Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: nodino

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 7 capitoli

Pubblicato: 05-06-11

Ultimo aggiornamento: 07-04-12

 

Commenti: 62 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: Anciennement "Île était une fois"... Quand Kaori et Ryo se retrouvent coincés sur une île déserte...

 

Disclaimer: Les personnages de "Île était une fois..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Can I have my fanfiction proof-read?

 

Yes. You just have to choose one of the beta readers of HFC and contact that person by email. Don't forget to indicate the name of your beta reader when posting your story on HFC. Thanks.

 

 

   Fanfiction :: Mokkori Island.

 

Capitolo 7 :: Retour...

Pubblicato: 07-04-12 - Ultimo aggiornamento: 30-11-14

Commenti: Bonsoir à tous ! Comme promis (avec quelques minutes de retard quand même) voici le dernier chapitre de cette petite fic-punition donnée par Pancake, que je veux remercier car sans elle je ne me serais jamais lancée dans ce genre d'aventure et ça aurait été dommage car j'y ai pris beaucoup de plaisir, même si ce n'est jamais simple de tenter l'humour. Je sais que cela fait longtemps que je n'ai pas majé, donc il est possible que vous ayez oublié une petite chose que je dois rappeler: Ryo avait la facheuse habitude de se jeter sur le sol pour cacher un mokkori naissant et cela laissait quelques traces, à savoir des trous dans le sable. Ensuite, après l'histoire de la serviette, voilà, j'ai recommencé : j'ai triché lol. J'ai rajouté un tout petit détail dans les chapitres précédents, histoire de pouvoir l'utiliser ici. Je n'en dis pas plus, mais je sais que ceux qui ont l'oeil le trouveront :-) Avant de vous laisser lire, je voudrais remercier tous ceux qui m'ont suivie dans cette petite histoire et qui m'ont laissé une trace, cela a été un vrai plaisir (et soulagement j'avoue) de savoir que j'ai pu vous faire rire, sourire ou mettre de bonne humeur. Ensuite, je voudrais aussi remercier Macéma qui m'a offert un petit cadeau que j'adore et que vous découvrirez à la fin et, enfin, embrasser sur les deux joues ma beta cris, qui m'a encouragée tout du long et grâce à qui j'ai enfin appris comment insérer le dit cadeau. C'est d'ailleurs pour ça que son OS est remonté en première page lol (et d'ailleurs, si ce n'est déjà fait, je vous encourage vivement à le lire, il est magnifique ^^). Sur ce, je vous dis à bientôt et bonne lecture

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7


 

Quelques heures plus tard, le soleil commençait à rougeoyer doucement sur la mer, signe qu'une deuxième journée allait bientôt se terminer. Assis l'un contre l'autre, sur les hauteurs d'un rocher qui surplombait une partie de l'île, Ryo et Kaori finissaient de siroter le contenu désaltérant d'une noix de coco en contemplant le paysage. Ils retrouvaient cette espèce de calme sérénité qui les gagnait lorsqu'ils observaient Tokyo, du haut de leur immeuble, à un détail près : l'harmonie et la complicité qui les reliaient étaient désormais complètes et parfaites. Kaori, envahie par la douceur de l'instant, posa doucement sa tête sur l'épaule de son compagnon. A sa grande surprise, ce geste d'abandon sembla électrifier le nettoyeur, car il se figea soudain. Devant le regard interrogateur de la jeune femme, il mit un doigt sur sa bouche pour lui signifier de se taire et, l'attrapant par la main, la tira doucement en arrière. D'un petit signe, il lui indiqua de se coucher à plat ventre. Par réflexe, Kaori fit ce qu'il lui demandait et mit en pratique les instincts acquis aux côtés de son partenaire : baisser la perception de son aura jusqu'à se rendre invisible à un éventuel ennemi.  

 

C'est donc couchée sur le plateau de la roche, inquiète de ce qui allait suivre, que Kaori scrutait la lisière du bosquet. Elle se demandait qui ou quoi allait bien pouvoir surgir de derrière les arbres et débouler sur la plage : bêtes, autochtones, touristes, gangsters ? A voir le visage concentré de Ryo, elle s'attendait presque au pire. Et lorsque la végétation commença à remuer, indiquant l'arrivée imminente des intrus, elle se tassa au maximum contre la pierre chaude pour disparaître complètement. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant apparaître alors un crane chauve, suivi de près par deux femmes qu'elle aurait reconnues entre mille : Miki et Kazue ! Ils étaient sauvés, les secours étaient arrivés ! De surprise et de bonheur, elle faillit se relever d'un bond et crier pour leur signaler leur présence, mais le silence de Ryo à ses côtés l'interpella. Lui jetant un regard en coin, elle remarqua qu'il paraissait presque sombre. Que se passait-il ? Retenant son cri, elle resta donc immobile à ses cotés, l'interrogeant du regard.  

