Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 10 chapitres

Publiée: 08-02-07

Mise à jour: 24-04-07

 

Commentaires: 181 reviews

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ActionDrame

 

Résumé: Un gros bonnet du Milieu est arrêté... L'unique témoin s'enfuit... City Hunter va plonger au coeur de cette affaire...

 

Disclaimer: Les personnages de "Saouviens toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Souviens toi

 

Chapitre 10 :: La fin, peut-être un début...

Publiée: 24-04-07 - Mise à jour: 24-04-07

Commentaires: Salut tout le monde et un méga désolée pour le retard ! Tout d'abord, je tenais à vous dire un big MERCI pour toutes vos reviews et de m'avoir suivi si fidèlement en me laissant vos diverses impressions. Hé oui, je vous poste mon dernier chapitre et j'espère qu'il vous plaira comme cela m'a plu de vous l'écrire. Gros bisous à toutes et laissez moi vos dernières reviews. Bonne lecture (^_^).

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

La nuit avait été courte pour le duo City Hunter ; l’un empreint par des angoisses pour l’avenir de la femme qu’il aime intensément mais dont il cherchait à se convaincre de se séparer et l’autre, hantée par des brides incessantes de son passé sur ses amis et autres faits marquants de sa vie où Ryo l’avait sauvés maintes fois.  

 

Au petit matin, Kaori, marchant d’un pas lourd, se dirigeait vers la cuisine pour prendre un grand verre d’eau où une mousse effervescente commençait à apparaître alors qu’elle prenait la tête entre ses mains. Tout en massant ses tempes battantes, elle analysait les images qui avaient défilés dans son esprit ; petit à petit, sa mémoire et ses émotions se lièrent,  

 

- Il faut que je parle à Ryo. se convint-elle mentalement. Il vaut qu’il sache que je recouvre la mémoire même si des trous persistent, encore à présent. Mais pourquoi n’arrive-je pas à me souvenir de Nous ?  

 

Tout en soupirant inlassablement, elle but, tout en grimaçant, l’écume amère qui laissa un dépôt blanchâtre sur les parois du verre,  

 

- Je crois que j’aurais préféré me prendre une bonne cuite, au moins je n’aurais eu qu’à m’en prendrais à moi-même. soupira-t-elle en rinçant abondamment son verre.  

 

- Je suis ton homme pour ça ! intervint Mick.  

 

A ses mots, Kaori échappa son verre et se retourna vivement vers l’Américain qui fit son entrée tout en souriant, précédé par sa belle compagne,  

 

- Quoi ?  

 

- Ne l’écoute pas, Kaori ! clama Kazue, en fronçant les sourcils tout en donnant un taquet dans la tête du Blondinet. Tu as bien dormi ? demanda-t-elle, quelque peu inquiète par le teint pâle de son invitée.  

 

- Oui, rassure toi. Un peu agitée mais tout va bien.  

 

Pour être mouvementée, Mick savait de quoi il en retournait ; il s’était levé à plusieurs reprises pour vérifier que la jeune femme n’était point souffrante tant elle gémissait plaintivement dans son sommeil. Mais lorsqu’il avait entendu, dans ses murmures, le prénom du Japonais et les exclamations préventives, il comprit qu’elle luttait contre ses démons intérieurs,  

 

- Il ne faut pas trop traîner. clama Kazue, tout en sortant l’Américain de sa réflexion. Nous allons t’accompagner au bureau du Procureur et l’on te récupérera ce soir, quant vous aurez fini.  

 

- C’est gentil de votre part mais penses-tu que je pourrais avoir le temps de voir Ryo aujourd’hui ? demanda Kaori, en prenant les mains de la jeune femme.  

 

- Ce ne sera pas encore pour aujourd’hui. intervint l’Américain, d’un air triste, pas tant par la réalité des choses mais pour la peine qu’il créait à la jeune femme. Tu sais le procès de Sagi est une grosse affaire et il va falloir plusieurs heures de travailler pour qu’il n’y ait pas de vis de procédure. Ce Procureur ne va pas se contenter d’un simple témoignage « griffonné » sur un papier pour amener Matamo devant le grand jury et pour cela, il aura besoin de toi. clama-t-il en prenant la jeune femme par les épaules, pour la réconforter de cette déception.  

 

- Tu as raison ; je vais prendre mon mal en patience. soupira-t-elle. Je vais aller me préparer. dit-elle en se libérant mollement de l’étreinte de l’Américain.  

 

Le couple fixait la silhouette affaissée par le poids incommensurable qui semblait peser sur ses épaules ; Kaori n’avait osé croiser le regard de ses amis, de peur d’être trahie par l’expression mélancolique de sa prunelle noisette. Kazue, ne supportant pas cette situation, tenta de la rejoindre mais Mick stoppa sa fuite en la prenant par la taille pour la serrer contre lui,  

 

- Lâche moi ! Lâche moi ! hurla-t-elle. Tu ne vois pas ce que l’on est entrain de faire ; on va la détruire nous aussi. Elle essaye de reconstruire sa vie et nous, nous lui mettons des bâtons dans les roues. Je le déteste pour ce qu’il est entrain de nous faire faire. ragea-t-elle.  

 

Resserrant sa femme contre lui, il sentit la douleur secouer le corps de sa compagne,  

 

- Je suis désolée Kazue de t’embrigader dans une telle histoire mais nous devons respecter le choix de Ryo.  

 

Faisant face maintenant à son compagnon, la belle infirmière le foudroya du regard,  

 

- Et ce que veut Kaori, vous vous en fichez autant l’un et l’autre.  

