Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: nodino

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 7 capitoli

Pubblicato: 05-06-11

Ultimo aggiornamento: 07-04-12

 

Commenti: 62 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: Anciennement "Île était une fois"... Quand Kaori et Ryo se retrouvent coincés sur une île déserte...

 

Disclaimer: Les personnages de "Île était une fois..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I'm almost 18. Can I get access to the NC-17 section?

 

No. Legally, you are not major, before you are 18 years old. I don't care if it's in a day or a week. Make your request when you are actually 18.

 

 

   Fanfiction :: Mokkori Island.

 

Capitolo 3 :: Mick le macaque

Pubblicato: 22-07-11 - Ultimo aggiornamento: 20-09-14

Commenti: Hello, bonsoir à tous ! Voici le troisième et, normalement, avant dernier chapitre de ma petite fic estivale. Comme vous pouvez le constater, elle a changé de nom et est devenue "Mokkori Island". Je dois ce changement à ma coupine Ten qui, lorsqu'elle m'en parlait, l'appelait ainsi, et j'ai trouvé que ça résumait vraiment bien le thème. Alors merci coupine et encore merci à tous pour vos super reviews, je suis toujours autant touchée de vous lire et de savoir que mes betises vous plaisent. Patatra, en lisant ta review, j'ai buggué une seconde, et puis j'ai ri... Parce que c'est vrai, je n'avais pas vu le truc. hihi. J'espère que les singes ne m'en voudront pas de les avoir collés sur une ile sans eau ^^. Pour ce chapitre, il vous faut savoir que l'île du "membre de la semaine" comporte forcément des chèvres bleues, des champignons et des cannibales, il me fallait donc y faire référence. Et avant de vous laisser lire, je vais encore remercier ma beta Cris pour sa relecture, son soutien et ses avis qui m'aident toujours autant. Bisou et à très bientôt, après mon retour de vacances, pour la suite !

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7


 

L'eau glissait agréablement sur elle et la jeune femme appréciait ce contraste avec la chaleur extérieure. Sa peau frissonnait légèrement tandis qu'elle nageait dans l'onde fraîche, et les milliards de picotements qui couraient sur chaque centimètre de son corps lui semblaient aussi légers qu'une caresse et réveillaient ses sens. Elle avait l'agréable sensation qu'à chaque brasse elle laissait derrière elle un peu de cette frustration et de ce trouble qui ne la quittaient plus depuis qu'ils étaient en vacances. En fait, pour être exacte, c'était plutôt depuis qu'ils étaient revenus du mariage de Falcon et Miki qu'elle était troublée en permanence. Depuis leur retour, le changement d'attitude de Ryo avait été radical : il était devenu encore plus insupportable qu'avant...  

 

Mais... Mais quand il la regardait... quand il lui souriait... ses yeux ne fuyaient plus, ne mentaient plus. Ensuite, de tendre son regard s'était fait caressant. Et quand ils se frôlaient, que ce soit sur le canapé ou dans le couloir quand ils se croisaient, elle avait l'impression que même l'air l'électrisait. Son souffle devenait court dès lors qu'ils se trouvaient dans la même pièce, et elle se retrouvait irrémédiablement à espérer, attendre qu'il fasse un geste vers elle. Il ne manquait plus grand chose pour que ce désir les consume tous les deux mais, à chaque fois, quelque chose se produisait qui coupait court à la situation : un saignement de nez intempestif, une affaire ou une course importante qui revenait subitement à l'esprit de son partenaire et, à chaque fois, il disparaissait en courant.  

 

« Décidément », se dit-elle en cessant de nager et en se relevant, « je ne comprendrai jamais rien aux hommes et encore moins à cet imbécile ».  

