Chapitre 11 :: la fuite.

Publiée: 06-04-10 - Mise à jour: 06-04-10

Commentaires: voici la suite!!! j'espère que ca vous plaira!!! gros bisous

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Ils sortirent de la cellule. Kaori regarda dans le couloir. Il n’y avait personne. Les deux hommes de main devaient chercher une excuse à dire à leur patron pour ne pas se prendre une balle dans la tête.  

Elle commença à sortir doucement. Elle regarda Ryo du coin de l’oeil, il souffrait énormément à chaque pas. Elle voyait des gouttes de sueur couler le long de ses tempes et il était blanc comme un linge. Malgré tout, il ne disait rien et tentait de suivre son rythme.  

Ils marchaient aussi vite qu’il le pouvait quand ils passèrent devant une pièce qui attira l’œil de Kaori. Elle jeta un coup d’œil à l’intérieur et constata avec stupéfaction qu’il s’agissait de l’armurerie ! Ils les prenaient donc pour des amateurs pour laisser tout accessible comme ça ?! Croyait-il à ce point en leur force pour ne même pas penser qu’il serait utile de fermer des pièces comme celle-ci ?!  

Elle n’en revenait pas ! Ça devait être un piège, ce n’était pas possible autrement ! Mais il n’y avait personne. Elle sentait que Ryo pesait de plus en plus lourd sur son épaule. Elle le regarda, il semblait au bord de l’évanouissement. Il fallait faire vite.  

-Ryo, je vais te poser quelques instants. Cette pièce est une armurerie ! Nous en aurons besoin.  

-Kaori, laisse-moi ! Sauve-toi !  

-Arrête ton sempiternel discours qui ne sert à rien ! Tu ne bouges pas, j’arrive !  

-Mince, moi qui voulais aller danser un peu…  

Elle le regarda un instant et lui sourit. Même dans cet état, il plaisantait encore. Cet homme était plein de ressources, alors même qu’il était gravement blessé. Elle saurait se surpasser pour les sauver tous les deux ! Il le fallait. Ryo était trop faible. Elle avait réussi à contenir le sang de sa blessure à elle, mais Ryo saignait de partout ! Et, à moins de finir en sous-vêtements, elle n’avait pas ce qu’il fallait pour stopper tout ce sang qui s’écoulait de son corps. Elle se ressaisit car elle pressentait que le temps leur était compté avant que les autres hommes n’arrivent et avant que Ryo ne s’évanouisse pour de bon.  

Elle le fit lentement glisser le long du mur. Il la regardait mais son regard était fiévreux. Il était épuisé. Il s’assit comme il put et bientôt sa tête pesa une tonne alors il la laissa pendre en avant. Il avait perdu beaucoup de sang et sa jambe cassée lui pompait toute son énergie.  

« Je n’irais pas loin dans cet état… Quelle tête de mule de pas vouloir me laisser… J’ai perdu trop de sang, je n’ai plus de force… » se dit Ryo.  

Pendant ce temps, Kaori pénétra dans la pièce. Elle n’en revenait pas, il y avait des pistolets et des fusils d’assauts sur trois pans de mur ! Elle ne savait pas quoi choisir quand soudain un pistolet attira son œil : un Python 357 Magnum !  

« Non mais je rêve, c’est le magnum de Ryo ! J’y crois pas ! » se dit Kaori.  

Elle le prit dans sa main, pas de doute, c’était le sien.  

C’était vraiment du grand n’importe quoi. Elle prit donc le magnum de Ryo ainsi qu’un pistolet pour elle. Elle ne savait pas tirer mais qu’importe. En tirant des dizaines de balles, elle en toucherait peut-être un ou deux avec un peu de chance… Elle rit alors jaune… Pourquoi ne savait-elle rien faire de ses dix doigts à part la cuisine et le ménage ?! Ça l’agaçait à force…  

« Après cette mission tout changera ! Ryo n’aura qu’à bien se tenir ! Je serai une autre Kaori ! Une autre femme ! » se dit-elle.  

Elle repensa alors à ce baiser qu’elle lui avait donné. Elle n’avait vu que cette solution pour le faire taire et se donner du courage. Ça avait été tellement… magique ! Avoir enfin goûté à un baiser de Ryo lui donnait l’envie d’en avoir plus encore. Elle rougissait à cette idée et tout doucement se passa ses doigts sur ses lèvres. Il avait répondu à son baiser…. Avidement même. C’était donc qu’elle ne lui était pas si indifférente que cela. Tout allait changer maintenant, tout. Elle le sentait. Elle trouva un sac à dos et commença à mettre tout ce qu’elle pouvait dedans. Les pistolets, bien sûr, mais aussi de nombreux chargeurs ainsi que quelques grenades, puis elle sortit rapidement.  