 

 

Pendant ce temps-là, les trois nouveaux arrivants étaient parvenus au milieu de la plage. De là où elle se trouvait, Kaori pouvait deviner à leurs traits tirés que les deux derniers jours avaient dû être riches en inquiétude pour eux. Le petit groupe regardait tout autour de lui, et ils paraissaient visiblement déçus de ne trouver qu'une plage vierge de toute présence.  

 

-Je ne crois pas qu'ils soient sur celle-ci non plus, gémit Kazue. On les aurait vus s'ils étaient là, dit-elle en se passant la main dans les cheveux d'un geste presque douloureux.  

 

-Il faut qu'ils soient là ! rétorqua Miki d'un ton qui n'admettait aucune réplique, on a parcouru toutes les îles depuis hier, celle-ci est la dernière. Alors il faut qu'ils soient ici ! On va en faire le tour et retourner chaque pierre jusqu'à ce qu'on les retrouve. Je ne veux pas croire qu'on ne les trouvera pas, je refuse de rentrer sans eux !  

 

-Calme-toi Miki, intervint son mari, ce n'est pas en paniquant qu'on va les retrouver. Et puis, tu connais Ryo : s'il le fallait, il reviendrait même de l'enfer pour ramener Kaori à bon port.  

 

Un peu rassérénée par la tirade du mercenaire, le visage de Miki se détendit un peu, mais l'inquiétude que Kaori devinait lui faisait mal. Elle s'en voulait de la laisser ainsi se tourmenter alors qu'elle se trouvait juste au-dessus d'elle. Si seulement elle arrivait à comprendre pourquoi Ryo lui tenait ainsi le bras, comme pour l'inciter au silence...  

 

-Mais qu'est-ce qui se passe ? chuchota la jeune femme, si bas que seul Ryo pouvait l'entendre, pourquoi on ne leur dit pas qu'on est là ?  

 

Pour toute réponse, Ryo se tourna sur le dos et plaça nonchalamment ses mains sous sa nuque, semblant contempler le ciel au-dessus de lui. Mais sa compagne sentait que derrière cet air détaché se cachait une toute autre vérité. Il avait l'air de réfléchir, d'hésiter... Serait-il possible que ?? Nooonnnn... Lui, le grand nettoyeur... Suivant son hypothèse et puisqu'il ne voulait pas lui répondre, Kaori tenta alors une approche différente.  

 

-Et si on restait ici ?  

 

Ryo tourna la tête vers elle, surpris. Sentant qu'elle avait fait mouche, Kaori continua :  

 

-Imagine, toi et moi, ici, pour toujours. Plus de missions, de dangers, de criminels cherchant à me kidnapper pour se mesurer à toi...  

 

-Ne me tente pas, la coupa le nettoyeur en roulant pour se rapprocher d'elle et l'enlacer d'un bras.  

 

-... et plus de cabarets non plus, asséna la jeune femme que le nettoyeur avait fait basculer sur le dos, plus de miss mokkori à chaque coin de rue, plus de beuveries avec Mick, ni de fêtes ni de saké... juste du jus de coco, jour après jour, après jour, après jour...  

 

Le regard de Ryo s'éteignit, le temps de visualiser la vie que sa compagne goguenarde venait de lui dessiner. Puis il eut un hoquet, et un deuxième, qui furent suivis d'un affreux rictus d'épouvante, et il s'effondra tel un corps sans vie sur sa compagne.  

Riant silencieusement, Kaori repoussa le lourd corps musclé comme elle le pouvait et repensa à ce qu'elle venait de lui proposer. Elle se demandait ce qui leur manquerait le plus ici s'ils restaient ici. Rien, ou plutôt si, l'essentiel : leurs amis, ceux qui étaient là et qui s'inquiétaient pour eux : Miki, Umi, Kazue, Mick... En parlant de Mick, où était-il d'ailleurs ? Elle n'était apparemment pas la seule à se poser la question, car cela fit comme un écho en contrebas, quand la voix bourrue de Falcon se fit entendre :  

 

-Mais qu'est-ce qu'il fiche Miss Monde ? Il n'est pas resté dans le bateau pourtant ?  

