Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteur: Sand

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 10 chapitres

Publiée: 08-02-07

Mise à jour: 24-04-07

 

Commentaires: 181 reviews

» Ecrire une review

 

ActionDrame

 

Résumé: Un gros bonnet du Milieu est arrêté... L'unique témoin s'enfuit... City Hunter va plonger au coeur de cette affaire...

 

Disclaimer: Les personnages de "Saouviens toi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

Mon lien d'activation ne fonctionne pas.

 

Forwardez-moi l'email d'activation que vous avez reçu. Puis, écrivez-moi avec l'adresse email que vous avez mis dans votre profil, ou celle que vous voulez utiliser à la place, et donnez moi votre pseudo et mot de passe.

 

 

   Fanfiction :: Souviens toi

 

Chapitre 7 :: Témoin à charge

Publiée: 23-03-07 - Mise à jour: 23-03-07

Commentaires: Salut à toutes et merci de votre fidélité et surtout de prendre le temps de me laisser une review malgré les caprices du site. J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira. Gros bisous et bonne lecture.

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

Malgré l’amnésie qui les séparait, les sentiments, eux, dévoilaient les non-dits ; se détachant légèrement de la jeune femme, sa prunelle sombre caressait ses lèvres tentatrices. Sa respiration se fit haletante, son pouls et les battements de son cœur s’accélérèrent ; fixant sa prunelle noisette, il n’avait qu’une envie, celle de s’y noyer et de voir le trouble dans son regard alors qu’il lui ferait ressentir son amour infini pour elle. Mais il ne devait pas, pas encore ; il devait lui laisser le temps de réapprendre à l’aimer.  

S’échappant de ses bras protecteurs, Kaori fixa machinalement la pendule et poussa un cri,  

 

- Je vais être en retard !  

 

Sans plus attendre, elle se précipita vers la salle de bain et prit une douche éclair ; courant de droite et de gauche, elle s’activait pour rassembler ses quelques affaires alors que Ryo, l’air ahuri, la regardait s’agiter,  

 

- Pourrais-tu m’amener au « Rétro », je vais être en retard ! trépigna-t-elle.  

 

- Tu ne crois pas que tu pourrais prendre ta journée et n’y aller que demain, si tu y tiens vraiment ?  

 

- Mais je ne peux pas me désister aux derniers moments, que va dire Miwa ?  

 

- Si tu lui expliquais tout simplement la situation, je suis sûr qu’il comprendrait ! ajouta-t-il en posant une main réconfortante sur son épaule tout en lui souriant chaleureusement.  

 

D’un regard hésitant, allant de Ryo au téléphone, Kaori finit par se décider à appeler le barman ; après quelques minutes, son interlocuteur acheva la conversation en lui disant aimablement de prendre soin d’elle et qu’il l’attendait sans saute dès le lendemain,  

 

- Miwa est un homme bien ! ajouta-t-elle en raccrochant.  

 

Reportant toute sa tendresse vers la jeune femme, Ryo vint se positionner derrière elle et enlaça sa taille, tout posant son menton sur son épaule,  

 

- Je crois qu’il est temps de faire de nouveau face à ton passé... Je vais te représenter des personnes qui auront hâte de te revoir. murmura-t-il.  

 

Tout en rougissant, Kaori accepta sa proposition et donnant plusieurs coups de fils, il finit par lui dire,  

 

- Ils seront tous là en début d’après-midi au Cat’s eyes. Si tu le veux bien, je vais t’emmener voir l’un de nos amis, le Doc. Il pourra t’examiner et nous donner son diagnostic.  

 

Il la vit se crisper,  

 

- Encore des examens... murmura-t-elle.  

 

- Ne crains rien... clama-t-il d’une voix chaude en lui prenant délicatement les mains. Il pourra davantage t’aider ; par rapport aux médecins que tu as vus précédemment, il a un sacré avantage, il te connaît depuis plusieurs années déjà. Bon, je te laisse, je dois me préparer. Quant à toi, attends moi bien sagement. sourit-il en l’embrassant sur le front.  

 

Alors que Ryo montait dans sa chambre en sifflotant, Kaori effleura du bout des doigts l’empreinte laissée par les lèvres du Nettoyeur sur son front. Un large sourire illumina son visage et bien sagement, elle s’assied sur le canapé, en attendant le retour de Ryo.  

