Chapitre 17 :: une vie pour une vie ?

Publiée: 18-05-10 - Mise à jour: 18-05-10

Commentaires: hello à tous!!! merci pour vos reviews, ca me fait trop plaisir à chaque fois!! merci à toto qui se démène pour que tout soit nickel! je suis super prise mais je pense à vous et je mets ma maj hebdomadaire! ca se gâte (enfin comme d'hab me direz-vous...). gros bisous!

Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Ryo roulait aussi vite qu’il pouvait dans la forêt. Il remarqua qu’elle était entretenue et les nombreux arbres coupés et entreposés un peu partout, laissaient supposer que des camions avaient besoin de venir dans cette forêt et que, par conséquent, il devait y avoir une route pas loin.  

Ryo sentait la chaleur gluante du sang de Kaori qui traversait la couverture. Il avait peur, son cœur cognait fort dans sa poitrine. Il cherchait partout une trace de pneus, des ornières, quelque chose à quoi se raccrocher, quelque chose qui pourrait lui indiquer dans quelle direction était la route. Et soudain, il vit plus de lumière et aperçut un coupe-feu dans la forêt. Il se rua dedans. Il regarda de chaque côté et décida de le descendre. Il descendit à une vitesse folle, parfaitement conscient que cela n’aidait pas la blessure de Kaori ni la sienne mais il n’avait pas de temps à perdre.  

Soudain il arriva sur le bitume. Enfin. Il y avait des panneaux : Tokyo était à plus de 20 kms. Est-ce qu’il aurait assez d’essence pour parcourir une telle distance ? Il n’avait guère le choix.  

Il entendit Kaori gémir doucement et remuer. Il arrêta alors le quad quelques instants et prit le temps de la redresser, de la serrer contre lui et de respirer son odeur pour se donner du courage. Sa souffrance était énorme. Il se sentait bizarre. Il avait chaud, puis froid. Les bouts de ses doigts étaient froids. Il savait que quelque chose n’allait pas, mais il n’avait pas le temps d’y réfléchir. Il remit les gaz à fond et fonça vers Tokyo.  

Il roulait aussi vite qu’il pouvait et finit par arriver en vue des buildings de Tokyo et l’espoir revint. Il se déplaçait comme un fou dans les rues, priant pour que personne ne l’arrête. Il grillait les feux, prenait les sens interdits. Il ne quittait pas son objectif de vue. Peut importe qu’il fasse n’importe quoi, il fallait sauver Kaori.  

Il arriva enfin, devant la clinique du Doc. Il se sentait à bout de force. Il essaya de prendre Kaori dans ses bras mais il n’y arriva pas, il se sentait de plus en plus faible.  

- Doooooooooooc, ramène tes fesses ! se mit-il à hurler.  

- Ryo ? Kazue venait de sortir de la clinique, alertée par les cris. Oh mon dieu, Ryo, Kaori ! On vous cherche partout depuis des jours !!  

- Nous avons eu quelques soucis… réussit à dire Ryo, en esquissant un sourire.  

Kazue le regarda et fut choqué de l’état de Ryo. Son visage était très abîmé. Son œil gauche était à peine ouvert. Il avait bien eu des soins mais la paupière était encore très boursouflée. Sa lèvre inférieure était fendue. Il était très pâle et suait. Et enfin elle baissa la tête et vit, malgré le pantalon, qu’il se tenait sur un seul pied. A priori, il devait avoir une jambe cassée.  

Puis elle regarda un instant Kaori. Elle était blafarde. Elle avait des hématomes sur le visage et le corps. Elle était enroulée dans une couverture rouge. Et soudain les yeux de Kazue s’agrandirent d’effroi. Non, la couverture n’était pas rouge mais blanche. C’était le sang de Kaori qu’elle voyait. Elle porta ses deux mains devant sa bouche.  

- Je vais tout de suite chercher un brancard.  

Elle partit en courant vers la clinique avant de revenir avec le doc et un brancard. Ils allongèrent rapidement Kaori dessus et Kazue aida Ryo à entrer dans la clinique.  

Ils firent entrer Kaori dans la salle d’opération. Elle avait perdu beaucoup de sang déjà. Il appela rapidement un de ses confrères.  

- Il faut faire vite ! Elle a pris une balle dans le dos.  

- La blessure n’a pas l’air trop grave mais il faut faire vite. Cela saigne abondamment… affirma l’homme  

L’opération commença alors. L’état de Kaori restait stable.  

Kazue sortit un instant de la salle d’opération et regarda Ryo. Celui-ci s’était assis sur une chaise, et ne quittait pas la salle des yeux. Elle remarqua rapidement qu’il était carrément blême.  

- Ryo, comment vas-tu ?  

- Ca pourrait aller mieux pour ne pas te mentir. Je me sens… bizarre.  

- C'est-à-dire ? Donne-moi tes mains !  

Kazue les prit dans les siennes, les extrémités étaient froides… seule une mauvaise circulation sanguine pouvait donner ce résultat ou un manque de sang dans le corps… Kazue eut un frisson et un mauvais pressentiment.  

- Je vais te faire une échographie Ryo, je dois vérifier quelque chose. Je vais te chercher un fauteuil roulant. Ne bouge surtout pas.  

Elle revint rapidement et Ryo s’installa dans le fauteuil. Elle alla alors aussi vite qu’elle put en salle d’échographie. Elle sentait qu’il fallait faire vite !  

- Allonge-toi rapidement. Nous avons peu de temps à mon avis.  

