Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Auteurs: saoria , tennad , RKever , Indiana , usakisa , bulma , paty , lyly , TOKRA , bindy5 , Kaoridu86 , Catzen20

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 20 chapitres

Publiée: 02-02-09

Mise à jour: 11-11-09

 

Commentaires: 189 reviews

» Ecrire une review

 

Humour

 

Résumé: Dans cette fic, vous trouverez: Des stripteaseurs, un remake de Flashdance, Kaori en infirmière, une chienne bientôt à terme, Ryô impuissant, un perroquet complètement fêlé du ciboulot, des journalistes en attente du scoop du siècle, une revue porno collector à 120480 yens et le tout sur fond de romance! allez voir!

 

Disclaimer: Les personnages de "Une cliente un peu particulière" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Astuces & Conseils

J'arrive à me connecter, mais je n'arrive pas à accéder à la section gestion.

 

D'abord, vérifiez que votre browser accepte les cookies (Dans Internet Exporer, allez dans Outils>Options Internet>Confidentialité). Free a changé s ...

Pour en lire plus ...

 

 

   Fanfiction :: Une cliente un peu particulière

 

Chapitre 19 :: Le spectacle continu (Tennad)

Publiée: 25-09-09 - Mise à jour: 25-09-09

Commentaires: Coucou! Voici la suite des aventures de notre duo infernal. Merci à Tokra de m'avoir laissé le temps de me plonger dedans. J'espère que ce chapitre vous amusera encore un peu. Bonne lecture! Bisouss!!

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

Alors que le duo City Hunter s’était éclipsé en douceur, l’ambiance dans le club atteignait des sommets sonores jamais atteints dans de telles conditions. Entre fous rires et stupéfaction pour l’assemblée féminine face à ce nouvel apollon d’un autre temps, Doc s’en donnait à cœur joie. En s’apercevant que Ryô et Kaori puis le danseur avaient quitté la scène, le praticien avait vu là sa chance de renouveler son exploit artistique. Il n’y avait pas de raison pour que Kaori soit la seule à apprécier ses talents et ses atouts d’homme viril dans la fleur de l’âge.  

La musique était différente de celle employée pour « charmer » Kaori pourtant Doc réitéra les mêmes gestes et la même chorégraphie, sûr de son sex-appeal. Il se sentait fier et fort sur cette scène, se trémoussant de façon sensuelle et attractive. Persuadé de son charme ravageur, cet homme d’âge mûr ensorcelait son auditoire mis en appétit par les amuses-bouches qu’étaient les danseurs précédents. Il était temps de passer au plat principal.  

 

Dans la salle, il en était tout autre. Les femmes présentes s’attendaient bien évidemment à voir des hommes se donner en spectacle pour leur plus grand plaisir mais pas dans cette catégorie. La représentation qui se jouait devant elles n’avait rien à voir avec la qualité habituelle des lieux. Cet homme, s’évertuant désespérément à se balancer sur un air connu de lui seul, donnait l’impression de se disloquer au moindre mouvement comme une marionnette dont les fils n’étaient plus maintenus et coordonnés. De plus un volatile avait rejoint ce danseur improvisé et virevoltait en cadence avec lui. Ce qui était assez comique dans le genre. Cette attraction permettait de patienter jusqu’au prochain numéro.  

 

A la table des « amis » du Doc, chacun essayait de se faire aussi petit que possible. Ils se sentaient tous mal à l’aise que quelqu’un puisse faire le lien entre « cette chose » et eux.  

 

- Faudrait que tu ailles le chercher ? Souffla Kazue en évitant de fixer son regard sur la scène.  

 

- Non mais ça va pas ! Pourquoi moi ? T’as qu’à y aller, c’est ton patron après tout ! S’offusqua Mick.  

 

- Tu tiens vraiment à le voir nu parce que moi pas ? Je ne te savais pas adepte de ce genre…, réfléchissait à haute voix l’infirmière.  

