Chapitre 6 :: Bon anniversaire Ryo

Publiée: 04-04-16 - Mise à jour: 04-04-16

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Le lendemain, Kaori pénétra décidée dans l’agence de Clare.  

Makoto, n’était pas rentré de la nuit mais cela lui était particulièrement égal.  

- Alors, qu’a-t-il dit ? S’enquit-elle immédiatement auprès de la jeune demoiselle blonde (que décidemment, elle trouvait trop jolie)  

- Je suis désolée mais il refuse de vous rencontrer.  

- Je m’y attendais, à vrai dire ...  

- Excusez-moi si je suis indiscrète, mais vous le connaissez ?  

- Oui, soupira Kaori, je le connais même très bien, et je pensais ne plus jamais le revoir.  

Clare attendit, mais Kaori ne semblait pas vouloir apaiser la curiosité de son interlocutrice.  

- Mlle Makimura, hier vous ne m’avez pas dit votre prénom, est-ce que par hasard, vous vous appelleriez Kaori ?  

Relevant la tête doucement, Kaori murmura :  

- Oui ….Vous a-t-il parlé de moi ?  

Profondément émue, Clare poursuivit :  

- Pas réellement, mais cet hiver, il a été très malade, je suis venue un après-midi pour prendre soin de lui.  

Elle s’interrompit un instant, rougissante. Elle est amoureuse de lui, songea Kaori. Et cette constatation l’énerva au plus haut point.  

- Au plus fort de sa fièvre, il n’a cessé de prononcer votre prénom. Je me suis dit, que vous deviez être quelqu’un d’exceptionnel pour rendre un homme tel que lui, aussi profondément amoureux de vous.  

Afin de chasser l’espoir qui venait de renaitre, Kaori renifla méprisante :  

- Evidemment, c’est un malade particulièrement difficile à soigner. Ne plus avoir sa garde malade attitrée, enfin je devrais plutôt dire : son esclave corvéable à merci, devait profondément lui manquer.  

Puis elle se rendit compte que Clare l’observait intensément :  

- Mademoiselle Makimura, quelles étaient exactement vos relations avec Ryo ?  

Elle semblait un peu perdue et son visage reflétait une certaine forme de tristesse.  

Soudain Kaori se revit quatre années plus tôt, quand Bloody Mary avait débarqué dans leurs vies telle une tornade. Elle se rappela les sentiments qu’elle avait ressentis en apprenant que Mary avait été la partenaire de Ryo aux Etats-Unis, et que cette dernière connaissait des secrets qu’il n’avait jamais partagés avec elle.  

Aujourd’hui, elle prit conscience avec effroi que c’était elle l’intruse dans la nouvelle vie de Ryo, et elle s’imagina sans mal la confusion que pouvait ressentir Clare.  

Elle répondit simplement :  

- Peu importe les relations que nous avions, puisque c’est lui qui a souhaité sortir de ma vie …  

Plus ébranlée qu’elle ne le paraissait, elle sortit de son sac un petit paquet :  

- Pourriez-vous lui remettre ceci aujourd’hui ? J’insiste pour que ce soit aujourd’hui même. Dites-lui que je reviendrai en fin de journée.  

Puis elle s’enfuit dans la rue, pour permettre à son cœur de se remettre à battre correctement. Elle vit Clare sortir de son agence, et monter dans une petite ford garée devant la porte.  

« Si j’avais loué une voiture, j’aurais pu la suivre » pensa Kaori. « Tant pis, maintenant, tout est entre ses mains. »  

***  

Ryo avait attendu d’être à nouveau seul, pour ouvrir la missive de Kaori. Il savait pourquoi, la jeune femme avait insisté auprès de Clare, sur l’importance de la date. Nous étions le 26 mars. Cette journée était particulière pour eux deux. C’était la date qu’elle lui avait choisie pour fêter son anniversaire.  

Lui qui n’en avait pas.  

Avant de la rencontrer.  

Un 26 Mars.  

