Chapter 5 :: Chapitre 5

Published: 10-09-03 - Last update: 02-10-03

Comments: Bonne lecture !!!

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Le Professeur examinait depuis de longues minutes les radios de Kaori. Tout lui paraissait normal. Pourtant, lors des examens, la jeune femme était tombée dans le coma. Et il avait beau tourner et retourner ces maudites radios dans tous les sens, la solution n'apparaissait pas.  

"Si seulement Kazue était là. Je suis sure qu'elle aurait déjà émis une demi-douzaine de pistes" s'autorisa-t-il à penser, un sourire aux lèvres.  

La présence de son assistante lui manquait énormément. Malheureusement, son état n'avait pas évolué. Mais ses plaies cicatrisaient doucement. Ce qui inquiétait également le vieil homme était que Mick n'était pas une seule fois lui rendre visite. La mémoire ne semblait pas lui être revenue. Mais le souhaitait-il vraiment ? Il s'était recréé un monde qui tournait autour de Kaori où il revivait les premiers instants de sa passion pour la jeune femme.  

Il secoua la tête. Pour l'instant, c'était Kaori qui avait besoin d'aide, pas Mick. Et il doutait de pouvoir faire quelque chose pour lui…  

Ryô avait installé sa partenaire dans la chambre attenante à la salle de soin. Voilà maintenant 2 jours que Kaori avait sombré dans le coma et malgré les nombreuses radios effectuées par son vieil ami, son état restait un grand mystère.  

En dernier recours, le Professeur avait pris quelques échantillons de sang afin de les analyser.  

Le nettoyeur n'était plus l'ombre que lui-même. Voilà 2 jours qu'il n'avait ni dormi, ni mangé. Il était prostré sur une chaise qu'il avait rapproché du lit de Kaori. Toutes les tentatives du Professeur, de Miki et de Umibozu furent vaines. Il ne les écoutait même pas, le regard toujours fixé sur le visage endormi sa partenaire.  

"Oui, MA partenaire. Comment j'ai pu laisser faire ça ? J'aurais dû demander l'aide du Professeur dès l'incident. Mais voilà, ma sale manie de toujours l'envoyer balader pour me protéger risque maintenant de lui coûter la vie. Mon Dieu, et si elle ne se réveillait pas…  

A cette pensée, le cœur du nettoyeur vacilla. Si elle ne se réveillait pas, il mourrait avec elle. Telle était la devise de City Hunter…  

Deux coups frappés à la porte le sortirent de ses sombres pensées. Le Professeur entra.  

"Ryô, tu devrais retourner à votre appartement" suggéra le vieil homme.  

Le nettoyeur secoua la tête, d'un signe négatif, et retourna à la contemplation du visage de sa partenaire.  

Déterminé, il tenta une autre approche.  

"Ryô, j'aurais besoin que tu retournes à l'appartement pour chercher les médicaments de Kaori. Tu m'as bien dis que son état s'était aggravé depuis qu'elle les prenait. Je voudrais les analyser, et peut être j'aurais la réponse à son état actuel…"  

A ces mots, le jeune homme soupira et se leva doucement.  

"Je te la confie. Reste près d'elle. Je ne veux pas qu'elle se réveille seule. Je n'en aurais pas pour longtemps" répondit le jeune homme d'une voix monocorde.  

Quelques minutes plus tard, le Professeur entendit les pneus de la Mini crisser sur le macadam de la cour d'entrée. Il soupira. A ce rythme, Ryô ne tiendrait pas. Il fallait qu'il se repose et qu'il arrête de se croire responsable du coma de Kaori. Voilà maintenant plusieurs années que le praticien avait rencontré la jeune femme. A l'époque, elle était déjà la cible de prédilection des tueurs voulant se faire un nom en éliminant City Hunter. Si sa mémoire était bonne, c'était le Renard d'Argent qui tentait sa chance à ce moment là.  

Il ne put retenir un sourire. C'était déjà un sacré caractère, ce petit bout de femme. et les années à côtoyer Ryô ne l'avait pas assagit, loin de là.  

