Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 40 capitoli

Pubblicato: 08-08-20

Ultimo aggiornamento: 16-09-20

 

Commenti: 67 reviews

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GeneralAction

 

Riassunto: Une nouvelle menace, une nouvelle mission, une nouvelle ère pour City Hunter?

 

Disclaimer: Les personnages de "Bring on the night" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How many words are necessary in a chapter?

 

For normal fanfictions, the minimum is 600 words. For poetry, the minimum is 80 words and for song fics, the minimum is 200 words. These values can be change at any moment, if we think it's necessary. The average is 1500 words per chapter, so you can see that the minimum we're asking for is quite less.

 

 

   Fanfiction :: Bring on the night

 

Capitolo 37 :: Chapitre 37

Pubblicato: 13-09-20 - Ultimo aggiornamento: 13-09-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Encore trois chapitres et autant vous préparer… Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Chapitre 37  

 

Alors que le soir tombait, parant de rose et orange le ciel tokyoïte, Saeko approcha en douceur le scarab du ponton où l’attendaient une dizaine d’agents.  

 

- Comment ça s’est passé ?, demanda le Préfet de Police qui avait tenu à faire partie du comité d’accueil.  

- Bien, l’action est lancée., lui dit-elle, lui envoyant la corde pour l’amarrer.  

- Tout est bon de votre côté ?, l’interrogea-t-elle, anxieuse.  

- Oui. Les hommes ont sous contrôle l’aérodrome clandestin. L’avion est arraisonné., lui apprit-il.  

- Et au Vietnam ?  

- Je n’ai pas encore de nouvelles de l’agent Hirotaka.  

 

Elle réprima un mouvement d’humeur et monta sur le ponton, acceptant la main tendue de son père. Tous deux se dirigèrent vers les voitures alors que des agents descendaient dans le bateau pour récupérer les cinq hommes qui se réveillaient à peine.  

 

- Viens, c’est par là., lui indiqua-t-il, la prenant par le coude pour la guider.  

- Alors ça fait du bien de retrouver le feu de l’action ?, lui demanda-t-il avec tendresse.  

- Oui, Monsieur le Préfet. Enormément de bien. Je ne sais même pas comment vous avez fait pour me supporter., admit Saeko.  

 

Elle s’arrêta subitement et son père se tourna vers elle, lui lançant un regard interrogateur.  

 

- Merci, Papa. Merci d’avoir su m’écouter et d’avoir cru en moi. Rien ne t’y obligeait. Et merci d’avoir accepté d’aider mes amis. Là aussi, rien ne t’y obligeait., lui dit-elle.  

 

Il s’approcha d’elle et la prit dans ses bras, la surprenant. Ils étaient après tout non loin de beaucoup de ses hommes, hommes auprès desquels il ne voulait pas se montrer sensible.  

 

- Te supporter, t’écouter et avoir confiance en toi, ça n’a rien de difficile, Saeko. Ce qui est difficile, c’est de ne pas avoir peur pour toi., lui affirma-t-il.  

- Pourtant, je n’ai pas été tendre., répondit-elle, émue.  

 

Elle se souvenait des premiers jours où elle était restée enfermée dans sa chambre à tourner en rond, ressassant les évènements. Elle avait cherché à savoir où elle s’était plantée, où elle aurait dû être plus vigilante et ça avait été dur d’admettre qu’elle n’aurait pas pu faire mieux, qu’ils avaient tout simplement été plus forts. Elle avait aussi dû admettre qu’elle avait eu peur de se retrouver en prison avec des personnes qu’elle avait mises sous les verrous, avec tous les risques que ça comportait pour elle. Elle était presque sûre que ça faisait partie du plan de la Mante Verte, que sa mort avait été programmée et qu’elle n’avait dû sa survie qu’à une part de chance en étant tombée sur les micros puis à l’aide de son père, son sang-froid et ses appuis. Pour elle qui se voulait indépendante en toutes circonstances, ça avait été difficile.  

