Chapitre 16 :: La trahison est la seconde nature des femmes ( Saoria )

Publiée: 20-06-10 - Mise à jour: 21-06-10

Commentaires: Bonjour tout le monde. Voici la suite du chapitre. J'espère que ça vous plaira. On a brisé beaucoup de petits coeurs avec Stella, on est désolées......(lol) enfin presque ! Vous retrouverez Stella dans deux semaines. Bonne lecture et bon dimanche. Bisous

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Il tira une dernière bouffée avant de jeter son mégot sur le sol et de l'écraser de son pied d'un geste sec tout en extirpant de ses poumons cette fumée qui avait calmé son impatience alors que ses lèvres s'étirèrent lentement en un sourire sadique. Il releva la tête et s'en éloigna pour gagner lentement la direction de l'hôtel. Il était temps, temps de passer à l'action. Elle n'avait ni ressenti sa présence, ni repéré. Il avait l'avantage car l'effet de surprise avec lui une fois de plus. Trop obnubilée par sa douleur et ses pleurs, elle était partie sans réfléchir aux conséquences de son acte, sur un coup de tête... non un coup au coeur. Elle n'avait plus aucune protection, elle se retrouvait seule et c'était sur quoi il avait espéré en lui envoyant cette lettre. Cette fois il allait être plus prudent. La première fois il l'avait sous estimée, mais pas cette fois, non, pas cette fois ! Il ne comettrait pas deux fois la même erreur.  

Discrètement, il se faufila dans l'hôtel après avoir pris soin de ne pas être vu et gagna la porte de la chambre de Kaori. Il sortit de la poche de son imperméable beige une sorte d'étui en cuir duquel il retira une petite lame avec laquelle il crocheta la serrure. Une fois cela, il laissa quelques secondes s'écouler puis jeta un coup d'oeil de chaque côté du couloir avant de pénétrer dans la chambre qui était plongée dans le noir et de refermer la porte derrière lui pour mettre le verrou. Alors que les battements de son coeur s'étaient soudainement accélés, Ikary paraissait extrêmement calme. Il retint sa respiration un instant, le temps que sa vue s'habitue à l'obscurité. Il détailla alors la chambre, et en premier le lit qui était défait et vide. C'est alors que son regard fut attiré par le filet de lumière qui s'échappait de la porte de la salle de bain. Il fit un pas en avant sans pouvoir s'empêcher de sourire. Jamais il n'avait été aussi près de sa vengeance depuis sa première attaque. Il marcha à petits pas sur la moquette et gagna la porte de sa salle de bain. Il colla son oreille alors que sa main caressa lentement le bois froid de cette porte, mais il n'entendit aucun bruit. A cet instant, il jubila. Makimura devait se retourner dans sa tomber en voyant ça.  

Kaori elle était loin de se douter de ce qui se passait dans sa chambre. Cela faisait un bon quart d'heure qu'elle était dans la baignoire et l'eau chaude était devenue légèrement tiède. Elle avait fini par se recroquevillée sur elle même au centre de la baignoire non pas par ce qu'elle avait froid mais par ce qu'elle se sentait seule, comme abandonnée. Elle avait passé ses bras autour de ses genoux et posé sa tête tout contre ceux-ci. Elle resta ainsi de longue minutes à attendre, attendre quoi ? Elle même ne le savait pas, juste à attendre que le temps s'écoule plus vite pour ne plus avoir aussi mal, mais elle savait qu'il lui faudrait plus qu'une jour pour ne plus souffrir, pour oublier, et surtout pour parvenir à l'accepter.  

Elle voulait oublier, juste oublier. Lasse de ce constat, elle étendit son corps et s'immergea sous l'eau tout en fermant les yeux et en bloquant sa respiration. Ce fut cet instant que choisit Ikary pour pénétrer dans la salle de bain et la voir ainsi immergée sous l'eau, sans défense et seule. Il se rapprocha d'elle afin de toucher de son genou le rebord de la baignoire. Il la fixa ainsi immobile sourire aux lèvres quelques secondes emplissant son esprit de cette vue qu'elle lui offrait. Cela faisait 6 longues années qu'il n'avait pas vu et touché une femme nue et bien qu'elle se trouvait dans l'eau cela n'interférait en rien à la vision qu'elle lui offrait, celle d'une vraie beauté dans toute sa splendeur. Il aurait bien aimé s'amuser un peu avec elle, mais la première fois cela lui avait coûté cher, alors cette fois il irait juste droit au but.  

