Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 40 capitoli

Pubblicato: 08-08-20

Ultimo aggiornamento: 16-09-20

 

Commenti: 67 reviews

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GeneralAction

 

Riassunto: Une nouvelle menace, une nouvelle mission, une nouvelle ère pour City Hunter?

 

Disclaimer: Les personnages de "Bring on the night" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Bring on the night

 

Capitolo 39 :: Chapitre 39

Pubblicato: 15-09-20 - Ultimo aggiornamento: 15-09-20

Commenti: Bonjour, voici l'avant-dernier chapitre de cette histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

Chapitre 39  

 

Debout face à l’immensité plongée dans le noir, Kaori sentit une larme rouler sur sa joue. Elle serra son fardeau contre elle et ferma les yeux un instant. Il s’en était fallu de peu.  

 

- On suit tous le plan, leur avait ordonné Ryo, juste avant de partir.  

- On prend les bateaux et on intercepte le scarab qui arrive. Saeko retourne au port avec ses occupants et prend l’hélico qui permettra d’intercepter les éventuels fuyards par les airs ou les mers. Les forces de l’ordre vont prendre d’assaut l’aérodrome clandestin pendant qu’Interpol démantèle le camp vietnamien. De notre côté, on approche le yacht avec le scarab volé, Mick, Kaori et moi à bord. On dégage la voie pour que Miki amène Umibozu puis elle s’en va pour nous assurer une porte de sortie. Kaori, tu vas disposer les explosifs comme prévu et tu récupères l’ordinateur de Veermans. On trouvera certainement ce qu’il faut pour finir d’éclaircir cette histoire puis tu repars avec Miki et Mick dès que ces messieurs auront éliminé la vermine. Je me charge de Veermans. Si on le peut, on rentre tous sur le même bateau mais si je ne suis pas là et que le scarab qu’on a emprunté est encore en état, Umi restera pour nous assurer une sortie., avait-il résumé.  

 

C’était le plan qu’avaient conçu Umi et Mick en concertation, après bien des chamailleries  

 

- Je peux t’attendre avec le scarab s’il faut., avait dit Kaori, anxieuse à l’idée de ne pas rentrer avec lui.  

- Kaori, je préfère que tu rentres avec Miki et Mick. Je sais que tu vas donner le meilleur de toi mais je sais aussi que tu n’as pas forcément le pied marin alors après l’action, tu seras certainement contente de retrouver la terre ferme au plus vite., lui avait-il répondu avec un léger sourire.  

 

Il ne lui reprochait rien, elle le savait. Il ne la trouvait pas faible, ni froussarde, ni rien du tout. Il faisait juste attention à elle.  

 

- D’accord., avait-elle concédé.  

- On va tous être livrés à nous-mêmes donc on s’en tient au plan. C’est impératif., leur avait-il rappelé.  

 

Elle ne s’y était pas tenue et c’était ce qui la mettait dans cette position délicate maintenant. Délicate… elle se mit à rire cyniquement à cet adjectif. Elle sentit un long frisson la traverser sous ses vêtements humides. Déjà deux plongeons dans l’eau en moins de trois heures, elle n’avait même pas eu le temps de sécher du premier… Que disait-on déjà ? Ah oui la troisième était la bonne… Elle sentit son coeur se serrer. Elle aurait dû s’en tenir au plan. Elle serra un peu plus son paquet. Elle n’aurait pas pu même en connaissant les conséquences. Elle n’aurait pas pu.  

 

- Evite d’utiliser tes massues à bord., lui avait conseillé Ryo, le regard pétillant alors qu’ils se dirigeaient vers le pont avant pour commencer leur inspection.  

- On ne voudrait pas couler avant l’heure., avait-il ajouté.  

- Très drôle… J’espère bien encore être humide quand on rentrera mais pour d’autres raisons et surtout j’espère avoir chaud, très chaud…, avait-elle rétorqué, le laissant baba.  

 

Elle n’avait même pas rougi. C’était ça l’effet de l’adrénaline : être capable de sortir des phrases osées sans même réagir. Et de l’adrénaline, elle en avait plein les veines. Elle allait certainement utiliser le stock de toute une vie en quelques heures à peine. Ce n’était pas comme si elle avait eu dix kilos de plastique et une dizaine de détonateurs sur le dos après tout…  

 

- Finalement, on va peut-être se trouver un hôtel pour ce soir. Je ne voudrais pas empêcher les autres de dormir., lui avait-il dit, la rattrapant.  