 

- Non mais qu’est-ce que tu vas imaginer ! Ca n’a rien à voir… ok, alors je vais me sacrifier pour la bonne cause, il y a des situations qui exigent que l’on donne de sa personne. Lança Mick alors qu’une idée lubrique traversait son esprit.  

 

- Je te le déconseille formellement, s’énerva Kazue qui voyait bien où son compagnon voulait en venir. Il est hors de question que tu ailles te dénuder ainsi en public !  

 

- Oh mais il fallait le dire que tu voulais garder l’exclusivité de mon corps mais tu sais que c’est pas bien de ne pas vouloir partager… sermonna Mick en agitant un doigt réprobateur devant la jeune femme.  

 

- Tu vas arrêter tes bêtises et aller le chercher ! Ragea-t-elle en lui attrapant le doigt et le contorsionnant dans sa main.  

 

- Aïe aïe aïe…  

 

Miki regardait ses amis se disputer alors que sur scène l’effeuillage se poursuivait avec peine. Elle se sentait gênée et dépassée par la situation, guettant le retour de ses amis en coulisses. Kaori et Ryô, eux n’auraient aucun mal à faire cesser ce spectacle indécent.  

 

- Ils ne reviendront pas.  

 

- Comment ça « ils ne reviendront pas » ? Demanda Miki en se retournant vers son mari.  

 

- Ils sont partis y a un petit moment déjà, continua Falcon toujours en caressant la chienne sur ses genoux.  

 

En entendant l’affirmation de Falcon, Mick et Kazue cessèrent leur chamaillerie.  

 

- Ils ne seraient pas partis sans nous prévenir quand même ? Interrogea l’infirmière.  

 

- Oh mais ça veut dire que ça s’arrange entre eux, s’enthousiasma Miki.  

 

- Ouais, ça veut surtout dire que Monsieur nous laisse ses bestioles sur les bras pour aller jouer le joli cœur avec ma douce Kaori ! S’indigna Mick.  

 

- Qu’est-ce que je dois comprendre ? Colèra Kazue sur le point de sortir une massue plus grosse que Falcon.  

 

- Oui, tu devrais plutôt te réjouir depuis le temps que l’on attendait ça, argumenta Miki.  

 

- Vous fâchez pas ! Implora Mick en se protégeant de ses bras.  

 

- MESDEMOISELLES ET MESDAMES, POUR VOTRE PLUS GRAND BONHEUR CE SOIR, VOICI LA MERVEILLE DES MERVEILLES !!! Hurla Doc à qui il ne restait pour le couvrir qu’un maigre caleçon délavé à rayures et les chaussettes. L’impatience d’être admiré et apprécié à sa juste valeur se lisait à l’éclat vif qui luisait dans ses yeux et l’agitation qui parcourait son corps et ses doigts qui retenaient le mince tissu.  

 

Agissant comme un seul homme, Mick, Kazue et Miki se ruèrent en hurlant sur l’estrade pour éviter l’irréparable alors que la foule s’exclamait à l’idée que cet homme aille jusqu’au bout de son show :  

 

- NOOOOOOOOON !!!!!!  

 

 

*******************************************************************************  

 

 

Quelque part dans les rues de la ville, un couple déambulait au travers de la foule animée. Loin de l’ambiance feutrée et électrique du club, ces deux personnes marchaient l’un à côté de l’autre sans se parler ni même se regarder. Aucun n’avait parlé depuis que Kaori avait émis le souhait de rentrer à pied.  

Après cette semi déclaration enflammée d’un baiser, la jeune femme avait ressentie le besoin de reprendre ses esprits en se promenant pour rentrer à l’appartement. Comment réagir ? Que dire maintenant ? S’attendait-il à ce qu’elle lui saute dans les bras et qu’elle se montre entreprenante avec lui ? Elle n’avait jamais connu d’hommes avant lui. Elle avait eu des flirts mais rien de comparable à ce qu’elle vivait et ressentait avec Ryô. Et si elle n’était pas à la hauteur, gauche et maladroite. S’il était déçu de sa réaction ou son manque de réaction… elle ne pourrait pas supporter de lire dans ses yeux de la frustration de ne pas avoir ce que tant d’autres femmes lui ont donné avant elle. Kaori se sentait ridicule et stupide à l’idée de croire qu’elle pouvait les égaler dans ce domaine. Elle ne pourrait jamais être la femme qu’il attend. Elle soupira de tristesse face à cette évidence.  