Kaori sentait ses poumons la brûler. Elle commençait à manquer d'oxygène. Elle n'avait aucune envie de remonter à la surface. Le fait d'être immergée sous l'eau lui donnait l'impression d'être coupée du monde et c'est ce qu'elle voulait. Toutefois son corps lui fit ressentir la nécessité de remonter à la surface pour respirer. Elle ouvrit alors les yeux et alors qu'elle s'apprêtait à remonter à la surface elle vit se pencher sur elle Ikary qui avait déjà plongé ses mains dans l'eau. A sa vue, ses yeux s'écarquillèrent d'effroi. Elle poussa un cri d'horreur qui mourut à peine sorti de sa bouche, ce qui ne servit qu'à vider un peu plus ses poumons de l'air qu'ils contenaient alors que celui-ci posa ses mains sur chacune de ses épaules pour la plaquer au fond de la baignoire. Elle tenta bien de se débattre en agrippant ses mains pour essayer de les enlever mais cela fut en vain. Il était bien plus fort qu'elle. Ce n'est pas pour autant qu'elle se laissa faire, elle se débattit temps bien que mal. Elle lâcha ses mains et tendit ses bras vers le haut, hors de l'eau afin de les poser sur ses bras et plus particulièrement sur son cou qu'elle griffa violemment, le désespoir pour seul compagnon d'infortune.  

_Sale garce, tu vas me le payer ! ragea Ikary qui entra dans une rage folle alors qu'il relâcha la pression quelques secondes sous l'attaque portée, secondes vitales pour Kaori qui manquant d'oxygène avait ouvert la bouche pour à défaut avaler de l'air avala de l'eau. Soudain la lumière se fit, et l'air frais vint caresser son visage. Elle était hors de l'eau alors elle en profita pour reprendre son souffle un très court instant, un nouvelle bouffée d'oxygène avant d'être de nouveau replongée avec violence dans la baignoire. Elle avait du mal à voir, ses cheveux lui brouillaient la vue, mais l'espace de quelques secondes, elle croisa le regard injecté de sang d'Ikary, un regard meurtrier alors que la peur lui tenaillait le ventre.  

Kaori ne l'avait pas raté, son geste laissa trois grosses griffures rouges sur le cou de celui-ci. Elle se trouvait en mauvaise position, elle suffoquait. Ne pouvant avaler de l'air se fut de l'eau qu'elle avala une nouvelle fois. Elle avait l'impression de mourir, c'était exactement ce qui se passait elle mourait lentement. Elle avait de plus en plus de mal à bouger, elle avait l'impression de se fatiguer plus qu'autre chose car rien de ce qu'elle faisait ne l'aidait. Elle se sentait inlassablement aspirée vers le fond de la baignoire et ce quoi qu'elle tente. Elle tenta bien de se débattre de bouger ses jambes mais il était bel et bien plus fort qu'elle et surtout dans une position dominante au dessus d'elle. Le sol de la salle de bain était recouvert d'eau, preuve de la lutte acharnée qu'ils se livraient. Elle allait mourir, même si elle tentait d'occulter délibérément l'inéluctable mort qui l'attendait, elle savait que seule elle n'avait aucune chance, elle allait mourir. Dans une dernière tentative, elle releva les bras et une de ses mains vint se poser sur le visage d'IkarY qu'il tenta de reculer mais Kaori mit toutes les forces qu'il lui restait dans cette ultime attaque.  

Alors qu'elle allait mourir elle ne pensa qu'à une personne Ryo. Lentement sa vue se brouilla, alors qu'elle expira sa dernière bouffée d'oxygène. Le visage d'Ykari commença peu à peu à s'estomper et avec lui les muscles de son corps. Elle sentit la pression que ses mains excerçaient sur lui se défaire lentement pour complètement se relâcher. Elle flottait, tout était cotonneux, brumeux.....Son cerveau n'étant plus irrigué, fatalement elle finit par fermer les yeux.  