- On aura tout le temps pour se réchauffer… si tu t’occupes de la bestiole. Regarde., lui avait-elle dit.  

 

Ils avaient alors vu à travers une vitre les trois ministres et un autre homme, certainement celui qu’ils cherchaient. Les trois membres du gouvernement avaient paniqué et s’étaient enfuis alors que Ryo pénétrait dans la pièce.  

 

- Fais attention., lui avait-elle soufflé avant de s’éclipser.  

 

Arme à la main, Kaori avait longé les couloirs jusqu’à trouver l’accès aux cales du bateau. Sans fléchir, elle avait tiré sur les hommes qu’elle croisait et les avait endormis. Fidèle à lui-même, Ryo avait refusé qu’elle ait de vraies balles dans son revolver et il lui avait confié une arme qui usait de fléchettes anesthésiantes.  

 

- Tu es ridicule, Ryo ! Je vais poser des explosifs pour faire couler le bateau, corps et âmes. Je vais forcément tuer quelqu’un !, s’était-elle fâchée ce jour-là.  

- Peut-être mais pas avec une arme de poing., lui avait-il répondu, prenant cet air fermé qu’elle détestait tant.  

- Mais pourquoi ?, s’était-elle insurgée.  

- Parce que…, avait-il commencé en élevant la voix avant de se reprendre et de continuer plus posément.  

- Parce que je ne veux pas que tu vois leurs visages dans tes cauchemars, je ne veux pas que tu les vois entrain de mourir parce que tu les tueras une fois mais tu revivras leurs morts plus d’une centaine de fois, Kaori. La culpabilité restera même s’ils étaient du mauvais côté de la ligne., lui avait-il expliqué.  

- Mais toi…, avait-elle tenté d’intervenir.  

- J’ai appris à vivre avec mes fantômes, Kaori, mais je n’ai pas ton coeur., l’avait-il coupée.  

 

Ils s’étaient observés un long moment puis elle avait pris l’arme qu’il lui tendait et les munitions qui allaient avec. Elle avait compris. Elle savait depuis déjà un moment que Ryo n’était pas si indifférent à son passé sanglant. Il savait ce qu’il avait à faire et le faisait et il avait appris à composer avec cette donnée. Elle n’était pas préparée comme lui et ne le serait certainement jamais. Même si elle tuait avec les explosifs, les bazookas et les grenades, ce dont elle ne pourrait jamais être sûre, elle n’avait pas à voir sa potentielle victime en face, les yeux dans les yeux, elle n’avait pas à revivre cela indéfiniment.  

 

Donc elle s’était laissée glisser le long de l’échelle qui menait à la cale du bateau et avait commencé à disposer ces petits engins explosifs comme prévu en commençant par la salle des machines. Elle avait bien le plan dans le sac mais elle n’en avait pas besoin. Elle avait passé des heures à l’apprendre, le révisant encore la nuit d’avant alors que Ryo était arrivé pour se coucher.  

 

- Ca suffit maintenant. Tu vas finir par chercher la salle des moteurs à l’appartement., avait-il plaisanté, repliant le plan et le jetant négligemment dans le sac à dos.  

- Je n’en aurai pas l’occasion puisque tu vas me garder dans ta cabine jusqu’au jour où on partira pour le onsen., avait-elle répliqué.  

- Même pas un petit tour en cuisine pour nourrir nos pauvres estomacs ?, lui avait-il demandé, s’allongeant à ses côtés, la frôlant le plus possible.  

 

Elle avait retenu sa respiration en le sentant contre elle, une chaleur intense naissant dans son bas-ventre.  

 

- Qui cuisinera ?, lui avait-elle demandé, se retenant de se tourner pour lui faire face, craignant de ne pouvoir se retenir de l’embrasser comme elle en avait envie.  

- Toi, moi, tout dépendra duquel de nous sera le plus occupé ou le moins distrait…, lui avait-il suggéré d’une voix langoureuse.  