 

Lorsqu’elle avait enfin daigné sortir de sa chambre et côtoyer le reste de sa famille, elle avait dû réapprendre les règles de la maison. Cela faisait plus de dix ans qu’elle vivait seule, qu’elle faisait ce qu’elle voulait quand elle voulait, alors devoir suivre les horaires, les règles, supporter ses petites sœurs qui voulaient profiter d’elle qui n’était que rarement disponible, ça avait été une autre épreuve. Elle s’était habituée progressivement.  

 

Heureusement, elle avait eu quelques bols d’air frais, le premier lorsque Ryo avait débarqué chez elle avec neuf cents millions de yens qu’elle avait planqués dans le faux plafond de sa salle de bains. Si son père savait ça, il ferait probablement une syncope, se dit-elle. Ils avaient lancé une machine infernale pour détruire la Mante Verte. Venant de Ryo, cela ne la surprenait pas vraiment mais ce qui l’avait étonnée en revanche, c’était l’évolution de Kaori, sa prise de confiance en elle qui ne devait pas être étrangère à l’évolution qu’elle avait notée dans la relation entre les deux.  

 

Elle avait ensuite eu connaissance de toutes les fois où Ryo avait pris contact avec son père pour des informations et avait été plus que soulagée de les voir collaborer à trois reprises sur le terrain, la première quand ils avaient amené le camion devant le commissariat et que son père avait justement été là pour assister à l’évènement avec ses hommes de confiance, la deuxième quand ils avaient démantelé le bordel et délivré les filles et la dernière quand Ryo avait sorti le Ministre de l’intérieur de son bureau pour permettre l’arrestation de toutes les taupes dans les commissariats et au Ministère.  

 

Elle avait découvert une autre facette de son père pendant cette période, plus affectueux, plus tendre, plus conciliant. Ils avaient beaucoup échangé et elle avait pris le risque, payant, de lui expliquer sa manière de collaborer avec Ryo, les petits services qu’ils se rendaient et comment il avait contribué dans l’ombre à l’arrestation de nombreux truands et au démantèlement de beaucoup de réseaux. Elle avait dû le rassurer sur certains plans qu’il jugeait dangereux. Elle lui avait appris à connaître son ami et elle avait appris à connaître son père autrement. Ils étaient plus complices, avaient troqué la relation autorité-séduction contre une relation de partage qui était nettement plus intéressante.  

 

- Allez, viens, Saeko. On doit y aller., lui dit-il.  

- On ? Tu viens dans l’hélico ?, s’étonna-t-elle.  

- Oui. Je me suis aperçu que ça faisait longtemps que je n’étais plus vraiment allé sur le terrain. Ca m’a manqué., répondit-il d’un ton enjoué.  

 

Ils arrivèrent dans un endroit à découvert où un hélicoptère les attendait. Le Préfet fit signe au pilote de mettre l’appareil en route et ils avancèrent, se baissant pour résister au vent généré par les pâles qui tournaient de plus en plus vite. Ils approchèrent et son père lui indiqua le poste avant, se dirigeant vers le siège arrière. Etonnée, elle grimpa et s’attacha avant d’enfiler le casque. Elle se tourna vers lui et lui adressa un regard interrogateur.  

 

- C’est votre affaire, Lieutenant. Je ne suis là qu’en soutien., répondit-il à sa question muette.  

- On se dirige vers ses coordonnées-là., indiqua-t-elle au pilote.  

- Nous allons rester en attente dans une zone non loin pour intercepter éventuellement un autre hélicoptère qui viendrait du bateau ancré à cet endroit ou suivre les bateaux ou scooters des mers qui le quitteraient. Où est l’hélicoptère de soutien ?, demanda-t-elle.  

- Il est positionné à Choshi. Nous avons obtenu la coopération des autorités locales. Il est prêt à décoller., lui apprit le pilote.  

