Chapitre 8 :: le combat de Ryo.

Publiée: 16-03-10 - Mise à jour: 16-03-10

Commentaires: voilà mon nouveau chapitre!! tout va mal pour Ryo... c'est de pire en pire niveau ambiance, je vous préviens! merci encore pour vos reviews, ca me touche énormément! merci à ma béta toto pour son super travail! gros bisous à tous! j'ai enfin réussi à changer le genre de la fic (lol!!), au bout de 10 semaines!! je l'ai dc mis en romance/drame. voilou! bisous

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Allongé sur une surface qu’il jugeait dure, Ryo se réveilla péniblement.  

« Ouahhhh j’ai une sacrée gueule de bois ce matin ! Kaori ne va pas aimer ça. Ça va encore être ma fête » se dit Ryo.  

Il tenta d’ouvrir les yeux mais son œil droit était étrangement douloureux. Quand d’un coup tout lui revint. Sa soirée avec Sakura… le verre à boire cul sec… la trahison de la jeune femme et enfin l’attaque des quatre lascars.  

Il se redressa d’un coup. Il voyait tout en rouge de son œil droit. Il devait être plein de sang… Il sentait aussi que sa paupière avait doublé de volume.  

« Il m’a pas loupé celui-là. » se dit-il.  

Il regarda autour de lui. Il était dans une pièce sombre et humide, complètement vide à part une ampoule suspendue au-dessus de sa tête qui lui éclairait faiblement l’endroit. Il n’y avait pas de fenêtre, pas de trappe. Par contre il y avait une grande vitre qui recouvrait le mur en face de lui. Par celle-ci il voyait une autre pièce plus lumineuse, mais qui était la réplique de celle dans laquelle il se trouvait : aussi vide… aussi glauque…  

Il tenta de se relever mais se rendit vite compte que ses mains étaient attachées dans son dos et qu’elles étaient reliées au mur à l’aide d’une chaîne. Les maillons de la chaîne s’enfonçaient déjà dans sa chair. On avait fait en sorte qu’il ne puisse pas s’en sortir facilement… Il resta donc assis par terre, les genoux pliés et la tête baissée limitant ses gestes pour conserver un maximum de forces.  

Soudain, il réalisa qu’il était torse nu. Cela ne présageait rien de bon si on avait pris soin de lui retirer sa veste et sa chemise… Il savait, l’ayant déjà subi plus d’une fois, que c’était uniquement dans le but que ses vêtements ne puissent pas absorber la violence des coups… Il constata aussi, qu’il était également pieds nus et que ces derniers étaient également enchaînés avec une chaîne d’une trentaine de centimètre de large.  

Il réfléchissait à comment s’en sortir mais il ne voyait pas de solution. La pièce était complètement hermétique. Il regarda la porte et devina sans mal qu’elle devait être blindée. De toute façon, avec ses chaînes, il ne pouvait même pas l’atteindre.  

Il bougea un peu et cela lui arracha une grimace de douleur. Il regarda alors son ventre. Il avait été malmené. Des hématomes apparaissaient déjà sur ses abdominaux. Il savait que ce n’était que le début et qu’il allait devoir serrer les dents pour ne rien laisser transparaître…  

Il s’en voulait. Tout ça était de sa faute ! Sakura avait raison ! Il était tellement perturbé par l’attitude de Kaori qu’il avait fait n’importe quoi. Pourquoi n’avait-il pas été lui parler pour régler ce problème ?! Maintenant il allait mourir à cause de sa négligence et de son obstination.  

Il en était là quand la porte s’ouvrit. Un homme en costume entra, suivi par, à priori, deux hommes de main.  

- Alors c’est ça le fameux Ryo Saeba ? L’homme que tout le monde craint dans le milieu ? Tu n’es finalement qu’un homme bien ordinaire…  

- Libère-moi les mains et tu vas voir que je vaux ma réputation. dit Ryo en souriant.  

- Ah ah ah… Mais c’est que tu es un comique ! Tu es bien comme ça…. A ma merci… ricana l’homme.  

