa main sur les siennes,  

 

- Continuez !  

 

- Elle m’a dit de fuir... Elle semblait le reconnaître... Elle semblait avoir peur de lui mais elle faisait face... Elle voulait me protéger...  

 

- Votre amie a du cran ! Mais pourquoi ne pas avoir fait appel à la police ?!  

 

- C’est très compliqué ! sourit-elle timidement. Mais cet homme m’a fait vraiment peur... Il avait un immense couteau... Il voulait l’égorger. bredouilla-t-elle. Son allure n’inspirait pas confiance et ce tatouage de serpent entourant son cou, n’est pas des plus engageant non plus.  

 

Rageusement, la large paume de Ryo se referma sur les frêles mains de sa cliente,  

 

- Un serpent tatoué dans son cou !  

 

- Vous me faites mal ! protesta-t-elle doucement.  

 

- Pardonnez moi ! dit-il en relâchant son emprise. Mais il faut impérativement que je voie votre amie ; elle court un grave danger !  

 

- Laissez moi le temps de lui faire part de votre venue, elle n’est pas au courant de ma démarche auprès de vous ! Je sais que vos services sont chers mais je ne veux pas qu’il lui arrive malheur.  

 

- Vous avez l’air de beaucoup tenir à votre amie !  

 

- Je ne la connais que depuis peu mais elle est la douceur incarnée ! Elle ne juge personne, elle accepte les personnes comme elles sont, avec leurs qualités et leurs défauts.  

 

A cet instant, dans l’esprit du Nettoyeur, l’image de Kaori se matérialisa ; cette femme et cette mission arriveront peut être à atténuer sa douleur,  

 

- J’accepte de vous aider ! Mais dès ce soir, je vous récupèrerais à votre travail !  

 

- Nous sommes au « Rétro » et nous finissons à 21 heures. ajouta-t-elle.  

 

Regardant l’heure à sa montre,  

 

- Houlà, il faut que j’y aille ! Ma colocataire a beau avoir un grand cœur, elle a aussi un sacré caractère ! sourit-elle. Je remercie de votre aide, Monsieur Saeba !  

 

- Appelez moi Ryo ! sourit-il, charmeur.  

 

Rosissant, elle s’inclina,  

 

- Merci pour tout... Ryo !  

 

Prenant son sac à main, elle fila à vive allure pour grimper ensuite dans sa voiture et repartir à son travail,  

 

- Alors tu as accepté cette affaire ? demanda Miki qui sortait tout juste de l‘arrière boutique.  

 

- Oui et cette mission va s’avérer plus intéressante que je ne l’aurais cru ! Je vais avoir l’occasion de régler mes comptes avec Heibi. maugréa-t-il.  

 

Sur ce, il sortit pour regagner son appartement pour s’enfermer pendant quelques heures dans le sous-sol pour évacuer la tension qui s’amoncelait dans ses muscles.  

 

***  

 

Depuis quelques jours, Sagi ne cessait de tourner en rond, cherchant tous les moyens possibles et inimaginables pour tenter de fuir à son prédateur... City Hunter. Il avait pu lire dans ses yeux la détermination de cet homme de mettre son plan à exécution... sa mort sera son credo. Il avait beau être un caïd, mais avoir un homme comme City Hunter épiant le moindre de ses faits et gestes avaient raison de son calme infaillible  

Maintenant son avocat voulait le voir, cela n’était pas pour le rassurer ; alors que la porte de la « salle d’entretien » s’ouvrait en grinçant, Sagi s’immobilisa et détailla la silhouette de l’homme de loi qui semblait soucieuse,  

 

- Que se passe-t-il ?! hurla-t-il en se ruant sur lui.  

 

- Il existe un témoin ! avoua-t-il simplement. Et ce serait cette femmes ! dit-il en tendant la photo qu’il avait extirpé de son attaché-case.  

 

- Vous plaisantez ! clama-t-il surpris.  

 

- Non pas du tout ! Pourquoi ?  

 

- C’est la femme de City Hunter... Kaori Makimura !  

 

Un petit rire de souris retentit dans la pièce pour se transformer en un rire démesuré,  

 

- Il veut me faire la peau pour une femme toujours en vie.  

 

Reprenant son sérieux, son regard se fit dur,  

 

- Dites à Heibi de l’éliminer au plus vite ! coupa-t-il en déposant le « portrait » sur la table.  

 

Se positionnant face à la fenêtre barricadée, il ajouta,  

 

- Je veux qu’il la fasse souffrir avant de lui donner le coup de grâce.  

 

Prenant à son tour la photographie, Maître Hagetaka effleura du bout des doigts les contours féminins,  

 

- Bye, bye chérie ! ajouta-t-il mesquinement.  