 

Ryô avait bien ressenti la confusion et l’appréhension naître chez sa partenaire dès leur sortie du club. Il l’avait sentie s’éloigner de ses bras pour mettre une distance entre eux le temps qu’elle réalise pleinement ce nouveau partenariat qui s’installait. Sa timidité refaisant surface. Il ne voulait pas la brusquer. Et rentrer précipitamment en voiture aurait accentué cette tension qui émanait de sa compagne. Alors rentrer à pied lui convenait aussi car il redoutait également le moment où ils se retrouveraient réellement seuls. Il se sentait ridicule de réagir ainsi, vu que les choses entre eux étaient plus claires et qu’il lui avait fait comprendre qu’il était prêt à assumer ses sentiments pour elle. Et ce ne serait pas la première fois qu’il se retrouverait seul avec une femme mais Kaori n’était pas n’importe quelle femme. Il ne voulait pas qu’elle se sente comme « une parmi tant d’autres ». Il voulait que leur première nuit soit une exception pour eux deux.  

Tout à sa réflexion, Ryô jetait des coups d’œil furtifs sur la jeune femme à ses côtés et la manière dont elle triturait nerveusement ses doigts lui montrait l’inquiétude qui la gagnait face à un éventuel rapprochement plus intime. Il voulait aller à son rythme, lui laisser le temps d’apprivoiser cette nouvelle relation. Il avait besoin qu’elle se sente rassurée et qu’elle ait confiance en lui pour avancer ensemble.  

 

- Prenons notre temps pour rentrer, rien ne presse. Affirma Ryô avec un regard doux et sincère à l’égard de Kaori.  

 

Joignant le geste à la parole, il lui prit une de ses mains qu’il serra délicatement en la caressant du pouce. Il n’était pas du genre à s’afficher ouvertement avec des gestes tendres mais l’état de Kaori primait sur ses principes et au milieu de cette masse de noctambules, ils pouvaient se permettre d’être comme tout le monde, de parfaits anonymes.  

 

Kaori fut attendri par ce geste délicat et comprit que Ryô avait deviné sa gêne et sa crainte. Alors il lui faisait savoir, à sa manière, qu’il patienterait qu’elle se sente prête d’être totalement avec lui. Face à cette attention particulière, elle ne put s’empêcher de rougir et de revenir sur ce qui les avait amené jusque là. Parfois, avoir une cliente un peu particulière pouvait avoir du bon.  

A cette réflexion, Kaori stoppa net sa marche obligeant aussi Ryô à s’arrêter.  

 

- Qu’est-ce qu’il y a ? S’inquiéta-t-il.  

 

- On a oublié Esméralda et Douchka ! Il faut qu’on y retourne ! Paniqua-t-elle.  

 

- Ne t’inquiète pas, elles sont entre de bonnes mains.  

 

- Mais quand même, ça ne se fait pas. Ce sont nos clientes je te rappelle. Enfin la première est la notre et la deuxième est la tienne, se reprit-elle. Puis la bande va s’inquiéter de ne pas nous voir revenir.  

 

- Hihihihihi, tu as de la mémoire, ricana Ryô. Laissons-les s’amuser et puis que veux-tu qu’ils leur arrivent ? Les autres sont parfaitement capables de s’en occuper. Ils nous les ramèneront plus tard. Et ils se doutent que l’on a d’autres chats à fouetter que de regarder des mecs gonflés comme des bouées se trémousser n’importe comment. S’emporta Ryô en repensant au fait que Kaori était coutumière de ce genre de spectacle.  