 

Ses mèches folles détrempées coulaient le long de ses joues et l'eau salée lui gouttait jusque dans les yeux. Elle passa alors les mains dans ses cheveux, les repoussant en arrière pour les plaquer doucement. Prolongeant son geste jusque sur la nuque, elle leva la tête, offrant ainsi son visage aux chauds rayons du soleil. La lumière était splendide et rendait l'eau autour d'elle si brillante qu'elle en devenait presque aveuglante. Cette baignade avait été un vrai bonheur, mais il fallait maintenant revenir à des choses plus prosaïques, à savoir aller chercher du bois. Se tournant vers la plage, elle haussa alors un sourcil en découvrant Ryo qui regardait vers l'intérieur des terres, lui tournant ainsi le dos. Il tenait dans sa main une lance, composée d'une longue branche à laquelle il avait fixé son poignard. Il avait l'air partant pour sa part du travail, à savoir pêcher leur repas, mais pourquoi regardait-il ainsi vers la forêt ?  

 

Revenant vers la plage, elle l'interpella :  

 

-Qu'est-ce que tu regardes comme ça ?  

 

-Rien... Je regarde c'est tout... répondit-il en effectuant un quart de tour sur la droite, pour continuer à lui tourner le dos lorsque la jeune femme se retrouva à ses cotés.  

 

-T'es vraiment bizarre toi... Tiens, qu'est-ce que c'est que ça ? s'étonna-t-elle en découvrant une dizaine de trous dans le sable qui suivaient une ligne depuis les arbres jusqu'à Ryo.  

 

-Qu'est-ce que j'en sais moi ? maugréa celui-ci en rebouchant du bout des orteils, et le plus discrètement possible, celui qui se trouvait devant lui. Si ça se trouve, les crabes sont peut-être déjà de sortie. Et puis fais un peu attention aux oursins dans l'eau. Comme d'habitude, tu ne te préoccupes pas du danger, mais une blessure sur leurs piquants peut être dangereuse. Considère cette île comme un milieu hostile au lieu de jouer les touristes... Et puis, si t'as fini ta baignade, je te rappelle que tu nous as défini des taches et que toi tu n'as encore rien commencé !  

 

-Oh, ça va hein, répondit Kaori, refroidie par le ton tranchant et le dos ostensiblement tourné de son partenaire, j'ai juste nagé un peu ! Cette île est un paradis, pas ta jungle ! Et puis on n'a pas de train à prendre que je sache...  

 

-Si tu veux manger et ne pas grelotter ce soir, il faudra du bois, et il ne va pas venir tout seul jusqu'à nous.  

 

-Ok, ok, arrête de raler, je m'habille et j'y vais. T'es content ?  

 

Oh que oui il était content, content qu'elle se rhabille surtout ! Lorsqu'il s'était extirpé de sa montagne de noix de coco, il avait pris son temps pour préparer sa lance, espérant qu'ainsi elle aurait terminé de nager lorsqu'il arriverait sur la plage. Mais, à priori, la belle avait perdu la notion du temps pendant qu'elle nageait, car lorsqu'il était arrivé, il n'avait pu que constater à quel point cette sirène en vichy rouge était magnifique. A chaque fois qu'elle plongeait pour aller taquiner les poissons sous les rochers, il ressentait l'étrange pouvoir attractif qu'elle exerçait sur lui. Complètement tétanisé et incapable de fuir, il était juste devenu l'esclave de ce corps aux courbes sensuelles qui évoluait dans l'eau. Le feu de ses cheveux semblait issu du soleil qui illuminait l'onde, et chaque plongeon lui coupait le souffle lorsque ce feu disparaissait pour laisser place au rouge ardent du petit soutien-gorge, qui se fondait à son tour dans l'eau tandis qu'apparaissait l'incandescente culotte à petits carreaux. Lorsque ses pieds disparaissaient enfin en un petit clapotis léger, il pouvait reprendre son souffle. Mais cela ne durait que l'espace d'un instant avant qu'elle ne réapparaisse à la surface. Alors ses doigts s'agitaient de nouveau en tous sens, il sentait couler un filet de bave jusque sur son menton et il était contraint de reprendre cette posture de sécurité qu'il avait adoptée en débarquant sur cette île de malheur, à savoir couché sur le sable pour aveugler son mokkori et l'empêcher de bondir jusqu'à elle.  