- Très bien. Combien de temps pour qu’il arrive sur les lieux ?, lui demanda-t-elle.  

- Un quart d’heure.  

- Alors je vous dirai quand les appeler.  

 

Le pilote hocha la tête en signe d’approbation puis se concentra sur le pilotage. Saeko regarda en dessous d’elle le paysage défiler. Elle quitta Tokyo et ils survolèrent le nord de la préfecture de Chiba vers l’est du Japon. Bientôt, les parcelles de terre laissèrent la place à l’immensité bleue, l’océan Pacifique illuminé par le soleil couchant. C’était beau, majestueux, envoûtant mais aussi terriblement froid et elle ne put s’empêcher de frissonner à cette sensation. Elle ne put arrêter d’autres images de remonter à la surface, celles d’un autre combat sur la mer : Ryo et Kaïbara.  

 

Elle se souvenait de l’image du bateau en feu, des volutes de fumée qui obscurcissaient le ciel cette fois-là pleinement ensoleillé, de l’explosion puis du bâtiment qui sombrait, emmenant ses occupants avec lui. Elle avait repéré les autres dans le offshore, elle avait vite remarqué que Ryo n’était pas là, qu’il y avait un homme blond mal en point avec eux et Kaori, blessée à la tête qui regardait le spectacle anxieusement. La première pensée qui lui était venue à l’esprit c’était « impossible, Ryo ne peut pas mourir. ». Cet imbécile était réapparu juste après, venant des profondeurs océaniques comme s’il avait juste fait un plongeon dans la piscine municipale. Malgré sa colère de leur avoir flanqué une telle frousse, elle avait été soulagée de le revoir sain et sauf.  

 

Ca devait être pareil aujourd’hui, même mieux. Le plan était rôdé et tout avait fonctionné jusque là. Comme ils l’avaient prévu, tous les ministres s’étaient rendus en urgence à la marina dès qu’ils avaient appris qu’une procédure de gel des fonds et que des mandats d’amener avaient été lancés contre les partenaires de la Mante Verte. Les téléphones avaient sonné et Veermans les avait tous convoqués, probablement pour les rappeler à l’ordre. Ministre des finances, de l’intérieur et des affaires étrangères s’étaient découverts définitivement sans s’en douter.  

 

Dès qu’ils avaient quitté leurs ministères, une action avait été lancée contre l’aérodrome clandestin de la Mante Verte au Japon. Ils l’avaient découvert la veille quand, après avoir enfin trouvé le bateau qui servait de siège à Veermans, ils avaient pu l’étudier attentivement. Il était ancré dans les eaux internationales à la limite des eaux territoriales japonaises à l’est du pays. S’ils voulaient regagner le Vietnam en bateau, ils devraient traverser des eaux territoriales avec des pays ayant signé des traités de coopération avec le pays qu’ils voulaient fuir. Le plus sûr moyen pour eux était de regagner les terres pour prendre un moyen de locomotion plus sûr, plus rapide : l’avion. Ils en avaient donc déduit qu’il existait le long de la côte, atteignable en bateau voire en scooter, un terrain d’envol et ils l’avaient trouvé. La route aérienne était donc bloquée pour la Mante Verte.  

 

Après réflexion, ils escomptaient que Veermans se servirait des ministres pour regagner la terre ferme s’il devait fuir.  

 

- Sauf qu’il ne touchera pas terre., avait prévenu Ryo d’un air sombre.  

- Pas de deuxième chance pour lui. Un capitaine reste sur son bateau même lorsqu’il coule et je m’en assurerai., avait-il affirmé.  

 

Il avait été clair pour tout le monde que le nettoyeur n’avait nullement l’intention de laisser une seule chance à leur ennemi de s’en sortir. Veermans serait mort avant que le bateau soit détruit. Quelques regards s’étaient tournés vers Kaori mais elle n’avait pas bronché, s’approchant juste un peu plus de Ryo en signe de soutien. Ce seul geste avait suffi à les mettre tous d’accord. Saeko avait été une nouvelle fois admirative de la façon dont la petite dernière, la petite sœur que son ami avait qualifiée de tendre et douce et terriblement innocente, avait réussi à fédérer tout un clan, à les lier pour l’éternité. Hide serait certainement fier d’elle.  