 

***  

 

A la prison, Maître Hagetaka venait apporter les dernières nouvelles émanant de l’homme de main, qu’il avait eu au téléphone la veille,  

 

- Il ne l’a pas encore éliminé ! hurla Sagi en se levant précipitamment de sa chaise qui tomba bruyamment sur le sol.  

 

- Calmez-vous ! intervint l’avocat. Vous risquez d’attirer l’attention sur nous. murmura-t-il.  

 

- Comment voulez-vous que je ne perde pas mon sang froid ?! Mon procès débute dans trois jours et l’on m’apprend que cette femme est toujours en vie !  

 

Alors que l’homme de loi s’apprêtait à ajouter d’autres commentaires pour tenter de le calmer, son portable sonna,  

 

- Oui, c’est bien moi ! Dans deux heures... dit-il en regardant l’heure à sa montre. Très bien !  

 

- Qui était-ce ? interrogea Sagi, à fleur de peau.  

 

- Le Juge me convoque dans son bureau à dix heures tapantes. Apparemment, c’est en rapport avec notre affaire. clama-t-il tout simplement.  

 

Matamo se rua sur l’avocat qui se dirigeait déjà vers la sortie ; tout en le plaquant contre le mur de sa cellule, il le prit par le col de sa veste,  

 

- S’il y a le moindre soucis avec mon procès, dites bien à Heibi que je me chargerais de son cas... et du votre, par la même occasion.  

 

Réajustant sa veste, Maître Hagetaka sortit sans le moindre mot, bien décidé à faire part de cette dernière parole au concerné.  

 

***  

 

Au volant de la Mini, Ryo, accoudé sa portière, arpentait les rues de Shinjuku ; Kaori, quant à elle, dévorait les paysages environnants, espérant ainsi raviver ses souvenirs.  

Ses prunelles coulaient sur les maisons, les passants à la recherche de la moindre petite étincelle de moments passés dans le secteur.  

Stoppant leur progression, Ryo coupa le contact et tout en s’accoudant à son siège,  

 

- Nous sommes arrivés ! dit-il en fixant l’édifice hospitalier.  

 

Tout en fronçant les sourcils, signe évident de sa réflexion, Kaori fixa le bâtiment, une petite clinique privée. Si Ryo ne l’y avait pas amené, elle ne l’aurait sans doute jamais trouvé.  

 

Galamment, il lui ouvrit la portière et lui prit la main pour l’aider à sortir du véhicule. Cramponnant sa large main, Kaori suivit le Nettoyeur sans rechigner ; s’adressant à l’infirmière de l’accueil, Ryo parut soulager de ne pas apercevoir son infirmière préférée,  

 

- Tout se fera en temps et en heures. pensa-t-il.  

 

Suivant le chemin indiqué par la soignante, Kaori lui emboîta le pas ; frappant énergiquement à la porte du cabinet, une voix masculine s’éleva,  

 

- Entre Ryo !  

 

Tout en souriant, le Nettoyeur pénétra dans la pièce en dissimulant la présence féminine derrière lui,  

 

- Que puis-je pour toi ? demanda-t-il en faisant pivoter son imposant fauteuil de cuir, pour ranger un dossier dans son classeur métallique.  

 

- Je ne viens pas pour moi mais pour une amie...  

 

A cette parole, Kaori serra davantage la main de son protecteur,  

 

- J’aurais besoin que tu lui fasses passer un scanner et tous les examens dont tu auras besoin pour elle.  

 

- Et de quoi souffre ton amie ? demanda la Praticien en se servant une tasse de café.  

 

- Elle est amnésique.  

 

A cet instant, Ryo s’écarta et laissa la jeune femme se présenter devant le Doc,  

 

- Kaori ! clama-t-il à demi mot, tout en échappant sa tasse de café, les yeux grands écarquillés.  

 

Le liquide noirâtre se répandit lentement, tout en dessinant une auréole dentelée sur le petit tapis,  

 

- Comment est-ce possible ? bredouilla-t-il.  

 

***  

 

Astiquant pour la énième fois, la même assiette, Falcon semblait plongé dans une intense réflexion ; Miki se rendit tout de suite compte de son tourment,  

 

- Qu’est-ce qui te tracasse ?  