 

Puis elle s'était relevée, et la puissance du choc l'avait laissé KO debout. Elle n'avait rien fait de spécial, juste plaqué ses cheveux en arrière, mais ce geste avait été d'une telle sensualité qu'être percuté par un camion aurait été moins terrible pour son pauvre coeur déjà bien mis à mal. Le léger cambré de ses reins souligné par la ligne d'eau qui recouvrait ses fesses, son visage offert projeté en arrière, ses bras relevés qui tendaient le petit haut en découvrant le galbe de ses seins, le tout dans une lumière mordorée renvoyée par ces milliards de gouttelettes qui ruisselaient sur son corps d’albâtre... Comment... comment était-ce possible que le destin lui mette ainsi devant les yeux ce qu'il y avait de plus appétissant au monde alors qu'il était au régime sec !  

 

C'est alors qu'en un éclair de lucidité il avait compris qu'elle s'apprêtait à sortir de l'eau et qu'elle allait se retourner. Faisant appel à toute la puissance de sa volonté, il avait réussi à se défaire de l'emprise quasi surnaturelle que cette sirène avait sur lui et avait effectué, péniblement, un demi-tour, gardant ainsi intact le secret sur l'impériosité de son désir. Il ne lui restait plus qu'à attendre qu'elle veuille bien se rhabiller et quitter la plage, et il pourrait ainsi récupérer le contrôle de son corps et de sa tête, et surtout souffler un peu.  

 

 

Mais ses espoirs s'envolèrent en fumée lorsque cette phrase parvint à son cerveau embrumé :  

 

-Oh mon dieu, mon tee-shirt a été emporté par le courant !  

 

-KUAAAA ! s'écria-t-il en se retournant d'un bond, le mokkori heureusement remis en berne par la gravité de la situation, mais c'est pas possible ça ! Où, où est-il que j'aille le repêcher ? Où !? Où ?!  

 

-Attends, c'est pas la peine, l’arrêta Kaori alors qu'il courait déjà dans les vagues, il est là bas, regarde. La jeune femme désigna du doigt un point blanc au lointain. Le temps que tu atteignes cet endroit, il aura encore été poussé plus au large et tu risques de...  

 

-Tu oublies à qui tu t'adresses Kaori, sache qu'à coté de moi Flipper fait figure de sushi flottant. Ne bouge pas, je reviens.  

 

-Non Ryo, je refuse que tu prennes autant de risques pour un simple tee-shirt. Ce n'est pas grave, je peux rester en maillot de bain, dit-elle en rougissant un peu quand même.  

 

-Mais tu ne comprends pas ! s'impatienta-t-il brusquement.  

 

Ah ça oui, elle ne comprenait visiblement pas qu'il n'allait pas survivre longtemps si elle restait dans cette tenue ! Son ange gardien à tête de Makimura ne serait pas d'une grande aide si elle devait déambuler ainsi à moitié nue devant ses yeux. Entre le petit démon et ce corps caverneux qui cherchait à lui imposer sa volonté, il allait finir par exploser. Et il mourrait là, sur la plage, à cause d'un petit maillot en vichy rouge et de ce fichu blocage... Elle ne comprenait rien ! Il lui fallait un tee-shirt à tout prix !  

 

Un tee-shirt... Mais oui … Il avait la solution ! Retirant dans la seconde son propre haut, il l'envoya sur sa partenaire.  

 

-Tiens, je ne voudrais pas que tu attrapes un coup de soleil.  

 

-Hey, s'écria-t-elle en le recevant sur la figure. Mais et toi ? hésita-t-elle, tandis que son regard s'attardait un instant sur le torse bronzé de Ryo.  

 

-Ne t'inquiète pas. Rien n'est plus important que toi.  

 

 

Le silence se fit. Intense. Comme le regard de Kaori. Elle semblait s'être arrêtée de respirer, debout devant lui, son maillot blanc entre les mains, ses grands yeux noisette fixés sur lui, attendant qu'il poursuive. Ryo chercha quelque chose à dire, mais alors que cette petite phrase avait fusé sans qu'il ne la prémédite, maintenant qu'il cherchait comment enchaîner sur ces aveux qui le libéreraient, plus rien ne venait. Le regard fuyant et la mâchoire crispée, il déglutit et se hasarda sur ce sentier glissant :  

 

-Heu... Je... Tu... C'est vrai que...  