 

Repoussant l’Américain, Kazue se libéra de son emprise et prit le chemin emprunté par la fuyarde,  

 

- Décidément, Ryo, il faudra toujours que tes décisions personnelles se répercutent sur ton entourage. marmonna l’Américain.  

 

Timidement, Kazue vint toquer à la porte de Kaori ; d’une faible voix, la jeune femme lui intima d’entrer. D’un pâle sourire, la jeune Nettoyeuse accueillit son hôte alors que cette dernière vint s’asseoir à ses côtés sur le lit,  

 

- Kaori, le temps est un peu à la course ces derniers jours mais tout finira par s’arranger, tu verras. tenta de se justifier la belle infirmière.  

 

- Kazue, puis-je te demander quelque chose ?  

 

- Bien sûr !  

 

- Promets moi d’être honnête.  

 

La jeune femme se mit à tiquer à cette dernière requête mais elle ne voulait jouer davantage,  

 

- D’accord.  

 

- Voilà, ma mémoire me revient....  

 

- Je suis si contente de l’apprendre Kaori. clama-t-elle enthousiaste.  

 

- Moi aussi mais il me reste encore pas mal de trous à combler. Alors je voudrais que tu me dises une chose...  

 

- Laquelle ?  

 

- Quels étaient mes rapports avec Ryo au début de notre relation ? J’ai beau essayé de me souvenir, je ne me rappelle rien comme si mon esprit se bornait à me dissimuler cette partie de ma vie.  

 

- Hé bien... C’est dur à dire... marmonna-t-elle en baissant les yeux.  

 

- Tu as promis de m’aider ! clama Kaori d’une voix implorante.  

 

- Si tu y tiens. soupira-t-elle.  

 

Se redressant lentement, Kazue fit quelques pas dans la pièce pour se retrouver face à la fenêtre donnant sur la rue ; restant quelques instants, silencieuse à contempler les rares passants, elle poussa un long soupir pour évacuer la tension,  

 

- Votre liaison n’était si enjouée comme elle l’était, il y a quelques semaines. Ryo se montrait froid et distant envers toi-même odieux parfois car il ne voulait pas que tu te trouves prise entre deux feux par sa faute. Ses ennemis s’en prenaient souvent à toi pour l’attirer dans un guet-apens mais heureusement pour vous, tout s’est toujours bien terminé. Ce n’est qu’au bout de huit ans de vie commune que Ryo a fini par succomber à la tentation.  

 

Alors que les paroles de Kazue retentissaient dans la chambre, tout en poursuivant son récit ; Kaori laissa son esprit lui visualiser les douloureux flashs de son passé. Les larmes qu’elle avait versées à mainte reprise, dû la dureté des mots du Nettoyeur mais cette grande tristesse qu’elle pouvait lire dans son regard sombre,  

 

- Pardonne moi Kaori, je ne voulais pas te faire de peine. s’inquiéta-t-elle en s’asseyant de nouveau à ses côtés tout en lui prenant les mains.  

 

- Ce n’est rien. sourit-elle en essuyant ses larmes. Mais il faut que je voie Ryo, cela devient vraiment pressant.  

 

- Ce soir, en sortant du cabinet du Procureur, je t’emmènerais le voir à l’hôpital et cette tête de mule n’aura d’autre choix que de te parler. ronchonna-t-elle.  

 

- Qu’est-ce que tu veux dire par là, tu me caches quelque chose ? comprit-elle subitement.  

 

- Non, c’est une manière de parler ! rit-elle nerveusement. On ferait mieux de se dépêcher de redescendre sinon, nous n’aurons pas le temps d’avaler quoique ce soit avant de partir au cabinet du Procureur. dit-elle en se redressant subitement pour se diriger vers la porte.  

 

- Merci Kazue. murmura-t-elle.  

 

- De rien ; les amies, c’est fait pour ça, non ? avoua-t-elle en lui faisant un clin d’œil.  

 

Tandis que Kaori finissait de se changer, Kazue se dirigea vers la cuisine pour préparer le petit déjeuner et Mick entra à son tour dans la petite pièce,  

 

- Je suis désolé pour tout à l’heure, ma chérie. murmura-t-il en l’enlaçant tendrement pour l’embrasser délicatement dans le cou.  

 

- J’ai décidé de venir en aide à Kaori et je compte y parvenir avec ou sans ton consentement. Tu sais mieux que quiconque LUI parler car vous êtes semblables en tous points, tous les deux. Il faut que tu le convainques de revoir Kaori ; ils ne pourront vivre bien longtemps loin l’un de l’autre. Tu le sais aussi bien que moi. clama-t-elle d’un ton franc qui ne laissait place à la discussion alors qu’elle découpait des tranches de pain pour les mettre dans le grille pain.  

 

- Tu sais que je ne peux rien te refuser. sourit-il en la faisant pivoter pour l’embrasser amoureusement.  

 

S’éclaircissant la voix, Kaori, la tête baissée, se dirigea vers la cafetière pour se servir une tasse de café. Amusé par le trouble de la jeune femme, le couple se sépara pour prendre place à la table où leur invitée s’installa à son tour,  

 

- Cela va être une rude journée ! clama l’Américain en buvant une gorgée de café que Kazue lui servit gracieusement.  

 

- Euh... Oui ! J’ai hâte que tout cela soit fini ! affirma Kaori en cramponnant son mug.  

 

Le petit déjeuner se déroula silencieusement alors que les regards, eux, parlaient pour les mots absents.  