 

***  

 

Les gestes précipités, Kiraya bondit de sa voiture tout en saisissant son sac à main pour ensuite traverser précipitamment. Dans le feu de l’action, son sac à main se déversa sur la chaussée ; tout en lâchant un juron, elle s’accroupit au milieu de la rue et ramassa nerveusement tous les petits objets éparpillés.  

Tout ce qui s’en suivit se passa très vite, un moteur vrombissant, l’accélération de la voiture, des crissements de pneus puis un cri et le choc brutal du corps rebondissant sur le capot de la voiture fuyant déjà au loin,  

 

- Nonnnnn !  

 

Horrifiée, Kaori sortit en courant du « Rétro » pour s’agenouiller auprès de son amie,  

 

- Kiraya ! sanglota-t-elle en prenant délicatement la main de son amie pour la porter à ses lèvres.  

 

La jeune femme allongée sur le sol lui offrit un sourire grimaçant tout en geignant doucement,  

 

- Appelez une ambulance ! hurla Kaori en tenant fermement la main de son amie. Tout va bien se passer, n’est pas peur ! Je suis là ! clama-t-elle en essuyant les larmes qui sillonnaient ses joues.  

 

Au loin, les sirènes se faisaient entendre et les badauds commençaient déjà à s’agglutiner autour de l’accident,  

 

- Ecartez-vous laisser la respirer ! intervint le barman du Rétro en tenant d’éloigner la foule.  

 

A cet instant, les urgentistes arrivèrent sur les lieux ; tout en mettant soigneusement la minerve autour du cou de la blessée, ils la déposèrent soigneusement sur le brancard. Kaori ramassa le sac de son amie et grimpa dans l’ambulance en cramponnant à nouveau fermement la main de Kiraya. La sirène hurlante permit à l’ambulance de se faufiler au milieu de la circulation et d’atteindre enfin l’hôpital.  

A un rythme énergique, les secouristes confièrent l’accidentée aux personnels soignants qui la firent tout de suite entrer en salle d’intervention,  

 

- Vous ne pouvez pas entrer ! clama l’un des soignant à l’intention de Kaori  

 

Serrant le sac à main de Kiraya contre elle, Kaori ne détacha pas son regard du brancard qui sillonnait un long couloir pour pénétrer ensuite dans l’une des salles,  

 

- J’aurais dû partir... Tout cela ne serait pas arrivé... ragea-t-elle.  

 

***  

 

Quatre heures plus tard, d’un pas nerveux, Kaori faisait des va-et-vient incessant dans la salle d’attente ; pourquoi était-ce si long ? Pourquoi ne lui donnait-on pas de nouvelles ?  

Elle avait tenté de meubler le temps interminable en feuilletant un magasin mais exaspérée, elle le rejetait après en avoir parcouru deux pages ; elle s’asseyait pour deux secondes plus tard se relever et faire ce même parcouru de long en large.  

Les bras croisés sur la poitrine, elle s’adossa en soupirant ; alors que son impatience ne faisait qu’amplifier la porte battante du couloir s’ouvrit à nouveau,  

 

- Kiraya ! dit-elle en se ruant sur le brancard. Comment va-t-elle Docteur ?! demanda Kaori, au Professeur qui suivait le cortège.  

 

- Votre amie a plusieurs côtes cassées, sa jambe droite et son bras gauche ont subi de multiples fractures mais après une bonne rééducation, tout devrait rentrer dans l’ordre. Pour l’instant, elle est sous calmants.  

 

- Puis-je aller la voir ?  

 

- Si vous le voulez !  

 

Dans la petite chambre, une faible lumière brillait au dessus du lieu de Kiraya ; un impressionnant plâtre encerclait sa jambe droite, légèrement surélevée, son bras gauche tenu en écharpe pendait le long de son cou. Au travers de sa chemise d’hôpital, on pouvait apercevoir un bandage maintenant son buste,  

 

- Tout est de ma faute... Pardonne moi ! bredouilla-t-elle en posant un baiser sur son front, pour ensuite s’asseoir à son chevet.  

 

***  

 

Pianotant sur son volant, Ryo fixait sans cesse la porte du « Rétro », attendant patiemment la sortie des ses clientes mais personne ne vint,  

 

- Ca fait déjà un quart d’heure qu’elles auraient dû sortir.  

 

N’y tenant plus, Ryo sortit de sa voiture et entra dans le petit bar ; quelques clients de ci de là, sirotaient tranquillement leurs consommations. D’un bref coup d’œil, il se redit compte que sa cliente n’était pas dans la salle donc il décida de questionner le barman,  

 

- Kiraya n’est pas là !  

 

- Désolé Monsieur mais elle a eu un grave accident de la circulation, tout à l’heure.  

