Capitolo 3 :: Réflexions....

Pubblicato: 05-03-10 - Ultimo aggiornamento: 05-03-10

Commenti: Merci à Macema, Kaori62, Clo, Yael, Tenshi, Fankaori, 1grisou, Kaoridu86, Hcity, Phoenix2048, Rowane, Saoria et Tennad d'avoir laissé une review pour le chapitre précédent. Bonne lecture à tous.

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D’un pas décidé Ryo sortit de la cabane en pestant et en rageant contre lui-même, mais aussi contre sa partenaire, comment Kaori pouvait-elle s'inquiéter pour un homme qu'elle connaissait à peine, il n’était tout de même pas devenu invisible quand même ?! Tout en marchant, il donnait des coups de pieds dans les cailloux se trouvant sur son passage pour essayer d'évacuer cette rage qu’il sentait grandir en lui. Au bout de longues minutes il y parvint, laissant la place à un autre sentiment : le doute.  

Ryo marchait sans vraiment savoir où il allait. L'air était glacial mais c’était le dernier de ses soucis. Tout ce qui le perturbait à ce moment précis, c'était la façon dont il venait de se comporter avec Kaori. Pourquoi avait-il était aussi froid avec elle ? Il ne comprenait pas pourquoi il avait réagit comme cela, mais le fait que sa partenaire parle d'un autre homme que lui ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout.  

Se pourrait-il que Kaori et leur client se soient rapprochés sans que lui, le grand Ryo Saeba, ne se soit rendu compte de rien ? Non, une telle chose était impossible ! Il avait bien veillé à ne jamais les laisser seuls tous les deux ne serait ce qu'un seul instant, car il avait très vite compris quel genre d'homme était leur client : un homme à qui aucune femme ne résiste ! Un séducteur qui croyait que l'argent pouvait tout acheter ! Il était tout à fait le genre d'homme qui l’horripilait ! Un de ces fils à papa qui se croyait tout permis !  

Il ne comprenait toujours pas comment Kaori avait pu accepter l'invitation de ce dragueur de seconde zone, ce Senji qui sortait des phrases pédantes du style : « Kaori ce repas est une merveille, je n'en ai jamais mangé d'aussi bon ! » « Kaori vous êtes une femme parfaite ! » Et encore bien d'autres phrases qui faisaient que Ryo se retenait à chaque fois de ne pas pulvériser son client. Il n’avait accepté cette mission de protection que pour faire plaisir à Kaori et pour ne pas faire de peine à sa partenaire, il ne pouvait décemment pas réduire en bouillie le blanc bec qu'il avait comme client. Mais il ne comprenait pas comment sa partenaire n'avait pas réalisé, quel homme était en réalité ce Senji. Tout ce qui l'intéressait c'était de la mettre dans son lit ! Et comme il n'avait pas réussi à le faire durant les quinze jours pendant lesquels il avait habité chez eux, et bien c'est pour cela et uniquement pour cela que leur client avait invité Kaori à passer une semaine dans son chalet à la montagne.  

Mais l'homme avait fait dans la finesse pour que Kaori ne se doute de rien. Il les avait invité tous les deux ! Ryo savait pourquoi il avait fait ça ! Le nettoyeur avait bien remarqué que Senji avait prêté une très grande attention à son comportement et il savait que pour Ryo, passer une semaine dans un chalet isolé s'était tout simplement impossible. Il avait bien vu le sourire de triomphe se fixer sur les lèvres de leur client quand poliment il avait décliné l'invitation, en espérant secrètement que sa partenaire en fasse autant.  

Mais malheureusement pour lui, Kaori avait répondu favorablement à l'invitation de cet oiseau de malheur. Alors la, le sourire de leur client s'était fait carnassier, et Ryo s'était retenu pour ne pas lui bondir dessus, car il était sûr que Kaori allait encore une fois mal interpréter son geste. Et une fois de plus il se serait pris une massue, tandis que le blanc bec aurait eu certainement un air triomphal, et Kaori se serait faite douce avec lui, lui demandant de pardonner le comportement stupide de son idiot de partenaire. Et comme il ne voulait pas que cela se produise, Ryo se contenta de lancer un regard noir à l'individu, un regard froid qui semblait dire « Touche à un seul de ses cheveux et tu es un homme mort ! », tout en crispant violemment la main afin de ne pas donner un coup de poing dans la gueule d'ange de leur client.  

