Chapitre 15 :: La lettre : lanscinante trahison ( Saoria )

Publiée: 06-06-10 - Mise à jour: 06-06-10

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Saeko tournait en rond dans son bureau, elle ressemblait à une lionne en cage prête à bondir d'un instant à l'autre. Elle ne cessait de se repasser la conversation avec Ykari en boucle dans sa tête. Non c'était impossible ! A chaque fois qu'elle pensait le contrer celui-ci parvenait à reprendre l'avantage sur elle grâce à un pirouette. Comment pouvait-il savoir? Comment avait-il pu l'apprendre ? Comment ? Elle avait été vigilante toutes ces années, elle avait pris toutes les dispositions pour que personne ne l'apprenne. Personne ! Quand ? Et surtout comment?  

_Non ! ragea celle-ci en se précipitant sur son bureau pour d'un geste violent jeter à terre tout ce qui y reposait tentant d'exulter la colère, non la rage qu'elle contenait et qu'elle avait de plus en plus de mal à contenir à cause de cet Ykari de malheur .  

Cette violence, cette rage, cette rancoeur qu'elle avait si longtemps contenue en elle venait d'exploser et ne demandait qu'à exploser de nouveau. Essoufflée, la respiration saccadée, les cheveux défaits, elle tenta de reprendre son calme et remit une mèche derrière son oreille avant de passer ses mains dans ses cheveux pour les remettre en ordre et retrouver une apparence de parfait contrôle. C'est alors que son regard croisa le cadre sur le sol avec la photo d'Hideyuki dont la vitre venait de se briser.  

Etait-ce un signe? Un signe annonciateur d'un mauvais présage.  

Voir ce visage si cher à son coeur et ce regard si doux la firent se sentir coupable, non encore plus coupable.  

_Pardonne-moi ! murmura-t-elle en bougeant à peine ses lèvres. Elle se baissa, ramassa le cadre avant de se mettre à caresser son visage du bout de ses doigts. Lentement elle se releva sans le quitter du regard. Je ne peux pas le laisser faire. Kaori.......! prononça-t-elle d'une voix plus affirmée et décidée en posant le cadre sur son bureau.  

Elle devait la voir avant qu'Ykari ne la mette au courant. Elle se rua sur ses clés de voiture et sortit en courant du commissariat. Elle n'avait plus le choix, elle devait prendre les devants afin de limiter la casse. Il valait mieux qu'elle l'apprenne de sa proche bouche plutôt que de celle de ce malade.  

***  

Après avoir pris le petit déjeuner, s'être douchée et habillée, Kaori prit des nouvelles de Mick. Kazue lui apprit qu'il était enfin hors de danger et que doc l'avait autorisé à gagner sa chambre. Kaori en fut soulagée et très heureuse. Il avait été convenu qu'elle irait le voir avec Ryo en début d'après midi. Alors que Ryo s'attelait au garage sur la mini avec Shinji comme assistant, Kaori s'attelait à la cuisine afin de préparer le déjeuner. Elle dut s'arrêter lorsque la sonnette retentit. Elle quitta la cuisine et couva de son tendre regard en gagnant la porte le dessin que Shinji lui avait fait et qui reposait sur la table basse du salon. Elle ouvrit alors la porte après avoir regardé par le judas. C'était le facteur.  

_Bonjour Mme, j'ai un recommandé pour Melle Kaori Makimura.  

_C'est moi !  

_Signez ici s'il vous plaît.  

Kaori s'exécuta puis prit la lettre dans ses mains qu'elle examina du regard. Le nom du destinataire n'était pas précisé.  

_Etrange ......! se dit-elle à haute voix.  

Elle remercia le facteur et referma la porte derrière elle. Elle se décida à l'ouvrir. Tout en gagnant la cuisine, elle se mit à lire les lignes qui défilèrent les une derrière les autres. Elle arriva dans la cuisine au moment où ses jambes décidèrent de lâcher. Plus elle prenait connaissance du contenu de cette lettre et plus elle sentait son sang se figer dans ses veines. Il s'agissait d'une lettre écrite de la main de Saeko, et qui datait d'environ 6 ans, destinée à Marika. Elle ne faisait que lire le même passage depuis au moins 5 bonnes minutes comme si elle tentait de comprendre, de déchiffrer ces mots qui arrivaient à son cerveau mais que celui-ci rejetait en bloc.  