 

Elle eut un pincement au coeur en pensant à l’homme qu’elle avait profondément aimé sans oser lui avouer. C’était l’anniversaire de sa mort. Cela faisait huit ans maintenant qu’il était mort, huit longues années qui pourtant étaient passées à une vitesse folle dans une fuite en avant pour ne pas ressentir la douleur. Aujourd’hui, elle se sentait capable de mettre un terme à tout cela. De toute façon, elle n’avait plus aucune illusion à se faire : Ryo avait décidé d’avancer avec Kaori. Elle n’aurait plus d’excuse pour se voiler la face et c’était peut-être mieux ainsi. Elle aurait pu être jalouse de la jeune femme mais elle était contente pour elle, soulagée de les voir finir leur vie à deux. Quel plus beau cadeau d’anniversaire pour elle…  

 

- Monsieur le Préfet de Police, vous aurez bien un ou deux CV à me présenter quand on rentrera de mission ?, fit soudain Saeko à son père.  

- Des CVs ? Pourquoi ? Tu as besoin de quelqu’un en plus dans ton service ?, l’interrogea-t-il.  

- Non. J’ai peut-être trouvé de la place pour quelqu’un à mes côtés., répondit-elle avec un vague sourire.  

- Tout ce que vous voudrez, Lieutenant. Prenez le temps de faire votre choix., répondit-il avec tendresse.  

 

Elle acquiesça.  

 

- Nous serons en position dans dix minutes, Madame., la prévint le pilote.  

- Très bien.  

 

Cette affaire aurait peut-être du bon pour elle. Elle lui avait ouvert les yeux sur beaucoup de choses. Elle avait toujours pensé que seul son métier primait. Elle avait trimé pendant des années, jour après jour, ne comptant pas ses heures, pour se faire sa place dans ce monde d’hommes, pour se faire accepter pour autre chose que le fait d’être la fille du Préfet de Police, pour se montrer à la hauteur des exploits de son père. Des années à bosser comme une folle et juste quelques heures pour briser une carrière, une réputation, le rêve d’une vie. Elle ne voulait plus jamais revoir les regards ironiques de ceux qui l’avaient jalousée, déçus de ceux qui l’avaient admirée et blasés de ceux qui se disaient « encore une ripou, un de plus. » lorsqu’elle était sortie du bureau de son père sous bonne garde. Malgré l’envie de baisser la tête pour échapper à la vindicte populaire, elle avait relevé le menton comme pour leur dire « je n’ai rien à me reprocher. Je suis là fière et droite devant vous car je suis innocente. ». Elle avait senti la main de son père sur son coude et ça avait été son seul moment de réconfort dans tout ce bordel qui lui était tombé dessus sans prévenir.  

 

Elle avait beaucoup pensé à eux pendant sa détention à domicile. Elle s’était rendue compte, ou plutôt elle n’avait plus pu se cacher que tous ses amis avaient une place beaucoup plus importante qu’elle n’avait bien voulu le penser, l’accepter même. Ils faisaient partie de sa famille comme sa vraie famille. Elle tenait à eux et s’inquiétait pour eux. Pour Ryo et Kaori, les raisons étaient évidentes. Ils étaient sur le front, en plein dans la ligne de mire. Mais elle s’était aussi inquiétée pour les autres, de savoir comment ils allaient, s’ils supportaient d’être loin, si l’attente ne les exaspérait pas de trop. Connaissant Mick et Umi, ils devaient tourner en rond comme elle, attendre le signal de leur ami pour revenir au bercail. Elle voulait autant botter les fesses de la Mante Verte que retrouver sa famille.  