Ryo était toujours assis par terre. Au bruit des pas de Kaori, il releva la tête. Sa vue était brouillée, cependant, il la vit lui tendre quelque chose. Il regarda et vit avec stupéfaction qu’il s’agissait de son magnum ! Il le prit dans sa main, son toucher froid et rugueux lui redonna courage et confiance en sa bonne étoile. Maintenant qu’il était armé la donne avait changé ! Il pourrait tenter de protéger Kaori, même s’il savait que dans son état tout allait être difficile.  

Kaori s’accroupit près de lui. Elle le regarda en souriant. Elle prit alors son bras libre et le passa autour de son cou, tandis qu’elle le maintenait par la taille.  

-Prêt partenaire ? lui demanda Kaori.  

Ryo hocha la tête alors elle le souleva d’un coup et le mit debout. La douleur fut tellement forte que Ryo ne put retenir un gémissement qu’il tenta de dissimuler à Kaori en toussant, mais Kaori ne fut pas dupe. Elle avait clairement entendu qu’il souffrait le martyr.  

Il était glissant de sueur et Kaori sentit qu’il frissonnait. Il avait froid et c’était mauvais signe, cela voulait dire qu’il perdait trop de sang, qu’il était en train de mourir. Elle n’avait plus une minute à perdre ! Elle attrapa alors le bras de Ryo qui entourait ses épaules et lentement ils se mirent en route.  

Ils traversèrent le couloir et atteignirent la porte de sortie. Kaori l’ouvrit et fut effrayée par ce qu’elle vit.  

Ils étaient en pleine forêt. Il n’y avait rien autour d’eux. Elle n’avait aucune idée d’où ils pouvaient être. Un seul un chemin arrivait à l’énorme bâtisse abandonnée mais pas question de le prendre, on les retrouverait tout de suite.  

La seule solution était de se cacher dans les bois. De marcher le plus loin possible et d’espérer qu’ils ne les retrouveraient pas… C’était risqué…. Mais c’était le seul moyen pour eux de s’en sortir !  

Kaori regarda le soleil, et remarqua qu’il n’allait pas tarder à se coucher, vu la période de l’année, elle pouvait présumer qu’il devait être aux alentours de cinq heures, mais elle n’en était pas sûre et certaine. Il était resté si peu de temps là-dedans ? Ça lui avait semblé être une éternité…  

En attendant il fallait faire vite car la nuit allait tomber rapidement. Il fallait trouver du secours avant. Ryo avait besoin de soins urgents !  

Elle prit son courage à deux mains, raffermit sa prise sur Ryo et commença à avancer vers la forêt.  

- Qu’est-ce que tu fais Kaori ? Où crois-tu aller comme ça ?  

-Ryo, nous n’avons pas le temps de nous disputer ! Nous sommes au milieu de nulle part… Si nous prenons le chemin, en deux minutes, ils nous auront rattrapés. Il faut aller dans la forêt pour nous cacher !  

-Comment veux-tu qu’on avance là-dedans ? Je peux à peine lever la jambe ! Laisse-moi ! Cette fois-ci, il n’y a pas d’autres solutions ! Je les retiendrais avec mon magnum.  

Elle tourna alors la tête vers lui. Ses yeux lançaient des éclairs tant elle était en colère contre lui.  

-Ryo Saeba, vous allez arrêter de me faire perdre mon temps avec vos idées stupides ! Vous allez marcher comme vous pourrez. Je vous porterai s’il le faut mais nous sortirons ensemble de cet enfer ! C’est compris ?  

-Kaori…  

Mais Ryo ne continua pas. Kaori avait baissé la tête pour masquer les larmes qui menaçaient de couler. Elle était à bout de nerf. Ryo la regarda. Elle semblait triste, perdue, anxieuse. Elle reprit alors doucement la parole.  

-Ryo ! A quoi bon m’en sortir si je suis seule ? City Hunter c’est nous deux et nous nous en sortirons ensemble ! Comme toujours. Alors maintenant ne parle plus, prend ton courage à deux mains et suis autant que tu le pourras mon rythme.  

