Chapter 2 :: Chapitre 2

Published: 07-02-19 - Last update: 07-02-19

Comments: Bonjour, un peu de lecture… Merci pour vos commentaires. bonne lecture^^

Chapter: 1 2 3 4 5 6 7

Chapitre 2  

Les jours avaient passé. Kaori était revenue le lendemain matin sans un regard pour lui, sans une parole. Elle avait pris sa douche et était repartie voir s’il y avait des messages à la gare. Puis, après l’avoir informé qu’il n’y avait rien, elle avait à nouveau quitté l’appartement. Le soir venu quand il était rentré, elle avait préparé le dîner, ils avaient mangé ensemble sans un mot toujours. Puis elle avait débarrassé et fait la vaisselle comme à son habitude. Ryo avait remarqué qu’elle avait aussi fait le ménage. Donc elle était rentrée en son absence. Après le dîner, elle était partie dans sa chambre. Et c’était ainsi depuis le lendemain de leur dispute…  

Ryo se contentait de la situation. Elle était revenue, c’était tout ce qui comptait. Le temps ferait le reste. Ils reprendraient bientôt leurs vieilles habitudes et tout finirait bien. Elle ne lui parlait plus d’eux, ne lui lançait plus de regard attristé… C’était plus facile à gérer.  

Lorsque Noël arriva, trois semaines s’étaient passées depuis leur dispute. Ils s’étaient tous réunis au Cat’s pour passer cette fête ensemble. Les filles s’étaient réunies du matin pour préparer le repas et décorer le restaurant. Pour une fois et sans se faire relancer par sa partenaire, Ryo était arrivé en avance. Il ne l’aurait avoué à personne mais Kaori lui manquait. Il pensait que ça prendrait moins de temps pour revenir à la normale, mais il savait qu’il avait poussé le bouchon très loin. Leurs conversations, leurs moments à deux, leurs disputes, tout ça s’était raréfié…  

Râlant pour la forme après s’être fait embaucher par Umibozu pour bouger des tables, il profita de l’occasion pour observer Kaori installant les guirlandes sur les murs de la pièce. Elle était montée sur un escabeau et se mettait sur la pointe des pieds pour accrocher les décorations. Elle avait des fesses superbes... Il la vit se pencher dangereusement et cilla intérieurement, prêt à bondir pour la rattraper si nécessaire… Mais Mick fut plus rapide lorsque l’inévitable arriva et qu’elle bascula sur le côté. Il la rattrapa dans ses bras et la reposa par terre après avoir laissé ses mains sur les hanches de la jeune femme un peu plus longtemps que nécessaire. Kaori lui adressa un sourire chaud et l’embrassa sur la joue en remerciement, légèrement rougissante. Ryo sentit une bouffée de jalousie monter en lui. Mick avait droit à ce qu’elle lui refusait à lui ? C’était son privilège !  

- Ca fait du bien de la voir sourire à nouveau. Ca faisait si longtemps.  

La voix de Miki l’avait fait sursauter. Il ne l’avait pas sentie approcher.  

- Si tu le dis…, répondit-il d’une voix égale en haussant les épaules.  

- Je ne sais pas ce que tu as dit ou fait en tout cas, son moral remonte.  

- Tant mieux…  

Si elle savait qu’ils s’étaient encore disputés et qu’il n’était pour rien dans son changement d’humeur… D’ailleurs à bien y réfléchir, Miki ne devait pas être au courant car elle ne se serait pas privée de lui remonter les bretelles. Donc Kaori ne lui avait pas parlé. A qui alors ? Ryo regarda soudain de droite à gauche : il manquait quelque chose ou plutôt quelqu’un…  

- Où est Kazue ? Je ne l’ai pas encore vue ce soir., fit-il en cherchant la jeune femme du regard.  

- Elle ne viendra pas., répondit Miki. Elle allait ajouter quelque chose quand elle fut appelée en cuisine.  

- Je reviens.  

Ryo acquiesça. Kaori passa à côté de lui portant un carton de décoration qui avait l’air très encombrant.  

- Kao, je peux t’aider ?, proposa-t-il.  

- Non, merci Ryo. Ca va aller., dit-elle d’un ton égal.  

