Chapitre 4 :: Nuit blanche au comissariat

Publiée: 04-11-05 - Mise à jour: 05-11-05

Commentaires: Merci pour vos encouragements qui me font chaud au coeur!

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Seako avait confié le bambin à une collègue, le temps de se rendre à la morgue pour savoir avec précision ce qui était arrivé à la mère. Elle inspira un bout coup avant franchir la porte. Elle avait beau être flic, ce n’en était pas moins une femme sensible. Bien sur, les gens disaient d’elle que s’était une manipulatrice ou une femme froide sans sentiment. Mais c’était un masque qu’elle portait, un masque qui la protéger, qui empêcher les autres de la trouver faible, pitoyable, larmoyante.  

Saeko n’avait jamais compris Kaori. C’était une femme forte, mais qui montrait ses sentiments sans honte. L’inspectrice s’était longtemps demandée comment elle faisait. Elle, elle n’arrivait plus à aimer, se laisser aimer librement et pleurer. Des sentiments qu’elle avait oubliés.  

« Ou plutôt étouffés ! »  

La jeune femme eut néanmoins eut un pincement au cœur en franchissant la porte, mais en bon lieutenant, elle se présenta au médecin pratiquant l’autopsie avec un visage absent, neutre de toute émotions.  

Le médecin était un homme d’une quarantaine avec un crâne dégarni et des lunettes. Il était de corpulence légèrement enrobée, mais avec un certain charme. A sa main droite, Saeko put apercevoir une alliance, malgré le fait qu’il portait des gants.  

« Il garde son alliance pour pratiquer des examens ? Ce n’est pas très réglementaire ! »  

Vêtu de sa blouse blanche, il était en train de relever des indices sur le corps. Quand il aperçut la jeune femme. L’homme était toujours surpris par ce regard, quand elle entrait dans la pièce. Les autres policiers se laissaient quelques peu déstabiliser par la vision des corps, cela se lisait sur leur regard sauf elle. Il lui sourit en la saluant :  

- Bonsoir lieutenant !  

Saeko regarda quelques secondes, le corps allongé sur la table. Et dire que cette jeune femme vivait à l’étage d’en dessous du sien. Elle et Saeko avaient eu l’occasion de discuter à plusieurs reprises :  

« Julia ! »  

Elle tourna vivement la tête pour ne pas laisser paraître son trouble. Elle s’adressa à l’homme en blanc :  

- Bonsoir ! Alors ?  

- La victime a été violée puis poignardé. Nous avons prélevé du sperme et nous attendons les autres résultats ! Mais je peux vous dire une chose, on a faire sans doute à un tueur en série !  

- Je m’en doutais ! C’est la cinquième victime ce mois-ci !  

- Ça commence à faire beaucoup !  

- Oui ! Le bébé n’a même plus de famille ! l’heure du décés ?  

- 2 heures du matin !  

Seako tenait le bébé dans ses bras. Ce dernier s’était assoupi depuis deux heures maintenant. Elle se balançait comme pour rendre son sommeil doux.  

« Le pauvre ! »  

Mais les pensées de Seako furent interrompues par un de ses collègues. Ce dernier toqua à la porte :  

- Entre !  

- Lieutenant, il faut que vous voyiez ça !  

L’homme lui tendit un dossier. Saeko intriguée, confia le bébé endormi à son collègue. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant le contenu du dossier. La mère n’était pas inconnue des fichiers de la police :  

- C’était une prostituée ?!  

- Oui !  

Seako s’assit. Elle regarda le petit être dans les bras de son collègue et se leva d’un bond. Rangea le contenu dans le dossier et se posta devant son collègue :  

- Trouvez-moi l’assassin !  

- Mais lieutenant, c’est une prostituée ! Et il y a des affaires beaucoup plus importantes à régler !  

Sur ce, l’homme rendit l’enfant toujours endormi à Seako. Il ouvrit la porte et sortit du bureau de sa supérieure, il se retourna néanmoins :  

- Si on devait prêter attention aux prostituées qui se font tuer, on n’aurait jamais fini !  

- C’est malheureux de dire ça, madame ! Mais sa vie ne semblait pas la déranger, alors qu’elle avait un enfant ! Renchérit un autre en regardant l’enfant avec mépris.  

- Cet enfant vient d’un de ses nombreux clients, sûrement !  

Seako était tellement scandalisée par de tels propos qu’elle éleva la voix en regardant son équipe qui semblait penser comme cet agent :  

- Vous êtes policiers, bordel !!! C’est une victime comme une autre !!!  

Le bébé commença à se réveiller et à sangloter. Seako, malgré son énervement le berça doucement. Soudain, une voix que la lieutenante connaissait se fit entendre. Malheureusement, les paroles rejoignaient celles de ses imbéciles de collègues :  

- Mais pour moi, cette affaire n’est pas prioritaire !  