 

Ça y était, il avait l'air d'un crétin fini... Mais pourquoi ça ne venait pas ?!  

 

-Et... Tu... tu... tu devrais t'habiller ou tu vas faire peur aux poissons !  

 

 

Lorsque Ryo reprit conscience après le blanc qui suivit cette sortie peu honorable, ce fut pour voir Kaori s'éloigner à grands pas furibonds. Mais pourquoi était-elle à l'envers ? Comprenant soudain que c'était lui qui était planté tête en bas, sûrement après qu'elle l'ait sauvagement balancé dans le sable, il se laissa tomber sur le coté pour se remettre le crâne et le paysage à l'endroit. Il constata alors avec soulagement qu'elle avait quand même enfilé son tee-shirt. Celui-ci, encore plus ample que le premier, lui tombait jusqu'à mi-cuisse. La raclée qu'il venait de recevoir avait au moins le mérite de l'avoir sorti d'une situation délicate.  

 

 

Recrachant la noix de coco qu'elle lui avait enfoncée dans la gorge, il défit les nœuds dignes d'un marin que Kaori avait réalisés avec son corps, puis il étira longuement ses muscles douloureusement rudoyés. « Elle n'y a pas été de main morte cette fois » se dit-il en s'allongeant sur le sable chaud. Plaçant ses mains derrière la nuque, il ignora le petit démon rouge qui dansait devant ses yeux et baissa les paupières, exprimant dans un profond soupir toutes ses frustrations.  

 

 

La situation devenait problématique. Ce conflit entre ses désirs et son besoin de s'ouvrir à elle était inextricable... Et pourtant l'instant et l'endroit auraient été propices. Rien ni personne pour venir les déranger. Aucun danger alentours. Alors quoi ? Il se savait handicapé sur le plan relationnel, mais à ce point-là, il n'aurait jamais cru ! Si au moins il arrivait à se défaire de ce conditionnement mental qui l'empêchait de passer à l'acte, les choses seraient plus simples. Un picotement lui fit ouvrir les yeux et il découvrit le petit génie à tête de Makimura qui gesticulait dans tous les sens, visiblement outré de cette dernière pensée.  

 

 

-Mais foutez-moi la paix tous les deux et sortez de ma tête ! maugréa le nettoyeur en sautant sur ses pieds et en de dirigeant vers la mer. Allez, foutez-moi le camp !  

 

 

Kaori, qui se tenait à la lisière de la forêt, se demanda ce que fabriquait son partenaire à chasser ainsi des mouches invisibles autour de sa tête. Puis, décidant que ce crétin ne valait pas la peine qu'on se préoccupe de son sort, elle coula quand même malgré elle un regard sur son large dos nu, resserra contre son corps le tee-shirt emprunt de son odeur et se mit à ramasser des branchettes. Autour d'elle, la forêt luxuriante était traversée par les rayons qui perçaient la pénombre du petit bosquet pour déposer ici et là des taches lumineuses sur le sol sablonneux. L'ombre était agréable et donnait plus envie de se prélasser que de travailler. Mais elle était ici soumise à la réalité d'une vie au plus proche de la terre, à savoir assouvir ses besoins les plus primaires : dormir, manger, se chauffer. En un éclair, un autre des besoins primaires de l'être humain lui traversa l'esprit et elle rougit alors violemment. Se servant de ses mains comme d'un éventail, elle tenta tant bien que mal de faire baisser la température de son corps, mais peine perdue. Le fait de porter le vêtement de Ryo n'aidait pas non plus à calmer ses sens. L'enlevant rapidement, elle le posa par terre et profita d'un alizé qui soufflait sur son corps pour reprendre un peu ses esprits. Respirant doucement, elle voulait se laisser gagner par la sérénité qui émanait de ce sous-bois, mais elle ne put que se crisper en sentant soudain quelque chose tirer doucement sur le fil qui retenait le haut de son maillot de bain.  