Ryo maudissait son manque de franchise envers Kaori car s'il lui avait dit franchement ce qu'il pensait de ce Senji, ils ne seraient certainement pas là tous les deux dans cette forêt. Puis secouant la tête, il en arriva rapidement à la conclusion qu'il y aurait eu de grandes chances pour que sa partenaire ne le croit pas et soit au contraire en colère après lui. Elle aurait certainement dit que s'il ne voulait pas qu'elle parte c'est parce qu'il n'aurait pas sa femme de ménage durant une semaine.  

A vrai dire, il ne savait pas vraiment qu'elle aurait été la meilleure solution : se taire ou au contraire parler ? Mais cela n'avait plus vraiment d'importance car il ne pouvait pas revenir en arrière. Il poussa un soupir d’exaspération en lâchant :  

- Quelle Poisse !!!!  

C’est alors que son esprit bifurqua vers un détail. UN LIT, il n'y avait qu'un seul lit dans la cabane. Kaori et lui allaient devoir partager ce lit ! Comment allait-il pouvoir résister car le lit était si petit que leurs deux corps allaient être très proches ! Comment allait-il pouvoir se retenir de ne pas lui sauter dessus ? Il n'en avait aucune idée, mais il savait que cette nuit allait être la plus rude qu'il n'ait jamais vécu. Savoir l'objet de son désir aussi près de lui allait certainement lui faire perdre le sommeil, comment allait-il pouvoir dormir avec la tentation personnifiée à ses côtés ?  

Et tournant son regard vers le ciel il lança :  

- Dites la haut, vous voulez ma mort, hein avouez !!!!! En soupirant cette fois de frustration.  

Tout à sa réflexion Ryo marchait sans but précis dans la forêt, n’ayant que son pull sur lui son corps était frigorifié mais il n'y prêtait pas attention. Toutes ses pensées allaient vers Kaori, le reste n'avait aucune importance.  

Une fois de plus il s'était mal comporté avec elle. Il avait été froid et distant avec elle. Tout cela parce qu'elle avait juste prononcé le prénom de leur client. Il avait eu une réaction tellement disproportionné qu'il réalisa ce qu'il s'était toujours refusé à admettre : Jaloux, il était jaloux qu'un autre que lui n’ait l'attention de Kaori. Jusqu'à aujourd'hui il n'avait pas compris ce qu'était ce sentiment, pour la simple et unique raison que jamais il ne l'avait ressentit avant de rencontrer la sœur de Maki. Il mettait ses crises de colères, sur le fait que Kaori lui avait été confiée, et qu'il devait veiller sur elle. Il ne voulait pas admettre qu'un solitaire comme lui puisse être jaloux, mais c'était bien ce qu'il était. Il ne devait et ne voulait être que le seul qui devait compter aux yeux de Kaori ! Jaloux et égoïste également ! Kaori était à lui et à aucun autre homme !  

Dans ce cas pourquoi avait-il peur à ce point là de lui avoué ses sentiments ? Pourquoi ne pouvait-il pas lui dire à quel point il tenait à elle !? Pourquoi ne pas lui montrer que sans elle il n'était rien ? Pourquoi était-il lâche à ce point ?......  

Le nettoyeur en pleine réflexion intérieure avançait sans se rendre compte à quel point l'endroit où il se trouvait était dangereux.  

Pendant ce temps, à la cabane, Kaori se demandait encore ce qui avait bien pu provoquer chez Ryo une telle réaction. Elle n'avait rien dit de bien méchant, en plus ça devait être la vérité, de ne pas la voir arriver comme prévu avait du faire s'inquiéter Senji. Alors pourquoi d'un coup, sans aucune raison, elle avait senti la colère de Ryo grimper. Elle avait vu ses mains se crisper, elle avait bien cru qu'il allait exploser comme cela sans aucune raison connue. Il était partit comme cela sans excuse valable : « Je vais faire un tour ! », avait-il dit froidement alors qu'elle sentait qu'il bouillonnait intérieurement.  