 

- Rien du tout ! clama-t-il en replongeant distraitement la même assiette dans le bac de vaisselle et l’essuyant à nouveau.  

 

- A d’autre ! sourit-elle en s’approchant de lui. Tu es mon mari et je te connais. Je sais que quelque chose te turlupine et puis cela fait au moins deux fois que tu laves cette assiette. le taquina-t-elle.  

 

- Hé bien, pour être honnête... c’est l’appel de Ryo qui me fait réfléchir. Pourquoi fait-il autant de mystère et pourquoi nous avoir tous demander d’être là cet après-midi ?  

 

- C’est bien la première fois que je te vois aussi contrarier mon Nounours ! avoua l’ex-mercenaire.  

 

Rouge pivoine, le Géant tenta de s’éclaircir la voix pour se redonner contenance,  

 

- Je dois bien dire que l’attitude de Ryo m’intrigue. Depuis la mort de Kaori, il a changé... Une partie de lui est morte avec elle, ce jour-là.  

 

Touchée par les paroles de son mari, Miki vint l’embrasser et sentit son cœur se gonfler d’amour pour le Cafetier,  

 

- Tu es un homme exceptionnel, Falcon ! murmura-t-elle. Tu es pudique sentimentalement parlant mais Ryo sait qu’il peut compter sur toi. Tu es son ami et tu sais être là quant il le faut. clama-t-elle en se blottissant contre lui. Tous les jours, je remercie Dieu de nous avoir donné l’opportunité de vivre ensemble ; je suis contente que tu aies quitté le métier. sourit-elle. Ryo se remet difficilement de la mort de Kaori... ajouta-t-elle d’une voix tremblotante d’émotions. Mais nous serons là pour l’aider.  

 

Pour une fois, Umibozu la serra délicatement dans ses bras, tout en lui caressant la longue chevelure,  

 

- Tu es la personne qui m’est le plus chère sur cette Terre. marmonna-t-il.  

 

***  

 

Voilà maintenant plusieurs heures que Ryo attendait de voir réapparaître son vieil ami pour lui annoncer une bonne nouvelle. Assis sur l’une des chaises disposées dans le couloir, servant accessoirement de salle d’attente, il pianotait nerveusement sur sa jambe, tout en soupirant.  

Lorsque la porte du boxe s’ouvrit ; il se redressa subitement comme si on lui avait piqué le derrière avec une épingle,  

 

- Tu peux entrer, Ryo ! clama le Doc.  

 

Assise sur la table d’examen, Kaori, les mains jointes, attendait anxieusement le verdict du Praticien,  

 

- Tout va bien ! dit-il en détaillant les divers examens.  

 

- Comment ça tout va bien ?! s’insurgea le Nettoyeur.  

 

Machinalement, Kaori posa une main sur son avant-bras ce qui le stoppa net dans son emportement,  

 

- Je m’explique donc...  

 

- Tu ferais bien ! coupa-t-il.  

 

Levant un regard réprobateur vers le ténébreux Nettoyeur, le Doc poursuivit,  

 

- Effectivement, Kaori a subit un lourd traumatisme crânien mais tout est revenu à la normale.  

 

- Mais qu’est-ce que tu me chantes là ! Tu trouves que tout est rentré dans l’ordre. Pourquoi ne se souvient-elle pas de nous ? Pourquoi sa mémoire est vierge si tout va bien ? Pourquoi se souvient-elle uniquement d’Heibi ?  

 

- Kaori n’a plus de blessures physiques... coupa le Doc. Mais un important choc psychologique. Qui ne le serait pas dans son cas, pauvre enfant ! soupira le Praticien. Elle a été traumatisée par cette explosion et cela monopolise son esprit. Je n’ai aucun remède contre cela, seul le temps l’aidera ainsi que ses amis et ton soutien.  

 

- Je suis désolée, Ryo. sourit-elle tristement.  

 

- C’est moi qui le suis, j’ai été égoïste et je t’ai fait subir de nouveaux examens, en ne pensant qu’à moi et non aux choses que tu allais devoir endurer à nouveau. Mais nous allons t’aider dans cette épreuve. clama-t-il en lui caressant tendrement la joue.  

 

- Si vous voulez que je vous laisse une des chambres... intervint le Doc en affichant un sourire libidineux.  