 

Et en ce jour si particulier, elle se dit que, comme ses amis, il était peut-être temps pour elle d’avancer, qu’après ce par quoi elle était passée, elle n’avait pas toute la vie devant elle, que tout pouvait basculer d’un jour à l’autre et qu’elle devait cesser de tergiverser comme elle l’avait fait avec Hide. Alors elle allait le faire, vaincre ses peurs et avancer. Si Ryo l’avait fait, elle le pouvait aussi.  

 

- Nous y sommes, Lieutenant., lui indiqua le pilote, la sortant de ses pensées.  

- Très bien, nous allons attendre., dit-elle, prenant les jumelles sous son siège.  

 

Elle examina les alentours et vit bientôt les deux scarabs arriver au loin.  

 

- Prévenez l’hélico de Choshi., lui demanda-t-elle.  

 

Elle consulta sa montre. Ils étaient dans les temps. Elle observa le deuxième bateau ralentir et rester en retrait alors que le deuxième continuait sa route et amarra au yacht.  

 

- Beau bateau…, pipa le pilote.  

- Dommage que j’ai le mal de mer., ajouta-t-il avec un léger sourire.  

- Heureusement que vous êtes derrière le manche alors., répondit Saeko, concentrée sur la scène en dessous.  

- J’aime bien être aux commandes mais il peut m’arriver d’aimer les laisser aussi., répliqua-t-il, amusé.  

 

Elle quitta ses jumelles deux secondes et tourna le visage vers lui, surprise. Il n’était quand même pas en train de la draguer ?  

 

- Jeune homme, si vous souhaitez draguer ma fille, je vous prierai de me faire parvenir un CV avant., le reprit le Préfet avec un léger sourire en coin.  

 

Saeko se retint de rire en voyant le regard paniqué du pilote et se concentra de nouveau sur le bateau. Ryo, Mick et Kaori étaient montés à bord. Apparemment, ils avaient sécurisé l’accès car Miki approcha le deuxième bateau et débarqua Umibozu avant de s’éloigner de nouveau. C’était donc bon pour la sortie. Elle vit les quatre autres échanger brièvement avant de se séparer. Ils virent rapidement des hommes sortir sur les différents ponts. Saeko se tendit et se pencha un peu plus en avant.  

 

- Tu meurs d’envie d’être avec eux en bas, n’est-ce pas ?, entendit-elle dans le casque.  

- Comment tu as deviné ?, répondit-elle, un léger sourire aux lèvres.  

- Parce que j’avoue que je ne serais pas contre être en bas., admit-il.  

- Tu pourrais y être, Saeko. Alors pourquoi ne pas être restée avec eux plutôt que de revenir avec cinq suspects ?, lui demanda-t-il.  

- Il ne veut pas que je me mouille. Il sait que mon boulot compte pour moi. Ils avaient besoin de quelqu’un pour évacuer les hommes. C’est le plus proche qu’il m’a laissée aller., lui apprit-elle.  

- Il n’y a jamais rien eu entre vous. On dirait que…, lui dit-il.  

- On a beaucoup flirté mais ce n’est jamais allé plus loin. Nous sommes trop pareils pour pouvoir nous ouvrir l’un à l’autre et, aujourd’hui, il a quelqu’un, la personne qu’il lui faut, et c’est très bien ainsi. Nous sommes amis, de très proches amis., lui expliqua-t-elle.  

- L’appareil sera là dans trois minutes, Madame., l’informa le pilote.  

 

Saeko reprit ses jumelles et observa les mouvements sur les bateaux. Elle vit les trois ministres apparaître sur le pont suivis d’un autre homme. Il y avait déjà un homme dans l’hélicoptère et elle vit les pâles commencer à tourner.  

 

- Ils vont tenter de s’enfuir par les airs., les prévint-elle.  

- Pas de souci, Madame. Il n’y a pas meilleur pilote que moi., se targua-t-il.  

- Montrez-moi vos talents, cow-boy., répliqua-t-elle, amusée.  