 

Quelques minutes plus tard, les trois amis grimpèrent dans la luxueuse voiture pour se rendre au lieu du rendez-vous fixé par le Procureur et c’est l’homme de loi en personne qui vint accueillir son précieux témoin.  

 

Planté derrière la baie vitrée, le Magistrat détaillait du regard les diverses personnalités qui défilaient devant lui et lorsqu’il vit la silhouette féminine aux cheveux courts, il bondit à l’extérieur de l’édifice.  

 

Alors que Kaori bredouillait un « à ce soir », l’avocat l’entraînait à sa suite pour l’enfermer dans un immense bureau où les murs étaient ornés d’étagères garnies de livres de loi qui s’amoncelaient aussi sur un coin du pupitre,  

 

- Je vous en prie, asseyez-vous. clama-t-il en lui présentant un fauteuil.  

 

D’un hochement de tête de gratitude, Kaori prit place en face du Magistrat alors qu’il extirpait de son tiroir un impressionnant dossier,  

 

- Mick avait raison ! songea-t-elle en laissant sa prunelle noisette s’attarder sur le monticule de papiers.  

 

- Comme je vous l’ai déjà dit, le temps nous est compté alors je vous propose de vous atteler dès à présent à la tâche. Il va falloir être vigilant et précis dans « notre » déclaration car Maître Hagetaka va tout faire pour discréditer ces deux comparses. Alors je compte sur vous pour m’aider à boucler cette affaire coûte que coûte.  

 

- Vous pouvez compter sur moi.  

 

Tout en lui souriant, le Procureur Hôritsu commença à feuilleter son épais dossier et stoppa son exploration à une page bien précise. « Armant » son stylo, il fixa intensément son interlocutrice et dit,  

 

- Racontez moi comment c’est déroulée cette fameuse journée où le « Tribu Club » a explosé et où vous avez croisé Monsieur Tadji Asumi... Heibi.  

 

Fermant les yeux, Kaori prit une profonde inspiration et débuta tout simplement par,  

 

- J’ai eu la malheureuse expérience de croiser Heibi par le biais de Sony Takuna qui avait fait appel à nos services.  

 

- Takuna ? Le témoin à charge initial ? demanda-t-il interloqué.  

 

- Oui... Mon fiancé et moi-même tenons une agence de détectives privés et Monsieur Takuna avait pris contact avec moi pour me parler de son affaire ; voilà donc comment nous nous sommes retrouvés au « Tribu ».  

 

Alors que le Procureur commençaient à griffonner son « compte-rendu », Kaori revoyait chaque instant de cette terrible tragédie comme si elle le vivait une seconde fois. Elle savait pertinemment qu’elle devait passer par cette rude épreuve pour pouvoir retrouver la paix de l’âme et surtout tenter de retrouver une vie « normale ».  

 

***  

 

Tel une statue de pierre, le regard accrochant la faible attraction matinale de l’hôpital, il ne devait pas être loin de onze heures maintenant.  

Totalement submergé par ses réflexions, il imaginait sa tendre partenaire vivre une vie familiale loin de lui ; la voyait aisément les bras « chargés » de bambins riant au éclats et son rayonnant visage et son regard pétillant de bonheur tout comme cette femme couvant ses enfants.  

Mais alors qu’il contemplait ce cadre idyllique, il sentit son cœur pris dans un douloureux étau, le mettant au supplice, se sentant presque suffoqué ; la souffrance de se sentir exclu de son bonheur le mettait à la torture mais il lui devait bien ça. C’était une femme merveilleuse qui méritait de connaître les joies de la maternité car elle était tout naturellement destinée à un tel avenir.  

 

Soupirant longuement, il s’assit sur le bord de son lit et son imposante carrure s’affaissa subitement,  

 

- Je te dois bien ça !  

 

Quelques instants plus tard, un médecin, suivi d’une charmante infirmière dont le ténébreux Nettoyeur n’avait sincèrement le goût de draguer même pour faire le pitre, firent leur entrée pour ausculter le nouveau patient. Tout en faisant des hochements de tête positifs, le Praticien semblait ravi du prompt rétablissement de son patient alors que l’infirmière refaisait les pansements de ce dernier alors que le Spécialiste se dirigeait vers la sortie,  

 

- Quant est-ce que je pourrais sortir d’ici ? questionna-t-il en ré enfilant sa chemise d’hôpital.  

 

- Votre blessure est en bonne voie de cicatrisation mais il vous faut encore du repos ; je vous rappelle que vous avez été gravement blessé.  

 

- Donc ce que vous me dites, c’est qu’il me faut du repos alors je peux tout aussi bien me reposer chez moi !  

 

- Je ne peux vous laisser sortir.  

 

- Si vous ne m’en donnez pas l’autorisation, j’y arriverais bien par mes propres moyens. clama-t-il d’un ton ferme.  

 

- Mais s’il vous arrivait quoique ce soit...  

 

- Je vais vous signer une dérogation comme ça vous serez couvert et moi, je pourrais enfin rentrer chez moi.  

 

- D’accord ! céda le Praticien en soupirant. Vous viendrez signer le formulaire à l’accueil avant de quitter l’établissement.  

 

Alors que les deux soignants venaient à peine de quitter la pièce, Ryo se rua sur la penderie où son éternel tee-shirt rouge et son jean noir pendaient tristement. Hâtivement, il ôta la ridicule chemise d’hôpital pour se glisser dans ses vêtements coutumiers et d’un pas vif presque « fuyant », il gagna l’accueil pour gribouiller une signature qui lui quitta cette prion dorée.  