 

Une forme monumentale se matérialisa et s’abattit sur le crâne du vieillard,  

 

- Excusez moi ! implora Kaori en s’agenouillant à côté du Doc enseveli sous l’imposante massue. Je ne sais pas ce qui m’a pris. tenta-t-elle de se justifier.  

 

Le souffle coupé, Ryo détaillait la scène qui venait de se dérouler sous ses yeux,  

 

- Tu es toujours aussi efficace, vieux débris ! sourit Ryo, en s’agenouillant à côté de la jeune femme. Kaori a retrouvé son arme fétiche grâce à toi.  

 

- Mon arme fétiche ? Je fais souvent apparaître de tels objets ?  

 

- Seulement quand la situation l’exige. rit-il nerveusement. Allez viens, dit-il en lui prenant la main. Il y a du monde qui nous attend.  

 

Tout en s’excusant à nouveau, Kaori et Ryo disparurent dans le couloir de la clinique pour grimper ensuite dans la petite voiture qui les mènerait au Cat’s eyes.  

 

***  

 

Dans le palais de justice, le Procureur Hôritsu et Maître Hagetaka arpentaient les couloirs pour se rendre dans le bureau du Juge Seigi.  

Tandis que l’avocat de Sagi se demandait la cause de cette convocation, le Procureur, lui, souriait mesquinement en jetant une œillade de côté à son confrère.  

Ils arrivèrent devant une grande porte en bois où le sigle de la justice y était représenté ; l’huissier leur ouvrit l’accès au lieu de réunion et les fit prendre place dans les deux sièges disposés face au bureau.  

La porte de la salle jouxtant s’ouvrit et le Magistrat fit son entrée, les deux hommes se levèrent à son intrusion dans la pièce,  

 

- Asseyez-vous ! dit-il en prenant place dans son imposant fauteuil. Quelle est votre motion, Maître Hôritsu ?  

 

- Je vous demanderais de bien vouloir repousser de quelques jours la date du Procès de Matamo Sagi ?  

 

Hagetaka fut surpris d’une telle requête, pourquoi demander un délai ? N’avait-il donc pas retrouver la fille et voulait jouir de quelques jours supplémentaires pour élaborer un nouvelle combine,  

 

- Monsieur le Juge, Maître Hôritsu ne voit là qu’un tour de passe-passe pour bénéficier d’un délai supplémentaire sans fondement. s’insurgea Hagetaka.  

 

- Qu’avez-vous à répondre à cela, Maître ? intervint le Juge Seigi.  

 

- Monsieur le Juge, je ne permettrais pas de jouer ainsi avec vous si ma demande n’était pas fondée... J’ai un nouveau témoin pour notre affaire.  

 

- D’où le sortez-vous ; une personne apparaissant par magie à trois jours du procès de Monsieur Sagi ?  

 

- Modérez vos propos Maître Hagetaka ? gronda le Juge Seigi. Peut-on connaître son identité ?  

 

- C'est-à-dire que je ne peux donner mes sources sans craindre de représailles ou la fuite de cette personne ?  

 

- J’ai le droit de connaître toutes les pièces concernant le dossier de mon client ! ragea l’avocat peu scrupuleux.  

 

- Maître Hagetaka a raison, même s’il ferait mieux de calmer ses ardeurs. Alors qui est votre mystérieux témoin ?  

 

Ouvrant sa mallette, le Procureur Hôritsu extirpa un exemplaire d’un formulaire officiel ; reportant toute son attention sur le document, le Juge ajouta,  

 

- Un mandat d’arrêt ?  

 

- Oui, Monsieur le Juge ?  

 

Fronçant les sourcils, Hagetaka laissa son confrère poursuivre,  

 

- Contre Asumi Tadji ? Qui est-ce ? questionna le Juge.  

 

Un sourire en coin apparut sur le visage du Procureur,  

 

- Il est plus connu dans le Milieu sous le nom de « Heibi ».  

 

- Vous n’avez pas le droit ! intervint maître Hagetaka, hors de lui.  

 

- Maîtrisez vous où je vous fais sortir d’ici avec une amende pour refus d’autorité envers la Cour !  

 

Se ravisant, Maître Hagetaka fulminait intérieurement,  

 

- En quoi cet homme pourrait nous être utile dans cette affaire, même si ses frasques sont connues ? s’informa le Juge.  

