Chapitre 2 :: Loin de toi

Publiée: 27-03-16 - Mise à jour: 27-03-16

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Presque deux années s’étaient écoulées depuis ces derniers événements.  

Peu de temps après ce que Kaori appelait la fuite de Ryo, elle avait décidé de partir à New York, se réfugier chez Sayuri Tachiki. Cette dernière, ébranlée par ce qui venait de se produire dans la vie de Kaori, lui révéla ce que la jeune femme savait au profond de son cœur : Sayuri était bien sa vraie sœur.  

Pendant le séjour de Kaori, les deux jeunes femmes apprirent à se connaître, Sayuri essayant de redonner le goût à la vie de sa jeune sœur. Elle ressemblait à une fleur sur le point de se faner, Ryo lui manquait cruellement.  

Kaori envisagea de s’installer définitivement à New York, mais après quelques mois passés aux Etats-Unis, elle comprit que son pays et ses amis lui manquaient terriblement. Elle rentra donc à Tokyo, où elle se sentait plus proche de Ryo.  

Miki fut heureuse de retrouver son amie, Kasumi venant de se marier et de quitter la ville, elle décida aussitôt d’engager Kaori pour l’aider au café. Le sourire et la gentillesse de son amie faisait des merveilles, et excusait même ses maladresses.  

Durant cette période, Kaori reçut des avances de bon nombre de clients du Cat’s Eyes, mais elle restait toujours sur la défensive, pour le plus grand malheur de Miki, qui désirait plus que tout au monde voir son amie enfin heureuse.  

Jusqu’au jour, où elle rencontra Makoto. Le jeune homme était comptable, plutôt ennuyeux, d’un physique plutôt avenant mais un peu fluet. Pourtant il retint l’attention de la jeune femme. Ils commencèrent à sortir régulièrement ensemble, et rapidement il devint son unique chevalier servant.  

Miki regardait avec commisération le prétendant de Kaori … Manifestement dans son esprit, il ne faisait pas le poids et elle se demandait régulièrement ce son amie pouvait lui trouver.  

Pourtant, un soir Kaori annonça à Miki qu’elle et Makoto avait décidé de se marier. Elle resta muette pendant un certain temps, se contentant de hocher la tête.  

- Mon dieu, Kaori, es-tu sûre de ce que tu fais ?  

- Oui, je pense que Makoto est la personne qu’il me faut.  

- Mais, vous êtes si … différents ! Et puis il est si … Quelconque.  

- Il me semble qu’Umi et toi êtes assez dissemblables sur le plan physique, et pourtant cela ne vous empêche pas d’être heureux ! rétorqua Kaori, très agacée par les remarques vexantes de Miki.  

- Mais ! Tu ne peux pas comparer, nous nous aimons énormément, et Umi est quelqu’un qui a une personnalité exceptionnelle ! Tu ne pourras jamais dire la même chose de Makoto, il est si ennuyeux, qu’il serait capable de te dresser le bilan de la situation boursière au lit !  

- Miki, s’écria indigné Kaori, je ne te permets pas !  

- Excuse-moi, souffla son amie, mais je suis si désemparée. L’aimes-tu ?  

- Je tiens à lui.  

- Kaori, plus que nul autre tu connais le sens du verbe aimer. Est-ce que tu AIMES Makoto ?  

La jeune femme baissa les yeux, une larme s’insinua sur sa joue droite.  

- Je n’aimerai plus jamais… comme je l’ai aimé, tu le sais. Cela fait trop mal.  

Miki s’approcha de Kaori, et la prit dans ses bras.  

- Excuse-moi, ma chérie, je ne voulais pas te causer de peine, mais je souhaite tellement que tu sois enfin heureuse.  

- Makoto est ce dont j’ai besoin ! J’ai envie d’avoir des enfants, mener une vie normale de femme de mon âge.  

- Crois-moi, Kaori, si tu souhaites une vie ordinaire, Makoto est exactement l’homme qu’il te faut !  

Puis après un soupir, et devant le visage fermé de son amie, elle poursuivit :  

- Je peux comprendre cela car moi aussi j’aurais aimé avoir des enfants, mais es-tu obligée de choisir quelqu’un qui est l’exact contraire de Ryo ?  

Kaori se dégagea soudainement de l’étreinte de Miki.  

- Tu ne me feras pas changé d’avis, Miki, cette fois je suis décidée !  

Le cœur lourd, la jolie mercenaire regarda son amie sortir du café.  

- Cette fois, murmura-t-elle, je ne pourrai rien y faire.  

Kaori avait perdu une partie d’elle même, en même temps que Ryo. Les sentiments si intenses qu’elle avait éprouvé pour lui n’avaient pas disparu, ils l’accompagnaient à chaque instant de sa vie. Cependant, elle était à un moment de son existence, où elle avait besoin de changement. Son désir de fonder une famille devenait de plus en plus intense, chaque jour. Ce trop-plein d’amour, qu’elle ne pouvait plus offrir à Ryo devait trouver un autre exutoire. Et si, pour cela, elle devait épouser Makoto, elle le ferait. Ce gentil comptable lui apportait la stabilité et une certaine tendresse, dorénavant elle s’en contenterait.  

Après tout, songea-t-elle avec un sourire amer, j’ai vécu six années auprès de Ryo, sans ne l’avoir jamais embrassé. Quelle était la situation la plus risible : être marié à un homme, qu’elle n’aimait que tendrement, mais avec qui elle fonderait une famille, où vivre avec l’homme, dont elle était profondément amoureuse, mais sans espoir de voir leur relation devenir plus charnelle ?  

Bon, pensa-t-elle en s’ébrouant, je ne suis sans doute pas faite pour mener une vie amoureuse simple …  

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