 

Elle avait rougi en comprenant parfaitement l’allusion qu’il venait de lui faire et le désir s’était accentué. Beaucoup de choses qui l’avaient effrayée avant l’attiraient maintenant. Alors quand il lui suggérait de faire des choses dans la cuisine, elle n’avait définitivement plus envie de lui abattre une massue sur le coin du nez. Elle rêvait plutôt de le déshabiller et de le dévorer là, maintenant, tout de suite. Elle avait rougi un peu plus à ces pensées, ce qui avait fait sourire son partenaire, partenaire qu’elle appellerait bientôt compagnon.  

 

Kaori réprima un sanglot. Elle avait attendu cela pendant des années, attendu qu’il s’ouvre à elle, qu’il l’accepte comme partenaire puis amie ou inversement, elle ne savait plus vraiment dans quel ordre c’était arrivé, et, aujourd’hui, alors que les nuages disparaissaient enfin… Ce n’était pas juste. Au moins elle n’aurait pas à regretter de ne pas avoir pu l’embrasser. Ils s’étaient tournés autour depuis si longtemps qu’elle n’avait pas su attendre plus. Ils n’étaient pourtant qu’à quelques heures du dénouement final, quelques heures avant le début de leur histoire mais elle ne pouvait plus. Elle devait le faire, elle le savait et pourtant ce n’était pas la raison qui l’avait poussée à l’emmener à l’écart au départ. Elle avait eu besoin de se retrouver avec lui, juste un moment à deux pour reprendre confiance.  

 

- Je… j’ai peur, Ryo., lui avait-elle avoué.  

 

C’était la stricte vérité. Elle avait l’impression d’étouffer tant l’angoisse avait monté d’un coup. Ce pressentiment qui l’avait tarabustée pendant des mois était là, c’était comme s’il était elle. Quelque chose allait arriver, elle le savait et elle espérait qu’elle n’aurait pas à déplorer la mort de l’autre homme de sa vie le jour de son anniversaire. En fait, elle ne voulait perdre personne ce jour-là.  

 

- Tout va bien se passer, tu verras., lui avait-il assuré en vain.  

 

Le voyant, il s’était approché d’elle et l’avait enlacée.  

 

- Kaori, j’aurais aimé qu’on puisse fêter ton anniversaire aujourd’hui. Ca aurait été la logique des choses mais j’aurais au moins tenu ma promesse. On va les battre ce soir et, demain, on fêtera ton anniversaire. Après ce soir, tout sera différent, je te le promets., lui avait-il promis.  

 

L’espoir de jours meilleurs l’avait fait sourire. Elle avait ressenti une chaleur alimentée par tout l’amour qu’elle lui portait grandir en elle et elle avait eu envie de plus. Elle avait glissé les mains le long de son torse puis autour de son cou  

 

- Je veux un acompte. Je sais ce qu’on a dit mais j’en ai besoin autant qu’envie., lui avait-elle murmuré, les yeux dans les yeux.  

- Kaori…, avait-il soufflé, hésitant.  

 

Elle ne lui avait pas laissé une chance de s’esquiver. Elle avait posé les lèvres sur les siennes, doucement mais, dès qu’il avait glissé les mains dans son dos, elle n’avait pas su gérer et s’était laissée emporter par la passion. Elle avait mordillé ses lèvres délicatement et, quand il les avait entrouvertes, elle avait glissé la langue entre deux, les léchant doucement comme pour goûter chaque millimètre de leur texture. Elle l’avait entendu gémir comme elle et elle avait approfondi leur échange. Elle avait senti ses mains chercher une meilleure prise et il l’avait soulevée dans ses bras alors qu’elle s’accrochait un peu plus à lui. Leurs langues bataillant âprement, sensuellement, lui donnaient une délicieuse sensation de vertige qui l’effrayait et l’enivrait en même temps à un tel point qu’elle en voulait plus, toujours plus.  

 

- Ryo ! Kaori ! Saeko est là !, avait crié Mick.  

 

Ils s’étaient séparés à regrets et elle avait posé la tête quelques secondes sur son épaule pour calmer son coeur qui battait à tout rompre.  

 

- Moi qui pensais te laisser dormir ce soir…, avait-il murmuré.  

