Chapter 3 :: Chapitre 3

Published: 10-08-03 - Last update: 02-10-03

Comments: Comme promis, voilà la troisième partie, même si j'ai été plus longue que prévu. Bonne lecture !!!

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Bien qu'il pensait le contraire, le geste de Ryô eut l'effet de détendre l'atmosphère. En laissant se dévoiler une partie de son cœur, il avait permis à Kaori de le comprendre un peu mieux et surtout, de la rassurer quant à son amour. Ses cauchemars avaient totalement disparus et elle affichait un sourire et un optimiste à toute épreuve.  

Ryô s'était vraiment rendu compte du changement lors de la visite de Saeko. Tentant comme d'habitude de se faire rembourser les dettes de la belle inspectrice, il s'était retrouvé encastré au mur avant même d'avoir eu un geste déplacé. Si Kaori recommençait à se servir de ses massues, c'est que le moral allait mieux. Et il se sentait soulagé. Il n'avait jamais su comment réagir à la détresse de sa partenaire, se sortant toujours de ce genre de situations par une pirouette improvisée, bien que parfois de mauvais goût.  

Quelques jours passèrent, et la jeune femme se risqua à rendre une visite à Mick, sans en informer Ryô, bien entendu. Elle avait remarqué l'éclair de rage qui était passé dans ses yeux quand il les avait surpris à l'hôpital et durant la scène dans l'appartement. Et elle ne voulait pas être la cause d'un conflit entre les deux amis.  

C'est avec un large sourire que Mick l'accueillit.  

"Je suis tellement content de te voir" s'écria-t-il.  

"Comment vas-tu ?" lui demanda-t-elle un peu tendue.  

Le malade remarqua tout de suite son malaise et s'excusa pour son attitude passée.  

"Je suis désolé pour la dernière fois. Je n'avais pas le droit de te brusquer comme je l'ai fait" déclara-t-il.  

Son regard se dirigea vers la fenêtre.  

"Mais tu connais cette sensation, cette douleur, celle d'aimer sans retour. On espère du plus profond de soi, mais..."  

Kaori ne répondit pas.  

"Mais dis-moi, comment va Ryô ?" s'écria-t-il tout d'un coup, l'air espiègle.  

Il avait perçu son malaise et ne souhaitait en aucun cas envenimer les choses.  

"Il va bien" répondit-elle évasivement.  

Mick n'insista pas, à son grand soulagement. Ils parlèrent beaucoup cet après midi : De Miki et Umibozu, de Ryô, de sa dernière visite, et même de Kazué.  

Kaori espérait réveiller quelques souvenirs. Malheureusement, ses efforts furent vains.  

Elle prit donc congé de son ami, un peu déçue que l'état de Mick ne se soit pas amélioré.  

Préoccupée et soucieuse, elle prit instinctivement le chemin de l'appartement et ne d'aperçut pas qu'on la suivait. Soudain, elle sentit deux mains qui la projetèrent sur la route. Surprise, elle perdit l'équilibre et se foula la cheville. Elle tomba lourdement sur la chaussée et sa tête percuta violemment le sol. La dernière chose qu'elle vit avant de s'évanouir fut le taxi qui fonçait droit vers elle.  

Umibozu écarta Kaori de la trajectoire de la voiture de justesse. La jeune fille était toujours inconsciente et un filet de sang coulait le long de sa tempe droite. L'hôpital était à peine à quelques mètres. Il la prit délicatement dans ses bras et la confia au service des urgences. Quand il appela Ryô pour l'avertir de l'incident, ce dernier dû s'appuyer contre le mur pour ne pas s'effondrer.  

"Kaori…" murmura-t-il, désespéré.  

La pire de ses craintes venait de se réaliser : Kaori avait été blessée. Il courut jusqu'au sofa où il prit sa veste et se précipita à l'hôpital, le cœur battant.  

"Ne me laisse pas Kaori, je ne supporterai pas de te perdre. Bats-toi… pour nous…"  

Quand il arriva, quelques minutes plus tard au service des urgences, il vit aussitôt son ami, assis sur une chaise, la mine sombre. Il s'approcha de lui. Le visage décomposé par la peur.  

"Umibozu, comment va-t-elle ? Où est-elle ?" demanda Ryô.  

Le colosse baissa la tête.  

"Toujours avec le médecin. Elle a repris conscience, mais sa chute a été très violente" répondit-il.  

Ryô s'assit sur la chaise libre et se passa nerveusement la main dans les cheveux.  

"Est-ce que tu as remarqué qu'elle était suivie ces derniers jours ?"  

Le jeune homme secoua la tête négativement.  

"Tu as des informations ?"  

"Non, et pourtant, je me suis renseigné, mais apparemment, aucun tueur n'est arrivé récemment en ville et aucun contrat n'a été mis sur ta tête.  