 

Sous le coup de cette soudaine jalousie Ryô reprit la marche en entrainant un peu brusquement Kaori à sa suite afin de l’éloigner le plus possible de ce lieu de perversion. Un peu hésitante au début, elle se dit qu’elle trouverait le moyen de se faire pardonner auprès de ses amis pour les avoir laissés ainsi en plan. Cependant le comportement renfrogné et précipité de Ryô l’inquiétait.  

 

- Pourquoi es-tu fâché ? Demanda-t-elle.  

 

- Je ne suis pas fâché.  

 

- Alors pourquoi cette tête ? Qu’est-ce qui te contrarie ?  

 

- Depuis quand Mademoiselle connaît-elle des stripteaseurs ? Ca ne te ressemble pas, fit-il en ralentissant la cadence.  

 

- Haaaaaa, c’est cela qui te perturbe ? Bien, si tu veux tout savoir, j’ai rencontré Hiro il y a des années maintenant. Personne ne le sait, pas même la directrice du club. On assistait aux mêmes cours de danse et de stretching. Et je ne l’ai pas connu en tant que stripteaseur. C’est plus tard qu’il a commencé ce métier. Pour moi c’est un homme qui travaille dans le monde du spectacle. C’est un homme très bien. Il est mon ami, rien de plus et je me moque du métier qu’il fait. C’est l’hôpital qui se fout de la charité. Toi, tu connais bien des bunnies, non ? Et ce n’est certainement pas le même genre de relation que vous entretenez, admit-elle tristement.  

 

A la fin de sa tirade, Kaori laissa Ryô devant leur immeuble où ils étaient arrivés. Pour qui se prenait-il à lui faire la leçon sur ses fréquentations ? Ce n’est parce que lui se vantait ouvertement de son goût pour ce genre de loisir qu’elle allait en faire de même. Elle avait trop de respect pour elle et les gens qu’elle connaissait. Et puis elle avait connu Hiro avant qu’il ne fasse ce métier. Et avec le temps, il lui avait montré qu’il n’y avait rien de malsain et de déplacé si cela se passait dans un cadre réglementé. Il ne faisait pas ça sous une quelconque contrainte ni dans le but de dépouiller financièrement les clientes.  

 

Décidément, Ryô et elle n’avaient pas la même perception des choses par moment. Elle se doutait qu’il ne se rendait pas dans ces cabarets pour admirer la peinture mais de là à ce qu’il lui reproche d’avoir les mêmes vices que lui, il faisait fort. Elle pensait qu’il la connaissait mieux que ça.  

 

C’était mêlé de colère et de peine que Kaori pénétra dans l’appartement. Cette mission, cette soirée et cette nouvelle relation, tout cela l’avait fatiguée plus qu’elle ne croyait. Elle alluma la lumière et posa les clefs et ses affaires sur le meuble de l’entrée. Elle se dirigea directement vers les escaliers et vit la petite lumière du répondeur clignotée. Elle alla jusqu’à l’appareil et le mit en route :  

 

- Bonsoir Mr Saeba et Mlle Makimura. Veuillez m’excuser de vous appeler à une heure aussi tardive mais c’est pour vous informer que je rentre plus tôt de mon voyage et que par conséquent vous serait-il possible de me ramener mon Esméralda ? Je sais que l’on s’attache vite à elle et qu’elle va sûrement vous manquez mais est-ce que demain en fin d’après-midi cela vous irait ? Je vous attends avec impatience. Au-revoir.  

 

A l’écoute de ce message, Kaori sentit une vague de bien-être l’envahir. Machinalement, elle alla jusqu’au canapé s’asseoir. Elle avait du mal à réaliser. Le calvaire allait prendre fin. Plus d’oiseau, plus de Doc, fini les cris stridents du volatile et les tentatives salaces du vieux débris. Enfin le calme et l’insouciance reviendrait dans l’appartement. Kaori ne put retenir les larmes de soulagement qui coulaient sur ses joues. Elle se sentait déchargée d’un poids immense, tout son corps se relâchait. Cette pression constante depuis l’arrivée de l’animal dans sa vie s’évacuait enfin.  