 

-Non, répondit Kazue, mais quand je me suis retournée dans le petit bois, il n'était plus là. Il a peut-être trouvé quelque chose...  

 

A ce moment-là, quelques branchages s'écartèrent et un Mick, très éloigné de sa classe habituelle, apparut. Rouge, complètement débraillé et décoiffé, il les rejoignit péniblement en boitant fortement et en trébuchant à chaque pas. Arrivé à leur hauteur, il essuya la sueur qui coulait le long de ses mèches devenues folles et répondit à leur interrogation muette en s'exclamant :  

 

-Cette plage est un vrai champs de mines ! Il y a des trous partout ! Je me suis pris au moins trois fois le pied dedans ! Et résultat, je me suis foulé la cheville... Mais on est où là, c'est quoi cette île, Hell Island ?!  

 

Tout en continuant de ronchonner, le blondinet se laissa tomber sur le sable. Kazue s'assit à ses côtés et entreprit de vérifier l'état de sa cheville, qui était effectivement tuméfiée.  

 

-Quelle chochotte ! lança Miki, agacée à l'idée de perdre du temps dans ses recherches, si j'ai bien compris, plus la peine de compter sur toi ?  

 

-Non mais tu me prends pour qui ? s'offusqua Mick, tu oublies qu'il s'agit de ma douce Kaori ! Laisse-moi une seconde le temps de me remettre et je te retourne toute l'île ! Quand j'y pense... seule, perdue avec cet australopithèque... Je savais que j'avais raison en disant que c'était une mauvaise idée de les envoyer seuls en mer et de saboter le bateau pour qu'il tombe en panne ! Ma pauvre Kaori... seule avec ce crétin... Tout ça c'est de AIEEEEEEEUUU !!! Kazue ! Mais ça fait mal !  

 

-Oups... pardon, pas fait exprès, mentit l'infirmière en relâchant un peu sa prise sur la cheville qu'elle venait de tordre d'un coup sec. Son regard se fit sévère. On sait que l'idée de Miki pour tenter de LES rapprocher ne TE plaisait pas, on a bien compris... Sauf qu'il ne s'agit pas de TOI et de Kaori, mais de ce qui était bien pour EUX. On leur a juste donné un coup de pouce.  

 

-Oui ben le résultat n'est pas concluant ! Regarde un peu où on en est ! Ah ça, le plan a bien fonctionné ! Ça oui, ils ont bien cru qu'on était malades, et oui le moteur est bien tombé en panne... Sauf que, maintenant, ils ont disparu en mer et aucun signe d'eux, ni du bateau ni de la balise de secours. Ah il est beau votre plan et AAAIEUUUUUUU !!! Mais Kazue, stop it, par pitié !! gémit-il en tentant de récupérer sa cheville malmenée.  

 

-Oh, encore désolée mon chéri... Je t'ai fait mal ?  

 

-Lâche cette cheville, larmoya l'américain, tandis que Kazue la lui tordait dans tous les sens.  

 

-Alors tais-toi donc un peu, ordonna sa moitié en lui indiquant Miki du regard. Effectivement, la mercenaire était devenue livide pendant la tirade du nettoyeur.  

 

-N'écoute pas cet imbécile Miki, intervint Falcon, dis-toi bien que si Mick prend le temps de se faire dorloter, c'est qu'il n'est pas si inquiet que ça. On les retrouvera, sois-en sûre.  

 

-Mais ouiiii, ma douce Miki, je ne voulais pas t'inquiéter, tête de poulpe a raison, on les retrouvera. Viens par là que je te fasse un ptit câlin pour m'excuser, lança Mick, la langue pendante, en tentant de ramper vers elle. Mais c'était sans compter sur sa chère et tendre qui, d'un twist bien senti sur sa cheville, le rappela à l'ordre, tandis que Miki lui enfonçait prestement la tête dans le sable. Falcon, l'attrapant par la ceinture, le balança ensuite sans plus de ménagement dans le bois au loin.  

 

-Toi tu commences de ce côté-là et nous on cherche par ici !  

 

 

Pendant ce temps-là, les deux nettoyeurs observaient la scène en silence et Kaori, n'y tenant plus, décida qu'il fallait mettre un terme à la torture de leurs amis. Aussi, intima-t-elle à l'oreille de Ryo :  

 

-Allez, il faut leur dire !  

