Capitolo 8 :: chapitre 8

Pubblicato: 07-02-10 - Ultimo aggiornamento: 07-02-10

Commenti: Hello! Merci pour vos encouragements! j'ai mis plus de temps que prévu pour envoyer ce chapitre. J'espère qu'il vous plaira. ^^Bonne lecture et à bientôt! Promis! ;)

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Le silence régnait dans la salle du Cat’s Eye depuis le départ de deux nettoyeurs.  

Derrière la porte qui menait au salon, une jeune femme tendait l’oreille. Ah Miki et sa curiosité légendaire !  

La barmaid était tellement concentrée qu’elle ne prêtait plus attention à ce qui l’entourait.  

Il y a quelques minutes encore, elle vaquait à ses occupations tentant ainsi de ne pas écouter la conversation de ses amis.  

Lorsque Ryô était entré tout à l’heure, elle éprouvait encore une grande difficulté à dissimuler la colère qu’elle ressentait envers lui, car elle le tenait responsable de l’état de Kaori.  

Elle n’avait jamais vu son amie ainsi, perdue, ne sachant pas comment faire face et gérer une situation qui lui échappait de plus en plus.  

Le nettoyeur avait bien senti qu’il n’était pas le bienvenu ici car l’aura de la barmaid trahissait ses sentiments. Il savait que ses amis lui en voulaient énormément et qu’il lui serait difficile de se faire pardonner son odieux comportement.  

Lorsque Miki avait croisé ses yeux sombres, quelque chose fondit en elle : Ryô Saeba lui avait laissé entrevoir une infime partie de son âme l’espace d’une fraction de seconde. Le professionnel dur et froid avait laissé place à un homme désespéré et déboussolé. D’habitude si sûr de lui, là, le nettoyeur lui avait fait l’effet d’un jeune ado timide et anxieux, ne sachant pas comment réparer une bêtise, ni comment montrer ses sentiments lors d’un premier rendez-vous amoureux… Et là, elle avait compris ce qu’il pouvait ressentir et avait estimé que tous étaient de bien mauvais amis pour lui…  

Ne dit-on pas que les amis, les vrais amis ne se jugent pas les uns les autres ? Les vrais amis ne sont-ils pas supposés se soutenir et s’entraider dans les épreuves et les coups durs que la vie met sur leur chemin ?  

Elle connaissait par avance la réponse et celle-ci lui explosa en pleine figure. Oui, c’était la vérité ! De vrais amis pouvaient compter les uns sur les autres à n’importe quel moment et Mick, Falcon, Kazue et elle-même avaient laissé tomber un couple d’amis à la dérive, portant chacun un jugement très sévère sur Ryô, le laissant seul dans ses problèmes, et laissant seule leur amie Kaori, sans les guider, ni leur apporter un semblant de soutien et de réconfort !  

Alors elle avait voulu montrer à l’homme qui se trouvait devant elle qu’elle le soutenait, qu’elle était avec lui, lui souhaitant silencieusement de réussir à ramener vers lui la femme qu’il aimait plus que tout sur Terre.  

Elle avait posé le cocktail sur le comptoir doucement et quand Ryô avait tendu la main pour le prendre, la jeune femme avait posé fermement ses mains sur la sienne et lui avait adressé un joli sourire pour lui donner du courage et lui montrer qu’elle adhérait à 200% à sa démarche de réconciliation avec sa partenaire.  

Ryô lui avait sourit, la remerciant d’un regard doux et s’était rendu vers la table où l’attendait sa douce moitié. Miki, elle, s’était alors dirigée vers la porte pour retourner l’écriteau afin qu’ils ne soient dérangés en aucune façon. Puis elle s’était éclipsée discrètement dans le salon, les laissant seuls.  

Elle était tellement curieuse de savoir ce qui allait se passer qu’elle était restée l’oreille collée contre la porte. Le peu de mots qu’elle avait pu entendre ne l’avait pas rassurée car il était évident que la conversation avait déjà pris un mauvais départ.  

Une main s’était posée sur son épaule et la jeune femme avait sursauté.  

« Miki… Je t’ai déjà dit de ne pas écouter aux portes !  

_ Laisse-moi Falcon ! Je veux savoir !  

_ Tu sauras bien assez vite ce qui s’est passé… En attendant, tu me fais le plaisir de t’éloigner de cette porte ! »  

Connaissant le caractère entêté de sa femme, le mercenaire l’avait soulevée et hissée sur son épaule pour l’emmener à l’étage.  

A plusieurs reprises, la jeune barmaid avait tenté d’échapper à la surveillance de son mari, mais chacune de ses tentatives s’était soldée par un échec.  

Tous deux étaient aussi têtus l’un que l’autre et chacun déployait des trésors de stratégie pour atteindre son but : écouter aux portes et empêcher de le faire.  

Miki avait fini par capituler et était partie s’occuper du linge. Falcon était redescendu au salon lorsqu’il entendit la porte sonner. Il ne ressentait plus qu’une aura et connaissait son propriétaire.  

Il n’avait rien eu à envier à sa femme sur le moment car lui aussi avait été mort d’envie de pénétrer dans la salle et avoir le fin mot de l’histoire.  

Mais il avait vite repris le dessus et s’était assis tranquillement devant la télé.  

Quelques minutes après, il avait senti la deuxième présence s’enfuir. Ryô était parti en prenant la précaution de ne pas faire sonner la porte.  

Cela ne pouvait signifier qu’une chose : le face à face s’était mal passé et Kaori avait dû l’abandonner à son triste sort.  