 

Bien qu’ayant retrouvé sa liberté, il ne sentit pas soulager mis même heureux d’agir à sa guise ; il lui manquait incontestablement quelque chose plus précisément quelqu’un. Détaillant silencieusement les environs et plus précisément en s’attardant sur la gente féminine, il espérait quoi, qu’elle surgisse tout à coup et courait vers lui tout en lui souriant radieusement.  

Tout en se passant la main dans les cheveux et secouant la tête en signe de négation, il sourit malgré tout,  

 

- Ta vie doit changer à partir d’aujourd’hui.  

 

Fourrant ses mains dans ses poches, il enchaîna un pas derrière l’autre sans réellement savoir où il devait se rendre mais tout ce dont il était sûre, c’était qu’il devait partir loin, très loin.  

 

Après plusieurs minutes à déambuler dans le « brouillard », Ryo releva la tête pour se rendre compte qu’il sillonnait maintenant les rues « sombres », animées plus généralement la nuit et où les néons colorés appelaient les malheureux éméchés à passer une nuit de débauches et d’ivresses dans ses entrailles.  

Esquissant un faible sourire, il poursuivit son chemin au hasard de ses caprices ; son égarement le guida non loin du Cat’s eyes. De loin, il pouvait apercevoir au travers de la vitrine la silhouette féminine « valser » d’une table à l’autre alors que les rares clients semblaient apprécier son dévouement. Il s’imaginait parfaitement la scène ; sculptant dans son esprit l’imposant cafetier « ronflant » de temps à autre s’il jugeait que l’un des clients devenaient un peu trop familière envers sa douce épouse. Cette scène quotidienne se parfaisait par la présence de son acolyte américain tentant vainement de draguer les séduisantes clientes mais se faisant bien vite remettre en place par les dites clientes où l’ex-mercenaire sous le coup de la solidarité féminine.  

Bien que n’évoquant que d’agréables souvenirs, il ne voulait les voir et faisant un signe de la main comme leur dire au revoir, il finit par s’éloigner.  

 

Dans le petit café, le Géant fixa étrangement le lointain où se tenait quelques secondes auparavant le Japonais ; Miki vint à son tour, étreindre son bras pour fixer le même point de vision tandis que l’Américain délaissait « ses » belles jeunes femmes. Aucun d’entre eux n’auraient su dire à cet instant « I », pourquoi leur intérêt avait été suscité mais tous trois mirent quelques secondes pour délaisser cette attraction étrange. Silencieusement, s’interrogeant silencieusement pendant quelques secondes du regard, ils finirent par vaquer à leurs « occupations ».  

 

Poursuivant sa « découverte » de la ville, il stagna pendant un court laps de temps devant une « maigre » bâtisse où une enseigne indiquait qu’il se trouvait devant une clinique privée. Laissant sa prunelle sombre « caresser » la façade, Ryo se remémora le nombre incalculable de fois où il s’était retrouvé dans cette enceinte alors que le Doc lui soignait ses diverses blessures pour se faire panser soigneusement par la belle infirmière.  

 

Ne désirant pas s’attarder plus longtemps, Ryo fourra de nouveau ses poings dans ses poches et reprit son chemin pour une nouvelle destination.  

 

Relevant son nez de son carnet de rendez-vous, le vieux Doc se leva de son gros fauteuil de cuir pour écarter du bout des doigts le store et fixer la rue faiblement peuplée, sentant une présence familière dans les environs. Haussant les épaules, il reprit place à son bureau et fit appeler le patient suivant.  

Kazue, attelée minutieusement à refaire un bandage, stoppa son geste précis pour se diriger, elle aussi, à la fenêtre donnant sur la rue, appeler, elle aussi, par une voix silencieuse et douloureuse.  

 

Alors qu’il déambulait au hasard des rues, Ryo se rendit à l’immense bâtisse de briques rouges qui renfermait tant de souvenirs douloureux mais conviviaux et chers à son cœur et à son âme. Gravissant, les quelques marches du perron, il fit pratiquement tout de suite demi tour ; il n’osait pas monter à l’étage de peur de fléchir, de se voir assailli par des images bien trop vivaces.  

Reculant comme pour admirer la grandeur de l’habitation, il contempla la façade comme par nostalgie et reculant inexorablement, il finit par gagner le parking souterrain.  

Fataliste, il grimpa dans son Austin et ne démarra pas tout de suite ; croisant ses avant-bras sur le volant, il soupira longuement comme si chaque expiration faisait s’envoler une nouvelle parcelle de son cœur se brisait. Il devait prendre du recul, il avait besoin de réfléchir ; il le devait pour lui, pour eux. D’un geste mécanique, il mit le contact et la voiturette s’éloigna lentement.  

 

Malgré sa détermination, Ryo laissa sa prunelle sombre détailler la « forme rougeâtre » qui se dessinait dans son rétroviseur ; c’était la plus lourde décision qu’il avait jamais eu à prendre. Dans l’obscurité de son regard, une lueur de tristesse se mélangeait à une unique larme sillonnant sa joue.  

 

***  

 

Dans la bureau du Procureur, Kaori attendait sagement le retour du Magistrat qui s’était absenté un court instant pour leur dégotter un petit truc à manger. Alors que l’homme de loi réapparaissait avec des sandwichs, posant ensuite sa trouvaille sur le bureau, il s’avança vers son témoin, inquiet,  

 

- Quelque chose ne va pas Mademoiselle Makimura ?  