" Marika, je ne peux imaginer que Shinji ait un autre père que Hide. Cela n'aurait jamais du se produire, jamais ! Pourquoi ? Pourquoi ? J'essaie de comprendre et nullement de justifier mon acte. L'instinct de survie, croyant que nous allions mourir nous avons succombé. Je n'aurai jamais du coucher avec lui, jamais ! Mais il est trop tard à présent pour avoir des regrets. Le mal est fait alors qu'il grandit en moi. J'aurai du attendre Hide au lieu de me rendre dans cet entrepôt avec Ryo......."  

Kaori ne put en lire d'avantage. Elle s'adossa à son siège, ferma les yeux et respira calmement alors que des larmes coulèrent le long de ses joues. Même si son esprit réfutait en bloc cette vérité, son coeur lui s'y était plié douloureusement. Elle avait la tête qui tournait, sa respiration devint bruyante et sa pâleur dénota d'un certain malaise. Il n'y avait plus rien autour d'elle, non rien, juste les battements désordonnés et affolés de son coeur qui lui martelaient la poitrine et ce bourdonnement incessant.  

La terrible vérité que cette simple lettre contenait venait de bouleverser à tout jamais sa vie, leur vie. Sans pouvoir lâcher cette lettre, ses mains se mirent à trembler alors que ses larmes se mirent à couler le long de ses joues. Elle avait du mal à croire ce qu'elle lisait et pourtant c'était bien écrit noir sur blanc de la propre main de Saeko. C'était bien son écriture fine et fluide. Si elle s'en référait à la date inscrite sur celle-ci, elle l'avait écrite quelque mois après la mort de son défunt frère.  

Cette voix dans sa tête ne cessait de lui crier Ryo est le père de Shinji, ils t'ont tous deux trahie..... trahison.  

Même si elle avait du mal à croire à cette vérité elle ne pouvait la nier. Cette lettre expliquait bien des choses, tous les mensonges de Saeko mais aussi toutes ces zones d'ombres qui persistaient sur cette affaire et ce secret qu'elle avait fait de Shinji. Tout s'expliquait clairement à présent, tout prenait un sens. Le puzzle était complet, achevé et juste là face à elle sur papier blanc.  

L'esprit vide, Kaori se leva et déambula dans l'appartement incapable de réfléchir posément. C'est alors que son regard se posa de nouveau sur cette feuille jaunie par le temps que ses mains tremblantes serraient convulsivement à la chiffonner. Ses yeux accrochèrent alors son solitaire, preuve de l'amour que Ryo lui vouait. En pensant à lui une terrible colère naquit en elle. Il lui avait menti. Il lui avait fait l'amour le soir même et lui avait promis, lui avait juré en la regardant droit dans les yeux qu'il n'y avait eu qu'elle, qu'il n'y avait qu'elle et qu'il n'y aurait jamais quelle. Stupide ! Voila comment elle se sentit à cet instant, stupide et trahie.  

Une nouvelle larme glissa le long de la joue alors qu’elle admirait la magnifique bague de fiançailles que Ryo lui avait offert deux mois plus tôt lors de son anniversaire et qui vint mourir sur la pierre. Malgré la peine qu’elle ressentait en cet instant, elle ne put s’empêcher de sourire en repensant à ce souvenir : un Ryo maladroit mais romantique lui faisant sa demande à genoux devant tous leurs amis. Elle n’aurait jamais imaginé de plus beau cadeau pour ces 27 ans…  

Ce soir là alors que pour la première fois, ils se retrouvaient enlacés dans les bras l’un de l’autre, Kaori avait demandé à Ryo de lui faire la promesse : celle de ne jamais plus rien lui cacher....Pendant trop longtemps, elle avait souffert des faux semblants de son homme alors elle ne voulait pas que ça arrive maintenant qu’ils avaient enfin réussi à se trouver...  

