Chapitre 10 :: Prêt à tout (Stella)

Publiée: 11-04-10 - Mise à jour: 11-04-10

Commentaires: Bonjour HFC! Alors voila après quelques semaines, c'est à mon tour de majé le nouveau chapitre de cette fic^^ J'espère que vous trouverez cette suite à la hauteur des chapitres précédents de Saorio qui est une co-auteur géniale!!!! Je vous remercie à également pour vos reviews qui sont un vrai régal à lire...Merci à tous...Aller je vous laisse à votre lecture et à très vite!!! Bisous Stella.

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Le quartier d’Ikebukura était bien connu pour être l’endroit le plus dangereux de la capitale nippone. Il était peuplé de yakuzas, de malfrats mais aussi des tokyoïtes les plus pauvres qui se retrouvaient régulièrement pris entre les feux de la guerre des gangs. Pas une semaine ne se passait sans qu’un innocent, le plus souvent un enfant, ne soit tué par une balle perdue. Le dernier fait divers en date avait particulièrement choqué l’opinion publique : Miyato, une fillette de quatre ans, avait trouvé la mort lors d’une fusillade entre deux bandes rivales. L’affaire avait fait la une des journaux dans tout le pays. L’enfant était devenue le symbole de cette vague de violence urbaine qui sévissait dans les rues de Tokyo. Le préfet avait alors été obligé de réagir. Il avait donc mis en place une vaste opération de descente de police qui s’était conclus avec l’arrestation d’une dizaine de personnes, en grande partie des chefs de gangs.  

Depuis le quartier avait retrouvé un semblant de tranquillité, même si la population n’était pas dupe. Bientôt les familles de yakuzas auraient de nouveaux chefs et les combats reprendraient, sans doute encore plus violents qu’auparavant. Mais ce soir-là, les rues étaient désertes et ce calme n’était pas pour déplaire à la silhouette qui se faufilait dans les ruelles sombres. La démarche de l’homme était chancelante et il se tenait l’épaule droite dans l’espoir d'arrêter l’hémorragie. Sa chemise était pleine de sang et son visage en sueurs traduisait la souffrance qui était la sienne. Mais cette sensation contrastait avec la joie qu’il éprouvait à cet instant. Ce soir, il avait fait une découverte cruciale : Hideyuki Makimura avait une petite sœur.  

Il lui restait encore l’espoir de pouvoir se venger de ceux qui l’avaient mené à sa perte. Un sourire diabolique se dessina sur son visage. Il allait pouvoir aller jusqu’au bout de sa vengeance !!! Enfin !!! Après toutes ces années d’attente !  

La forte douleur qui lui tiraillait l’épaule transforma son sourire en un affreux rictus. Tout ça à cause de cette garce, parce qu’elle avait réussi à le toucher ! Tout était de sa faute ! Mais il se vengerait, oui elle aussi elle paierait et doublement : pour son frère bien sûr mais aussi pour avoir osé s’attaquer à lui !  

Mais avant de mettre son plan à exécution, il lui fallait soigner ses blessures et c’est pourquoi il était ici. Il pénétra dans un des immeubles et avec difficulté, il grimpa les marches jusqu’au troisième étage. Il frappa bruyamment à la porte afin de réveiller le propriétaire. Il n’eut qu’à attendre quelques secondes pour apercevoir de la lumière à travers l’embrasure de la porte puis il entendit des bruits de pas. La porte s’ouvrit sur un homme de grande taille, plutôt costeau et dont les bras étaient recouverts de tatouages. Il ne paressait pas ravi d’avoir été ainsi tiré du lit, mais quand il vit qui se trouvait sur son perron, il blêmit. Son regard reflétait la peur qu’il ressentait :  

_Mais…mais qu’est-ce que…  

Il tentait bien d’articuler quelques mots mais la vue de cet homme le pétrifia d’effroi. Ykari s’amusait de la réaction de son ancien compagnon de cellule, il aimait sentir qu’il inspirait de la terreur. Il passa devant son ancien acolyte et entra dans son appartement. Et d’une voix tranchante, il lui ordonna :  

_Tu vas te dépêcher ! Au lieu de rester là, viens m’aider, j’ai besoin de toi !  