 

-Ça leur apprendra à nous manipuler... marmonna-t-il, les yeux sombres. Ainsi donc le bateau c'était eux... Tu le savais bien sûr...  

 

-Arrête de bouder, je crois qu'ils ont compris... Et oui, je les avais entendus par hasard et...  

 

Mais Ryo la coupa d'un geste de la main. Il s'en foutait du pourquoi du comment. Ils allaient bientôt quitter cet Eden... Est-ce que tout ceci n'allait être qu'une parenthèse enchantée ? Il plongea son regard dans le sien :  

 

-Tu as conscience qu'une fois de retour à Tokyo, on ne sera plus aussi libres qu'ici ?  

 

-Idiot, ça ne changera rien entre nous ! Que ce soit ici, à Tokyo ou ailleurs, je serai heureuse tant que je serai près de toi... Peu importe qu'on ait à se cacher de nos amis ou de nos ennemis... cette liberté qui a été la notre ici restera gravée en moi, comme un trésor.  

 

Le regard de Ryo s'éclaira d'un sourire silencieux. Il la regarda en silence quelques secondes, savourant ces derniers instants avant leur retour à la civilisation, puis il se pencha vers elle et déposa un baiser sur son front. Lui attrapant ensuite la main, il se releva d'un bond.  

 

-Allons-y.  

 

Mais à ce moment-là, un cri sortit de la forêt et toutes les têtes se tournèrent vers Mick, qui apparut en tenant à bout de bras la serviette de Kaori.  

 

-Ils sont là !! Ils sont sur l'île, regardez !  

 

Le groupe se rua vers lui.  

 

-Oui, c'est la serviette de Kaori, tu l'as trouvée où ?  

 

-Sur la plage où on a accosté, sous un arbre. Elle était recouverte de sable, c'est pourquoi on ne l'a pas vue. Je l'ai trouvée parce que je me suis encore pris le pied dans un de ces fichus trous et que je suis tombé dessus. Et ce n'est pas tout, j'ai aussi trouvé le bateau gonflable, derrière des buissons ! Ils sont là !  

 

Miki avait les yeux brillants d'émotion et ne cessait de répéter, éperdue de soulagement :  

 

-Ils sont ici, ils sont ici, ils sont ici...  

 

-Vous cherchez quelqu'un ?  

 

 

Tournant la tête comme un seul homme en direction de la voix, les quatre secouristes découvrirent alors Ryo et Kaori, debout sur le rocher qui les surplombait. Ryo sauta depuis le haut et atterrit en douceur sur le sable, tandis que la nettoyeuse préférait descendre en prenant appui sur les anfractuosités de la roche. Les femmes poussèrent un cri de joie et se ruèrent dans leur direction, et lorsque Kaori posa le pied au sol, elles lui tombèrent dans les bras. Les hommes, moins enclins à ce genre d'effusion, se contentèrent de se rapprocher, toujours en boitant pour Mick, et d'échanger une virile poignée de main.  

 

-Content de vous revoir, lança très laconiquement Falcon en posant sa main sur l'épaule du nettoyeur.  

 

-Moi aussi Umi, moi aussi.  

 

-Yes man, continua Mick, avec une feinte nonchalance, c'est pas qu'on était inquiets hein ? On savait que tout allait bien. Mais tu connais les filles, elles s'inquiètent d'un rien. Et sinon everything's OK ? Personne n'est blessé ? Qu'est-ce qui vous est arrivé ?  

 

Dans le silence qui suivit cette salve de questions, Kaori se détacha de ses amies et se rapprocha de Ryo qui entreprit de résumer leurs péripéties. Mais il n'en était encore qu'à la panne du bateau qu'il s'aperçut que Mick ne l'écoutait déjà plus.  

En effet, les prunelles bleues fixaient Kaori avec insistance, et on avait l'impression qu'elles étaient à deux doigts de jaillir des orbites de l'américain. Ryo suivit la direction du regard azur et s'aperçut qu'il était braqué sur le tee-shirt que portait la jeune femme, ou plutôt sur sa poitrine qu'on devinait nue sous le vêtement. Le tee-shirt, celui de Ryo, était bien trop grand et l'échancrure du col s'était donc transformé en décolleté pigeonnant. La rondeur généreuse de chaque sein était ensuite révélée par le tissu blanc, les pointes dressées des mamelons ponctuant le tout comme un point d'exclamation. Mick était visiblement sous le choc car il en oublia tout principe de précaution et se mit à balbutier, le doigt tendu en direction d'un téton :  

 

-Mais... Mais... Mais... tu ne portes rien en dessous !?  

