Chapitre 10 :: que reste t’il ? Il reste l’espoir.

Publiée: 30-03-10 - Mise à jour: 30-03-10

Commentaires: coucou me revoilà avec la suite de la fic!! vous allez avoir des nouvelles de Kaori! ca va, vous m'avez pas trop trop tapé (j'ai perdu que 2 dents! ouf! lol). merci encore pour vos reviews, ca me touche!! merci à toto encore une fois!! gros bisous et à la prochaine!

Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

Elle flottait dans une bulle de douceur. Elle était si bien. Plus de douleur, plus de peine, tout était parfait. Elle aimait cette sensation. Tout allait comme elle le voulait.  

Elle ouvrit les yeux tout doucement, craignant que ce sentiment d’intense bien-être ne s’arrête aussi vite.  

Elle ne voulait pas se retrouver de nouveau dans cette cellule, seule, abandonnée et meurtrie de douleur. Elle voulait rester dans ce monde… Elle regarda et elle vit une grande lumière blanche qui semblait l’attirer tel un aimant. Elle pouvait déjà sentir la chaleur qui s’en dégageait et elle se dit que c’était encore mieux là-bas ! Qu’elle y serait encore plus heureuse…  

Elle avait froid en ce moment, elle savait que c’était parce qu’elle se vidait de son sang. Là-bas, elle irait mieux. Tous ses problèmes se régleraient et elle pourrait retrouver son frère et ses parents.  

Elle se releva alors, la lumière l’appelait, elle l’entendait. Elle regarda son corps, elle était entouré d’un halo blanc, portait une robe blanche et sous ses pieds, le sol était si doux, si moelleux. Chaque pas était une bénédiction, un ravissement pour tout son corps. Elle commença alors à marcher vers cette lumière, elle avait presque envie de courir vers elle pour savourer plus vite toutes ces merveilleuses sensations et surtout savoir à quoi ressemblait son paradis à elle. Est-ce que Ryo serait là ? Est-ce qu’elle pourrait enfin l’aimer ?  

Elle se mit à courir, aussi vite que ses jambes le pouvaient, elle se rapprochait de cette lumière, bientôt elle y serait, elle serait heureuse, éternellement.  

Mais soudain elle se stoppa. Ryo ne pouvait pas être là, elle ne voulait pas qu’il soit là. Ryo n’était pas mort, lui. Elle le sentait dans son cœur et dans sa chair. Il était vivant, quelque part. Il l’appelait… Il souffrait... Elle pouvait ressentir sa souffrance dans chaque pore de sa peau. Elle ne pouvait pas le laisser seul avec son désespoir. Il avait déjà tellement souffert au cours de sa vie, il avait déjà perdu tellement de monde autour de lui… Elle savait qu’il ne survivrait pas à sa mort. Que quoi qu’il dise, elle lui était indispensable. Si elle partait elle aussi, il mourrait. Et ça, elle ne le voulait pas. Elle ne voulait pas que Ryo se laisse aller à mourir.  

Elle contempla alors la lumière. Elle l’appelait tellement fort, c’était incroyable… Kaori la regarda et soudain le visage de Ryo apparut devant ses yeux.  

Elle sut alors ce qu’elle avait à faire. Elle fixa une dernière fois la lumière et se retourna. Elle commença à marcher dans l’autre sens. Le sol devenait de moins en moins doux, c’était de plus en plus dur d’avancer mais elle pensa à Ryo, serra les dents et poursuivit sa route dans l’espoir de le revoir très bientôt.  

Kaori ouvrit les yeux très lentement. La douleur irradiait dans tout son corps. Elle avait si mal. C’est un véritable supplice que de faire le moindre geste. Sa tête pesait une tonne et elle sentait le sang battre dans ses tempes. Elle regarda autour d’elle. Elle était revenue dans cette cellule froide et lugubre. Elle se souvenait de son paradis. Enfin, elle croyait… Tout ce moment s’effaçait peu à peu de sa tête. On ne se souvient pas de sa propre mort.  