***  

Ryo avait enfin atteint la sortie de la ville. Son regard n'avait de cesse d'aller de la route à son tableau de bord attendant avec impatience que la lumière rouge qui allait lui révéler l'emplacement de Kaori se mette à clignoter. Il tourna encore et encore dans les rues jusqu'au moment salutaire où cette fameuse lumière fut.  

_On l'a retrouvée ! s'exclama Saeko en le regardant soulagée mais pas encore totalement rassurée.  

_Elle est à trois pâtés de maison de là où nous sommes.  

Sans plus attendre, Ryo prit la direction du point rouge et se gara devant un hôtel. A cet instant, ce point rouge cessa de clignoter pour se faire immobile révélant son emplacement exact. Ryo fut le premier à sortir de la voiture suivi de près par Saeko qui le talonna. Il se dirigea en direction de la réception qui était déserte. Il prit la clochette et se mit à la tinter espérant faire apparaître rapidement le propriétaire des lieux mais rien. De colère, il la prit et la fit tinter incessamment sans relâche, s'excitant dessus avec colère. Un homme bedonnant et à moitié endormi arriva finalement, réveillé par le bruit intempestive de cette maudite cloche.  

_Oui ! fit-il tout en baillant.  

_Cette femme se trouve dans votre hôtel, lui dit-il en lui montrant la photo de Kaori qu'il avait dans son portefeuille. Je veux savoir le numéro de sa chambre et tout de suite.  

Le ton qu'il utilisa pour s'adresser à cet homme était tranchant et très dur.  

_Je ne peux pas vous révéler le n° de sa chambre, c'est une information confidentielle, c'est contre la politique de notre établissement.  

_Et avec ça, tu vas me le donner ce numéro lui demanda Ryo en pointant le canon de non magnum sous son nez.  

L'homme fixa le bout du canon ce qui le fit loucher et surtout perdre contenance.  

_J'attends ! fit Ryo en armant le chien de son arme afin de lui montrer qu'il ne plaisantait pas. Non il n'était vraiment pas d'humeur patiente à cet instant.  

L'homme sua à grosses gouttes, oubliant complètement la question que Ryo lui avait posé, ne focalisant son esprit que sur ce canon pressé tout contre son nez.  

_Chambre.....20.......20........6!  

_ 20 ou 26 ? tonna la voix dure de Ryo.  

_ 26 !  

Ce fut à cet instant que Saeko arriva. Le voyant ranger son arme elle n'eut aucun mal à savoir ce qui venait de se passer. Ne voulant surtout pas que cet homme appel la police, elle sortit son badge et le présenta au propriétaire.  

_Inspecteur Nogami, nous enquêtons sur un meurtre et cette femme court un grave danger. Regagner votre chambre et enfermez-vous!  

L'homme ne protesta pas, elle attendit qu'il disparaisse derrière la porte pour se lancer à la poursuite de Ryo qu'elle vit courir. Plus Ryo se rapprochait de la porte de sa chambre et plus son coeur cognait à grands coups. Il avait peur et surtout il avait un mauvais pressentiment. Il s'arrêta devant la porte et se saisit de la poignée qu'il tourna. Il perçut deux auras, une qui lui était inconnue et celle de son ange très faible quasi imperceptible. Constatant que la porte était fermée de l'intérieur, il ne fit pas dans la demi mesure. Il s'écarta de la porte et donna un violent coup de pied ce qui la fit voler en éclats. Il se précipita dans la chambre et constata qu'elle était vide. C'est alors qu'il entendit le bruit de l'eau comme des clapotis provenant de la salle de bain et aussi des cris étouffés.  

Ikary en entendant le bruit de la porte que l'on défonce pesta contre sa malchance. Il était si près du but, tellement près. Il lâcha Kaori et sans un regard sur son corps inerte il se précipita en direction de la fenêtre. Ce fut à cet instant que Ryo pénétra dans la salle de bain et qu'il vit un homme lui tourner le dos. Lentement Ikary tourna la tête afin de croiser le regard de son ennemi. Il lui sourit simplement, un sourire plein de satisfaction avant de se jeter par la fenêtre. Le regard de Ryo se posa alors sur Kaori inconsciente qui gisait au fond de la baignoire. Là, son coeur rata un battement. Il se précipita en direction de la baignoire, la souleva et la posa délicatement sur le sol mouillé, le coeur affolé.  