Il sentit un malaise s’insinuer en lui. Elle était si distante avec lui ces derniers temps. Que faisait-elle pendant tout ce temps qu’elle passait hors de l’appartement ? Elle n’était pas au Cat’s a priori. Alors où pouvait-elle traîner ? Il chassa ses pensées de son esprit. Elle avait droit d’avoir sa vie…  

Un peu plus tard, le tout étant prêt, les filles partirent se changer, laissant les trois hommes ensemble. Ryo, à son habitude, taquina Umibozu. Mick le regardait faire, pensif… Umi allait écorcher vif son invité lorsque sa femme intervint et l’en empêcha. Ryo, dès lors, abandonna Umi pour sa femme et tournait autour de Miki jusqu’à ce que Kasumi et Kaori pénètrèrent à leur tour dans la pièce. Ryo ne put détacher les yeux de sa partenaire. Elle avait revêtu une robe rouge avec un liseré blanc autour du décolleté. Le tout était très sage mais suffisamment ajusté à son corps bien proportionné pour laisser place à l’imagination.  

Ryo accrocha son regard un instant mais il ne put le soutenir et détourna les yeux rapidement. Il vit Mick prendre son air charmeur et proposer un bras aux deux demoiselles pour les mener à table. Ryo serra les dents et se tut. Il prit place à côté de Kaori comme d’habitude et vit Mick s’installer de l’autre côté à son grand déplaisir. La jeune femme semblait légèrement gênée d’être ainsi entourée, mais elle ne dit rien. Le repas était délicieux et ils passaient tous un excellent moment. Ryo s’ingéniait à toucher, par inadvertance, la main de Kaori, cherchant à attirer son attention, à la sortir de son détachement affiché envers lui. Il ne pouvait s’en empêcher : c’était plus fort que lui. Il préférait mille fois affronter sa massue que son indifférence.  

Au moment du dessert, Kaori se leva et demanda à Ryo de l’accompagner pour aller chercher le dessert. Mick allait se lever lorsqu’elle posa la main sur son épaule et lui fit un signe négatif de la tête, ce qui n’échappa pas au jeune homme au regard de lynx. Arrivés dans la cuisine, elle lui fit face. Elle était visiblement en colère.  

- A quoi tu joues ?  

- De quoi tu parles ?  

- De toi, ton attitude. Pourquoi tu n’arrêtes pas de me toucher la main, Ryo ?  

- Je ne…  

- Ne fais pas l’innocent avec moi ! Je te connais., lui lança-t-elle, exaspérée.  

- Si tu n’es même pas foutu d’assumer un geste aussi simple, alors arrête !  

- Arrête de te mettre des idées en tête !, lui dit-il en pure mauvaise foi. Il s’en voulait d’être aussi faible quand il s’agissait d’elle.  

- Et toi, tu fais quoi quand tu n’es pas à la maison, alors ? Où tu traînes ?  

Son regard le foudroya sur place. Elle semblait être passée au-delà de la colère. Elle était déterminée et c’était la seule chose qui émanait d’elle. L’aura d’affection qui l’entourait avant en sa présence avait disparu et il en ressentait un grand froid.  

- Tu te souviens de ce que tu m’as dit, Ryo ? Je suis ton assistante, un point c’est tout. Je n’ai pas de compte à te rendre concernant ma vie privée.  

Il ne sut pas quoi lui répondre. Elle retournait ses arguments contre lui, elle était devenue sacrément rusée avec le temps et le bon enseignement.  

- Maintenant tu arrêtes tes simagrées sauf si tu es prêt à assumer. Je ne perds plus mon temps avec toi. Alors Ryo, tu as quelque chose à me dire ?  

Elle le défia du regard attendant sa réponse. Il ne pouvait pas. Il pouvait la prendre dans ses bras, la renverser et l’embrasser, mais pas lui dire ce qu’elle voulait entendre.  

- Non, rien., murmura-t-il.  

- Très bien. Alors tu t’en tiens à des rapports strictement professionnels. Tiens, prends ça.  

Elle lui donna l’un des gâteaux, prit le deuxième puis sortit en lui tenant la porte de la hanche. Ils rejoignirent les autres à table. Il vit Mick lancer un regard interrogateur à Kaori et elle lui répondre par un petit sourire rassurant. Un malaise le saisit : est-ce que ces deux-là… Il savait que Mick aimait Kaori et elle-même avait une affection particulière pour lui. Mais Mick avait Kazue… sauf que Kazue n’était pas là ce soir… Quand le chat n’est pas là, les souris dansent, dit-on…  

Les filles se levèrent et desservirent la table des restes de gâteaux et assiettes. Puis Kasumi, ayant très envie de danser, mit de la musique et entraîna ses comparses sur la piste de danse improvisée. Les hommes les regardèrent danser de loin, amusés. Ryo dévorait des yeux sa partenaire qui se mouvait avec beaucoup de sensualité sans même s’en rendre compte. Apparemment, elle s’amusait beaucoup. C’était plaisant de la voir ainsi tout sourire. Miki avait raison : ca faisait longtemps que Kaori n’avait pas souri ainsi… A qui la faute ?  