 

- Non, pourquoi une telle question ? l’interrogea-t-elle, en tiquant légèrement.  

 

- Parce que vous pleurez.  

 

Effleurant du bout de doigts sa pommette, elle dut se rendre à l’évidence que des larmes roulaient encore sur sa joue,  

 

- Je ne suis navrée mais je ne serais vous dire la raison de ses pleurs ! s’étonna-t-elle, en écrasant du revers de la main les perles salées qui ne semblaient vouloir se tarir.  

 

- Peut-être la fatigue ? Je suis vraiment désolé de vous imposer ce rythme mais le procès est demain et je veux impérativement boucler cette affaire dans les meilleures conditions, je ne peux relâcher la cadence imposée. s’excusa-t-il.  

 

- Ne vous en faites pas, comme vous le dites, c’est sûrement le surmenage ; tout va bien.  

 

C’est ainsi que la journée poursuivit son cours entre les diverses démarches et paperasseries en tous genres.  

Vingt heures tapantes, le Magistrat s’adossa en soupirant dans son fauteuil tout en jetant négligemment son stylo sur son dossier,  

 

- Je ne vous remercierais jamais assez de m’avoir aidé pour cette affaire. sourit-il. Pour vous remercier, je vous invite à dîner ce soir.  

 

- Je suis dans le regret de refuser votre invitation mais l’on m’attend déjà autre prt. avoua-t-elle confuse.  

 

- Il a beaucoup de chances. soupira-t-il en s’adossant dans son large fauteuil de cuir qui gémit légèrement.  

 

S’emparant de sa veste, Kaori le salua poliment puis c’est au pas de course qu’elle quitta les bureaux administratifs. Ses amis l’attendaient mais elle ne fut pas accueillit comme la veille par des mines réjouissantes mais des airs graves et fermés. Hésitante, elle ralentit son pas et les interrogea immédiatement sur leur contrariété,  

 

- Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle en cramponnant nerveusement la bride de son sac à main.  

 

- Ryo est sorti de l’hôpital. bredouilla Kazue, en baissant la tête.  

 

- Mais c’est une grande nouvelle...  

 

- On ne sait pas où il est parti. intervint Mick.  

 

- Comment ça vous ne savez pas où il est parti ? Il ne peut-être que chez nous, il doit certainement m’attendre. Oui, c’est certainement ça. Il doit être assis dans le canapé à attendre que je rentre...  

 

- Nous sommes déjà allés à l’appartement mais il n’y était pas...  

 

- Il devait être parti faire un tour... Il doit être rentré maintenant...  

 

- Non, je suis désolé, Kaori mais il est parti. avoua-t-il à demi mot, en fuyant son regard.  

 

Laissant son sac à main tomber sur le bitume, elle prit le visage de l’Américain entre ses mains et le força à lui faire face,  

 

- J’ai bien compris que vous me cachiez quelque chose, tous les deux ! ragea-t-elle en fixant la belle infirmière qui détourna la tête. Dites moi tout ! Dites le moi !  

 

Prenant le poignet de la jeune femme pour se dégager de son emprise, l’Américain la fixa d’un regard empli de tristesse,  

 

- Il m’a dit qu’il voulait te quitter pour ne plus que tu aies à subir de menaces par sa faute ! murmura-t-il.  

 

Mollement, Kaori se libéra de l’emprise de l’Américain et tenta d’esquisser quelques pas mais le lourd poids de l’angoisse mais surtout de l’incommensurable peine s’abattit sur elle pour la faire flancher brusquement. Mick, vif comme l’éclair, eut juste le temps d’amortir sa chute,  

 

- Kaori ! Kaori ! l’appela-t-il vainement.  

 

- Installe la derrière ! ordonna Kazue en prenant place sur la banquette arrière.  

 

Doucement, la belle infirmière attira Kaori contre elle et la serra tendrement, tout en caressant sa courte chevelure,  

 

- Ryo ! murmura-t-elle dans son inconscient alors son chagrin s’exprimait.  

 

- Je suppose qu’il est fier de lui ; comment a-t-il pas pu lui faire ça, soit disant pour son bien ? Si je le retrouve sur mon chemin, je lui dirai ma façon de penser. lâcha-t-elle amère.  

 

Jetant un rapide coup d’œil dans le rétroviseur, Mick ne sût répondre à sa compagne car qu’aurait-il pu dire, il n’en pensait pas moins même s’il comprenait la douleur de son ami.  

 

Quelques instants plus tard, ils arrivèrent chez eux et l’Américain souleva délicatement la jeune femme pour la transporter à leur appartement. Soigneusement, il déposa Kaori sur le lit de la chambre d’amie et laissa la belle infirmière faire son office.  

Quelques minutes plus tard, elle redescendit la mine furieuse et se dirigea tout droit vers son compagnon,  

 

- Où a-t-il bien pu passer ? se demanda-t-elle en se laissant tomber pesamment sur une chaise.  

 

- Je ne sais pas mais je vais vous laisser toutes les deux seules, cette nuit ; je vais sillonner la ville entière s’il le faut. Je vais bien finir par lui mettre la main dessus. clama-t-il en se levant du sofa.  

 

Se précipitant vers l’Américain, elle l’étreignit amoureusement,  

 

- Soit prudent.  

 

Embrassant tendrement sa compagne sur le front, il s’effaça derrière la porte sans prononcer la moindre parole pour descendre hâtivement les escaliers et grimper dans sa voiture pour s’engager dans les rues animées par la débauche nocturne.  