 

Ils approchèrent du bateau et virent l’hélicoptère en face d’eux s’élever dans les airs et s’écarter du pont au même moment où une silhouette surgit de nul part et s’agrippa au patin.  

 

- Il est dingue celui-là., souffla le pilote.  

- Non, juste déterminé., répliqua Saeko, anxieuse.  

 

Elle vit Ryo, ce ne pouvait être que lui, se hisser sur les patins, agripper quelqu’un et le projeter dans les airs avant de le suivre, plongeant dans l’eau froide de l’océan. Avec soulagement, elle le vit réapparaître et regagner à la nage le bateau à la suite de celui qu’il avait soustrait de l’hélico. Elle sentit leur appareil tourner et se concentra sur sa partie du job.  

 

- L’autre appareil est arrivé, Inspecteur., l’informa le pilote.  

- Alors on l’entoure et on le ramène à Tokyo., lui dit-elle.  

- Et s’il cherche à fuir ?, demanda la personne à ses côtés.  

- Je croyais que vous étiez le meilleur pilote, cow-boy ?, pipa-t-elle, un sourcil levé.  

 

Elle aurait aimé compléter le mouvement en remettant sa mèche en place mais elle était coincée par le casque. Elle le vit sourire et détourna le regard. Ce n’était pas le moment, se dit-elle.  

 

- Affirmatif, M’dame., répliqua-t-il, branchant le micro du haut-parleur sur le micro de l’inspectrice.  

- Police de Tokyo, nous vous ordonnons de nous suivre jusqu’à l’héliport de Narita. Mettez le cap sur cette direction, maintenant., leur ordonna-t-elle.  

 

Attendant la réponse de l’appareil, elle eut une pensée pour ses amis à qui elle tournait le dos comme convenu. Elle avait ce désagréable sentiment de les abandonner et aspirait à avancer de quelques heures pour les retrouver et être rassurée sur leur sort. L’hélicoptère de la Mante Verte bifurqua mais pas dans la bonne direction. Le pilote de l’appareil suivit le mouvement promptement.  

 

- Nous vous sommons de prendre la direction de l’héliport de Narita ou nous nous verrons dans l’obligation d’ouvrir le feu., leur asséna-t-elle.  

 

Très sérieuse, elle prit un fusil longue portée et le pointa en direction de l’hélicoptère.  

 

- Tireur en position., entendirent-ils en provenance de l’appareil venant de Choshi.  

- Stand-by, tireur. Dernier avertissement, je vous ai dans ma ligne de mire. Vous préférez que je vise quel rotor ?, demanda-t-elle d’une voix froide.  

- Monsieur, vous recevrez mon CV dès demain et ce ne sera pas un poisson d’avril., entendit-elle dans ses écouteurs.  

- Ne souris même pas., pipa-t-elle pour son père dont elle ne pouvait qu’imaginer la réaction.  

- Libellule à police, nous nous rendons au point indiqué., fut la réponse qu’ils reçurent soudain.  

- Sage décision… libellule. Au moindre écart, je tire., les avertit-elle.  

- Dommage, je n’aurai pas l’occasion de vous montrer mon habileté au pilotage., murmura le pilote.  

- Ca a l’air facile. Il suffit de savoir tenir le manche. Même moi je saurais faire., pipa Saeko, souhaitant lui rabaisser le caquet.  

- Saeko !, s’écria outré son père.  

 

Cible manquée, se dit la jeune femme. L’homme à côté d’elle en revanche avait le sourire.  

 

- Lieutenant, nous pourrions peut-être nous revoir pour… discuter de nos habiletés respectives., lui proposa-t-il d’une voix suggestive.  

- Nous en reparlerons quand tout cela sera fini., répliqua-t-elle.  

- Saeko, je viens de recevoir un SMS de Hirotaka. Le camp du Vietnam a été démantelé. Il est totalement sous contrôle., lui apprit son père.  