Elle se releva alors lentement. Il y avait du sang partout ! C’était son sang ! Elle passa sa main dans ses cheveux et elle la regarda. Elle était entièrement rouge. A priori, elle allait avoir besoin de points de suture, elle avait une sacrée plaie.  

Elle décida de déchirer un bout de sa nuisette et se fit un bandage de fortune autour de la tête pour stopper le flux de sang.  

Lentement elle se remit sur ses pieds. Elle avait l’impression d’être passé sous un bulldozer. Tout son corps était douloureux mais elle décida de serrer les dents. Elle aurait le temps de s’apitoyer sur son sort quand elle serait sortie de cet enfer. Pour l’instant, il était urgent de fuir.  

Elle regarda la porte et vit avec stupéfaction qu’elle était ouverte avec les clés dessus. Les deux imbéciles étaient tellement sûrs de l’avoir tuée qu’ils étaient partis en laissant tout en plan. Elle n’en revenait pas. Ça allait être plus facile que prévu. Heureusement, car, dans son état, elle n’aurait pas pu faire grand-chose…  

Elle courut jusqu’à la porte et attrapa les clés. Il n’y en avait que trois. Dont une était déjà inséré dans sa propre serrure. L’autre devait être celle de la cellule à Ryo. Mais et la troisième ?  

Kaori réfléchissait à toute allure. Il fallait qu’elle aille vite, très très vite. Où pouvait-il être ? La bâtisse était énorme ! Elle allait mettre des heures à le trouver et les autres la rattraperaient avant qu’elle ne le trouve, et ils la battraient une nouvelle fois. Elle sentait une crise de panique arriver alors elle se reprit en pensant à son partenaire, elle devait être digne de lui !  

Elle regarda trois secondes sa cellule et s’attarda sur la glace. Pourquoi une glace dans une cellule ? Cette question l’obsédait. Elle sentait que c’était important. Et soudain elle comprit. Une vitre sans tain ! C’était certainement ça ! Ryo était dans la pièce à coté. Il avait tout vu. Elle déglutit difficilement. Il avait vu tout son supplice, il devait la croire morte.  

Elle sortit de la cellule, arracha les clés de sa serrure et courut aussi vite qu’elle le put dans le couloir. Elle arriva devant la porte de la cellule jouxtant la sienne. Elle choisit une clé au hasard sur les deux.  

« C’est quitte ou double, je n’aurai pas le temps de faire plusieurs cellules ! S’il n’est pas dans celle-ci, nous sommes fichus ! » se dit-elle.  

Elle enfonça la clé dans la serrure et celle-ci entra et tourna sans aucun problème. Elle allait exploser de joie, mais se reprit rapidement car ils n’étaient pas encore sauvés. Elle ouvrit la porte et entra dans la pièce et elle se figea.  

Ryo était là et il semblait très mal en point. Il était à moitié allongé sur le sol. Il avait les mains attachées dans le dos et les pieds attachés également. Il semblait mort. Son visage était tuméfié et elle vit qu’il saignait de l’arcade et de la bouche. Elle remarqua également que son corps était couvert de bleus mais ce qui la frappa le plus était son tibia. L’alignement n’allait pas, il formait une bosse au milieu. Elle comprit qu’il avait été cassé.  

- Ryo ! cria Kaori avant de courir vers lui.  

Elle le releva dans ses bras et le serra contre elle craignant le pire.  

Ryo était à moitié inconscient. Il attendait la mort. C’était si long. Il voulait tellement retrouver Kaori et l’aimer comme elle le méritait. Il l’entendait l’appeler. Sa douce voix criant son nom… Il sentait pourtant de la peur dans sa voix, non de la terreur serait un mot plus juste. Et il sentit sa chaleur, son odeur. Son odeur ? On sentait encore quand on était mort ? Il décida d’ouvrir un œil et là, il la vit !  