 

- Il est l’homme de main de Matamo Sagi et je veux le faire témoigner contre son Patron ?  

 

- Bien, je prends votre motion en compte et je vous aviserai de ma décision dans la journée.  

 

Attendant le départ du Juge Seigi, Maître Hagetaka se rua dans le couloir en direction de sa voiture tout en composant le numéro du bar où Heibi squattait ; il devait impérativement l’avertir.  

Admirant la fuite de son confrère, le Procureur Hôritsu appela le commissariat central de Shinjuku,  

 

- Hagetaka est au courant de notre manœuvre d’attaque, vous devez agir au plus vite.  

 

Sans plus de mots, il raccrocha ; à l’autre bout du fil, Saeko fulminait contre cet homme de loi qui ne semblait pas plus soucieux des conséquences découlant de cette information.  

 

***  

 

Déambulant dans les rues de la petite ville tokyoïte, Ryo et Kaori se rendirent au Cat’s eyes ; dans la voiture, le silence était pesant, Kaori appréhendait sa rencontre avec les personnes constituant son passé. Se triturant les doigts, la tête baissée, elle se torturait l’esprit en se demandant ce qu’elle allait pouvoir faire ou dire face à ces inconnus.  

Se garant le long du trottoir, à quelques rues du café, Ryo reporta son attention sur la jeune femme et posa une main réconfortante sur les poings crispés de sa compagne,  

 

- Tu es prête ?  

 

- Oui ! clama-t-elle doucement.  

 

Sans plus de paroles, Ryo sortit de la voiture et tendit une main assurée à la jeune femme qui sourit timidement devant les divers signes protecteurs qu’il pouvait lui témoigner.  

 

D’un pas décidé, Ryo se dirigeait vers le petit café entraînant dans son sillage la jeune femme à la démarche moins assurée.  

Alors que le Nettoyeur poussait la porte dont la petite cloche se mit à tinter brusquement ; tous les visages se tournèrent vers lui,  

 

- Qu’est-ce que c’est que tout ce mystère ? demanda Mick en se levant, pour se diriger vers lui.  

 

Malgré la stature impressionnante de son acolyte, l’Américain aperçut la présence dissimulée,  

 

- Qui nous caches-tu ? Hein ! Une nouvelle conquête ?  

 

- Non pas une nouvelle mais la femme de toute une vie !  

 

Les battements de cœur de Kaori s’acharnèrent dans sa poitrine ; pourquoi de telles paroles s’ils n’étaient que de simples partenaires de travail, pourquoi toute cette tendresse s’ils ne faisaient que bosser ensemble ?  

Devant l’air hébété du Blondinet et de tout le groupe, d’un léger coup de poignet, il fit comprendre à Kaori de se montrer.  

Bouches bées, ils restèrent médusés devant l’apparition de la jeune femme. Face à cette illusion d’une femme disparue, Mick ne voulait croire au retour d’une femme ayant périt quelques jours auparavant,  

 

- Kaori ? intervint Miki qui sortait de l’arrière boutique.  

 

- Dis nous que c’est bien toi ! supplia Kazue, qui hésitait encore à s’approcher de la jeune femme, de peur de la voir se volatiliser.  

 

Sans crier gare, l’ex-mercenaire se jeta dans les bras de son amie et l’étreignit fortement, tout en laissant la joie de la retrouver s’évacuer sous formes de larmes intarissables ; Kaori totalement chamboulée par la réaction de cette jeune femme, questionna du regard le Nettoyeur,  

 

- C’est Miki, ta meilleure amie ! répondit-il, tout simplement.  

 

Prêtant attention aux paroles du Nettoyeur, Miki se détacha de son amie et la fixa en fronçant les sourcils,  

 

- Qu’est-ce qui se passe Ryo ? demanda la barmaid, en ne quittant du regard son amie.  

 

Kazue, d’un coup d’œil expert, comprit rapidement la réaction du Nettoyeur,  

 

- Kaori souffre d’amnésie. conclut-elle.  

 

- Oui, tu as vu juste. avoua-t-il à demi mot.  

 

Lentement, Kazue s’avança vers la jeune femme et tout en lui tendant une main amicale, accompagnée d’un sourire réconfortant, elle dit,  

 

- Je suis Kazue ! Je suis infirmière dans une petite clinique privé, je travaille avec le Doc.  