L’homme obtempéra aussitôt et referma la porte, non sans une certaine appréhension. Celui qui venait de pénétrer chez lui était le diable en personne.  

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Dans l’appartement de City Hunter, Ryo peinait à trouver le sommeil après ce qui s’était passé ce soir. La peur continuait à le tenailler. Il serrait tout contre lui le corps chaud de Kaori comme pour se rassurer qu’elle fût là, saine et sauve.  

Il avait failli la perdre….  

Cette pensée ne cessait de l’obséder et de le terrifier. Cette fois, il s’en était fallu de peu et c’était de sa faute car il n’avait pas été assez prudent. Il aurait dû prévoir qu’Ikary était assez sournois et surtout intelligent pour leur jouer un tour pareil. Mais il leur avait surtout prouvé qu’il n’avait peur de rien en osant venir les attaquer dans leur propre appartement, sur le territoire de City Hunter. C’était un moyen pour lui de dire : « je suis prêt à tout et je n’ai pas peur de vous… ».  

Ryo savait donc maintenant qu’il devait être constamment sur ses gardes car Ikary ne lui laisserait aucun répit et il risquait de frapper à tout moment. Voila pourquoi il avait besoin de l’aide de Mick et Falcon. Cela le dérangeait toujours de mettre ses amis à contribution et de leur faire courir un danger mais là il n’avait pas le choix, trop de vies étaient en jeu. Ils ne seraient pas trop de trois pour tenter de venir à bout de ce fou furieux.  

L’ouïe finie du nettoyeur perçut soudain un bruit étouffé de sanglots mal contenus. Ryo ralluma la lumière et se dirigea vers le lit de Shinji. Il trouva le petit garçon, le visage caché dans son oreiller. Aux soubresauts du corps du petit garçon, Ryo comprit qu’il pleurait. Tout doucement, il s’assit sur le lit et d’un geste qui se voulait tendre, il lui caressa les cheveux :  

_Shinji…Shinji, regarde moi…  

Au son de cette voix familière, le petit garçon osa lever le regard vers Ryo. Malgré l’incident de tout à l’heure quand il l’avait tenu en joug, Shinji savait qu’il ne devait pas avoir peur de cet homme, comme Kaori, il était là pour le protéger. Face à la détresse de l’enfant, Ryo voulut le rassurer. Il ne supportait pas de voir un enfant malheureux. Alors, avec des gestes pleins de précaution, il prit le petit dans ses bras et l’assit sur ses genoux. A sa plus grande surprise, Shinji ne protesta pas. Ryo y vit là un signe que le petit garçon finissait par l’accepter lui aussi et que peu à peu il gagnait sa confiance :  

_Il ne reviendra pas Shinji, tenta de le rassurer Ryo. Je te le promets, il ne s’en prendra plus à toi…  

Shinji hocha la tête, ils savaient que ces personnes étaient là pour le protéger mais justement il se sentait coupable, oui, terriblement coupable :  

_C’est ma faute s’il a fait du mal à Kaori comme il l’a fait à ma maman, avoua le garçon, des sanglots dans la voix.  

_Non, Shinji,non ! Il ne faut pas que tu penses ça…Ce n’est pas ta faute, tu n’es pas responsable !  