 

***  

 

Voilà plus de vingt-quatre heures que le Parrain ne reçut de nouvelles de son avocat et cela annonçait forcément un mauvais présage. Ruminant sans cesse puis se mettant à hurler de rage pour ensuite exiger de parler à son avocat, le gardien, las de ses crises, frappa énergiquement sur les barreaux de sa cellule en hurlant,  

 

- C’est pas fini ce bordel ! ragea-t-il. On t’a déjà dit que ton avocat nous avait dit qu’il n’était pas disponible pour le moment.  

 

S’asseyant lourdement sur sa couchette, il marmonna silencieusement sa colère tout en maudissant son « incompétent » d’avocat.  

 

***  

 

Le regard perdu dans le lointain, adossé à l’habitacle de la petite voiture rouge, Ryo fixait le ciel prenant, petit à petit, les faibles couleurs d’un nouveau jour. Tirant un bouffée de sa cigarette, il finit par l’écraser du bout du pied pour rejoindre les « corps cendrés » qui étaient éparpillés autour de lui.  

Voilà plusieurs heures qu’il était planté là, sans même ébaucher le moindre geste, se contentant de tirer son paquet de cigarettes de sa poche intérieure pour laisser un point incandescent révéler sa position.  

Malgré son impassibilité physique, les choses et évènements se bousculaient dans sa tête à vive allure mais la seule chose qui avait tiré de cet isolement c’était que sa tendre partenaire lui manquait horriblement.  

Ce qui lui manquait par-dessus tout, c’était de voir son sourire rayonnant lorsqu’elle le se trouvait à ses côtés ou bien cette gêne « colorée » lorsqu’il la fixait intensément.  

Laissant s’échapper un filet de fumée d’entre ses lèvres, il la dispersa du revers de la main comme s’il tentait d’effacer, par la même occasion, les pensées qui le tourmentaient.  

Mais peut-on effacer aussi facilement dix années de sa vie et l’amour infini que l’on porte à une personne chère ?  

Il sourit à cette réflexion, comment pouvait-il oublier Kaori ? Cette femme atypique au tempérament de feu et à l’altruisme démesuré ! Cette femme, cet ange qui avait surgit dans sa vie ténébreuse.  

 

Au loin, le moteur d’une voiture le tira de sa confusion, du coin de l’œil, il vit de dessiner une voiture familière. Tout en tirant une autre bouffée de sa cigarette, il reprit sa contemplation alors que le véhicule ralentissait à sa proximité.  

Claquant sa portière violemment, Mick dirigea vers son comparse d’un pas rythmé ; le prenant vivement par le col, tout en lui extirpant sa cigarette pour l’envoyer valser plus loin, il se mit à lui aboyer dessus,  

 

- Sombre crétin, je t’ai cherché toute la nuit ! Je commençais à me demander si tu n’avais pas quitté la ville !  

 

- Comme tu le vois, j’étais là. clama-t-il d’u ton anormalement calme, tout faisant lâcher prise à l’Américain.  

 

- Tu ne dois pas la quitter comme ça ! Explique lui pourquoi tu ne veux plus d’elle ? N’agis pas comme un lâche ! mugit-il.  

 

- Je t’interdis de m’insulter ! rugit-il en revenant sur ses pas, pour prendre son comparse par le col de sa veste et le plaquer brusquement contre la Mini.  

 

- Si tu n’es pas un lâche alors explique-moi ce que tu es !  

 

- Tu connais très bien mes raisons...  

 

- Foutaise ! Miki et Kazue risquent leur vie chaque jour, elle aussi, en vivant près de moi et de Faclon. Ne te caches plus derrière de fausses excuses, assume !  

 

- Tout semble si facile d’après toi ! soupira-t-il en lâchant la veste de son ami.  

 

- Les choses ne sont pas si compliquées. Viens la voir au moins une dernière fois avant de prendre ta décision.  

 

- Si je la vois, je ne pourrais plus réfléchir sereinement.  

 

- Si cela doit être ainsi, il faudra que tu y fasses avec.  

 

Mick regarda sa montre,  

 

- Le procès est dans deux heures, maintenant ! Rentre chez toi pour te rafraîchir car avec la mine que tu as, tu risquerais de lui faire peur et viens la soutenir encore au moins une dernière fois, elle va avoir besoin de toi.  

 

Sans plus de mots à ajouter, Mick se remit au volant de sa voiture et rebroussa chemin ; il savait que son ami voulait agir pour le bien de la femme qu’il aimait mais pensait-il réellement aux conséquences sentimentales qui allaient en découler s’il se séparait de son amour ?  

 

Les paroles de son acolyte n’étaient pas absurdes mais que devait-il faire ?  

 

***  

 

A son arrivée, Mick trouva les deux femmes attablées pour le petite déjeuner ; Kaori, la tête baissée, « trifouillait » ses œufs brouillés tandis que Kazue tentait de lui remonter le moral. Lâchant un simple bonjour sans autre mot, Mick se dirigea vers la salle de bain mais alors qu’il ferait la porte de la pièce carrelée, il entendit le pas de course de la belle infirmière qui entra à son tour pour la fermer derrière elle,  

 

- Alors tu l’as retrouvé ? demanda-t-elle impatient en s’adossant à la porte.  

 

- Oui !  

 

- Et alors ?  

 

- Alors rien, je lui ai parlé et j‘espère qu’il aura compris.  

 

- Tu l’as laissé partir ?  