Elle raffermit sa prise de nouveau et commença à marcher rapidement en aidant Ryo de son mieux. Ils s’enfoncèrent alors dans la forêt.  

Kaori luttait de plus en plus. Ryo pesait une tonne. Ils faisaient de leur mieux pour avancer, mais ils avaient déjà chuté deux fois.  

Ryo tentait de suivre Kaori mais il marchait quasiment à cloche pieds, tant la douleur qu’il ressentait en posant le pied lui était insupportable. Il se sentait de plus en plus faible…  

Kaori, elle, avait de plus en plus peur. Elle faisait la fière mais le jour se couchait et il allait très bientôt faire nuit. Et chaque bruit qu’elle entendait, lui faisait penser que leurs ravisseurs les avaient retrouvés et qu’ils n’allaient pas pouvoir s’en sortir.  

Soudain Ryo s’arrêta. Il n’en pouvait plus. Il haletait. Il était conscient de son état et que s’ils ne trouvaient pas du secours très vite, il ne tiendrait même pas deux jours. En restant ensemble, ils ne s’en sortiraient pas. Il fallait que Kaori continue seule. Tant pis si elle ne voulait pas, il ne lui laisserait pas le choix… Il retira son bras des épaules de Kaori et commença à se laisser tomber le long d’un arbre.  

-Kaori, ça ne sert à rien tout ça… Laisse-moi. File de ton coté ! je ne peux pas faire un pas de plus.  

-Ryo….  

Kaori allait commencer à lui refaire son sermon, mais soudain il leva les yeux vers elle, et elle comprit qu’il lui disait la vérité. Jamais son visage ne lui avait paru si fatigué. Il était dans un piètre état. Il avait du sang séché tout le long de son visage et son œil droit était anormalement rouge. Ses cheveux d’habitude en bataille tombaient mollement, ses épaules étaient voûtées et son ventre, couvert d’hématomes, se soulevait difficilement au rythme de sa respiration lente et douloureuse…  

Ryo tentait de mettre sa jambe dans une position moins douloureuse mais il n’y arrivait pas. Il avait froid, ses mains tremblaient. Cela sentait la fin… Il regarda alors Kaori, il se sentait prêt à lui faire entendre raison, même si elle piquait la pire colère de sa vie.  

Celle-ci le regarda alors attentivement. Il avait raison, il était au bout du rouleau. Si elle ne trouvait pas une solution très vite, il allait mourir dans cette forêt. Elle avait besoin de sa présence pour avoir du courage mais au vu de son état, elle ne pourrait pas faire de miracle.  

Elle s’assit alors près de lui et se colla à lui. Elle avait besoin de réfléchir. Et s’il devait mourir, elle serait auprès de lui, jusqu’au bout.  

Ryo fut étonné de cette réaction. Kaori se pressait contre lui, lui donnant sa chaleur. Cela lui faisait tellement de bien, il avait tellement froid. Il en voulait plus. Il souleva alors son bras et l’enroula autour des épaules de Kaori et l’attira à lui. Elle se laissa faire et posa doucement sa tête sur son torse. Elle sentait son cœur battre, cela lui fit du bien. Elle posa alors sa main sur son ventre, sur ses abdominaux durs. Elle voyait tellement de bleus sur sa peau, tellement de cicatrices… Elle soupira et regarda autour d’elle désespérément.  

Soudain, ses yeux accrochèrent quelque chose un peu plus loin. La lumière du soleil couchant se reflétait sur une vitre lui semblait-il.  

Kaori plissa les yeux en se redressant. Elle regarda attentivement. Et soudain elle sauta sur ses pieds, excitée comme une puce.  

Ryo la regarda sans comprendre et tourna la tête à son tour vers la source de l’excitation de Kaori. Et alors il la vit ! À quelques centaines de mètres, cachée dans les bois, apparaissait une maison, perdue dans la forêt. L’espoir revint alors rapidement.  

-Kaori, aide-moi à me lever. dit Ryo.  

Kaori se retourna vers lui. Son ton autoritaire était revenu, il reprenait du poil de la bête, et elle en fut heureuse. Elle s’approcha alors de lui, elle savait qu’il avait vu la même chose qu’elle.  

Elle glissa son bras autour de ses épaules, passa le sien autour de sa taille et lentement ils se mirent à marcher vers cette habitation, vers cet espoir de s’en sortir.  

Ils marchèrent lentement en faisant attention. Une fois de plus ils allaient peut être s’en sortir, en tout cas maintenant ils avaient plus de chance que ce soit le cas.  

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