 

Après avoir analysé les dires de sa partenaire, Ryô constata qu’il était resté seul dehors. Il se rua dans l’immeuble pour retrouver Kaori et la rassurer autant que possible sur ses activités avec ces femmes. Il ne pouvait pas la laisser croire qu’il était ce genre d’hommes, enfin plus depuis un moment.  

 

- Kaoriiiiiiiiiii ! Cria-t-il en déboulant hors d’haleine dans l’appartement, faisant sursauter la jeune femme toujours assise sur le canapé.  

 

- Haaaaaaa, ça va pas de crier ! Tu m’as fait peur ! Hoqueta-t-elle surprise par cette entrée fracassante.  

 

Ryô la regarda interloqué. Elle était là, recroquevillée sur le canapé, les yeux rougis par les larmes qui coulaient encore sur ses joues devenues pales et le souffle saccadé par l’émotion. A cet instant, Ryô n’était pas très fier de lui. Il lui avait fait des reproches injustifiés qui avaient amenés la jeune femme à s’interroger sur ce qu’il faisait dans ces cabarets et à s’imaginer sûrement les pires vices. Et maintenant elle pleurait à cause de lui.  

 

- Je suis désolé, fit-il en s’approchant d’elle.  

 

Doucement, il se plaça devant elle et tendrement lui essuya ses larmes.  

 

- Je n’aime pas te voir dans cet état par ma faute. Arrête de pleurer Kaori, tu n’as pas d’inquiétude à avoir.  

 

- …  

 

- Non laisse-moi parler, fit-il en posant un doigt sur ses lèvres alors qu’elle allait répondre.  

Kaori lui fit signe qu’elle l’écoutait et Ryô joignit ses mains aux siennes.  

 

- Je me doute que le comportement que j’ai depuis le début de notre partenariat envers les femmes te fait penser que je suis le pire des pervers et n’ayons pas peur des mots : le pire des salauds ! Mais saches que depuis que tu es entrée dans ma vie, je ne suis plus le même homme. Je vais dans ces endroits que pour me changer les idées mais jamais je n’ai manqué de respect à une femme. Cela me briserait que tu m’imagines pire que ce que je suis déjà. Je suis réellement désolé de t’avoir donné autant de peine mais cela va changer. Je dois t’avouer que cela est tout nouveau aussi pour moi et puis… tu devras patienter jusqu’à ma guérison totale avant de pouvoir profiter de moi. Ironisa-t-il pour désamorcer cette situation un peu trop sensible à son goût.  

 

- Ryô !, se vexa faussement Kaori. Tout ce que tu viens de dire me touche énormément mais… ce n’est pas à cause de toi que je pleure…  

 

- Tu peux m’expliquer ?  

 

- Esméralda va nous quitter, fit-elle avec un doux sourire sur le visage.  

 

Voyant que Ryô ne comprenait pas ce qu’Esméralda venait faire dans l’histoire, Kaori lui indiqua le message sur le répondeur. Il se leva pour l’écouter à son tour.  

 

Au fur et à mesure du message, un franc sourire s’agrandissait sur le visage de Ryô. Il comprenait mieux la réaction de sa partenaire car si lui avait été atteint physiquement par les conséquences de protéger « cette cliente », Kaori, elle, avait été touchée psychologiquement. C’était donc tout naturellement que les nerfs avaient lâché.  

 

- C’est une très bonne nouvelle, lança-t-il en se retournant vers Kaori.  

 

Il eut l’agréable surprise de constater que la jeune femme s’était endormie. Toutes ces émotions avaient eu raison d’elle et c’était avec une respiration calme et un visage détendu qu’elle avait cédé à un repos bien mérité.  

 

Il s’approcha de l’endormie et passa ses bras sous ce corps serein qui dégageait une douce chaleur.  

 

- Mmm, grogna Kaori insatisfaite d’être arraché au confort moelleux des coussins.  