 

- Oui et qu’est-ce que tu voulais que je fasse d’autre ?  

 

- Je n’sais pas moi... Tu aurais pu le ligoter ou bien le menacer de ton arme !  

 

L’Américain sourit à cette perspective,  

 

- Tu crois sincèrement que j’aurais pu tenter quoi que se soit surtout d’aussi subtile. la taquina-t-il.  

 

- Oh, tu m’énerves. ronchonna-t-elle.  

 

- Bon... Si tu ne me laisses pas me préparer, nous allons être en retard au procès ; à moins que tu ne veuilles prendre une douche avec moi. murmura-t-il en se penchant vers sa belle compagne.  

 

- On n’a pas le temps ! clama-t-elle en lui faisant embrasser la porte.  

 

Tout en se frottant le front, il maugréa,  

 

- Un simple non et j’aurais compris ! pleurnicha-t-il.  

 

Tout en soupirant, il se glissa dans la cabine de douche ; tout en shampooinant vivement, il soupira,  

 

- J’espère que tu vas prendre la bonne décision.  

 

A l’étage inférieur, les deux femmes étaient toujours silencieuses ; Kaori avait totalement abandonnée son petit déjeuner pour boire quelques gorgées de son café.  

 

Le pas du Blondinet se fit entendre quelques minutes plus tard et se joignant aux deus femmes, il avala son petit déjeuner pour ensuite se diriger vers la sortie, le temps filait à vive allure.  

Emboîtant son pas, Kaori, toujours muette depuis la veille, suivit le couple pour ensuite prendre place dans la voiture.  

 

Atteignant enfin le Tribunal, ils prirent place parmi l’assemblée mais juste derrière le Procureur et son assistant ; la présence de Kaori était surtout recommandée pour être sûr de faire poids contre Heibi et être sûr d’obtenir sa coopération au cas où il se déroberait à la dernière minutes.  

Lorsque l’huissier entra, il fit lever l’assemblée en camant solennellement,  

 

- Mesdames et Messieurs, la Cours !  

 

Le juge Seigi fit son entrée, précédé par les autres magistrats ; ce procès serait jugé par la cours de grandes instances et non par la délibération de jurés. La sentence était bien trop conséquente pour laisser à de simples jurés, le lourd poids de la conclusion.  

 

Reprenant place, le Procureur resta impassible devant le vent de panique qui semblait envahir son collègue tandis que ce dernier se faisait lourdement réprimander par son client,  

 

- Procureur Hôritsu, je vous laisse appeler votre premier témoin !  

 

- Merci Monsieur le Juge ! dit-il en se levant. La partie civile fait appeler Monsieur Tadji Asumi.  

 

- Sombre crétin, vous m’aviez dit de ne pas craindre quoi que ce soit et Heibi alors ?  

 

- Maître Hagetaka ! Veuillez certifier à votre client de garder son calme !  

 

- Bien votre honneur. bredouilla le concerné.  

 

Alors que l’homme de loi corrompu reprenait place, la porte de la salle d’audience s’ouvrit sur un homme encerclé par deux officiers de police. Sa mine patibulaire et son regard vide d’émotions impressionnaient les nombreuses personnes présentes. Alors qu’il passait à côté de Kaori, cette dernière le détourna par le regard et bien au contraire, elle ne le quitta pas une seconde, jusqu’à ce qu’il prenne pas,  

 

- Jurez-vous dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Levez la main droite et dites, je le jure ! clama l’huissier.  

 

- Je le jure ! maugréa Heibi.  

 

Prenant un calepin, le Procureur Hôritu s’avança vers le témoin,  

 

- Comme connaissez-vous Monsieur Sagi ?  

 

- C’est mon patron ! répondit-il entre ses dents.  

 

- Monsieur Tadji ! Veuillez vous adresser plus clairement à la Cours, je vous prie ! intervint le Maître de cérémonie.  

 

- C’est mon Patron ! Ca vous va comme ça ! maugréa-t-il.  

 

- Calmez vos ardeurs, Monsieur Tadji ! Sinon, je verrais dans l’obligation de vous poursuivre pour outrage à Magistrat !  

 

Tout en soupirant, Heibi se ressaisit, il n’avait pas négocié une remise de peine de sept ans pour se voir infliger une amende.  

Poursuivant son interrogatoire, Heibi cracha sans aucun remords, les frasques qu’ils avaient effectuées pour son Boss ; allant de la torture la plus inhumaine qu’il soit, passant par le « simple » meurtre, pour aboutir à sa dernière lubie, les explosifs.  

 

Alors que le flot de malversations pleuvait sans retenu, Matamo Sagi faisait des bons sur sa chaise en maudissant son homme de main ; l’avocat désemparé, ne sut que faire pour calmer son client qui, dans la foulée, lui asséna une droite monumentale.  

Satisfait des aveux du Bras droit du Parrain, la Cours fit maîtriser le prévenu et se retira pour délibérer en ayant préalablement laisser une désastreuse tentative de sauvetage 0 Maître Hagetaka qui baissa les armes.  

 

La foule sortit de la salle, tout en murmurant, leurs impressions face à ce qui venait de se passer ; les commentaires allaient bon train. De leur côtés, Mick, Kazue et Kaori restaient silencieux ; la jeune femme aux cheveux acajous sondait les environs pour tenter d’apercevoir l’homme qu’elle désespérait de voir.  