Est-ce le fait de devoir passer la nuit avec elle qui l'avait rendu aussi taciturne ? A croire qu'il devait déjà regretter de l'avoir accompagnée ! Mais elle au contraire, était bien heureuse qu'il soit avec elle. Que se serait-il passé si elle s'était retrouvée seule dans cette forêt aussi inhospitalière ? Elle se mit à frissonner à cette simple idée ! Aurait-elle réussi à trouver cette cabane ou alors serait-elle morte transie par le froid ? Comment Ryo aurait-il prit la nouvelle de sa disparition ? Peut être aurait-il été heureux de se débarrasser d'elle ?  

Rapidement elle secoua la tête. Non ! Une telle éventualité était impossible, jamais Ryo n'aurait été heureux de la voir disparaître ! Même s'il ne l'aimait pas comme elle, elle l'aimait, elle espérait qu'il tienne un tant soit peu à elle.  

Si c'était le cas, était-ce pour cela qu'il avait été aussi froid quand elle avait parlé de Senji ? N'avait-il pas compris que si elle avait accepté cette semaine à la montagne, c'était pour lui montrer qu'elle pouvait être capable de séduire un homme. N'avait-il pas compris que si elle avait accepté cette invitation, c'était pour lui montrer qu'elle était une femme, et non pas un garçon manqué sans aucun attrait comme il aimait si souvent lui répéter !  

Elle n'en avait rien à faire de ce fils à Papa ! Non tout ce qui l'intéressait c'était d'attirer l'attention de son partenaire, pour qu'il la voit enfin, non plus comme la gamine qu'il connaissait, ni comme la partenaire, et encore moins comme la personne qui s'occupait des tâches ménagères. Non elle voulait qu'il la voit enfin comme une femme !  

Toute à ses pensées, Kaori s'activa dans la cabane. Vu que Ryo avait décidé qu'ils allaient passer la nuit ici, il fallait qu'elle leur prépare de quoi manger. Même si elle n'était pas très à l'aise de fouiller dans les affaires de gens qu'elle ne connaissait pas, munie de la lampe à pétrole, elle se dirigea vers le coin de la cabane qui servait de cuisine, et commença à ouvrir les placards.  

Après quelques recherches infructueuses, elle tomba enfin sur de la nourriture. Mais le butin fut bien maigre, quelques paquets de pâtes et quelques sachets de soupe lyophilisée, et au fond du placard, elle trouva un paquet de café. Si elle ajoutait les quelques paquets de biscuits qu'elle avait dans son sac, elle avait de quoi faire quand même un bon repas. Laissant de côté la soupe et le café, elle prit un paquet de pâtes avant de refermer le placard. Elle savait que Ryo allait bouder mais c'est tout ce qu'elle pouvait lui proposer. Elle alluma la bonbonne de gaz qui se trouvait sous la cuisinière et alluma le gaz. A sa grande joie, il fonctionna, alors pour ne pas l'utiliser inutilement, elle l'arrêta immédiatement. Puis elle tourna le robinet de l'évier et constata que l'eau ne coulait pas. Elle en vint à la conclusion que la canalisation devait être gelée.  

C'est alors qu'elle se rappela avoir vu une pompe à eau à l'extérieur de l'habitation, alors prenant un grand récipient, et se couvrant chaudement de son manteau ainsi que de son bonnet, elle se dirigea vers la pompe. Sans grand étonnement, elle constata qu'elle était également gelée. Alors elle repensa à un film qu'elle avait vu peu de temps auparavant. L'héroïne tapait avec un marteau sur le tuyau pour le dégeler. N’ayant pas de marteau sous la main, elle fit avec les moyens du bord et brandit la plus petite de ses massues et commença à taper. Puis elle activa le levier qui résista encore. Elle répéta la manœuvre plusieurs fois jusqu'à ce qu'enfin l'eau s'écoule. Kaori poussa un cri de soulagement puis remplit rapidement le récipient qui se trouvait au pied de la pompe.  