 

Sans réfléchir, Kaori se masqua la poitrine d'un bras tandis qu'elle projetait violemment l'autre en avant pour atteindre Mick au visage. Ce coup fut suivi dans la seconde d'un autre, administré par Kazue cette fois. Tombé au sol, sonné par la violence conjointe de cette vision et des coups assénés, Mick avait l'impression que le ciel venait de lui tomber sur la tête... Cette image enchanteresse, ces seins merveilleux, et puis ces explosions dans son crâne... Cela avait certainement eu des répercussions sur son ouïe, car quand la nettoyeuse mortifiée se mit à bougonner, il eut l'impression que quelque chose lui échappait :  

 

-Tous les mêmes ces Mick !  

 

-What ? What d'you mean ? Quels Mick ?  

 

-Je parle de tous ces primates dégénérés du mokkori, lança Kaori, toujours un bras sur sa poitrine.  

 

-Heu Ryo, c'est toi qu'elle appelle Mick ? Je ne pige plus rien moi.  

 

-Mais non, elle ne parle pas de moi... répondit Ryo, qui venait de s'accroupir à hauteur de son comparse, elle parle juste de toi... et de ton alter-ego... l'autre Mick...  

 

-Mon alter-ego ? interrogea Mick en se rasseyant péniblement.  

 

-Son alter-ego ? répondit l'écho du coté de Miki, tandis que Falcon fixait obstinément la mer, pour éviter de regarder de nouveau le tee-shirt de Kaori.  

 

-Ouaip, un pote à moi, aussi obsédé que toi, mais sacrément plus malin ! Faudrait lui demander des conseils si tu veux mon avis, affirma Ryo, parce que lui, il a vraiment un truc infaillible pour faire craquer les filles !  

 

-Mais je te signale que moi aussi je les fais toutes craquer, rétorqua Mick , tu as devant toi un artiste de la drague, le Van Gogh du gringue !  

 

-Crétin, lança Miki, sarcastique, ta peinture ne vole pas plus haut qu'une patouille d'enfant.  

 

L'américain tourna la tête en direction de la mercenaire et cherchait une réplique cinglante quand il aperçut quelque chose d'étrange : un petit singe, avec une drôle de mèche blonde. Il se tenait sur la roche derrière elle et souriait de toutes ses dents. Il en avait visiblement après le petit top qu'elle portait sur son short en jean, car il tendait la main en direction du nœud qui retenait le vêtement derrière la nuque de la jeune femme. La suite se déroula en une fraction de seconde. Kaori aperçut soudain elle-aussi le petit animal et l'américain l'entendit crier : « Miiiiick, nooonnn ! », et une sorte de fin du monde s'abattit alors sur lui. Sans réfléchir, comme mues par un réflexe pavlovien déclenché par le cri de leur amie, Miki et Kazue lancèrent sur le pauvre nettoyeur une attaque conjointe de massues. La puissance de l'explosion dessina un immense cratère dans le sable et au fond, tout au fond de ce cratère, son pauvre corps brisé s'agitait de faibles soubresauts, tandis que sa tête compressée disparaissait sous une tonne de bois. C'était décidé, il HAISSAIT cette île !!!  

 

 

Lorsqu'il réussit, à grand peine, à se sortir de là-dessous, il faillit en avaler de travers le sable qui se trouvait dans sa bouche. En effet, loin de se préoccuper de son innocence, les trois femmes étaient en train de s'extasier devant le coupable, qui avait élu domicile sur l'épaule de sa douce Kaori, et elles lui procuraient moult caresses et chatouilles pendant qu'il se frottait sans vergogne à elles.  

 

-Non mais c'est quoi ça ?  

 

-Je te l'avais dit, lui répondit Ryo en levant les paumes vers le ciel en signe d'impuissance, il est trop fort !  

 

-Oh Mick, je suis désolée, s'excusa Kaori en approchant le petit singe du nettoyeur, j'ai crié par réflexe ! Laisse-moi te présenter Mick...  

 

Nez à nez avec l'animal, dont la mèche blonde suivait la même courbe que la sienne, l'américain se demanda s'il ne préférait pas encore recevoir une autre attaque de massues plutôt que ce genre d'annonce. Il hoqueta d'indignation et repoussa son homonyme.  