Kaori dans l'eau avait lentement fermé les yeux, à bout de souffle et à bout de force. Lentement le visage d'Ikary s'était effacé pour laisser place à celui de Ryo qui flottait juste au dessus d'elle avant de sombrer dans l'inconscient. Un regard plein d'inquiétude. Elle était heureuse, elle se sentait bien, entourée par une source de chaleur qui l'inondait. Elle mourait et la dernière chose qu'elle voyait était le visage de Ryo.  

Ryo la pressa tout contre lui. Il aurait pu poursuivre Ikary mais cela signifiait abandonner Kaori à sa triste mort et bien évidemment il en était hors de question. Il s'en voulut d'avoir perdu des secondes, secondes qui s'avéraient vitales pour Kaori. Ce duel des regards échangés avec cet homme lui avait perdre de vu l'espace de quelques secondes Kaori.  

_Kaori...... réponds-moi, je t'en prie ! Kaori...... hurla celui-ci en lui donnant de petites tapes sur les joues.  

Saeko sur le seuil de la porte prit appui sur le chambranle de la porte, la main sur son coeur et le regard brillant, incapable de faire un pas de plus. Voir le corps de Kaori sans vie sur le sol finit d'abattre ses dernières forces. Trop tard ! A cause de son manque de vigilance ils étaient arrivés trop tard ! A cause de son manque de franchise et d'honnêteté ils étaient arrivés trop tard ! Saeko se précipita vers la fenêtre et jeta un coup d'oeil à l'extérieur mais IkarY avait déjà disparu.  

_Kaori....... respire, ne me laisse pas, pas comme ça ! la supplia Ryo en la positionnant sur le côté et en lui levant les bras pour qu'elle recrache l'eau qu'elle venait d'avaler. Il ne fallut que quelques secondes pour que cela fasse effet. Kaori se mit alors à recracher l'eau avant de partir dans une quinte de toux. Ryo lui caressa tendrement le dos avant de se saisir de la serviette que Saeko lui tendit pour la recouvrir avec. Il lui lança alors un regard interrogatif.  

_Il a pris la fuite.  

Sans plus attendre, Ryo releva Kaori, la prit dans ses bras et alla la poser sur le lit. Elle commençait à retrouver ses couleurs et n'avait toujours pas prononcé la moindre paroles. Elle semblait dans les vapes.  

_Kaori... ça ca ? lui demanda Ryo inquiet en lui caressant la joue. Kaori se crispa alors avant d'un geste brusque de dégager violemment sa main. Celui-ci la regarda sans comprendre.  

_Ne me touche surtout pas ! isnista bien Kaori d'un ton extrêmement froid et dur.  

_Qu'est ce qui t'as pris de partir ainsi ? Lui demanda alors Ryo en haussant le ton complètement interloqué par sa réaction.  

La voir là face à lui, fit disparaître son inquiétude qui laissa place à la colère.  

Kaori ramena la serviette tout contre elle et se releva pour faire basculer ses jambes sur le côté du lit. Elle réalisait qu'elle n'était pas passée loin de la mort et qu'une fois de plus, elle devait la vie à Ryo. Sans prendre la peine de lui répondre, elle se releva et marcha en direction de la salle de bain en s'aidant du mur, ses jambes encore tremblantes.  

_Où tu vas ?  

_M'habiller ! annonça celle-ci sans prendre la peine de se retourner.  

Elle referma la porte derrière elle avec une certaine appréhension et surtout une colère mal dissimulée et entreprit de s'habiller lorsque Ryo qui ne l'entendait pas ainsi pénétra dans la salle de bain. Kaori garda le silence à son entrée. Elle agit comme ci celui-ci n'était pas là sous le regard insistant de Ryo qui glissait sur elle. Une fois habillée, elle quitta la salle de bain en passant devant lui sans lui adresser le moindre regard. Kaori se sentait épuisée, fatiguée de toute cette histoire, de tous ces secrets et surtout pleine de lassitude. Ne supportant plus cette attitude de rejet à son égard, Ryo la saisit par le bras et la ramena vers lui afin d'avoir son regard bien en face du sien.  