Ryo voulait que Shinji se débarrasse à tout prix de ce sentiment de culpabilité qui risquait de devenir pour lui le pire des poisons. Resserrant son étreinte, Ryo tenta de calmer les tourments de cet enfant déjà trop meurtri par la vie :  

_Je suis tellement désolé pour ce qui est arrivé à ta maman, dit-il. J’aimerai tellement pouvoir effacer ce que tu as vécu…Mais, je ne le peux pas. En revanche, je te promets que je ne laisserai plus personne te faire du mal. Je serai toujours là pour toi, je te le promets…  

Rassuré, Shinji sentit que le sommeil le gagnait à nouveaux. Ryo jugea préférable que le petit dorme avec Kaori et lui car leurs présences le rassuraient. Il emmena donc Shinji dans le lit et se coucha à son tour. Mais alors que Ryo allait éteindre la lumière, Shinji le stoppa dans son élan :  

_Est-ce que tu peux laisser la lumière allumer ? demanda-t-il d’une voix suppliante. J’aurai moins peur comme ça…  

Ryo acquiesça et alors que Shinji se laisser happer par les bras de Morphée, le nettoyeur,lui passa le reste de la nuit à veiller sur le sommeil de l’enfant et celui de sa femme…  

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Une vieille Toyota grise s’arrêta devant une maison abandonnée à la sortie de la ville. Le visage fermé, le conducteur n’avait qu’une hâte, que son passager descende de son véhicule pour être enfin débarrassé de lui. Depuis qu’Ikary avait débarqué chez lui, il avait peur, ce qui n’était pourtant pas dans ses habitudes. Mais il connaissait la véritable nature de cet homme. C’était un fou, un psychopathe, pire un assassin d’enfants…Et un homme capable de s’en prendre à des enfants était capable du pire.  

Maintenant, il avait envie que cet homme s’en aille, qui le laisse tranquille et surtout qu’il l’oublie ! A son plus grand soulagement, il le vit ouvrir la portière mais avant de descendre de la voiture, Ikary se chargea de mettre son ancien compagnon en garde :  

_Si jamais, tu parles à la police…  

_Ne t’inquiète pas je ne dirai rien ! Je sais trop ce qui m’attends sinon !  

_Bien, je vois que l’on s’est bien compris ! Maintenant file !  

Le chauffeur ne se le fit pas dire deux fois et quand Ikary fut descendu de son véhicule, il démarra en trombe. Ikary regarda la voiture s’éloigner et eut un petit rire amusé. Puis il regagna l’endroit qui lui servait de planque depuis sa sortie de prison. Une fois dans sa chambre, il sortit du tiroir de sa table de nuit un épais dossier qui contenait les éléments nécessaires à sa vengeance. Ensuite, il sortit de sa poche une photo mais pas n’importe quelle photo, celle de Makimura et de sa sœur. Il avait dérobé avant de fuir de l’appartement de City Hunter. Il savait maintenant que cette femme était aussi la femme de Saeba. Le même Saeba dont Saeko Nogami parlait dans les lettres qu’elle envoyait régulièrement à Marika :  

_Je savais que ces lettes allaient mettre utiles à un moment ou à un autre et que j’ai eu raison de les prendre…  

Il déposa la photo de Kaori et son frère dans le dossier. Il n’arrivait pas à quitter du regard le visage angélique de cette jeune femme. Il avait encore en mémoire l’odeur de sa peau et les courbes harmonieuses de son corps…City Hunter ne faillit pas à sa réputation : sa femme était vraiment superbe ! Il allait prendre un de ces plaisirs à s’occuper d’elle, mais avant il allait s’amuser un petit peu :  

_Je me demande ma belle si tu sais tous les secrets que l’on te cache…Et oui, Saeko Nogami n’a pas dévoilé tous ses secrets et l’un d’eux risque de fortement t’intéresser…  

Son rire démoniaque s’éleva dans la pièce et résonna comme le plus mauvais des présages…  