“_ J’avais confiance en toi, Ryo....Tu n’avais pas le droit, non tu n’avais pas le droit de me cacher cette partie de ta vie...” murmura Kaori alors que de nouvelles larmes perlaient aux bords de ses paupières.  

Elle se sentait à la fois blessée et déçue, mais surtout trahie. Comment pourrait-elle à nouveau faire confiance à Ryo ? S’il lui avait caché une chose aussi importante, sur quoi lui avait-il encore menti ?  

Le coeur serré, Kaori monta dans son ancienne chambre, où elle avait laissé quelques unes de ses affaires. Elle ouvrit son placard et en sortit un sac dans lequel elle mit des vêtements. Elle avait décidé de s’éloigner quelques jours pour faire le point. Alors qu’elle refermait son sac, son regard se posa sur la pile de magazines de mode que lui avait passé Eriko. La jeune styliste voulait savoir qu’elles étaient les goûts de Kaori en matière de robes de mariées pour pouvoir lui créer un modèle unique signé Kitahara.  

_“ Mais est-ce que ce mariage va finalement avoir lieu?” se demanda Kaori..  

Avait-elle encore envie d’épouser Ryo ? Elle n’en savait rien....Elle se sentait tellement perdue! Voila pourquoi, elle devait mettre le plus de distance entre Ryo et elle, afin de savoir si elle pouvait encore partager sa vie...  

Prenant son sac de voyage, Kaori redescendit au salon. Avant de quitter l’appartement, elle s’arrêta devant la table du salon puis d’un geste lent ôta sa bague de fiançailles et la posa délicatement sur celle-ci. Puis elle sortit de sa poche un bout de papier, un mot qu’elle avait écrit à l’intention de Ryo et qu’elle déposa à côté du bijoux. Elle quitta ensuite l’appartement sans un regard derrière elle.  

Sur cette fameuse feuille, Kaori avait écrit à Ryo la cause de sa soudaine fuite :  

_"Je sais tout Ryo,....... je sais tout....... concernant cette affaire..... Kaori. "  

***  

Une fois la voiture prête, Ryo regagna l'appartement avec Shinji qu'il portait tout contre lui en le chatouillant. L'enfant riait à gorge déployée alors que tous deux franchirent le pas de l'appartement qui baignait dans un profond silence.  

_Kaori....Kaori se mit à appeler Ryo en posant Shinji sur le sol. Kaori.......  

N'obtenant aucune réponse, il se rendit dans la cuisine et vit qu'elle était en pleine préparation du déjeuner. Il quitta la cuisine et monta à l'étage mais ne l'y trouva pas. Ryo commença alors à s'inquiéter. Kaori ne serait jamais sortie sans lui dire. Quelque chose clochait.  

_Ryo, Ryo.... se mit alors à l'appeler Shinji.  

Alors qu'il s'apprêtait à passer un coup de fil à Miki , Ryo alerté par les appels de Shinji regagna le salon. L'enfant lui montra alors la feuille qui se tenait juste à côté du dessin qu'il avait fait pour Kaori. Ryo s'en saisit et le lut.  

" Je sais tout Ryo....... je sais tout...... concernant cette affaire.....Kaori"  

Qu'est ce ce mot signifiait ? C'était bien l'écriture de Kaori. Il n'y comprenait rien. Tout devint limpide lorsqu'il baissa la tête et qu'il vit la bague de fiançailles de Kaori sur la table basse. C'est cet instant que choisit Saeko pour débouler dans l'appartement telle une tornade. Elle ne frappa pas, elle ouvrit la porte et se précipita dans le salon ce qui lui vallut d'être tenue en joug par Ryo qui la tenait dans la ligne de mire de son magnum.  

_Mais t'es malade! lui hurla celui-ci. Tu veux mourir?  

_Kaori...... Kaori répéta une Saeko essoufflée en la cherchant du regard.  

_Elle est partie ! lui répondit alors Ryo d'un ton sec.  

Saeko écarquilla les yeux face à cette révélation. Elle arrivait trop tard.  

_Et merde ! lâche celle-ci en donnant un coup de pied au canapé alors que Ryo lui tendait le mot qu'elle lui avait laissé.  