- Alors c’est toi le patron de Sakura…  

- Bien vu ! Je suis Hiro Mashu. Tu ne me connais pas, bien sûr. Disons que je veux juste commencer un gros trafic de drogue à Tokyo et tu me gênes dans mes projets… Mais ce n’est pas la raison principale de ta présence ici… Tu as surtout tué mon frère, dans une de tes anciennes affaires. Ça remonte à plusieurs années maintenant… J’ai appris que maintenant tu ne tuais plus à tout va, que tu avais changé…  

- …  

- Je n’ai pas mis longtemps à comprendre pourquoi tu ne tuais plus tout le monde… Ta petite partenaire est bien mignonne. Elle a réussi à te changer hein ? Elle a réussi à apprivoiser le fauve que tu étais et elle t’a dompté. Il est évident que tu n’aurais jamais accepté ça si tu n’étais pas fou d’elle !... Alors un type comme toi est capable d’aimer ? Je ne l’aurais jamais cru, tu vois… Alors je vous ai observé pendant des mois ! Et j’ai bien vu que ta chère partenaire en pinçait pour toi aussi… Alors je savais que pour t’atteindre, il fallait que je réussisse à briser ton équilibre. Il fallait que je parvienne à te perturber suffisamment pour que tu baisses ta garde. C’est pour cette raison que j’ai envoyée Sakura. Tout le monde sait que tu adores les belles femmes. Et mon plan a marché au-delà de mes espérances… Ta chère partenaire a décidé de te laisser tomber et toi, pauvre idiot, tu en as été largement perturbé ! Tout a été si facile !... Beaucoup plus facile que je ne l’aurai cru ! dit-il avec un air de mépris.  

- …  

- Tu ne trouves rien à redire hein ? Tu sais que tout ceci est vrai… Ton égo surdimensionné va causer ta perte !... Tu es si pathétique… Il aurait juste fallu que tu dégages Sakura et que tu ailles voir ta petite chérie, mais non tu as continué ton cirque !... Après tout, je m’en fiche, le résultat est le même. Tu vas mourir Saeba, mais lentement… Je veux t’entendre m’implorer de te tuer tout de suite.  

- Tu vas attendre longtemps alors ! répondit Ryo d’un ton amusé.  

- J’ai tout mon temps, tu sais… Ce qui n’est pas ton cas… Je vous le laisse les gars !  

Sur ces dernières paroles, il sortit de la pièce laissant Ryo seul avec les deux hommes.  

Ryo n’avait pas peur. Il avait toujours su qu’il ne ferait pas de vieux os. Il était déjà étonné d’avoir atteint cet âge là. Toute sa vie avait été un combat. Il avait fait toutes les missions dangereuses, sans hésitation car à quoi bon vivre quand on n’a rien à quoi se raccrocher… Il avait été de toutes les missions suicides et il revenait toujours, avec encore un peu plus de sang sur les mains, encore plus de dégoût envers lui-même… Alors à quoi bon… A quoi bon vivre ?? Mais dans un coin de sa tête, Kaori lui souriait avec un regard doux et aimant…  

Un des hommes s’approcha de Ryo et l’attrapa par la gorge pour le relever. Ryo essaya de se dégager mais l’homme avait une poigne de fer.  

- Alors c’est toi le Saeba ? Depuis le temps que l’on entend parler de toi, on te rencontre enfin. J’avoue que c’est presqu’un honneur de se dire qu’on va faire la peau à un mec aussi connu que toi ! Hein frérot ?  

- Ouais. Surtout qu’on a carte blanche.  

- J’espère que tu n’as pas de regrets ! affirma l’homme à l’encontre de Ryo.  

Oh si, il en avait des regrets… Regret que son avion ne soit pas arrivé à destination… Regret d’être tombé dans la guérilla à un âge où il aurait du jouer avec des petites voitures… Regret que son père adoptif soit devenu fou et qu’il ait du le tuer…  

« Ma vie est un éternel regret » se dit-Ryo.  

Dans cette tempête qu’était sa vie, une seule lumière l’avait éclairée : Kaori. Elle l’avait guidé et sorti de la nuit… Et là encore, il avait des regrets. Regret de ne pas avoir partagé plus de fous rire avec elle, de ne plus avoir l’espoir de la mettre en colère et de subir ses foudres… Regret de ne pas avoir touché sa peau nue et nacrée… Regret de n’avoir pas senti sous ses doigts les frissons qu’il aurait fait naître… Regret de ne pas avoir vu dans ses yeux la passion… Regret de ne pas lui avoir facilité la vie, regret de ne pas lui avoir dit à quel point il l’aimait… et surtout regret de n’avoir jamais réussi à la rendre heureuse…  

Le premier coup le sortit brusquement de ses pensées. Le coup qu’il reçut écrasa sa joue sur ses dents et il sentit le goût amer du sang dans sa bouche. Mais il tint bon, et ne vacilla pas, restant planté sur ses pieds. Il les regarda avec hargne. Il balança alors un coup de genou dans la cuisse de l’homme le plus proche. Celui-ci cria et se tint la cuisse avec ses mains. Il lui avait écrasé un muscle et la douleur irradiait dans sa jambe.  

