Chapter 4 :: Chapitre 4

Published: 08-09-03 - Last update: 08-09-03

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Ryô accéléra, pris de panique. Kaori devait absolument se faire ausculter par le Professeur. Quelque chose n'allait pas, il le sentait bien.  

Il pila devant la propriétaire du sexagénaire et sortit de sa voiture avec une rapidité surprenante. Kaori était toujours inconsciente et cela ne calmait pas Ryô, bien au contraire.  

Quand le vieil homme vit le visage de son ami, il comprit tout de suite la gravité de la situation. Sans un mot, il se dirigea vers la salle de soins qu'il avait faite aménager dans le sous-sol de sa maison.  

Le nettoyeur le suivit, sa précieuse partenaire confortablement installée dans ses bras, la tête calée contre son épaule. A cet instant précis, plus rien ne comptait pour Ryô, sinon que de sauver la vie de la jeune femme, à n'importe quel prix…  

Un brouillard entourait Kaori. La jeune femme rajusta son gilet. Il faisait froid, très froid. Elle ne sentait déjà plus le bout de ses doigts.  

Au bout de quelques minutes, elle s'aventura dans cette atmosphère étouffante, cherchant une porte de sortie, cherchant un peu de chaleur.  

Les secondes, les minutes passèrent. Marchant toujours droit devant elle, Kaori ne rencontra rien, si ce n'est que plus de brouillard. Et un vent glacial s'était levé, rendant sa progression plus difficile. Ce froid la transperçait maintenant de tous les côtés. Respirant difficilement, elle avança encore de quelques mètres.  

"Mais où est-ce que je suis ? Ryô ?!! Ryyyyôôôôôô !!!!!!!!!!!" s'écria-t-elle.  

Personne ne vint. Les yeux embués, elle commençait à paniquer. Soudain, une vive douleur la fit s'agenouiller. Sa tête la faisait toujours autant souffrir.  

Un murmure se fit entendre :  

"Kaori… Kaori… Viens vers moi."  

"Ryô ?? Ryô ??? Où es-tu ???"  

"Non ce n'est pas Ryô" fut la seule réponse.  

"Où est Ryô ?" s'écria la jeune femme.  

Les minutes passèrent.  

"Où est Ryô ???!!!" hurla-t-elle.  

"Il est en train de courir après d'autres femmes. Tu devrais être habituée depuis toutes ces années…" lui répondit la voix.  

Et le nettoyeur apparut devant ses yeux, comme par magie. Mais il n'était pas vraiment seul. A ses côtés se pâmait une Saeko, affublée d'une tenue de domestique.  

"Mon petit Ryô, suis-moi. Je vais enfin te payer mes dettes…" lui susurra-t-elle à l'oreille, le sourire charmeur, se collant contre lui.  

Il n'en fallut pas plus pour que son sourire libidineux n'apparaisse sur son visage.  

"Allez, dépêche toi. Et je te laisserais faire ce que tu veux de moi…" balaya la dernière résistance de Ryô qui se jeta littéralement sur la jolie policière.  

Le décor changea. Tournant sur elle-même, Kaori reconnut leur appartement. Tendant l'oreille, elle entendit des bruits provenant de l'étage. Elle gravit lentement les escaliers et ses pas l'amenèrent devant la chambre de son partenaire. Sans hésitation, elle ouvrit la porte et entra. La pièce était plongée dans l'obscurité. Elle avança jusqu'au lit et se figea. Une scène se jouait sous ses yeux, une scène que jamais elle n'aurait voulu imaginer et encore moins voir : Ryô et Saeko, nus, unis dans la danse la plus ancienne qu'il soit.  

Le désespoir submergea Kaori. Comment osait-il ? Alors qu'elle errait depuis des heures, transie de froid et de peur. Avait-il si peu de considération pour elle ? La colère qu'elle ressentit fut tellement puissante qu'elle en eut peur. A ce moment là, elle aurait pu tuer…  

Elle recula lentement jusqu'à être adossée à la porte.  

"Mais qu'est-ce qui m'arrive ?" chuchota-t-elle tremblante.  

Elle s'accroupit, dévastée. Elle rapprocha ses bras de sa poitrine pour se réchauffer et découvrit quelque chose dans sa main droite.  

"Pourquoi ai-je le revolver de Ryô ?" s'étonna-t-elle.  

Elle regardait l'objet métallique, comme hypnotisée par son reflet sur le barillet.  

En entendant les gémissements de l'inspectrice police, toujours dans les bras de son partenaire, la colère qu'elle avait ressentie quelques instants plus tôt refit surface, plus puissante que jamais. Et là, dans un geste inconsidéré, elle arma le revolver et tira.  

Son partenaire s'effondra sous ses yeux, touché en plein cœur.  

La chambre et Saeko disparurent. Seul persistait le corps du nettoyeur, vidé de toute vie, baignant dans une mare de sang.  

Pas une once de tristesse ne traversa le regard de la jeune femme à cet instant. Ses yeux étaient froids, durs, comme une personne dépourvue d'âme…  

Une phrase se répercutait à l'infini dans sa tête : "Tue Ryô Saeba. Tue l'homme qui t'a tant fait souffrir…".  

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