_Qu'est ce qui se passe à la fin ? Pourquoi t'es partie en me laissant ça ? Il lui montra alors la bague de fiançailles qu'il lui avait offerte. Pourquoi autant de froideur et de dureté dans tes regards et dans ton comportement ?  

_Demande à Saeko ! ce fut la seule réponse que Kaori put lui faire avant de se dégager d'un geste brusque de son emprise. Elle prit son sac, y engouffra ses affaires de ses mains tremblantes et gagna la porte.  

_Où tu crois aller comme ça ?  

_J'en sais rien ! Je veux juste être le plus loin possible de vous deux.  

_Tu te fous de moi là ! hurla celui-ci. Avec ce qui vient de se passer tu veux partir je ne sais où. Si tu crois que je vais te laisser seule alors qu'Ikary guette le moment où lancer sa prochaine attaque. Tu es passée à ça de la mort Kaori..... C'est hors de question, tu rentres à la maison avec moi.  

_Je n'irai nulle part avec toi ! affirma-t-elle avec conviction.  

_C'est ce qu'on verra. Il combla la distance qui la séparait de lui et lui ôta son sac des mains. Allons-y!  

_Tu ne peux pas me forcer à te suivre. Kaori se planta alors devant lui et le défia du regard.  

_Tu veux parier ! Vas-y, mets-moi au défi !  

Ils se défièrent tous deux du regard jusqu'à ce que Kaori ne cède la première.  

_Je ne sais pas ce que tu me reproches pour m'avoir quitté de la sorte mais une chose est sûre j'en ai marre de ce silence, de cette froideur et de cette distance que tu instaures entre nous, alors on va rentrer à la maison et on va en parler.  

_ Parler....... toi, tu veux parler ?! Mais y a plus rien à dire Ryo ! C'est trop tard !  

_Qu'est ce que j'ai bien pu faire pour te pousser à me fuir, pour te mettre dans une telle colère ? Pour que tu refuses le dialogue ?  

_Tu ne le sais vraiment pas ! Kaori le toisa du regard cherchant cette petite lueur qui lui montrerait qu'il lui mentait, cherchant cette vérité qu'elle n'avait pas pu déceler dans ses propos, mais elle ne décela rien. Demande donc à Saeko ! A présent rends-moi mon sac.  

_C'est hors de question, on rentre à la maison !  

_La maison.....mais quelle maison ?! fit-elle désabusée d'une voix étranglée.  

Il se saisit de son bras comme s'il avait eu peur qu'elle prenne la fuite et l'incita à avancer.  

_Je te déteste Saeba !  

Face à son comportement autoritaire ce fut les seuls mots que Kaori put prononcer. Ces mots firent mal à Ryo. Elle n'avait pas utilisé son prénom, non elle avait fait exprès d'utiliser son nom pour marquer cette distance, ce fossé entre lui et elle. A cet instant, il eut la désagréable impression en entendant son nom prononcé de la bouche de sa femme d'être son ennemi. Jamais il n'aurait cru possible que Kaori prononce ces mots à son encontre mais surtout qu'elle y mette autant de conviction et de véracité. Elle pensait ces mots, elle les ressentait, et lui aussi.  

Saeko qui se tenait devant la porte de la chambre dans le couloir appuyée contre le mur entendit toute leur conversation. Elle aurait du intervenir mais cela n'aurait fait qu'envenimer la situation. Elle préféra alors gagner la voiture, une fois à leur appartement elle leur dirait tout. Lorsqu'elle les vit arriver, elle regarda Kaori qui ne lui adressa pas le moindre regard. Elle passa devant elle comme si elle avait été invisible et monta à l'arrière de la mini.  

Durant tout le trajet, Kaori regarda le paysage endormi de la ville défiler devant elle, alors que Ryo et Saeko ne cessèrent de lui jeter des regards par le biais du rétroviseur. Le silence qui régnait dans l'habitacle de la mini devint lourd et pesant à la limite de l'étouffement.  

Ryo gara la voiture dans le garage et tous trois montèrent à l'appartement. Kaori n'avait aucune envie de parler, elle voulait juste se retrouver seule mais elle savait que Ryo ne le permettrait pas, pas après son comportement et ce qu'elle lui avait dit. C'est vrai sur l'instant elle l'avait détesté. Une fois encore il était de pair avec Saeko, encore elle..... toujours elle ! Lorsque Miki la vit franchir la porte elle se précipita sur elle soulagée.  

