Chapter 10 :: Paix

Published: 26-04-06 - Last update: 26-04-06

Comments: Bonjour à tous. Voici le dernier chapitre du dernier choix. Je remercie les lecteurs qui ont suivi cette histoire. J'espère qu'elle vous a autant plut qu'elle m'a captivée. Comment ne pas remercier l'auteur (même si elle ne lira jamais ces quelques mots). Une histoire toute en finesse et en émotion, reflétant bien les réactions de chacun. Chaque chapitre est parfait. Riche en émotion, en action et en découverte. Merci, merci Phoénix. Ça donne envie de prendre son stylo et d'essayer, de tenter, de faire la même chose. Pour les lecteurs : à votre avis que s'est-il passé? Pourquoi Ryô s'est-il tiré dessus ? Je vous laisse à la conclusion si en accord avec l'atmosphère de City Hunter.

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Je ne suis pas aussi stupide pour croire que tu mourras, Ryô. Tu semblais sur le point de le faire, mais je suis sûr que ton coup avait été calculé avec précision. Cette femme, Kaori, vit pour toi et je suis sûr que tu ne lui aurais jamais donné la douleur de te voir mort. Tu savais que je comprendrais cela et, malgré tout, tu as cru qu'après avoir retourné ton arme contre toi-même, je ne l'aurais pas tuée.  

Je n’accepte pas ton geste, mais je considérerai ton sacrifice comme un paiement provisoire et comme une partielle expiation du meurtre que tu as commis. Si tu n'as pas voulu tirer sur moi, alors peut-être que le faire sur Kaibara t’a coûté plus que je ne le crois ! Je pars en emmenant ce doute avec moi, et si cela est suffisant pour apaiser ma rage, nous ne nous reverrons plus jamais. Mais si je n'arrive pas à oublier le crime qui te souille maintenant, je reviendrai te chercher et je déciderais si c’est à moi de la tuer !. Jusqu'à ce jour, adieu.  

Seiya  

Kaori vit Falcon et Miki sortir de la chambre et se diriger vers le salon. Elle se leva en souriant et alla à leur rencontre.  

« Comment l'avez-vous trouvé ? » demanda-t-elle.  

« Comme d'habitude » souffla Umibozu « Cet individu est insupportable ! »  

« Ouais... Il se reprend bien » convint Miki embarrassée « Ah, Kaori... J'ai emprunté une de tes massues, ça ne te dérange pas, n'est ce pas ? Je l'ai rangée aussitôt ! »  

« Hé... » soupira Kaori avec un corbeau croassant derrière son dos.  

Puis elle leva la main, leur montrant la lettre qu'elle tenait dans sa main.  

« Je crois qu'il est arrivé le moment de la lui donner » dit elle.  

« Oui » concorda Miki « Le pire est maintenant passé. »  

Elle lança un coup d'œil de connivence à Falcon et tous les deux se dirigèrent vers la porte.  

« Nous partons, Kaori. »  

Restée seule, la jeune femme rejoignit Ryô dans sa chambre. Il était assis sur le lit et observait le vent automnal s'acharner contre les vitres de la fenêtre. Son regard était tellement concentré que Kaori regretta le devoir le déranger. Mais Ryô se secoua immédiatement.  

« Pas encore de dîner ? » se plaignit-il, la voyant sans plateau.  

« Il sera prêt d'ici peu » bougonna-t-elle en se souvenant qu'elle n'avait encore rien mis sur les fourneaux « Avant je voulais te montrer quelque chose. Elle lui tendit la lettre et Ryô s’en saisi, surpris. Il la parcourut lentement sans changer d'expression. Probablement, ce qu’il lisait ne lui apprenait rien de nouveau sur Seiya.  

« Ton frère pourrait revenir un jour et nous attaquer de nouveau... »  

Il acquiesça lentement.  

« Oui. Et si ça arrivait, nous devrons encore l'affronter.  

Il lui semblait plus serein maintenant, malgré tout ce qui s'était passé. Ce trouble qu'elle avait senti en lui lorsque Seiya était apparu, semblait avoir disparu, en quelque sorte.  

« Ryô... Seiya ne pouvait pas te tuer, n'est-ce pas ? Je l'ai compris lorsque tu as enlevé le couteau de ta jambe ! J'ai vu la façon dont il t'a regardé... Il te considère toujours comme son frère ! »  

Ryô esquissa un sourire rapide.  

« Eh oui... »  

« C'est pour ça qu'il voulait me tuer moi ? Parce qu'il ne pouvait pas se venger de toi autrement... Il n'arrivait pas à te tuer ! »  

Ryô regarda au delà de la fenêtre. Le vent cognait toujours furieusement contre les vitres, en violentes rafales.  

« Seiya est tourmenté, Kaori. Comme tous les rescapés de guerre. Il n'arrive pas à oublier, à laisser le passé derrière lui. Il ne trouve la paix nulle part. Pour trouver le repos, il doit tuer son passé, et le passé pour Seiya c'est moi. »  

Kaori écarquilla les yeux.  