 

- Je connais un endroit plus propice au sommeil, lui répondit-il en la calant avec précaution contre lui.  

 

Pas un instant Ryô hésita. Il se rendit directement dans sa chambre où son lit était nettement plus grand pour les accueillir tous les deux. Il l’allongea délicatement et la recouvra. S’assurant qu’elle était bien installée, il se dévêtit et s’allongea à son tour dans le lit en prenant soin de la ramener contre lui. Très vite la chaleur féminine le gagna et il s’endormit tout aussi profondément.  

 

 

*******************************************************************************  

 

 

- Nous sommes vraiment navrées pour ce débordement involontaire, s’excusaient platement Miki et Kazue auprès de la gérante qui les invitait chaudement à sortir de son établissement.  

 

- Croyez-moi j’en ai déjà vu des phénomènes mais à son âge, il n’a vraiment honte de rien, répondit la patronne. Je tiens un établissement respectable et même si c’était amusant au début, vous comprendrez que je ne souhaite pas le revoir dans mes locaux, ordonna-t-elle avant de tourner les talons.  

 

Les deux couples n’en menaient pas large, après la prestation sulfureuse du Doc, ils s’étaient fait lamentablement jeter. Après ce qu’ils venaient de vivre, aucun n’osait affronter le regard des autres. Seuls Doc et Esméralda continuait leur numéro sur le trottoir sous le regard dépité de leurs accompagnateurs d’un soir.  

 

Doc était sur son petit nuage, mais il soupira de frustration :  

 

- Pourquoi faut-il que cette merveilleuse soirée s’arrête ainsi ?  

 

Il était très fier de sa performance. Il avait réussi à montrer son corps d’athlète dans son intégralité et il était sûr d’avoir vu s’évanouir plusieurs femmes face à la perfection de son corps. Plus d’une rêverait certainement de lui cette nuit.  

Les yeux plein d’étoiles et la bouche en cœur, le vieil homme revivait son moment magique.  

 

 

« Flashback quelques instants plus tôt »  

 

- MESDEMOISELLES ET MESDAMES, POUR VOTRE PLUS GRAND BONHEUR CE SOIR, VOICI LA MERVEILLE DES MERVEILLES !!! Hurla Doc à qui il ne restait pour le couvrir qu’un maigre caleçon délavé à rayures et les chaussettes. L’impatience d’être admiré et apprécié à sa juste valeur se lisait à l’éclat vif qui luisait dans ses yeux et l’agitation qui parcourait son corps et ses doigts qui retenaient le mince tissu.  

 

A cette annonce, il vu qu’il avait pleinement toute l’attention de ses spectatrices. D’ailleurs plusieurs le dévoraient du regard depuis qu’il était monté sur scène. Il se félicitait d’avoir céder à cette tentation. Même ses amis à cet instant s’avançaient vers lui en levant les bras comme des fans adulant une rock star. Il se sentit pousser des ailes par cet enthousiasme communicatif. Il ne pouvait pas s’arrêter et les laisser tous sur leur faim.  

Ragaillardi d’une nouvelle jeunesse, Doc se déhanchait en tirant sur l’élastique de son caleçon afin de faire monter la pression chez son auditoire. Alors que Mick, Kazue et Miki se précipitaient sur lui, Doc prit de l’élan et sauta dans la foule.  

Les trois acolytes se heurtèrent les uns aux autres en essayant d’attraper le vieil homme. En voulant se rattraper dans leur chute, Miki et Kazue s’agrippèrent à ce qu’il y avait à portée de leurs mains : le caleçon. Elles se retrouvèrent à terre avec chacune un pan du tissu. Horrifiées, elles se relevèrent avec l’aide de Mick et ne purent que constater que malgré elles, elles avaient intégralement déshabillé Doc.  

 

- Il fallait le dire Mesdames que vous étiez pressés de voir la Bête, petites coquines mais y en aura pour tout le monde, les nargua-t-il avec un rictus pervers.  