- Kazue, que se passe-t-il ?  

- Je ne suis pas sûre. Laisse-moi regarder avant. As-tu subi des coups violents dans l’abdomen ?  

Ryo ria avant de répondre :  

- Pas qu’un peu… Je m’en suis pris plein en peu de temps pour ne rien te cacher. Ces salauds m’ont carrément passé à tabac.  

Le visage de Kazue se ferma. Elle étala le gel sur le ventre de Ryo et passa rapidement l’appareil dessus tout en regardant son écran. Ryo la vit alors sursauter.  

- Que se passe-t-il ?  

- Ryo, tu as un très gros épanchement dans ta cavité abdominale… tu fais une hémorragie interne… si nous t’opérons pas tout de suite, nous n’arriverons peut-être pas à la stopper à temps.  

- Mais, on ne peut pas m’opérer ! Kaori est déjà au bloc !  

- Je sais mais nous n’avons pas le choix. Il va falloir vous opérer en même temps. Dépêche-toi de te remettre dans le fauteuil roulant, on fonce !  

Ryo se mit dans le fauteuil dans un état second. Il faisait une hémorragie interne, ce qui expliquait ses douleurs et ce froid qu’il ressentait. Mais comment allaient-ils faire ? Il n’y avait pas trente-six médecins dans cette clinique… Kaori était déjà en train de se faire opérer, il ne pouvait pas prendre l’attention des chirurgiens, il fallait qu’ils la sauvent, elle. Sa vie à lui n’avait aucune importance.  

Kazue rentra dans le bloc. Ryo eut le temps de voir les deux docteurs penchés sur Kaori. Il entendait les appareils qui donnaient son rythme cardiaque et cela le rassura.  

- Doc, Ryo fait une hémorragie interne ! Il faut opérer tout de suite. Au vu de l’échographie, il a déjà 2 ou 3 litres de sang dans l’abdomen. J’ai l’impression que c’est la rate qui saigne.  

- Quoi ? Mais… Ecoute… J’ai presque fini avec Kaori. Prépare-le ! On arrive aussi vite qu’on peut !  

- J’aimerais voir Kaori. Je veux… Ryo eu la vue brouillée un instant. Se concentrant, il reprit. Je veux la voir !  

- Ryo, on n’a pas le temps. Allonge-toi et on s’occupe de toi.  

- Non ! Laissez-moi la voir !  

Ryo commença à se sentir de plus en plus faible. Il se leva tant bien que mal et s’approcha de Kaori. Les médecins s’écartèrent un instant et Ryo put approcher Kaori. Elle était si belle… Il passa sa main dans ses cheveux puis caressa sa joue. S’il ne survivait pas, il aurait eu le bonheur de la voir une dernière fois. Il se pencha et posa ses lèvres sur celles de Kaori sous les yeux médusés du Doc et de Kazue.  

- Je t’aime Kaori. Ne l’oublie jamais. Où que je sois, je penserai à toi pour l’éternité.  

Kazue attrapa le bras de Ryo et l’installa sur la table d’opération. Ryo tourna la tête et regarda Kaori. Il sentait que Kazue s’agitait pour lui poser les perfusions et les électrodes. Il était si fatigué. Oui, si fatigué de cette vie. Mais il avait connu le bonheur lors de quelques éphémères heures. Il avait aimé Kaori, il l’avait enfin eu dans ses bras.  

Il ferma les yeux alors qu’un sourire naissait sur ses lèvres.  

- Dooooooooc !!!! Vite !!! Entendit-il avant de sombrer dans l’inconscience.  

Kaori se réveilla quelques heures plus tard. Elle ouvrit les yeux et fut éblouie par l’intense lumière qu’il y avait autour d’elle. Elle mit ses mains devant ses yeux le temps de s’habituer à cette agression. Elle regarda alors autour d’elle.  

Elle était dans un lit blanc avec des draps blancs. Une chambre d’hôpital. Elle avait une perfusion dans la main.  

Elle était seule dans sa chambre. Elle appuya alors sur l’alarme qu’on lui avait mise à portée de main.  

Kazue entra rapidement dans sa chambre. Elle semblait soulagée de la voir éveillée et en même temps réellement soucieuse.  

- Bonjour Kaori. Je suis bien heureuse de te voir réveillée. L’opération s’est parfaitement passée. Nous avons pu extraire la balle que tu avais reçue. Par chance, elle n’avait pas atteint d’organe et nous n’avons pas eu trop de problème de ce côté là.  

- Merci Kazue. C’est vrai que je n’ai pas spécialement de douleur. Le bandage ne me gêne pas du tout.  

Kaori regarda autour d’elle et réalisa qu’elle ne voyait pas Ryo. C’était plutôt étrange.  

- Kazue, où est Ryo ?  

- Tu sais, tu n’auras aucune séquelle. La plaie est vraiment propre et…  

Kaori la regarda un instant. Pourquoi ne lui répondait-elle pas ?  

- Kazue, je sais que le Doc fait toujours un travail très propre. Mais tu ne m’as pas répondu : Où est Ryo ?  

Elle vit Kazue qui se tripotait les doigts et elle surprit son regard qui la fuyait.  

- Kazue ! Où est Ryo ? se mit à hurler Kaori en tentant de se lever.  

- Kaori calme toi.  

- Dis-moi où il est et je me calmerai tout de suite.  

- Kaori, Ryo est…  

De l’extérieur de la chambre, on entendit que le hurlement puis les sanglots de Kaori qui déchirèrent le silence pesant de la clinique.  

Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20