- Choisis le plaisir que tu veux faire traîner en longueur, ce salopard ou moi., lui avait-elle spontanément répondu.  

 

Réalisant ce qu’elle venait de dire, elle avait senti ses joues chauffer.  

 

- J’ai eu peur de m’être trompé de Kaori., l’avait-il taquinée, la reposant par terre.  

- Ce soir…, avait-elle murmuré, son coeur faisant des bonds dans sa poitrine.  

- Oui, ce soir., avait-il répondu.  

 

Il lui avait lancé un regard lourd de promesses puis était parti avant elle. Elle l’avait regardé s’éloigner et quelque chose dans cette scène lui avait donné envie de pleurer. Elle avait dû lutter contre l’envie de courir vers lui et de lui demander de tout annuler, de ne pas faire cela, de lui hurler qu’elle ne voulait pas le perdre, qu’elle ne pouvait pas le perdre… mais elle s’était raisonnée, avait fait le vide dans son esprit et les avait rejoints.  

 

Qu’est-ce qui avait mal tourné ? Qu’est-ce qui avait fichu sa part du plan par terre ? Elle le savait. Elle l’avait su dès qu’elle avait ouvert la porte de cette cabine, la dernière où elle devait cacher l’engin. Elle avait tourné la poignée, le coeur battant, poussé le panneau en ressentant ce vertige la prendre et était restée stupéfaite sur le pas de la porte. Livia était là et la regardait apparemment aussi surprise qu’elle. Instinctivement, la rouquine avait levé son arme, s’attendant à un mouvement de sa part.  

 

- Allez-y, tuez-moi. Je l’ai amplement mérité. Sachez juste que je n’ai pas eu le choix., lui avait-elle dit, le regard empreint de remords.  

 

Kaori l’avait observée un long moment sans mot dire. Livia lui avait fait du mal mais elle avait toujours senti une espèce d’empathie pour la jeune femme et, si elle était fâchée contre elle, elle n’arrivait pas à crier vengeance et surtout, elle s’était souvenue de ce jour-là.  

 

- Votre bébé…, avait soufflé la nettoyeuse, se rappelant du médaillon.  

- Oui. Johannes le retient pour faire pression sur moi. Si je ne lui obéis pas, il le vendra à l’adoption., lui avait-elle expliqué, la gorge serrée.  

- Il sera bientôt mort. Mon partenaire va le tuer. Vous témoignerez pour faire tomber tout le réseau ?, avait-elle demandé, posant un regard acéré sur la blonde.  

- Tout ce que vous voudrez, tant que je peux retrouver mon bébé., avait accepté l’américaine.  

- Je dois trouver l’ordinateur de Veermans. Vous savez où il est ? Il n’était pas dans son bureau., l’avait interrogé Kaori, rangeant son arme.  

- Dans sa cabine, venez avec moi., lui avait dit Livia.  

 

Elle était sortie de la pièce et l’avait guidée à travers les couloirs. Au détour d’un, elles étaient tombées nez à nez avec un groupe de trois hommes armés. Kaori avait dégainé et tiré sur deux mais le troisième eut le temps de tirer avec une vraie balle, lui, avant qu’elle l’abattit. Réalisant ce qui venait de se passer, elle observa son corps, surprise de ne rien sentir, et vit Livia allongée par terre à ses pieds.  

 

- Livia !, avait-elle crié, s’agenouillant près du corps ensanglanté.  

- C’est juste là., lui avait-elle murmuré, levant péniblement son bras et pointant une porte.  

- Dans l’armoire, porte de gauche.  

 

Kaori avait hésité une seconde puis s’était décidée. Elle avait couru jusqu’à la chambre et ramassé l’appareil qu’elle avait glissé dans son sac à dos avant de revenir près de la jeune femme. Elle était blessée à l’abdomen et avait déjà perdu beaucoup de sang. Elle avait du mal à respirer et était visiblement en état de choc.  

 

- Allez du cran, Livia. On va vous ramener à terre et vous soigner., lui avait-elle ordonné, la soulevant.  

- Mon bébé…, avait murmuré la jeune femme.  

- Vous savez où elle est ?  