 

- Je le connais, je l’ai vu tout à l’heure. ajouta Kaori, enfin contente de montrer qu’elle connaissait la personne que l’infirmière évoquait.  

 

- Et lui, dit-elle en désignant l’Américain...  

 

- Je suis Mick Angel, dit-il en lui faisant le baisemain, je suis ton amant de toujours.  

 

Devenant rouge écarlate, Kaori dégagea sa main ; alors qu’un tabouret l’écrasait,  

 

- Tu n’as pas honte de toi, Angel ! Profiter ainsi de Kaori alors qu’elle souffre de trouble de la mémoire ! vociféra Kazue, en s’isolant dans le fond du salon.  

 

- Mais je plaisantais mon amour ! pleurnicha-t-il en la suivant.  

 

- C’est tout le temps comme ça ? interrogea Kaori, les yeux grands écarquillés devant la scène qui venait de se jouer.  

 

- Il y a quelques années, vous étiez bien pire tous les deux ! sourit Miki. Quand Ryo faisait du gringue à vos belles clientes et qu’il ne se décide enfin...  

 

- enfin à accepter de travailler pour des hommes ! coupa Ryo en riant bêtement. Et lui, dit-il en désignant le Géant, c’est Nounours...  

 

- Quand tu auras fini tes imbécillités ! maugréa le barman, en lui assénant un coup de poing magistral.  

 

- Ca n’va pas la tête ! Tu m’as fait très mal ! hurla le Japonais.  

 

Kaori qui ne put contenir son rire franc, attira tout de suite l’attention de ses amis,  

 

- Pardonnez moi, je n’aurais pas dû me moquer. s’excusa-t-elle confuse.  

 

- Ne t’excuse pas, c’est bon de t’entendre rire à nouveau. avoua Miki. Alors, je continue les présentations ; donc voici Falcon, c’est mon mari.  

 

- Bonjour Monsieur Falcon ! clama Kaori, la mine rayonnante.  

 

- Appelle moi, Falcon ! bougonna-t-il. Tiens, je pense que cela te fera du bien. dit-il en déposant une tasse de café fumant.  

 

Machinalement, Kaori vint s’installer à sa place habituelle et huma avec délice les douces senteurs émanant de sa tasse ; le sourire aux lèvres, elle but avec ravissement le breuvage chaud.  

Comme étant à un spectacle, les divers protagonistes ne la lâchèrent pas du regard, la contemplant comme une apparition célèste ; comme si elle allait se volatiliser subitement, s’ils avaient le malheur de détourner le regard.  

Sa tasse avalée, Kazue se leva de la banquette et rejoignit la jeune femme,  

 

- Kaori, nous allons tenter de te rafraîchir la mémoire en te racontant des évènements de ton passé.  

 

Ryo lui fit de grands gestes pour lui faire comprendre qu’elle ne devait pas parler de lui, d’eux, du couple Ryo/Kaori ; tout en fronçant les sourcils, elle s’adressa à Miki,  

 

- Miki, viens avec nous, nous ne serons pas trop de deux. sourit-elle.  

 

- Tu as raison, ajouta-t-elle en prenant Kaori par le bras, pour l’entraîner dans le fond de la salle.  

 

- Et toi ! ajouta l’infirmière.  

 

- Oui, mamour !  

 

- Tu restes avec Ryo et Falcon, nous devons parler entre femmes !  

 

- Mais !  

 

- Il n’y a pas de mais qui tiennent ! trancha-t-elle, en poursuivant son chemin.  

 

Tout en pleurnichant, Mick prit place au comptoir avec ses acolytes,  

 

- Kaori était ta nouvelle cliente ? questionna le Géant.  

 

- Oui, c’est plus exactement l’une de ses nouvelles amies qui a fait appel à moi.  

 

- Contre qui dois-tu la protéger ? s’intéressa l’Américain.  

 

- Heibi ! lâcha-t-il.  

 

- L’homme de main de Sagi ?  

 

- Qui d’autre à ton avis !  

 

- Mais pourquoi ?  

 

- Kaori est la seule survivante de l’attenta orchestré, il y a une semaine. Du moins, la seule a l’avoir vu sur les lieux de l’explosion. Il est prêt à tout pour mettre un point final à ce nouveau contrat.  