_Tu vas bien ! Tu nous as fait peur !  

_Désolée, c'était pas mon intention ! lui dit-elle mal à l'aise en se dégageant de son emprise.  

_Où est Shinji ? demanda Ryo à Miki.  

_En haut, il dort.  

_Merci d'être venus le garder.  

_Pas de problème. Qu'est ce qui se passe à la fin ? demanda Miki en voyant que chacun des trois protagonistes avaient gagné un coin de la pièce comme s'ils tentaient de s'éviter.  

_Miki il est tard ! Rentrons ! s'éleva alors la voix de son mari.  

_Mais.......  

_Merci Falcon ! le remercia Ryo qui ne voulait pas partir dans une explication alors qu'il n'avait pas toutes les cartes en mains.  

Falcon passa son bras autour de la teille de sa femme et il l'incita à gagner la sortie. Une fois tous les trois seuls dans le salon, Ryo et Saeko regardèrent le dos voûté de Kaori qui avait pris place face à la fenêtre pensant qu'elle allait ouvrir les hostilités mais elle n'en fit rien. Elle se retourna et lança en prenant la direction des escaliers:  

_Je vais me coucher je suis fatiguée !  

_Tu n'iras nulle part ! A présent explique-toi !  

_M'expliquer ! répéta Kaori. Je n'ai pas à m'expliquer et je n'ai rien à te dire. Je vais te le répéter pour la troisième fois, demande à Saeko.  

Kaori le contourna et se dirigea vers les escaliers lorsque Saeko s'interposa entre elle et ceux-ci.  

_Dégage ! lança Kaori sans aucune forme de politesse.  

_Faut qu'on parl Kaori. Laisse-moi t'expliquer !  

_Je vais te poser juste une question, juste une question Saeko ! lui dit alors Kaori en la regardant droit dans les yeux et en levant son index en l'air. Ce regard glaça Saeko. Jamais elle ne l'avait regardée avec ces yeux froids et vides de tous sentiments...non jamais. Est ce que c'est vrai ? s'éleva alors la voix claire de Kaori.  

Les deux femmes se regardèrent dans le plus grand silence tentant de déchiffrer sur le visage de l'autre un sentiment, une émotion qui allait adoucir cette situation mais rien, aucune des deux ne céda.  

_C'est compliqué !  

_Ma question est pourtant simple. La réponse ne peut admettre qu'un oui ou un non ! Dire que j'ai été surprise est un faible euphémisme.  

Kaori sortit de sa poche la lettre et tendit la main droit devant elle, lettre qu'elle fit s'écraser sur le buste de Saeko qui s'en saisit. En parcourant les lignes, elle perdit de sa superbe et ses mains se mirent à trembler ce qui n'échappa ni à Kaori, ni à Ryo. Kaori n'eut besoin d'aucune autre confirmation. La voir ainsi trembler lui apporta la réponse à la question qu'elle avait posé. Face à elle, elle ne put s'empêcher de laisser s'écouler ses larmes.  

_De lui, je peux dire que cela ne me surprend pas, fit-elle en portant un regard limite dédaigneux à Ryo, y a toujours eu une femme. Une femme surgissant de son passé, dans le présent la cliente d'une de nos missions et dans le futur il y aura toujours une jeune et jolie femme en détresse, mais de toi...... Mais après tout c'est dans ta nature de femme. Il y a un proverbe qui dit que l'on fait plus souvent des trahisons par faiblesse que par un dessein forcé de trahir. Tu va me dire que c'est ce qui s'est passé..... hein et tu crois que ça l'excuse!  

_C'est pas ce que tu crois ! se défendit Saeko qui ne put aller plus loin.  

La voir ainsi qui tentait de se justifier fit entrer Kaori dans une terrible colère. Elle leva sa main et lui administra une terrible gifle qui la laissa pantelante, la tête baissée et le regard masqué par ses cheveux, gagnée par la honte.  

Ryo se précipita alors vers elle et s'interposa entre elle et Saeko.  

_Mauvaise réponse Saeko !  

_T'es folle, qu'est ce qui te prend ?  