-Ryo ! Mon dieu répond moi ! Ne me laisse pas ! J’ai besoin de toi pour avoir du courage ! J’ai besoin de toi pour sortir de ce trou ! Ryo ! Réagit ! cria Kaori.  

Et soudain elle le vit ouvrir un œil puis deux et ils se regardèrent intensément. Kaori resserra son étreinte nichant sa tête dans son cou. Elle était si heureuse !  

-Kaori ! Kaori ! Tu es vivante ! Vivante ! s’exclama le nettoyeur.  

Elle le relâcha un peu et le regarda. Toutes leurs émotions apparaissaient dans leurs regards. Ils étaient de nouveau ensemble. Tout irait bien maintenant. Elle voyait une lueur indéfinissable dans les yeux de Ryo. Ses yeux brillaient. Elle n’avait jamais vu ça chez lui. Mais elle repris en premier et se leva.  

-Il faut faire vite Ryo ! Nous n’avons que très peu de temps. Les deux autres sont partis chercher du renfort, à mon avis. Nous devons fuir très rapidement !  

- Kaori, écoute moi…  

Mais Kaori n’écoutait pas, elle se servait de la clé pour enlever les cadenas qui retenaient les chaînes de Ryo. Il fut enfin débarrassé de ses chaînes et regarda alors Kaori. Elle semblait si excitée, si heureuse. Il l’observa un instant et dit :  

- Kaori, part sans moi ! Je ne peux pas te suivre… J’ai une jambe cassée, je ne peux pas marcher…  

-Tu es fou, Ryo ! Dépêche toi, on n’a pas le temps de tergiverser !  

-Kaori, je ne pourrais pas, je ne tiens même pas debout ! Fuis ! Sauve ta vie ! C’est tout ce qui m’importe. Ta vie vaut largement la mienne. Te savoir vivante vaut tout les sacrifices.  

-Tu dis n’importe quoi. Nous n’avons pas que ça à faire ! Debout !  

-Non, Kaori. Je vais te ralentir ! Va-t’en vite ! Je…  

Ryo ne put finir sa phrase. Les lèvres de Kaori s’étaient posées sur les siennes l’empêchant de parler. Il la regarda ébahi. Puis il se laissa aller, fermant les yeux et savourant ce baiser au goût d’éternité.  

C’était si bon, si doux. Pourquoi n’avait-il jamais fait ce foutu premier pas ? Pourquoi n’avait-il jamais su trouver les mots pour lui dire tout ce qu’il ressentait ? Maintenant qu’il avait goûté à ce trésor, il regrettait encore plus toutes ces années perdues bêtement à se tourner autour. Mais c’était ainsi…  

Kaori se décolla lentement de lui et le regarda intensément. Jamais elle ne l’abandonnerait, jamais ! Elle préférait mourir avec lui plutôt que de le laisser là. Mais elle voulait vivre ! Alors elle se ressaisit et cria :  

-Dépêche-toi Ryo, on y va !  

- Kaori…  

-Debout Saeba ! se mit-elle à hurler en le soulevant de toutes ses forces.  

Ryo vit dans le regard de sa partenaire, une telle détermination qu’il savait qu’il était inutile de la contredire, et il abdiqua et se laissa faire.  

Elle le remit alors sur ses pieds. Ryo chancela. Elle prit alors un des ses bras et le passa au dessus de ses épaules. Puis elle commença à marcher. Ryo boita à côté d’elle mais suivit le rythme.  

Il regarda alors Kaori. Sa petite Kaori n’était plus. Il avait devant lui une nouvelle femme. Plus forte, plus courageuse. Une femme qui ne renoncerait jamais, qui se battrait pour lui… Pour eux… Une femme qu’il saurait aimer, pour qui il trouverait le courage de dire tous ces mots qui restaient coincés dans sa gorge. Une bouffée d’amour le submergea et il serra les dents et se mit à avancer vers la sortie.  

Chapitre: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20