 

Les deux jeunes femmes n’en revenaient pas, il n’avait aucune gêne à se montrer dans le plus simple appareil et il osait sous-entendre qu’elles n’attendaient que ça. Une colère sans nom monta en elles.  

 

- Rhabillez-vous avant qu’on se fâche pour de bon ! Menaça Kazue.  

 

Doc ne prêta aucune attention à ce qu’elle lui demandait et entama sa parade devant les femmes leur proposant de toucher la marchandise pour vérifier la qualité du produit. Aucune bien sûr n’accepta cette proposition et beaucoup commençaient à se lasser de se numéro. Fini de jouer, se concertant sur la meilleure tactique, Mick et les filles se décidèrent à passer aux choses sérieuses. Il fallait l’encercler et lui tomber dessus en même temps. De plus les vigils aussi s’en mêlaient. A eux tous, ils pouvaient le coincer rapidement.  

 

Mais c’était sans compter sur la vigueur cachée que déployait Doc pour leur échapper. Il se faufilait telle une anguille entre les tables. Agile comme un chat, il sautait de part en part de la salle, tantôt narguant ses poursuivants, tantôt charmant certaines clientes comme si de rien n’était. Et Esméralda assurait ses arrières en le prévenant dès que quelqu’un se rapprochait trop près d’eux.  

Doc se sentait un autre homme. Il avait réellement retrouvé ses vingt ans. Décharger des ses vêtements encombrants et étant le centre d’intérêt de tous ces regards appréciateurs, il se sentait libre et capable de déplacer des montagnes. Tout cela l’amusait beaucoup.  

Les femmes assistant à ce désastre commençaient à s’inquiéter réellement de la tournure des choses. Même si certaines admiraient l’audace dont faisait preuve cet homme, d’autres trouvaient cela déplacé et inconvenant à son âge. Et Malgré toute leur bonne volonté, les vigils ainsi que le trio commençaient à fatiguer de cette cavalcade alors que l’homme semblait au meilleur de sa forme.  

 

- Je vois que l’on s’amuse bien ici ! Lança soudain une voix féminine.  

 

C’était la gérante qui intervenait en voyant que plus rien n’était sous contrôle. Les clientes ne savaient plus à quel saint se vouer pour échapper aux assauts de cet homme. Certaines tables étaient renversées, ses hommes de la sécurité étaient dépassés par cet évènement et même ceux qui étaient entrés avec l’importun ne savaient plus comment s’y prendre. Ayant attiré l’attention du trouble-fête, elle ne se laissa pas déstabiliser par la tenue légère de ce dernier et lui sourit.  

Doc prit cela comme une invitation. Enfin une femme reconnaissait ses atouts. Il se rapprocha d’elle fier et droit pour venir lui montrer de quoi il était fait. Mick profita de cette diversion inattendue pour se jeter sur Doc. Et avant même que celui-ci ai touché la patronne, il se retrouva plaqué contre le sol avec Mick contre son corps.  

 

Mick fut pris de révulsion au contact de la peau moite et flasque de l’homme nu sous lui. Et la position n’était pas des plus avantageuses.  

 

- Dites-moi que ce n’est pas ce que je pense ! Ragea Mick contre Doc en sentant « une résistance » contre sa jambe.  

 

- Ce que je peux te dire, c’est que ce n’est pas à toi que va cette attention.  

 

- Vous m’en voyez flattée mais… DEHORS !!! S’énerva la patronne.  

 

Doc trouva qu’elle avait une voix fort mélodieuse qui allait parfaitement avec ses formes généreuses. Il n’eut cependant pas le temps d’approfondir cet échange car déjà Mick le lâchait au beau milieu de la rue, très vite rejoint par le reste du groupe.  

 

« Fin du flashback »  

 

 

- Ca suffit maintenant ! Hurla Kazue en attrapant le vieil homme par la peau du cou et le faisant sortir de ses songes. Vous allez vous rhabiller et on rentre !  

 

- Il va de soi qu’on ne parle de cela à personne ! Il ne s’est rien passé, on a rien vu, on n’était pas là ! S’énerva Mick alors qu’il pouvait encore sentir l’odeur âcre de la peau du Doc sur lui.  