Ryô fronça les sourcils. Si les indics de Umibozu ne savaient rien, il n'y avait que deux hypothèses possibles : Soit personne n'était arrivé, soit ce tueur était réellement un professionnel… Et cette idée ne le réjouit guère. Qui donc avait tenté de le toucher par le biais de sa partenaire ? Pour lui, il n'y avait aucun doute. Il serra les poings et ses articulations blanchirent sous la pression. Qui que ce soit, il allait payer très cher son geste.  

A ce moment, le médecin sortit du cabinet de consultation. Ryô retint sa respiration.  

"Monsieur Saeba, je présume" dit-il en s'approchant de lui.  

"Oui"  

"Votre épouse a subi un gros choc. Est-ce que je peux m'entretenir quelques instants avec vous ? Vous voulez bien me suivre ?"  

Ryô rassura Umibozu qui promit de se renseigner auprès de tous ses indics. Ryô le remercia d'un regard et emboîta le pas au médecin. Ils s'installèrent dans la salle de radiologie.  

"Monsieur Saeba, je ne vous cacherai pas que votre femme a subi un gros choc. Outre sa cheville blessée et ses contusions multiples, le choc à la tête a été extrêmement violent. Fort heureusement, il n'y a pas de quoi s'alarmer. Nous lui avons fait tous les examens. Cependant, elle risque d'être sujette à des maux de tête durant quelques jours. Ne vous inquiétez pas, son état ne sera que temporaire. Mais surtout, veillez bien à ce qu'elle se repose le plus possible et qu'elle ne fasse pas trop d'efforts. Tenez, voilà son ordonnance. Ce traitement est indispensable à sa guérison. Veillez à ce qu'elle le suive scrupuleusement".  

Ryô remercia le médecin et sortit Kaori l'attendait bien sagement dans la salle d'attente. Quand il la vit, son cœur se serra. Le visage de la jeune fille avait perdu de ses couleurs et elle avait l'air si fragile avec son bandage à la tête et avec sa cheville plâtrée.  

"Kaori, tu vas bien ?" lui demanda-t-il en s'agenouillant devant elle.  

Elle baissa la tête et cligna des yeux. Elle eut un moment d'hésitation.  

"J'ai un bon mal de crane, mais ça devrait aller. Ryô, dis-moi que tu me ramènes chez nous…"  

"Bien sûr"  

Il l'aida à parvenir jusqu'à la voiture. Ils firent un petit détour par la pharmacie pour ses médicaments. Durant tout le trajet, le jeune homme observa sa partenaire du coin de l'œil. On aurait dit qu'elle était absente. Elle fixait un point devant elle et ne semblait ne rien voir… Ils arrivèrent à l'appartement ; Ryô l'installa sur le sofa du salon et entreprit de faire l'inventaire de ses médicaments afin de vérifier que rien ne manquait. Il lui donna ses pilules et se dirigea vers la cuisine pour préparer le repas.  

Les jours qui suivirent furent très éprouvants, autant pour Kaori que pour Ryô. Outre son entorse et ses contusions qui l'empêchaient de se déplacer comme elle l'aurait voulu, Kaori supportait très mal son traitement. Elle ne dormait pratiquement plus, ne mangeait plus et était sujette à de fréquentes migraines. Kaori souffrait atrocement, même si elle le niait farouchement afin de ne pas affoler son partenaire. Ryô restait toujours à portée de voix, mais il s'inquiétait réellement. Loin de la soulager, il avait l'impression que les pilules accentuaient les douleurs de la jeune femme.  

Miki était venue la voir à plusieurs reprises. Ryô souriait et continuait à faire l'idiot, mais ses discours sonnaient faux. Il était affolé. Une nuit, il avait été réveillé par un bruit sourd provenant de la chambre voisine. Il avait retrouvé la jeune femme recroquevillée au pied de son lit, la tête dans ses mains, sujette à une très forte migraine. Il avait eu toutes les peines du monde lui faire prendre ses médicaments. Inquiet, il était resté à son chevet toute la nuit.  

Les jours passaient, et l'état de Kaori n'évoluait pas, malgré les nombreuses visites à l'hôpital. Le médecin, inquiet, avait même envisagé de la garder pendant quelques jours en observation. Mais pour la jeune femme, cette décision avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase. Elle avait gentiment remercié le praticien et était sortie en claquant la porte, le laissant, ainsi que Ryô, sans réaction.  

Le chemin du retour n'avait jamais paru aussi long au nettoyeur. Sa partenaire était comme prostrée et ne desserrait pas les dents. Pourtant, il avait tout tenté pour la faire réagir, allant jusqu'à ralentir pour draguer une jolie fille et arborer un de ses "coucou" dont il avait le secret. Mais Kaori n'avait pas pris la peine de l'assommer avec un bon coup de massue. Elle s'était contentée de soupirer et de tourner la tête de l'autre coté pour admirer les vitrines des magasins. Le jeune homme comprenait son attitude. Elle se laissait rarement dominé par les obstacles qui jalonnaient son chemin, mais là, il s'agissait de sa santé. Il fallait qu'elle s'en rende compte, quand même !!!  

Mais la terreur de Ryô culmina à son comble quand il entendit Kaori pousser un cri de douleur et s'évanouir !!!  

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