 

Trente minutes plus tard, l’huissier vit de nouveau entrer l’assemblée et les trois amis reprirent leur place initiale ; pourtant dans ce flux humain, un homme s’assit dans le fond de la salle. Ne prêtant pas attention à ce qui se passait autour de lui, il fixait sans cesse la jeune femme qui se tenait au premier rang. Son visage si triste lui faisait une peine innommable mais il avait pris sa décision.  

La Cours fit de nouveau son entrée mais Kaori ne put se concentrer sur ce qui se passait devant elle ; elle ressentit une chaleur salvatrice l’envahir alors qu’elle ne pouvait distinguer qui que ce soit parmi la foule.  

La Cours prononça son verdict, implicitant l’incarcération immédiate du Parrain à perpétuité ; malgré les menaces proférées par le Parrain furax, les Hauts Magistrats se retirèrent.  

 

Alors que la sentence venait de condamner le Parrain à la peine capitale, le Nettoyeur posa un doux regard sur Kaori ; un triste sourire se dessina sur ses lèvres,  

 

- Puisqu’il devait en être ainsi ! Même si je dois me séparer de toi, te savoir en sûreté me permettra de survivre. Tu ne te souviens plus de nous alors cela devrait être moins dur pour toi de reprendre le chemin d’une vie normale.  

 

Le dos voûté, il s’en retourna ; tout était fini maintenant et Kaori pouvait être rendue à une vie qui lui était naturellement destinée. Toute à sa joie, cette dernière balaya du regard l’assemblée et son rayonnant sourire disparut,  

 

- Ryo ? appela-t-elle modérément.  

 

- Qu’est-ce que tu dis, Kaori ? questionna l’infirmière.  

 

Un frisson parcourut tout son être à sa soudaine compréhension,  

 

- Il a définitivement décider de m’abandonner ! marmonna-t-elle.  

 

La rage au cœur, elle quitta la salle d’audience, bousculant au passage quelques personnes. Lentement d’abord puis plus précipitamment, ses pas devinrent une course ; dans le couloir, elle croisa un vigil qui lui fit signe de modérer sa progression. Tout en souriant timidement, elle calma son allure mais une fois, le dos tourné, elle reprit sa course.  

 

Arrivée sur le perron, elle scruta l’horizon à la recherche de la silhouette qu’elle cherchait dans ses obscurs songes sans jamais la trouver ; frissonnante, elle sentit une douleur étreindre son cœur et lui piquer les yeux.  

Mais soudain alors qu’elle croyait tout perdu, Kaori aperçut cette veste bleue au milieu de la foule et dévala les escaliers pour se jeter à sa poursuite. Désespérément, elle l’appelait mais Ryo, anéanti par sa dure décision, faisait abstraction de tout ce qu’il l’entourait ; il souffrait tellement, il avait l’impression de mourir alors que la vie l’habitait encore.  

Décuplant ses dernières forces, Kaori atteignit enfin son but et passa ses bras autour de sa taille pour venir se blottir contre son dos ; tout en sanglotant, elle dit,  

 

- Ne m’abandonne pas... Ne m’abandonne pas, je t’en supplie... Ne me laisse pas me réveiller dans un endroit qui n’est pas chez moi. Ma maison est auprès de toi... Je me souviens de toi, de nous... clama-t-elle en s’effondrant en pleurs.  

 

A cette dernière parole, le cœur de Ryo se remit à battre, la vie faisait à nouveau parti de son existence ; subitement, il lui fit volte-face et la prit par la nuque. De ses pouces, il caressa ses pommettes rougies et inondées de larmes,  

 

- Ne me laisse pas mourir, une seconde fois ! murmura-t-il.  

 

Inclinant légèrement la tête, il vint enfin embrasser les lèvres de sa femme ; combien de fois avait-il imaginé cet instant, dans ses rêves alors qu’il la croyait morte ? Combien de fois s’était-il dit qu’il ne revivrait jamais cet amour si particulier qui les liait ?  

Amoureusement, elle se lova davantage contre lui ; le souffle commençait à leur manquer mais ils avaient peur de se séparer et que tout ceci ne soit qu’un rêve cruel !  

Mettant fin malgré tout à leur baiser, Ryo lui souffla à l’oreille,  

 

- Je t’aime tant.  

 

Le cœur de Kaori bondit de plus belle dans sa poitrine, jamais elle n’avait entendu plus belle mélodie à ses oreilles. Alors que Ryo la dévorait du regard et qu’elle rougissait violemment sous son regard de braise, il plongea sa main dans sa poche,  

 

- En repassant par chez nous, j’ai pris ça. dit-il en le posant dans la main de Kaori, tout en le cachant de sa large paume.  

 

Se laissant tomber ensuite à genou, il dit,  

 

- Kaori ! Je ne te propose rien d’officiel mais pour moi, ce sera tout comme. Veux tu vivre pour l’éternité avec moi ?  

 

Etranglée par ses sanglots, elle se jeta au cou du Nettoyeur en bredouillant des « oui ».  

 

***  

 

Quelques jours plus tard, Maître Hagetaka fut mis aux arrêts tout comme ses deux comparses qui croupissaient déjà à l’Ombre ; motif de son inculpation, association de malfaiteurs.  

Finis les avantages et les copieuses récompenses ; la malveillance est toujours punie.  

 

***  

 

Dans un quartier réputé « chaud », le même jour, un groupe d’amis se réunissait pour une grande fête donnée au Cat’s eyes. Alors que le champagne coulait à flot et que la bonne humeur retentissait dans le petit café, entouré de leur « famille », le couple de Nettoyeur s’unissait à jamais devant eux.  

 

 

 

 


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