Miki revint soudain près d’eux, essoufflée, les joues rouges de plaisir. Elle but une gorgée et repartit essayant d’entraîner Ryo qui ne se laissa pas prendre et entraîna Mick à la place. Celui-ci se plia avec grâce au jeu et dansa avec les filles. Ryo regarda son ami faire tournoyer les filles et remarqua les attentions plus marquées qu’il avait envers Kaori. Il se tourna vers Umibozu et le plus discrètement possible lui demanda :  

- Au fait, Kazue n’est pas là ?  

- Non, elle est partie., l’informa simplement Umibozu.  

Ryo comprit enfin ce qui le tracassait depuis le début de la soirée : le danger. Si Mick et Kazue n’étaient plus ensemble, Mick avait le champ libre pour séduire Kaori, surtout qu’il était au courant de leur dispute. Pourquoi se priverait-il ? Ryo se retourna pour cacher aux autres la bouffée de colère qui figea son visage. Kaori lui échappait.  

- Tu t’en rends enfin compte ?, lui demanda Umibozu.  

- De quoi, Tête de Poulpe ?, dit-il sombrement.  

- Que tu vas la perdre, si tu ne te bouges pas., statua le géant.  

- Pour la perdre faudrait-il encore que je l’ai eue, Umi… murmura Ryo, sombrement. Puis il prit congé et s’en alla seul.  

Quelques jours plus tard, alors qu’il fumait sur le toit, il reçut la visite de Mick. Celui-ci alluma une cigarette et s’accouda à côté de son ami. Après quelques secondes de silence, il se tourna légèrement vers Ryo :  

- Je dois te parler, Ryo.  

- Vas-y. Je t’écoute., lui dit celui-ci, s’attendant à ce qu’il lui annonce sa rupture avec Kazue.  

- J’ai rompu avec Kazue et j’ai rencontré quelqu’un d’autre. Ca ne fait que quelques jours mais je voulais être honnête avec toi. C’est… Kaori.  

Ryo se ferma instantanément pour ne rien ressentir et ne pas lui coller son poing dans la figure. Il avait la monnaie de sa pièce. C’était lui qui avait poussé la jeune femme dans les bras de son meilleur ami. S’il devait s’en prendre à quelqu’un, c’était à lui-même. Il avait le coeur de Kaori dans les mains et il le lui avait brisé. Il avait perdu sa chance. Visiblement, Mick attendait sa réaction anxieux.  

- Dis quelque chose, s’il te plaît.  

- Rends-la heureuse, Mick. Je n’ai pas été capable de le faire., lui dit simplement Ryo, puis il se tourna vers lui et plongea son regard dans le sien.  

- Mais si tu lui fais du mal, je te jure que je te casse la gueule.  

- Tu me rassures, je pensais que t’étais malade., fit Mick maladroitement. C’était encore une de leur grande conversation virile…  

Ils rentrèrent tous les deux et croisèrent Kaori dans le couloir. Ryo la regarda : cette femme si belle, si chaleureuse, si aimante, avait été à portée de sa main et de son coeur et maintenant il la laissait partir pour qu’elle aille réchauffer le coeur d’un autre. Quel fieffé couard il faisait ! Sans prévenir, il l’attrapa et la prit dans ses bras. C’était bon, il sentait la chaleur de son corps irradier sur le sien, les battements de son coeur vibrer dans sa poitrine, tout ce qu’il avait attendu et repoussé en même temps…  

- Sois heureuse, Kao., lui murmura-t-il tendrement à l’oreille et il embrassa sa tempe puis aussi soudainement il la relâcha et les laissa seuls, stupéfaits.  

Il les regarda partir par la fenêtre, main dans la main. Il ne put s’empêcher de poser la main sur la vitre froide, se remémorant un autre souvenir… Ils allaient passer la journée ensemble comme un couple normal, se balader main dans la main, s’émerveiller de choses simples à deux. Etait-ce ce dont elle avait rêvé pour eux ? Connaissant Kaori, elle avait sûrement eu des goûts et des attentes très simples pour eux. Partir comme elle l’avait fait se balader pour une journée main dans la main, sauf qu’elle était avec Mick.  

- Ca aurait dû être moi...  

Chapter: 1 2 3 4 5 6 7