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Kaori avait l’impression d’avoir passé une nuit blanche. Elle n’avait dormi que quelques heures. C’est donc avec difficulté qu’elle ouvrit les yeux. Mais le spectacle qu’elle découvrit la fit sourire : Shinji était assoupi entre Ryo et elle, son compagnon les encerclait de son bras protecteur. Mais très vite, les évènements survenus la veille lui revinrent en mémoire. Avec horreur, elle se souvint que cet homme l’avait touchée, l’avait caressée. Elle en frissonna de dégoût. Hier, elle n’avait pas pleinement réalisé qu’elle aurait pu se faire violer et même tuer. Mais tout ce qui avait compté alors c’était de se sauver pour sauver Shinji, le protéger coûte que coûte. Elle n’avait pas réalisé alors qu’elle avait été à deux doigts de perdre la vie. A ce constat, une violente colère s’empara d’elle. Une colère qui visait Ikary qu’elle haïssait de tout son être mais aussi Saeko. S’ils en étaient arrivés là, c’était à cause d’elle, Kaori en était persuadée ! Tout ça parce qu’elle ne leur avait pas dit toute la vérité et qu’elle leur avait caché que c’était une vengeance personnelle, maintenant ils étaient tous en danger !  

Tout en faisant attention de ne pas réveiller Ryo et Shinji, Kaori sortit du lit. Ses blessures la faisaient encore souffrir mais elle arriva à se mettre debout et à clopiner jusqu’à la salle de bain. Elle avait besoin de prendre une bonne douche pour se remettre les idées en place. Elle régla l’eau à la température adéquate puis se glissa sous le jet. Kaori tenta bien de se détendre mais ses pensées restaient obnubilées par Saeko. Elle n’arrivait pas à croire que pour elle Hide avait été jusqu'à renier ses propres principes, son intégrité de flic et à transgresser la loi…Mais en y repensant bien Hide n’avait pas été le seul homme à se mettre en danger pour cette femme…Ryo,lui, aussi avait souvent accepté des missions perilleuses juste parce qu’elle le lui demandait. Kaori avait encore en tête les souvenirs de ces nuits passés sur le canapé à trembler à l’idée que l’homme qu’elle aimait puisse se faire tuer. Est-ce que Saeko avait déjà pensé à ce qu’elle ressentait elle dans ces moments là ? Est-ce que Saeko savait qu’elle avait maintes fois pleuré toutes les larmes de son corps à l’idée de ne plus jamais revoir Ryo ? Saeko avait perdu l’homme qu’elle aimait et elle osait risquer de lui faire vivre la même chose !  

Un vieux sentiment que Kaori croyait avoir enfoui depuis longtemps ressurgit en elle : la jalousie. Oui, elle était follement jalouse de cette femme qui avait réussi à gagner le cœur de Hide et surtout celui de Ryo. Cette femme pour qui ils n’avaient pas hésité à mettre maintes fois leurs vies en danger et à franchir tous les interdits.  

Kaori sortit de la douche et s’enveloppa dans son peignoir. Elle réalisa alors que pour s’habiller elle devait aller dans sa chambre, dans cette pièce où elle avait vécu l’horreur.  

Malgré son appréhension, elle se dirigea vers la chambre et poussa la porte. La lueur du jour laissait entrevoir les traces de la lutte qui avait eu lieu dans cet endroit. Les meubles renversés, les affaires éparpillées par terre et surtout les traces de sang provoquèrent un électrochoc chez Kaori. Elle réalisa que pour la première fois de sa vie, elle avait blessé un homme. Tout ce sang était la preuve qu’elle avait réussi à toucher Ikary, pas mortellement bien sûr puisqu’il avait réussi à s’enfuir. Bien sûr, elle avait usé de son arme pour se protéger et aussi pour protéger Shinji mais sur le moment, elle avait vraiment éprouvé l’envie de tuer ce type, de se débarrasser de lui pour de bon. C’était une sensation qu’elle n’aurait jamais pensé pouvoir éprouver. D’habitude, elle pensait qu’un homme qu’il soit bon ou mauvais méritait de vivre, après tout, une vie était une vie. Mais là face à ce monstre, ses pulsions avaient repris le dessus et elle aurait aimé être meilleure tireuse pour en avoir terminé définitivement fini avec lui :  

_Si je l’avais tué, tout serait plus simple ! s’exclama la nettoyeuse en se dirigeant vers la table de nuit où reposer encore son arme.  