Heureuse du travail accomplit, elle retourna à la cabane. Elle mit le récipient rempli d'eau dans l'évier, avant de retirer son manteau et son bonnet. Elle se mit alors à la recherche d’une bouilloire afin de faire chauffer l’eau et finalement en trouva une. Cette dernière était vraiment bizarre et semblait incongrue dans un endroit si masculin. De couleur rouge avec de petits points noirs, elle avait l’apparence d’une coccinelle...oui ! D’une coccinelle ! Kaori éclata de rire face à cet objet ! Elle se demandait quel genre de personne pouvait posséder un objet aussi kitch et tout en échafaudant des hypothèses des plus loufoques, elle se mit à la remplir.  

Quand soudain, son regard se posa devant la cheminée. Non loin de cette dernière se trouvait la veste de Ryo. Vu le froid qu'il faisait dehors, il allait être malade en restant à l’extérieur vêtu juste de son pull ! Il fallait qu'elle lui apporte son manteau !  

Elle s'empressa alors de mettre de nouvelles bûches dans la cheminée, remit ses affaires chaudes, puis attrapa le manteau de son partenaire avant de quitter la maison.  

Une fois dehors, elle réalisa une chose, elle n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait ! Alors elle se laissa guidée par son instinct et surtout par son cœur, car lui saurait où se trouvait Ryo.  

Elle marcha alors dans la forêt en faisant bien attention à se repérer afin de retrouver son chemin. Elle avançait en ayant l'impression de savoir où elle allait. Ses pas la guidèrent vers une clairière. Et tout de suite, elle comprit que son instinct ne l'avait pas trompé quand elle vit au loin son partenaire.  

Elle fut soulagée de l'avoir retrouvé, et s'apprêtait à manifester sa présence quand soudain elle réalisa où se trouvait Ryo. Il était en plein milieu d'un lac recouvert de glace. Mais quelle inconscience l'avait poussé à se retrouver en ce lieu ? Il ne savait donc pas que c'était dangereux ? Que la glace risquait de se briser à tout instant !  

Il fallait à tout prix qu'il revienne alors elle se rapprocha à la limite entre la terre ferme et la surface d'eau glacée. Puis elle se mit à hurler le prénom de son partenaire.  

Ryo se demandait s'il n'était pas en train de rêver : Kaori était en train de l'appeler. Mais pourquoi y avait-il une telle peur dans sa voix ? Les hurlements déchirants qui parvenaient à ses oreilles étaient vraiment réels, il n'y avait aucun doute là dessus. Ce n'était donc pas un rêve, il se retourna brusquement et il la vit, serrant son manteau contre sa poitrine, il devinait plutôt qu'il ne voyait, des larmes couler sur les joues de la jeune femme. Il fit alors plus attention aux paroles de Kaori :  

- Ryo ! Reviens ! Ne reste pas là !  

C'est alors qu'il réalisa enfin l'endroit où il se trouvait, en plein milieu d'un lac qui était recouvert par une couche de glace. Comment avait-il pu se mettre ainsi en danger ? Il devait être drôlement concentré pour arriver jusque là sans même s'en rendre compte.  

Il ressentit à quel point sa partenaire avait peur, alors il hurla :  

- J'arrive Kaori ! Surtout tu ne bouges pas !  

Avec d'infimes précautions, le nettoyeur avança sur la glace, il sentait un bruit de craquement sous ses pieds, il se demandait par quel miracle la glace tenait encore. Il marchait lentement en faisant très attention au moindre bruit qu'il entendait. Il était sur ses gardes, et était presque arrivé au bord de l'eau quand soudain un craquement sec raisonna à ses oreilles, il comprit alors qu'il était perdu. Il jeta un regard en direction de sa partenaire, son visage était la dernière chose qu'il voulait voir !  

La nettoyeuse fut rassurée de voir son partenaire s'approcher d'elle, encore quelques pas et il serait auprès d'elle. Elle mourrait d'envie de le rejoindre et de se blottir dans ses bras forts et musclés, mais elle savait que la glace ne résisterait pas à leurs deux poids. Alors avec une impatience mal contenue, elle attendait le retour de Ryo sur la terre ferme. Elle le vit la regarder avec une lueur qu'elle ne lui connaissait pas au fond des yeux, puis un sourire se dessiner sur ses lèvres.  

Soudain, Kaori poussa un cri de terreur, la glace venait de se rompre sous les pieds de Ryo, et elle le vit disparaître dans l'eau glaciale du lac.  

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