 

La main gauche retenant son haut, elle se retourna brusquement, prête à frapper le seul importun possible sur cet île, à savoir Ryo. Mais elle retint la noix de coco qui était subitement apparue dans sa main et éclata de rire en découvrant la grimace mutine qui déformait le visage du petit macaque à la mèche blonde.  

 

-Mick !! gronda-t-elle faussement, que dirait Kazue si elle apprenait ce comportement très déplacé ?  

 

Le macaque poussa un petit cri et bondit sur le doigt sévèrement tendu dans sa direction, pour grimper jusqu'à l'épaule dénudée de la nettoyeuse où il s'installa, comme si de rien n'était.  

 

-Décidément, s'amusa la nettoyeuse en lui grattouillant le cou, tu as bien mérité ton surnom toi. Allez viens, puisque tu veux rester avec moi, allons donc ramasser de quoi faire du feu.  

 

Les heures s'écoulèrent donc ainsi, Kaori se promenant en agréable et simiesque compagnie tandis que Ryo se défoulait en une pêche fructueuse. Lorsqu'ils se retrouvèrent devant la grotte, ils avaient tous deux trouvé de quoi préparer un repas digne de ce nom. Ryo était en train d'évider une coque de noix pour en faire un bol quand il vit paraître sa partenaire. Fronçant les sourcils, il nota que la jeune femme ne portait plus de quoi masquer la beauté somptueuse de son corps, mais la rancœur qui étreignit son cœur en découvrant le petit singe sur l'épaule de sa belle lui ôta immédiatement l'idée même de s'attarder sur les courbes de Kaori. Mick... Décidément celui-là, même absent, il lui cassait les pieds !  

 

-Qu'est-ce qu'il fiche ici ? maugréa-t-il en désignant le macaque du menton.  

 

-Oh, il m'a aidée à ramasser du bois et nous avons même trouvé de quoi agrémenter le poisson.  

 

- « Nous » ? Depuis quand il y a un « nous » entre lui et toi ? releva-t-il pendant que Kaori déposait le petit fagot de bois devant la grotte. Il avait l'impression que le petit singe, toujours lové autour du cou de sa partenaire, le narguait effrontément en promenant ses petites pattes et sa queue sur ses épaules rondes et sa gorge gracile.  

 

-Ce n'est qu'un singe Ryo, ne me dis pas que tu es vraiment jaloux de ce petit animal ?  

 

-Manquerait plus que ça, réfuta le nettoyeur en s'acharnant sur son briquet.  

 

Lui ? Jaloux d'un macaque à peine plus grand que son poing... Et puis quoi encore !? Par contre, ce Mick avait l'air d'être aussi collant et persévérant que l'original, alors c'était peut-être un effet de son imagination, mais il sentait qu'il fallait le garder à l’œil. En tout cas, quoi que la version miniature fasse, il le ferait payer à l'amerloque ! Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas sauté sur Kazue, mais foi de Mokkori, il fallait bien que quelqu'un paie pour l'effronterie de ce gêneur, et un petit bisou volé à la belle infirmière le consolerait sûrement des agissements de cet impertinent macaque.  

 

 

Fort de cette décision et riant à l'avance de la tête de son comparse, il réussit enfin à faire partir une belle flambée, ce qui fit aussitôt fuir Mick, à la plus grande joie du nettoyeur. Kaori, après avoir envoyé un petit signe au macaque, s’attela à préparer leur collation. Elle prit tout son temps et, finalement, c'est avec une certaine fierté qu'elle présenta à son partenaire une noix de coco évidée contenant du poisson mariné au jus de coco et aux autres fruits qu'elle avait trouvés sur l'île. Ryo, comme à l'accoutumée, se rua sur la nourriture qu'il s'apprêtait à dévorer quand il s'arrêta subitement et attrapa un des aliments du bout des doigts.  

 

-Mais qu'est-ce que c'est que ce champignon ?  