 

- Comment ?  

 

- Un chauffard l’a renversé et il a pris la poudre d’escampette.  

 

- Et sa colocataire ?  

 

A cet instant, Ryo se rendit compte qu'il ne connaissait pas l’identité de sa réelle cliente,  

 

- Elle l’a accompagné.  

 

- Pourriez-vous me dire où l’a-t-on emmené ?  

 

- A l’hôpital central de Shinjuku !  

 

- Merci ! dit-il en partant précipitamment.  

 

Le regard du barman accrocha l’ébauche du Magnum de Ryo et hâtivement, il se rua sur le téléphone.  

 

***  

 

Dans la chambre d’hôpital, le téléphone de Kiraya retentit ; maladroitement, après avoir farfouiller dans le sac de son amie, Kaori décrocha,  

 

- Allo ?  

 

- Kaori ? C’est Miwa ! Un homme vient de quitter le bar et il demandait après Kiraya et toi ! Il devrait arriver dans quelques minutes mais...  

 

- Mais quoi ?  

 

- Il est armé !  

 

Malgré elle, Kaori se mit à frissonner,  

 

- Merci de m’avoir prévenu ! dit-elle avant de raccrocher. Il doit vouloir finir son travail. pensa-t-elle en reportant son attention sur son amie.  

 

Dix minutes plus tard, la Mini se garait devant l’hôpital ; s’informant sur le numéro de la chambre de sa cliente, Ryo se hâta de gagner l’ascenseur et se diriger vers cette dernière.  

Son pas claquant dans le couloir retentit aux oreilles de Kaori, s’emparant d’une béquille abandonnée certainement par un précédant patient, elle se camoufla derrière la porte.  

Le cœur battant, les yeux écarquillés, elle retint sa respiration quelques secondes lorsque la porte s’ouvrit lentement ; l’imposante silhouette esquissa quelques pas dans la chambre de la jeune femme. D’un bond, Kaori brandit son « arme » pour l’abattre sur le crâne du visiteur ; baissant la tête, Ryo eut juste le temps d’esquiver le coup et d’un coup de pied circulaire, il déstabilisa son adversaire pour le plaquer au sol,  

 

- Vous êtes plutôt agile ! sourit-il, se rendant tout de suite compte que son adversaire était une femme. Votre amie m’a engagé ! Mais c’est vrai que vous ne manquez pas de sang froid ! la taquina-t-il.  

 

De petits gémissements se firent entendre,  

 

- Kaori ! murmura Kiraya.  

 

De concert, les deux protagonistes fixèrent la blessée,  

 

- Oui, je suis là !  

 

Totalement sous le choc, Ryo tenta de distinguer les traits de sa captive,  

 

- Pourriez-vous vous pousser, s’il vous plait ?!  

 

Mécaniquement, le Nettoyeur s’exécuta ; le cœur battant, les quelques mots de la jeune femme retentirent dans son esprit. Ce n’était pas tant les paroles qui vibrèrent dans son être mais le timbre si familier,  

 

- Je suis là, Kiraya ! ajouta Kaori en s’approchant de son amie, en faisant le tour du lit pour garder un œil sur le visiteur.  

 

Plissant légèrement les yeux, Kiraya sourit faiblement,  

 

- Je vois que tu as fait connaissance avec ton garde du corps ! Monsieur Saeba, je vous présente...  

 

- Kaori ! dit-il dans un souffle.  

 

La douce lumière tamisée laissait maintenant le loisir au Nettoyeur de pouvoir distinguer les traits de son « agresseur »,  

 

- Vous la connaissez ? questionna Kiraya sur un ton de surprise, en passant de son amie au garde du corps atterré.  

 

- C’est ma partenaire ! Kaori Makimura ! clama-t-il d’une voix abasourdie, tout en s’approchant d’elles.  

 

Tout en plissant les yeux, pour tenter de se souvenir de cet homme qui semblait la connaître, Kaori le fixa intensivement. Voyant l’effort de sa colocataire pour tenter de se rafraîchir la mémoire, Kiraya intervint,  

 

- Monsieur Saeba... Kaori est amnésique !  

 

Stoppant sa progression, Ryo, interloqué, détourna sa prunelle sombre sur la jeune femme aux cheveux courts qui le dévisageait inlassablement ; son regard noisette recherchait en vain un souvenir la liant à cet inconnu mais rien ne voulait revenir,  

 

- Je ne me souviens pas de vous ! clama-t-elle d’un ton attristée, en crispant ses doigts sur la main de sa nouvelle amie.  

 

Qu’est-ce qui fit le plus mal au Nettoyeur, qu’elle ne souvienne pas de lui ou qu’elle le s’adresse à lui, tel un parfait inconnu...  

 

 


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