Miki était enfin redescendue et fonça droit à la porte pour y recoller son oreille. Ce silence pesant ne pouvait signifier que deux choses : soit ils étaient partis tous les deux bras-dessus, bras-dessous, ou alors…  

L’imagination débordante de la jeune femme se mit en route et un gloussement se fit entendre. Falcon leva un sourcil interrogateur vers sa femme.  

« C’est quoi ce gloussement stupide ?  

_ Oh rien, rien du tout…  

_ Je te connais bien… Tu es encore en train de t’imaginer des choses qui n’ont pas lieues d’être ! Et je parie que ça n’a rien de catholique !  

_ Oh… Que vas-tu encore t’imaginer nounours ? »  

Miki ne pouvait s’empêcher de sourire car son mari avait vraiment un instinct hors du commun.  

Oui, elle pensait à un truc cochon, même si ce n’était pas le moment.  

Pour elle, ce silence dans la salle pouvait aussi signifier que City Hunter s’embrassait à perdre haleine ou qu’il rattrapait le temps perdu dans un coin de la remise. Oh oui ! Ce serait vraiment trop top !  

Elle voulait les prendre sur le fait et se décida enfin à ouvrir la porte.  

« Ryô ? Kaori ? Vous êtes là ? »  

Mais elle fit face à une salle déserte.  

Miki ne comprenait plus : où étaient-ils donc passés ?  

Elle n’avait pas fait attention tout à l’heure si la porte avait sonnée. Elle était tellement prise dans son rangement et là, en descendant, elle était dans ses pensées et n’avait pas remarqué qu’aucune aura ne se dégageait de la salle.  

Falcon avait rejoint sa femme.  

« Ils sont partis Miki…  

_ Tu les as entendus ?  

_ Oui…  

_ J’espère qu’ils se sont réconciliés…  

_ Je ne pense pas… »  

La barmaid se retourna.  

« Pourquoi tu dis ça ? »  

Son mari la regardait tristement et hésitait à lui répondre.  

Miki détourna le regard : il n’était pas d’humeur à lui dire ce qu’il savait. Alors elle se dirigea vers la table pour débarrasser les cocktails et poussa un cri.  

« Qu’y-a-t-il, Miki ? »  

La jeune femme avait une main posée sur sa bouche et de l’autre elle désigna des tâches de sang qui se trouvaient sur le sol.  

« Là… Ce sang… Qu’est-ce qui est arrivé ?  

_ C’est Ryô…  

_ Comment tu le sais ?  

_ Il n’y a que lui pour frapper le sol de la sorte… Et cela confirme mon idée…  

_ Laquelle ?  

_ Kaori est partie… Elle l’a laissé tout seul…  

_ Non, ce n’est pas possible… »  

Miki se laissa tomber sur la banquette : elle avait les jambes coupées.  

Ce n’était pas possible ! Kaori qui quittait Ryô… Ryô sans Kaori…  

Falcon posa une main sur son épaule : elle releva la tête et attendait des explications.  

Le mercenaire lui expliqua ce qu’il avait entendu et ce qu’il en avait déduit.  

Miki leva la tête vers son mari et posa la question qu’elle redoutait de lui poser.  

« Tu crois… Tu crois que Ryô… Enfin… Tu crois qu’il peut faire face et s’en remettre ? »  

Falcon fixait la vitrine du café.  

« C’est un homme qui a toujours fait preuve de courage face à l’adversité. Mais c’est aussi un homme qui a beaucoup souffert dans son passé… Tu ne peux même pas imaginer à quel point Miki… J’ai connu l’homme qu’il était autrefois et je connais l’homme qu’il est devenu maintenant… Grâce à Makimura et surtout grâce à Kaori… J’ai vu son évolution en tant qu’être humain, et ça n’a rien à voir avec son existence d’avant… Sa vie a pris une autre tournure et un nouveau sens depuis qu’elle partage sa vie… Il a réussi à surmonter ses cauchemars, à enfouir au plus profond de lui sa rage et sa colère… Il avait réussi à vaincre ses démons et assagir la bête sauvage qui dormait en lui… L’Ange de la Mort… Enfin, jusqu’à récemment… Grâce à Kaori… C’est la seule qui a pu dompter l’animal qu’il était autrefois… Il a appris à vivre avec elle… Alors même si un homme est fort et résistant, imagine seulement un instant qu’on lui retire ce pour quoi il se bat, ce pour quoi il vit… Si on lui enlève son unique raison de vivre, que lui reste-t-il ?  

_ Rien… »  

Miki avait prononcé ce mot dans un souffle à peine audible.  

Elle avait peur de trop bien comprendre ce à quoi faisait allusion Falcon.  

« La Mort… Il ne lui reste que la Mort… Mais Ryô ne fera pas ça…  

_ En es-tu si sûre ? Lui, à qui il ne reste rien, que crois-tu qu’il puisse faire ? Attendre patiemment de redevenir l’Ange Noir, et attendre que la Mort ne vienne le cueillir… Ou alors…  

_ Provoquer lui-même la Mort… »  

Miki comprenait… Ryô refuserait de continuer à mener une existence solitaire et violente, peuplée de ses cauchemars et démons d’autrefois, maintenant qu’il avait goûté à une vie à deux, où se dessinait un ciel plus radieux, un avenir plus serein, même s’il était incertain…  

« Falcon ! Il faut le retrouver !  

_ C’est impossible et tu le sais très bien… S’il n’a pas envie qu’on le retrouve, il fera en sorte d’être invisible pour tous, même pour ses amis… Rien ne dit qu’il fera une bêtise, tu sais…  

_ S’il te plaît ! Essaye au moins !  

_ Très bien… »  

Falcon se dirigea vers la porte et partit à la recherche du nettoyeur.  

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