 

-Un champignon justement. Bien vu Monsieur le détective... ironisa sa compagne.  

 

-Mais t'as trouvé ça où ? s'inquiéta le nettoyeur, tu sais que tous les champignons ne sont pas comestibles quand même ?  

 

-Eh bien, si tu vois soudain surgir des chèvres bleues, c'est qu'il n'était pas comestible, se moqua la cuisinière. Je sais reconnaître les champignons, ne t'inquiète pas. Tu peux manger sans crainte.  

 

Puis, voyant la mine réticente de Ryo, elle soupira d'agacement et reprit :  

 

-Ok, laisse, je vais le manger...  

 

-Ah non, sûrement pas, s'écria le nettoyeur en se dépêchant d'avaler le champignon, d'ailleurs donne-moi les tiens, ils sont vraiment excellents !  

 

Et avant que Kaori n'ait pu réagir, il se servit dans sa noix de coco et enfourna rapidement tous les champignons du bol de la jeune femme. Elle s'y connaissait sûrement en champignons, mais lui ne voulait pas prendre le moindre risque, et si quelqu'un devait être malade à cause de ça, il préférait que ce soit lui. Il la connaissait. S'il ne les mangeait pas, ce serait elle qui le ferait. Elle était suffisamment têtue pour ne pas l'écouter et n'en faire qu'à sa tête, convaincue qu'elle ne risquait rien. Mais on ne rigolait pas avec certains champignons ! Et il refusait de courir ce risque. Avec sa constitution robuste, il se remettrait plus facilement qu'elle d'une intoxication. Décidément, cette île était l'île de tous les périls ! se dit-il en engloutissant une autre bouchée de la garniture.  

 

 

Un peu surprise par cette attitude, Kaori le regarda se baffrer, cherchant à comprendre comment fonctionnait l'esprit tordu de celui qui lui faisait face. Ce n'était quand même pas pour l'empêcher d'être malade qu'il prenait, lui, le risque d'un empoisonnement ? Il aurait suffi de les jeter ces champignons... Devant tant de bêtise et de prévenance, son visage s'éclaira d'un léger sourire qui vint flotter sur ses lèvres, et elle attrapa un morceau de poisson mariné qu'elle mangea avec appétit. Elle semblait vraiment heureuse et Ryo, l'observant à la dérobée, ne put que remarquer l'éclat particulier de son visage. Ce ne pouvait être déjà un effet hallucinogène des champignons... Il n'avait pas la moindre idée du pourquoi de ce revirement, mais elle était tellement belle ainsi qu'il préféra juste profiter de l'instant, sans poser de questions. Ils finirent donc de dîner dans la bonne humeur, savourant les parfums, les saveurs et la lumière du soir et goûtant au calme et à la sérénité que la nature sauvage leur offrait sur l'instant.  

 

Lorsque les coco furent vides, Ryo récupéra ce qui était tombé par terre.  

 

-Il faudra enterrer les déchets après.  

 

-Pourquoi ?  

 

-Question de sécurité. Il vaut mieux éviter d'attirer les bestioles avec de la nourriture.  

 

La jeune femme alla donc enterrer ce qui restait des préparatifs du repas dans le sable, tandis que Ryo ravivait un peu les flammes. La nuit tombant rapidement dans cet endroit de la planète, il faisait déjà presque nuit et il préférait que le feu ne s'éteigne pas avant le matin, même s'il n'avait pas l'intention de dormir. Pénétrant dans leur habitation de fortune, il sortit sa veste et une serviette du sac et les étala par terre, puis s'adressa à sa compagne dont il avait senti la présence à l'entrée de la grotte.  

 

-Tu pourras t'allonger ici pour dormir un peu. Tu dois être épuisée après toute cette journée.  