- Sur le second pont, cabine 205., lui avait-elle répondu.  

- Je vous mets en sécurité et je retourne la chercher, je vous le promets., lui avait assuré Kaori.  

- Je ne pourrai pas vous porter tous les deux de toute façon, alors ne discutez pas.  

 

Livia n’avait rien dit de plus et elles avaient marché tant bien que mal, le poids de la blonde lui semblant de plus en plus lourd, jusqu’au ponton d’amarrage où se trouvaient Miki et Mick. Surpris, ils l’avaient aidée à faire monter Livia dans le bateau.  

 

- Allez Kaori, viens, on y va., lui avait ordonné Mick.  

- Je ne peux pas, j’ai encore quelque chose à faire., lui avait-elle opposé.  

- Alors on t’attend., avait répliqué Miki.  

- Non, elle a besoin de soins urgents. Elle m’a sauvé la vie.. Tâchez de sauver la sienne. Je rentrerai avec Ryo et Umi., avait-elle répondu, désignant les bateaux derrière elle.  

- Tenez, l’ordinateur. Tout va sauter dans un quart d’heure., leur avait-elle dit juste avant de reculer.  

- Kaori !, avait crié Miki.  

- Laisse tomber ! C’est une tête de mule mais elle a raison. Elle va mourir si on ne l’emmène pas à l’hôpital. Ce sera déjà un miracle si elle ne meurt pas avant qu’on ait touché terre., avait constaté Mick, s’agenouillant pour comprimer la blessure.  

 

Elle l’avait fait. Elle avait trouvé le bébé comme prévu dans la cabine indiquée. Il dormait sagement et elle l’avait pris dans ses bras, l’entourant de sa couverture. Au moment même où elle était sortie de la pièce, elle avait entendu trois détonations, trois coups de feu, et alors qu’elle débouchait sur le pont supérieur, prête à dévaler les escaliers aussi vite que possible avec les bras chargés, elle avait vu le bateau emmenant Ryo et Umi loin de là. Elle avait bien crié son prénom mais, avec tout le bruit, il ne l’avait pas entendue. Malgré tout, elle ne s’était pas laissée abattre et avait descendu les escaliers. Elle voyait le bateau qui restait et les deux scooters des mers. Elle avait encore une voie de sortie et elle avait encore cinq minutes devant elle.  

 

Elle s’était approchée du ponton d’amarrage et son coeur s’était serré en voyant la fumée sortir des moteurs. Inutilisables… elle pouvait monter dedans mais elle n’irait nul part s’ils n’explosaient pas tout bonnement. Elle devait trouver une solution, vite, très vite. Elle avait posé le bébé dans un bac sous un siège. Elle avait cherché et trouvé un canot de sauvetage. Elle avait alors repris espoir et courage et cherché anxieusement comment le déployer. Elle n’avait cependant pas eu le temps de voir ce qu’il en était qu’elle avait senti une présence derrière elle et s’était retournée juste à temps pour pouvoir éviter de se faire attraper par le cou par le molosse qui venait d’arriver. Elle s’était néanmoins faite bousculer et, ne trouvant rien à quoi se raccrocher, avait reculé de quelques pas avant de tomber dans l’eau glaciale du Pacifique, lâchant le canot.  

 

Quand elle avait refait surface, elle avait vu l’homme chercher à attraper l’embarcation de secours et avait sorti son arme. Elle devait les sauver, elle devait se sauver avec le bébé et le canot était son seul moyen. Elle ne pouvait pas échouer, elle ne pouvait qu’y arriver. Elle avait tiré et l’avait touché à l’épaule. Il s’était redressé, surpris, au moment même où une vague l’avait frappée en pleine figure. Elle s’était alors rendue compte que la tempête arrivait et sa colère décupla. Elle avait alors tiré deux fois de plus avant de voir l’homme tomber à l’eau, son corps sombrant. Elle avait alors pu regagner le bateau et remonter sur le ponton, grelottant de froid avec ses vêtements trempés. Elle s’était cependant secouée et avait récupéré le bébé qui dormait toujours. Quand elle s’était retournée, elle avait vu le canot qui dérivait vers le large, pas très loin mais déjà trop loin pour elle. Elle aurait dû penser à le récupérer en revenant. Avec le bébé, elle ne pouvait se permettre de se jeter à l’eau. Elle entendit soudain un bip et regarda sa montre. C’était le signal. Dans moins de soixante secondes, les dix engins allaient exploser en même temps.  