 

- Tu peux compter sur nous ! clama le Cafetier en lui donnant une tasse de café.  

 

- Merci ! dit-il le sourire en coin, en fixant la jeune femme de loin.  

 

Sentant son doux regard sur elle, Kaori releva la tête et lui sourit affectueusement, tout en rosissant,  

 

- Kaori ?  

 

- Oui, excusez moi.  

 

- Nous n’aurons jamais assez de temps pour tout te raconter alors nous allons te donner les grandes lignes. commença Kazue. Nous devons t’avouer quelque chose de très dur, je ne sais pas comment te dire ça. murmura-t-elle en lui prenant doucement la main.  

 

- Tu crois qu’il faut impérativement lui dire maintenant ?  

 

- Miki, nous devons tout faire pour qu’elle recouvre la mémoire et cela fait parti de sa vie.  

 

- De quoi parlez-vous ?  

 

- Hé bien... Hideyuki...  

 

Un sourire triste apparut sur le visage angélique de Kaori, prenant la main de l’ex-mercenaire et cramponnant celle de l’infirmière, elle leur avoua,  

 

- Ne vous donnez pas cette peine... Je sais tout. C’est la seule bride de mon passé qui me reste.  

Mais j’ai une question dont j’aimerai avoir une réponse sincère.  

 

- Demande nous tout ce que tu veux !  

 

- Je voudrais savoir ce qui me lie réellement à Ryo. bredouilla-t-elle.  

 

- Il faut que tu le lui demandes par toi-même. avoua Miki en reportant son attention sur le groupe d’hommes.  

 

***  

 

Durant ces joyeuses retrouvailles au café, deux téléphones retentirent dans divers quartiers de la ville ; la décision du Juge donnait son aval à la motion de Maître Hôritsu, exposant ainsi la vie d’une jeune femme pour que la Justice règne.  

 

Suite à cette communication, Maître Hagetaka réitéra son appel pour Heibi ; au bout de quelques minutes, il eut enfin la liaison avec l’homme de main de Sagi,  

 

- J’espère que tu as une bonne raison de me déranger en pleine partie de poker ! grommela la Professionnel.  

 

- Il faut que tu te casses de ce bar !  

 

- Quoi ?  

 

- La défense veut d’arrêter pour te faire témoigner contre Sagi. Ils veulent se servir de cette jeune femme pour t’inciter à vendre ton boss.  

 

Sans plus attendre, Heibi jeta le combiné et se rua sur la sortie de secours ; à cet instant, une brigade de policiers pénétrait dans le bar. Apercevant le fuyard, ils se ruèrent à sa fuite mais l’homme n’était pas décidé à être captif.  

Connaissant le quartier comme sa poche et après plusieurs minutes de cavale, Heibi finit par les semer ; fou de rage, il jura, à qui voulait l’entendre, qu’il ferait payer à cette garce la situation qu’elle lui faisait subir.  

 

***  

 

Alors que les diverses discutions se poursuivaient dans le Cat’s, le téléphone du petit café retentit,  

 

- Je te le passe ! Ryo, c’est Saeko !  

 

A l’intonation de la voix du Cafetier, le Nettoyeur compris tout de suite que quelque chose n’allait pas,  

 

- Allo ?  

 

- Ryo, le mandat d’arrêt contre Heibi est lancé mais...  

 

- Mais quoi ! ragea-t-il.  

 

Au son colérique de la voix de Ryo, Kaori crispa nerveusement les mains de ses amies ; elle ne pouvait entendre la conversation mais elle ressentait le trouble du Nettoyeur,  

 

- Nos agents ont tenté de l’intercepter mais il leur à filer entre les doigts. Heibi est en cavale et certainement vert de rage.  

 

- Tu comprends maintenant pourquoi je ne voulais pas qu’elle soit mêlée à tout ça !  

 

Raccrochant furieusement le téléphone, murmurant le compte rendu à ces deux amis, Ryo se redressa ensuite d’un bond et se dirigea vers la table des femmes,  

 

- Kaori, je suis désolée mais nous devons rentrer.  

 

- Je comprends ! sourit-elle mélancoliquement.  

 

- Je vais aller chercher la voiture, tu vas m’attendre ici.  