 

 

Il alla ensuite s'asseoir en s'adossant à la paroi, le plus loin possible de l'endroit où il avait installé la couche de Kaori. La jeune femme, qui avait remis le tee-shirt de Ryo en revenant de la forêt, recroquevilla ses jambes pour pouvoir les y enfouir et elle se tourna vers le nettoyeur, observant ce visage qui lui avait semblé si mystérieux pendant toutes ces années. Un peu plus tôt dans la journée, elle avait pensé qu'elle ne comprenait rien à cet homme. C'était faux. Non pas qu'elle puisse se targuer de tout connaître de ses pensées et d'arriver à lire en lui comme dans un livre ouvert, mais elle cernait de mieux en mieux chacune de ses réactions. Elle avait même l'impression que, depuis qu'ils étaient sur cette île, elle réussissait encore mieux que d'habitude à le comprendre. De nombreux changements s'étaient opérés dans leur relation et, qui sait, peut-être que d'autres encore se préparaient... Après tout, ici, tout semblait possible...  

 

Dans le silence de la grotte, seulement rompu par les petits crépitements du feu, Ryo réfléchissait en s'abîmant dans la contemplation des flammes, et lorsque Kaori l'appela doucement, son murmure lui sembla aussi doux et chaleureux que l'atmosphère créée par le léger flamboiement du foyer.  

 

-Tu penses qu'il y a un problème, c'est ça...  

 

-Je pense qu'il se passe quelque chose, oui. Ils auraient déjà dû être là. Demain j'irai vérifier la balise de secours.  

 

 

Perdue dans ses pensées, Kaori ne répondit pas. Et dans le silence qui avait repris possession de la grotte, le soudain bruissement qui se fit entendre depuis l'extérieur prit immédiatement une allure menaçante.  

 

-Qu'est-ce que c'est ? s'inquiéta la jeune femme en se redressant sur un bras, tandis que d'autres bruits résonnaient dans la nuit.  

 

-Oh, sûrement des crabes, répondit Ryo qui poursuivit, un sourire amusé sur les lèvres, ou alors des chèvres bleues... ou des cannibales tout au plus. Aïe ! s'écria-t-il après avoir reçu une noix de coco en pleine tête, mais c'est quoi cette nouvelle manie de balancer des noix de coco à tout va ? Je préférais encore tes massues, tiens !  

 

-Arrête de te plaindre, crétin des îles, rétorqua la jeune femme en se levant pour venir s'installer à côté de lui. Je ne vais pas réussir à dormir de la nuit avec tes bêtises! Des cannibales... brrrrr... fit-elle en frissonnant.  

 

Se pelotonnant contre son partenaire, elle aperçut alors le magnum 357 à coté de sa main droite. Elle ne pouvait le voir depuis l'endroit où elle se tenait auparavant, mais Ryo l'avait sorti du sac et le gardait à ses cotés. L'endroit était paradisiaque, mais il avait appris à parer à toute éventualité et, ici plus qu'ailleurs, il comptait bien faire en sorte qu'il ne lui arrive rien.  

 

-Ne t'inquiète pas, je plaisantais... Tout ira bien, murmura-t-il à son intention en replaçant correctement sa veste sur elle.  

 

-Je ne m'inquiète pas crétin... marmonna-t-elle d'une voix déjà embrumée de sommeil, je ne m'inquiète pas... puisque tu es là.  

 

Dans la seconde qui suivit, la tête qui pesait sur son épaule nue s'abandonna un peu plus, signifiant que la jeune femme s'était endormie. Elle avait une complète confiance en lui, voilà qui expliquait cet abandon total. Mais lui, pouvait-il avoir confiance en lui-même ? Qu'est-ce qui pouvait ainsi expliquer qu'il n'arrivait qu'à bafouiller péniblement deux pauvres mots sans aucun sens dès lors qu'il s'agissait de s'ouvrir complètement à elle ? Voulant tenter l'expérience en profitant du sommeil de Kaori, il s'essaya à prononcer ces trois mots fatidiques qui semblaient coincés au fond de lui :  

 

-Kaori... Je... Kaori... Je t'...Ka...  

 

La sueur froide qui le submergea alors perturba le sommeil de la nettoyeuse, et elle s'agita un peu avant de se raccrocher à son bras et de se rendormir profondément. Soupirant rageusement, Ryo martela la paroi de l'arrière de son crane. Entre son incapacité à communiquer et ce conditionnement impossible à briser, c'était pas gagné !  