 

- Je vais te rejoindre le même jour que toi, aniki. Ryo n’aura pas de nouvelle date à se souvenir. Un jour de souffrance par an, c’est suffisant, non ?, murmura-t-elle, le coeur lourd.  

 

Elle eut une brève pensée pour tous ses amis, espéra que Miki n’oublierait pas le service qu’elle lui avait demandé, qu’elle arriverait à chasser cette colère qu’elle avait ressentie au fond d’elle sachant qu’Umibozu serait là pour elle, se demanda à qui ressemblerait le bébé de Mick et Kazue, si Saeko retrouverait sa place comment avant dans la police, si elle réussirait un jour à surmonter le deuil qui l’avait frappée et vit enfin le visage de son partenaire apparaître devant ses yeux. Elle réfréna les larmes qui montaient. Elle n’avait jamais voulu ce qu’il y avait de mieux pour eux, elle savait que c’était utopique. Elle aurait juste voulu pouvoir vivre avec lui, qu’ils puissent s’aimer librement, aussi librement qu’il le voudrait, qu’il se le permettrait, parce qu’elle savait que ce serait un apprentissage de tous les jours pour Ryo, que rien ne serait jamais acquis.  

 

- On ne connaîtra pas tout cela mais j’aimerais juste que tu saches que je ne regrette aucun moment de notre vie. Ce n’était pas parfait mais tu étais là et je le savais., murmura-t-elle, regardant l’immensité.  

 

Elle leva son poignet et consulta l’heure. Trente secondes. C’était tout ce qui lui restait, tout ce qui leur restait, se dit-elle en resserrant sa prise sur l’enfant.  

 

- Tu ne seras pas seul, bébé. Je ne te lâcherai que si je peux te sauver. Sinon tu ne seras pas seul., lui promit-elle.  

 

Elle n’aurait jamais d’enfant à elle mais elle pouvait être là pour lui, pour effectuer ce grand saut dans l’inconnu.  

 

- N’aie pas peur et dors bébé, dors. Tu ne souffriras pas. Je te l’assure., lui promit-elle.  

 

Elle le berça doucement en regardant l’océan qui serait leur tombeau. Ce n’était pas la façon dont elle avait imaginé finir sa vie, tuée par les bombes qu’elle avait contribué à fabriquer puis posées. A cette heure, elle aurait dû être en train d’anticiper leur après, cette soirée qu’ils attendaient avec impatience, cette nuit qu’ils avaient commencé à échafauder et qui aurait certainement fini en sage nuit d’un sommeil récupérateur dans les bras l’un de l’autre parce qu’elle devait l’avouer : elle était épuisée. Elle avait juste envie de prendre une douche chaude, de se lover dans les bras de Ryo et dormir… Elle aurait un bain glacé et le sommeil éternel.  

 

Elle étouffa un sanglot mais ne put retenir la larme qui roula sur ses joues, debout face à l’immensité plongée dans le noir. Elle serra le bébé contre elle et ferma les yeux un instant. Il s’en était fallu de peu qu’elle réussisse, qu’ils se retrouvent et vivent heureux. Il s’en était fallu de peu, si peu. Elle observa les bateau et scooters.  

 

- Tu vas t’en vouloir, Ryo, mais ce n’était pas ta faute. J’aurais dû m’en tenir au plan. On se retrouvera dans une autre vie en espérant qu’on ne se réincarne pas en mante religieuse. Ca me ferait mal de te tuer alors qu’on…, murmura-t-elle, sa voix se cassant.  

- Tu avais raison : demain, rien ne sera plus pareil mais rappelle-toi juste que je vis en toi, Ryo. Tant que tu seras là…  

 

Elle entendit un nouveau bip à sa montre.  

 

- Je suis là, bébé. On va juste dormir., murmura-t-elle, posant les lèvres sur le crâne du bébé.  

 

Soudain, une série d’explosions se fit entendre et une énorme boule de feu illumina le ciel noire. 

 


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