 

Sans plus d’explication, il sortit du café et réapparut quelques secondes plus tard, au volant de la Mini. Embrassant ses amis, Kaori le rejoignit dans la petite voiture.  

Alors que la petite voiture roulait à vive allure dans les rues de la ville, Kaori sentit l’anxiété l’envahir malgré la détermination qui habitait le Nettoyeur,  

 

- Ryo, que se passe-t-il ?  

 

- Il vaut mieux que tu sois au courant... Heibi est en fuite et il va chercher à s’en prendre davantage à toi. avoua-t-il en passant une nouvelle vitesse. Mais ne t’inquiète pas, temps que je vivrai, il ne t’arrivera rien.  

 

L’angoisse envahit la jeune femme qui se mit à frissonner ; déjà que ce tueur semblait résolu à la tuer alors là, il avait d’autant plus de motivations pour la faire passer dans l’autre monde. Elle ne voulait pas y penser, elle voulait se changer les idées, penser à quelque chose de plus réjouissant puis elle repensa à la sourde confession de ses amies vis-à-vis de sa relation avec le Nettoyeur,  

 

- Je sais que ce n’est certainement pas le moment, ni l’heure de poser une telle question mais qu’est-ce qui nous unit ? Dis le moi, s’il te plait... J’ai besoin de savoir ! Je veux avoir quelque chose à quoi me raccrocher !  

 

- C’est délicat à dire...  

 

S’engageant enfin dans la cour face à leur immeuble, il stoppa la petite voiture mais fixait un point imaginaire, face à lui, il lui devait bien la vérité après tout,  

 

- Tu es aussi ma fiancée ! souffla-t-il.  

 

- Je m’en doutais. clama-t-elle tristement.  

 

Pourquoi cette attitude mélancolique alors qu’elle aurait dû être tellement heureuse de retrouver un être qui lui était si cher,  

 

- Je me sens tellement bête ! sourit-elle en tentant de refouler sa peine. Je me doutais un peu que notre relation était plus qu’un simple partenariat mais j’ai beau essayé mais je ne m’en rappelle pas.  

 

- Tu as beaucoup de temps à rattraper alors ne te met pas martel en tête.  

 

- Je me souviens de ce tueur mais pas de toi. ragea-t-elle d’une voix tremblotante, en sortant du véhicule.  

 

Au timbre de sa voix, Ryo sentit une vive douleur lui tirailler le coeur ; adossée à l’habitacle, Kaori tentait d’effacer les larmes qui sillonnaient ses joues. S’extirpant de la Mini, il fit rapidement le tour ; le chagrin ravageait son doux visage, d’un geste délicat, il écrasa du pouce les perles salées,  

 

- Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? cria-t-elle en se martelant la tête.  

 

- Arrête ! hurla-t-il en saisissant son poing qui allait à nouveau cogner son crâne.  

 

- Je me rappelle d’un vulgaire tueur mais pas de toi ! hurla-t-elle d’une voix brisée.  

 

L’attirant à lui, elle se cala tout naturellement contre son torse et laissa évacuer sa peine ; doucement, il caressa sa chevelure rebelle,  

 

- Ne pleures pas ; tu retrouveras la mémoire en temps voulu. murmura-t-il en embrassant ses mèches auburn.  

 

***  

 

Fou de rage, Heibi est bien déterminé à éliminer Kaori coûte que coûte ; arpentant les rues de la ville assombri par la nuit descendante, il arriva en vue de l’immeuble de briques rouges.  

 

Se détachant de la jeune femme, Ryo lui intima de l’attendre alors qu’il grimpait de nouveau dans la Mini pour la garer dans le souterrain.  

 

Alors qu’au loin se dessinait la grande bâtisse, la haine émanant du tueur professionnel électrisait l’air environnante. Son regard courroucé accrocha tout de suite la silhouette féminine se tenant sur le perron de l’immeuble,  

 

- Tu vas me le payer, sale garce ! ragea-t-il.  

 

Lentement, il expira son arme du revers gauche de sa veste et la mit en joug ; le Nettoyeur surgissant du souterrain hurla,  

 

- Attention, Kaori !  

 

Un coup de feu claqua dans le silence envahissant la ville et le pas précipité de la fuite d’Heibi martela le bitume.  

 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de