 

« Mais une chose est sûre », murmura-t-il en passant un bras autour de sa compagne pour la ramener au plus près de la chaleur de son corps, « même si je suis infoutu de te le dire, je sais ce qu'il en est ». Puis il s'endormit d'un demi-sommeil, restant aux aguets pour protéger celui de celle pour qui il s'était juré de survivre coûte que coûte.  

 

 

 

 

Lorsque le matin pénétra dans la grotte et vint taquiner les paupières de Kaori, celle-ci se demanda ce qui la chatouillait ainsi. Perdue dans un cauchemar où une chenille velue grimpait sur elle, elle porta la main à l'endroit de son corps où la sensation gênante persistait. En sentant quelque chose de poilu sous ses doigts, elle ressentit une violente décharge d'adrénaline et se réveilla aussitôt. Quelque chose remuait sous son tee-shirt !! Se redressant en hurlant, elle ôta dans la seconde le vêtement pour le jeter au loin, tandis que son partenaire, l'arme au poing, mettait en joue la masse qui le faisait bouger. Lorsque la tête grimaçante du petit singe apparut dans l'échancrure du col, Kaori éclata de rire, soulagée de ne pas avoir réellement été en contact avec la grosse chenille velue de son rêve. Quel réveil en fanfare ! Ses muscles en étaient tout endoloris. Quittant la grotte pour s'étirer au soleil, elle se retourna brusquement vers Ryo en l'entendant proférer d'impitoyables menaces au petit singe, qui se terrait d'effroi contre les rochers.  

 

-Tu ne me la feras pas à moi, Mick ! Recommence ça et je te tue !  

 

-Ryo ! Arrête ! s'interposa-t-elle vivement, ce n'est qu'un singe ! Il ne sait pas ce qu'il fait !  

 

« Ben voyons » ne put s’empêcher de penser le nettoyeur, tandis que Mick se précipitait vers Kaori et que la jeune femme le laissait grimper sur son épaule, « pourquoi est-ce que j'ai l'impression d'être avec un vieux pote alors ? »  

 

Et il eut la certitude qu'il avait eu raison de se méfier lorsque, suivant le regard malicieux de Mick, il comprit soudain qu'il louchait sur le nœud qui retenait le haut du maillot de bain de Kaori. Ce qui s'ensuivit ne dura qu'une fraction de seconde, mais Ryo eut l'impression que cela se passa au ralenti. La petite ficelle rouge monta haut vers le ciel quand le petit macaque tira dessus d'un coup sec  ; Ryo bondit alors et se précipita pour empêcher l'irréparable, à savoir la chute de ces deux petits caches rouge et blanc ; le temps ralentissant sa course au maximum, il avait comme l'impression de se voir, les deux mains projetées vers l'avant, courant lentement vers Kaori pour tenter de sauvegarder sa pudeur et sa propre survie ; la jeune femme, au cri de Ryo, se retourna vers lui et, de stupeur, se figea en le voyant courir vers elle ; Ryo, ne regardant plus que cette poitrine qui commençait à se dénuder dangereusement, se jeta littéralement sur elle et, alors que les deux nettoyeurs tombaient à la renverse, il plaqua contre les seins de sa partenaire les deux petits triangles de vichy rouge.  

 

 

Le temps qui avait ralenti sa course s’arrêta cette fois-ci complètement, avant de reprendre sournoisement sa course folle, obligeant ainsi Ryo à prendre la pleine mesure de la situation dans laquelle il se trouvait. Vautré sur Kaori, son regard ébène plongé dans celui écarquillé de la jeune femme, il n'osait plus bouger. En effet, non seulement il était allongé entre les jambes de sa partenaire mais, de plus, si le soutien-gorge avait été rendu à sa fonction première, à savoir couvrir la partie ronde et charnue de sa poitrine, il était surtout recouvert des mains de Ryo, chacune englobant dans sa paume la rondeur d'un sein.  

 


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