Elle la prit dans sa main et la serra fermement. Elle se promit que la prochaine fois elle ne manquerait pas sa cible. Mais elle ne vit pas que du pas de la porte son compagnon l’observait et Ryo n’aimait pas du tout ce qu’il entendait. Il ne voulait pas que son ange se salisse les mains, il y avait toujours veillé et cette fois encore il ferait tout son possible pour la protéger. Depuis qu’ils formaient un vrai couple, il lui avait certes appris à se battre et à utiliser une arme mais juste par précaution, pas pour en faire une professionnelle. Le seul véritable nettoyeur dans cette maison, c’était lui…  

Il s’approcha de sa belle, qui au craquement de plancher, s’aperçut de sa présence, mais pour autant elle ne fit aucun geste vers lui. Alors quand il fut près d’elle, il passa un bras autour de sa taille fine et la plaqua contre son torse. Ryo voulait qu’elle sente qu’il était là, qu’il saurait les protéger :  

_Tu n’auras plus jamais à revivre ça, Kaori, je te le jure !  

Tout en disant cela, il la serra plus fort contre lui et de son autre main il lui ôta l’arme :  

_C’est à moi de m’occuper de ça !  

Kaori se tourna alors vers lui et le dévisagea intensément. Elle avait envie de lui répondre que non justement, ce n’était pas à lui de s’occuper de cet Ikary, qu’eux n’avaient rien à voir dans cette histoire, que Saeko n’avait qu’à s’en occuper après tout. Mais elle savait que c’était mal d’avoir de telles pensées car Saeko n’était pas la seule à être en danger, Shinji aussi l’était. Pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher d’en vouloir à la policière de les avoir mis dans une telle situation :  

_Comme toujours Saeko nous a mis dans de beaux draps, murmura la jeune femme plus pour elle que pour Ryo.  

Mais cette phrase n’échappa pas à l’ouïe fine du nettoyeur :  

_Mais qu’est-ce que tu racontes là Kaori ! Saeko n’y est pour rien !  

_Bien sûr que si ! s’exclama-t-elle. Si Ikary en a après nous maintenant c’est bien sa faute ! C’est elle après tout qui l’a emmené jusqu’à nous !  

_Il fallait qu’elle protège Shinji ! Qu’est-ce que tu voulais qu’elle fasse ? Qu’elle laisse cet enfant aux mains de ce fou ? C’est ça que tu aurais préféré, Kaori ?  

Ryo avait haussé le ton sans le vouloir mais l’attitude de sa femme, qu’il ne comprenait pas, le mettait hors de lui. Ce n’était pas dans les habitudes de Kaori de réagir ainsi, surtout quand la vie d’un enfant était en jeu. Elle était toujours la première à vouloir sauver la veuve et l’orphelin.  

_Je ne te parle pas de Shinji ! Bien sûr qu’il fallait le protéger et que tu étais le mieux placé pour le faire ! Mais si elle nous avait dit toute la vérité dès le début, à savoir qu’Ikary lui en voulait personnellement, alors on aurait pu mieux se préparer. On aurait pu anticiper le fait qu’il oserait venir jusqu’ici …Jusqu’ici on s'est toujours sentis en sécurité dans notre appartement mais si on avait su qu’Ikary était prêt à tout on aurait pu prendre des dispositions pour protéger Shinji. On aurait pu l’emmener dans un autre endroit, ou se douter que ce fou tenterait de t’éloigner d’ici, je ne sais pas moi !  

Ryo comprenait mieux ce qui se passait : Kaori était encore sous le choc de son agression. Quoi de plus normal après avoir vécu une tentative de viol et de meurtre.  

_Pardonne moi, Kaori…J’aurai du être là hier soir, dit le nettoyeur d’une voix douce mais qui laissait transparaître sa culpabilité de ne pas avoir pu éviter tout ça.  

Il voulut alors resserrer son étreinte mais à son plus grand étonnement Kaori se dégagea brusquement de ses bras :  

_Tu aurais dû être là ! lança-t-elle sur un ton accusateur. Mais dès que Saeko t’appelle tu rappliques comme un petit toutou !  