 

-C'est... c'est ça Mick ? Non mais tu te moques de moi ? Vous avez osé... donner mon nom à un macaque !?  

 

-Tu ne vois pas les ressemblances ? s'amusa Ryo, elles sont nombreuses pourtant : le regard stupide, le sourire idiot, la mèche peroxydée, le petit mokkori. Ne manquait qu'un cabaret et je me serais senti comme à la maison. Crois-moi, c'est bon d'avoir un Mick dans les moments difficiles !  

 

- Hey, mon mokkori ferait pâlir d'envie un gorille, s'écria Mick devant le regard consterné de sa compagne, et je t'interdis de comparer ma beauté classique et élégante avec ce... truc à mèche ! Il prit alors la pose et se recoiffa pour clore la conversation, imité par le petit animal sur l'épaule de Kaori, mais, soudain, il tiqua et se tourna brusquement vers Ryo :  

 

-Quand tu as dit « les moments difficiles » de quoi tu parlais ? Vous avez eu des problèmes ?  

 

Conscient qu'il en avait dit bien plus qu'il ne le souhaitait, Ryo ne sut d'abord que répondre. Il n'allait quand même pas lui raconter les tourments par lesquels il était passé à cause de la plus sexy et maline des miss mokkori qu'il connaissait. Il serait alors obligé de raconter le reste et ça, ça n'appartenait qu'à eux. Alors il se composa rapidement un faciès d'idiot et murmura en indiquant Kaori du menton :  

 

-Ben quoi ? Tu vois avec quoi j'ai dû rester pendant deux jours... Quitte à être perdu sur une île déserte, j'aurais préféré être avec une jolie vahiné au lieu d'un danseur de Haka bodybuildé! Du coup, ce Mick-là me donnait l'impression d'être avec un pote et...  

 

Il sentit alors une aura de colère gonfler derrière lui et comprit qu'il avait parlé trop fort. Devinant qu'un châtiment Kaorien allait suivre, il se releva précipitamment et lança d'une voix de fausset :  

 

-hum heuuu, bon ben sur ce... je file à la grotte pour récupérer nos affaires... A tout de suite !  

 

Et il se carapata aussitôt, poursuivi par Kaori et Mick le macaque, qui profitait de cette dernière opportunité d'utiliser le lancer de noix de coco.  

 

-Crétin des îles, tu vas voir si je suis un danseur de Haka ! Reviens ici que je te cogne !  

 

 

Le reste du groupe les regarda s'éloigner en silence, chacun se demandant si les autres pensaient comme lui. Ce fut finalement Kazue qui rompit le silence :  

 

-Est-ce que vous ne pensez pas que...  

 

-Hum, répondit Falcon, oui, il s'est passé quelque chose ici...  

 

-Quoi ?! s'étrangla Mick en comprenant soudain où ils voulaient en venir... Vous croyez ?? Ma douce Kaori et ce rustre !? Tous, tous les deux ?? Ils ont... Ici... Sur cette plage ??  

 

-Oh, ici, ça m'étonnerait affirma Miki, les yeux dans le vague, tandis qu'elle caressait le sable fin de ses pieds nus.  

 

-Ah ? Pourquoi ? demanda Kazue.  

 

-Le sable, ça gratte, répondit machinalement et visiblement sans réfléchir la mercenaire.  

 

Puis, soudain, les yeux écarquillés, elle prit conscience qu'elle venait de révéler quelque chose d’extrêmement intime sur son couple. Rouge cramoisi, les deux mains plaquées sur la bouche comme pour tenter de retenir ce qui en avait déjà jailli, elle se tourna alors vers son mari qui, écarlate et au bord de l'implosion, était aussi tendu qu'une arbalète. Devant le regard hilare de Mick et l'air gêné de Kazue, il avança péniblement un pied, puis l'autre et, se mouvant aussi gracieusement qu'un robot grippé, il prit la direction de la forêt.  

 

-Je-retour-noba-teau articula-t-il difficilement, totalement en apnée.  

 

Alors que le mercenaire s'éloignait pour rejoindre la première plage, Miki, les yeux baissés, évitait de regarder ses amis et, sans un mot, le visage caché derrière ses cheveux, elle ramassa prestement la serviette. De derrière le rideau capillaire jaillit alors une petite voix étouffée de mortification qui murmura :  

 

- Surtout pas un mot là-dessus Mick, jamais, ou je te jure que je t'abandonne ici.  