« Seiya voulait te tuer parce que tu représentes le passé ? »  

« Je représente la guerre » répondit-il en la regardant dans les yeux « Je représente la douleur, le sang, la peur, la mort. Tous les cauchemars dont il n'arrive pas à se libérer. La mort de Kaibara lui a fourni une bonne excuse pour s'en prendre à moi. Une excuse dont il n’était pas totalement conscient…  

« Alors sa haine pour le meurtre de Kaibara... »  

« Elle était authentique » l'interrompa-t-il « Mais en même temps elle n'était qu'un prétexte pour pouvoir me détruire. Cependant lorsqu'il s'est trouvé nez à nez avec moi, il a compris qu’il ne pourrait pas me tuer. Parce que je représente aussi la seule chose de bien de son enfance. Le réconfort, la compagnie, la fraternité. »  

Ryô marqua une pause. Son regard revint sur la fenêtre.  

« Lorsque Seiya s'est aperçu qu’il ne pourrait pas me vaincre, donc que son passé ne pourrait pas être anéanti, il n'a vu qu'une seule solution pour trouver la paix. »  

Kaori comprit soudainement.  

« Se tuer ! »  

Ryô baissa le regard sur les draps.  

« Il m'a mis dans une situation où je n'aurais pu que le tuer. Il a compris que je n'aurais jamais tiré sur toi. Apparemment il voulait croire en son désir de revanche, mais inconsciemment il me poussait à m'en prendre à lui. »  

Sa partenaire baissa son regard.  

Ryô avait compris le cœur de son frère, ses pensées et ses intentions. Et il avait agit de façon imprévisible.  

Il revint la fixer dans les yeux.  

« Lorsque je me suis tiré dessus, Seiya a compris deux choses. Que je ne l'aurais jamais tué et que ma mort ne lui aurait pas pour autant apporter la paix. »  

« Et maintenant que va faire ton frère ? »  

Il secoua lentement la tête.  

« Il devra trouver un autre moyen pour continuer. »  

Kaori resta en silence en réfléchissant.  

Est-ce qu'il fallait, pour arriver à ce résultat, avait-il vraiment fallu que Ryô souffre autant ?  

Elle observa le pansement sur son torse, qui s'étendait jusqu'à la proximité du cœur. La balle l'avait frôlé de près, de très près...  

« A quoi penses-tu ? » demanda Ryô d'un air perplexe en remarquant son regard.  

« Je pense au geste que tu as fait. Je pense au moment où tu t'es tiré dessous devant mes yeux ! Ryô, je... »  

Il l'arrêta avec un sourire.  

« Sotte, est-ce que tu as pensé que je me serais vraiment tué ? »  

« Et qu’est ce que je devais penser ? » s’écria-t-elle irritée « Tu as tiré et tu t'es écroulé par terre. Il y avait du sang partout, tu ne bougeais plus ! »  

« Je t'avais demandé d'être forte, Kaori. Et de me faire confiance. Est-ce que tu pensais que cela signifiait que j’allais t’abandonner ? »  

Elle baissa son regard. Elle repensa aux moments où Falcon et elle l'avaient conduit chez le professeur, à son opération, à sa convalescence.  

« Tu as tellement souffert, Ryô. Et tu a été si proche de... »  

Elle ferma la bouche, sans réussir à continuer.  

« Seiya l'avait compris » dit-elle quelques secondes après « Il le dit lui-même dans sa lettre. Il savait que tu avais calculé le coup à la perfection, que tu ne te serais pas tué. C'est moi qui aie été stupide de ne pas le comprendre ! »  

« Kaori... » il posa une main sur la sienne « Arrête d'y penser. Maintenant c'est terminé. Regarde, je suis en forme ! »  

Il prit une pose de culturiste, mais la blessure le fit plier en deux.  

« Malédiction ! » grommela-t-il.  

Elle se força à sourire.  

« Ecoute Ryô... » demanda-t-elle « Est-ce que tu crois que Seiya tentera de nouveau de se tuer ? »  

« C'est possible » répondit-il en retrouvant son sérieux « Mais je ne crois pas qu'il le fera. Maintenant il sait qu'il y a un espoir de trouver la paix. »  

« Hein ? » fit elle sans comprendre.  

« Il m'a vu moi ! » expliqua-t-il surpris par l’incompréhension de la jeune femme. « Il sait que je n'ai pas oublié la guerre et en même temps j'ai trouvé une nouvelle vie. Si c’est possible pour moi, cela pourrait lui arriver à lui aussi.  

Kaori sourit.  

« Tu as raison ! Il peut faire comme toi ! » puis soudainement elle se fit incertaine « Mais... Ryô ! Tu ne m'as jamais dit comment tu as fait pour trouver la paix !! »  

Il s'affala incrédule sur le lit.  

« Tu es vraiment bête, Kaori ! » soupira-t-il. Puis il se releva lui donnant un pichenette sur la joue. « Tu es vraiment sans espoir... »  

Fin  

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