Ryo en resta pantois. Il ne se serait jamais attendu à ce que Kaori prononce de tels mots, qu’elle lui fasse un tel reproche. Mais elle oubliait un élément qu’il se chargea de lui rappeler :  

_Tu oublies que moi je ne voulais pas y aller et que c’est toi qui m’a dit que je devrais aller voir Saeko…  

_Qu’est-ce que tu insinues par là ? Que c’est de ma faute ?  

_Mais pas du tout Kaori ! Mais enfin qu’est-ce…  

_C’est pourtant ce que tu viens de dire ! Mais de toute façon, que je le veuille ou non, tu y serais allé quand même…Quand il s’agit de Saeko, Monsieur fait ces quatre volontés !  

Là ça en été trop pour Ryo ! Encore ce vieux reproche ! Il ne pouvait pas croire qu’elle soit encore jalouse de Saeko après tout ce temps. Et surtout ce n’était pas le moment de lui faire une crise de jalousie mais il mettait cela sur le compte des derniers évènements. Il fallait lui laisser le temps de se remettre de ses émotions. Pourtant, il ne supportait pas de la voir dans cet état. Il savait qu’elle souffrait et il voulait être celui qui apaiserait sa souffrance, comme ça avait été si souvent le cas. Mais au moment, où il fit un pas vers elle, la voix de Saeko se fit entendre dans le couloir :  

_Ryo…  

Kaori se crispa, elle serra ses poings mais ne broncha pas quand elle vit la policière entrer dans la chambre. Sentant l’atmosphère pesante qui régnait dans la pièce, Saeko se sentit mal à l’aise :  

_Est-ce que je dérange ? demanda-t-elle d’une petite voix.  

Elle n’avait rien entendu de la dispute du couple pourtant elle sentait qu’elle arrivait à un moment inopportun :  

_Ryo, il faudrait que je te parle…J’ai quelques idées pour assurer la suite de la protection de Shinji…  

_J’arrive tout de suite. Attends moi en bas, répondit Ryo.  

Avant de discuter des plans de Saeko, il voulait absolument mettre les choses au clair avec Kaori. Mais dès que Saeko fut redescendue au salon, Kaori lui assena d’une voix pleine de colère :  

_Tu vois ce que je disais !  

Ryo tenta de la retenir mais elle se dégagea :  

_Mais tu n’as pas entendu, Saeko t’appelle ! Alors vas y ! Ne la fait pas attendre !  

Elle ne laissa même pas à Ryo le temps de réagir et sortit de la chambre. Le nettoyeur se dit que lui parler alors qu’elle était dans cet état ne lui servirait à rien et qu’il fallait mieux qu’elle se calme toute seule. Il descendit donc au séjour rejoindre Saeko alors que Kaori pénétrait dans son ancienne chambre. Elle avait l’intension de changer les draps que Shinji avait mouillé dans la nuit. Mais elle avait toujours cette colère contre Saeko et surtout ces doutes sur le fait qu’elle leur cachait encore des éléments sur cette affaire. Et si Saeko ne voulait rien leur dire alors il lui faudrait trouver ces informations par elle-même. Bien décidée à savoir ce qu’on lui cachait, Kaori s’assit à son bureau et alluma son ordinateur. Internet était une mine d’informations et le procès de Ikary avait sûrement donné lieu à des articles dans la presse de l’époque, un assassin d’enfants ça faisait toujours la une des journaux. En surfant sur différents sites, Kaori trouva effectivement des articles sur l’enquête mais aussi sur le procès. Et un détail mais pas des moindres frappa Kaori : les divers récits de l’audition disaient qu’Ikary avait été reconnu coupable grâce à la peluche retrouvée dans sa cave et qui était imprégnée de sang d’une des petites victimes. Mais aucun compte rendu d’audience ne parlait d’un témoin qui aurait assisté au crime et encore moins de Marika…  

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