La jeune femme regarda son père dans les yeux, jamais elle n’aurait imaginé ces mots franchir ses lèvres. Lui, il lui avait sans cesse répété, à ses débuts, que toutes les affaires étaient prioritaires, qu’il ne fallait en négliger aucunes.  

- Papa ??? Dites-moi que je rêve !  

- Seako, nous avons un trafic de drogue qui fait fureur !  

- Mais je me fiche de la drogue !!! On est plus de 400 employés, il ne faut pas 400 employés pour démanteler un réseau, tout de même ! Si la victime était fleuriste ou étudiante, on aurait plus d’hommes ! Et vous semblez oublier que c’est la cinquième victime !  

- Arrête, Saeko ! les précédentes victimes n’était en rien des prostituées, elles !  

- Vous savez, quoi allez-vous faire foutre !!!  

- Saeko, reviens !!!  

Le bébé pleurait si fort que Seako tenta de le calmer dans la voiture. En lui chantant une chanson, l’enfant qui semblait fasciner se calma. Le préfet toqua à la vitre de la voiture de sa fille :  

- Seako, il faut que tu me rendes l’enfant !  

- Pourquoi ?  

- On va le ramener à la DASS  

- Pas question !  

- Mais…  

- Le temps que soit résolue cette affaire, il reste avec moi ! Je suis sure que le tueur l’a vu et qu’il voudra l’éliminer !  

- Comme tu veux!  

Le préfet allait s’en aller, quand il se retourna :  

- Je te jure que je ne jugeais pas la victime, mais le ministre de l’intérieur compte sur nous !  

- Ouais ! Comme moi, je comptais sur toi !  

Elle démarra la voiture, mais se rendit compte qu’elle ne pouvait pas conduire avec un bébé dans les bras. Elle regarda tendrement et se dit :  

« J’irais faire les courses, pour toi, demain ! »  

Ryo qui portait une paire de lunettes arriva sur le parking avec des provisions en main. Il toqua à la vitre de la jeune femme. Celle-ci abaissa la vitre et lui dit ironiquement :  

- Tu vois, mon chou, tu n’as qu’à demander et il vient immédiatement !  

- Le truc c’est que la femme qui tient dans les bras doit rembourser ses dettes !  

Saeko se décala sur le siège passager et Ryo prit place au volant. Seako lui demanda intriguée :  

- Que fais-tu là ?  

- Je t’ai apporter de quoi manger ! Pourquoi as-tu l’enfant avec toi ?  

- Pour le protéger durant le temps de l’enquête !  

Elle fit une pause et sentit l’enfant se blottir davantage contre elle. Elle le regarda avec tendresse. Ryo surprit ce regard qu’il pouvait comprendre mais il la prévint :  

- Ne t’attache pas trop à lui !  

- T’inquiète ! Tu n’es pas en train de chercher Kaori ?  

- Mick et Falcon, les indics sont tous mobilisés et si mademoiselle brouille c’est qu’elle ne veut pas que je la trouve !  

- C’est la première fois que tu abandonnes quand il s’agit d’elle !  

Elle avait raison, mais que pouvait-il lui répondre. Sa partenaire l’avait quitté brusquement, elle ne lui avait rien laissé. Et elle se permettait de flirter avec les pires crapules de la Pègre, que pouvait-il faire ? De plus, elle lui avait passé un coup de fil, mais elle ne lui avait pas laissé le temps d’en placer une. Pourtant…  

« Je suis désolée, Ryo ! »  

Il avait encore le son de voix en mémoire. Elle pleurait ? Pourquoi ? Après elle était partie de son plein gré et personne ne l’avait forcé à quoi ce soit. Il en était certain ! Son instinct ne l’avait jamais trahi… Lui !  

- Pourquoi, comment menait-elle ce genre de vie ?  

Saeko s’interrogeait sur Julia. Certes, elle ne l’avait pas vu récemment, mais quand même ! En quatre mois, peut-on changer ainsi ?  

Ryo connaissait les tourments qui habitaient son lieutenant adoré. Sauf que lui, il avait un plus sur elle : il savait le pourquoi !  

- En fait, je me suis permis d’aller voir l’appartement de la victime. Et je pense que ce journal devrait t’intéresser !  

- Un journal intime ?  

La jeune femme saisit le bouquin, ce qu’elle allait découvrir la terrifiait. Elle s’apprêtait à rentrer dans la vie de la mère de ce bébé qu’elle affectionnait déjà.  

Ryo, lui, s’inquiétait sur autre chose et cela concernait mystérieusement cette fameuse Julia ou plutôt le bébé.  

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