En y repensant Ryo réalisa que Saeko n'avait pas été surprise par cette révélation. Elle ne prit même pas la peine de lire le papier.  

_Tu ne me demandes pas pourquoi?  

_Il faut la retrouver Ryo et vite.  

_Je sais qu'il faut la retrouver et vite, mais avant tu vas me dire ce que tu sais. Tu n'as pas été surprise lorsque je t'ai dit qu'elle m'avait quittée.  

_Ykari ! il est derrière ça ! lui dit-elle en lui rendant la feuille de papier. Ryo faut vraiment qu'on la retrouve, qu'on la trouve avant lui. Je promets de t'expliquer, de vous expliquer tout lorsqu'on l'aura retrouvée.  

_Kaori m'a quitté lança alors Shinji, elle est partie comme ma maman?  

_Non, rassure-toi, elle s'est juste absentée pour aller voir une amie. On va aller la chercher le rassura Ryo.  

Naturellement l'enfant alla se cramponner aux jambes de Ryo qui baissa la tête alors que celui-ci l'encercla de ses bras. Il posa une main sur sa tête qu'il se mit à caresser avant de le prendre dans ses bras pour le poser sur le canapé.  

Ryo se dirigea en direction du téléphone et appela Miki et Falcon pour qu'ils viennent surveiller Shinji afin que Saeko et lui partent à la recherche de sa femme. Quinzes minutes plus tard ils partaient à sa recherche.  

***  

En quittant son appartement, la jeune femme n'avait fait attention à rien. Les bruits étouffés de la ville ne parvenaient pas à déchirer le silence angoissant qui avait gagné son coeur. Kaori marcha au hasard, inconsciente de la menace Ykari qui pesait sur elle. Elle refusait de lutter contre son coeur et aussi contre toutes formes de pensées que son cerveau pouvait émettre. Elle savait que si par malheur elle se relâchait, si son esprit venait à émettre la moindre pensée, la moindre idée aussi fugace soit-elle et bien elle ne pourrait plus se libérer de cette douleur lancinante qui l'envelopperait pour prendre entièrement possession d'elle. A cet instant, elle en avait la maîtrise, elle parvenait encore à la maîtriser mais jusqu'à quand ? Oui elle savait qu'elle serait incapable d'endiguer et sa douleur et son chagrin. Elle se sentait à cet instant incapable de lutter. Elle avait peur de sombrer voilà pourquoi elle se faisait violence pour ne pas penser à la cause de sa fuite, à la cause des larmes qu'elle avait versé.  

Elle marcha de longues heures jusqu'à atteindre la sortie de la ville, quand sans raisons particulière elle s'arrêta face à un hôtel. Elle leva le nez et posa un regard absent sur cette façade qui ressemblait étrangement à son immeuble, même briques rouges, même austérité qui s'en dégageait. Destin, Fatalité? Comme ci tout la ramenait là bas, à lui.  

Durant toute sa fuite, elle n'avait pas pensée, à rien, enfouissant sa douleur pour ne pas avoir mal et là face à cette façade elle ne put s'empêcher d'éclater en sanglots. Elle était au delà des sensations, comme vide.  

Réalisant qu'elle ne pouvait rester indéfiniment devant cet hôtel, elle se décida à se rendre à la réception et à se prendre une chambre alors que la nuit commençait à tomber. Arrivée devant sa chambre elle resta de longues minutes face à cette porte avant de se décider à l'ouvrir avec lenteur. Négligeant d'allumer la lumière, elle mit le verrou, laissa tomber son sac à terre et se réfugia sur le lit où elle s'allongea avant de se recroqueviller sur elle même.  

Frissonnante dans cette chambre malgré la douceur de ce début de soirée, Kaori s'enroula dans l'épais couvre lit.  

Ne plus penser.  

Fermer les yeux et se laisser aller.  

Oublier la douleur qui lui étreignait le coeur.  

Faire cesser le tremblement de ses mains qu'elle ramena tout contre son coeur froid, mais aussi de ses lèvres. Se calmer. Respirer lentement. Expirer lentement. Ne pas laisser son coeur d'affoler.  