 

Elle poussa un imperceptible soupir de soulagement.  

 

- Tu sais ce que ça veut dire ?, lui demanda-t-il.  

- Que lorsqu’il aura neutralisé la tête pensante, la Mante Verte sera définitivement rayée du club des malfaiteurs., répondit-elle d’une voix tendue.  

 

Ils entendirent le pilote rire et se tournèrent vers lui.  

 

- Décapiter, vous voulez dire ? Ben oui, la Mante Verte, tête, ce n’est pas neutraliser le terme adéquat mais décapiter., plaisanta-t-il.  

 

Il sentit le regard sérieux que posèrent les deux personnes sur lui et cessa de rire et même de sourire. Il déglutit et se concentra sur le vol.  

 

- Je peux juste vous poser une question, inspecteur ?, lui demanda-t-il quelques instants plus tard.  

- Oui., répondit-elle distraitement, pensant à ses amis.  

- C’est qui ce il dont vous parlez tout le temps ? Un autre membre de la police ?, l’interrogea-t-il.  

- C’est… quelqu’un à qui vous devrez de rester en vie en vous baladant dans Tokyo mais, si on vous pose la question, vous direz seulement que ce n’est personne., répliqua-t-elle.  

- Oh… Si tel est le cas, je vous serai gré de bien vouloir remercier personne pour son action., rétorqua-t-il, malicieux.  

 

Elle sourit simplement et se concentra sur le reste du vol. Quand ils atterrirent enfin à l’héliport de Narita où les attendaient plusieurs voitures de police et trois dizaines d’officiers de police, Saeko et son père approchèrent de l’hélicoptère. Elle ouvrit la porte et mis en joue les personnes à l’intérieur.  

 

- Vous allez descendre en gardant les mains bien en vue, un à un. Monsieur le Ministre des Finances., l’invita-t-elle.  

 

L’homme sortit, mains en l’air, et fut emmené par un groupe de policiers après qu’on lui eut lu ses droits et passé les menottes. Suivirent le Ministre des Affaires Etrangères et le pilote du même côté.  

 

- Monsieur le Préfet…, appela-t-elle alors que restait leur supérieur dans l’appareil.  

- Allez-y, Lieutenant, c’est votre affaire., lui répondit son père.  

 

Elle acquiesça et lui sourit.  

 

- Monsieur le Ministre, veuillez sortir., lui demanda-t-elle.  

- Je n’ai pas d’ordre à recevoir de vous, Lieutenant., lui répondit-il sèchement.  

- Monsieur le Ministre, vous êtes en état d’arrestation pour corruption, association de malfaiteurs, complicité de meurtres, blanchiment d’argent. Vous avez le droit de garder le silence. Dans le cas contraire…, commença-t-elle à lui réciter tout en montant dans l’appareil.  

 

Elle força l’homme à se lever et lui passa les menottes. Elle le força ensuite à descendre, le tenant les mains dans le dos. Elle le conduisit jusqu’à une voiture de police et le confia aux deux officiers, deux hommes en qui son père avait confiance.  

 

Satisfaite d’avoir accompli sa partie de la tâche, elle se tourna vers le Préfet de Police. Elle consulta sa montre et le rejoignit.  

 

- Ca doit être fini maintenant., dit-elle, sortant son téléphone portable.  

- Ils ne devraient plus tarder à arriver au port., ajouta-t-elle, anxieuse.  

- Reste calme. Laisse-leur un peu de temps., la rassura son père.  

- Lieutenant.  

 

Elle se retourna et vit le pilote de l’avion juste derrière elle.  

 

- Oui ?  

- Serait-ce trop présomptueux de vous demander votre numéro de téléphone ? Je ne sais pas, juste histoire de se revoir autour d’un café peut-être., tenta-t-il.  

 

Saeko le regarda et s’apprêtait à répondre quand son téléphone vibra.  

 

- Professeur ?, répondit-elle, anxieuse. 

 


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