- Ça, mon pépère, t’as pas fini de le regretter ! dit l’homme.  

Il s’éloigna un instant et revint avec une barre de fer. Ryo vit un sourire malsain étirer les lèvres de l’homme. Il s’approcha alors de Ryo qui recula légèrement, sachant pourtant qu’il ne pourrait pas l’éviter.  

L’autre homme attrapa Ryo et l’empêcha de bouger. L’homme leva la barre de fer au-dessus de sa tête et l’abattit de toutes ses forces sur le tibia de Ryo. Ils entendirent alors nettement le craquement caractéristique d’un os qui se brise sous la violence du coup. Ryo ne put retenir un cri de douleur. Il regarda sa jambe et constata que son tibia gauche avait un alignement anormal. Il serra les dents, la douleur était insupportable. Il avait l’impression qu’il allait tourner de l’œil alors il se força à respirer lentement et il releva la tête vers l’homme.  

- Tu fais le malin ! Mais avec une barre de fer, tout est plus facile, pauvre con !  

- Ah ah ah ! A ta place j’arrêterais de m’énerver, sinon je vais me faire passer un savon par le chef parce que je t’aurai buté trop vite !  

Et brusquement, il donna un coup de pied dans le tibia brisé de Ryo. La douleur fut si intense que Ryo vit tout en blanc durant un instant. Mais il tint bon et ne dit rien.  

- Tu as une résistance exceptionnelle. On ne m’avait pas menti ! Tu peux encaisser beaucoup de choses sans rien dire… affirma l’homme.  

- Oui, City Hunter vaut sa réputation. Mais on va voir jusqu’où tu peux aller. ajouta son frère.  

Les deux hommes commencèrent alors à s’acharner sur Ryo. Il était roulé en boule par terre pour tenter d’amortir les coups, il ne savait plus où il avait le plus mal, mais sa jambe était sûrement en première position. L’os brisé bougeait à chaque coup qu’il recevait et la douleur était alors tellement intense qu’il luttait contre l’évanouissement.  

Quand ils s’arrêtèrent enfin, Ryo était en sang. Il avait mal partout. Il avait tenté de contracter ses muscles pour éviter les chocs qui auraient pu lui coûter une hémorragie interne mais c’était tout ce qu’il avait pu faire. Il savait qu’il ne tiendrait pas très longtemps à ce rythme…  

A cet instant le chef réapparut…  

- Alors Saeba, on tient le coup ? Tu m’as l’air d’être en mauvais état…  

- …  

- Tu ne dis rien hein… Tu t’en fiches de mourir ! Tu n’as jamais eu peur de la mort, tu l’as même souvent appelé hein ? Mais elle est capricieuse et n’a jamais voulu de toi… Alors je vais te faire mourir psychologiquement… Pour moi, ce sera encore plus drôle… Te voir devenir fou de douleur, ce sera encore meilleur !  

Ryo avala sa salive. Serait-il possible qu’il… ? A cette pensée, ses yeux se remplirent d’effroi.  

- Ah ah ah… Je vois à tes yeux que tu sais ce que je complote. Et oui… ta douce et tendre est avec nous. Ah je peux te dire qu’elle est digne d’être ta chérie ! Elle nous a donné du fil à retordre pour l’attraper cette folle furieuse. Sakura ne nous avait pas dit qu’elle pouvait se protéger avec des massues… Le choix de l’arme est original par contre…  

- Si tu touches à un seul de ses cheveux, tu es un homme mort !  

- Tu es toujours aussi drôle Saeba. Nous allons juste savoir jusqu’où elle peut aller elle aussi… Aura-t-elle ta force ? Ton endurance ? Et tu vas avoir la chance de ne rien rater du spectacle ! Tu vois cette vitre ? C’est une vitre sans tain. Tu vas pouvoir tout voir. Mais elle, elle se croira seule, toute seule… On a même été plus loin : nous avons mis des micros. Tu auras donc le son, tu pourras entendre ses hurlements et toute sa détresse. Elle, par contre ne t’entendras pas non plus… Elle ignorera que tu es dans la pièce juste à côté de la sienne… J’ai hâte de voir comment tu vas réussir à gérer cette douleur là…  

Sur ces mots, il sortit et Ryo vit, avec horreur, des hommes qui faisaient rentrer de force Kaori dans la pièce à côté.  

Ryo sut alors que Hiro Mashu avait raison, la douleur psychologique allait être impossible à supporter.  

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