Alors que le silence l'emplissait, silencieusement ses larmes roulèrent sur ses joues sans qu'elle ne cherche à les retenir. C'était trop difficile, trop douloureux. Jamais elle n'aurait cru possible que Ryo puisse lui infliger une telle douleur...... non jamais.  

Des larmes de désespoir. Des larmes de douleurs.  

Des larmes vitales pour ne pas sombrer, pour ne pas oublier qu'elle avait définitivement perdue la confiance qu'elle avait mis en la vie et surtout en Lui. Elle lui avait tout donné, tout et lui ....il lui avait tout repris.  

Comment était-il possible de détruire une vie avec quelque mot, non avec une vérité ? Une vérité cachée depuis si longtemps.....Une vérité qui s'était transformée durant 6 ans en secret et qui venait de reprendre son statut de vérité en lui étant révéléepar le biais de cette lettre.  

Elle savait qu'Ykari était derrière tout ça, que c'était une de ses manoeuvres pour semer la zizani au sein de leur clan, et cela avait parfaitement fonctionné. Il avait justement dosé son coup, au millimètre près et il avait tout rafflé, tout détruit.  

Aussi facilement et en si peu de temps, à peine quelques secondes, en un battement de paupières, en une larme. Kaori esseya de trouver le sommeil mais n'y parvint pas.  

Quelle marche à suivre devait-elle choisir? Que devait-elle faire? Comment lui faire face? Comment ne pas remplacer l'amour qu'elle ressentait à son égard par de la colère, pire par de la haine et de l'indifférence? S'éloigner de lui et laisser le temps faire son oeuvre ? Impossible, jamais elle ne pourrait oublier. Oublier ce que tous deux lui avaient fait, oublier ce que tous deux avaient fait à son frère.  

Elle avait fermé la porte derrière elle, lui restait-il juste à partir? Elle ne savait plus !  

A partir sans un regard pour lui, sans un regard en arrière sur ce qu'avait été leur vie, sans aucune explications? Elle ne savait plus !  

S'avouer vaincue et faire table rase de tout pour ne pas sombrer et perdre la raison. En serait-elle capable?  

Elle n'était décidément pas à la hauteur, pas à la hauteur de lui et pas non plus à la hauteur de Saeko. Face à eux elle ne pouvait rien, elle n'avait d'ailleurs jamais rien pu ! Elle comprenait à présent pourquoi il était incapable de lui refuser quoi que ce soit.  

Tout était vide à présent, vide et creux. Une onde de froid la submergea alors, la poussant à se recroqueviller encore plus. Pourtant, elle n'arriva pas à endiguer cette nouvelle vague de désespoir. Chaque larme en appelait une autre encore plus incontrôlable que la précédente telle une meurtrissure encrée dans son coeur et dans sa chair la forçant à faire taire son cri de désespoir dans l'oreiller qu'elle cala devant sa bouche. Elle se détesta de sa faiblesse, de cette amour qu'elle ressentait encore plus après ce qu'ils lui avaient fait à Hide et à elle, mais surtout à Hide.  

****  

Ryo et Saeko la cherchèrent dans toute la ville mais sans succès. Personne ne savait où elle s'était rendue. Ryo mit tous ses indics sur le coup. La nuit commençait à tomber et il ne savait toujours pas où se trouvait son ange alors qu'Ykari lui se baladait impunément dans cette ville en toute liberté.  

Durant les recherches Saeko garda le silence. L'atmosphère qui régnait dans la mini était lourde, pesante à la limite de l'étouffement si bien que Saeko ouvrit sa vitre sous un rapide regard de Ryo qui la trouvait perturbée.  

Aucun des deux ne semblaient vouloir parler. Saeko elle était aux prises avec sa vérité, les conséquences que ces révélations allaient avoir sur eux tous et plus particulièrement sur le couple City Hunter. Alors que Ryo lui était tourmenté et inquiet de ne pas savoir où était passée sa femme et pourquoi elle avait fui ainsi. Il était perdu. Ils avaient passé une nuit magique à s'aimer et à se promettre un amour éternel et là ce mot..... Elle était partie, elle l'avait quitté en lui laissant sa bague, en lui laissant un mot auquel il ne comprenait rien. Il ne comprenait pas ce qui l'avait poussée à agir. Et c'était quoi ce mot dans lequel elle lui disait tout connaître de cette affaire ?  