 

- Ca y a aucun risque, répondit Miki alors qu’un frisson de dégoût la parcourait.  

 

- On va ramener l’énergumène, la volaille et le clebs et croyez-moi que l’autre il va m’entendre de nous avoir laissé dans une situation pareille ! Ragea Mick alors qu’il rejoignait Kazue et Doc à la voiture. Le chien au pied !! Hurla-t-il après Douchka qui ne bougeait pas.  

 

- On va la garder pour cette nuit, fit Falcon avec le plus grand naturel.  

 

Mick ne contredit pas le mercenaire, bien heureux de se débarrasser d’un poids en moins et monta en voiture qui démarra aussitôt.  

 

- J’en connais un qui s’est pris d’affection pour cette chienne, dit Miki en voyant son mari caresser l’animal.  

 

- Pfff, Mick lui fait peur et dans son état ce n’est pas bon.  

 

- Oui bien sûr. Est-ce que je dois être jalouse que tu sois plus démonstratif avec elle ?, plaisanta Miki en se collant à son mari.  

 

C’était dans cette douce euphorie qu’ils rentrèrent chez eux.  

 

En voiture, Mick et Kazue ne mirent pas long à faire le trajet et la colère de Mick n’avait pas faibli.  

 

- Alors ça il va me le payer ! Je vais l’étrangler de mes propres mains ! Après je prends une douche et je brule mes vêtements, promit-il en se reniflant de dégoût après ce « corps à corps ».  

 

- Mick calme-toi, Ryô ne va pas s’en sortir comme ça mais là tout de suite je suis fatiguée. Franchement je ne sais pas comment Kaori fait pour tenir, ça demande tellement d’énergie de le surveiller. Je ne connaissais pas Doc comme cela.  

 

- Tu sais, elle a de l’entrainement avec Ryô vu que le vieux est son mentor dans ce domaine.  

 

Kazue se gara et se retourna car elle trouvait que le médecin et l’oiseau étaient bien calmes.  

 

- C’est pas vrai, ils se sont endormis. En plus, apparemment il n’y a personne chez Ryô et Kaori, dit-elle en sortant de la voiture et en constatant qu’aucune lumière n’était allumée chez leurs voisins. Tu crois qu’il leur est arrivé quelque chose, demanda-t-elle à son compagnon.  

 

- T’inquiète pas, je suis sûr qu’ils vont bien et qu’ils profitent de ne pas avoir ces zozos dans leurs pattes.  

 

- On va être obligé de les prendre chez nous alors, soupira Kazue à contrecœur en observant le Doc ronfler, affalé sur la banquette arrière avec l’oiseau sur sa tête.  

 

- Il en est hors de question, objecta Mick.  

 

- On ne va pas les laisser là et on n’a pas les clefs de chez Kaori. Alors tu proposes quoi ?  

 

Mick fit le tour de la voiture pour rejoindre sa compagne et la prenant par les épaules, il la regarda droit dans les yeux en lui demandant :  

 

- On est tout les deux fatigués et moi à deux doigts de commettre un crime. Tu veux prendre le risque de les réveiller ? De les voir recommencer leur numéro ? Saccager aussi notre appartement ? Parce que c’est ce qui va arriver si on réveille les monstres qui sommeillent là. Ils ne vont pas se contenter de se coucher bien sagement, crois-moi après ce soir ils sont capables de tout. Est-ce vraiment ce que tu veux ?  

 

Kazue reporta son attention sur les personnes restées dans la voiture et reconnut que Mick avait raison, elle était trop fatiguée pour batailler à nouveau contre eux :  

 

- Après tout, il ne risque rien dans la voiture et c’est juste pour cette nuit, se convainquit-elle.  

 

Mick lui prit les clefs des mains et ferma l’auto. Il entraina bien vite la jeune femme chez eux avant que sa douce ne soit prise de remords et ne change d’avis. 

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de