Il consulta sa montre. Ryô serait certainement de retour dans moins d'une heure. Il s'installa donc sur la chaise, s'octroyant quelques minutes de pause avant les longues heures d'analyse qui l'attendaient dès qu'il aurait obtenu les échantillons.  

Ryô fonça à tombeau ouvert à travers la ville. Il ne voulait pas rester loin de Kaori trop longtemps. A quelques centaines de mètres de l'appartement, un bouchon se forma, suite à un accident de la circulation.  

Excédé, il abandonna sa voiture au milieu de la route et couru jusqu'à l'immeuble. Complètement coupé des autres, il ne se rendit même pas compte qu'il était passé devant Saeko et que cette dernière l'avait appelé, enfin avait hurlé son nom, une bonne demi-douzaine de fois.  

Il attrapa le sachet contenant le traitement de Kaori et se ravisa avant de franchir la porte. Il se dirigea vers la salle de bain, prit une douche rapide et se changea.  

Et il repartit aussi vite qu'il était arrivé. Il retrouva sa voiture au même endroit où il l'avait laissé, au milieu de dizaines d'autres véhicules dont les conducteurs commençaient à s'impatienter.  

En quelques manœuvres, il se retrouva à circuler sur le trottoir. Vingt minutes plus tard, il était de nouveau prostré devant le lit de sa partenaire. Le Professeur avait réussi à lui faire avaler un café et quelques biscuits lui rappelant que Kaori n'aimerait certainement pas le voir dans cet état là.  

Rompu par la fatigue, le nettoyeur s'endormi d'un profond sommeil, rêvant d'un jour lointain où il oserait enfin ouvrir son cœur à la femme qu'il aime.  

De son côté, le Professeur commença à analyser chaque comprimé que Ryô lui avait remis. Au bout de 2 heures, les résultats parlaient d'eux même. Le vieil homme resta pétrifié. Comment allait-il annoncer ça à Ryô ? Sa réaction était plus que prévisible : Ce serait un véritable carnage…  

Par précaution, il décida de vérifier sa théorie grâce aux échantillons de sang qu'il avait prélevé quelques heures plus tôt…  

Kaori ouvrit doucement les yeux. Elle avait toujours aussi froid. Tournant la tête, elle aperçut son partenaire assoupi, installé sur une chaise à quelques centimètres d'elle.  

Son regard se porta également sur l'arme qui dépassait de son fourreau… Et les images de son rêve lui revinrent en mémoire. La haine et la colère qu'elle avait ressenties quand elle avait découvert L'homme qu'elle aimait et Saeko ensemble. Mais surtout, son corps inanimé, couvert de sang. Le sang qu'ELLE avait fait couler. La mort qu'elle avait donné, sans aucun remord. Et ces mêmes sensations refaisaient surface rien qu'en observant son partenaire. Elle devait le fuir. Au moins un moment, le temps pour elle de découvrir ce qu'il se passait, la raison de ce revirement soudain de ses sentiments.  

Alors sans un bruit, elle se leva, attrapa ses vêtements posés sur la table à côté de la porte, et s'enfuit.  

Quand le Professeur entra brusquement dans la pièce, Ryô sursauta et posa son regard sur le lit, qui était vide. Son sang se figea.  

"Kaori !!! Kaoriiii !!!!" hurla-t-il.  

Il fouilla la maison de fond en comble. Mais rien. Il fallait qu'il se rende à l'évidence. Sa partenaire l'avait abandonné sans une explication. Mais pourquoi ??  

Le professeur se racla la gorge.  

"Ryô, j'ai fini d'analyser les composants des pilules que tu m'as rapportées. Et j'ai découvert quelque chose" murmura-t-il en lui tendant les feuilles d'analyse.  

Le nettoyeur parcourut rapidement les documents mais son regard stoppa net sur un élément. Ses yeux devinrent durs comme l'acier. Qui et comment avait-on pu faire ça ??  

Il froissa les feuilles d'un geste rageur et les jeta sur le sol.  

Qui que ce soit, il allait le payer de sa vie…  

Mais avant toute chose, il devait absolument retrouver Kaori. Sa vie en dépendait…  

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