Un détail lui avait échappé mais il avait beau cherché dans sa mémoire il ne trouvait pas. C'est alors que tous deux furent réciproquement tirés de leurs pensées par la sonnerie du téléphone de Saeko.  

_Quoi ! répondit sèchement celle-ci en décrochant .  

Ryo fut surpris par la froideur de sa voix.  

_Vous êtes sûr que c'est lui ? Merci de m'avoir prévenue ! finit-elle par dire avant de raccrocher.  

_C'était qui ?  

_Un de mes hommes.....  

_Et alors....... parle bon sang Saeko ! s'agaça Ryo face à son silence.  

_Ils ont retrouvé le corps d'un homme dans une ruelle avec une balle dans la jambe et l'autre tiré en pleine tête.  

_Et ?  

_C'était l'ex codétenu de cellule d'Ykari. On doit rapidement la retrouver Ryo c'est qu'une question de temps. Il efface toutes les traces qui peuvent nous faire remonter à lui. L'émetteur ne donne toujours rien?  

_Non !... Soit elle a ôté les micros, soit elle se trouve en dehors de la ville.  

_On aurait du se séparer, on aurait accru nos chances de la retrouver.  

_Bien sûr, et à la place de chercher Kaori, je me retrouverai à vous chercher toutes les deux. Non !  

La nuit était tombée depuis plusieurs heures à présent et Kaori n'avait toujours pas regagné leur appartement. Plus les heures s'écoulaient et plus Ryo s'inquiétait. Il rappela chacun de ses indics pour avoir des nouvelles mais aucun d'eux ne semblaient l'avoir vue. Ryo pesta contre le mauvais sort qui s'acharnait sur lui.  

_Qu'est ce qu'on fait ? lui demanda Saeko en se tournant vers lui pour lui faire face.  

_On poursuit les recherches ! Elle est quelque part dans cette ville et ce malade rôde lui aussi quelque part alors il est hors de question que je rentre sans elle. On va s'éloigner du centre ville.  

C'est alors que son téléphone sonna.  

_Saeba !  

_Ryo c'est Sam. J'ai entendu dire que tu cherchais ta partenaire. Je l'ai vue prendre la direction de la sortie de la ville côté est.  

_Tu es sûr de toi ?  

_Certain !  

Ryo ne le remercia pas, il raccrocha aussitôt son téléphone qu'il laissa tomber sur Saeko avant de s'engager en direction de la sortie de la ville côté est. Saeko n'eut pas besoin de le questionner, elle sut à la lueur pleine de détermination dans son regard qu'il l'avait retrouvée. Elle se cala bien dans son siège en pensant à ce qu'elle allait pouvoir lui dire.  

***  

Kaori ne parvenant pas à s'endormir, gagnée par le froid, se décida à se lever et à gagner la salle de bain où elle se fit couler un bon bain chaud. Elle espérait que celui-ci parviendrait à la détendre et surtout à la réchauffer. Lentement elle ôta ses vêtements un à un sans réellement porter d'attention à ce qu'elle faisait, le regard absent fixant le sol puis finit par entrer dans la baignoire. Elle s'y allongea et laissa l'eau chaude la gagner tout en fermant les yeux afin d'essayer de ne plus penser.  

A l'extérieur, un homme se tenait contre la façade d'un immeuble opposé à cet hôtel, fumant tranquillement sa cigarette un sourire ravi sur les lèvres. Son plan s'était déroulé exactement comme il l'avait espéré. Cette lettre, cette révélation, cette vérité avait fait la moitié du travail. Elle l'avait éloignée de son appartement et surtout de lui, City Hunter. Il savait que la patience deviendrait sa meilleure alliée, sa meilleure amie, et elle l'avait récompensé au delà de ses espérances. Il n'y avait rien de plus dangereux que le coeur meurtri et trahi d'une femme en pleurs.  

Il allait enfin pouvoir régler ses comptes avec elle, pour ce qu'elle lui avait fait et surtout avec Makimura.  

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