 

Et la seconde suivante elle avait disparu en courant pour rejoindre Falcon. Mick la laissa suffisamment s'éloigner d'eux pour que l'éclat de son rire ne puisse rajouter à son embarras puis il se laissa tomber sur le sable et, rejetant la tête en arrière, explosa franchement de rire.  

 

-Ahahahah, ce Umi... Qui l'eut cru aussi mokkorien ? Finalement, elle est plutôt sympa cette île. Je me demande si elle a un nom. Sinon je propose Mokkori Island, ça sonne bien !  

 

-Notre plan a fonctionné, tu crois vraiment ? l'interrogea sa moitié en le rejoignant sur le sable.  

 

-En tout cas, ne compte pas sur eux pour nous le dire... commença l'américain, ni pour nous dire lequel des deux avait aussi un plan bien à lui...  

 

-Qu'est-ce que tu veux dire ?  

 

-Je ne sais pas, une intuition... et l'état dans lequel j'ai retrouvé la balise de secours...  

 

-Quoi ?! La balise ? Qu'est-ce qu'elle avait la balise ?  

 

-Bah... peu importe ! Nous le saurons bien assez tôt... Ou pas...Vérifions plutôt si, effectivement, le sable ça gratte, éluda Mick en attirant vers lui sa belle infirmière et en faisant taire d'un baiser toute nouvelle question.  

 

 

 

 

 

La nuit était presque tombée lorsque, depuis l'arrière du bateau qui les ramenait vers la civilisation, Ryo et Kaori regardaient, côte à côte, s'éloigner cette île sur laquelle ils avaient entamé une vie bien moins ordinaire, pour peu que la vie de City Hunter puisse être considérée comme ordinaire. Silencieux, ils repensaient à toutes ces promesses formulées, à ces moments d'intimité, et à ce dernier baiser échangé dans la grotte, lorsque Ryo avait laissé Kaori le rattraper et l'avait attirée à lui pour s'excuser d'avoir dû donner le change en retrouvant ses anciennes habitudes. Ils iraient doucement, un pas après l'autre. Rome ne s'était pas faite en un jour et City Hunter non plus, pensa la jeune femme en se rapprochant discrètement de son compagnon, jusqu'à ce que leurs bras se touchent. Tournant la tête vers elle, il posa sa main sur celle de la jeune femme qui tenait le bastingage et lui sourit :  

 

-Rentrons chez nous...  

 

 

Sur la plus haute branche du plus haut des arbres de l'île, un petit singe à la mèche blonde regardait tristement s'éloigner un bateau. Tenant dans sa main un haut de maillot de bain rouge et blanc, il le tendit vers le ciel, comme pour effectuer un petit signe de salut, puis poussa un petit cri. A ce moment, une noix de coco l'atteignit en pleine tête et une petite macaque qu'il connaissait bien apparut. Devant ses battements de cils, il ne put résister et se précipita pour lui passer le petit maillot autour du cou comme un collier. La demoiselle l'attira alors vers elle, et ils disparurent sous le feuillage pour profiter de l'intimité de la nuit.  

 

 

********  

 

Vous qui avez découvert cette histoire, vous entendrez peut-être un jour parler d'une île sur laquelle les singes ont établi un mode de séduction que l'on ne trouve nulle part ailleurs. Chaque soir, on entend les femelles de cet îlot s'agiter. Certains prétendent qu'elles se passeraient de bouche à oreille une légende racontant qu'un jour, une femme serait venue et aurait tendu de multiples pièges amoureux à l'élu de son cœur. Il se murmurerait qu'après avoir découvert que ses amis comptaient les laisser seuls au milieu de la mer, elle aurait été jusqu'à détruire leur bateau, laisser la mer emporter son tee-shirt, oublier volontairement de la nourriture devant l'entrée de sa grotte, simuler une fausse blessure au pied et même mettre hors service une balise de détresse. Fabulation ou possible vérité ? Nul ne le sait, car il n'existe aucune preuve scientifique pour alléguer cette théorie. Par contre, ce qui est sûr, c'est que la danse de séduction des mâles de cet îlot consiste aujourd'hui à faire des trous dans le sable et que les femelles désignent dorénavant celui avec lequel elles souhaitent passer le reste de leur vie en leur balançant une noix de coco sur le crane.  

 

 

 

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