_Le chevalier servant vient à la rescousse de la princesse...... non de la traîtresse. Tu sais Ryo, j'ai toujours cru que si Saeko et moi on venait à se noyer et bien tu tenterais de me sauver moi en premier, aujourd'hui je pense que c'est elle que tu sauverais en premier.  

_Je me noyerai certainement en tentant de vous sauver toutes les deux. Mais qu'est ce que ça vient faire dans ta fuite et dans ce qui se passe ?  

_C'est bien ce que je dis ! lui dit-elle d'un regard désolé alors que de sa main elle essuya ses larmes, triste de ce douloureux constat. Pour la seconde fois, elle le contourna et termina de gagner les escaliers.  

_Kaori...... tenta Saeko.  

_Je ne veux plus rien avoir affaire avec toi, jamais.....  

_Ce n'est pas ce que tu crois ! tenta timidement Saeko avant de se reprendre.  

_Ce que je crois...... mais je ne crois rien. Je ne fais que constater les fais aux dires de cette lettre écrite par ta propre main Saeko, ta propre main, lui cria celle-ci rendant ses paroles encore plus dures.  

Ryo arracha alors la lettre des mains de Saeko et la parcourut du regard. Kaori attendit qu'il la termine pour voir sa réaction. Il semblait surpris. Ses yeux s'étaient écarquillés de stupeur en apprenant le contenu de cette lettre. Il avait alors porté un regard d'incompréhension à Kaori avant de poser un regard dur sur Saeko.  

_Saeko..... s'éleva alors la voix dure de Ryo.  

_Poignardé en plein coeur par la femme qu'il aimait et dans le dos par son meilleur ami. Vous faites réellement la paire tous les deux: aucune moral, aucun sens de l'amitié, ni de l'amour d'ailleurs. N'est ce pas Saeko! L'as tu réellement aimé mon frère ? J'en doute !  

_Tu n'as pas le droit de dire ça ! s'indigna Saeko pour la première fois depuis qu'ils avaient gagné l'appartement. Elle soutint le regard haineux de Kaori sans faillir.  

Personne ne pouvait mettre en doute l'amour qu'elle lui avait porté et qu'elle lui portait aujourd'hui encore 6 ans après sa mort.  

_Après ce que tu as fait, j'ai tous les droits tu ne crois pas. Je ne veux plus rien avoir affaire avec vous deux.  

Kaori se tourna complètement et monta les escaliers jusqu'à ce que Ryo ne l'arrête en lui saisissant le bras. Au contact de sa main sur son bras, elle sentit un frisson de répulsion gagner tout son corps. Ne supportant pas qu'il la touche, elle le gifla ce qui eut pour effet immédiat de lui faire lâcher prise.  

_Je ne veux rien avoir affaire avec votre sale histoire. Car elle est bel et bien sale ! Réglez ça entre vous deux !  

Kaori avait parlé de façon froide et sans détour leur faisant clairement comprendre que les liens qui les liaient étaient rompus.  

_Tu n'iras nulle part tant que je n'aurai pas éclairé cette histoire l'intercepta Ryo l'obligeant à le regarder. Il la força à descendre en la tirant par le bras et à prendre place sur la canapé non sans qu'elle ne tente de se défaire de son emprise et qu'elle ne rouspète.  

_Saeko, on t'écoute ! Il est hors de question que je joue mon avenir avec Kaori sur un mal entendu.  

_Ton avenir avec moi ! le railla Kaori. Mais quel avenir ? Tu vois je viens juste de prendre conscience qu'avec toi l'avenir c'était la trahison des promesses,.... de toutes les promesses que tu m'as faites ! lança celle-ci le visage sévère avant de se taire.  

Le regard de Saeko balaya la pièce de Kaori qui s'était assise à l'opposé de Ryo sur le canapé et celui-ci qui se tenait juste à côté d'elle. Elle ne savait pas par où commencer. De plus sentir le regard plein de colère et surtout haineux de Kaori à la limité du dégoût lui fit perdre son assurance légendaire. En temps normal elle se foutait de ce que les gens pouvaient penser d'elle, mais à cet instant, le regard que Kaori posait sur elle lui était presque vitale.  

_Et bien cela remonte à 6 ans lors d'une affaire sur laquelle je travallais ..........  

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