Un anneau en or blanc tomba au pied de Ryo, à l’intérieur de celui-ci était gravé deux lettres étroitement enlacées : CH  

***  

Bon anniversaire, Ryo  

J’ai tellement souffert l’année dernière de devoir passer cette journée loin de toi… Tu as rompu notre promesse, tous nos anniversaires ensemble….  

Sache que je ne t’ai jamais détesté, j’ai essayé d’accepter ta décision, et de la respecter. Je n’ai jamais cherché à te retrouver, c’est un complet hasard qui m’a amené jusqu’à toi hier.  

J’ose espérer qu’il s‘agit d’un signe du destin.  

Je te demande juste une chose : permets-moi de te revoir. Une fois.  

Je suis actuellement chez ma sœur, Clare a dû t’en parler.  

En ce qui concerne le cadeau, je le garde sur moi depuis deux ans espérant pouvoir te l’offrir un jour, garde le en souvenir de moi.  

A bientôt  

Kaori.  

***  

Profondément ému, Ryo fit tournoyer l’anneau entre ses doigts pensif. Il avait promis sur la tombe du frère de Kaori de plus la mêler à sa vie. C’était un serment qu’il ne pouvait se permettre de rompre.  

Il expliqua sa décision à Clare un peu plus tard et lui demanda de se débarrasser de la jeune femme :  

- Tu n’as qu’à lui dire que je suis parti remplir une mission à Las Vegas …  

- Entre nous, quelle genre de mission pourrais-tu remplir là-bas si ce n’est draguer de belles femmes et dépenser un argent que tu ne possèdes pas ?  

- Justement !!! J’ai besoin de me divertir Madame.  

Ce soir-là, dans son agence, Clare rapporta à Kaori la décision de Ryo. Cette dernière serra fortement les poings, il n’était pas question qu’elle le laisse s’échapper. D’autant plus qu’elle sentait la présence de Ryo ici même entre ces murs.  

- Je sais qu’il est ici, déclara calmement Kaori.  

- Je ne pense pas, s’étonna Clare, je l’ai vu tout à l’heure, précisa-t-elle, et …  

La jeune américaine ne put terminer sa phrase, car sous ses yeux médusés, elle vit la jeune femme lui faisant face se transformer en véritable furie. Kaori sortit de son minuscule sac à main une énorme massue ( ?!! ) estampillée « Fureur divine »  

- Ecoute moi bien Saeba, si tu crois que tu vas m’échapper, tu te trompes lourdement … Je te retrouverai, dussè-je y passer le reste de ma vie. Si tu te croyais débarrasser de moi, tu seras très déçu ! Je ne te réclamais qu’une seule petite entrevue. Maintenant crois-moi, je vais te pister jusqu’aux confins de l’Alaska !  

Sur ces mots, elle s’en alla majestueusement, du moins le croyait-elle… car une jeune femme trainant derrière elle une telle massue passe difficilement inaperçue dans la rue.  

Clare se remettait lentement de ses émotions. « Cette fille est complètement folle, songeait-elle, tout à fait la femme qui conviendrait à Ryo ». Elle soupira puis sursauta très fortement en prenant conscience de l’homme qui se tenait assis sur le sofa face à elle.  

- Eh bien il faut croire que je n’ai pas le don de Kaori, sourit-elle, tu m’as fait peur…  

- Elle peut être effrayante, hein ?  

- Un peu oui, mais je crains que tu ne puisses lui échapper très longtemps…  

- C’est fort probable, soupira-t-il, cette fille est une vraie glu, quand elle s’y met.  

-  

Clare ne fut pas dupe, elle avait repéré l’éclair de tendresse dans les yeux sombres du nettoyeur.  

- J’ai un travail pour toi, dit-elle brusquement. Garde du corps.  

- Je veux les détails.  

Ryo prit un air concentré pour écouter sa collaboratrice.  

- Une actrice, très jolie, 25 ans…  

- D’autres nombres ?  

- Je dirais 90-60-85 soupira Clare en se prenant la tête à deux mains.  

- Hum, hum…  

Le visage de son interlocuteur prenant une expression qu’elle lui connaissait bien, alors elle s’empressa d’expliquer les autres détails, plus importants de cette affaire.  

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